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Renversons la problématique...
Les prix de vente sont désormais fixés par l’État. Afin de ne pas dépasser l’ONDAF, toute
évolution des prix à la hausse devient rare, et il finit par y avoir une déconnexion totale
entre le prix de vente (le plus bas d’Europe) et la réalité du coût du produit. Parallèlement, la
profession fromagère se voit de plus en plus encadrée administrativement, des objectifs lui
sont fixés, des cadres, des procédures...
Il est créé des ARF (Agences Régionales du Fromage) qui veillent au respect de ces
procédures et des pratiques. Les fromagers qui doivent des comptes aux ARF et à
l’organisme chargé du remboursement du fromage à ses acheteurs se voient imposer de
plus en plus de temps administratifs.
Le métier confronté à des difficultés économiques devant les faibles tarifs de vente, et
perdant de son attractivité voit de plus en plus de fermetures, et de moins en moins de
volonté de création immédiate de fromageries. Les fromagers qui restent voient les
demandes en fromage augmenter devant la baisse du nombre de fromagers et un
vieillissement de la population qui augmente le besoin en calcium.
Or ils ont dû licencier, les tarifs fixés pour les fromages au sein de l’ONDAF ne leur
permettant plus de salarier comme auparavant. Ils doivent faire plus d’actes de vente pour
répondre à la demande, dans des conditions plus difficiles, ils s’épuisent. Les taux de burn
out chez les fromagers explosent, les suicides rejoignent même les taux de l’Education
nationale ou des forces de l’ordre.
Nous aurions pu également parler de la pénurie de nombre de fromages en lien avec les prix
d’achats fixés par l’État (un des plus bas du monde) qui fait que les producteurs privilégient
désormais d’autres pays en priorité, mais c’est une autre histoire…
Dr Jérôme Marty