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C.Belleudy, D.

Gaffé 1

Université de Nice-Sophia Antipolis


DEUG SM-MIAS - Première année

Électronique Numérique

Cours
Premier semestre

C. Belleudy, D.Gaffé

version 3.5
2 Électronique Numérique
Chapitre 1

Introduction aux systèmes numériques

Cours d’introduction aux systèmes numériques

Plan

1 - Introduction

2 - Représentation des nombres dans les systèmes numériques

3 - Les bases de la conception d’un système numérique

4 - Quelques notions d’optimisation lors de la conception 2

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Cours d’introduction aux systèmes numériques

Introduction (1): Historique de l’électronique

1820 : Découverte du courant électrique,


1870 : Invention du téléphone sur fil
1900 : Transmission de signaux par voie hertzienne :
Télégraphe sans fil, radar
1920 : Premier ordinateur utilisant des relais
1946 : Apparition du premier ordinateur à tubes à vides (ENIAC)
1950 : Construction des premiers transistors
1960 : Construction des premiers circuits intégrés 3

(quelques centaines de transistors sur un centimétre carré : SSI)

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3
4 Électronique Numérique

Introduction (2) : Histoire de l’éélectronique

Intéégration plus importante du nombre de transistor sur la mêême surface :


1970: plusieurs dizaines de milliers de transistors (MSI, 10 micron).
1980: plusieurs centaines de milliers de transitors (LSI, 1 micron).
1990: plusieurs millions de transistors (VLSI, 0,35 micron).
2000: plusieurs dizaines de millions de transistors (VLSI, 0,12 micron).
(ex: Pentium 4 : 55 millions de transistors)
Quelques chiffres :
− 15 milliards de circuits intéégréés par an,
fabrication de :
− 2 millions de transistors par seconde.
Enjeu économique et militaire.
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Vers le « tout numéérique »

Un exemple : évolution technologique du téléphone


1900 : transmission analogique par fils, commutateurs électroméécaniques.

Autocom Autocom

1970 : numéérisation du rééseau entre centraux, la transmission reste


analogique entre le poste de l’ abonnéé et le central local.

Autocom
1001 Autocom

1995 : portables,GSM : transmission numéérique de l’ appelant à l’ appeléé.


1001 Autocom
1001 Autocom
1001
5
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Pourquoi cette évolution ?

Transmission analogique Transmission numérique

Ensemble continu de valeurs 5


9
11 010110011011
Codage binaire
Transmission

Transmission
1

Trop sensible aux fluctuations 0


et aux parasites. 5 9 11 010110011011
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C.Belleudy, D.Gaffé 5

Pourquoi cette évolution (2) ?

Puissants outils mathématiques


(algèbre de Boole))
Intérêt
du − simplification de systèmes
− équivalence de systèmes
codage − correction d’ un signal erroné
binaire
Beaucoup de systèmes
ont deux états physiques
− {présence, absence} de courant
− système {ouvert,fermé}
− surface avec {creux,bosses}
− aimantation {nord,sud}
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Applications Audio

Enregistrement par gravure :


Disques 78, 45, 33 Tr (vinyle)
Enregistrement Analogique :
microsillon dont l’ épaisseur varie avec l’ intensité du signal
− sensibles aux poussières et aux rayures

Compact disque
Enregistrement Numérique :
alternance de creux et de plats

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Applications audio et autres

Enregistrement magnétique :
Bande magnétique (ex: cassette audio)
Enregistrement Analogique :
aimantation proportionnelle au signal d’ origine

Bande magnétique (ex: DCC, DAT)


Enregistrement Numérique :
suite de polarité Nord− Sud

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6 Électronique Numérique

Cours d’introduction aux systèmes numériques

Autres applications

Systèmes d’asservissement

Commandes des gouvernes d’avion,


Machines outils, régulation, ...

Ordinateurs

Bureautique, DAO, CAO, musique....

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Cours d’introduction aux systèmes numériques

Le codage binaire : 1- Représentation des entiers naturels

Binaire naturel :
Décimal -> Binaire naturel : méthode des divisions successives
20 2
0 10 2
0 5 2 (20)10=(10100)2
1 2 2
Sens de recopie 0 1 2
1 0

Binaire naturel->Décimal : multiplications par les puissances de deux


croissantes. 11

(10100)2 = (1x24+0x23+1x22+0x21+0x20)10 = (20)10.

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Cours d’introduction aux systèmes numériques

Le codage binaire : 1 - Représentation des entiers naturels

Décimal codé binaire naturel (DCBN) :


Chaque chiffre décimal est représenté par son équivalent binaire sur 4 bits.
Pour coder en binaire les 10 chiffres de 0 à 9, il faut au moins 4 positions bi-
naires qui permettent de former 24 = 16 combinaisons.
Exemple : (124)10 = (0001 0010 0100)DCBN.
Avantage : facilité de conversion => mise en oeuvre des tests plus aisée.
Inconvénient : Toutes les combinaisons ne sont pas utilisés,
Code pondéré de façon non linéaire.
(21)10
12

(1 0 1 0 0)2 (001 0 0 0 0 1)DCBN


24 23 22 21 20 10x21 10x20 23 22 21 20
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Le codage binaire :

Le binaire signé :
0 +
Le bit de poids le plus fort
représente le signe du nombre {1 −
Signe valeur absolue
1 bit n−1 bits
11 11
3 011 Complément 011
+ −3 +111 +101
0 010 ???
à deux 000
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13

Cours d’introduction aux systèmes numériques

Le codage binaire : 2 - Représentation des entiers relatifs

Décimal -> binaire signé :


1 - Codage du signe.
(-3)10 => le bit de poids le plus fort est égal à 1.
2 - Codage en binaire naturel de la valeur absolue, Substitution des
0 par des 1 et des 1 par des 0, Ajout de 1.
Ainsi (-3)10=(11)2, 11=>00, 00+1=01, (-3)10=(1 01)BS.
Binaire signé ->Décimal :
1 - Détermination du signe : (101)BS => nombre négatif,
2 - Isoler la valeur absolue, Substitution des 0 par des 1 et des 1 par
14
des 0, Ajout de 1.
01=>10, Ajout de 1 => 11, soit -3.

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Cours d’introduction aux systèmes numériques

Le codage binaire : 3 - Notion de format

Notion de format :
un système numérique se trouve limité par le format des données
qu’il est capable de traiter.
Etendue de l’échelle de numération (n bits) :
Binaire naturel : [0,2n-1]
DCBN (n doit être un multiple de 4) : [0,10n/4-1]
Binaire signé ; [-2n-1,+2n-1-1]
Exemple : pour les microprocesseurs 32 bits actuels
Binaire naturel : [0,4 294 967 295]
DCBN : [0,99 999 999], 15

Binaire signé : [-2 147 483 648, +2 147 483 647].

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8 Électronique Numérique

Les base de la conception numéérique

Camééra CCD Audine

Comment concevoir un systèème ?

Comment modééliser Comment rééaliser


le systèème ? le systèème ?
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16

Exemple : Code de paritéé

1001 0111 0001 0111 ???


Solution : ajout d’un bit de paritéé
Principe : ajouter ‘‘1’ ’ si le nombre de bits est impair sinon ajouter ‘‘0’ ’

Nombre de bits à ‘‘1’ ’ transmis toujours pair

1 1001 0111 1 0001 0111


Demande de
retransmission
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Les circuits logiques de base


L’opérateur OU:: L’opérateur ET::
A B A+B A B A.B
0 0 0 0 0 0
0 1 1 0 1 0
1 0 1 1 0 0
1 1 1 1 1 1

1 &

L’opérateur NON::
A A
0 1 1
1 0

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Cours d’introduction aux systèmes numériques

Modélisation des systèmes numériques

Table de vérité :
Pour chaque combinaison des entrées, indiquer la valeur des ou de la
sortie.
E1 E0 S
00 0
01 1
10 1
11 0
Equation logique :
La sortie S vaut 1 lorsque E1=0 et E0=1 ou lorsque E1=1 et E0=0.

20

S=E1.E0+E1.E0

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Modélisation d’un système numérique


Spécification : ajouter ‘‘1’ ’ si le nombre de bits est impair

Table de vérité

Equation : S = E1 . E0 + E1 . E0

E1 E0

Logigramme :
S

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Exemple de circuits disponibles

5V 5V 5V

0V 0V 0V

7404 : 6 x NON 7432 : 4 x OU 7408 : 4 x ET

22
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10 Électronique Numérique

Trois critères : Coût, Vitesse, Encombrement

E1 E0 10ns
10ns
10ns
10ns S

Vitesse: 1 / 30 ns = 33,3 Mhz


Coût: 3 cicuits à 0.5 euro (sous− utilisation)
Encombrement : 3 circuits de 2 par 0.5 cm, les connections
représentent, en moyenne 5% à 10% de la taille des circuits

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Cours d’introduction aux systèmes numériques

Comment réduire les trois critères ?

Les différentes étapes de la conception :

Modélisation par table de vérité

Pas d’optimisation possible

Utilisation des propriétés de


Modélisation par équation logique l’algèbre de boole pour réduire
l’expression de l’équation
logique

Choix des composants 24

Optimisation du choix des composants.

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Chapitre 2

Simplification des systèmes numériques par


algèbre de Boole

2.1 Notations introductives


On définit IB l’ensemble des valeurs booléennes.
  
  
   !"
IB
ou tout ensemble à deux valeurs discrètes indépendantes.

Toute fonction booléenne associe


$ à #%un
&'ensemble
(()()*+, de variables booléennes une et une seule valeur
booléenne appelé image de f et notée .

IB-
1*24356767652 8 9
.0/ IB
1*24356767652 8
.0/ :
- -

2.2 Produits fondamentaux et forme canonique


Définition : On appelle produit fondamental ou Minterme, tout produit qui contient toutes les va-
riables booléennes inversées ou non.
ION I
+IKJ I I  ION Q  P I 
;=<>@?BABABA ? <DC #%E&F(()()*+, HG &   ML
tel que  QP 
#%P &'()(()P+ ,
permet d’indentifier chaque produit en lui donnant un numéro (ici codé en binaire). No-
tons que ces produits peuvent également s’écrire sous la forme :
+IKJ I I I IS I I
;=<>@?BABABA ? < C #%E&F(()()*+, HG &    R( P  (P
tel que

Remarque :
Pour I une combinaison d’entrée, le I
 produit
 fondamental associé, correspond au produit des va-
riables d’entrées de telle sorte que apparaisse complémentée.

11
12 Électronique Numérique
&F 
Exemple : Considérons trois variables booléennes  
; &*& # &F  , &F( (
    (par définition)
# &'  , #D"7) ,
&"( ( 
notons que    
&"( ( &'(
  est un produit fondamental alors que  ne l’est pas vu l’absence de  .

Remarque : Comme IB est discret et fini, l’ensemble de toutes les combinaisons possibles des va-
+
 # discret
riables booléennes est également ,  et fini. Il est possible d’énumérer toutes les configurations
des variables booléenne ( ) et la valeur associée. Cette définition par énumération des
images de la fonction est appelée table de vérité :

 P  !
$#%*PQ*! ,
( P(  ( !
Mintermes impliquants
0 0 0 0 1 ( P(  ( !
0 0 0 1 1
0 0 1 0 0 ( P(7( !
0 0 1 1 1
0 1 0 0 0 (RP ( ( !
0 1 0 1 1
0 1 1 0 0 (RP (( !
0 1 1 1 1
1 0 0 0 0
1 0 0 1 0
1 0 1 0 0
1 0 1 1 0
1 1 0 0 0
1 1 0 1 0 (RP (( !
1 1 1 0 0
1 1 1 1 0

Chaque ligne correspond  exactement


 à un Minterme. Comme une variable booléenne n’a que
deux
 valeurs possibles (ici et ), la connaissance des mintermes qui forcent l’image de la fonction à
S
est suffisante pour
 spécifier
 complètement la dite fonction. Elle est également nécessaire à cause de
la propriété : que nous verrons dans un prochain chapitre.

Ces Mintermes

sont d’ailleurs aussi des impliquants de la fonction considérée.
 En effet, on appelle
d’impliquant

de tous produits (et même toutes fonctions) dont l’évaluation à implique l’évaluation
à de



L’ensemble des Mintermes impliquants de est appelé couverture de et noté . Nous pouvons
de suite remarquer que :

card  

C.Belleudy, D.Gaffé 13

Propriété fondamentale :

Toute fonction booléenne complètement spécifiée peut s’exprimer comme une somme unique de
Mintermes impliquants. Cette forme est appelée canonique disjonctive 1 .

I
  

    ; #%E&F(()()*+,
 
 tel que

  ( P(  ( !F  ( P(  ( !' ( P(7( !' =(RP ( 7( !' (RP (( !' ( P (7( !'
Sur l’exemple précédent
S S S S S
 *! ,

$# PQ 7 ( P(  ( ! ( P(  ( ! ( P (7( ! ( P ( 7( ! (RP (7( ! ( PQ(7( !
donc

et cette expression est unique aux permutations prêt de variables et de produits.

De la définition de la couverture, nous pouvons également écrire que :


#% 3  ( ( (   ,
 ;  #  3 ((( , 
 ;  #% 3  ( ( (   ,
- -  -

2.3 Opérateur logique de base et algèbre de Boole


 
Sur l’ensemble IB , nous pouvons définir les trois fonctions booléennes de base appelée
également opérateur logique de base : NON, ET, OU qui ont été introduit au cours précédent.

IB muni des ces trois opérateurs définit une algèbre (appelé algèbre de Boole) dont voici les prin-
cipales propriétés.
1 2 5$8 5 2 !#"$%O2
–  IB (P1 : commutativité)
1 2 5$8 5 2 6&#"' 6 2
–  IB (P2 : commutativité)
1 2 5 5(8) 5 1*2+,$8-.(+" 2  1/0.(8
–  IB* (P3 : associativité)
1 2 5 5(8) 5 1*2 6&$861(2" 2 6D13 61( 8
–  IB* (P4 : associativité)
1 2 5 5(8) 5 2 6 1/
,(84" 2 6&
 2 61(
–  IB* (P5 : distributivité)
1 2 5 5(8) 5 2  13 61( 85" 1 2 6$86 1 2+7(8
–  IB* (P6 : distributivité)
28 5 2+79" 2
–  IB (P7 : élément neutre pour + )

1
“Canonique” qualifie la propriété d’unicité de la représentation, propriété très intérèssante pour comparer deux fonc-
tions entre elles par exemple.
14 Électronique Numérique
28 5 2 6 " 2
–  IB (P8 : élément neutre pour . )
28 5 2+ "
–  IB (P9 : absorption)
28 5 2 6192" 9
–  IB (P10 : absorption)
28 5 2+ 2 " 2
–  IB (P11 : idempotence)
28 5 2 62 " 2
–  IB (P12 : idempotence)
28 5 2+ 2 "
–  IB (P13 : propriété des inverses)
28 5 2 62 "$9
–  IB (P14 : propriété des inverses)
1 2 5$8 5 2 6 0O2 " 2
–  IB  (P15 : absorption)
1 2 5$8 5 1 2+! 86 2 " 2
–  IB  (P16 : absorption)
1 2 5$8 5 2 6&%O2 " 2+,
–  IB  (P17 : absorption)
1 2 5$8 5 2 6 13
 2 85" 2 6&
–  IB  (P18 : absorption)
1 2 5 5(8) 5 2 6&
6 6 (  2 61(" 2 6 0 2 61(
–  IB* (P19 : consensus)
1 2 5 5(8) 5 1*22 $86D13 !(86D1 226(8 " 1*22 $86D1 226(8
–  IB* (P20 : consensus)

Remarque 1 : On notera la propriété de distributivité de la multiplication par rapport à l’addition


spécifique de cette algèbre.

Remarque 2 : A ces règles, on peut également ajouter les deux théorèmes de Morgan que voici :

1 2 5$8 5 2 6 " 2+ 


–  IB  (P21)
1 2 5$8 5 2 6 " 2 6
–  IB  (P22)

Remarque 3 : En fait, à chaque propriété sur l’addition, correspond une propriété “de même forme
” sur la multiplication. On dit que les deux opérateurs sont duaux.
C.Belleudy, D.Gaffé 15

2.4 Simplification algébrique


2.4.1 Définition et propriétés complémentaires

définition On appelle impliquant premier de tout produit impliquant de qui ne peut pas se sim-
plifier avec un autre produit.
S S


$#%*PQ, ( P ( PQ( ( PQ(
Exemple : Considérons la fonction définie par
( P
 ( P (est
–   un impliquant premier, (RP
–  ( P ( est un impliquant non premier car il peut être absorbé par (R,P (
– est un impliquant non premier car il peut se simplifier avec

Propriété fondamentale 2 :

Toute expression de fonction booléenne peut se simplifier


en une somme d’impliquants premiers.

Sur notre exemple,


S S

$#%P , (RP S ( PQ( S   (RP ( S
(RP S ( PQ( S (RP (  S (RP ( 

#%( P S ( P (, %# ( PQ( =R( P (,
(RP P (

2.4.2 Règles de simplification


A partir de la forme canonique ou d’une somme de produits quelconques, nous allons pouvoir
appliquer judicieusement les rêgles de l’algèbre de Boole pour simplifier l’expression de la fonction.
Pour cela, nous allons alterner des phases de regroupements de produits et d’absorption de produits
jusqu’à obtenir une somme d’impliquant premier.
S
  
Dans la phase de regroupement de produits, la propriété d’idempotence est très utile
car elle permet de dédoubler à volonté tous les termes.
S S

#%P P7, ( P(  ( PQ(  ( PQ( 
Par exemple

peut se simplifier comme :


S
P(  (RP S ( 
– =( P(   (

– ou

mais grâce à la propriété d’idempotence, nous pouvons également écrire :


S S S

$# P , =( P(  ( PQ(  ( P (  =(RP ( 


S

$#%*PQ, P(  =( 
d’ou
16 Électronique Numérique

Dans la phase d’absoption de produits, nous pouvons utiliser les rêgles correspondantes de l’algèbre
de Boole mais également une des quatre propriétés suivantes qui sont beaucoup plus générales :

Propriété d’absoption généralisée 1 :


+
# E&F((( *+,  S
IB
; # E&'(()()*+, ;  # #%E&'()(()*+, ; #%E&F()((  +,
ssi

 
;   ;

Propriété d’absorption généralisée 2 :


+
# E&F((( *+,  S S S
IB
; # E&'(()()*+, ;  # #%E&'()(()*+,   #%E&F(()()*+,
; ; #%E&'()(()*+,   #%E&F(()()*+,
;
ssi

 
;   ;  ;  
 

 "   
;
I
Or pour une fonction quelconque , nous savons que où est un impliquant premier.

donc nous pouvons



appliquer les deux propriétés d’absorptions 1 et 2 sur chaque produit impli-
quant premier de et écrire les deux propriétés 3 et 4 qui suivent :

Propriété d’absoption généralisée 3 :


+
# E&F((( *+,  
S

$#%E&"((( *+, IB #*#%E&"((( *+,
$#%E&F()(()*+,
ssi

  

Propriété d’absorption généralisée 4 :


+
# E&F((( *+,  
S 
S 
S

$#%E&"((( *+, IB #*#%E&"((( *+, #%E&F(()()*+,
$# E&F((( *+, #%E&F(()( *+,
ssi

    
C.Belleudy, D.Gaffé 17

Remarque :

Les propriétés d’absorption et de consensus de l’algèbre de boole sont incluses dans les propriétés
d’absorption généralisées.
S
( P  
Par exemple P15 : peut se démontrer par les couvertures :
 " 2 6&  " 2 6& 52 6   
 , or   
S S S
( P P ( ( (RP (
De même la rêgle du consensus P19 : peut également se démontrer par
les couvertures :
 " 2 6& 61( 5 2 6& 6 (
  " 2 6  6 ($5 206  61(  "  2 6  6 ($5 2 6  6 (
 ,   , 
 1    8
or    
P ( (RP
( pourrions presque dire que le terme
Nous a été “à moitié” absorbé par et “à moitié” absorbé
par .

2.5 Exemple complet


Considérons le schéma électronique suivant :

c
d
a

b S

b
c

De ce schéma, il est toujours possible de retrouver une expression de la fonction  (en notant à la
sortie de chaque porte logique la sous-fonction associée par exemple),
18 Électronique Numérique

ainsi :
( (
S
 # (
(
S
,
S
 # (
S
( ( ,
S
# (
S
( ,

Nous allons d’abors développer  comme une somme de produits (P3,P4,P5), ordonner les va-
riables (P1,P2) et supprimer les produits en double par idempotence (P11) :
( (
S
( (
(
S
(
S
( ( 
S
( ( ( 
S
( (
S
( (

Nous allons maintenant regrouper et absorber les produits. On remarque que :
S
( ( ( ( (  ( (

( (
(
S
(
S
( (
(P15)
( (
S
( (
de même
en effet :
   66
6 5  6 76
6
 ,

    
"
"  6
  6
6
5  66
6  ,
      "  6  6 6
5 6
6
6 
 
 1     8 ( (
S
( (
S
( ( 
S S
        d’ou 
( ( ( (
or
( ( ( ( ( ( 
Ensuite le produit se simplifie avec et (P13). Nous le dédoublerons d’abors par
idempotence (P11) :
S S S S S
( ( ( ( ( ( ( (  ( ( ( (

S S S
( S  ( S  ( ( ( (
d’ou  ( S 
( (

(

ce qui donne le schéma final suivant :

a
d S
c

2.6 Fonctions booléennes non-simplifiables


+
Sur IB , il existe deux uniques fonctions  et  totalement insimplifiables ! Ces deux fonctions
vérifient les propriétés suivantes :

–   # E,
#%E&F( ( ( *+,
 # , 
+ &
  #%E&F ( ( ( *+, 

– chaque produit diffère au moins de deux variables avec tout autre produit.
C.Belleudy, D.Gaffé 19

Pour trois variables, nous obtenons :


S S S
 #   ,
#   ,

S
S
S










Pourtant il est quand même possible
# , de leur donner une représentation condensée. Pour cela, on
définit l’opérateur OU EXCLUSIF dont la table de vérité est :
 P  P
  
  
  
  
S
 P  P  P
et la fonction définie par : .

On remarque que OU EXCLUSIF diffère  duP OU classique par la dernière ligne de la table de vérité.

Nous
 P allons également nous intéresser à aussi appellé “comparateur binaire” qui renvoit “ ” si
et sont égaux :
S
 P  P  P

#  P7,'( #  P ,
S S
# P ,'( #  P7,
S S S
   P P  P P
S
 P  P

Pour le cas à trois variables, nous trouvons :


S S S
 #   ,


S

S



S




( # , ( # ,

S
( # , ( # ,

P
Posons . Dans ce cas :
S
 #   ,

P P  P


(il est sous-entendu ici que est associatif, ce qui est effectivement vrai)

donc  #   ,



20 Électronique Numérique

Dans le cas général, on peut montrer que :

     




     
      0   
  
  

Chapitre 3

Simplification par table de Karnaugh

3.1 Introduction

Nous avons vu dans le chapitre précédent l’importance des rêgles algébriques pour simplifier
une fonction booléenne. Nous avons également vu qu’une simplification pouvait se faire suivant
différentes voies et aboutir à des solutions différentes et équivalentes. Mais il faut garder à l’esprit
qu’une mauvaise utilisation de ces rêgles peut conduire à une impasse, c’est à dire à une expression
qui peut encore se simplifier à condition de redévelopper certains termes.

S

#%P ,  P  P 
Considérons par exemple la fonction . L’expression associée à cette fonc-
tion semble être simplifiée au mieux. Pourtant :

S S S
 P  PS   SP   SP   P 
 P S  P   P   P 
 P P 

De plus, la table de vérité n’est pas une représentation pratique pour simplifier une expression
booléenne à cause des règles algébriques principales à utiliser :
S S
 P S  P  #%P P, (  
 P  

Pour l’exemple, considérons la table de vérité suivante :

21
22 Électronique Numérique

x y z t f(x,y,z,t)
0 0 0 0 1
0 0 0 1 1
0 0 1 0 0
0 0 1 1 1
0 1 0 0 0
0 1 0 1 1
0 1 1 0 0
0 1 1 1 1
1 0 0 0 0
1 0 0 1 0
1 0 1 0 0
1 0 1 1 0
1 1 0 0 0
1 1 0 1 0
1 1 1 0 0
1 1 1 1 0
( P (  ( ! ( P(  ( !
Sur cette PQ(  ( ! 
( table, (7( ! d’un
on( Pvoit =( PQ( 7coup (7( ! que
d’oeil
( ! ( PQ et se simplifient. Par contre la simpli-
fication de , , , est déja moins évidente !

Il est donc souhaitable de construire une table telle que les produits susceptibles de se simplifier
“naturellement” se retrouvent ensemble géographiquement. C’est l’objectif de ce cours !

3.2 Table de simplification : première tentative


Chaque produit se voit associer une case dont les coordonnées indiquent les variables impliquées
dans ce produit. On obtient de cette manière la table qui suit :

zt
00 01 10 11
xy
00 1 1 0 1

01 0 1 0 1

10 0 0 0 0

11 0 0 0 0

F IG . 3.1 – Première tentative


( P ( ( ! =( P(  ( !
 ( P(  effectivement
Sur ce schéma nous voyons (! ( P (7( ! que et vont ensemble. Par contre nous
ne nous apercevons pas que et pourrait se simplifier si nécessaire.

Par contre dans certains cas, dessinez la table de simplification ainsi, peut conduire à une in-
terprétation érronée.
C.Belleudy, D.Gaffé 23
S
#%P ,  P   P 
Considérons par exemple la fonction . Notre mode de représentation a
tendance à assembler les deux produits alors qu’ils ne se simplifient pas !

xy
00 01 10 11
z
0 0 0 0 0

1 0 1 1 0

F IG . 3.2 – Mauvais regroupement

3.3 Table de simplification : seconde tentative


Nous avons tenté dans le paragraphe précédent d’associer géographiquement chaque produit à une
case d’un tableau (sans résultat très probant). Or nous avons oublié que les produits qui se simplifient,
n’ont entre eux qu’un seul changement binaire. D’où l’idée de dessiner une table à deux dimensions
avec un codage spécial des cases qui respecte cette loi de changement binaire (table de Karnaugh).

zt
00 01 11 10
xy
00 1 1 1 0

01 0 1 1 0

11 0 0 0 0

10 0 0 0 0

F IG . 3.3 – table de KARNAUGH associée à la table de vérité

Maintenant nous voyons nettement mieux les produits qui se simplifient (cases entourées). Chaque
regroupement se caractérise
 par des invariants
 ! sur les variables d’entrées. Par exemple le “grand”
 ! re-

groupement vérifie “ toujours égal à ” et “ Ptoujours égal à ”. Il représente donc le produit . De
même le “petit” regroupement est associé à .
S

$#%P 7 ! ,  !  P 
Comme par hasard et cette expression est simplifiée au mieux !

Remarque : +
Chaque regroupement doit impérativement contenir  cases. Nous comprendrons pourquoi dans
un prochain paragraphe.
24 Électronique Numérique

3.3.1 Code de Gray cyclique


Ce codage spécial est dénommé GRAY du nom de son inventeur. Il est à noter qu’il est aussi très
utilisé dans les capteurs physiques.
 P
Voici le code de Gray à deux bits pour deux variables et :

2 

0 0
0 1
1 1
1 0
   
On note de suite que ce code est cyclique car il n’y a qu’UN changement binaire entre et .
On note également que le code parcouru dans l’autre sens est également un code de Gray.

 
Ce code a la propriété intéressante de pouvoir de construire récursivement+ : En effet si nous dis-
#  ,
 + &

   
posons
+ & d’un code de Gray à bits ( ), pour construire
+ & un code il suffit d’écrire le code
en ajoutant
 devant chaque code un “0”, puis le code à l’envers en ajoutant devant chaque
code un “ ”.

Le tableau suivant montre une manière de générer le code   à partir de deux codes   :

2  (

0 0 0
0 0 1
0 1 1
0 1 0
1 1 0
1 1 1
1 0 1
1 0 0

Nota : Le code   obéit déjà à cette rêgle !

Cette propriété de construction spécifique du code de Gray lui a valu une autre dénomination :
code binaire réfléchi. Nous parlerons donc dans la suite de ce cours, indifféremment de code de Gray
ou de code réfléchi.

3.3.2 Propriétés structurelles des tables de Karnaugh


Comme le codage de Gray est cyclique, les lignes basse et haute de la table de Karnaugh sont
adjacentes, de même que les colonnes droite et gauche. On note également que l’ordre des variables
n’a aucune importance. Ainsi tous les karnaughs qui suivent sont équivalents.
C.Belleudy, D.Gaffé 25

zt xt zt
00 01 11 10 00 01 11 10 11 10 00 01
xy yz xy
00 0 1 1 0 00 0 1 0 0 01 1 0 0 1

01 0 1 1 0 01 0 1 0 0 11 0 0 0 0

11 0 0 0 0 11 0 1 0 0 10 0 0 0 0

10 0 0 0 0 10 0 1 0 0 00 1 0 0 1

  
En pratique, le nombre important de karnaugh à contruire à partir de tables de vérité conduit
souvent à conserver l’ordre des variables des tables de vérité. Ceci donne systématiquement
le codage suivant (ici pour 4 variables) :

cd
00 01 11 10
ab
00 0 1 3 2

01 4 5 7 6

11 12 13 15 14

10 8 9 11 10

3.3.3 Notation
A partir de maintenant, nous numéroterons systématiquement les lignes et colonnes des tables
de Karnaugh en code de Gray. Pour dessiner plus vite les Karnaugh et identifier plus facilement les
variables invariantes, on remplace souvent les “1” binaires par des barres. Ainsi les deux notations (a)
et (b) qui suivent sont parfaitement équivalentes :

c
cd
d
00 01 11 10
ab
00

01
b
11
a
10

(a) (b)

Attention : La notation (b) peut préter à confusion car certains auteurs estiment que la barre
représente l’opérateur mathématique INVERSE ce qui revient à remplacer les “0” (et non les “1”)
26 Électronique Numérique

par des barres ! En conséquence, préférez toujours la notation (a) qui a l’avantage d’être explicite et
qui évite tous malentendus ...

3.4 Expression graphique des règles de simplification


Nous allons voir dans ce chapitre que les tables de Karnaugh donnent une représentation graphique
des règles algébriques.

3.4.1 Idempotence
S
  
La règle d’idempotence consiste en Karnaugh à entourer plusieurs fois les mêmes
termes produits ce qui est bien sûr inutile.
S S S S S
( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( (
Ainsi
c’est à dire en Karnaugh :

cd
00 01 11 10
ab
00 1 1 1 0

01 0 1 1 0

11 0 0 0 0

10 0 0 1 1

3.4.2 Regroupement de produits


Considérons les karnaughs identiques qui suivent, chacun correspond à une séquence de regrou-
pements différents.

cd cd
00 01 11 10 00 01 11 10
ab ab
00 0 0 0 0 00 0 0 0 0

01 1 1 1 1 01 1 1 1 1

11 1 1 1 1 11 1 1 1 1

10 0 0 0 0 10 0 0 0 0
C.Belleudy, D.Gaffé 27

S S S S S S S
( ( (  ( ( ( ( ( (  ( ( (
 ( ( (  ( ( ( ( ( ( ( ( ( 
(a) : S S S ( (
( ( ( ( ( (
S
( (

S S S S S S S
( ( (  ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( (  ( ( ( ( ( ( ( ( ( 
(b) :
(
 ( ( S S
( (
S

( (

S
( 
( (

Comme les+ produits de même taille se regroupent toujours deux par deux, le regroupement global

concernera produits fondamentaux.

3.4.3 Absorption de produits, absorption généralisée


Les deux règles d’absoption peuvent se représenter sous forme de Karnaugh (ici nous avons pris
un exemple moins simple que la rêgle de base pour montrer le phénomène récursif d’absoption dans
Karnaugh).
S
( ( ( ( (

absorption :
( (
 (
S
(
S
( ( ( (
S
( (
absorption généralisée
cd cd
00 01 11 10 00 01 11 10
ab ab
00 1 1 0 0 00 0 0 0 0

01 1 1 0 0 01 1 1 0 0

11 0 0 0 0 11 0 1 1 0

10 0 0 0 0 10 0 0 0 0

absorption récursive absorption généralisée

3.4.4 Impliquant premier, impliquant essentiel


Rappel du cours précédent :
 

– On appelle impliquant de , tout produit dont l’évaluation à implique l’évaluation à de .



– On appelle impliquant premier de , tout impliquant de qui ne peux pas se simplifier avec un
autre produit.

A ces deux définitions, nous pouvons maintenant ajouter celle d’impliquant essentiel :
28 Électronique Numérique

définition : Tout impliquant premier de : qui absorbe au moins un minterme P,


tel que P soit non absorbé par n’importe quel autre impliquant premier, est appelé
impliquant premier essentiel.

Remarque : Dans certains cas, la somme des impliquants premiers essentiels peut ne pas couvrir
complètement la fonction. Par contre toutes les expressions simplifiées de la fonction contiennent au
moins tous les impliquants premiers essentiels

Le Karnaugh qui suit montre des exemples de produits essentiels ou non.

cd
00 01 11 10
ab
impliquant 00 0 1 1 0 impliquants
premier premiers
non essentiel 01 1 1 0 0 non essentiels

11 1 1 1 0
impliquant
10 0 0 1 1
non premier

impliquants
premiers
essentiels

( ( ( ( ( ( ( ( ( (


Sur ce 
Karnaugh,
( ( ( , , , , sont non essentiels bien qu’ils soient premiers.
Par contre et sont essentiels car ils ont au moins un “1” non couvert par un autre impliquant
premier.

En conclusion, simplifier une fonction par Karnaugh, consiste à couvrir (au sens ) le plus de

“1” par des impliquants premiers essentiels, puis à compléter par certains impliquants premiers non
essentiels.

3.4.5 Formes équivalentes simplifiées d’une fonction



Les fonctions et sont simplifiées et équivalentes car elles ont la même couverture. Ceci se
( ( par
matérialise sur le Karnaugh ( regroupements équivalents. La différence des expressions vient
( des
du fait que les produits , sont non essentiels et qu’un des deux est quand même indispen-
sable !
S S

$#    , ( ( ( ( (

S S
#    , ( ( ( ( (

C.Belleudy, D.Gaffé 29

cd cd
00 01 11 10 00 01 11 10
ab ab
00 0 0 0 0 00 0 0 0 0

01 1 1 0 0 01 1 1 0 0

11 1 1 1 0 11 1 1 1 0

10 0 0 1 1 10 0 0 1 1

f g

3.4.6 Formes caractéristiques


Nous avons vu+ au
& cours précédent qu’il+ existe deux fonctions particulières  #  &'( ( ( +,
,  #%E&')( ( (  +,

qui font appel à  mintermes sur les  possibles et qui sont non-simplifiables.

Ces deux fonctions prennent une forme très particulière avec Karnaugh : On les appelle “damiers”.

b b
0 1 0 1

0 1 0 0 0 1
a a
1 0 1 1 1 0

bc bc
00 01 11 10 00 01 11 10

0 1 0 1 0 0 0 1 0 1
a a
1 0 1 0 1 1 1 0 1 0

cd cd
00 01 11 10 00 01 11 10
ab ab
00 1 0 1 0 00 0 1 0 1

01 0 1 0 1 01 1 0 1 0

11 1 0 1 0 11 0 1 0 1

10 0 1 0 1 10 1 0 1 0

a + b + c + d a + b + c + d
30 Électronique Numérique

3.4.7 Karnaugh à “0” minoritaires


Dans le cas ou le nombre de “0” est fortement minoritaire dans un Karnaugh, il peut être justement
intéressant de simplifier par les “0” (fonction inverse), puis d’appliquer le théorème de Morgan sur
l’expression trouvée.

L’exemple suivant montre une telle configuration :

cd cd
00 01 11 10 00 01 11 10
ab ab
00 1 1 1 1 00 1 1 1 1

01 1 1 0 1 01 1 1 0 1

11 1 1 1 1 11 1 1 1 1

10 1 1 1 1 10 1 1 1 1

f=a.b.c.d f= a + b + c + d
d’ou f= a + b + c + d

3.5 Simplification des fonctions non complètement spécifiées


3.5.1 Définition d’une FNCS, notion d’indifférent
On appelle fonction non complètement spécifiée, toute fonction booléenne dont l’évaluation n’est
pas définie (où n’a pas de sens) pour certaines configurations de ces entrées.

La table    donne
# de7 vérité7suivante , l’exemple
7 d’une
  
fonction
, qui# n’est
 pas définie
 
 pour
 les
 , qua-
druplets , et

a b c d h(a,b,c,d)
0 0 0 0 X
0 0 0 1 1
0 0 1 0 0
0 0 1 1 1
0 1 0 0 1
0 1 0 1 1
0 1 1 0 X
0 1 1 1 1
1 0 0 0 0
1 0 0 1 0
1 0 1 0 X
1 0 1 1 0
1 1 0 0 0
1 1 0 1 0
1 1 1 0 0
1 1 1 1 0
C.Belleudy, D.Gaffé 31

Ces fonctions se rencontrent assez fréquemment en pratique : Elles expriment généralement une
propriété de contrainte sur l’environnement d’entrée (par exemple deux capteurs jamais actifs en
même temps).

Les configurations où la fonction n’est pas défini sont notés “X” ou “ ” pour les différencier. On
les appelle “indiférents”.

3.5.2 Simplification par algèbre de Boole

Les FNCS obéissent aux mêmes rêgles algébriques que les fonctions normales. En particulier nous
avons tout à fait le droit d’écrire :
 S S S S
#    ,     
S S S S
    
S S
 
S


Mais nous sous-entendons (sans le vouloir) que les indifférents sont fixés à “0”. En fait nous
pouvons forcer tous les indifférents qui nous intéressent à “1” pourvu que les mintermes ajoutés per-
mettent de poursuivre la simplification !


Pour , il sera intéressant d’intégrer le minterme par exemple :
S S
#  , 
S S S
  
S S

S


Cette méthode a cependant quelques inconvénients :


– Il n’est pas facile d’identifier les indiférents intéressants !
– Il faut souvent commencer par redévelopper la fonction pour mieux la simplifier !
Donc nous nous orienterons plutot vers Karnaugh qui est une expression graphique des rêgles
algébriques dont nous avons besoin !

3.5.3 Simplification par Karnaugh

Comme pour une fonction normale, nous remplissons chaque case du Karnaugh en fonction de la
table de vérité. Pour , nous obtenons ceci :
32 Électronique Numérique

cd cd
00 01 11 10 00 01 11 10
ab ab
00 X 1 1 0 00 X 1 1 0
regroupements
01 1 1 1 X 01 1 1 1 X
inutiles
11 0 0 0 0 11 0 0 0 0

10 0 0 0 X 10 0 0 0 X

regroupement amélioré

 de suite : tout les indifférents isolés doivent rester à “0”, par


L’incidence des indifférents apparait

contre d’autres produits comme “ ” vont effectivement améliorer la simplification.

Remarque : Une erreur courante est d’ajouter de nouveaux regroupements pour couvrir certains
indifférents. Même si ces regroupements sont grands, ils sont parfaitement inutiles (fonction déjà
couverte) voire nuisible puisqu’ils recompliquent de nouveau la fonction ! En fait l’intégration d’un
indiférent se fera que s’il permet d’agrandir un regroupement déja existant.

3.6 Limitation liée aux tables de Karnaugh

A partir de et  , les tables de Karnaugh atteignent leur limite à cause du code


de GRAY. En effet sur un code7de  7 à trois bits, tous les codes séparés de 1 bits ne sont pas
 GRAY
forcément adjacents (exemple et ). Il en résulte que certains produits peuvent se retrouver
séparer géographiquement en deux alors qu’ils ne forment effectivement qu’une seule entité.


 #   " , 
Considérons ainsi la fonction définie par :
Voici deux facons équivalentes de représenter cette fonction par Karnaugh :

cde
000 001 011 010 110 111 101 100
ab
00 0 0 0 0 0 0 0 0

01 0 1 1 0 0 1 1 0

11 0 1 1 0 0 1 1 0

10 0 0 0 0 0 0 0 0
C.Belleudy, D.Gaffé 33

dec
000 001 011 010 110 111 101 100
ab
00 0 0 0 0 0 0 0 0

01 0 0 1 1 1 1 0 0

11 0 0 1 1 1 1 0 0

10 0 0 0 0 0 0 0 0

Sur le premier Karnaugh, le produit se trouve séparé en deux, d’ou le trait


# de
, liaison. Pour# s’en
 ,
convaincre,
#
S
 il, suffit
# de  , remarquer
 que le premier regroupement correspond à , le second à
et que .

Le phénomène est encore plus net pour  : Certains produits peuvent se retrouver coupés en
quatre comme le montre le Karnaugh suivant !

cde
000 001 011 010 110 111 101 100
fab
000 0 0 0 0 0 0 0 0

001 0 1 1 0 0 1 1 0

011 0 1 1 0 0 1 1 0

010 0 0 0 0 0 0 0 0

110 0 0 0 0 0 0 0 0

111 0 1 1 0 0 1 1 0

101 0 1 1 0 0 1 1 0

100 0 0 0 0 0 0 0 0

En conclusion la simplification par table de Karnaugh donne une vue graphique des rêgles algébriques
à appliquer pour conduire au mieux les calculs et une représentation synthétique de la fonction. La
limite commence à apparaı̂tre pour et Karnaugh devient totalement inutilisable au dessus de
.
Pour un nombre de variables supérieur à  , il existe d’autres représentations utilisées par les ordi-
nateurs comme les BDD (Binary Decision Diagram) que vous ne verrez (si vous êtes intéressés) qu’à
partir de la Maitrise !

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