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NBN B 15-002 2ème éd.

octobre 1999

PRENORME EUROPEENNE ENV 1992-1-1:1991

EUROPAISCHE VORNORM

EUROPEAN PRESTANDARD Décembre 1991


__________________________________________________________________________________

CDU : 624.92.012.3/.4 : 624.07

Descripteurs : Bâtiments, ouvrages en béton, calcul, codes applicables au bâtiment, règles de calcul

Version française

Eurocode 2 : Calcul des structures en béton : Partie


1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments

Eurocode 2: Planung von Stahlbeton- und Eurocode 2: Design of concrete structures -


Spannbetontragwerken - Teil 1-1: Grundlagen Part 1-1: General rules and rules for buildings
und Anwendungsregeln für den Hochbau

La présente Prénorme Européenne (ENV) a été adoptée par le CEN le 1991-12-27 comme norme
expérimentale pour application provisoire. La période de validité de cette ENV est limitée initialement
à trois ans. Après deux ans, les membres du CEN seront invités à soumettre leurs commentaires,
en particulier sur l'éventualité de la conversion de l'ENV en Norme Européenne (EN).

Il est demandé aux membres du CEN d'annoncer l’existance de cette ENV de la même façon que
pour une EN et de rendre cette ENV rapidement disponible au niveau national sous une forme
appropriée. Il est admis de maintenir (en parallèle avec l’ENV) des normes nationales en contradiction
avec l'ENV en application jusqu'à la décision finale de conversion possible de l'ENV en EN.

Les membres du CEN sont les organismes nationaux de normalisation des pays suivants : Allemagne,
Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg,
Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède et Suisse.

CEN

Comité Européen de Normalisation


Europäisches Komitee für Normung
European Committee for Standardization

Secrétariat Central : rue de Stassart, 36 B-1050 Bruxelles

_________________________________________________________________________________

1991 : Droits de reproduction réservés aux membres du CEN


Ref. No. ENV 1992-1-1:1991 F
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EC 2

TABLE DES MATIERES


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18 1 INTRODUCTION

18 1.1 Domaine d’application

18 1.1.1 Domaine d’application de l’Eurocode 2

18 1.1.2 Domaine d’application de la première partie de l’Eurocode 2

19 1.1.3 Compléments de l’Eurocode 2

19 1.2 Distinction entre principes et règles d’application

20 1.3 Hypothèses

20 1.4 Définitions

20 1.4.1 Termes communs à tous les Eurocodes

21 1.4.2 Termes spéciaux employés dans la 1ère partie de l’Eurocode 2

23 1.5 Unités S.I.

23 1.6 Symboles communs à tous les Eurocodes

23 1.6.1 Majuscules latines

23 1.6.2 Minuscules latines

24 1.6.3 Minuscules grecques

24 1.6.4 Indices

25 1.7 Symboles spéciaux employés dans la 1ère partie de l’Eurocode 2

25 1.7.1 Généralités

25 1.7.2 Symboles majuscules latines

26 1.7.3 Symboles minuscules latines

27 1.7.4 Symboles grecs

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29 2 BASES DU CALCUL
29 2.0 Notations - articles 2.1 - 2.4

30 2.1 Exigences fondamentales

30 2.2 Définitions et classifications

30 2.2.1 Etats-limites et situations de calcul

30 2.2.1.1 Etats-limites

31 2.2.1.2 Situations de calcul

31 2.2.2 Actions

31 2.2.2.1 Définitions et principales classifications

32 2.2.2.2 Valeurs caractéristiques des actions

33 2.2.2.3 Valeurs représentatives des actions variables

33 2.2.2.4 Valeurs de calcul des actions

34 2.2.2.5 Valeurs de calcul des sollicitations

34 2.2.3 Propriétés des matériaux

34 2.2.3.1 Valeurs caractéristiques

35 2.2.3.2 Valeurs de calcul

35 2.2.4 Données géometriques

36 2.2.5 Dispositions de chargement et cas de charge

36 2.3 Exigences de calcul

36 2.3.1 Généralités

36 2.3.2 Etats-limites ultimes

36 2.3.2.1 Conditions de vérification

37 2.3.2.2 Combinaisons d’actions

38 2.3.2.3 Valeurs de calcul des actions permanentes

39 2.3.3 Coefficients partiels pour les états-limites ultimes

39 2.3.3.1 Coefficients partiels concernant les actions sur les ossatures de bâtiment

40 2.3.3.2 Coefficients de sécurité partiels des matériaux

41 2.3.4 Etats-limites de service


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42 2.4 Durabilité

43 2.5 Analyse

43 2.5.1 Dispositions générales

43 2.5.1.0 Notations

43 2.5.1.1 Généralités

44 2.5.1.2 Cas de charge et combinaisons

44 2.5.1.3 Imperfections

46 2.5.1.4 Effets du second ordre

46 2.5.1.5 Retrait et fluage

46 2.5.1.6 Justification par essais

46 2.5.2 Schématisation de la structure

46 2.5.2.0 Notations

47 2.5.2.1 Modèles structuraux pour analyse d’ensemble

48 2.5.2.2 Données géométriques

51 2.5.3 Méthodes de calcul

51 2.5.3.0 Notations

51 2.5.3.1 Généralités

51 2.5.3.2 Types d’analyse structurale

52 2.5.3.3 Simplifications

53 2.5.3.4 Analyse structurale des poutres et portiques

54 2.5.3.5 Analyse des dalles

56 2.5.3.6 Analyse structurale de voiles et plaques soumis à des efforts contenus dans
leur plan

58 2.5.3.7 Consoles, poutres-cloisons, et zones d’ancrage des efforts de précontrainte

59 2.5.4 Détermination des effets des forces de précontrainte

59 2.5.4.0 Notations

60 2.5.4.1 Généralités

60 2.5.4.2 Détermination de la force de précontrainte

62 2.5.4.3 Effets de la précontrainte sous conditions de service


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62 2.5.4.4 Effets de la précontrainte aux états-limites ultimes

63 2.5.5 Détermination des effets de la déformation différée du béton

63 2.5.5.0 Notations

63 2.5.5.1 Généralités

66 3 PROPRIETES DES MATERIAUX


66 3.1 Béton

66 3.1.0 Notations

66 3.1.1 Généralités

67 3.1.2 Béton de granulats normaux

67 3.1.2.1 Définitions

67 3.1.2.2 Résistance à la compression du béton

69 3.1.2.3 Résistance à la traction

69 3.1.2.4 Classes de résistance du béton

70 3.1.2.5 Caractères de déformation

73 3.2 Aciers pour béton armé

73 3.2.0 Notations

73 3.2.1 Généralités

74 3.2.2 Classification et géométrie

75 3.2.3 Propriétés physiques

75 3.2.4 Propriétés mécaniques

75 3.2.4.1 Résistance

75 3.2.4.2 Caractéristiques de ductilité

75 3.2.4.3 Module d’élasticité

75 3.2.4.4 Fatigue

76 3.2.5 Propriétés technologiques

76 3.2.5.1 Adhérence et ancrage

77 3.2.5.2 Soudabilité

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78 3.3 Aciers de Précontrainte

78 3.3.0 Notations

78 3.3.1 Généralités

78 3.3.2 Classification et géométrie

79 3.3.3 Propriétés physiques

79 3.3.4 Propriétés mécaniques

79 3.3.4.1 Résistance

79 3.3.4.2 Diagramme contraintes-déformations

79 3.3.4.3 Caractéristiques de ductilité

80 3.3.4.4 Module d’élasticité

80 3.3.4.5 Fatigue

81 3.3.4.6 Contraintes multi-axiales

81 3.3.5 Propriétés technologiques

81 3.3.5.1 Etat de surface

81 3.3.5.2 Relaxation

81 3.3.5.3 Susceptibilité de corrosion sous tension

82 3.4 Accessoires de précontrainte

82 3.4.1 Ancrages et coupleurs

82 3.4.1.1 Généralités

83 3.4.1.2 Propriétés mécaniques

83 3.4.2 Conduits et gaines

83 3.4.2.1 Généralités

84 4 DIMENSIONNEMENT ET CALCUL DES SECTIONS


84 4.1 Exigences de durabilité

84 4.1.0 Notations

84 4.1.1 Généralités

84 4.1.2 Actions

84 4.1.2.1 Généralités
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85 4.1.2.2 Conditions d’environnement

85 4.1.2.3 Attaque chimique

85 4.1.2.4 Attaque physique

85 4.1.2.5 Effets indirects induits

86 4.1.3 Projet

86 4.1.3.1 Généralités

87 4.1.3.2 Critères de conception

87 4.1.3.3 Enrobage

90 4.1.4 Matériaux

91 4.1.5 Construction

92 4.2 Données du projet

92 4.2.1 Béton

92 4.2.1.0 Notations

92 4.2.1.1 Généralités

93 4.2.1.2 Propriétés physiques

93 4.2.1.3 Propriétés mécaniques

98 4.2.1.4 Déformations différées

98 4.2.2 Béton armé

98 4.2.2.0 Notations

98 4.2.2.1 Acier pour béton armé: généralités

98 4.2.2.2 Propriétés physiques de l’acier pour béton armé

99 4.2.2.3 Propriétés mécaniques de l’acier pour béton armé

100 4.2.2.4 Propriétés technologiques de l’acier pour béton armé

100 4.2.3 Béton précontraint

100 4.2.3.0 Notations

101 4.2.3.1 Acier de précontrainte: généralités

102 4.2.3.2 Propriétés physiques de l’acier de précontrainte

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102 4.2.3.3 Propriétés mécaniques de l’acier de précontrainte

105 4.2.3.4 Propriétés technologiques de l’acier de précontrainte

107 4.2.3.5 Calcul des éléments en béton précontraint

116 4.3 Etats-limites ultimes

116 4.3.1 Etats-limites ultimes pour les sollicitations d’effort normal et de flexion

116 4.3.1.0 Notations

116 4.3.1.1 Généralités

117 4.3.1.2 Résistance de calcul des poutres soumises à la flexion simple ou composée

118 4.3.1.3 Rupture fragile et hyper-résistance

119 4.3.2 Sollicitations d’effort tranchant

119 4.3.2.0 Notations

120 4.3.2.1 Généralités

121 4.3.2.2 Principes de vérification à l’effort tranchant

123 4.3.2.3 Eléments ne nécessitant pas d’armatures d’effort tranchant

124 4.3.2.4 Eléments avec armatures d’effort tranchant

129 4.3.2.5 Cisaillement à la jonction âme-membrures

130 4.3.2.6 Joint de reprise

131 4.3.3 Torsion

131 4.3.3.0 Notations

131 4.3.3.1 Torsion pure

134 4.3.3.2 Sollicitations combinées

136 4.3.3.3 Torsion gênée

137 4.3.4 Poinçonnement

137 4.3.4.0 Notations

138 4.3.4.1 Généralités

139 4.3.4.2 Domaine d’application et définitions

142 4.3.4.3 Méthode de vérification au poinçonnement

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143 4.3.4.4 Dalles d’épaisseur variable

145 4.3.4.5 Effort tranchant résistant

149 4.3.5 Etats-limites ultimes atteints par déformation structurale (flambement)

149 4.3.5.0 Notations

150 4.3.5.1 Domaine d’application et définitions

150 4.3.5.2 Procédures de calcul

151 4.3.5.3 Classification des structures et des éléments structuraux

154 4.3.5.4 Imperfections

154 4.3.5.5 Données spécifiques pour différents types de structures

156 4.3.5.6 Méthodes de calcul simplifiées pour les poteaux isolés

163 4.3.5.7 Déversement latéral de poutres élancées

164 4.4 Etats-limites de service

164 4.4.0 Généralités

164 4.4.0.1 Notations

165 4.4.0.2 Domaine d’application

165 4.4.1 Valeurs limites des contraintes vis-à-vis des conditions de service

165 4.4.1.1 Considérations de base

166 4.4.1.2 Méthodes de vérification des contraintes

167 4.4.2 Etats-limites de fissuration

167 4.4.2.1 Considérations générales

168 4.4.2.2 Sections minimales d’armatures

171 4.4.2.3 Contrôle de la fissuration sans calcul direct

174 4.4.2.4 Calcul des ouvertures de fissures

177 4.4.3 Etats-limites de déformation

177 4.4.3.1 Considérations générales

178 4.4.3.2 Cas de dispense de la vérification

180 4.4.3.3 Vérification des flèches par le calcul

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181 5 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES


181 5.0 Notations

182 5.1 Généralites

183 5.2 Acier pour béton armé

183 5.2.1 Dispositions générales

183 5.2.1.1 Espacement des barres

183 5.2.1.2 Courbures admissibles

184 5.2.2 Adhérence

184 5.2.2.1 Conditions d’adhérence

185 5.2.2.2 Contrainte ultime d’adhérence

186 5.2.2.3 Longueur d’ancrage de référence

186 5.2.2.4 Vérification des contraintes locales d'adhérence

186 5.2.3 Ancrage

186 5.2.3.1 Généralités

186 5.2.3.2 Modes d’ancrage

187 5.2.3.3 Armatures transversales parallèles à la surface du béton

188 5.2.3.4 Longueur d’ancrage requise

190 5.2.3.5 Ancrages par dispositifs mécaniques

191 5.2.4 Jonctions

191 5.2.4.1 Jonctions par recouvrement des barres ou fils

194 5.2.4.2 Recouvrements des treillis soudés constitués de fils à haute adhérence

195 5.2.4.3 Recouvrements des treillis soudés constitués de fils lisses

198 5.2.4.4 Jonctions par manchons (198)

200 5.2.5 Ancrage des cadres et armatures d’effort tranchant

200 5.2.6 Règles complémentaires pour les barres à haute adhérence d’un diamètre supérieur
à 32 mm

200 5.2.6.1 Détails constructifs

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201 5.2.6.2 Adhérence

201 5.2.6.3 Ancrages et jonctions

202 5.2.7 Groupements de barres à haute adhérence

202 5.2.7.1 Généralités

203 5.2.7.2 Ancrages et jonctions

203 5.3 Unités de précontrainte

203 5.3.1 Disposition des unités de précontrainte

203 5.3.2 Enrobage

203 5.3.3 Distances horizontales et verticales

203 5.3.3.1 Précontrainte par pré-tension

204 5.3.3.2 Précontrainte par post-tension

204 5.3.4 Ancrages et coupleurs pour les câbles de précontrainte

205 5.4 Eléments structuraux

205 5.4.1 Poteaux

205 5.4.1.1 Dimensions minimales

205 5.4.1.2 Armatures longitudinales et transversales

206 5.4.2 Poutres

206 5.4.2.1 Armatures longitudinales

210 5.4.2.2 Armatures d’effort tranchant

212 5.4.2.3 Armatures de torsion

212 5.4.2.4 Armatures de peau

213 5.4.3 Dalles pleines coulées en place

213 5.4.3.1 Epaisseur minimale

213 5.4.3.2 Armatures de flexion

214 5.4.3.3 Armatures d’effort tranchant

216 5.4.4 Corbeaux

217 5.4.5 Poutres-cloisons

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217 5.4.6 Zones d’ancrage des forces de post-tension

217 5.4.7 Voiles de béton armé

217 5.4.7.1 Généralités

218 5.4.7.2 Armatures verticales

218 5.4.7.3 Armatures horizontales

218 5.4.7.4 Armatures transversales

218 5.4.8 Cas particuliers

218 5.4.8.1 Forces localisées

220 5.4.8.2 Forces associées à des changements de direction

220 5.4.8.3 Appuis indirects

221 5.5 Limitation des désordres provoqués par des actions accidentelles

221 5.5.1 Système de chaînage

221 5.5.2 Dimensionnement des chaînages

222 5.5.3 Continuité et ancrage

223 6 EXECUTION DESTRAVAUX


223 6.1 Objectifs

223 6.2 Tolérances

223 6.2.1 Tolérances - Généralités

223 6.2.2 Tolérances vis-à-vis de la sécurité de la structure

224 6.2.3 Tolérances vis-à-vis de l’enrobage

224 6.2.4 Tolérances pour les besoins de la construction

224 6.3 Règles de construction

224 6.3.1 Béton

224 6.3.2 Coffrages et étaiements

224 6.3.2.1 Exigences de base

225 6.3.2.2 Finition du parement

225 6.3.2.3 Inserts provisoires

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226 6.3.2.4 Décoffrage et décintrement

226 6.3.3 Armatures de béton armé

226 6.3.3.1 Exigences générales

226 6.3.3.2 Transport, stockage et façonnage des armatures

227 6.3.3.3 Soudage

227 6.3.3.4 Jonctions

228 6.3.3.5 Fabrication, montage et mise en place des armatures

229 6.3.4 Armatures de précontrainte

229 6.3.4.1 Exigences de base

229 6.3.4.2 Transport et stockage des armatures

229 6.3.4.3 Fabrication des armatures

230 6.3.4.4 Mise en place des armatures

230 6.3.4.5 Mise en tension des armatures

231 6.3.4.6 Injection et autres mesures de protection

234 7 CONTROLE DE QUALITE


234 7.1 Domaine d’application et objectifs

234 7.2 Classification des procédures de contrôle

234 7.2.1 Généralités

234 7.2.2 Contrôle interne

234 7.2.3 Contrôle extérieur

234 7.2.4 Contrôle de conformité

235 7.3 Procédures de vérification

235 7.4 Contrôle des différentes étapes de l’exécution

235 7.5 Contrôle du projet

235 7.6 Le contrôle de la production et de l’exécution

235 7.6.1 Objectifs

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235 7.6.2 Objectifs du contrôle de la production et de l’exécution

237 7.6.3 Eléments de contrôle de la production et de l’exécution

237 7.6.4 Essais de convenance

237 7.6.5 Contrôles au cours de l’exécution

237 7.6.5.1 Exigences générales

238 7.6.5.2 Contrôles de conformité à la livraison sur chantier

238 7.6.5.3 Contrôles avant le bétonnage et durant la mise en précontrainte

239 7.6.6 Contrôles de conformité

239 7.7 Contrôle et entretien d’un ouvrage achevé

240 ANNEXE 1 : Dispositions complémentaires relatives à la détermination des effets des


déformations différées du béton

245 ANNEXE 2 : Analyse non linéaire

253 ANNEXE 3 : Compléments d’information sur l'état limite ultime atteint par déformations
structurelles

261 ANNEXE 4 : Vérification des flèches par le calcul

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0 PREFACE
0.1 Objectifs des Eurocodes

(1) Les Eurocodes Structuraux regroupent un ensemble de normes pour le calcul des structures
et fondations des ouvrages de bâtiment et de génie civil.

(2) Ils sont destinés à servir de documents de référence pour :

a) prouver la conformité des ouvrages de bâtiments et de génie civil aux exigences essentielles
de la Directive sur les Produits de Construction (DPC).

b) servir de cadre pour établir des spécifications techniques harmonisées des produits de
construction.

(3) Ils ne traitent de l’exécution et du contrôle que dans la mesure où il est nécessaire de
préciser la qualité des produits de construction et le niveau de réalisation à satisfaire pour
être conforme aux hypothèses adoptées dans les règles de calcul.

(4) Jusqu’à ce que l’ensemble des spécifications techniques harmonisées concernant les produits
ainsi que les méthodes de contrôle de leurs performances soient disponibles, un certain
nombre d’Eurocodes Structuraux traitent certains de ces aspects dans des Annexes
informatives.

0.2 Historique du programme Eurocodes

(1) La Commission des Communautés Européennes (CCE) a initié le travail d’élaboration d’un
ensemble de règles techniques harmonisées pour le calcul des ouvrages de bâtiment et de
génie civil, règles destinées, au début, à être utilisées en alternative aux différents règlements
en vigueur dans les divers Etats Membres et à les remplacer ultérieurement. Ces règles
techniques sont connues sous le nom d’”Eurocodes Structuraux”.

(2) En 1990, après consultation de ses Etats Membres, la CCE a transferé au CEN la charge
de poursuivre le travail d’élaboration, de diffusion et de mise à jour des Eurocodes Structuraux,
et le secrétariat de l’AELE a accepté d’aider le CEN dans cette tâche.

(3) Le Comité Technique CEN/TC 250 est responsable de tous les Eurocodes Sructuraux.

0.3 Programme Eurocodes

(1) Le travail est en cours sur les différents Eurocodes Structuraux, chacun étant
généralement constitué de plusieurs Parties :

EN 1991 Eurocode 1 Bases de Calcul et Actions sur les Structures


EN 1992 Eurocode 2 Calcul des Structures en béton
EN 1993 Eurocode 3 Calcul des Structures en acier
EN 1994 Eurocode 4 Calcul des Structures mixtes acier béton
EN 1995 Eurocode 5 Calcul des Structures en bois
EN 1996 Eurocode 6 Calcul des Structures en maçonneries
EN 1997 Eurocode 7 Calcul Géotechnique
EN 1998 Eurocode 8 Résistance des Structures au séisme

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L’Eurocode suivant pourra être ajouté au programme :

EN 1999 Eurocode 9 Calcul des Structures en Aluminium

(2) Des sous-comités séparés ont été formés par le CEN/TC 250 pour les divers Eurocodes
énoncés ci-dessus.

(3) Cette Partie de l’Eurocode Structure concernant le Calcul des Structures en béton, qui a
été finalisée et approuvée pour publication, sous la direction de la CCE, est publiée par le
CEN comme Prénorme Européenne (ENV) pendant une durée de trois ans.

(4) Cette Prénorme est destinée à être appliquée, à titre expérimental, pour le calcul des
bâtiments et ouvrages de génie civil relevant de l’application de l’Eurocode 2 (voir § 1.1.2)
ainsi que pour l’émission de commentaires.

(5) Au terme d’une durée approximative de deux ans, les Membres du CEN seront invités à
formuler des commentaires officiels qui seront pris en compte dans la détermination de
l’action future.

(6) En attendant, réactions et commentaires sur cette Prénorme devront être adressés au
Secrétariat du sous-comité CEN/TC 250/SC 2 à l’adresse suivante :

DIN
Burggrafenstraße 6
Postfach 11 07
D - 1000 BERLIN 30
Allemagne

ou à votre organisme national de Normalisation.

Ajouter : 0.4 Document d’application national (DAN)

(1) Dans le présent document, lorsqu'en regard des valeurs encadrées (page de droite, (1) Etant données les responsabilités des autorités des Etats Membres en matière de sécurité,
texte de l'ENV), aucune valeur alternative ne figure sur la page de gauche, ceci doit être santé et autres points couverts par les exigences essentielles de la DPC, des valeurs
interprété comme signifiant que la norme belge adopte les valeurs encadrées de l'ENV. indicatives ont été attribuées à certains éléments de sécurité dans l’ENV qui sont identifiées
par . Il incombe aux autorités de chaque Etat Membre d’attribuer des valeurs définitives
à ces éléments de sécurité.

(2) Le présent document comporte (2) Nombre de Normes d’accompagnement harmonisées, y compris les Eurocodes qui donnent
- en page de droite le texte intégral de l'ENV 1992-1 "Calcul des structures en béton - des valeurs d’Actions à prendre en compte ainsi que des mesures requises pour la protection
Partie 1-1" (Décembre 1991) incendie, ne seront pas disponibles au moment de la publication de cette Prénorme. Il est
par conséquent prévu qu’un Document d’Application Nationale (DAN) donnant les valeurs
- en page de gauche les éléments particuliers d'application nationale belge (DAN). définitives des éléments de sécurité, faisant référence aux Normes d’accompagnement
compatibles et précisant les directives nationales d’application de la Prénorme soit publié
(3) L'ensemble constitue la norme belge pour le calcul des structures en béton (NBN B 15-002) par chaque Etat Membre ou son organisme de Normalisation.
qui remplace la série NBN B 15-102 à -104 (édition 1976-77).
(3) Il est prévu que cette Prénorme soit utilisée conjointement avec le DAN valable dans le
pays où le bâtiment ou l’ouvrage de génie civil sont situés.

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0.5 Points spécifiques à cette Prénorme

(1) Le domaine d’application de l’Eurocode 2 est défini au paragraphe 1.1.1 et celui de cette
Partie de l’Eurocode 2 est défini au paragraphe 1.1.2. Les Parties complémentaires de
l’Eurocode 2 qui sont prévues sont indiquées au paragraphe 1.1.3 ; elles comprendront
des techniques ou applications additionnelles, en complément et en supplément à cette
Partie.

(2) En utilisant cette Prénorme, on s’attachera particulièrement aux hypothèses et conditions


soulignées au paragraphe 1.3.

(3) Les sept chapitres de cette Prénorme sont complétés par 4 annexes qui ont le même statut
normatif que les chapitres auxquels elles se rapportent. Ces annexes ont été constituées,
par souci de clarté, en détachant de la partie principale du texte, certains principes/règles
d’application parmi les plus détaillés et qui ne sont utilisés que dans des cas particuliers.

(4) Lire NBN B 15-001 à la place de ENV 206. (4) Comme cela est indiqué en 0.4 (2) de la présente préface, référence doit être faite au
Document d’Application Nationale qui donnera les détails des normes d’accompagnement
compatibles à utiliser. Pour cette partie de l’Eurocode 2, une attention particulière doit être
portée à la Prénorme approuvée ENV 206 (Béton - Performances, production, mise en
oeuvre et critères de conformité) ainsi qu’aux exigences de durabilité données en 4.1 de la
présente Prénorme.

(5) Les dispositions de cette Prénorme sont basées en grande partie sur l’édition 1978 du
Noter : Code Modèle CEB et autres documents CEB et FIP plus récents.

(6) Ces documents de commentaires et de justifications ne sont pas disponibles actuellement. (6) En développant cette Prénorme, des documents explicatifs ont été préparés et donnent des
commentaires et justifications sur certaines dispositions de cette prénorme.

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1 INTRODUCTION
1.1 Domaine d’application

1.1.1 Domaine d’application de l’Eurocode 2

(1) L’Eurocode 2 s’applique au calcul des bâtiments et des ouvrages de génie civil en béton,
béton armé ou béton précontraint. Il est divisé en plusieurs parties distinctes, décrites aux
articles 1.1.2 et 1.1.3.

(2) Le présent Eurocode ne traite que ce qui concerne les exigences de résistance, de service
et de durabilité des ouvrages. Les autres exigences, par exemple celles relatives aux
isolations thermiques ou acoustiques, ne sont pas abordées.

(3) L’exécution (*) des travaux n’est traitée que dans la mesure nécessaire à la définition des
qualités de matériaux de construction et de produits qu’il convient de mettre en oeuvre, et à
la définition de la qualité d’exécution sur chantier requise conformément aux hypothèses
des règles de calcul. L’exécution et la main d’oeuvre sont traitées aux chapitres 6 et 7, dont
les dispositions doivent être considérées comme des exigences minimales, pouvant être
développées plus avant dans des cas de bâtiments ou d’ouvrages de génie civil (*) particuliers,
et pour certains procédés d’exécution (*).

(4) Le présent Eurocode 2 ne traite pas des exigences particulières du calcul au séisme. Les
dispositions à prendre vis-à-vis de telles exigences sont définies par l’Eurocode 8, “Calcul
des Ouvrages dans les Régions Sismiques” (**) qui est cohérent avec l’Eurocode 2 et le
complète.

(5) Les valeurs numériques des actions devant être prises en compte dans le calcul des
bâtiments et des ouvrages de génie civil ne sont pas données par le présent Eurocode 2.
Ces valeurs figurent dans l’Eurocode 1 “Bases du projet et Actions sur les Ouvrages” (**),
applicable aux divers types de construction.

1.1.2 Domaine d’application de la première partie de l’Eurocode 2

(1) La 1ère partie de l’Eurocode 2 énonce les principes de base du calcul des bâtiments et des
ouvrages de génie civil en béton de granulats de densité normale, armé et précontraint
(Voir l’article 1.1.3 pour les parties complémentaires traitant des autres méthodes de
construction, matériaux, et types de structures).

(2) De plus, la 1ère partie donne des règles détaillées surtout applicables aux bâtiments courants.
Leur mise en application peut s’avérer limitée, pour des raisons pratiques ou du fait de
simplifications; leur emploi et toute restriction d’application sont détaillés, le cas échéant,
par le texte.

(3) Les sujets suivants sont étudiés dans la 1ère partie:

- Chapitre 1 : Introduction
- Chapitre 2 : Bases pour le projet
- Chapitre 3 : Propriétés des matériaux
- Chapitre 4 : Dimensionnement et calcul des sections
- Chapitre 5 : Dispositions constructives
- Chapitre 6 : Exécution des travaux
- Chapitre 7 : Contrôle de qualité

(*) Pour la signification de ce terme, se reporter au § 1.4.1 (2)


(**) A l’heure actuelle en cours de rédaction

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- Annexe 1 : Effets différés


(3) Pour les titres complets, voir plus loin - Annexe 2 : Analyse non linéaire
- Annexe 3 : Méthodes de calcul additionnelles pour le flambement
- Annexe 4 : Vérification des flèches par le calcul

(4) Les chapitres 1 et 2 sont communs à tous les Eurocodes, à l’exception de quelques
clauses additionnelles concernant le béton.

(5) dernier tiret , lire : (5) La 1ère partie ne traite pas les sujets suivants:

- la résistance au feu;

- les aspects particuliers de types de bâtiments spéciaux (tels que les bâtiments élevés);

- les aspects particuliers de types d’ouvrages de génie civil spéciaux (tels que les viaducs,
ponts, barrages, caissons de réacteurs, plate-formes en mer ou réservoirs);

- le béton sans granulats fins et le béton cellulaire, et ceux réalisés avec des granulats - le béton sans agrégats fins et le béton d’agrégats aérés, et ceux réalisés avec des
lourds ou incluant des profilés métalliques (voir l'Eurocode 4 "Calcul des structures mixtes agrégats lourds ou incluant des éléments de charpente métallique (Voir l’Eurocode 4 pour
acier - béton"). les ouvrages mixtes acier-béton).

1.1.3 Compléments de l’Eurocode 2

(1) La présente 1ère partie de l’Eurocode 2 sera suivie de compléments destinés à la compléter
ou à l’adapter pour tenir compte des aspects particuliers de certains types spéciaux de
bâtiments ou d’ouvrages de génie civil, de procédés d’exécution spéciaux et de certains
autres aspects de calcul ayant une importance pratique d’ordre général.

(2) Le programme est actuellement le suivant : (2) Les compléments de l’Eurocode 2 qui sont actuellement en cours de préparation, ou seulement
planifiés, comprennent les sujets suivants (classés dans deux catégories distinctes):
ENV 1992-1-1 Calcul des structures en béton - Partie 1-1 : Règles générales et règles
pour les bâtiments Partie 1A - Ouvrages de béton peu ou pas armé
ENV 1992-1-2 Calcul des structures en béton - Partie 1-2 : Règles générales - Calcul au Partie 1B - Eléments en béton préfabriqués
feu Partie 1C - Emploi du béton de granulats légers
ENV 1992-1-3 Calcul des structures en béton - Partie 1-3 : Règles générales - Eléments et Partie 1D - Emploi d’armatures de précontrainte non adhérentes et extérieures au
structures en béton préfabriqués béton
ENV 1992-1-4 Calcul des structures en béton - Partie 1-4 : Règles générales - Béton de Partie 1E - Conception des ouvrages en béton vis-à-vis de la fatigue
granulats légers à structure fermée Partie 2 - Ponts en béton armé et précontraint
ENV 1992-1-5 Calcul des structures en béton - Partie 1-5 : Règles générales - Structures Partie 3 - Fondations et pieux en béton
précontraintes par armatures extérieures ou non adhérentes Partie 4 - Réservoirs
ENV 1992-1-6 Calcul des structures en béton - Partie 1-6 : Règles générales - Structures Partie 5 - Ouvrages provisoires, ouvrages calculés pour un usage limité dans le
en béton non armé temps
ENV 1992-2 Calcul des structures en béton - Partie 2 : Ponts en béton Partie 6 - Ouvrages de génie civil massifs
ENV 1992-3 Calcul des structures en béton - Partie 3 : Fondations Partie 10 - Résistance au feu des ouvrages en béton
ENV 1992-4 Calcul des structures en béton - Partie 4 : Structures de retenue et de
confinement 1.2 Distinction entre principes et règles d’application
ENV 1992-5 Calcul des structures en béton - Partie 5 : Structures marines et maritimes
ENV 1992-6 Calcul des structures en béton - Partie 6 : Structures massives (1) Une distinction est faite dans le présent Eurocode entre les principes et les règles
d’application, suivant les caractéristiques de chaque clause.

(2) Les Principes comprennent:

- des indications générales et des définitions sans possibilité d’alternative, ainsi que:
- des exigences et des modèles analytiques pour lesquels, à moins d’indications spécifiques
contraires, aucune alternative n’est admise.

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(3) Supprimer la première ligne. (3) Dans le présent code, les principes sont précédés de la lettre P.

Par souci d'homogénéité avec la version française de l'Eurocode 3, les principes sont
écrits en caractères droits, les règles d'application figurent en italiques.

(4) Les règles d’application sont des règles généralement reconnues comme respectant les
principes et satisfaisant à leurs exigences.

(5) L’utilisation de règles de calcul alternatives aux règles d’application données par l’Eurocode
est admise, sous réserve de justifier que la règle alternative est en accord avec les principes
correspondants et qu’elle conduit à des résultats supérieurs ou égaux à ceux du présent
Eurocode pour ce qui concerne la résistance, l’utilisation en service, et la durabilité de
l’ouvrage.

(6) A supprimer. (6) Dans le présent code, les règles d’application sont décalées vers la droite.

1.3 Hypothèses

(1) Les hypothèses suivantes sont applicables:

- Les ouvrages sont calculés par un personnel ayant la qualification et l’expérience


requises.

- Une supervision et un contrôle de qualité appropriés sont prévus dans les usines, les
ateliers, et sur le chantier.

- La construction est réalisée par un personnel possédant la qualification et l’expérience


requises.

- Les divers produits et matériaux de construction sont employés conformément aux


prescriptions de l’Eurocode, ou suivant les spécifications propres au type de matériau
utilisé.

- L’ouvrage est entretenu de manière convenable.

- L’utilisation de l’ouvrage est conforme aux hypothèses de calcul.

Noter que : (2) Les méthodes de calcul ne sont applicables que dans la mesure où elles satisfont également
aux exigences de qualité et d’exécution énoncées aux chapitres 6 et 7.

(3) Dans le présent document, lorsqu'en regard des valeurs encadrées (page de droite, (3) Les valeurs numériques repérées de la manière suivante : sont données à titre
texte de l'ENV), aucune valeur alternative ne figure sur la page de gauche, ceci doit être indicatif. Les Etats-Membres peuvent spécifier d’autres valeurs.
interprété comme signifiant que la norme belge adopte les valeurs encadrées de l'ENV.
1.4 Définitions

1.4.1 Termes communs à tous les Eurocodes


Note :
(1) Sauf indication ultérieure contraire, la terminologie de la norme internationale ISO
Les termes poteau et corbeau doivent être compris respectivement comme colonne et 8930 est applicable.
console, termes couramment utilisés en Belgique.
(2) Les termes suivants sont utilisés en commun pour tous les Eurocodes, avec les
significations suivantes:

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- Construction : tout ce qui est construit ou qui résulte d’opérations de construction (***).
Ce terme s’applique au bâtiment aussi bien qu’aux ouvrages de génie civil. Il concerne
l’ensemble de la construction, et comprend les éléments structuraux ainsi que les éléments
non structuraux.

- Exécution : l’action de créer un bâtiment ou un ouvrage de génie civil. Ce terme désigne


les travaux sur chantier; il peut aussi signifier la fabrication des composants en dehors du
chantier et leur montage ultérieur sur le chantier.

Nota : en anglais, “construction” peut être utilisé dans certaines phrases, s’il ne peut y avoir
aucune ambiguïté quant à son sens (par exemple, “during construction”).

- Structure : assemblage organisé d’éléments reliés entre eux, conçus pour assurer en
partie la rigidité (****). Ce terme s’applique aux éléments supportant des charges.

- Nature de construction : nature de la “construction” désignant son utilisation ultérieure,


comme par exemple immeuble d’habitation, bâtiment industriel, pont routier.

- Type de structure : terme désignant la disposition des éléments de structure, comme les
poutres, les structures triangulées, les voûtes, les ponts suspendus.

- Matériau de construction : un matériau utilisé dans la construction, comme par exemple


le béton, l’acier, le bois, la maçonnerie.

- Mode de construction : Indication sur la nature du matériau prépondérant dans la structure,


par exemple: une construction en béton armé, une construction en acier, une construction
en bois, une construction en maçonnerie.

- Procédé d’exécution : la manière selon laquelle la construction sera réalisée, par exemple:
coulé en place, préfabriqué, en porte à faux.

- Système structural : les éléments d’un bâtiment ou d’un ouvrage de génie civil sur
lesquels les charges sont appliquées, et la manière selon laquelle ces éléments sont censés
fonctionner, pour les besoins des modèles.

(3) Les termes équivalents sont indiqués dans le tableau 1.1, dans les différentes langues de
la Communauté.

1.4.2 Termes spéciaux employés dans la 1ère partie de l’Eurocode 2

(1) Lire Partie 1-6 à la place de Partie 1A. (1) Béton peu ou pas armé. Les éléments de béton armé dont les pourcentages d’armatures
longitudinales de flexion sont inférieurs aux valeurs minimales de l’article 5.4 doivent être
considérés comme des éléments de béton non armé, et calculés conformément à la partie
1A de l’Eurocode 2.

(2) Lire Partie 1-5 à la place de Partie 1D. (2) Armatures non adhérentes et extérieures. Les éléments précontraints par post-tension,
dont les conduits ne seront jamais injectés, et les armatures extérieures à la section de
béton (qui peuvent être enrobées de béton après mise en tension, ou être revêtues d’une
membrane de protection), doivent être calculés conformément aux dispositions de la partie
1D de l’Eurocode 2. Lorsque les conduits doivent être injectés après la construction, les
dispositions de la partie 1 s’appliquent.
(***) Cette définition correspond à la norme internationale ISO 6707, 1ère partie.
(****) La norme internationale ISO 6707 donne la même définition, mais ajoute cependant “ou une
construction présentant une disposition semblable”. Pour les Eurocodes, cet ajout n’est pas utilisé,
afin d’éviter toute ambiguïté de traduction.

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Tableau 1.1

Liste des termes équivalents dans les langues de la Communauté Européenne


(à compléter ultérieurement pour les autres langues de la Communauté)

ENGLISH FRANCAIS DEUTSCH ITALIANO NEDERLANDS ESPANOL

Construction works Construction Bauwerk Costruzione Bouwwerk Construccion

Execution Exécution (Bau-) Ausfuhrung Esecuzione Uitvoering Ejecucion

Structure Structure Tragwerk Struttura Draag-constructie Estructura

Type of building or civil Nature de construction Art des Bauwerks Tipo di costruzione Type bouwwerk Naturaleza de la
engineering works construccion

Form of structure Type de structure Art des Tragwerks Tipo di struttura Type draag-constructie Tipo de estructura

Construction material Matériau de Baustoff ; Werkstoff Materiale da Constructie materiaal Material de


construction (Stahlbau) costruzione construccion

Type of construction Mode de construction Bauart Sistema costruttivo Bouwwijze Modo de construccion

Method of construction Procédé d'exécution Bauverfahren Procedimento Bouwmethode Procedimiento de


esecutivo ejecucion

Structural system Système structural Tragsystem Sistema strutturale Constructief systeem Sistema estructural

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1.5 Unités S.I.

(1) Les unités S.I. doivent être utilisées conformément à l’ISO 1000.

(2) Pour les calculs, l’usage des unités suivantes est recommandé:

- forces et charges : kN, kN/m, kN/m2


- masse volumique : kg/m3
- poids volumique : kN/m3
- contraintes et résistances : N/mm2 (= MN/m2 ou MPa)
- moments (fléchissants ...) : kNm

1.6 Symboles communs à tous les Eurocodes

1.6.1 Majuscules latines

A Action accidentelle
A Aire
C Valeur fixée
E Module d’élasticité
E Effets des actions (sollicitations)
F Action
F Force
G Action permanente
G Module de cisaillement
I Moment d’inertie
M Moment, en général
M Moment fléchissant
N Effort normal
P Force de précontrainte
Q Action variable
R Résistance
S Sollicitations
T Moment de torsion
V Effort tranchant
W Module de la section
X Valeur d’une propriété d’un matériau

1.6.2 Minuscules latines

a Distance
a Donnée géométrique
∆a Elément de sécurité additionnel ou réducteur pour les données
géométriques
b Largeur
d Diamètre; profondeur
e Excentricité
f Résistance (d’un matériau)
h Hauteur
i Rayon de giration
k Coefficient; facteur
l (ou l ou L) Longueur; portée (*****)
m Masse

(*****) l peut être remplacé par L ou par l (manuscrit) pour représenter certaines longueurs,
ou pour ne pas le confondre avec le chiffre 1.
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r Rayon
t Epaisseur
u,v,w Composantes du déplacement d’un point
x,y,z Coordonnées

1.6.3 Minuscules grecques

α Angle; rapport
ß Angle; rapport
γ Coefficient de sécurité partiel
ε Déformation
λ Coefficient d’élancement
µ Coefficient de frottement
ν Coefficient de Poisson
ρ Masse volumique
σ Contrainte normale
τ Contrainte de cisaillement
ψ Coefficients définissant les valeurs représentatives des actions variables
ψ0 pour les valeurs de combinaison
ψ1 pour les valeurs fréquentes
ψ2 pour les valeurs quasi-permanentes

1.6.4 Indices

a Acier de structure
c Béton
c Compression
cr (ou crit) Critique
d Calcul
dst Déstabilisant
dir Direct
eff Effectif
ext Extérieur
f Membrure
F (ou P) Action
g (ou G) Action permanente
h Hauteur; supérieur
ind Indirect
inf Inférieur; plus bas
int Intérieur
k Caractéristique
l Bas ; plus bas
m (ou M) Matériau
m Flexion
m Moyen
max Maximal
min Minimal
nom Nominal
p (ou P) Force de précontrainte
pl Plastique
ps Acier de précontrainte
q (ou Q) Action variable
R Résistance
rep Représentatif

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s Acier de béton armé


S Sollicitant
stb Stabilisant
sup Supérieur; plus haut
t (ou ten) Tension
t (ou tor) Torsion
u Ultime
v Effort tranchant
w Ame
x,y,z Coordonnées
y Limite élastique

1.7 Symboles spéciaux employés dans la 1ère partie de l’Eurocode 2

1.7.1 Généralites

En règle générale, les symboles utilisés dans la 1ère partie de l’Eurocode 2 proviennent
des symboles communs de l’article 1.6 et de leurs dérivés, comme par exemple:

G d,sup Valeur de calcul supérieure d’une action permanente

Ac Aire totale d’une section transversale de béton

f yd Limite élastique de l’armature.

De tels dérivés sont définis dans les textes où ils apparaissent, pour en faciliter la
compréhension. Cependant, en complément, les symboles employés le plus souvent sont
classés et définis ci- dessous; ceux qui ne sont propres qu’à un seul chapitre sont présentés
en tête du chapitre correspondant. Si, à la lecture du texte, l’utilisateur éprouve des doutes
quant à la signification d’un symbole particulier, il pourra en trouver le sens aux articles
1.7.2 à 1.7.4 ci-dessous ou au commencement du chapitre en question.

1.7.2 Symboles majuscules latines

Ac Aire totale d’une section transversale de béton

Ap Section de l’armature ou des armatures de précontrainte

As Section des armatures passives dans la zone tendue

A s2 Section des armatures passives dans la zone comprimée à l’état-limite


ultime

A sw Aire de la section transversale des armatures d’effort tranchant

E cd Valeur de calcul du module d’élasticité sécant

E c(t) Module d’élasticité tangent à l’origine (σc = 0), à l’instant t pour un béton
de poids normal

Ec , Ec(28) Module d’élasticité tangent à l’origine (σc = 0), à 28 jours pour un béton
de poids normal

E cm Module d’élasticité sécant pour un béton de poids normal

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Es Module d’élasticité de l’acier de béton armé ou de l’acier de béton


précontraint

Les notations suivantes sont d'application : Ic Moment d’inertie de la section de béton

J (t,to) Fonction de fluage à l’instant t

M Sd Valeur de calcul du moment fléchissant sollicitant M Sd Valeur de calcul du moment fléchissant interne

NSd Valeur de calcul de l’effort normal sollicitant (tension ou compression) NSd Valeur de calcul de l’effort normal (tension ou compression)

P m,t Valeur moyenne de la force de précontrainte à l’instant t, en un point


quelconque situé à une distance x le long de l’élément

Po Force initiale à l’extrémité active de l’armature immédiatement après la


mise en tension

T Sd Valeur de calcul du moment sollicitant de torsion T Sd Valeur de calcul du moment de torsion

V Sd Valeur de calcul de l’effort tranchant sollicitant V Sd Valeur de calcul de l’effort tranchant à l'état-limite ultime

1.7.3 Symboles minuscules latines

1/r Courbure en une section donnée

b Largeur totale d’une section, ou largeur effective de la membrure d’une


poutre en T ou en L

d Hauteur utile d’une section

dg Plus grande dimension maximum nominale d’un granulat

bw Epaisseur de l’âme des poutres en T, en I ou en L

fc Résistance à la compression du béton (Figure 3.1)

f cd Valeur de calcul de la résistance à la compression du béton (sur


cylindre)

f ck Résistance caractéristique à la compression du béton à 28 jours sur


cylindre

f cm Valeur moyenne de la résistance à la compression du béton sur cylindre

f ctk Résistance caractéristique du béton à la traction

f ctm Valeur moyenne de la résistance à la traction du béton

fp Résistance à la traction de l’acier de précontrainte

f pk Résistance caractéristique à la traction de l’acier de précontrainte

f p0,1 Limite d’élasticité conventionnelle à 0,1% de l’acier de précontrainte

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f p0,1k Valeur caractéristique de la limite d’élasticité conventionnelle à 0,1% de


l’acier de précontrainte

ft Résistance à la traction de l’armature

f tk Résistance caractéristique à la traction de l’armature

fy Limite d’élasticité de l’armature

f yd Limite d’élasticité de calcul de l’armature

f yk Valeur caractéristique de la limite d’élasticité de l’armature

f ywd Limite d’élasticité de calcul des étriers

h Hauteur totale d’une section

l Longueur; portée

leff Portée effective d’une poutre

s Espacement des étriers

t Espace de temps considéré

to Instant du chargement initial du béton

u Périmètre de la section de béton, dont l’aire est désignée par Ac

x Hauteur de l’axe neutre

z Bras de levier des forces internes

1.7.4 Symboles grecs

γA Coefficients partiels relatifs aux actions accidentelles A

γc Coefficients partiels relatifs aux propriétés du béton

γF Coefficients partiels relatifs aux actions F

γG Coefficients partiels relatifs aux actions permanentes G

γM Coefficients partiels relatifs à une propriété d’un matériau, compte tenu


des incertitudes, sur la propriété du matériau lui-même, et sur le modèle
utilisé pour le calcul

γP Coefficients partiels relatifs aux actions associées à la précontrainte P

γQ Coefficients partiels relatifs aux actions variables Q

γs Coefficients partiels relatifs aux propriétés des armatures de béton armé


ou des aciers de précontrainte

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γf Coefficients partiels relatifs aux actions, compte non tenu des


incertitudes du modèle

γg Coefficients partiels relatifs aux actions permanentes, compte non tenu


des incertitudes du modèle

γm Coefficients partiels relatifs à une propriété de matériau, seules les


incertitudes sur la propriété du matériau étant prises en compte

εc Déformation de compression du béton

εc1 Déformation de compression du béton sous la contrainte maximale fc

εcu Déformation de compression ultime du béton

εu Allongement de l’armature de béton armé ou de béton précontraint


sous la charge maximale

εuk Allongement uniforme caractéristique de l’armature de béton armé ou


de béton précontraint sous la charge maximale

µ Coefficient de frottement entre les armatures et leurs conduits

ρ Masse volumique du béton étuvé en kg/m3

ρ1 Pourcentage d’armatures longitudinales

ρw Pourcentage d’armatures d’effort tranchant

σc Contrainte de compression du béton

σ cu Contrainte de compression du béton pour la déformation de


compression ultime εcu

φ(t,t o ) Coefficient de fluage, définissant le fluage entre les temps t et to, par
rapport à la déformation élastique à 28 jours

φ Diamètre d’une barre d’armature ou d’un conduit de précontrainte

φn Diamètre équivalent d’un groupement de barres d’armatures

φ( ∞,t o ) Valeur finale du coefficient de fluage

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2 BASES DU CALCUL
2.0 Notations 2.0 Notations - articles 2.1 - 2.4 (se reporter également aux articles
1.6 et 1.7)
Dans le cas où la NBN B 03-001 est d'application, les notations et symboles des annexes 1
et 2 de cette norme sont à utiliser. Cd Valeur nominale ou fonction de certaines propriétés de calcul de matériaux

Dd Valeur de calcul de l’indicateur de dommage (fatigue)

E d,dst Effets de calcul des actions déstabilisantes

E d,stb Effets de calcul des actions stabilisantes

G d,inf Valeur inférieure de calcul d’une action permanente

G d,sup Valeur supérieure de calcul d’une action permanente

G IND Action permanente indirecte

G k,inf Valeur caractéristique inférieure d’une action permanente

G k,sup Valeur caractéristique supérieure d’une action permanente

G k,j Valeurs caractéristiques des actions permanentes

Q IND Action variable indirecte

Q k,1 Valeur caractéristique de l’une des actions variables

Q k,i Valeurs caractéristiques des autres actions variables

ad Valeurs de calcul de données géométriques

a nom Valeur nominale de donnée géométrique

∆a Modification effectuée sur une donnée géométrique nominale pour


répondre à des besoins de calcul particuliers (par exemple,l’évaluation
des effets des imperfections)

γG,inf Coefficient partiel relatif aux actions permanentes, utilisé pour le calcul
des valeurs de calcul inférieures

γG,sup Coefficient partiel relatif aux actions permanentes, utilisé pour le calcul
des valeurs de calcul supérieures

γGA, γGA,j Coefficients partiels relatifs aux actions permanentes, concernant les
situations accidentelles de calcul

γG,j Coefficient partiel relatif à une action permanente j

γQ,i Coefficients partiels relatifs à une action variable i

γQ,1 Coefficient partiel relatif à l’action variable de base la plus défavorable

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2.1 Exigences fondamentales

(1) Un ouvrage doit être conçu et construit pour satisfaire aux deux exigences suivantes:

- Il doit rester apte à l’usage auquel il est destiné, avec un taux de probabilité acceptable,
compte tenu de sa durée de vie prévue et de son coût, et

- Avec un degré de fiabilité acceptable, il doit supporter toutes actions et influences susceptibles
d’intervenir durant la construction et l’exploitation, et présenter une durabilité adéquate en
relation avec les dépenses d’entretien.

(2) Un ouvrage doit également être conçu de manière à ne pas être endommagé par des
évènements tels que des explosions, des chocs ou les conséquences d’erreurs humaines,
dans un degré hors de proportion avec la cause initiale.

(3) Il convient de limiter ou d’interdire les dommages potentiels par le choix approprié de l’une
ou plusieurs des recommandations suivantes:

- Eviter, éliminer ou réduire les dangers auxquels l’ouvrage est soumis

- Choisir la forme de structure présentant la plus faible vulnérabilité aux dangers considérés

- Choisir une forme de structure et un mode de calcul garantissant la survie de l’ouvrage en


cas de disparition accidentelle d’un élément individuel

- Assurer le chaînage de l’ouvrage.

(4) Le respect des exigences ci-dessus implique le choix des matériaux appropriés, le calcul et
les dispositions constructives adéquates, et la spécification des procédures de contrôle
relatives à la fabrication, la conception, la construction et l’utilisation propres au projet
considéré.

2.2 Définitions et classifications

2.2.1 Etats-limites et situations de calcul

2.2.1.1 Etats limites 2.2.1.1 Etats-limites

(1) à (6) : à remplacer par NBN B 03-001 - § 5.1 à 5.4 (1) Etats-limites. Les états-limites sont les états au-delà desquels l’ouvrage ne satisfait plus
aux exigences de comportement du projet.

Les états-limites sont classés comme suit:

- Etats-limites ultimes
- Etats-limites de service.

(2) Les états-limites ultimes correspondent à l’effondrement, ou à d’autres formes de défauts


de structure susceptibles de menacer la sécurité des personnes.

(3) Les états immédiatement antérieurs à l’effondrement de la structure qui, par soucis de
simplicité, sont étudiés plutôt que l’effondrement lui-même, sont également considérés
comme des états-limites ultimes.

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ENV 1992-1-1 : 1991

(4) Les états-limites ultimes susceptibles d’exiger une étude concernent:

- La perte d’équilibre de la structure ou de l’un de ses éléments, considérés comme un


corps rigide.

- La ruine consécutive à une déformation excessive, la rupture, ou la perte de stabilité de


la structure ou de l’un de ses éléments, y compris appuis et fondations.

Se reporter aux articles 4.2 et 4.3.

(5) Les états-limites de service correspondent aux états au-delà desquels les conditions de
service spécifiées ne sont plus assurées.

(6) Les états-limites de service susceptibles d’exiger une étude concernent :

- Les déformations ou flèches qui nuisent à l’aspect de l’ouvrage ou à son utilisation


effective (y compris le mauvais fonctionnement d’appareils ou équipements) ou provoquent
des dommages aux finitions ou aux éléments non structuraux

- Les vibrations affectant le confort des usagers, causant des dommages au bâtiment ou à
son contenu, ou limitant l’efficacité de son fonctionnement

- La fissuration du béton qui risque de nuire à l’aspect de l’ouvrage, à sa durabilité ou à


son étanchéité

- L’endommagement du béton par une compression excessive, susceptible de réduire la


durabilité.

Se reporter aux articles 4.4.1, 4.4.2 et 4.4.3.

2.2.1.2 Situations de projet 2.2.1.2 Situations de calcul

(1) à remplacer par NBN B 03-001 - § 5.2 (1) Les situations de calcul sont classées comme suit:

- Les situations durables, correspondant aux conditions normales d’utilisation de l’ouvrage

- Les situations transitoires, comme par exemple durant la construction ou au cours de


réparations

- Les situations accidentelles

2.2.2 Actions

2.2.2.1 Définitions et principales classifications 2.2.2.1 Définitions et principales classifications (*)

(1) à (5) à remplacer par NBN B 03-001 - § 7 (1) Une action (F) est :

- Une force (charge) appliquée à la structure (action directe), ou

_______________
(*) Des définitions plus détaillées sur les classifications des actions sont données par
l’Eurocode 1 - Bases du calcul et Actions sur les structures

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ENV 1992-1-1 : 1991

- Une déformation imposée (action indirecte); par exemple, les effets de la température ou
le tassement.

(2) Les actions sont classées:

(i) suivant leur variation dans le temps

- en actions permanentes (G), par exemple le poids propre des structures, les équipements,
les accessoires et les installations solidaires de la structure

- en actions variables (Q), par exemple les charges imposées, les effets du vent et de la
neige

- en actions accidentelles (A), par exemple les explosions ou les impacts de véhicules

(ii) suivant leur variation dans l’espace

- en actions fixes, par exemple le poids propre [ se reporter néanmoins au 2.3.2.3 (3) pour
le cas des structures très sensibles aux variations de poids propre ]

- en actions libres, qui ont pour conséquence des combinaisons d’actions différentes, par
exemple des charges imposées mobiles, les effets du vent et de la neige.

(3) La précontrainte (P) fait partie des actions permanentes, mais, pour des raisons d’ordre
pratique, elle est traitée séparément (Voir 2.5.4).

(4) Les actions indirectes sont soit permanentes, GIND (par exemple un tassement d’appui), soit
variables, QIND (par exemple la température), et sont traitées comme telles.

(5) Des classifications complémentaires, suivant le type de réaction de la structure, sont


données aux articles correspondants.

2.2.2.2 Valeurs caractéristiques des actions 2.2.2.2 Valeurs caractéristiques des actions

(1) à (5) à remplacer par les normes de la série NBN B 03 ainsi que les valeurs caractéristiques (1) Les valeurs caractéristiques Fk sont spécifiées:
spécifiées par le Maître de l'Ouvrage ou par le concepteur après concertation avec le
Maître de l'Ouvrage, à condition que les dispositions minimales spécificiées par les règlements - dans l’Eurocode 1 ou dans les autres règlements relatifs aux charges, ou
applicables ou par l'administration compétente soient respectées
- par le Maître d’Ouvrage, ou par le concepteur après concertation avec le maître d’ouvrage,
à condition que les dispositions minimales spécifiées par les règlements applicables ou par
l’Administration compétente soient respectées.

(2) Pour les actions permanentes dont le coefficient de variation est important, ou qui sont
susceptibles de varier durant la vie de l’ouvrage (par exemple le cas de charges permanentes
additionnelles), on distingue deux valeurs caractéristiques, une supérieure (Gk,sup) et une
inférieure (Gk,inf). Dans les autres cas, une seule valeur caractéristique (Gk ) est suffisante.

(3) Le poids propre de la structure peut être calculé dans la plupart des cas en fonction de ses
dimensions nominales et des valeurs moyennes de masses volumiques.

32
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ENV 1992-1-1 : 1991

(4) Pour les actions variables, la valeur caractéristique (Qk ) correspond aux valeurs suivantes:

- la valeur supérieure avec une probabilité donnée de non-dépassement pendant une


période de référence, compte tenu de la durée de vie retenue pour l’ouvrage ou de la
durée supposée de la situation de projet, ou, de la même façon, la valeur inférieure, ou

- la valeur spécifiée.

(5) Pour les actions accidentelles, la valeur caractéristique Ak (le cas échéant) correspond
généralement à une valeur spécifiée.

2.2.2.3 Valeurs représentatives des actions variables 2.2.2.3 Valeurs représentatives des actions variables (*)

(1) à (3) à remplacer par NBN B 03-001 § 7.2.2 et tableau 4 (1) La valeur représentative principale est la valeur caractéristique, Qk.

(2) D’autres valeurs représentatives sont exprimées en termes de valeurs caractéristiques


Q k, au moyen d’un facteur ψi. Ces valeurs sont définies comme suit:

- Valeur de combinaison : ψ0 Q k
- Valeur fréquente : ψ1 Q k
- Valeur quasi-permanente : ψ2 Q k

(3) Des valeurs représentatives complémentaires sont utilisées pour la vérification à la


fatigue et l’analyse dynamique.

(4) Les facteurs ψi sont spécifiés :

- dans l’Eurocode 1 ou dans les autres règlements relatifs aux charges, ou

- par le Maître d’Ouvrage, ou par le concepteur après concertation avec le maître d’ouvrage,
à condition que les dispositions minimales spécifiées par les règlements applicables ou par
l’Administration compétente soient respectées.

2.2.2.4 Valeurs de calcul des actions

(1) La valeur de calcul Fd d’une action s’exprime en termes généraux de la manière suivante :
F d = γF F k

(2) Exemples spécifiques:

Gd = γ G Gk
Qd = γQ Q k ou γ Q ψi Q k {2.1}
Ad = γA Ak (si Ad n’est pas explicitement spécifié)
Pd = γP P k

avec:

γF , γG , γQ , γA et γ P: coefficients de sécurité partiels correspondant aux actions considérées


et tenant compte, par exemple, de la possibilité de variation défavorable des actions, de
l’éventualité d’une modélisation inexacte des actions, des incertitudes dans l’évaluation des
sollicitations, et des incertitudes quant à la définition de l’état-limite considéré.

__________________
(*) Des définitions plus détaillées sur les classifications des actions sont données par
l’Eurocode 1 - Bases du calcul et Actions sur les structures

33
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ENV 1992-1-1 : 1991

(3) Les valeurs de calcul supérieure et inférieure des actions permanentes s’expriment comme
suit [Voir § 2.2.2.2 (2)]:

- Lorsqu’une seule valeur caractéristique Gk est utilisée:

G d,sup = γG,sup G k
G d,inf = γ G,inf Gk

- Lorsque les valeurs caractéristiques supérieure et inférieure des actions permanentes


sont utilisées:

G d,sup = γG,sup G k,sup


G d,inf = γG,inf G k,inf

a v e c Gk,sup e t Gk,inf : valeurs caractéristiques supérieure et inférieure des actions


permanentes

et γ G,sup et γG,inf : valeurs supérieure et inférieure des coefficients partiels pour les actions
permanentes

2.2.2.5 Valeurs de calcul des sollicitations

(1) Les sollicitations (E) sont les réponses de la structure aux actions (par exemple les efforts
internes, les moments, les contraintes, les déformations). Les valeurs de calcul des sollicitations
(E d) sont déterminées d’après les valeurs de calcul des actions, des données géométriques
et des propriétés des matériaux correspondants:

Ed = E(Fd,ad,....) {2.2 (a)}

ad étant défini à l’article 2.2.4.

(2) Dans certains cas, en particulier pour les analyses non linéaires, il convient d’étudier
séparément l’effet aléatoire de l’intensité des actions et l’incertitude liée aux méthodes
analytiques, notamment les modèles utilisés pour les calculs. Ce résultat peut être atteint
par l’application d’un coefficient d’incertitude de modèle, appliqué soit aux actions, soit aux
sollicitations.

(3) Une méthode possible, appelée “méthode de linéarisation”, peut être représentée
schématiquement par l’équation suivante:

Ed = γSd E( γgG k , γq Q k ....) {2.2 (b)}

Cette équation implique une analyse non linéaire jusqu’au niveau γg Gk , γ q Qk . . . puis la
majoration de E par l’application du facteur γSd .

2.2.3 Propriétés des matériaux

2.2.3.1 Valeurs caractéristiques 2.2.3.1 Valeurs caractéristiques

(1) à (4) à remplacer par NBN B 03-001 - § 8.2. (1) Une propriété de matériau est représentée par une valeur caractéristique Xk qui correspond
en général à un fractile de la distribution statistique supposée de la propriété du matériau
prise en compte, spécifiée par les normes appropriées et vérifiée dans des conditions
d’essais spécifiées.

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ENV 1992-1-1 : 1991

(2) Dans certains cas, la valeur nominale est considérée comme valeur caractéristique.

(3) La résistance d’un matériau peut avoir deux valeurs caractéristiques, une supérieure et une
inférieure. Dans la plupart des cas, seule la valeur inférieure doit être prise en considération.
Parfois, des valeurs différentes peuvent être adoptées, en fonction du type de problème
rencontré. Lorsqu’une estimation de la valeur supérieure de la résistance est nécessaire
(par exemple pour la résistance à la traction du béton lors du calcul des effets des actions
indirectes), on peut être amené à définir une valeur nominale supérieure de résistance.

(4) Le § (1) ci-dessus ne s’applique pas à la fatigue.

2.2.3.2 Valeurs de calcul

(1) La valeur de calcul Xd de la propriété d’un matériau est généralement définie comme suit:
X
Xd = k {2.3}
γM
avec:

Pour les valeurs de γM , remplacer les valeurs données aux articles 2.3.3.2 et 2.3.4 par γM : coefficient de sécurité partiel pour la propriété du matériau, donné aux articles 2.3.3.2
celles du tableau 6 de la NBN B 03-001 et 2.3.4.

A l’article 4.3.5, d’autres définitions sont données.

(2) Les valeurs de calcul des propriétés des matériaux, des données géométriques et des
effets des actions, doivent être utilisées, suivant le cas, pour déterminer la résistance de
calcul Rd comme suit :

Rd = R(Xd , a d , ...) {2.4}

(3) Ajouter : (3) La valeur de calcul Rd peut être déterminée par essais. La procédure à suivre est in-
diquée ...
Dans l'annexe B de l'ENV 1991-1.
2.2.4 Données géométriques

(1) Les valeurs de calcul des données géométriques caractérisant la structure sont
généralement représentées par leurs valeurs nominales:

ad = a nom {2.5 (a)}

(2) Dans certains cas les valeurs de calcul géométriques sont définies comme suit:

ad = a nom + ∆a {2.5 (b)}

Les valeurs de ∆a sont indiquées aux articles correspondants.

(3) Pour les imperfections à prendre en compte dans l’analyse globale de la structure, se
reporter aux articles 2.5.1.3 et 4.3.5.4.

35
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ENV 1992-1-1 : 1991

2.2.5 Dispositions de chargement et cas de charge (*)

(1) Une disposition de chargement définit la position, l’intensité et la direction d’une action
libre.

(2) Un cas de charge définit les dispositions de chargement et l’ensemble des déformations et
des imperfections compatibles à considérer pour une vérification donnée.

2.3 Exigences de calcul

2.3.1 Généralités

(1) On vérifie qu’aucun état-limite n’est dépassé.

(2) Toutes les situations de calcul et tous les cas de charge concernés sont envisagés.

(3) Les déviations éventuelles des directions ou des positions supposées des actions sont
envisagées.

(4) Les calculs sont effectués suivant les modèles de calcul appropriés (complétés, le cas
échéant, par des essais) comprenant toutes les variables intéressées. Les modèles sont
suffisamment précis pour préfigurer le comportement de la structure, tenant compte de la
qualité probable de l’exécution et de la fiabilité des informations sur lesquelles se fonde le
projet.

2.3.2 Etats-limites ultimes

2.3.2.1 Conditions de vérification

(1) Lors de la vérification vis-à-vis d’un état-limite d’équilibre statique, de déplacements ou de


déformations importants de la structure, il est nécessaire de satisfaire l’inégalité suivante :

Ed,dst < E d,stb , {2.6 (a)}

Ed,dst et Ed,stb représentant les effets de calcul respectifs des actions déstabilisantes et
stabilisantes.

(2) Lors de la vérification vis-à-vis d’un état-limite de rupture ou de déformation excessive d’une
section, d’un élément ou d’un assemblage (à l’exception de la fatigue), il est nécessaire
de satisfaire l’inégalité suivante :

Sd < R d {2.6 (b)}


avec:
Sd : valeur de calcul d’une sollicitation (ou d’un torseur de plusieurs sollicitations)
Rd : résistance de calcul correspondante, en attribuant à toutes les propriétés structurales
leurs valeurs de calcul respectives (Voir l’article 2.5.3).

(3) Lors de la vérification vis-à-vis d’un état-limite de transformation de la structure en un


mécanisme, il est nécessaire de s’assurer qu’aucun effet de mécanisme ne se produit
avant que les actions n’excèdent leurs valeurs de calcul - en attribuant à toutes les propriétés
structurales leurs valeurs de calcul respectives.
_____________
(*) Les règles détaillées concernant les dispositions de chargement et les cas de charge
sont données par l’Eurocode 1 - Bases du calcul et Actions sur les structures
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(4) Lors de la vérification vis-à-vis d’un état-limite de stabilité par suite des effets du second
ordre, il est nécessaire de s’assurer qu’il n’apparaît aucune instabilité avant que les actions
n’excèdent leurs valeurs de calcul - en attribuant à toutes les propriétés structurales leurs
valeurs de calcul respectives. De plus, les sections doivent être vérifiées conformément au
(2) ci-dessus.

(5) Ajouter : (5) Lors de la vérification vis-à-vis d’un état-limite de rupture par suite de la fatigue, il est
nécessaire de vérifier l’inéquation suivante:
La Partie E n'est plus prévue dans le programme (voir 1.1.3.(2)). La fatigue est traitée dans
la partie 2, Ponts en béton. Dd < 1 {2.6 (c)}

Dd représentant la valeur de calcul de l’indicateur de dommage: Voir la partie E.

2.3.2.2 Combinaisons d’actions

(1) Pour chaque cas de charge, les valeurs de calcul Ed des sollicitations doivent être
déterminées par les règles de combinaisons comprenant les valeurs de calcul des actions
telles que présentées par le tableau 2.1.

Tableau 2.1 : Valeurs de calcul des actions pour leur emploi dans les combinaisons

Actions Actions variables


Situation permanentes L'une avec sa Les autres avec Actions
de calcul Gd valeur leurs valeurs de accidentelles
caractéristique combinaison

Durable et γG G k γQ Q k ψ0γQ Q k -
transitoire

Accidentelle (**) γGA G k ψ1 Q k ψ2 Q k γA A k


(Si Ad n'est pas
explicitement
spécifié)

(**) A moins de spécifications différentes par ailleurs.

(2) Les valeurs de calcul du tableau 2.1 doivent être combinées au moyen des expressions
suivantes (données sous leur forme symbolique) (*):

- situations de projet durables et transitoires pour les vérifications autres que celles
relatives à la fatigue ou à la précontrainte (combinaisons fondamentales):

Σ γ G,j G k,j + γ Q,1 Q k,1 + Σ γ Q,i ψ 0,i Q k,i {2.7(a)}


i>1

__________________

(*) Des définitions plus détaillées sur les classifications des actions sont données par
l’Eurocode 1 - Bases du calcul et Actions sur les structures

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- situations de calcul accidentelles (à moins de spécifications différentes par ailleurs)

Σ γ GA,j G k,j + A d + ψ1,1 Q k,1 + Σ ψ 2,i Q k,i {2.7 (b)}


i>1

avec:

G k,j valeurs caractéristiques des actions permanentes

Q k,1 valeur caractéristique de l’une des actions variables

Q k,i valeur caractéristique des autres actions variables

Ad valeur de calcul (valeur spécifiée) de l’action accidentelle

γG,j coefficients de sécurité partiels pour l’action permanente j

γGA,j dit γ G,j, mais pour les situations accidentelles de calcul

γQ,i coefficients partiels pour l’action variable i

ψ 0, ψ 1 , ψ 2 coefficients définis à l’article 2.2.2.3.

Il convient d’étudier les déformations imposées si nécessaire.

(3) Les combinaisons pour les situations accidentelles de calcul impliquent une action accidentelle
explicite A (par exemple un choc), ou concernent une situation postérieure à un évènement
accidentel (A = 0). A moins de spécification contraire, on peut considérer γGA = 1 .

(4) La précontrainte doit être introduite dans les expressions {2.7 (a)} et {2.7 (b)} si
nécessaire.

(5) Ajouter : (5) Pour la fatigue, se reporter à la partie E.

La Partie E n'est plus prévue dans le programme (voir 1.1.3.(2)). La fatigue est traitée dans (6) Des équations simplifiées pour les ossatures de bâtiment sont données à l’article2.3.3.1.
la partie 2, Ponts en béton.
(7) Pour le calcul au séisme, voir l’Eurocode 8.

(8) Lire Partie 1-2 à la place de Partie 10. (8) Pour le calcul au feu, voir l’Eurocode 2 - Partie 10.

2.3.2.3 Valeurs de calcul des actions permanentes

(1) Dans les différentes combinaisons definies ci-dessus, les actions permanentes qui amplifient
l’effet des actions variables (c’est-à-dire dont l’effet est défavorable) doivent être représentées
par leurs valeurs de calcul supérieures, celles qui amoindrissent l’effet des actions variables
(c’est à dire dont l’effet est favorable) par leurs valeurs de calcul inférieures [Voir § 2.2.2.4
(3)].

(2) A l’exception du cas du § (3) ci-dessous, la valeur de calcul inférieure ou supérieure (celle
provoquant l’effet le plus défavorable) doit être appliquée pour l’ensemble de la structure.

38
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(3) Lorsque les résultats d’une vérification s’avèrent très sensibles aux variations d’intensité
d’une action permanente en certains endroits de la structure, les composantes défavorables
et les composants favorables de cette action doivent être considérés comme des actions
individuelles. Ceci s’applique en particulier à la vérification vis-à-vis de l’équilibre statique.
Dans les cas mentionnés ci-dessus, les valeurs spécifiques de γ G doivent être prises en
compte [voir 2.3.3.1 (3) pour les ossatures de bâtiment].

(4) Ajouter après le mot "porte-à-faux" la condition suivante : "et dans lesquelles les portées (4) Pour les poutres continues sans porte-à-faux, une valeur de calcul constante du poids
diffèrent peu entre elles". propre [évaluée de la manière décrite au § 2.2.2.2 (3)] peut être appliquée à toutes les
travées.

2.3.3 Coefficients partiels pour les états-limites ultimes

2.3.3.1 Coefficients partiels concernant les actions sur les ossatures de bâtiment

(1) à remplacer par : (1) Les coefficients partiels des situations de calcul durables et transitoires sont données par le
tableau 2.2.
Les coefficients partiels des situations de calcul durables et transitoires sont donnés par
le tableau 3 de la NBN B 03-001. Tableau 2.2 : Coefficients partiels pour les actions sur les ossatures de bâtiment dans les
situations de calcul durables et transitoires
Actions variables
Actions L'une avec sa Les autres avec Précontrainte
permanentes valeur leurs valeurs de ( γ P)
(γG) caractéristique combinaison
(***)
Effet favorable 1,0 (*) - (**) (**) 0,9 1,0

(***)

Effet défavorable 1,35 (*) 1,5 1,5 1,2 1,0

(*) Se reporter également au (3) ci-dessous (**) Voir l’Eurocode 1; dans les cas courants,
pour les ossatures de bâtiment γQ,inf = 0

(***) Voir les articles correspondants

(2) Dans le cas des situations de calcul accidentelles pour lesquelles l’expression {2.7 (b)}
s’applique, les coefficients partiels pour les actions variables et pour la précontrainte sont
considérés égaux à l’unité .

(3) Lorsque, conformément au 2.3.2.3 (3), les composantes favorables et défavorables d’une
action permanente doivent être considérées comme des actions individuelles, il convient
d’associer à la composante favorable la valeur γG,inf = 0,9 et à la composante défavorable
la valeur γ G,sup = 1,1 .

(4) Lire ".... un effort équivalent à leur résistance à la traction caractéristique doit être appliqué (4) Précontrainte. Pour l’évaluation des effets locaux (zones d’ancrage, pression d’éclatement),
aux armatures (voir 2.5.4)." un effort équivalent à la résistance caractéristique ultime doit être appliqué aux armatures
Ajouter : (4) n'est pas d'application pour la vérification des effets d'éclatement dans les (Voir l’article 2.5.4).
zones d'ancrage de l'acier précontraint.
(5) Remplacer la 1e phrase par : (5) Pour la vérification du calcul des éléments précontraints, il convient en général d’utiliser le
tableau 2.2 pour obtenir les valeurs de γP. Cependant, pour l’évaluation des effets combinés
Pour la vérification du calcul des éléments précontraints, il convient en général d'utiliser le de la précontrainte et du poids propre, il est possible d’utiliser des valeurs de coefficients
tableau 3 précité pour obtenir les valeurs de γP . partiels réduites, ne prenant pas en compte les incertitudes analytiques (c’est à dire γP=
1,0 et γG = 1,2 ), lorsque l’effet de la précontrainte est favorable.

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(6) Déformations imposées. En cas d’analyse non linéaire, il est possible d’appliquer les mêmes
coefficients que pour les actions variables. En cas d’analyse linéaire, le coefficient appliqué
aux effets défavorables doit être réduit de 20 % (c’est-à-dire γQ = 1,2).

(7) Torseur = force vectorielle (7) Sollicitations vectorielles. Lorsque les composantes d’un torseur agissent de manière
indépendante, les coefficients appliqués à toutes les composantes favorables doivent être
réduits de 20 %

(8) A remplacer par : (8) En adoptant les valeurs de γ données par le tableau 2.2, il est possible de remplacer l’expression
{2.7 (a)} par celles des expressions suivantes qui donnent l’effet le plus défavorable :
En adoptant les valeurs de γ données par le tableau 3 précité, il est possible de remplacer
l'expression {2.7 (a)} par l'une des expression {2.8 (a)} ou {2.8 (b)}, l'expression à retenir étant - situations de calcul avec une seule action variable Qk1
celle conduisant à la valeur la plus forte
ΣγG,j G k,j + 1,5 Qk,1 {2.8 (a)}

- situations de calcul avec deux actions variables Qki ou plus

ΣγG,j G k,j + 1,35 ΣQk,i {2.8 (b)}


i>1

2.3.3.2 Coefficients de sécurité partiels des matériaux 2.3.3.2 Coefficients de sécurité partiels des matériaux

(1) Les coefficients de sécurité partiels applicables aux propriétés des matériaux sont donnés (1) Les coefficients de sécurité partiels applicables aux propriétés des matériaux sont
par le tableau 6 de la NBN B 03-001 donnés par le tableau 2.3.

Tableau 2.3 : Coefficients partiels applicables aux propriétés des matériaux

Combinaison Béton Acier pour béton armé ou précontraint


γc γs

fondamentale 1,5 1,15

accidentelle (à l'exception des 1,3 1,0


tremblement0s de terre

(2) Ces valeurs sont supposées tenir compte des différences entre la résistance des matériaux
structuraux testés en laboratoire et leur résistance dans les conditions de service.

(3) Les valeurs données ci-dessus sont applicables lorsque les procédures de contrôle de
qualité du chapitre 7 sont respectées. Elles s’appliquent aux valeurs caractéristiques définies
au chapitre 3, et aux données du projet détaillées au chapitre 4.2.

(4) Il est possible d’utiliser des valeurs de γc plus fortes ou plus faibles, à condition que leur
emploi soit justifié par des procédures de contrôle adéquates.

(5) Ces valeurs ne concernent pas la vérification à la fatigue.

(6) Pour la détermination expérimentale des propriétés structurales, se reporter à la partie


correspondante du présent code.

40
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2.3.4 Etats-limites de service

(1) L’une ou l’autre des inéquations suivantes doit être vérifiée:

Ed < C d ou Ed < R d

avec :

Cd : valeur nominale ou fonction de certaines propriétés de calcul de matériaux, relative


aux effets de calcul des actions considérées

Ed : effet de calcul d’actions, déterminé en fonction de l’une des combinaisons définies ci-
dessous.

Pour la vérification aux états-limites de service, la combinaison requise est identifiée à


l’article correspondant (Se reporter à l’article 4.4).

(2) Les expressions suivantes définissent trois combinaisons d’actions pour les états-limites de
service :

Combinaison rare:

Σ G k,j (+Pk) + Qk,1 + Σ ψ 0,i Q k,i {2.9(a)}


i>1

Combinaison fréquente:

Σ G k,j(+Pk ) + ψ 1,1 Q k,1 + Σ ψ 2,i Q k,i {2.9(b)}


i>1
Combinaison quasi-permanente:

Σ G k,j (+P k) + Σ ψ 2,i Q k,i {2.9(c)}


i>1
Se référer au § 2.3.2.2 (2) pour les notations.

Il convient de prendre en compte les déformations imposées le cas échéant.

(3) En présence de combinaisons rares et quasi-permanentes, les limites supérieures des


contraintes de compression peuvent être fixées afin d’éviter l’endommagement du béton,
(7) A remplacer par : ou des déformations de fluage excessives (Voir l’article 4.4.1).

Pour les bâtiments, la combinaison rare peut être simplifiée par les expressions suivantes, qui (4) Une limite supérieure de contrainte de traction de l’acier peut être fixée, afin de réduire le
peuvent également être employées pour la combinaison fréquente : risque de déformation non élastique, ainsi que le risque d’apparition de fissures ouvertes
en permanence (Voir l’article 4.4.1).
Σ G k,j (+P) + Qk,1 {2.9 (d)}
j (5) Lorsque des règles de conformité simplifiées sont données par les articles appropriés
concernant les états-limites de service, les calculs détaillés utilisant les combinaisons d’actions
Σ G k,j (+P) + 0,9 Σ Q k,i {2.9 (e)} ne sont pas nécessaires.
j i>1
(6) Lorsque le projet justifie la conformité aux états-limites de service, par des calculs détaillés,
L'expression à considérer est celle qui conduit à la plus haute valeur. Pour les situations de calcul il est possible d’utiliser des expressions simplifiées pour les ossatures de bâtiment.
avec une seule charge variable Qk,1 l'expression de 2.9 (d) est d'application.
(7) Pour les ossatures de bâtiment, la combinaison rare peut être simplifiée par les expressions
suivantes, qui peuvent également être utilisées pour la combinaison fréquente:

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- situations de calcul avec une seule action variable, Qk,1

Σ G k,j (+P) + Qk,1 {2.9 (d)}

- situations de calcul avec deux actions variables Qk,i ou plus

Σ G k,j (+P) + 0,9 Σ Q k,i {2.9 (e)}


i>1

L’expression à considérer étant celle conduisant à la valeur la plus forte.

(8) Les valeurs de γM doivent être prises égales à 1,0, sauf indications contraires dans les
clauses particulières.

2.4 Durabilité

(1) Pour garantir une durabilité convenable de la structure, les facteurs corrélatifs suivants
doivent être pris en considération:

- l’utilisation de la structure;

- les critères de performance exigés;

- les conditions d’exposition de la structure;

- la composition, les propriétés et performances des matériaux;

- la forme des éléments et les dispositions constructives;

- la qualité de l’exécution, et le niveau de contrôle;

- les mesures de protection particulières;

- l’entretien probable durant la vie de l’ouvrage.

(2) Les conditions d’exposition doivent être évaluées dès la phase d’étude du projet afin de
déterminer leur éventuelle incidence sur la durabilité, et afin de prendre les précautions
appropriées pour garantir la protection des matériaux.

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2.5 Analyse

2.5.1. Dispositions générales

2.5.1.0 Notations (se reporter également aux § 1.6 et 1.7)

Hfd Force horizontale complémentaire à introduire dans le calcul des


éléments de structure horizontaux, lorsque les imperfections sont prises
en compte.

∆Hj Augmentation de la valeur de la force horizontale due aux imperfections,


s’exerçant au niveau du plancher j d’une structure.

Nba , Nbc Forces de calcul appliquées dans l’axe des poteaux ou des voiles adjacents
à des éléments de transfert d’efforts horizontaux, lorsque les imperfections
sont prises en compte.

L Hauteur totale de la structure, en mètres.

n Nombre d’éléments verticaux et continus agissant ensemble.

αn Coefficient de réduction pour le calcul de ν (Equation 2.11).

ν Angle supposé d’inclinaison de la structure pour évaluer les effets des


imperfections.

2.5.1.1 Généralités

(1) Le but de l’analyse est de déterminer la répartition des sollicitations, ou celle des contraintes,
déformations et déplacements de l’ensemble ou d’une partie de la structure. Une
analyse complémentaire doit être effectuée localement si nécessaire.

(2) Dans la plupart des cas l’analyse a pour objet la détermination de la répartition des sollicitations;
cependant, dans le cas de certains éléments complexes, les méthodes d’analyse employées
(par exemple calcul aux éléments finis) permettent de définir les contraintes, les déformations
et les déplacements plutôt que les sollicitations. Des méthodes spéciales sont exigées pour
déterminer, à partir de ces résultats, les sections d’armatures appropriées.

(3) Les analyses sont effectuées à partir d’hypothèses simplificatrices concernant la géométrie
de la structure aussi bien que son comportement. Les hypothèses simplificatrices retenues
doivent correspondre au problème considéré.

(4) La géométrie est habituellement simplifiée en considérant la structure comme constituée


d’éléments linéaires, d’éléments à deux dimensions et, à l’occasion, de coques.
Les simplifications géométriques sont évoquées dans le § 2.5.2.

(5) Les simplifications couramment utilisées pour l’analyse vis-à-vis du comportement sont les
suivantes :

- comportement élastique (voir § 2.5.3.2 et § 2.5.3.3)


- comportement élastique avec redistribution limitée (voir § 2.5.3.4.2)
- comportement plastique (voir § 2.5.3.5.5) comprenant des modèles de bielles et
tirants (voir § 2.5.3.7)
- comportement non linéaire (voir annexe 2)

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(6) Des analyses complémentaires locales peuvent être nécessaires lorsque l’hypothèse de
répartition linéaire de la déformation unitaire ne s’applique pas, par exemple :

- cas des appuis,


- action de charges concentrées,
- cas des noeuds de poutres ou noeuds poutres-poteaux,
- cas des zones d’ancrage,
- cas des changements brusques de section.

2.5.1.2 Cas de charge et combinaisons

(1) Pour chaque combinaison d’actions, on considère les cas de charge nécessaires et suffisants
pour permettre la détermination des conditions critiques dans toutes les sections de la
structure, ou dans une partie de celle-ci seulement.

(2) Suivant le type de la structure, sa destination ou le procédé d’exécution retenu, le


dimensionnement pourra être effectué en premier lieu soit aux états-limites ultimes, soit
aux états-limites de service. Dans de nombreux cas, pourvu que des vérifications aient
été entreprises pour l’un de ces états-limites, on pourra se dispenser des vérifications pour
l’autre.

(3) Des combinaisons d’action ou des cas de charge simplifiés peuvent être utilisés, s’ils
correspondent à une interprétation raisonnable du comportement de la structure.

(4) Ajouter la condition : (4) Dans le cas de poutres ou dalles de bâtiments continues sans travées en porte à faux
soumises principalement à des charges uniformément réparties, on se limitera le plus
"et dont les portées sont peu différentes" après le mot "réparties" souvent à l’étude des cas de charge qui suivent (voir § 2.3.2.2).

(a). travées alternées supportant les charges variables et permanentes de calcul ( γ Q


Q k + γG G k ), les autres travées supportant seulement la charge permanente de calcul, γ G
Gk.

(b). deux travées adjacentes quelconques supportant les charges variables et permanentes
de calcul ( γQ Q k + γ G Gk ) , toutes les autres travées supportant seulement la charge
permanente de calcul, γG G k .

(5) Pour des éléments linéaires ainsi que pour les dalles de bâtiments, les déformations
dues à l’effort tranchant et à l’effort normal peuvent ne pas être prises en compte s’il
apparaît qu’elles sont inférieures à 10 % des déformations de flexion.
Ajouter :

(6) Pour l'évaluation des effets hyperstatiques de la précontrainte, il faut tenir compte de la 2.5.1.3 Imperfections
variation que la contrainte initiale subit le long de l'armature active. Sauf exception, ce
calcul est effectué en tenant compte de toutes les pertes de précontrainte réellement (1) Vis-à-vis de l’état-limite ultime, les effets des imperfections géométriques éventuelles de la
intervenues à ce moment. structure non chargée doivent être étudiés. S’ils sont significatifs, les effets défavorables
éventuels de telles imperfections doivent être pris en compte.

(2) Les sections individuelles seront calculées en fonction des sollicitations déterminées par
l’analyse globale, en composant les effets des actions et des imperfections de la structure
considérée dans son ensemble.

(3) En l’absence d’autres dispositions, l’influence des imperfections structurales peut être
évaluée en les assimilant à une imperfection géométrique à l’aide d’une méthode telle
que celles décrites aux § (4) à (8) ci-dessous.

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(4) Lorsqu’une structure est analysée dans son ensemble, les effets éventuels des imperfections
peuvent être évalués en considérant que la structure est inclinée d’un angle ν par rapport
à la verticale tel que :

ν = 1 / (100 l ) (en radians) {2.10}

o ù l est la hauteur totale de la structure en mètres. ν ne doit pas être inférieur à 1/400
dans les cas où les effets du second ordre sont négligeables, ou 1/200 lorsqu’ils
doivent être pris en compte. (Voir figures 2.1 a., b. et c.).

Figure 2.1 : illustrations des imperfections géométriques à considérer

a) imperfections pour le calcul des forces horizontales appliquées au contreventement ;

b) imperfections pour le calcul des forces horizontales dans les planchers transmettant les
efforts des ensembles contreventés au contreventement ;

c) forces horizontales équivalentes ∆H agissant sur un portique non contreventé.

(5) Dans les cas d’un nombre n d’éléments continus verticaux, l’angle ν déterminé selon (4) peut
être diminué d’un coefficient α n donné par l’expression {2.11}

αn = (1 + 1/n ) / 2 {2.11}

Dans la figure 2.1 a) n est égal à 2, dans la figure 2.1 c) n est égal à 3.

(6) Eventuellement, les inclinaisons sur la verticale données par le (4) ci-dessus peuvent être
remplacées par des forces horizontales équivalentes dans l’analyse d’ensemble de la
structure, des éléments de contreventement, des appuis et des liaisons (voir figures 2.1 a),
b) et c)).

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(7) Ajouter : (7) Les éléments de structure supposés transmettre des efforts de stabilisation des éléments
de la structure à contreventer aux éléments de contreventement, devront pouvoir supporter
La valeur de ν doit être calculée en considérant l col ou une moyenne de la colonne une force horizontale complémentaire Hfd (voir figure 2.1 b.) telle que :
adjacente dans la formule {2.10} [voir fig. 2.1b)].
Hfd = (Nbc + N ba ) ν/2 {2.12}

où :

Nbc e t Nba désignent les efforts normaux de calcul appliqués sur les poteaux ou murs
adjacents, agissant sur l’élément de transfert de charge considéré.

Il convient de ne pas prendre en compte Hfd dans le dimensionnement des éléments


de contreventement.

(8) Lorsque les effets des imperfections sont inférieurs à ceux des actions horizontales de
calcul, leur influence peut être négligée. Il n’est pas nécessaire de prendre en compte les
imperfections dans les combinaisons d’actions accidentelles.

2.5.1.4 Effets du second ordre

(1) Les effets du second ordre sont pris en compte lorsqu’ils sont susceptibles d’affecter de
façon significative la stabilité de l’ensemble de la structure ou l’atteinte de l’état-limite
ultime dans les sections critiques.

(2) Ajouter (2) Pour les bâtiments courants, les effets du second ordre peuvent être négligés lorsqu’ils
n’augmentent pas la valeur des moments du premier ordre de plus de10 %.
Voir 4.3.5
2.5.1.5 Retrait et fluage

(1) Le retrait et le fluage sont pris en compte si leur influence est significative.

(2) Le fluage et le retrait ne sont considérés que pour l’état-limite de service, sauf si leur
influence à l’état-limite ultime s’avère significative.

2.5.1.6 Justification par essais

(1) La justification d’ouvrages ou d’éléments de structures peut être effectuée à partir


d’essais.

(2) Dans ce cas, il convient de définir, au niveau national, des spécifications pour les programmes
d’essais et l’interprétation des résultats.

2.5.2 Schématisation de la structure

2.5.2.0 Notations (Se reporter également aux § 1.6 et 1.7)

a1 , a 2, a i Coefficients utilisés pour le calcul des portées de calcul (Equation {2.15}


et Figure 2.4)

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b eff Largeur efficace de la table d’une poutre en T ou en L

hf Epaisseur totale de la table d’une poutre en T ou en L

leff Portées de calcul des poutres et dalles

ln Distance entre nus des appuis

lo Distance entre points de moment nul

t Largeur de l’élément d’appui

2.5.2.1 Modèles structuraux pour analyse d’ensemble

(1) Les éléments d’une structure sont normalement classés en fonction de leur nature et
de leur destination, en poutres, poteaux, dalles, voiles, plaques, voûtes, coques, etc...
Des règles sont établies pour l’analyse des éléments les plus courants et pour les structures
composées d’assemblages de ces éléments.

(2) Un élément peut être considéré comme une poutre ou un poteau, si sa portée ou sa
longueur n’est pas inférieure à deux fois sa hauteur totale, ou, dans le cas d’un poteau, à
deux fois la plus grande dimension de sa section transversale. Une poutre dont la portée
est inférieure à deux fois sa hauteur est considérée comme une poutre cloison.

(3) Un élément peut être assimilé à une dalle, si sa portée n’est pas inférieure à quatre fois
son épaisseur totale .

(4) Une dalle principalement soumise à des charges uniformément réparties pourra être
considérée porteuse dans un sens dans les cas suivants :

a) elle présente deux bords libres (sans appuis) et sensiblement parallèles

b) elle correspond à la partie centrale d’une dalle pratiquement rectangulaire portant sur
quatre côtés et dont le rapport de la plus grande à la plus faible portée est supérieur à 2.

(5) Les planchers nervurés ou à caissons peuvent être considérés comme des dalles pleines
pour les besoins de l’analyse, si leur table de compression et leurs nervures transversales
présentent une résistance à la torsion suffisante. Cette hypothèse est vérifiée lorsque :

- La distance entre nervures n’excède pas 1500 mm.

- La hauteur de la nervure sous table de compression n’excède pas quatre fois sa largeur.

- L’épaisseur de la table de compression est au moins égale au dixième de la distance


libre entre nervures, ou à 50 mm - la plus grande de ces deux valeurs étant prise en
compte.

- Les nervures transversales sont espacées de moins de 10 fois l’épaisseur totale du


plancher.

L’épaisseur minimale de la table de compression peut être ramenée de 50 à 40 mm


lorsque des entrevous permanents sont disposés entre les nervures.

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(6) Un élément est considéré comme un mur si sa longueur horizontale est au moins égale à
quatre fois son épaisseur. Dans le cas contraire, il est considéré comme un poteau.

2.5.2.2 Données géométriques

2.5.2.2.1 Largeurs efficaces des tables de compression (pour tous les états-limites).

(1) Pour les poutres en T, la largeur efficace de la table de compression dépend des
dimensions de l’âme et de la dalle, du cas de charge, de la portée, des conditions d’appui
et des armatures transversales.

(2) Ajouter : "L'adoption des valeurs dans le cas de poutres-caissons nécessite des justifications (2) Pour l’analyse, lorsqu’une grande précision n’est pas indispensable (poutres continues de
appropriées" bâtiment par exemple), on peut considérer que la largeur est constante sur toute la portée.

(3) La largeur efficace d’une poutre en T symétrique peut être calculée de la façon suivante :

beff = b w + 1/5 lo < b {2.13}

et, dans le cas d’une poutre avec une table de compression d’un seul côté :

Lire la formule comme suit : beff = b w + 1/10 lo < b1 (ou b2)


beff = b w + 1/10 lo < b1 + b w (ou b2 + b w) {2.14}
(Pour les notations, voir les figures 2.2 et 2.3 ci-dessous).

Figure 2.2 : Définition des dimensions

(4) La distance lo entre points de moment nul peut être obtenue d’après la figure 2.3 pour
les cas courants.

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Figure 2.3 : Portées utiles approchées, pour la détermination des largeurs participantes

La figure 2.3 suppose que les conditions suivantes sont remplies:

i) La longueur de la console doit être inférieure à la moitié de la travée adjacente.


ii) Le rapport des portées de deux travées adjacentes doit être compris entre 1 et 1,5.

(5) Pour la diffusion des efforts de précontrainte dans les poutres en T voir § 4.2.3.5.3.

2.5.2.2.2 Portée de calcul des poutres et dalles

(1) La portée de calcul (leff ) d’un élément peut être calculée de la manière suivante :

leff = l n + a 1 + a 2 (2.15}

ln étant la distance libre entre les nus des appuis.

Les valeurs de a1 , et a2 , à chaque extrémité de la portée, peuvent être déterminées à


partir des valeurs correspondantes ai de la Figure 2.4.

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Fig. 2.4 d : Définir l eff comme suit : l eff = l n +


h (a i = h )
2 2

Figure 2.4 : Détermination de la portée de calcul (leff) d’après l’expression {2.15}, pour différents
cas d’appuis.

a) Eléments non continus


b) Eléments continus
Lire : c) Liaison considérée comme encastrement parfait c) Appuis considérés comme encastrements parfaits
d) Console isolée
e) Extrémité en porte à faux
f) Cas d’appareil d’appuis

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Lire : 2.5.3 Méthodes de calcul

2.5.3.0 Notations (se reporter également aux § 1.6 et 1.7)

Fv Effort vertical exercé sur une console Fv Effort vertical exercé sur une console courte

F Sd,sup Réaction d’appui de calcul

Hc Force horizontale s’exerçant à l’appui sur une console courte

∆M Sd Diminution du moment d’appui de calcul des poutres continues ou des


dalles, due à la réaction d’appui Fs,sup lorsque l’appui est articulé

ac Distance entre le point d’application de la charge verticale et le nu de


l’élément porteur (cas d’une console courte)

b sup Largeur de l’appui

hc Epaisseur totale de la console courte au droit de l’appui

δ Rapport du moment après redistribution au moment avant redistribution

ν Coefficient représentant le rapport entre la contrainte moyenne de


compression de calcul dans les bielles et la résistance de calcul du
béton à la compression (fcd).

2.5.3.1 Généralités

(1) Toutes les méthodes d’analyse doivent respecter les conditions d’équilibre .

(2) Si les conditions de compatibilité ne sont pas vérifiées expressément pour les états-
limites considérés, des mesures sont prises afin qu’aux états-limites ultimes, la structure ait
une capacité de déformation suffisante, et qu’elle présente un comportement satisfaisant
dans les conditions de service.

(3) En principe, l’équilibre est vérifié à partir de la structure non déformée (théorie du premier
ordre). Cependant, dans les cas où les déformations conduisent à une augmentation significative
des sollicitations, l’équilibre sera vérifié en considérant la structure déformée (théorie du
second ordre). (Voir § 2.5.1, 4.3.5)

(4) L’analyse d’ensemble vis-à-vis des déformations imposées, telles que les dilatations thermiques
et le retrait, peut être omise lorsque les structures sont fractionnées par des joints en
tronçons de taille propre à supporter les déformations.

(5) Dans les cas courants, la distance entre joints ne doit pas excéder 30 m .

2.5.3.2 Types d’analyse structurale

2.5.3.2.1 Analyse vis-à-vis de l’ état-limite de service

(1) Les analyses effectuées vis-à-vis des états-limites de service sont en principe fondées sur
la théorie de l’élasticité linéaire.

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(2) Dans ce cas on se contentera d’envisager une raideur des éléments correspondant à celle
de la section transversale non fissurée et un module d’élasticité tel que défini au § 3.1.2.5.2.
On tiendra compte des effets différés si leur valeur le justifie (voir § 3.1 et 3.3).

(3) Lorsque la fissuration du béton a un effet défavorable non négligeable sur le comportement
de la structure ou de l’élément considéré, elle doit être prise en compte dans le calcul.
Lorsque l’effet est favorable, il peut en être tenu compte pourvu que les conditions de
compatibilité des déformations soient respectées.

2.5.3.2.2 Etats-limites ultimes

(1) Suivant la nature spécifique de la structure, et en fonction de l’état-limite à envisager et


des conditions particulières d’étude ou d’exécution, l’analyse vis-à-vis des états-limites
ultimes pourra être conduite suivant la théorie de l’élasticité linéaire avec ou sans redistribution,
ou non linéaire, ou plastique.

(2) La méthode utilisée doit être appliquée d’une manière telle que, dans les limites de
son domaine d’application, le niveau général de fiabilité requis par le présent code soit
atteint, en tenant compte des approximations propres à la méthode. Voir, par exemple,
§ 2.5.3.4.2.

(3) Dans ce sous-chapitre, l’expression “analyse non linéaire” s’applique à des analyses qui
prennent en compte les propriétés de déformation unitaire non linéaire des éléments de
béton armé ou précontraint. Les analyses qui tiennent compte d’un comportement non
linéaire résultant de la déformation d’un élément sont appelées “analyses du second ordre”
(ainsi une “analyse non linéaire du second ordre” prendra en compte les deux effets).

(4) L’application de la théorie de l’élasticité linéaire n’exige en principe pas de mesures spéciales
pour assurer la ductilité, pourvu que l’on évite les très importants pourcentages d’acier
dans les sections critiques. Cependant, lorsque les moments obtenus dans le cadre de
l’élasticité linéaire sont redistribués, il est nécessaire de vérifier que les sections critiques
ont une capacité de rotation suffisante pour supporter cette redistribution.

(5) L’analyse suivant la théorie de la plasticité ne doit être effectuée que pour des éléments
structuraux très ductiles, et pour lesquels un acier à haute ductilité est utilisé
(voir § 3.2.4.2).

(6) Chaque fois que cela est possible, il convient d’éloigner les recouvrements d’armatures
des sections critiques. Si cela n’est pas possible, la capacité de déformation ou de rotation
de la zone de recouvrement sera évaluée en fonction de la quantité totale
d’armatures en place.

2.5.3.3 Simplifications

(1) Des méthodes simplifiées ou des aides de calcul élaborées à partir de simplifications
appropriées peuvent être utilisées pour l’analyse à condition qu’elles soient appliquées
de manière à atteindre le niveau de fiabilité implicitement garanti par le présent code,
dans les limites de leur domaine d’application. La redistribution est limitée à la valeur
autorisée par les hypothèses de la méthode simplifiée retenue.

(2) La valeur zéro peut être donnée au coefficient de Poisson au lieu de la valeur donnée au §
3.1.2.5.3.

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(3) Les dalles et poutres continues peuvent généralement être analysées en considérant
qu’elles reposent sur des appuis simples.

(4) Quelle que soit la méthode d’analyse employée, lorsqu’une poutre ou une dalle est continue
sur un appui supposé simple, le moment de calcul aux appuis, déterminé à partir d’une
portée égale à la distance entre axes des appuis, peut être écrêté d’une valeur ∆MSd telle
que :

∆MSd = F Sd,sup b sup /8 {2.16}

F Sd,sup représente la réaction de calcul de l’appui

bsup représente la largeur de l’appui.

(5) Lorsqu’une poutre ou une dalle est coulée d’une façon monolithique avec ses
appuis, le moment de calcul critique à l’appui peut être considéré comme appliqué au nu
de l’appui ; sa valeur ne sera toutefois pas inférieure à celles indiquées au § 2.5.3.4.2
(7).

(6) Les réactions d’appui des dalles portant sur deux côtés, des dalles nervurées et des
poutres (y compris les poutres en T) peuvent être calculées en supposant que les
éléments supportés sont des travées indépendantes sur appuis simples. Cependant la
continuité devra être prise en compte pour le premier appui intermédiaire et pour tous
ceux pour lesquels les portées de part et d’autre de l’appui varient de plus de 30 %.

2.5.3.4 Analyse structurale des poutres et portiques

2.5.3.4.1 Méthodes d’analyse admissibles

(1) Toutes les méthodes indiquées au § 2.5.3.2.2 (1) peuvent être utilisées.

2.5.3.4.2 Analyse linéaire avec ou sans redistribution

(1) Si l’on procède à une redistribution des moments, son influence doit couvrir tous les
éléments du projet : la flexion, l’effort tranchant, l’ancrage et les arrêts des armatures ainsi
que la fissuration.

(2) Les moments calculés suivant le modèle élastique et linéaire peuvent être redistribués
pourvu que la nouvelle répartition des moments satisfasse l’équilibre avec les charges
appliquées.

(3) Pour les poutres continues dont le rapport entre portées contiguës est inférieur à 2, les
poutres des portiques rigides et les éléments soumis principalement à des efforts de
flexion, le contrôle détaillé de la capacité de rotation des zones critiques pourra être
négligé pourvu que les conditions a) et b) ci-dessous soient remplies :

a) pour des classes de béton inférieures ou égales à C 35/45 :

δ > 0,44 + 1,25 x/d {2.17}

pour des classes de béton supérieures à C 35/45 :

Fig. illustrant les règles de (3) et (5) δ > 0,56 + 1,25 x/d

b) pour des aciers à haute ductilité, δ > 0,7

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pour des aciers de ductilité courante, δ > 0,85

avec :

δ : rapport du moment après redistribution au moment avant redistribution

x : hauteur de l’axe neutre à l’état-limite ultime après redistribution

d : hauteur utile.

Pour les définitions des classes d’acier, se reporter § 3.2.4.2

(4) D’une manière générale, aucune redistribution n’est admise dans les portiques à noeuds
déplaçables.

(5) Pour les éléments définis à la règle (3), lorsque aucune redistribution n’a été effectuée, le
rapport x/d ne doit pas excéder les valeurs suivantes :

x/d = 0,45 pour les bétons des classes C12/15 à C35/45

x/d = 0,35 pour les bétons de classe C40/45 et au-delà

dans la section critique, à moins que des mesures particulières (frettage par exemple)
n’aient été prises.

(6) La redistribution ne doit pas être effectuée dans les cas où la capacité de rotation ne peut
pas être sûrement établie (par exemple dans les angles des portiques précontraints).

(7) Pour couvrir des approximations dans la schématisation de la structure et d’éventuels


écarts géométriques durant la construction, non pris en compte le moment de calcul aux
nus des appuis rigides, dans les travées continues, ne doit pas être inférieur à 65 % du
moment sur appui calculé en supposant une liaison parfaite aux droits des nus de tous les
appuis rigides.

2.5.3.4.3 Analyse non-linéaire

Se reporter à l’annexe 2.

2.5.3.4.4 Analyse plastique

Se reporter à l’annexe 2.

2.5.3.5 Analyse des dalles

2.5.3.5.1 Domaine d’application

(1) Cet article s’applique aux dalles telles que définies à l’article 2.5.2.1, soumises à des
sollicitations bi-axiales. Il peut également s’appliquer aux dalles à section non pleine
(dalles nervurées ou évidées, planchers à caissons) à condition que leur comportement soit
semblable à celui d’une dalle pleine, notamment en ce qui concerne la rigidité à la torsion.

(2) Les dalles portant dans un seul sens et principalement soumises à des charges uniformément
réparties peuvent être assimilées à des poutres et analysées en tant que telles, suivant
les prescriptions du § 2.5.3.4.

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(3) Dans le cas des dalles minces, un moment de calcul minimum devra être prévu aux appuis
pour garantir la résistance aux efforts de poinçonnement (se reporter au § 4.3.4.5.3).

2.5.3.5.2 Détermination des sollicitations

(1) Les paragraphes (1) et (2) de l’article 2.5.3.1 s’appliquent.

2.5.3.5.3 Méthodes d’analyse admissibles

(1) Les méthodes d’analyse suivantes pourront être employées :

a) analyse linéaire avec ou sans redistribution ;

b) analyse plastique, suivant la méthode cinématique (borne supérieure), ou suivant la


méthode statique (borne inférieure) ;

c) méthodes numériques prenant en compte les propriétés non linéaires des matériaux.

(2) L’application des méthodes d’analyse linéaire convient aux états-limites de service aussi
bien qu’aux états-limites ultimes. Les méthodes d’analyse plastique, du fait de leur
degré de simplification élevé, ne doivent être utilisées que pour les états-limites
ultimes.

(3) Les méthodes courantes d’analyse plastique sont les suivantes : la théorie des lignes de
rupture (méthode cinématique) et la méthode des bandes (borne inférieure ou méthode
statique).

2.5.3.5.4 Analyse linéaire avec ou sans redistribution

(1) Pour l’analyse linéaire avec ou sans redistribution, les conditions données pour les poutres
et portiques, article 2.5.3.4.2 (2), sont applicables.

(2) Le moment fléchissant sur appuis de continuité peut être réduit d’une valeur précisée aux §
2.5.3.4.2 (2) et (3).

(3) Pour calculer l’effort tranchant, la torsion et les réactions d’appuis, il est loisible d’effectuer
une interpolation linéaire entre les sollicitations d’une extrémité parfaitement encastrée et
celles d’une extrémité sur appui simple.

(4) Se reporter à l’annexe 2 pour la détermination des armatures dans les cas où les directions
des moments principaux ne coïncident pas avec celles des aciers.

2.5.3.5.5 Méthodes d’analyse plastique

(1) L’analyse plastique sans vérification directe de la capacité de rotation peut être utilisée
pour l’état-limite ultime si les conditions de ductilité nécessaires sont réunies.

(2) Lors de l’utilisation d’une analyse plastique, la section d’armatures tendues ne doit
pas excéder, en tout point et quelle que soit la direction, la valeur correspondant à : x/d =
0,25.

(3) La vérification de la capacité de rotation n’est pas nécessaire lors de l’emploi d’acier
d’armature à haute ductilité (voir § 3.2.4.2). L’acier de ductilité courante ne doit pas
être utilisé sauf dérogation justifiée.

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(4) Dans la méthode cinématique, différents mécanismes de plastification seront examinés


en attribuant des valeurs de calcul aux propriétés des matériaux,

(5) Le rapport des moments sur appuis de continuité aux moments en travée doit être compris
entre :

0,5 et 2,0

(6) Lorsque des méthodes statiques d’analyse plastique sont utilisées, il peut être pratique
de déterminer la distribution des moments à partir d’une analyse linéaire, et de calculer la
quantité d’armatures nécessaires sur une interprétation plastique de cette distribution, en
satisfaisant les conditions d’équilibre. (Se reporter à l’annexe 2 pour les proportions d’armatures).

2.5.3.5.6 Méthodes numériques d’analyse non linéaire

Se reporter à l’annexe 2.

2.5.3.5.7 Analyse des dalles précontraintes

(1) Les règles énoncées aux § (2) à (4) ci-dessous complètent celles du chapitre 2.5.4.

(2) Quel que soit le type d’armatures de précontrainte utilisées (ex : adhérentes ou non), les
forces de contact dues à la courbure et aux frottements ainsi que les forces agissant sur
les organes d’ancrage peuvent être assimilées à des charges extérieures pour les états-
limites de service.

(3) Pour l’appréciation des degrés de ductilité des armatures de précontrainte, se reporter au
§ 3.3.4.3 (3).

(4) L’analyse plastique ne doit pas être effectuée dans les éléments où des armatures de
pré-tension sont utilisées, sauf justifications.

2.5.3.6 Analyse structurale de voiles et plaques soumis à des efforts contenus


dans leur plan

2.5.3.6.1 Méthodes d’analyse admissibles

(1) Ce chapitre concerne les éléments pour lesquels l’hypothèse d’une répartition linéaire de
la déformation ne peut s’appliquer.

(2) Les méthodes suivantes peuvent être utilisées pour la détermination des sollicitations :

a) Les méthodes fondées sur l’analyse linéaire (§ 2.5.3.6.2)

b) Les méthodes fondées sur l’analyse plastique (§ 2.5.3.6.3)

c) Les méthodes fondées sur le comportement non linéaire des matériaux (se reporter à
l’annexe 2)

(3) Quelle que soit la procédure adoptée à l’état-limite ultime, une incertitude relative au
modèle correspondant au comportement global de la structure doit être prise en compte.

(4) Les consoles et poutres-cloisons sont des cas spéciaux traités respectivement dans les §
2.5.3.7.2 et 2.5.3.7.3.

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2.5.3.6.2 Analyse linéaire

(1) L’analyse linéaire peut être utilisée aussi bien pour les états-limites de service que
pour les états-limites ultimes. Cependant l’analyse en vue des états-limites ultimes
implique la mise en place d’armatures destinées à résister à l’ensemble des contraintes
de traction de calcul du béton, et satisfaisant les conditions d’équilibre aux états-limites
ultimes.

(2) Les déformations imposées (par exemple les effets thermiques, ou les tassements des
appuis) et les effets du second ordre sont pris en compte si leur importance le justifie.

(3) Lors de l’utilisation de méthodes numériques fondées sur la théorie de l’élasticité, les effets
de la fissuration dans les zones de forte concentration de contraintes sont pris en compte.

(4) Les effets des fortes concentrations de contraintes peuvent être admis s’ils s’accompagnent
d’une réduction de la rigidité dans les zones concernées.

(5) Voir également l’annexe 2, clause A.2.8.

2.5.3.6.3 Analyse plastique 2.5.3.6.3 Analyse plastique

(1) Les méthodes plastiques fondées sur l’emploi du théorème de la borne inférieure peuvent
être utilisées, pourvu que des mesures appropriées soient prises pour garantir les conditions
de ductilité.

(2) Les éléments peuvent être schématisés sous forme de treillis isostatiques constitués de
bielles rectilignes (transmettant les efforts de compression au béton) et de tirants (les
armatures). La distribution des efforts dans les pièces du treillis doit être établie de manière
à satisfaire les conditions d’équilibre. Les armatures doivent être prévues en quantité suffisante
pour transmettre les efforts de traction dans les tirants et une vérification est effectuée pour
s’assurer que les contraintes de compression des bielles n’atteignent pas des valeurs
excessives. Les dispositions particulières propres à l’analyse doivent être vérifiées, avec
une attention spéciale pour les ancrages de toutes les armatures, et pour les contraintes
localisées sur appuis dues à des efforts concentrés.

(3) "sollicitations : lire "forces internes" (3) Afin d’assurer une compatibilité approximative, la localisation et l’orientation des tirants et
bielles doit correspondre à la répartition des sollicitations découlant de l’analyse
élastique de l’élément.

(4) Les valeurs de ν fcd à considérer dans les bielles sont les suivantes : (4) Lors de la vérification des contraintes dans les bielles de béton, on prend en considération
la diminution de résistance éventuelle due soit aux contraintes de traction transversale, soit
Champ de contrainte Fissuration de la bielle ν fcd à la fissuration, ou encore à l’effet de cisaillement. La contrainte de compression de calcul
moyenne dans les bielles peut être considérée égale à fcd. En l’absence d’indications
En éventail ou prismatique aucune ou orthogonale 0,85 fcd contraires, ν peut être pris égal à 0 , 6 , cette valeur étant applicable aux charges de
longue durée. Des valeurs supérieures de ν ( même ν > 1 ) peuvent être justifiées dans le
En éventail ou prismatique parallèle 0,7 fcd cas d’un état de contraintes de compression triaxial, à condition de pouvoir démontrer que
la compression transversale complémentaire peut être effectivement réalisée (voir 5.4.8.1).
En éventail ou prismatique oblique 0,5 fcd
(5) La contrainte de calcul dans les tirants est limitée à fyd.
En goulot de bouteille 0,5 fcd
(6) Les dispositions constructives sont conformes aux prescriptions de l’article 5.4.
La contrainte normale agissant au bord du noeud est à limiter à

- 0,85 fcd lorsqu'ill n'y a que des bielles de compression qui aboutissent au noeud,
- 0,70 fcd lorsqu'une ou plusieurs bielles de traction y aboutissent

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2.5.3.6.4 Analyse non linéaire

(1) Voir l’annexe 2.

2.5.3.7 Consoles, poutres-cloisons, et zones d’ancrage des efforts de


précontrainte (post-tension)

2.5.3.7.1 Généralités

(1) Ces types d’éléments peuvent être analysés, calculés et armés suivant les prescriptions du
§ 2.5.3.6.3.

2.5.3.7.2 Consoles

(1) Les consoles telles que 0,4 hc < ac < hc (voir figure 2.5) peuvent être étudiées à l’aide
d’un modèle simple de bielle et tirant.

(2) A remplacer par : (2) Pour les consoles plus hautes (ac < 0,4 hc ), d’autres modèles de tirants et bielles appropriés
peuvent être utilisés.
Pour les consoles plus hautes (ac < 0,4 hc ), des modèles de tirants et bielles plus
appropriés doivent être utilisés. (3) Les consoles pour lesquelles ac > hc pourront être assimilées à des poutres en console.

(4) A moins qu’une disposition particulière soit prise pour limiter les forces horizontales agissant
sur l’appui, ou qu’une autre justification soit fournie, la console doit être conçue en
fonction de la force verticale Fv et de la force horizontale Hc > 0,2 Fv s’exerçant sur la zone
d’appui.

(5) La hauteur totale de la console (hc ) est déterminée en fonction de l’effort tranchant (voir §
4.3.2).

(6) Les sollicitations locales dues au système de bielles et tirants pris comme référence
doivent être prises en compte lors de la conception globale de l’élément d’appui.

(7) Les dispositions constructives requises au chapitre 5 en général, et au § 5.4.4 en


particulier, sont appliquées.

Figure 2.5 : Exemple de console, avec modèle de bielle et tirant


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Lire : 2.5.3.7.3 Poutres courtes 2.5.3.7.3 Poutres-cloisons


(1) Ajouter :
Une poutre est considérée courte quand h/lo ≥ 1/2; lo étant la distance entre les points de (1) Les poutres-cloisons soumises à une charge concentrée peuvent être calculées à l’aide
moments nuls et h la hauteur totale. d’un modèle simple de bielle et tirant.

(2) Ajouter : (2) Dans certains cas, tels que celui de charges réparties, ou de rapport épaisseur/portée
plus faible, ou s’il existe plus d’une charge concentrée, etc..., des modèles combinant un
Rapport épaisseur/portée plus faible signifie h/lo < 1/2. effet de bielle et tirant avec un effet de treillis pourront être utilisés.

(3) Les poutres-cloisons continues sont sensibles aux tassements différentiels. Une gamme
variée de réactions d’appuis, correspondant aux tassements possibles, devra donc être
envisagée.

(4) Les conditions particulières requises au chapitre 5 en général, et au § 5.4.5 en particulier,


sont appliquées.

2.5.3.7.4 Zones soumises à des forces concentrées

(1) De telles zones sont analysées et conçues pour prendre en compte :

- l’équilibre global de la zone ;

- les effets de traction transversale dus aux ancrages, individuellement et dans leur ensemble;

- les bielles comprimées, qui se développent dans la zone d’ancrage des pièces précontraintes
par post-tension, et les contraintes locales d’appui sous les ancrages.

(2) De telles zones dans les pièces précontraintes par post-tension peuvent être calculées à
l’aide de modèles de bielles et tirants basés sur le § 2.5.3.6.3.

(3) Des modèles tridimensionnels sont à considérer, lorsque les dimensions de la surface
d’appui sont faibles comparées à la section transversale de la zone d’ancrage.

(4) Les dispositions constructives requises au chapitre 5 en général, et au § 5.4.6 en particulier,


s’appliquent.

2.5.4 Détermination des effets des forces de précontrainte

2.5.4.0 Notations (se reporter également aux chapitres 1.6 et 1.7)

Pd Valeur de calcul de la force de précontrainte à l’état-limite ultime (en


supposant que Pm,t est égal à Pk - voir § 2.2.2.4)

P k,inf Valeur caractéristique la plus basse de la force de précontrainte pour les


calculs en service

P k,sup Valeur caractéristique la plus élevée de la force de précontrainte pour les


calculs en service

Po Force initiale à l’extrémité active du câble immédiatement après mise en


tension

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P m,o Valeur moyenne de la force de précontrainte immédiatement après mise


en tension (pour la post-tension) ou après transfert de la précontrainte
(pour la pré-tension) à une distance quelconque x de l’extrémité de la pièce
(c’est-à-dire force tenant compte des pertes instantanées)
P m,t Valeur moyenne de la force de précontrainte à un instant t, à une distance
quelconque x de l’extrémité de la pièce
P m,× Valeur moyenne de la force de précontrainte, après que toutes les pertes
aient eu lieu, à une distance quelconque x de l’extrémité de la pièce
P o,max Valeur maximum autorisée pour Po
∆P c Perte de précontrainte due à la déformation élastique de la pièce durant le
transfert de la précontrainte
∆P sl Perte de précontrainte due au recul d’ancrage
∆Pt (t) Perte de précontrainte due au fluage, au retrait et à la relaxation à l’instant t
(note: au § 4.2.3.5.5, la perte de contrainte à partir de laquelle ∆Pt (t) est
calculée est représentée par ∆σp,c+s+r)
∆Pµ (x) Perte de précontrainte due au frottement
rinf , rsup Coefficients utilisés pour déterminer les valeurs caractéristiques
respectives les plus basses et les plus hautes de la force de précontrainte à
l'état-limite de service.

2.5.4.1 Généralités

(1) Ce chapitre concerne les structures dans lesquelles la précontrainte est assurée par des
câbles internes totalement adhérents.

(2) Les actions à prendre en considération sont les suivantes :

- effets locaux autour des ancrages et dans les zones de changement de direction des
câbles
- effets directs dans les structures isostatiques
- effets directs et effets secondaires indirects dûs aux liaisons surabondantes dans les
structures hyperstatiques

(3) lire partie 1-5 à la place de Partie 1D. (3) Pour les pièces comprenant des armatures actives non adhérentes de façon permanente,
se reporter à la Partie 1D.

(4) Les pièces comprenant des armatures actives provisoirement non adhérentes, pendant la
phase de construction, peuvent être traitées à partir d’hypothèses simplificatrices. En
général, elles peuvent être assimilées à des pièces comprenant des armatures actives
adhérentes, mis à part le fait qu’à l’état-limite ultime, la contrainte dans les armatures
est censée ne pas avoir augmenté du fait des charges.

2.5.4.2 Détermination de la force de précontrainte

(1) La valeur moyenne de la force de précontrainte est donnée par les équations a) ou b) ci-
dessous, à appliquer suivant le cas :
a) pour des pièces précontraintes par pré-tension :
Pm,t = P o - ∆P c - ∆Pt (t) - ( ∆Pµ (x)) {2.18}

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∆Pµ (x) intervient lorsque les câbles présentent des déviations.

b) pour des pièces précontraintes par post-tension

Pm,t = P o - ∆P c - ∆Pµ (x) - ∆Psl - ∆P t (t) {2.19}

avec :

Pm,t : valeur moyenne de la force de précontrainte à l’instant t et à un point précis


de la pièce.

Po : force initiale à l’extrémité active du câble immédiatement après mise en


tension

∆Pµ (x) : perte due aux frottements

∆Psl : perte due au recul d’ancrage

∆Pc : perte due à la déformation élastique de la pièce durant le transfert de la


précontrainte

∆Pt (t) : perte due au fluage, au retrait et à la relaxation à l’instant t

(2) Pour les limites de la précontrainte initiale et les méthodes de calcul des pertes, se
reporter au § 4.2.3. Pour les longueurs de transmission et la diffusion de la précontrainte,
voir § 4.2.3.5.

(3) Pour les calculs en service, une incertitude sur la valeur de la précontrainte devra être prise
en compte.

Les valeurs caractéristiques de la force de précontrainte à l’état-limite de service sont


évaluées comme suit :

Pk.sup = rsup Pm,t

{2.20}
Pk.inf = rinf P m,t

(4) Ajouter : Pk.sup et Pk.inf étant respectivement les valeurs caractéristiques supérieures et inférieures.
Pm,t est la force de précontrainte moyenne évaluée à partir des valeurs moyennes des
Si la somme des pertes est plus grande que 30 % les expressions suivantes sont d'application capacités de déformation et des pertes calculées suivant les prescriptions du § 4.2.3.

(4) Les coefficients rsup et rinf peuvent être respectivement pris égaux à 1,1 et 0,9 faute
P k, sup (x ) = P 0 - 0,7 ∆ P 0 (x ) + ∆ P t (t ) d’une détermination plus rigoureuse et à condition que la somme des pertes dues aux
frottements et aux effets différés soit au plus égale à 30 % de la force de précontrainte
initiale.
P k, inf (x ) = P 0 - 1,3 ∆ P 0 (x ) + ∆ P t (t )
(5) Les valeurs de Pm,t qui seront généralement utilisées pour les calculs sont les suivantes:
dans lesquelles
Pm,o - la précontrainte initiale à l’instant t = 0
∆ P 0 (x) = ∆P c + ∆ P µ (x) + ∆ P s l
et

Pm, ∞ - la précontrainte après que toutes les pertes aient eu lieu.

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(6) A l’état-limite ultime, la valeur de calcul de la précontrainte est donnée par l’équation
suivante : Pd = γ P P m,t

(7) Les valeurs de γP sont indiquées dans le tableau 2.2.

(8) Pour tenir compte des effets locaux à l’état-limite ultime, la force de précontrainte sera
considérée égale à la résistance caractéristique des armatures.

(9) n'est pas d'application lors de la vérification des effets d'éclatement dans les zones d'ancrage (9) Cette hypothèse s’applique lors de la vérification de l’influence des forces concentrées ou
dans le cas de la prétension. des efforts d’éclatement dans les zones d’ancrage, ou lorsque les armatures changent de
direction (voir 4.2.3).

2.5.4.3 Effets de la précontrainte sous conditions de service

(1) Les sollicitations isostatiques et hyperstatiques créées par la précontrainte doivent être
calculées d’après la théorie élastique.

(2) Pour des bâtiments courants pour lesquels le calcul de la largeur des fissures n’est pas
requis, les valeurs moyennes de la précontrainte peuvent être utilisées.

(3) Dans les autres cas, lorsque le comportement de la structure peut varier considérablement
suivant l’influence de la précontrainte, les effets de la précontrainte pourront être déterminés
en fonction des critères a) ou b) ci-dessous, suivant le cas.

a) Pour la vérification de la fissuration ou de la décompression (voir § 4.4.2), de l’ouverture


des joints entre éléments préfabriqués ou des effets de la fatigue, les valeurs caractéristiques
de la précontrainte, estimées en conséquence, seront utilisées.

b) Pour la vérification des contraintes de compression (voir § 4.4.1), les valeurs moyennes
de précontrainte sont utilisées.

2.5.4.4 Effets de la précontrainte aux état-limites ultimes

2.5.4.4.1 Analyse structurale - méthodes linéaires

(1) Les effets isostatiques et hyperstatiques de la précontrainte seront calculés à partir de la


valeur de calcul ultime appropriée de la force de précontrainte.

(2) Dans l’analyse structurale linéaire, on pourra prendre γP = 1,0.

(3) Lorsqu’une analyse linéaire est effectuée avec une redistribution, les moments sur lesquels
cette redistribution s’applique seront calculés en tenant compte des effets hyperstatiques
de la précontrainte.

2.5.4.4.2 Analyse structurale - méthodes non linéaires ou plastiques

(1) Voir annexe 2.

2.5.4.4.3 Calcul des sections

(1) Lors de l’évaluation du comportement d’une section à l’état-limite ultime, la force de


précontrainte exercée sur cette section est considérée égale à sa valeur de calcul, Pd. La
pré-déformation correspondant à cette force sera prise en compte pour l’évaluation de la
résistance de la section.

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(2) La pré-déformation peut être prise en compte en déplaçant l’origine du diagramme


théorique contraintes-déformations des armatures de précontrainte d’une valeur
correspondant à la précontrainte de calcul.

(3) γP peut être pris égal à 1,0 pourvu que les deux conditions suivantes soient remplies :

a) une proportion inférieure à 25 % de la section totale des armatures actives se trouve


dans la zone de compression à l’état-limite ultime

et

Remplacer fp0,1 k par 0,9 fpk b) la contrainte ultime dans l’acier de précontrainte le plus proche de la fibre tendue est
supérieure à fp0.1k / γm

Si ces conditions ne sont pas réunies, la valeur la plus basse donnée à γP dans le tableau
2.2 sera retenue pour toutes les armatures actives.

(4) Pour les effets des armatures inclinées, voir 4.3.2.4.6 (2).

(5) A remplacer par : (5) Tous les moments hyperstatiques de précontrainte sont considérés égaux à leur valeur
caractéristique.
Tous les moments hyperstatiques de précontrainte sont considérés avec les valeurs de
calcul ultimes appropriées de la force de précontrainte. 2.5.5 Détermination des effets de la déformation différée du béton

2.5.5.0 Notations (se reporter également aux § 1.6 et 1.7)

E c,eff Module d’élasticité effectif tangent du béton à l’origine (σ c = 0)

εn (t) Déformation imposée, indépendante de la contrainte (due par exemple


au retrait et aux effets de la température)

εtot (t,to) Déformation totale du béton soumis à une charge initiale à l’instant to
correspondant à une contrainte σ (t o) puis soumis à des variations de
contrainte ∆σ(t i)

σ (t), σ (t o) Contraintes de compression du béton aux instants t et to respectivement

χ Coefficient de vieillissement, dépendant du développement de la


déformation dans le temps.

2.5.5.1 Généralités

(1) La précision des méthodes de détermination des effets du fluage et du retrait du béton
sera fonction de la fiabilité des données disponibles concernant la description de ces
phénomènes et de l’importance de leurs effets sur l’état-limite considéré.

(2) D’une manière générale, les effets du fluage et du retrait ne sont pris en compte que vis-à-
vis des états-limites de service. Les effets du second ordre constituent toutefois une exception
importante (voir l’annexe 3).

(3) Des analyses plus approfondies seront effectuées lorsque le béton est soumis à des
Ajouter : températures extrêmes.

(4) est aussi d'application lors de l'utilisation d'autres procédés de durcissement. (4) Les effets de l’étuvage peuvent être pris en compte à l’aide d’hypothèses simplificatrices.

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(5) Les hypothèses suivantes peuvent être adoptées pour estimer d’une manière acceptable le
comportement d’une section de béton à condition que les contraintes aient des valeurs
comprises dans les limites des conditions de service normales :

- le fluage et le retrait sont indépendants l’un de l’autre

- un rapport linéaire est supposé exister entre le fluage et la contrainte provoquant le


fluage

- les effets d’un gradient thermique ou de l’humidité sont négligés

- le principe de superposition est supposé s’appliquer aux actions intervenant à des âges
divers

- les hypothèses ci-dessus s’appliquent également au béton tendu.

(6) Pour l’évaluation des pertes différées de précontrainte, les effets du fluage, du retrait et de
la relaxation des armatures doivent être pris en compte. (voir 4.2.3.5).

(7) Le fluage est déterminé par la fonction suivante :

J (t,to ) = 1/Ec (t o) + φ(t,t o) /E c28 {2.21}

avec :

to instant du chargement initial du béton

t instant considéré

J (t,to) fonction de fluage à l’instant t

Ec (t o) module d’élasticité tangent à l’instant to

E c28 module d’élasticité tangent à 28 jours

φ (t,to) coefficient de fluage en fonction de la déformation élastique à 28 jours,


calculée avec Ec28

Des valeurs de coefficients de fluage à long terme φ ( ×,t o) sont indiquées au chapitre 3.1 pour
les cas courants. Il faut cependant noter que les définitions de Ec ( to) et Ec28 ci-dessus,
ainsi que celles de l’annexe 1 diffèrent de celles du § 3.1.2.5.2, dans lequel le module
sécant Ec m est défini. De ce fait, lorsque les valeurs des coefficients de fluage données
par le tableau 3.3 sont utilisées dans les équations {2.21} à {2.24}, et lorsque les déformations
de fluage sont importantes, les valeurs du tableau 3.3 doivent être multipliées par 1,05.

(8) Des valeurs de déformations finales de retrait sont indiquées au chapitre 3.1 pour les cas
courants.

(9) D’après les hypothèses du § (5) ci-dessus, la déformation globale du béton soumis
à un chargement initial à l’instant to correspondant à une contrainte σ(to ) puis soumis à
des variations ultérieures de contrainte ∆σ(t i) aux instants ti peut se traduire de la manière
suivante :

εtot (t,to) = εn (t) + σ(t o) J (t, to ) + Σ J (t,ti) ∆σ(t i) {2.22}

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Dans cette expression, εn (t) représente une déformation imposée indépendante des
contraintes (par exemple le retrait, ou les effets de la température).

(10) Pour les besoins de l’analyse structurale, l’équation {2.22} pourra s’écrire de la manière
suivante :
1 φ ( t ,t o)
εtot (t,to) = εn(t) + σ(t o) J(t,to) + (σ(t) - σ(to)) { + χ } {2.23}
E c (t o) E c 28

où le coefficient de vieillissement χ dépend du développement de la déformation dans


le temps.

(11) Pour les cas courants χ , peut être pris égal à 0,8. Cette simplification convient aux cas de
pure relaxation des effets d’une déformation permanente imposée, mais s’applique également
aux cas pour lesquels seuls les effets à long terme sont considérés.

(12) Lorsque les contraintes du béton ne varient que faiblement, les déformations peuvent
être calculées à l’aide d’un module d’élasticité effectif défini par :

Ec, eff = E c (to ) / { 1 + φ (t, to) } {2.24}

Se reporter au § (7) ci-dessus pour la signification des notations.

(13) Pour une analyse plus précise des effets de la déformation différée du béton, se reporter à
l’annexe 1.

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3 PROPRIETES DES MATERIAUX


3.1 Béton 3.1 Béton

Chaque référence à l'ENV 206 est à remplacer par une référence à la NBN B 15-001 1) qui suit 3.1.0 Notations (se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)
la même numérotation des sections.
fc Résistance à la compression du béton (Fig. 3.1)

f ck,cube Résistance caractéristique à la compression sur cube du béton à 28 jours

f ctk 0,05 Valeur inférieure de la résistance caractéristique à la traction (fractile 5%)

f ctk 0,95 Valeur supérieure de la résistance caractéristique à la traction (fractile 95%)

f ct,ax Résistance du béton en traction pure

f ct,fl Résistance à la traction par flexion du béton

f ct,sp Résistance à la traction par fendage du béton

εc1 Déformation du béton comprimé sous contrainte maximale fc

εcs ∞ Valeur finale du retrait du béton de granulats normaux

εcs Valeur de base du retrait du béton de granulats normaux

εcu Déformation ultime du béton comprimé

φ(∞ ,t ) Valeur finale du coefficient de fluage du béton

3.1.1 Généralités

(1) Ce chapitre est applicable aux bétons tels que définis dans l’ENV 206 (Chapitre 3, définitions
3.6 à 3.8) (*), c’est à dire à structure fermée, confectionnés à partir de granulats spécifiés,
composés et compactés de manière à ne pas contenir une quantité appréciable d’air occlus,
autre que l’air entraîné. (Voir l’ENV 206, Chapitre 5.2).

(2) Les bétons définis au § (1) ci-dessus doivent être utilisés pour la construction d’ouvrages
en béton non armé, en béton armé ou en béton précontraint.

(3) Les spécifications technologiques du béton doivent satisfaire aux clauses correspondantes
de l’ENV 206, en corrélation avec le présent code.

(6) Pour l'emploi de béton de granulats légers à structure fermée, voir ENV 1992-1-4 et la (4) La structure du béton peut être considérée fermée si la quantité d’air occlus, après compactage,
norme belge correspondante. 2) n’excède pas les limites données au § 5.2 de l’ENV 206, à l’exception de l’air entraîné et
des vides des granulats.
(7) Ce chapitre n'est pas applicable au béton d'injection, au béton recyclé, au béton refractraire,
au béton de route et au béton de fibres. (5) Le présent chapitre est également applicable aux bétons soumis à un traitement thermique
durant leur durcissement, tels que définis par la clause 10.7 de l’ENV 206.
_________________
__________________
1) NBN B 15-001 - Béton - Performances, production, mise en place et critères de
(*) ENV 206 “Béton - Performance, Fabrication, Mise en place et critères de conformité”.
conformité - 2e éd. mars 92
Projet définitif, février 1989 (Documents BSI 89/11639)
2) La norme belge doit encore paraître.

66
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3.1.2 Béton de granulats normaux

3.1.2.1 Définitions

(1) Le béton de granulats normaux est un béton dont la masse volumique après séchage au
four (à 105°C) est supérieure à 2000 kg/m3, mais inférieure à 2800kg/m3.

(2) La masse volumique du béton durci doit être déterminée conformément à l’ENV 206, chapitre
7.3.2.

3.1.2.2 Résistance à la compression du béton

(1) Le présent Eurocode est fondé sur la résistance à la compression caractéristique sur
cylindres, fck, définie comme la valeur de la résistance au-dessous de laquelle on peut
s’attendre à rencontrer 5% de l’ensemble des résultats d’essais de résistance possibles du
béton spécifié.

(2) Il convient de déterminer la résistance du béton au moyen d’essais standardisés conformément


au chapitre 7.3.1.1 de l’ENV 206, soit sur cylindres de béton, soit sur cubes.

(3) Ajouter : (3) Les règles de calcul du présent code sont uniquement établies à partir de la résistance
caractéristique à 28 jours, fck , mesurée sur cylindres; la résistance sur cubes, fck ,cube , n’est
Le producteur peut décider d'effectuer les essais de contrôle sur cubes à la place de les mentionnée que dans l’hypothèse d’une méthode alternative utilisable pour démontrer la
exécuter sur cylindres. conformité.

(4) Lire NBN B 15-236 et - 237 à la place de ISO 2736. (4) pour des besoins particuliers, il peut être nécessaire d’établir une résistance à la compression
minimale à des âges inférieurs ou supérieurs à 28 jours, ou à partir d’échantillons conservés
(5) Ajouter : dans des conditions différentes de celles définies par l’ISO 2736.

- Dans le cas d'essais de compression sur des éprouvettes autres que des cubes de 150 (5) Le cas échéant, il convient d’effectuer des essais directs afin de déterminer les coefficients
mm d'arète, les résistances à la compression seront ramenées à des valeurs de fccub150 de conversion pour la résistance, quelles que soient les circonstances suivantes:
en multipliant par les facteurs de conversion suivants :
1,05 pour les cubes d'arête de 200 mm; - Eprouvettes de dimensions ou de forme différentes de celles définies par l’ENV 206.
1,01 pour les cubes d'arête de 158 mm;
0,90 pour les cylindres forés de diamètres 113 mm ou 100 mm, et d'une hauteur de - Eprouvettes conservées dans des conditions hors normes.
100 mm.
- Lorsqu’il est nécessaire d’effectuer une mesure de la résistance à des âges différents.
- A défaut de valeurs obtenues par essais directs, la résistance à la compression peut être
évaluée à différents âges d'après les expressions suivantes :

f cm (t) = βcc (t) f cm {3.0 B}


1/2
avec β cc (t ) = exp s 1 - 28 {3.01 B}
t/t1

dans lesquelles

f cm (t) la résistance moyenne à la compression à l'âge t;


f cm la résistance moyenne à la compression du béton à 28 jours;
βcc ( t) un coefficient qui dépend de l'âge t;
t = âge du béton en jours
t 1 = 1 jour
s un coefficient dépendant du type de ciment donné dans le tableau 3.0 B

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Tableau 3.0B : Valeurs de s pour évaluer la résistance à la compression en fonction de l'âge

CEM I 32,5 0,33 CEM II/A-M 32,5 R 0,40 CEM III/A 32,5 0,38
CEM I 42,5 0,33 CEM II/A-M 42,5 0,40 CEM III/A 42,5 0,38
CEM I 42,5 R 0,25 CEM II/B-M 32,5 0,40 CEM III/A 52,5 0,33
CEM I 52,5 0,23 CEM II/B-M 32,5 R 0,38 CEM III/B 32,5 0,45
CEM I 52,5 R 0,18 CEM II/B-M 42,5 0,38 CEM III/B 42,5 0,40
CEM III/C 32,5 0,38
CEM V/A 32,5 0,45

L'application de ces valeurs dans {3.01 B} conduit aux valeurs de βcc donnée dans le
tableau 3.01 B.

Tableau 3.01 B : Coefficients βcc correspondant aux différents types de ciment

Type de ciment Age (jours)

2 3 7 14 28 90 180

CEM I 32,5 0,40 0,51 0,72 0,87 1,00 1,16 1,22


CEM I 42,5 0,40 0,51 0,72 0,87 1,00 1,16 1,22
CEM I 42,5 R 0,50 0,60 0,78 0,90 1,00 1,12 1,16
CEM I 52,5 0,53 0,62 0,79 0,91 1,00 1,11 1,15
CEM I 52,5 R 0,61 0,69 0,84 0,93 1,00 1,08 1,12
CEM II/A-M 32,5 R 0,33 0,44 0,67 0,85 1,00 1,19 1,27
CEM II/A-M 42,5 0,33 0,44 0,67 0,85 1,00 1,19 1,27
CEM II/B-M 32,5 0,33 0,44 0,67 0,85 1,00 1,19 1,27
CEM II/B-M 32,5 R 0,35 0,46 0,68 0,85 1,00 1,18 1,26
CEM II/B-M 42,5 0,35 0,46 0,68 0,85 1,00 1,18 1,26
CEM III/A 32,5 0,35 0,46 0,68 0,85 1,00 1,18 1,26
CEM III/A 42,5 0,35 0,46 0,68 0,85 1,00 1,18 1,26
CEM III/A 52,5 0,40 0,51 0,72 0,87 1,00 1,16 1,22
CEM III/B 32,5 0,29 0,40 0,64 0,83 1,00 1,22 1,31
CEM III/B 42,5 0,33 0,44 0,67 0,85 1,00 1,19 1,27
CEM III/C 32,5 0,35 0,46 0,68 0,85 1,00 1,18 1,26
CEM V/A 32,5 0,29 0,40 0,64 0,83 1,00 1,22 1,31

Remarques :

1. Les coefficients βcc sont uniquement valables pour des éprouvettes conservées dans des
conditions normalisées suivant NBN B 15-236 en 237.
2. Les valeurs de βcc sont définies pour des mélanges dans lesquels le liant est uniquement du
ciment et auxquels aucun adjuvant ou additif n'est ajouté. Lors de l'emploi de produits qui influencent
la vitesse de durcissement, l'évolution réelle de la résistance peut s'écarter de celle de βcc.
3. En fonction du type de béton, les valeurs réelles peuvent s'écarter de 0,05 en plus ou en moins
des valeurs calculées de βcc.
4. Les valeurs de βcc peuvent être employées à des fins de conception et non de contrôle de la
conformité
5. On peut tenir compte de l'effet des hautes et basses températures (0° à + 80 °C) sur l'évolution
du durcissement du béton en remplacant dans l'expression {3.01B} t par l'âge adapté tT:

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n
4000
tT = ∑ ∆ t i exp 13,65 - {3.02 B}
i=1 273 + T (∆ ti ) / T0

dans laquelle :
3.1.2.3 Résistance à la traction
∆ti le nombre de jours où la température T prédomine ;
T ( ∆ti) la température (en °C) pendant la période ∆t i ; (1) Le terme “résistance à la traction” se rapporte à la contrainte maximale à laquelle le béton
T 0 = 1 °C peut résister lorsqu’il est soumis à une traction uni-axiale.

L'expression {3.02 B} est uniquement d'application lors de l'emploi de ciment de types CEM I et (2) Il convient de déterminer la valeur effective de la résistance à la traction conformément au
CEM II. chapitre 7.3.1.2 de l’ENV 206.

(3) Ajouter : (3) Si la résistance à la traction est déduite de la résistance à la traction par fendage, fct,sp , ou
de la résistance en flexion, fct,fl , la résistance à la traction axiale, fct,ax , peut être obtenue
Le facteur 0,5 est applicable lorsque la résistance à la flexion est déterminée par un essai à partir de ces dernières valeurs en leur appliquant l’un des coefficients de conversion
avec deux demi-charges aux tiers de la portée conformément à la NBN B 15-214. suivants:
Dans le cas de la détermination de la flexion avec charge à mi-portée , le facteur de
conversion est 0,6. f ct,ax = 0,9 fct,sp ou fct,ax = 0,5 fct,fl {3.1}
La traction par fendage est déterminée conformément à la NBN B 15-218. Le facteur 0,9
est à remplacer par 0,85. (4) En l’absence de données plus précises, les valeurs moyenne et caractéristiques de la
résistance à la traction du béton peuvent se déduire des équations suivantes :
f ctm = 0,30 fck 2/3 {3.2}
f ctk 0,05 = 0,7 fctm {3.3}
f ctk 0,95 = 1,3 fctm {3.4}
avec:

f ctm : valeur moyenne de la résistance à la traction


f ck : résistance à la compression caractéristique sur cylindre du béton
f ctk 0,05 : valeur inférieure de la résistance caractéristique à la traction (fractile 5%)
f ctk 0,95 : valeur supérieure de la résistance caractéristique à la traction (fractile 95%)

Les valeurs moyennes et caractéristiques correspondant aux différentes classes de résistance


du béton sont données par le tableau 3.1.

3.1.2.4 Classes de résistance du béton

(1) Le projet doit être élaboré à partir d’une classe de résistance du béton correspondant à une
valeur spécifiée de résistance caractéristique à la compression.
Remplacer le deuxième alinéa du (3) par :
(2) La résistance à la compression du béton est classifiée suivant les classes de résistance du
Les limites inférieures de classes de résistance suivantes sont d'application : béton qui se réfèrent à la résistance sur cylindre, fck, ou à la résistance sur cube, fck, cube ,
conformément aux clauses 7.3.1.1 et 11.3.5 de l’ENV 206.
- C12/20 pour le béton armé
- C25/30 pour le béton précontraint avec pré-tension (3) Le tableau 3.1 indique les résistances caractéristiques fck et les résistances à la traction
- C30/37 pour le béton précontraint avec post-tension correspondantes pour les différentes classes de résistance du béton.
- Les classes de résistance supérieures à C50/60 ne sont pas considérées dans la présente
norme; elles ne peuvent être utilisées que moyennant justification. Les bétons de classe de résistance inférieure à C12/15, ou supérieure à C50/60, ne doivent
Pour le béton non armé voir ENV 1992-1-6*) pas être utilisés en béton armé ou précontraint, à moins que leur emploi ne soit convenablement
______________ justifié. Pour le béton non armé, se reporter également à la partie 1A du présent code.
*) La norme belge doit encore paraître.

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Tableau 3.1 : classes de résistance du béton, résistances caractéristiques à la compression fck (sur
cylindres), résistances moyennes à la traction fctm et résistances caractéristiques à la traction fctk
du béton (en N/mm2). (La classification du béton, par exemple C20/25, se réfère à la résistance
cylindre/cube telle que définie à l’article 7.3.1.1 de l’ENV 206).

Classe de C12/15 C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60
résistance
en béton
f ck 12 16 20 25 30 35 40 45 50

f ctm 1.6 1.9 2.2 2.6 2.9 3.2 3.5 3.8 4.1

f ctk 0,05 1.1 1.3 1.5 1.8 2.0 2.2 2.5 2.7 2.9

f ctk 0,95 2.0 2.5 2.9 3.3 3.8 4.2 4.6 4.9 5.3

3.1.2.5 Caractères de déformation

(1) Les valeurs des propriétés des matériaux requises pour le calcul des déformations instantanées
et différées du béton ne dépendent pas seulement de la classe de résistance du béton,
mais aussi des propriétés des granulats et d’autres paramètres relatifs à la composition et
à l’environnement. En conséquence, lorsqu’il est nécessaire d’effectuer un calcul précis, il
convient d’établir les valeurs d’après des données connues, appropriées aux matériaux
considérés et à leurs conditions d’emploi. Pour de nombreux calculs, une estimation
approximative est en général suffisante.

3.1.2.5.1 Diagramme contraintes-déformations

(1) Le diagramme contraintes-déformations du béton soumis à une compression uni-axiale


affecte généralement l’allure représentée schématiquement par la figure 3.1.

(2) Pour les besoins du calcul, il est loisible d’utiliser des diagrammes contraintes-
déformations convenablement schématisés. De telles schématisations sont indiquées dans
l’article 4.2.1.3.3 du présent code.

Figure 3.1 : diagramme contraintes-déformations pour une compression uni-axiale


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3.1.2.5.2 Module d’élasticité

(1) Le module d’élasticité dépend, non seulement de la classe de résistance du béton, mais
aussi des propriétés effectives des granulats utilisés [Voir § 3.1.2.5 (1) ci-dessus].

(2) En l’absence de ces valeurs ou dans le cas où une grande précision n’est pas recherchée,
le tableau 3.2 peut fournir une estimation de la valeur moyenne du module sécant Ecm, pour
un béton de classe de résistance donnée. Les valeurs de ce tableau sont définies suivant
les hypothèses suivantes: σ c = 0 et σ c = 0,4 fck (Voir fig. 3.1; σ c : contrainte de compression
Lire : σc = 0,4 fc du béton).

Tableau 3.2 : valeurs du module sécant d’élasticité Ecm (en kN/mm2)

Classe de
résistance C12/15 C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60
C

E cm 26 27.5 29 30.5 32 33.5 35 36 37

(3) Ajouter : Multiplier les valeurs de {3,5} par : (3) Les valeurs du tableau 3.2 correspondent à l’équation suivante:
Ecm = 9,5 (fck + 8)1/3 (Ecm en kN/mm2 ; fck en N/mm2) {3.5}
1,1 pour les bétons à base de concassés de porphyre;
0,9 pour les bétons à base de concassés calcaires. Ces valeurs se rapportent à un béton curé dans des conditions normales et confectionné
avec des granulats consistant principalement en graviers de quartzite. Lorsque les flèches
atteignent des valeurs importantes, il convient d’effectuer des essais sur du béton confectionné
avec les granulats qui seront employés pour l’ouvrage. Dans les autres cas l’expérience
d’un granulat particulier, complétée par des résultats d’essais généraux, fournit souvent
une valeur fiable de Ecm; cependant, en présence de granulats inconnus, il est conseillé
d’envisager une gamme de valeurs.

(4) Dernière phrase à remplacer par : (4) En règle générale, puisque les classes de résistance fck du béton correspondent à une
résistance à l’âge de 28 jours, les valeurs de Ecm données par le tableau 3.2 correspondent
Dans ce cas, fck + 8 est à remplacer par la résistance moyenne du béton à l'âge t. au même âge. Lorsqu’une grande précision n’est pas recherchée, Ecm peut également se
déduire du tableau 3.2 pour un béton d’âge t différent de 28 jours. Dans ce cas, fck est
remplacé par la résistance effective du béton à l’âge t.

3.1.2.5.3 Coefficient de Poisson

(1) Pour les besoins du calcul, le coefficient de Poisson relatif aux déformations élastiques
peut être pris égal à 0,2.

(2) Lorsque la fissuration du béton tendu est admise, le coefficient de Poisson peut être supposé
égal à zéro.

3.1.2.5.4 Coefficient de dilatation thermique

(2) Si la dilatation thermique a une grande influence, et, si le type de granulats est connu, le (1) Pour les besoins du calcul, lorsque la dilatation thermique n’a pas de conséquence majeure,
coefficient de dilatation thermique peut être pris égal à : ce coefficient peut être pris égal à 10 x 10-6 /°C.

12.10-6 /°C pour les bétons à base de gravier; 3.1.2.5.5 Fluage et retrait
10.10-6/°C pour les bétons à base de concassés de porphyre;
8.10-6 /°C pour les bétons à base de concassés calcaires. (1) Le fluage et le retrait du béton dépendent principalement de l’humidité ambiante, des
dimensions de l’élément et de la composition du béton. Le fluage est également influencé

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par l’état de maturité du béton lors du premier chargement, et par la durée et l’intensité de
la charge. Il convient de tenir compte de ces paramètres pour toute estimation du coefficient
de fluage φ(t,t o), et de la valeur du retrait, εcs .

(2) Dans les cas où une grande précision n’est pas recherchée, les valeurs respectives des
tableaux 3.3 et 3.4 peuvent être considérées comme les valeurs finales des coefficients de
fluage φ(∞ ,to ) et les valeurs finales du retrait εcs∞ des bétons de granulats normaux soumis
à des contraintes de compression inférieures à 0 , 4 5 f ck à l’instant to correspondant au
premier chargement. Dans le tableau 3.3, le coefficient de fluage φ(∞,t o) est fonction de Ecm
déterminé au moyen du tableau 3.2 et de l’équation 3.5. Si une plus grande précision
est recherchée, il convient de se reporter à l’annexe 1.

(3) Remplacer la seconde phrase par : (3) Les données des tableaux 3.3 et 3.4 sont applicables dans une gamme de températures
moyennes du béton de 10°C à 20°C. De ce fait, des variations saisonnières de température
Elles peuvent également être acceptées pour des variations de températures comprises de -20°C à +40°C peuvent être admises. De même, les variations d’humidité relative par
entre - 20 °C et + 40 °C. rapport aux valeurs des tableaux 3.3 et 3.4 sont admises de RH = 20% à RH = 100%.

Tableau 3.3 : Valeurs finales du coefficient de fluage φ( ∞,to) des bétons de granulats normaux

Rayon moyen 2Ac /u (en mm)


Age du béton to 50 150 600 50 150 600
au chargement Atmosphère sèche Atmosphère humide
(en jours) (à l'intérieur) (à l'extérieur)
(RH = 50 %) (RH = 80 %)

1 5.5 4.6 3.7 3.6 3.2 2.9 .


7 3.9 3.1 2.6 2.6 2.3 2.0
28 3.0 2.5 2.0 1.9 1.7 1.5
90 2.4 2.0 1.6 1.5 1.4 1.2
365 1.8 1.5 1.2 1.1 1.0 1.0

Tableau 3.4 : Valeurs finales du retrait εcs∞ (en %o.) des bétons de granulats normaux

Situation de l’élément Humidité relative Rayon moyen 2Ac /u


(%) (mm)
< 150 600
A l'intérieur 50 - 0.60 - 0.50
A l'extérieur 80 - 0.33 - 0.28

avec :
Ac : Aire de la section de béton
u : Périmètre de cette section

Les interpolations linéaires des valeurs des tableaux 3.3 et 3.4 sont autorisées.

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(4) Lire : (voir NBN B 15-001,.....) (4) Les valeurs des tableaux 3.3 et 3.4 s’appliquent à des bétons de consistance plastique des
classes S2 et S3 (Voir l’article 7.2.1 de l’ENV 206) à l’état frais. Pour d’autres consistances
de béton, ces valeurs doivent être multipliées par 0,70 (consistance raide, S1) ou 1,20
(consistance fluide, S4).

(5) Pour les bétons contenant des fluidifiants, c’est la consistance du béton avant l’addition de
fluidifiant qui est prise en compte pour l’évaluation des coefficients de fluage et de retrait
indiqués aux tableaux 3.3 et 3.4.

NOTE : Les chapitres 3.2, 3.3 et 3.4 suivants décrivent les matériaux à utiliser en béton de
structure, pour lesquels les normes CEN ou les documents de certification européens ne
sont pas encore rédigés. Une norme CEN (EN 10080) est en cours de rédaction pour les
armatures de béton armé, et une norme (EN 10138) pour l’acier de précontrainte. La
rédaction d’une norme CEN relative aux accessoires de précontrainte n’est pas encore
entreprise.

Note 3.2 3.2 Aciers pour béton armé

Les aciers pour béton comprennent : 3.2.0 Notations (se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

- les barres et les fils, lisses ou à adhérence améliorée, faisant l'objet des NBN A 24-301, fR Coefficient de surface projetée des nervures
- 302 et -303;
- les treillis soudés faisant l'objet des NBN A 24-301 et -304. f Rk Coefficient caractéristique de surface projetée des nervures
Certains produits mentionnés dans les NBN A 24-303 et -304 ne répondent pas aux prescriptions
du 3.2.4.2. Ils ne peuvent pas être employés pour les constructions en béton armé. Il f 0.2k Limite caractéristique d’élasticité conventionnelle à 0,2% d’allongement rémanent
s'agit des produits suivants :
- fils écrouis à froid lisses ou à nervures DE 500 AS quelque soit leur diamètre; ft Résistance à la traction des armatures
- treillis soudés à base de ce type de fils.
Cependant, s'il peut être prouvé par des essais de réception qu'un lot f tk Résistance caractéristique à la traction des armatures
(selon NBN A 24-301) d'un des produits précités répond néanmoins aux critères du 3.2.4.2,
ce lot peut être employé pour une construction en béton armé. εu Allongement de l’armature sous charge maximale
Les essais de réception de ce lot sont exécutés suivant les prescriptions des normes
précitées. εuk Allongement caractéristique de l’armature sous charge maximale
L'aptitude au soudage de tous les aciers est garantie pour l'exécution des types d'assemblage
et avec les procédés de soudage mentionnés, selon les produits, par les NBN A 24-302, - 3.2.1 Généralités
303 et -304.
Les quatre normes précitées fixent les modalités de contrôle de toutes les propriétés. (1) Cet article s’applique aux barres, aux fils en couronne et aux treillis soudés employés en
armatures d’ouvrages de béton armé.

(2) Les exigences concernent le produit dans les conditions de livraison. Pour les fils en
couronne, les exigences s’appliquent au fil redressé.

(3) est à remplacer par la note 3.2. (3) Les méthodes de production, les caractéristiques spécifiées, les méthodes d’essai et les
méthodes d’attestation de conformité sont celles définies par la norme EN 10080, ou par
les autres normes relatives aux matériaux d’armature non traités par l’EN 10080.

(4) Chaque produit doit pouvoir être clairement identifié d’après le système de classification de
l’article 3.2.2.

(5) La résistance à la traction (ft), la limite d’élasticité (fy ), le rapport de la résistance à la


traction à la limite d’élasticité (ft / fy ), l’allongement sous charge maximale (εu ) , e t l e
coefficient de surface projetée des nervures (fR) doivent être spécifiés de manière appropriée
par les normes correspondantes et déterminés par des essais normalisés.

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(6) Pour les aciers qui relèvent du présent code, il convient de spécifier en termes de valeurs
caractéristiques la limite d’élasticité, la résistance à la traction, le rapport de la résistance à
la traction à la limite d’élasticité, l’allongement sous charge maximale et le coefficient de
surface projetée des nervures; ces valeurs sont respectivement désignées par les notations
suivantes: f yk, f tk, (ft / fy )k , εuk , f Rk.

3.2.2 Classification et géometrie

(1) Les produits doivent être classés en fonction des caractéristiques suivantes:

(i) Leur nuance, désignant la valeur spécifiée de la limite d’élasticité caractéristique (fyk ) en
N/mm2

(ii) Leur classe, indiquant les caractéristiques de ductilité

(iii) Leurs dimensions

(iv) Leurs caractéristiques de surface

(v) Leur soudabilité.

(2) Chaque livraison doit donner lieu à la délivrance d’un certificat donnant toutes les informations
nécessaires à l’identification des produits, en fonction des éléments (i) à (v) du § (1) ci-
dessus, et, si besoin, des informations complémentaires.

(3) L’écart entre l’aire réelle de la section des produits et l’aire de leur section nominale ne doit
pas excéder les limites spécifiées dans les normes appropriées.

(4) Dans le présent code, deux classes de ductilité sont définies (Voir l’article 3.2.4.2) (*):

- haute ductilité (H)


- ductilité normale (N)

(5) Dans le présent code, deux types de caractéristiques de surface sont définies (voir l’article
3.2.5.1):

Voir note 3.2. - barres nervurées, conférant une haute adhérence (telle que spécifiée dans l’EN 10080)
- barres lisses, ne conférant qu’une faible adhérence.

(6) Pour les autres types de barres, présentant d’autres caractéristiques de surface (nervures
ou empreintes), il convient de faire référence aux textes appropriés, élaborés à partir de
résultats d’essais.

(7) Les caractéristiques de surface des aciers pour béton armé présentant une section sensiblement
circulaire doivent être indiquées par la valeur du coefficient de surface projetée des nervures
f R (Voir l’article 3.2.5.1).

(8) Les treillis soudés utilisés en armatures de béton doivent présenter des dimensions conformes
aux exigences des normes appropriées.

(*) Il semble vraisemblable que, durant la période définie par l’ENV, une valeur de ductilité
de l’acier plus élevée soit introduite pour les régions sismiques (Classe S). Dans l’attente
de règles de calcul concernant l’utilisation de cet acier dans les situations non sismiques
(relatives à la redistribution, à la capacité de rotation, etc...), on pourra considérer la classe
S comme une classe à “Haute Ductilité”.

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3.2.3 Propriétés physiques

(1) Les valeurs moyennes suivantes peuvent être prises comme hypothèses:
- masse volumique : 7850 kg/m3
- coefficient de dilatation thermique : 10x10-6/ °C.

3.2.4 Propriétés mécaniques

3.2.4.1 Résistance

(1) La limite d’élasticité fyk et la résistance à la traction ftk sont respectivement définies comme
les valeurs caractéristiques de la limite d’élasticité et de la charge maximale sous traction
directe, chacune de ces valeurs étant divisée par l’aire nominale de la section.

(2) Pour les produits dont la limite d’élasticité fyk n’est pas fortement prononcée, cette valeur
peut être remplacée par la limite caractéristique d’élasticité conventionnelle à 0,2%
d’allongement rémanent f0,2k .

(3) Le rapport de la limite d’élasticité réelle fy et de la limite d’élasticité caractéristique spécifiée


f yk ne doit pas excéder les valeurs spécifiées dans les normes appropriées.
(4) La résistance caractéristiques f yk d'un lot est au moins égale aux valeurs spécifiées de la
limite d'élasticité données dans les NBN A 24-302, -303 et 304. Selon le produit la valeur
de f yk est égale à 220 N/mm2 , 400 N/mm2 ou 500 N/mm2.
3.2.4.2 Caractéristiques de ductilité

(1) Les produits doivent présenter une ductilité adéquate en allongement, telle que spécifiée
dans les normes appropriées.

(2) Pour les besoins du calcul, une ductilité adéquate peut être réputée obtenue pour les
produits satisfaisant aux exigences de ductilité suivantes:

Haute ductilité: εuk > 5 % ;valeur du rapport (f t / f y )k > 1,08

Ductilité normale: εuk > 2,5 % ;valeur de (f t / f y )k > 1,05

où εuk représente la valeur caractéristique de l’allongement sous charge maximale (Illus-


trée schématiquement fig. 3.2).

Les barres à haute adhérence de diamètre inférieur à 6 mm ne sont pas réputées présenter
une haute ductilité.

(3) Les produits doivent présenter une capacité de façonnage convenant à leur usage ultérieur.

3.2.4.3 Module d’élasticité

(1) Une valeur moyenne de 200 kN/mm2 peut être admise.

3.2.4.4 Fatigue

(1) Les produits doivent présenter la résistance à la fatigue requise.

(2) La partie E n'est plus prévue au programme (voir note du 4.2.2.3.3). (2) Pour les exigences de résistance à la fatigue relatives aux armatures de béton armé, se
reporter à la partie 1E et aux normes appropriées.

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Figure 3.2 : Exemple de diagramme contraintes-déformations de l’acier de béton armé

3.2.5 Propriétés technologiques

3.2.5.1 Adhérence et ancrage

(1) Les caractéristiques de surface des barres nervurées doivent pouvoir garantir l’obtention
d’une adhérence convenable au béton, permettant ainsi aux armatures de résister à l’ensemble
des efforts pris en compte dans le calcul.

(2) Les barres nervurées dont le coefficient de surface projetée des nervures (fRk) est supérieur
ou égal aux valeurs de l’EN 10080 peuvent être considérées comme des barres à haute
adhérence. Il convient de considérer les barres ne satisfaisant pas à ces exigences comme
des barres lisses, vis-à-vis de l’adhérence, à moins qu’elles ne soient définies suivant le §
(5) Ajouter : La résistance au cisaillement des soudures est prévue dans la NBN A 24-304 (3) ci-dessous. [Se reporter au § 5.2.2.2 (1) et au tableau 5.3]. Voir également le § 3.2.2
mais les valeurs spécifiées sont fonction du rapport du diamètre d1 de la petite armature au (6).
diamètre d2 de la grosse armature et sont exprimées par rapport à la résistance caractéristique
f yk et à la section de la grosse armature. Les valeurs spécifiées sont, selon le cas, (3) L’adhérence des aciers d’armatures présentant d’autres caractéristiques de surface doit
égales à : être définie par les normes appropriées ou les documents de certification techniques.
2
Π. d2 d1 (4) Sur la longueur d’ancrage des treillis soudés, la résistance des jonctions soudées doit être
0,125 f yk . ≤ 0,67
pour < 0,8
4 d2 suffisante.

(5) La résistance des jonctions soudées des treillis soudés peut être considérée suffisante si
2
Π. d2 d1 chaque jonction soudée peut supporter un effort de cisaillement au moins égal à 30 % de
0,250 f yk . ≤ 0,8
pour ≤1 la force équivalente au produit de la limite d’élasticité caractéristique spécifiée par l’aire
4 d2
nominale de la section du fil ancré.
Ces valeurs ne répondent à la prescription précitée que dans certains cas pour l'ancrage
de la plus petite des deux armatures.

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3.2.5.2 Soudabilité

(1) Les propriétés de soudabilité des produits doivent être appropriées à leur emploi ultérieur.

(2) Le cas échéant, et en tout état de cause lorsque la soudabilité n’est pas connue, il convient
de faire procéder à des essais.

(3) Les caractéristiques de ductilité, telles que spécifiées dans l’article 3.2.4.2, doivent être
conservées, si nécessaire, dans les sections critiques au voisinage des soudures.
(4) Ajouter :

L'aptitude au soudage est définie par l'analyse chimique (C et Carbone équivalent) telle
que définie dans les normes belges.

Cette aptitude est garantie pour les assemblages et les procédés mentionnés par ces
normes. Ces procédés de soudage doivent néanmoins être mis en oeuvre de manière
judicieuse (paramètre de soudage approprié) de telle sorte que les armatures soudées
conservent leurs propriétés de résistance et d'allongement au droit des assemblages par
soudage.

En plus de l'analyse chimique, l'influence du soudage sur une armature dépend de son
mode de fabrication (laminage à chaud ou écrouissage à froid) et de son diamètre.

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3.3 Aciers de précontrainte


Note 3.3
(Voir la Note liminaire de l’article 3.2)
Les aciers de précontrainte comprennent les fils lisses ou à empreintes, les torons de 3 ou
de 7 fils et les barres.
3.3.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)
Les prescriptions concernant ces aciers, sauf les barres, font l'objet des normes
fp Résistance à la traction de l’acier de précontrainte
NBN I 10-001, 002 et 003 qui fixent les modalités de contrôle de toutes les propriétés.
f pk Résistance caractéristique à la traction de l’acier de précontrainte
Les propriétés mécaniques d'un acier de précontrainte tant relatives à la résistance qu'aux
déformations instantanées ou à long terme sont déterminées conformément aux normes f p0,1 Limite d’élasticité conventionnelle à 0,1% de l’acier de précontrainte
belges ou à défaut aux normes du CEN ou de l'ISO. f p0,1k Limite caractéristique d’élasticité conventionnelle à 0,1% de l’acier de
précontrainte
εu Allongement de l’acier de précontrainte sous charge maximale
εuk Allongement caractéristique de l’acier de précontrainte sous charge
maximale

3.3.1 Généralités

(1) Cet article s’applique aux fils, barres et torons employés en armature de précontrainte dans
les ouvrages en béton.

(2) Les exigences concernent le produit dans les conditions de livraison.

(3) est à remplacer par la note 3.3. (3) Les méthodes de production, les caractéristiques spécifiées, les méthodes d’essai et les
méthodes d’attestation de conformité sont celles définies par l’EN 10138 et par les autres
normes appropriées relatives aux matériaux de précontrainte.

(4) Chaque produit doit être clairement identifié suivant le système de classification de l’article
3.3.2.

(5) La résistance à la traction (fp), la limite d’élasticité conventionnelle à 0,1% (fp0,1) , e t


l’allongement sous charge maximale (εu ) doivent être spécifiés de manière appropriée par
les normes correspondantes, et déterminés par des essais normalisés.

(6) Pour les aciers qui relèvent du présent Code, il convient de spécifier en termes de valeurs
caractéristiques la résistance à la traction, la limite d’élasticité conventionnelle à 0,1%, et
l’allongement sous charge maximale; ces valeurs sont respectivement désignées par fpk, f p0,1k
et εuk .

3.3.2 Classification et géometrie

(1) Les produits (fils, torons et barres) doivent être classés en fonction des caractéristiques
suivantes:

(i) leur nuance, désignant la valeur de la limite caractéristique d’élasticité conventionnelle à


0,1% (fp0,1k ) et la valeur de la résistance à la traction (fpk ) en N/mm2

(ii) leur classe, indiquant leur comportement vis-à-vis de la relaxation

(iii) leurs dimensions

(iv) leurs caractéristiques de surface

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(2) Chaque livraison doit donner lieu à la délivrance d’un certificat donnant toutes les informations
nécessaires à l’identification du produit, en fonction des caractéristiques (i) à (iv) ci-dessus
et, au besoin, des informations complémentaires.

(3) L’écart entre l’aire réelle de la section des produits et l’aire de leur section nominale ne doit
pas excéder les limites spécifiées par les normes appropriées.

(4) Les fils et barres ne doivent présenter aucune soudure. Les fils constitutifs des torons
peuvent comporter des soudures décalées, à condition qu’elles aient été réalisées avant
tréfilage.

(5) Dans le cas des produits en couronnes, la flèche maximale observée après déroulement
sur une longueur de fil ou toron reposant librement sur une surface plane, rapportée à une
base de longueur spécifiée, doit être inférieure aux valeurs spécifiées par les normes
appropriées.

(6) Dans le présent code, trois classes de relaxation sont définies (Voir l’article 3.3.5.2):

Classe 1 : Pour fils et torons, haute relaxation


Classe 2 : pour fils et torons, basse relaxation
Classe 3 : pour les barres.

(7) Si nécessaire, les caractéristiques de surface des aciers de précontrainte doivent être
conformes à l’EN 10138 ou aux autres normes appropriées.

3.3.3 Propriétés physiques

(1) Les valeurs moyennes suivantes peuvent être prises comme hypothèses:

- masse volumique : 7850 kg/m3


- coefficient de dilatation thermique : 10x10-6/°C

3.3.4 Propriétés mécaniques

3.3.4.1 Résistance

(1) La limite caractéristique conventionnelle à 0,1% (fp0,1k ) et la valeur spécifiée de la résistance


à la traction (fpk ) sont respectivement définies comme les valeurs caractéristiques de la
charge correspondant à 0,1% d’allongement rémanent et de la charge maximale en traction
axiale, divisées par l’aire nominale de la section transversale.

(2) Le rapport de la charge maximale réelle à la charge maximale spécifiée ne doit pas excéder
les valeurs spécifiées par l’EN 10138 ou par les autres normes appropriées.

3.3.4.2 Diagramme contraintes-déformations

(1) Des diagrammes contraintes-déformations relatifs aux produits, établis d’après les données
de production, doivent être préparés par le fournisseur et tenus à disposition, en annexe du
certificat accompagnant les livraisons [Voir le § 3.3.2 (2)].

3.3.4.3 Caractéristiques de ductilité

(1) Les produits doivent présenter une ductilité adéquate en allongement, comme spécifié
dans les normes appropriées.

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(2) Remplacer par : (2) Une ductilité convenable en allongement est réputée obtenue pour les produits dont
l’allongement sous charge maximale (εuk ) correspond aux valeurs spécifiées par l’EN 10138
La valeur spécifiée est 3,5 %. (Voir fig. 3.3).

Figure 3.3 : Exemple de diagramme contraintes-déformations de l’acier de précontrainte

(3) Les produits doivent présenter une ductilité convenable vis- à-vis du façonnage.

(4) Une ductilité convenable vis-à-vis du façonnage est réputée obtenue pour les produits
satisfaisant aux exigences relatives à la flexion, définies par les normes appropriées.

3.3.4.4 Module d’élasticité

(1) Une valeur moyenne de 200 kN/mm2 peut être admise pour les fils et les barres. La valeur
réelle peut varier de 195 à 205 kN/mm2, suivant le procédé de fabrication.

(2) Une valeur égale à 190 kN/mm2 peut être admise pour les torons. La valeur réelle peut
varier de 175 à 195 kN/mm2 suivant le procédé de fabrication. Les certificats accompagnant
la livraison doivent indiquer les valeurs correctes.

3.3.4.5 Fatigue

(1) Les produits doivent présenter la résistance à la fatigue requise.

(2) La partie E n'est plus prévue au programme (voir note du 4.2.2.3.3). (2) Pour les exigences de résistance à la fatigue relatives aux aciers de précontrainte, se
reporter à la partie 1E et aux normes appropriées.

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3.3.4.6 Contraintes multi-axiales

(1) Les produits doivent se comporter de manière adéquate vis-à-vis des contraintes multi-
axiales.

(2) Remplacer par : (2) Un comportement adéquat sous contraintes multi-axiales est réputé assuré si les produits
satisfont aux exigences spécifiées par les normes appropriées.
Un comportement adéquat sous contraintes multi-axiales est réputé assuré si, dans les
conditions d'utilisation normale, la capacité d'allongement reste au moins égale à 2 %. 3.3.5 Propriétés technologiques

3.3.5.1 Etat de surface

(1) Les produits ne doivent pas présenter de défauts susceptibles d’altérer leurs performances
lorsqu’ils sont utilisés en armatures de précontrainte.

(2) Les fissures longitudinales ne sont pas considérées comme des défauts si leur profondeur
est inférieure aux valeurs spécifiées par l’EN 10138 ou par les autres normes appropriées.

3.3.5.2 Relaxation

Ajouter : (1) Les produits doivent être classifiés suivant des classes de relaxation définies par les
pourcentages maximaux de perte de contrainte.
(2) La valeur de la relaxation d'une armature à 20 °C sous une contrainte initiale σpo peut être
déterminée à partir de la valeur à 1000 heures ∆ σ p ,r, 1000 h (voir 4.2.3.4.1). 3.3.5.3 Susceptibilité de corrosion sous tension
Les NBN I 10-002 et -003 spécifient pour les fils et les torons les valeurs maximales de la
relaxation à 1000 heures. (1) Les produits doivent présenter une susceptibilité à la corrosion sous tension suffisamment
Ces normes prévoient deux classes de relaxation, R1 et R2 , correspondant respectivement faible.
aux classes 1 et 2 (voir 3.3.2.(6)).
(2) Le degré de susceptibilité à la corrosion sous tension peut être réputé suffisamment faible
si les produits sont conformes aux critères spécifiés dans les normes appropriées.

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3.4 Accessoires de précontrainte

(Se reporter à la note liminaire de l’article 3.2)

3.4.1 Ancrages et coupleurs

3.4.1.1 Généralités

(1) Le présent article s’applique aux dispositifs d’ancrage (ancrages) et de jonction (coupleurs)
utilisés dans les constructions précontraintes par post-tension, lorsque:

(i) les ancrages sont utilisés pour transmettre les forces des armatures au béton de la zone
d’ancrage;

(ii) les coupleurs sont utilisés pour assurer la jonction entre armatures individuelles, de
manière à obtenir des armatures continues.

(2) Les exigences de performance, les méthodes d’essai et les méthodes d’attestation de
conformité sont définies par les normes appropriées ou par les Documents d’Agrément
Européens (à développer).

(3) Lors de la définition des exigences de performance, les éléments suivants sont pris en
compte:

(i) l’efficacité relative de l’ancrage de l’armature ou de l’assemblage par coupleur, en comparant


la valeur réelle de la charge de rupture de l’assemblage avec celle de l’armature;

(ii) l’allongement à la rupture de l’armature ancrée ou couplée;

iii) la résistance à la fatigue de l’armature ancrée ou couplée;

(iv) la charge qui peut être transmise par l’ancrage au béton, en fonction de l’emplacement
de l’ancrage dans la section, de l’espacement des ancrages, de la résistance du béton et
des armatures dans la zone d’ancrage.

(4) Les exigences relatives à l’utilisation des ancrages et coupleurs doivent être définies par
les documents techniques d’agrément. Les dispositions constructives des zones d’ancrage
doivent être conformes aux articles 4.2.3 et 5.4.

(5) Lors de la définition des méthodes d’essai, il faut prendre en considération deux modes
d’essai:

(i) Mode a : lorsque des composants de géométrie et de nature bien connues, sont prélevés
au hasard en cours de production ou sur stock.

(ii) Mode b : lorsque des composants sont sélectionnés par le fabricant, ou lorsque des
prototypes d’ancrage ou de coupleurs doivent être soumis à des essais.

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3.4.1.2 Propriétés mécaniques

3.4.1.2.1 Armatures ancrées

(1) Les assemblages armature-ancrage et armature-coupleur doivent présenter les caractéristiques


de résistance, d’allongement et de résistance à la fatigue nécessaires et suffisantes pour
répondre aux exigences de base du chapitre 2.

(2) Il peut être admis qu’il en est ainsi lorsque:

(i) Les caractéristiques géométriques et mécaniques des composants de l’ancrage et du


coupleur sont telles que leur rupture prématurée n’est pas à craindre.

(ii) L’allongement à la rupture des assemblages n’est pas excessif.

(iii) Les assemblages armature-ancrage ne sont pas situés dans des zones fortement contraintes
par ailleurs.

Pour les exigences de résistance à la fatigue des ancrages et des coupleurs, se reporter
aux documents d’agrément appropriés.

3.4.1.2.2 Pièces d’ancrage et zones d’ancrage

(1) La résistance des pièces d’ancrage et des zones d’ancrage doit être appropriée au transfert
de la force de précontrainte au béton, et l’apparition de fissures dans les zones d’ancrage
ne doit pas altérer le fonctionnement des ancrages.

(2) Il peut être admis qu’il en est ainsi lorsque:

(i) La résistance des dispositifs d’ancrage est supérieure à la charge caractéristique de


rupture des armatures, dans des conditions de chargement statique ou pour un nombre
limité de charges cycliques.

(ii) Les dispositions constructives du présent code sont respectées.

3.4.2 Conduits et gaines

3.4.2.1 Généralités

(1) Cet article s’applique aux ouvrages de béton précontraint par post-tension dans lesquels
les armatures sont tendues dans des conduits internes.

(2) Dans le cas des armatures adhérentes, où les conduits sont injectés après la mise en
tension, la forme (le profil) du conduit doit permettre le transfert efficace des forces de
précontrainte des armatures au béton.

(3) Les exigences de performance, les méthodes d’essai et les méthodes d’attestation de
conformité doivent être définies par les normes appropriées.

(4) Les exigences relatives à l’utilisation des conduits et des gaines doivent être définies par
les documents techniques d’agrément.

(5) Les gaines doivent être constituées de matériaux adéquats, tel que spécifié par les normes
appropriées (à rédiger).

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4 DIMENSIONNEMENT ET CALCUL DES SECTIONS


En fonction des données concernant les matériaux, décrites au chapitre 4.2, le chapitre 4.3
définit les dispositions à prendre pour que les états-limites ultimes satisfassent aux conditions
fondamentales du chapitre 2. De même, le chapitre 4.4 concerne les états limites de
service. Parallèlement à la conception traitée par ces chapitres, qui concernent principalement
les sollicitations évaluées d’après les procédures du chapitre 2.5, la durabilité sera également
prise en considération. Le chapitre 4.1 décrit les dispositions nécessaires. Pour les exigences
Lire NBN B 15-001 à la place de ENV 206 dans tout ce chapitre. de fabrication et de contrôle du béton, se référer à l’ENV 206.

4.1 Exigences de durabilité

4.1.0 Notations (se reporter également aux § 1.6 et 1.7)

dg Plus grande dimension maximum nominale d’un granulat

∆h Tolérance sur l’enrobage des armatures (différence entre l’enrobage minimum et


l’enrobage nominal)

φ Diamètre d’une armature, d’une barre de précontrainte ou d’un conduit de précontrainte

φn Diamètre équivalent d’un groupement de barres d’armatures.

4.1.1 Généralités

(1) La condition de durabilité d’un ouvrage est remplie de façon satisfaisante si, au cours de la
durée de vie pour laquelle il a été conçu, il reste capable d’assurer ses fonctions de service
de résistance et de stabilité sans défaillance significative ni entretien excessif imprévu.

(2) Afin d’assurer la durabilité globale requise, telle que définie en (1) ci-dessus, l’utilisation
prévue de l’ouvrage doit être définie, de même que les conditions de charge à prendre en
compte. La durée de vie spécifiée de l’ouvrage et le programme d’entretien doivent également
être pris en considération, pour l’évaluation du niveau de protection requis.

(3) La durabilité peut être affectée aussi bien par des actions directes que des effets indirects
inhérents au comportement de l’ouvrage (par exemple les déformations, la fissuration, la
porosité, etc). L’importance éventuelle de ces effets, directs et indirects, doit être considérée.

(4) En ce qui concerne la plupart des constructions, les dispositions générales du présent
Code assurent une pérennité satisfaisante. Cependant la qualité du comportement requise
- ainsi que sa durée - doivent être sciemment prises en compte, dès le début de la conception.
D’autres dispositions peuvent être recommandées dans certaines circonstances, comme
par exemple pour des ouvrages provisoires ou des monuments, ou pour des ouvrages
soumis à des actions extrêmes ou inhabituelles (avec des effets directs ou indirects - voir
(3) ci-dessus).

4.1.2 Actions

4.1.2.1 Généralités

(1) Note : (1) Les actions sont déterminées conformément aux définitions du § 2.2.2 et d’après les valeurs
indiquées par les normes nationales ou internationales appropriées. Dans certains cas, il
Les normes de la série NBN B 03 sont d'application. peut être nécessaire d’envisager des valeurs différentes afin de remplir des conditions de
durabilité particulières.

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4.1.2.2 Conditions d’environnement

(1) L’environnement représente ici l’ensemble des actions chimiques et physiques auxquelles
sont soumis la structure globale ainsi que ses éléments constitutifs et le béton lui-même, et
dont les effets ne sont pas inclus dans les hypothèses de charge considérées lors du calcul
structural.

(2) Pour la conception des constructions courantes, les conditions d’environnement sont classifiées
conformément au tableau 4.1, afin d’établir le degré de protection global requis en accord
avec les dispositions de la norme ENV 206.

(3) De plus, il peut s’avérer nécessaire d’envisager individuellement certaines formes d’action
agressives ou indirectes (voir § 4.1.2.3, 4.1.2.4 et 4.1.2.5).

4.1.2.3 Attaque chimique

(1) Les effets de l’attaque chimique doivent être pris en compte dans le projet.

(2) Les effets de l’attaque chimique doivent être pris en compte sur le béton et sur tout élément
métallique qu’il contient.

(3) L’attaque chimique peut provenir de divers facteurs :

- l’utilisation de l’ouvrage (stockage de liquides, etc) ;

- un environnement agressif (voir tableau 4.1 et ENV 206 § 6.2) ;

- un contact avec des gaz ou des solutions composées de produits chimiques, mais le plus
souvent l’exposition à des solutions acides ou à des solutions de sulfates (voir ENV 206
tableau 3 et ISO 9690) ;

- les chlorures contenus dans le béton (voir § 5.5 de l’ENV 206 pour les valeurs
autorisées)

- les réactions entre matériaux, dans le béton (par exemple la réaction alcali-granulat, voir
§ 5.7 de l’ENV 206 et les Normes Nationales).

(4) Pour la plupart des constructions, les réactions chimiques préjudiciables peuvent être évitées
en spécifiant convenablement les matériaux : voir par exemple les dispositions de l’ENV
206, pour obtenir un béton compact et imperméable avec un dosage convenable (voir le
tableau 3, ENV 206). De plus, un enrobage adéquat est nécessaire pour protéger les
armatures (voir § 4.1.3.3).

4.1.2.4 Attaque physique

(1) Les effets de l’attaque physique doivent être pris en compte lors de la conception.

(2) L’attaque physique peut être due aux éléments suivants :

- l’abrasion (voir ENV 206, § 7.3.1.4) ;

- l’action du gel et du dégel (voir ENV 206, tableau 3) ;

- la pénétration de l’eau (voir ENV 206, tableau 3 et § 7.3.1.5).

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(3) Pour la plupart des constructions, l’attaque physique peut être combattue en spécifiant
convenablement les matériaux utilisés : voir par exemple les dispositions de l’ENV 206 et
en limitant convenablement la fissuration sous les effets des combinaisons de charge du
projet (voir 4.4.2).

4.1.2.5 Effets indirects induits

(1) La déformation globale de la structure, de ses éléments constitutifs ou des éléments non
porteurs (par exemple du fait des charges imposées, de la température, du fluage, du
retrait, de la micro-fissuration, etc) peut provoquer des effets indirects induits, qui doivent
être pris en compte dans le projet.

(2) Pour la plupart des constructions, l’influence des effets indirects est considérée prise en
compte si les exigences générales de ce code sont observées en ce qui concerne la
durabilité, la fissuration, la déformation, les dispositions constructives et pour la résistance,
la stabilité et la robustesse de la structure dans son ensemble.

De plus, on pourra être amené à considérer :

- la minimisation de la déformation et de la fissuration dues à des effets différés (par


exemple le mouvement au jeune âge, le fluage, le retrait, etc) voir § 3.1 ;

- la minimisation des déformations imposées (par exemple en prévoyant des appareils


d’appui ou des joints, tout en s’assurant que ceux-ci ne facilitent pas la pénétration d’agents
agressifs) ;

- la prise en compte effective, dans le projet, des effets significatifs des déformations
Lire "empêchées" au lieu de imposées imposées éventuelles.

4.1.3 Projet

4.1.3.1 Généralités

(1) Dès le début du projet, les effets et l’importance éventuelle des actions définies au § 4.1.2
doivent être étudiés en corrélation avec les conditions de durabilité du § 4.1.1.

(2) Pour la plupart des constructions, il convient de se référer aux critères de conception du §
4.1.3.2. et aux prescriptions du § 4.1.3.3 concernant l’enrobage des armatures, ainsi qu’aux
caractères généraux des matériaux et de l’exécution indiqués § 4.1.4 et 4.1.5.

(3) Parmi les autres facteurs à prendre en compte lors de la conception et du choix des
dispositions constructives, pour atteindre le degré de performance requis, il convient également
d’inclure :

- l’adoption d’une forme de structure minimisant l’absorption d’eau ou l’exposition à l’humidité;

- la dimension, la forme et les détails de conception des éléments ou des structures


exposés doivent pouvoir assurer un drainage convenable et éviter des coulures ou des
retenues d’eau. Il convient également de prendre soin de minimiser les fissures pouvant
recueillir ou canaliser l’eau. En cas de fissures traversant une section entière et susceptibles
d’acheminer de l’eau contenant des chlorures, des mesures de protection complémentaires
peuvent être nécessaires (revêtement des armatures ou du béton, etc) ;

- l’attention doit être portée, lors de la conception et du choix des dispositions constructives,
aux différents aspects des effets indirects (voir § 4.1.2.5) ;

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- pour la plupart des composants des constructions, la résistance à la corrosion des armatures
est assurée par un enrobage approprié de béton de bonne qualité et de faible perméabilité
(voir § 4.1.3.3 et ENV 206). Face à des conditions d’exposition plus sévères (voir tableau
4.1), il peut être nécessaire d’envisager des barrières de protection, soit à la surface du
béton, soit sur les armatures.

4.1.3.2 Critères de conception

(1) Afin d’obtenir un béton durable, les prescriptions des chapitres 3 à 7 doivent être respectées,
ainsi que celles de la norme ENV 206 en tenant compte des conditions locales, des matériaux
et des usages.

(2) La protection contre la corrosion des armatures du béton armé sera assurée si le projet est
conforme aux prescriptions des articles suivants :

4.4.1 Contraintes
4.4.2 Fissurations
4.4.3 Déformations
4.1 (et ENV 206) Conditions générales de durabilité
4.1.3.3 Enrobage
Chapitre 5 Dispositions constructives.

(3) En ce qui concerne le béton précontraint, en plus des prescriptions des § (1) et (2) ci-
dessus, l’acier de précontrainte doit être protégé contre toute action agressive.

(4) Pour les expositions des classes 1 à 4, les sections précontraintes doivent être vérifiées
vis- à- vis de la fissuration conformément aux § 4.4.2.1 (7) et 4.4.2.2 (5) à (8).

4.1.3.3 Enrobage

(1) L’enrobage est la distance entre la surface de l’armature (y compris épingles et étriers) et
l’arase de béton la plus proche.

(2) Un enrobage minimal doit être prévu afin d’assurer :

- la bonne transmission des forces d’adhérence (voir chapitre 5) ;

- l’absence d’épaufrures ;

(2) Lire "(voir Partie 1-2)" à la place de "(Voir section X)" - une résistance au feu convenable (voir section X) ;

- la protection de l’acier contre la corrosion (voir § (3) ci-dessous et ENV 206).

(3) Lire "suffisamment haut milieu alcalin (pH ≥ 9)" (3) La protection des armatures contre la corrosion dépend de la présence constante d’un
environnement alcalin, procuré par une épaisseur appropriée de béton de bonne qualité,
convenablement curé. L’épaisseur d’enrobage requise dépend à la fois des conditions
d’exposition et de la qualité du béton.

(4) L’enrobage minimum requis pour satisfaire aux critères du § (3) ci-dessus doit d’abord être
déterminé. Il sera augmenté d’une valeur (∆h) correspondant aux tolérances, en fonction du
type et de la dimension de l’élément de structure considéré, du type de construction, des
conditions d’exécution et du contrôle de qualité, et des dispositions constructives. Le résultat
ainsi obtenu est l’enrobage nominal requis qui devra être spécifié sur les plans.

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(5) Ajouter : (5) Pour assurer la transmission correcte des forces d’adhérence, et une compacité convenable,
l’enrobage de la barre ou du câble considéré ne doit jamais être inférieur aux valeurs ci-
Par φ , on entend le diamètre de la barre ou le diamètre extérieur de la gaine. après

- φ ou φn

- ou (φ + 5 mm) ou (φ n + 5 mm) si dg > 32 mm

avec

φ : diamètre de la barre ou de la gaine (post-tension)

φn : diamètre équivalent pour un groupement

dg : valeur maximale de la plus grande dimension nominale d’un granulat.

Il convient également de se référer à l’ENV 206, § 5.4.

(6) L’enrobage minimal de toutes les armatures, y compris les épingles et les étriers, ne doit
pas être inférieur aux valeurs indiquées dans le tableau 4.2, en fonction de la classe
d’exposition telle que définie par le tableau 4.1.

(7) En cas d’existence d’une armature de peau (voir 5.4.2.4), l’enrobage doit être conforme au
§ (6) ci-dessus, à moins que des mesures de protection particulières soient adoptées (par
exemple revêtements).

(8) La valeur ( ∆h) correspondant aux tolérances est généralement comprise entre
0 m m < ∆ h < 5 mm pour des éléments préfabriqués, si le contrôle de production peut
garantir ces valeurs d’une manière véritable par le contrôle de qualité. Cette valeur est
comprise entre 5 mm < ∆ h < 10 mm pour un béton armé coulé en place. Des règles
complémentaires concernant la mise en oeuvre et l’exécution (y compris les tolérances)
sont données dans le chapitre 6.

(9) Pour un béton coulé contre des surfaces irrégulières, il convient généralement de majorer
les enrobages minimaux indiqués dans le tableau 4.2 pour tenir compte des tolérances. Par
exemple, pour du béton directement contre terre, l’enrobage minimum doit être supérieur à
75 mm ; pour du béton coulé sur un sol ayant reçu une préparation (compris hérisson),
l’enrobage minimum doit être supérieur à 40 mm . Les parements à relief, tels que finitions
nervurées ou gravillons lavés, demandent également un enrobage plus important.

(10) Les enrobages minimaux requis donnés par le tableau 4.2, modifiés pour tenir compte des
tolérances, peuvent être insuffisants pour la protection au feu. Les exigences particulières
vis- à-vis de la résistance au feu sont données par d’autres textes.

(11) Pour le béton précontraint par pré-tension, l’enrobage minimal ne devrait pas être inférieur
à 2 φ , φ étant le diamètre d’une armature. Dans le cas de fils nervurés, l’enrobage minimum
ne doit pas être inférieur à 3 φ.

(12) Pour le béton précontraint par post-tension, l’enrobage minimal est défini par rapport à la
gaine. L’enrobage ne doit pas être inférieur au diamètre de la gaine. Pour des gaines
rectangulaires, l’enrobage ne doit pas être inférieur à la plus petite dimension de la section
transversale de la gaine, ni à la moitié de sa plus grande dimension.

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Remplacer le tableau 4.1 par le tableau ci dessous correspondant au tableau 2 de la NBN B 15-001.

Tableau 2 : Classes d'exposition en fonction des conditions d'environnement Tableau 4.1 : Classes d'exposition en fonction de l'environnement

Classe d'exposition Exemples de conditions d'environnement


Classe d'exposition Exemples de conditions d'environnement
1 - Intérieur d'immeubles d'habitations ou de bureaux (1). 1
Environnement sec - Béton sans risque de corrosion ni d’attaque. - intérieur des bâtiments d'habitation courants ou bureaux (1)
Environnement sec

a - Intérieur de bâtiments où l'humidité est élevée (p.ex. les laveries).


- intérieur des bâtiments humides (ex : blanchisseries)
sans gel - Parties extérieures.
a - atmosphères extérieures
- Parties en contact avec un sol non agressif et/ou de l'eau.
sans gel - terrains non agressifs et/ou saturés d'eau
2 2
Environnement - Parties extérieures exposées au gel Environnement
humide b - Parties en contact avec un sol non agressif et/ou de l'eau, et humide - atmosphère extérieure avec risque de gel
avec gel exposées au gel b - terrains non agressifs et/ou dans l'eau et exposés au gel
- Parties intérieures soumises à une humidité élevée et exposées avec gel - composants intérieurs soumis à une humidité élevée et exposés
au gel. au gel

3
- Tabliers et piles de pont non protégés.
Environnement humide avec forte
- Eléments ou équipement de ponts ou voiries (éléments de rive,
exposition à l’eau + gel + agents de 3
trottoirs, barrière de sécurité…).
déverglaçage Environnement humide avec gel - composants intérieurs et extérieurs exposés au gel
3S et emploi de sels anti-verglas et aux sels anti-verglas
- Ouvrages d’art routiers en général.
Environnement humide avec
- Tabliers de ponts protégés par une chape d’étanchéité.
exposition modérée à l’eau + gel +
- Dalles de parkings couverts ou non.
agents de déverglaçage
- Eléments complètement ou partiellement immergés dans de l'eau - composants totalement ou partiellement immergés dans l'eau
a a
de mer ou éclaboussés par celle-ci. de mer, ou dans une zone d'embruns
sans gel 4 sans gel
- Eléments exposés à un air saturé en sel (zone côtière). - composants en atmosphère saturée de sel (zone côtière)
4 Environnement marin
Environnement marin
- Eléments complètement ou partiellement immergés dans de l'eau - composants totalement ou partiellement immergés dans l'eau
b b
de mer ou éclaboussés par celle-ci et exposés au gel de mer ou dans une zone d'embruns et exposés au gel
avec gel avec gel
- Eléments exposés à un air saturé en sel et au gel. - composants en atmosphère saturée de sel et exposés au gel

Les classes suivantes peuvent se rencontrer seules ou être combinées avec les classes ci-dessus : Les classes suivantes se rencontrent seules ou combinées avec les classes ci-dessus :

- Environnement de faible agressivité chimique (gaz, liquides ou - environnement chimique légèrement agressif (gaz, liquide ou
a
solides). solide)
faible a
- Atmosphère industrielle aggressive. - atmosphère industrielle agressive
5
5
Environnement présentant b
- Environnement d’agressivité chimique modérée (gaz, liquides ou Environnement chimique - environnement chimique moyennement agressif (gaz, liquide ou
une agressivité chimique modérée b
solides). agressif (2) solide)
(2)
c
- Environnement à forte agressivité chimique (gaz, liquides ou - environnement chimique fortement agressif (gaz, liquide ou solide)
forte c
solides).
(1) Cette classe d'exposition n'est valable que si, durant la construction, la structure ou certains de ses éléments (1) Cette classe d'exposition n'est applicable que si, pendant la construction, la structure ou certains de ses
ne sont pas exposés à des conditions plus sévères pendant une période prolongée. composants ne sont pas soumis à des conditions plus sévères pendant une longue durée.

(2) Les environnements présentant une agressivité chimique sont classifiés dans l’ISO/DP 9690. (2) Les environnements chimiquement agressifs sont classifiés par la norme ISO/DP 969.
On peut utiliser les équivalences suivantes : Les équivalences suivantes peuvent être admises :
classe d'exposition 5 a : classement ISO : A1G, A1L, A1S Classe d'exposition 5 a : classement ISO A1G, A1L, A1S
5 b : classement ISO : A2G, A2L, A2S Classe d'exposition 5 b : classement ISO A2G, A2L, A2S
5 c : classement ISO : A3G, A3G, A3S Classe d'exposition 5 c : classement ISO A3G, A3G, A3S

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Lire 5 c(4) à la place de 5 c(3).

Tableau 4.2 : Enrobages minimaux requis pour un béton de classe courante (1)
Tableau 4.2 : En-tête 3 à remplacer par 3 et 3S
Degrés d'exposition, conformément au
tableau 4.1

1 2a 2b 3 4a 4b 5a 5b 5c(3)

(2) armatures
enrobage passives 15 20 25 40 40 40 25 30 40

minimal acier de
(mm) précontrainte 25 30 35 50 50 50 35 40 50

Notes :

(1) Afin de satisfaire aux dispositions du § 4.1.3.3 (3), ces valeurs minimales d’enrobage
doivent être associées aux propriétés particulières du béton, déterminées à partir du tableau
3 (ENV 206).

(2) Pour les dalles, l’enrobage peut être réduit de 5 mm pour les classes d’exposition 2 à 5.

(3) A remplacer par : (3) Une réduction de 5 mm peut également être effectuée pour du béton de classe de
résistance C40/50 et au-delà soumis aux classes d’exposition 2a à 5b, et pour le béton
Une réduction de 5 mm peut être effectuée pour du béton soumis aux classes d'exposition précontraint sous classes d’exposition 1 à 5b. Cependant, l’enrobage minimal ne devrait
2a à 5 b quand du béton de classe de résistance C 40/50 ou supérieur est employé. jamais être inférieur à celui correspondant à la classe d’exposition n°1 du tableau 4.2.
L'enrobage minimal ne peut jamais être inférieur à celui correspondant à la classe d'exposition
1 du tableau 4.2. (4) La classe d’exposition 5c implique la mise en oeuvre d’une barrière de protection, pour
éviter tout contact direct avec le milieu agressif.

4.1.4 Matériaux

(1) Les matériaux doivent être conformes aux normes internationales ou nationales appropriées.
Le choix des matériaux doit être effectué compte tenu des conditions d’environnement,
ainsi que de toutes les actions agressives. Il convient d’étudier en corrélation avec d’autres
facteurs tels que la conception structurale et les dispositions constructives, les conditions
de mise oeuvre et de construction, et les programmes d’entretien prévus - afin d’obtenir le
degré de performance exigé pour l’ouvrage durant toute sa période d’utilisation.

(2) Le béton doit généralement être conforme aux exigences de l’ENV 206. Ces exigences
concernent les constituants, la composition du mélange et les procédés de malaxage, ainsi
que le transport, la mise en oeuvre, le compactage et le traitement de cure du béton de
l’ouvrage.

(3) Les armatures doivent être conformes aux spécifications du § 3.2.

(4) Les aciers de précontrainte doivent être conformes aux spécifications du § 3.3.

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(5) En ce qui concerne les dispositifs d’ancrage, les prescriptions du § 3.4 doivent être respectées.
Les ancrages ou dispositifs de scellement incomplètement noyés et soumis aux classes
d’exposition 2 à 5 doivent éventuellement être protégés contre la corrosion par des dispositions
complémentaires.

(6) D’autres matériaux peuvent être utilisés, pourvu que leurs effets sur les spécifications du
projet soient entièrement pris en compte et qu’il existe des références satisfaisantes concernant
leur aptitude et leur qualité.

4.1.5 Construction

(1) La qualité d’exécution sur le chantier doit pouvoir garantir le niveau de durabilité requis
pour l’ouvrage. La conjonction des matériaux choisis et des procédés utilisés pour la fabrication,
la mise en oeuvre, et le traitement du béton doit assurer une résistance satisfaisante à un
milieu agressif, pour le béton et pour l’acier.

(2) Durant la construction, des mesures appropriées seront prises (supervision et contrôle de
qualité) pour assurer l’obtention des propriétés requises pour les matériaux, ainsi que le
degré de qualité d’exécution exigé.

(3) Les exigences de qualité d’exécution sont données par le chapitre 6, et par la norme ENV
206.

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4.2 Données du projet

4.2.1 Béton

4.2.1.0 Notations (se reporter aux § 1.6. et 1.7)

Ec, nom Soit, valeur moyenne de Ecm (tableau 3.2), soit valeur de calcul
correspondante Ecd (équation {4.1}),

Fc Force de la zone comprimée dans une section critique, à l’état-limite ultime,

Fs Force dans l’armature tendue d’une section critique à l’état-limite ultime,

k Coefficient utilisé pour la détermination de l’allure du diagramme


contrainte-déformation du béton (k =1,1 Ec,nom x εc1/ f c ),

α Facteur de réduction de la résistance à la compression du béton,

εc1 Déformation du béton comprimé sous contrainte maximale fc ,

εcu Déformation ultime du béton comprimé,

η Rapport utilisé pour la description physique du diagramme contrainte-


déformation du béton (équation 4.2 et figure 4.1).

4.2.1.1 Généralités

(1) Les données de ce chapitre concernant les propriétés des matériaux sont des valeurs
représentatives, correspondant à la classe de résistance du béton utilisé, soit des
schématisations adaptées aux besoins du calcul.

Sauf indication contraire, les propriétés concernant la résistance seront représentées par
leurs valeurs caractéristiques (voir § 1.2.2).

(2) Les données de calcul du béton sont déduites de ses propriétés, mesurées ou connues.
Ces propriétés sont déterminées au moyen d’essais normalisés.

(3) Le calcul est effectué à partir d’une classe de résistance spécifiée du béton (voir § 3.1.2.4)

(4) L’extrapolation des schématisations et hypothèses de calcul du présent Code à un béton de


classe de résistance inférieure à C 12/15 ou supérieure à C 50/60 devrait faire l’objet d’une
étude particulière.

(5) En l’absence de données plus précises, ou lorsqu’une grande précision n’est pas requise,
les règles données dans les paragraphes suivants peuvent être utilisées en tant
qu’approximations générales.

(6) Les données de calcul concernant le béton non armé, le béton léger, le béton à haute
résistance, et le béton soumis à l’étuvage sont fournies séparément dans les annexes et
chapitres spécifiques du présent règlement. Pour ces bétons, on doit étudier la possibilité
d’appliquer les schématisations indiquées dans ce chapitre.

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4.2.1.2 Propriétés physiques

a) Masse volumique

La masse volumique d’un béton de classe courante peut être considérée égale aux valeurs
suivantes :

ρ = 2400 kg/m3 pour un béton non armé ;


ρ = 2 5 0 0 k g / m3 pour un béton armé ou précontraint avec des pourcentages normaux
d’armature.

b ) Coefficient de Poisson

Se reporter au paragraphe 3.1.2.5.3.

c) Coefficient de dilatation thermique

Se reporter au paragraphe 3.1.2.5.4.

4.2.1.3 Propriétés mécaniques

4.2.1.3.1 Résistance

(1) Les valeurs caractéristiques pour des bétons de classe de résistance déterminée sont
données par le tableau 3.1 (voir § 3.1.2.4).

(2) Pour chaque classe de résistance du béton, trois valeurs de résistance à la traction du
béton doivent être distinguées (voir § 3.1.2.3 (4)). La valeur appropriée sera appliquée, en
fonction du problème considéré.

4.2.1.3.2 Module d’élasticité

(1) Se reporter au paragraphe 3.1.2.5.2.

4.2.1.3.3 Diagrammes contraintes-déformations

(1) Le diagramme contraintes-déformations du béton, obtenu expérimentalement (voir § 3.1.2.5.1),


peut être remplacé par un diagramme schématisé.

(2) Une distinction est faite entre les diagrammes utilisés pour l’analyse structurale (§ (3) à (8)
ci-dessous) et ceux utilisés pour la vérification des sections transversales (§ (9) à (12) ci-
dessous).

a) Diagramme pour l’analyse structurale

(3) Dans le cas d’analyses non linéaires ou plastiques (voir Annexe 2) ou pour le calcul des
effets du second ordre (voir Annexe 3), les diagrammes contraintes-déformations correspondant
à des charges de courte durée d’application pourront être utilisés (voir figure 4.1). Ils sont
caractérisés par le module d’élasticité Ec, nom, la résistance à la compression du béton fc , et
la déformation εc1 sous contrainte maximale fc . (Contraintes et déformations sont comptées
négatives, dans le cas d’une compression).

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Figure 4.1 : Diagramme schématique contraintes-déformations pour analyse structurale


[voir 4.2.1.3.3 (5)-(7)]

(4) Pour les valeurs respectives du module d’élasticité Ec,nom, e t d e l a r é s i s t a n c e à l a


compression fc , on peut appliquer :

- soit les valeurs moyennes de Ecm (voir 3.1.2.5.2) et de fcm (voir équation {4.3} ci-dessous)

- soit les valeurs de calcul :


f
Ecd = Ecm / γc et fcd = ck {4.1}
γc
en fonction des clauses respectives des articles 2.5.3 et 4.3.5.

Lire : "... désignent respectivement la valeur moyenne du module d'élasticité et la résistance Dans l’équation {4.1}, Ecm et fck désignent respectivement les valeurs moyennes du module
caractéristique" d’élasticité et de la résistance caractéristique. γc est le coefficient de sécurité partiel du béton
(voir § 2.3.3.2 et A.3.1).

(5) La relation (σ c , εc) donnée par la figure 4.1 pour une charge de courte durée peut être
exprimée par l’équation suivante :
σc kη- η2
= {4.2}
fc 1 + ( k - 2) η

dans laquelle

η = εc / εc1 ( εc et εc1 sont toutes deux négatives)

εc1 = -0,0022 (déformation sous contrainte de compression maximale fc )

k = (1,1 Ec,nom). εc1 / fc (fc désigne en fait - fc )

E c,nom désigne soit la valeur moyenne Ecm du module longitudinal de déformation


(tableau 3.2), soit la valeur de calcul correspondante Ecd (voir paragraphe (4) ci-dessus).

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L’équation {4.2} est applicable pour 0 > εc > εcu

εcu désignant la déformation ultime du béton dans la fibre la plus comprimée.

(6) Pour une zone comprimée de forme rectangulaire, les valeurs moyennes de εcu s o n t
données par le tableau 4.3, en fonction de la classe de résistance du béton.

Tableau 4.3 : Valeurs nominales de εcu (sections rectangulaires)

Classe de
résistance 15/20 16/20 20/25 25/30 30/37 35/45 40/50 45/55 50/60

fcm (N/mm2) 20 24 28 33 38 43 48 53 58

εcu 10-3 - 3,6 - 3,5 - 3,4 - 3,3 - 3,2 - 3,1 - 3,0 - 2,9 - 2,8

Les valeurs du tableau 4.3 vérifient l’expression :

f cm = fck + 8 (N/mm2) {4.3}

(7) Pour simplifier, on peut adopter une valeur constante σc = - fc dans la zone εc1 > εc > εcu
(voir figure 4.1).

(8) D’autres diagrammes contraintes-déformations schématisés peuvent être utilisés (bilinéaires


par exemple), à condition qu’ils soient réellement équivalents à celui décrit aux § (3) et (4).

b) Calcul des sections transversales : diagramme de contraintes

(9) Ajouter : (9) La schématisation la mieux adaptée au calcul des sections transversales est le diagramme
parabole-rectangle, représenté par la figure 4.2.
La contrainte et la déformation en compression sont négatives.
Dans ce diagramme, εcu est pris égal à 3,5 ‰ .

(10) D’autre diagrammes contraintes-déformations schématisés peuvent être utilisés, à condition


qu’ils soient équivalents au diagramme parabole-rectangle, compte-tenu de la forme de la
zone comprimée dans la section transversale (par exemple, le diagramme bilinéaire de la
figure 4.3).

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Figure 4.2 : Diagramme parabole-rectangle des contraintes-déformations d’un béton comprimé

Figure 4.3 : Diagramme bilinéaire des contraintes-déformations du béton

(11) La résistance de calcul du béton est donnée par l’équation suivante :

f ck
f cd = {4.4}
γc
Le diagramme de calcul est obtenu à partir du diagramme schématisé choisi par une
affinité des ordonnées dans le rapport α / γc , avec :

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γc : coefficient de sécurité partiel du béton (voir § 2.3.3.2)

α : coefficient utilisé pour tenir compte des effets à long terme sur la résistance à la
compression et des effets défavorables dûs à la manière dont la charge est appliquée.

Le facteur de réduction complémentaire α correspondant à une compression soutenue peut


généralement être pris égal à 0,85 .

(12) On peut admettre un diagramme de contrainte rectangulaire (voir figure 4.4). Le coefficient
α indiqué par le diagramme schématisé reste applicable, toutefois, dans le cas où la zone
comprimée diminue en largeur du côté de la fibre la plus comprimée, sa valeur doit être
réduite à 0,80 .

Figure 4.4 : Diagramme rectangulaire

Ajouter après la figure 4.4 :

4.2.1.3.4 Courbe intrinsèque

Les états de contrainte représentés par des cercles de Mohr intérieurs ou tangents à la courbe
intrinsèque (voir fig. 4.B.1) répondent aux relations suivantes :

σ I ≤ f ct

f ct
σ I ≤ 2 ( f ct - σ II )
fc
σ I et σII étant respectivement les contraintes principales maximales et minimales, supposées positives
s'il s'agit d'une traction.

Lorsque le cercle est tangent, il correspond à un état limite de rupture.

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4.2.1.4 Déformations différées


Fig. 4 B 1 - Courbe intriséque - A traction pure
B cisaillement pur
C compression pure
(1) Les indications du tableau 3.3 sont des valeurs moyennes, applicables suivant les conditions
de température définies § 3.1.2.5.5 (3), et qui peuvent être admises pour le retrait final et
pour le coefficient final de fluage lorsque les contraintes de compression n’excèdent pas
σ c = 0,45 fck .

(2) Pour des calculs détaillés concernant les pertes de précontrainte, les indications générales
des chapitres 3.1, § 2.5.4 et 2.5.5 peuvent s’appliquer le cas échéant, en respectant les
procédures décrites § 4.2.3.5.5.

4.2.2 Béton Armé

4.2.2.0 Notations

Pour les notations utilisées dans ce chapitre se reporter aux § 1.6 et 1.7.

4.2.2.1 Acier pour béton armé : généralités

(1) Les données de ce chapitre relatives aux propriétés des matériaux sont soit des valeurs
représentatives correspondant à la classe d’acier appropriée prescrite par les normes
applicables, soit des valeurs théoriques adaptées aux besoins de calcul.

(2) En régle générale, les propriétés spécifiées sont celles indiquées § 3.2.1 (5) et décrites
dans la norme EN 10080 ou d’autres normes appropriées.

(3) Sauf indication contraire, le calcul est effectué à partir d’une classe d’acier spécifiée,
représentée par sa limite élastique caractéristique (fyk ).

(4) Tous les types d’acier pour béton armé spécifiés chapitre 3.2, répondant aux exigences
technologiques mécaniques et physiques de la norme EN 10080 ou de tout autre norme
appropriée, peuvent généralement être utilisées pour le calcul conformément aux § 4.2.2.2
à 4.2.2.4, à moins qu’une plus grande précision ne soit requise.

4.2.2.2 Propriétés physiques de l’acier pour béton armé

(1) Les valeurs du paragraphe 3.2.3 peuvent être prises comme bases de calcul. On peut les
supposer applicables pour des températures comprises entre -20 ° C et 200 ° C.

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4.2.2.3 Propriétés mécaniques de l’acier pour béton armé

4.2.2.3.1 Résistance

(1) Pour tous les types d’acier sont définies les valeurs de εuk , fyk , (ft / fy)k et ftk.

(2) Pour ces propriétés, et pour les types et classes d’acier définis, les valeurs pourront être
celles données par la norme EN 10080. Pour les autres types d’acier, ces propriétés
doivent être déterminées expérimentalement.

(3) Sauf indication contraire, on peut supposer que la limite élastique et la résistance ultime
sont les mêmes en traction et en compression, pour les besoins du calcul.

(4) Les calculs sont fondés sur les dimensions nominales et l’aire de la section transversale
nominale de l’acier pour béton armé.

4.2.2.3.2 Diagramme contraintes-déformations

(1) Les conditions générales de ductilité sont conformes à celles du § 3.2.4.2, et suivent les
prescriptions des normes applicables.

(2) Pour une analyse globale, on peut généralement utiliser le diagramme bilinéaire schématisé
par la figure 4.5. Ce diagramme est applicable pour des températures comprises entre -20
°C et 200 °C.

Figure 4.5 : Diagramme de calcul contraintes-déformations pour les armatures de béton armé

(3) Ajouter : (3) La figure 4.5 peut être modifiée, par exemple avec une branche supérieure moins ascendante
ou horizontale, à des fins de vérifications locales ou des calculs de section.
Cette branche a son origine à f yk (resp. f yk / γs)
(4) Les valeurs de calcul se déduisent du diagramme schématisé caractéristique, en divisant
par γs , coefficient partiel de l’acier pour béton armé (voir § 2.3.3).

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(5) A remplacer par : (5) Pour le calcul des sections, l’une des deux hypothèses suivantes peut être utilisée :

Les sections sont dimensionnées sur base d'une branche horizontale supérieure dans le - La branche supérieure de la courbe de la figure 4.5 est horizontale, c’est-à-dire que la
diagramme de calcul de la figure 4.5 ce qui limite la contrainte à fyk/γ s. contrainte dans l’armature est limitée à fyk /γ s , sans limite pour la déformation de l’acier,
Dans le cas d'acier sans palier (acier écroui) seulement on peut utiliser une branche bien que dans certains cas il soit plus commode d’admettre une limite.
supérieure inclinée suivant la figure 4.5.
Il est possible de limiter dans le calcul, la déformation de l'acier à une valeur inférieure à - La branche supérieure est inclinée avec une déformation de l’acier limitée à 0,01 .
εuk. Lorsque cette possibilité est utilisée, la limite est prise égale à 0,01.
4.2.2.3.3 Fatigue
La partie 1E n'est pas disponible et n'est plus dans le programme du CEN. La fatigue est traitée
dans l'ENV 1992-2 - Ponts. (1) Pour les prescriptions concernant la fatigue de l’acier pour béton armé, voir la partie 1E.

4.2.2.4 Propriétés technologiques de l’acier pour béton armé

4.2.2.4.1 Adhérence et ancrage

(1) Les propriétés de l’adhérence et de l’ancrage seront liées à la géométrie de la surface


propre des barres et/ou à la résistance des soudures du treillis soudé.

(2) Les conditions d’adhérence doivent être conformes au § 5.2.2.

(3) Les conditions d’ancrage doivent être conformes aux § 5.2.3 à 5.2.5.

4.2.2.4.2 Soudabilité (voir § 3.2.5.2)

(1) L’acier pour béton armé conforme à la norme EN 10080 est supposé soudable.

4.2.3 Béton Précontraint

4.2.3.0 Notations (se reporter également aux articles 1.6, 1.7 et § 2.5.4.0).

F px Force résistante ultime due aux armatures de précontrainte dans une zone
d’ancrage fissurée (équation {4.14})

k Déviation angulaire accidentelle (par unité de longueur) du tracé des


armatures de précontrainte.

lba Longueur d’ancrage au-delà de laquelle la force ultime de l’armature Fpu


dans les pièces précontraintes par pré-tension est intégralement transmise
au béton.

lbp Longueur de transmission, au-delà de laquelle la force de précontrainte


d’une armature de pré-tension est intégralement transmise au béton.

lbpd Valeur de calcul de la longueur de transmission.

lbpo Longueur d’une zone neutralisée aux extrémités de pièces pré-tendues, en


cas de détension brutale.

lp.eff Longueur de régularisation le long de laquelle les contraintes du béton se


diffusent progressivement jusqu’à une répartition linéaire dans la section
(transfert effectif).

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n1 Nombre total de fils ou de torons dans une armature.

n2 Nombre de fils ou de torons transmettant la force radiale de tous les fils ou


torons du câble au déviateur (figure 4.7).

z cp Distance entre le centre de gravité de la section de béton et les armatures


de précontrainte.

α E s /E cm

θ Somme des déviations angulaires sur une distance x (indépendamment de


la direction ou du signe).

βb Coefficient liant la longueur de transmission des armatures de précontrainte


à la résistance du béton.

εs (t,to) Déformation estimée due au retrait.

σ o,max Contrainte maximale appliquée à une armature.

σ pmo Contrainte dans l’armature immédiatement après mise en tension ou transfert.

σ pgo Contrainte initiale dans les armatures sous l’effet de la précontrainte et des
actions permanentes.

σ cg Contrainte du béton au droit des armatures, sous l’effet du poids propre et


de toutes les autres actions permanentes.

σ cpo Contrainte initiale du béton au droit des armatures, sous l’effet de la


précontrainte.

∆σ p,c+s+r Variation de contrainte dans les armatures due au fluage, au retrait, à la


relaxation à l’abscisse x et au temps t.

∆σ pr Variation de contrainte dans les armatures dans une section x, due à la


relaxation.

4.2.3.1 Acier de précontrainte : généralités

(1) Les données de ce chapitre relatives aux propriétés des matériaux sont soit des valeurs
représentatives, correspondant à la classe d’acier appropriée prescrite par les normes
applicables, soit des valeurs théoriques adaptées aux besoins de calcul.

(2) En règle générale, les propriétés spécifiées sont celles indiquées § 3.3.1 (5) et décrites
dans la norme EN 10138, ou par d’autres normes appropriées.

(3) Sauf indication contraire, le calcul sera effectué à partir d’une classe spécifiée, définie par
sa limite élastique à 0,1 % (fp0,1k).

(4) Tous les types d’acier de précontrainte spécifiés chapitre 3.3, répondant aux exigences
technologiques, mécaniques et physiques de la norme EN 10138 ou de toute autre norme
appropriée, peuvent généralement être prévus au projet conformément aux données détaillées
ci-dessous, à moins qu’une plus grande précision ne soit requise.

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4.2.3.2 Propriétés physiques de l’acier de précontrainte

(1) Les valeurs du paragraphe 3.3.3 peuvent être utilisées comme bases de calcul. On peut les
supposer applicables pour des températures comprises entre -20 ° C et 200 ° C.

4.2.3.3 Propriétés mécaniques de l’acier de précontrainte

4.2.3.3.1 Résistance

(1) Les valeurs de fp0.1 k, εuk et f pk sont définies pour tous les types d’acier de
précontrainte.

(2) Pour des types et des classes d’acier donnés, on pourra se référer à l’EN 10138.

Pour les autres types d’acier, les propriétés doivent être confirmées par des documents
d’agrément technique.

(3) Les calculs du projet peuvent être effectués à partir de la dimension nominale ou de l’aire
de la section transversale nominale de l’acier de précontrainte.

4.2.3.3.2 Module d’élasticité

(1) Les valeurs données § 3.3.4.4 sont applicables.

4.2.3.3.3 Diagramme contraintes-déformations

(1) Les exigences générales de ductilité sont conformes au § 3.3.4.3, et aux prescriptions des
normes appropriées.

2) La figure 4.6 représente un diagramme bilinéaire schématisé. Le diagramme est applicable


pour des températures comprises entre -20 ° C et 200 ° C.

Figure 4.6 Diagramme de calcul contraintes-déformations pour l’acier de précontrainte

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(3) La figure 4.6 peut généralement être utilisée pour l’analyse globale, les vérifications locales
et la vérification de la résistance des sections.

(4) Ajouter : (4) La figure 4.6 peut être modifiée, par exemple par une branche supérieure moins ascendante
ou horizontale, pour des vérifications locales ou le calcul des sections.
Cette branche a son origine à 0,9 f pk (ou 0,9 fpk/γs).
(5) Les valeurs de calcul de la contrainte dans l’acier se déduisent des ordonnées du diagramme
schématisé caractéristique en les divisant par γs , facteur partiel pour l’acier de précontrainte
(voir § 2.3.3).

(6) Remplacer par : (6) Pour le calcul des sections, l’une des hypothèses suivantes peut être utilisée :

Les sections sont dimensionnées sur base d'une branche supérieure inclinée dans le - une branche supérieure horizontale sur la courbe de calcul de la figure 4.6, c’est-à-dire
diagramme de calcul de la figure 4.6 allant de 0,9 fpk/γs à fpk/γs. une contrainte de l’armature de précontrainte limitée à 0,9 fpk / γs , sans limite pour la
Pour simplifier, on peut utiliser une branche supérieure horizontale d'ordonnée 0,9 fpk/γs. déformation de l’acier, bien que dans certains cas il soit plus commode d’admettre l’existence
Dans le cas d'acier à palier d'élasticité on utilise uniquement une branche supérieure horizontale d’une telle limite.
d'ordonnée fp,01/γs.
Il est possible de limiter, dans le calcul, la déformation de l'acier à une valeur inférieure à - une branche supérieure inclinée, avec une déformation de l’acier limitée à 0,01 .
εuk. Lorsque cette possibilité est utilisée, la limite de l'augmentation de la déformation ∆εp
est prise égale à 0,01 [voir aussi 4.3.1.2 (3)].

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4.2.3.3.4 Ductilité

(1) Pour les besoins de l’analyse structurale, en l’absence d’indications contraires, les armatures
de post-tension sont réputées à haute ductilité; les armatures de pré-tension sont réputées
de ductilité normale.

Remplacer (1) par : 4.2.3.3.5 Fatigue

Il doit être prouvé que l'acier possède une résistance à la fatigue suffisante. Celle-ci est (1) Pour les prescriptions concernant la fatigue de l’acier de précontrainte, voir la partie 1E.
définie par les normes pour les fils, les torons et les barres.
4.2.3.3.6 Contraintes multi-axiales

(1) Sauf indications contraires dans les documents d’agrément techniques, les armatures
constituées d’acier de précontrainte conforme aux prescriptions du § 3.3.4.6 sont supposées
présenter la résistance à la traction nominale si le rayon de courbure de la selle de déviation
du câble satisfait aux exigences du tableau 4.4.

Lire "§ 4.2.3.5.5. (8)" à la place de "§ 4.2.3.5 (8)" (2) Les valeurs du tableau 4.4 sont indépendantes des coefficients de frottement du
§ 4.2.3.5 (8).

Tableau 4.4 : Critères de conditions multi-axiales dans les câbles

Type de câble
Rapport = Rayon de courbure minimal
Diamètre nominal
Fil ou toron unique, dévié après
mise en tension 15

Fil ou toron unique, tendu dans une


gaine lisse 20

Fil ou toron unique, tendu dans une


gaine nervurée 40

Câble multifilaire ou multitorons Valeurs précédentes, multipliées


par n1 /n2

avec :

n1 = Nombre total de fils ou torons dans le câble

n2 = Nombre de fils ou de torons transférant la force radiale de tous les fils ou torons du
câble dans le déviateur. (voir figure 4.7 ci-après).

4.2.3.3.7 Assemblages pour l’ancrage ou le couplage des câbles

(1) Les dispositifs d’ancrage, et les coupleurs des armatures de précontrainte répondant aux
exigences de comportement du § 3.4.1.2 sont supposés présenter la résistance caractéristique
totale du câble.

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Figure 4.7 : Exemple de valeur n1/n2 indiquée par le tableau 4.4 (dans ce cas,n1/n2 = 7/3)

4.2.3.4 Propriétés technologiques de l’acier de précontrainte

4.2.3.4.1 Relaxation

(1) Les certificats accompagnant les expéditions doivent préciser la classe de l’acier de
précontrainte ainsi que les données concernant sa relaxation (voir chapitre 3.3.5, et les
normes appropriées).

(2) Ajouter : (2) Pour les calculs du projet, les valeurs que l’on peut prendre en compte pour les pertes à
1000 h sont celles précisées par le certificat, ou celles indiquées par la figure 4.8, pour les
L'expression (h/1000)0,18 indique l'évolution de la relaxation entre 1000 h et 500 000 h. trois classes d’acier considérées. Les valeurs des pertes par relaxation à long terme peuvent
être prises égales à trois fois les pertes par relaxation à 1000 h.

(3) Le tableau 4.5 indique la façon dont les pertes par relaxation augmentent entre 0 et 1000 h.
(3) Ajouter :
Tableau 4.5 : Relation entre les pertes par relaxation et le temps jusqu’à 1 000 h.
L'évolution de la relaxation entre 0 et 1000 h est aussi indiquée par l'expression
(h/1000) 0,245.
Temps en heures 1 5 20 100 200 500 1000

Lire "85" à la place de "80" Perte par relaxa-


tion en pourcen- 15 25 35 55 65 80 100
tages de perte
à 1 000 h

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(3) Ajouter :

Si des fils et torons à haute relaxation (classe 1) sont employés, les valeurs sont celles du
certificat et non celles données à la figure 4.8.

Figure 4.8 : Pertes par relaxation à 1 000 h., à 20°C.

(4) Pour des températures de l’ouvrage supérieures à 20 °C, la relaxation est plus importante
que celle donnée par la figure 4.8. Ce phénomène peut affecter les ouvrages dans les
climats chauds, les centrales électriques etc. Si nécessaire, on pourra demander au fabricant
d’ajouter au certificat toute information complémentaire à ce sujet (voir § 3.3.2 (2)).

(5) Pour une température de l’ouvrage dépassant 60 °C, les pertes par relaxation à court terme
peuvent être 2 ou 3 fois plus importantes que celles à 20°C. Cependant, on peut considérer
en général que le traitement de cure par la chaleur, sur une période courte, n’a pas
d’incidence sur les résultats de la relaxation à long terme (voir § 4.2.3.5.5).

4.2.3.4.2 Susceptibilité à la corrosion sous tension

(1) Les indications du § 3.3.5.3 sont applicables.


Ajouter :
4.2.3.4.3 Comportement lié à la température
(2) La résistance à la traction diminue lorsque la température augmente. Cette diminution
est faible jusqu'à 200 °C mais elle devient rapidement importante au-delà de cette (1) Voir la partie 1-2 relative à la résistance au feu.
température. A 400 °C, la résistance à la traction n'atteint plus que 50 % environ de
celle à la température de 20 °C. La limite d'élasticité conventionnelle est nettement plus
affectée par l'augmentation de la température. A 200 °C, elle n'atteint plus que 80 % de
la valeur à 20 °C. A 400 °C, sa valeur tombe à 30 % de celle à 20 °C. Ces propriétés ont
une importance particulière pour le comportement des structures à l'incendie.

(3) Pour tous les aciers de précontrainte, la relaxation aux températures élevées est beaucoup
plus importante qu'à la température ambiante : à 50 °C, elle est environ le double.

Lorsque les aciers de précontrainte peuvent se trouver exposés à des températures pouvant
dépasser notablement 20 °C, ceux qui appartiennent à la classe de relaxation 2 sont mieux
appropriés que ceux qui appartiennent à la classe de relaxation 1.

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4.2.3.5 Calcul des éléments en béton précontraint

4.2.3.5.1 Généralités

(1) Ajouter : (1) Cet article concerne les ouvrages dans lesquels la précontrainte est réalisée par des armatures
internes entièrement adhérentes.
Pour les armatures de précontraintes non adhérentes, internes ou externes, voir
ENV 1992-1-5 et la norme belge correspondante *. (2) Les effets de la précontrainte à considérer comprennent :

- les conditions minimales applicables aux différentes classes de béton (§ 4.2.3.5.2)


- les conditions minimales relatives aux unités de précontrainte (§ 4.2.3.5.3)
- la détermination de la force de précontrainte appropriée (§ 2.5.4)
- la force de précontrainte initiale (§ 4.2.3.5.4)
- la perte de précontrainte (§ 4.2.3.5.5)
- le transfert des forces de précontrainte et la conception des zones d’ancrage pour les
pièces précontraintes par pré-tension (§ 4.2.3.5.6).
- les zones d’ancrage dans les pièces précontraintes par post-tension (§ 4.2.3.5.7).

(3) Il convient d’appliquer les dispositions du chapitre 2.5.4 à tous les calculs relatifs aux effets
de la précontrainte, dans le cadre de l’analyse globale aussi bien que dans celui de l’analyse
locale, et pour le calcul des sections aux états-limites ultime et de service.

4.2.3.5.2 Classe de résistance minimale pour le béton précontraint

(1) La classe minimale pour les élément précontraints, par post-tension est C25/30 et
C30/37 pour les éléments précontraints par pré-tension.

4.2.3.5.3 Nombre minimal d’unités de précontrainte dans les éléments des structures individuels

(1) Les éléments individuels de béton précontraint doivent comporter, dans la zone de traction
pré-comprimée, une quantité minimale d’unités de précontrainte afin de pouvoir garantir de
façon satisfaisante qu’en cas de défaillance d’un certain nombre de barres, de fils ou de
câbles, l’élément en question ne subira pas la même défaillance.

(2) Le (1) ci-dessus s’applique aux éléments de structure précontraint, qui ne présentent pas
de capacité de résistance supplémentaire par redistribution des sollicitations, par distribution
transversale des charges ou pour toute autre raison (par exemple, présence d’armatures de
béton armé).

(3) Remplacer par : (3) L’exigence du (1) ci-dessus peut être considérée satisfaite si la quantité minimale de barres,
de fils ou de câbles indiquée par le tableau 4.6 est prévue. Dans le tableau 4.6, les
L’exigence du (1) ci-dessus peut être considérée satisfaite si la quantité minimale de barres, diamètres de toutes les barres, fils ou câbles sont supposés identiques.
de fils ou de câbles est minimum 3. On suppose qu'il s'agit d'éléments prétendus identiques
entre eux. (4) Cette exigence peut également être considérée satisfaite si l’élément en question contient
au moins un toron constitué de sept fils ou plus (diamètre du fil > 4,0 mm).

(5) Remplacer par : (5) Si le nombre effectif de barres, de fils ou de câbles de l’élément individuel est inférieur aux
quantités du tableau 4.6, il convient de démontrer que des mesures effectuées ont été
Si le nombre effectif de barres, de fils ou de câbles de l’élément individuel est inférieur à 3, prises pour prévenir la défaillance de l’élément.
il convient de démontrer que des mesures effectuées ont été prises pour prévenir la défaillance
de l’élément.

*) La norme belge doit encore paraître.

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Le tableau 4.6 n'est pas d'application. Tableau 4.6 : Quantité minimale de barres, fils et câbles dans la zone de traction
pré-comprimée des éléments individuels

Type de l'unité Quantité minimale

Barres individuelles et fils 3

Barres et fils, constituant un toron


ou un câble 7

Câbles exceptés les torons


(voir § (4) ci-dessus) 3

4.2.3.5.4 Force de précontrainte initiale

(1) La force de précontrainte initiale doit être déterminée suivant les dispositions de l’article
2.5.4, détaillant les différents facteurs qui affectent les pertes de précontrainte.

(2) La force maximale Po appliquée à une armature (c’est-à-dire la force au vérin, immédiatement
après mise en tension, x = o, voir § 2.5.4.2) ne doit pas dépasser la valeur
Ap σο,max , avec :

Ap : Aire de la section transversale du câble, et

σ o,max : Contrainte maximale appliquée au câble :

σ o,max est égale à la plus petite des deux valeurs

0,80 fpk , 0,90 f p 0,1k . {4.5}

(3) La force de précontrainte (Pm,o = A p . σpmo ) appliquée au béton immédiatement après mise
en tension (précontrainte par post-tension) ou après transfert (précontrainte par pré-tension)
ne doit pas être supérieure à la plus faible des forces définies comme suit :

0,75 fpk .Ap et 0,85 fp 0,1k..Ap {4.6}

σ pmo étant la contrainte dans le câble immédiatement après mise en tension ou


transfert.

(4) Pour des éléments précontraints par pré-tension, Pm,o défini dans (3) ci-dessus, s’obtient à
partir de l’équation ci-après :

Pm,o = P o - ∆Pc - ∆Pir - ∆ Pµ (x) {4.7}

avec

∆ P c, et ∆ Pµ (x) définis § 2.5.4.2, et ∆ P ir étant la perte par relaxation à court terme.

(5) Pour des éléments précontraints, par post-tension, Pm,o est obtenu à partir de l’équation
{4.8} ci-après :

Pm,o = P o - ∆ Psl - ∆ Pc - ∆ Pµ (x) {4.8}

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(6) Des méthodes d’évaluation de ∆ Psl, ∆ P c, ∆ P ir .et ∆ P µ (x) sont indiquées § 4.2.3.5.5.

(7) La résistance minimale du béton requise au moment de la mise en tension ou du transfert


de contrainte doit être précisée par les spécifications, en fonction du procédé de précontrainte
utilisé. En l’absence de tels documents, il convient de respecter les exigences de fiabilité et
de performance.

(8) Les valeurs limites indiquées dans (2) et (3) ci-dessus sont généralement applicables ;
elles peuvent cependant être modifiées, en fonction d’un certain nombre de facteurs, tels
que :

- la possibilité ou non de remplacer une armature endommagée,


- les conséquences d’une rupture de câble, en particulier si elle met en péril des vies
humaines,
- les niveaux de contrainte du béton sous l’effet de la précontrainte,
- la classe d’acier et le type d’armature utilisé,
- l’adhérence ultérieure (ou non) des câbles,
- le délai d’injection des gaines,
- la possibilité d’obtenir dans le câble la force de précontrainte requise par un surcroît de
tension lorsque les frottements sont plus importants que prévu. Dans ce cas exceptionnel,
on peut augmenter la force initiale maximale jusqu’à la valeur :

Ajouter : 0,95 fp0,1k.Ap

(9) La double condition {4.5} en (2) peut être remplacée par :

σ o, max ≤ 0,80 f pk pour les torons de 3 et 7 fils;


0,78 f pk pour les fils φ 4 à 8 mm;
0,75 f pk pour les fils φ 10 et 12 mm;
0,70 f pk pour les barres.

(10) La double condition (4.6) en (3) peut être remplacée par :

σ p,m,o ≤ 0,75 f pk pour les torons de 3 et 7 fils;


0,73 f pk pour les fils φ 4 à 8 mm;
0,70 f pk pour les fils φ 10 et 12 mm;
0,65 f pk pour les barres.
4.2.3.5.5 Pertes de précontrainte

(1) Les pertes de précontrainte doivent être calculées suivant les principes du § 2.5.4.2.

(2) Il est nécessaire d’évaluer la précontrainte effective à plusieurs stades et d’évaluer les
pertes de précontrainte correspondantes sous l’effet des divers facteurs indiqués § 2.5.4.2.
Autant que possible, les calculs seront fondés sur l’expérience ou sur des données
expérimentales concernant les matériaux et les méthodes de précontrainte utilisées. Pour
une gamme d’ouvrages très étendue, et en l’absence de telles données, on peut appliquer
les recommandations des paragraphes (5) à (11), pour évaluer d’une manière approchée la
perte totale de précontrainte.

(3) Il est recommandé de vérifier les valeurs réelles des pertes de précontrainte au moment de
la mise en tension, en mesurant la force de précontrainte transmise d’une extrémité de
l’armature à l’autre.

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(4) Il convient de calculer les pertes instantanées suivant les indications des paragraphes (5) à
(8) ci-après et, les pertes différées suivant les indications des paragraphes (9) et (10) ci-
après.

(5) Il convient d’évaluer la perte de précontrainte par recul d’ancrage ( ∆P sl) en fonction de
l’expérience et des documents d’agrément technique concernant le procédé de précontrainte
utilisé.

(6) Le calcul de la perte instantanée de précontrainte dans les armatures due à la déformation
élastique du béton ( ∆Pc ) peut s’effectuer à partir des valeurs du module d’élasticité du
béton indiquées en 3.1.2.5.2, et des valeurs du module de l’acier de précontrainte données
au § 3.3.4.4.

Pour la précontrainte par pré-tension, il convient de calculer la perte de précontrainte à


partir du rapport des modules, en prenant en compte la contrainte dans le béton adjacent.

Pour la précontrainte par post-tension, une perte progressive se produit lorsque les câbles
ne sont pas mis en tension simultanément. Quand une plus grande précision n’est pas
exigée, il convient de calculer celle-ci sur la base de la moitié du produit du rapport des
modules par la contrainte dans le béton adjacent, en prenant pour cette dernière une valeur
moyenne sur la longueur totale des armatures.

(7) La perte par relaxation à court terme (∆Pir) , qui apparait en pré-tension après la mise en
tension des câbles et avant le transfert de contrainte au béton, doit être évaluée en fonction
des données du § 4.2.3.4.1.

(8) (8) Les pertes de précontrainte par frottement dans les armatures de précontrainte par post-
tension [∆Pµ (x)] peuvent être évaluées par l’expression :
θ et kx sont exprimés en radians.
∆ Pµ (x) = P o [1 - e - µ (θ + k.x) ] {4.9}

avec :

µ : coefficient de frottement entre les armatures et leurs gaines,

θ : somme des déviations angulaires sur la distance x (indépendamment de leur


direction et de leur signe),

k déviation angulaire parasite (par unité de longueur) affectant le tracé des câbles.

µ dépend des caractéristiques géométriques des armatures et de la gaine, de la présence


ou non de rouille, de l’allongement de l’armature et de son tracé. En l’absence de
données plus précises, pour des armatures remplissant environ 50 % de la gaine, on
peut prendre les valeurs suivantes de µ dans l’équation {4.9}.

Fil tréfilé à froid 0,17


Toron 0,19
Barre nervurée 0,65
Barre ronde lisse 0,33.

La valeur de k devrait être indiquée par les documents d’agrément technique ; elle est
généralement comprise entre 0,005 et 0,01 par mètre. Cette valeur dépend de la qualité de
l’exécution, de la distance entre supports du câble, du type de conduit ou gaine utilisé, et
des conditions de la vibration lors de la mise en oeuvre du béton.

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Les valeurs recommandées ci-dessus pour µ et k sont des valeurs moyennes. Les valeurs
Remplacer {4.10} par : réelles utilisées pour le calcul peuvent être modifiées, en fonction de l’efficacité du contrôle,
de la qualification de la main d’oeuvre, de précautions spéciales éventuelles, etc, pourvu
que les valeurs retenues puissent être justifiées.

(9) Les pertes différées sont calculées comme suit :


ε s (t , to) E s + ∆ σp r + α φ ( t ,to) ( σc g + σ c po) ε s (t , to) E s + ∆ σp r + α φ ( t ,to) ( σc g + σ c po)
∆ σp, c + s + r = ∆ σp, c + s + r = {4.10}
Ap Ac A Ac 2
1 +α . (1 +
2
.z c p) ( 1 + 0,8φ (t , to)) 1 +α . p (1 + .z c p/ lp) ( 1 + 0,8φ (t , to))
Ac lc Ac lc
avec :

(9) Ajouter : ∆σ p,c+s+r : Variation de contrainte dans les armatures, due au fluage, au retrait et à
la relaxation, à l’abscisse x et au temps t.
Dans les cas courants, et avec les contraintes usuelles dans le béton et l'acier de précontrainte,
on peut adopter l'une des valeurs forfaitaires suivantes pour les pertes différées εs (t,t o) : Valeur estimée de la déformation due au retrait, déduite des valeurs du
∆σp, c + s + r : tableau 3.4 indiquant les retraits finaux (voir également l’article 2.5.5 et l’annexe
1).
Eléments dans un climat intérieur : 0,20 σ pgo
Eléments dans un climat extérieur : 0,15 σ pgo α : E s / Ecm

Es : Module d’élasticité de l’acier de précontrainte, suivant le paragraphe 3.3.4.4.

E cm : Module d’élasticité du béton (tableau 3.2)

∆σ pr : Variation de contrainte dans les câbles due à la relaxation, dans la section x.


Cette valeur peut s’obtenir à partir du rapport de la contrainte initiale à la contrainte
de traction caractéristique au moyen de la figure 4.8 ; les valeurs ( σ p / fpk ) sont
calculées comme suit :
(9) Modifier :
σp = σ pgo - 0,3 ∆ σ p,c+s+r {4.11}
Pour simplifier le calcul et dans le sens de la sécurité, σp peut être pris égal à σ pgo aussi
dans les cas des constructions courantes. σ pgo étant la contrainte initiale dans les câbles, due à la précontrainte et aux actions
permanentes.

Pour simplifier, et dans le sens de la sécurité, le second terme de l’équation {4.11}


peut être négligé. Pour des constructions courantes,σp peut être considéré égal à
0,85 σ pgo.

φ (t, to ) : Coefficient de fluage, défini à l’article 2.5.5, (voir également l’annexe 1).

σ cg : Contrainte dans le béton adjacent aux armatures, due au poids propre et aux
autres actions permanentes.

σ cpo : Contrainte initiale dans le béton adjacent aux armatures, due à la précontrainte.

Ap : Aire de toutes les armatures de précontrainte au niveau considéré.

Ac : Aire de la section de béton.

Ic : Moment d’inertie de l’aire de la section de béton.

z cp : Distance entre le centre de gravité de la section de béton et les câbles.

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Pour utiliser l’équation {4.10}, il est nécessaire d’attacher une valeur initiale à la perte
totale, afin de pouvoir évaluer le terme ∆σpr (ce terme dépend du niveau de précontrainte
final). La résolution de l’équation {4.10} nécessite donc un calcul par itérations.

(10) Il convient d’ajouter la perte de précontrainte calculée d’après les § (5) et (8) ci-dessus,
pour évaluer la précontrainte finale (P m∞ ). Il est important de garder à l’esprit que ces
méthodes sont approchées, et peuvent être adaptées suivant les matériaux, les conditions
de mise en tension ou les caractéristiques du projet.

(11) Les méthodes de calcul utilisées pour tenir compte des effets de la précontrainte devraient
être conformes aux indications de l’article 2.5.4.

4.2.3.5.6 Zones d’ancrage des éléments précontraints par prétension

(1) Il convient de prévoir des armatures passives complémentaires aux endroits où des forces
de traction peuvent apparaître.

(2) On doit distinguer les zones suivantes :

(i) la longueur de transmission lbp , le long de laquelle la force de précontrainte (Po) d’une
armature de précontrainte par pré-tension est entièrement transmise au béton.

(ii) la longueur de régularisation lp.eff , le long de laquelle les contraintes du béton se diffusent
progressivement jusqu’à une répartition linéaire dans la section.

(iii) La longueur d’ancrage lba , le long de laquelle la force ultime de l’ armature (Fpu ) est
entièrement transmise au béton (voir § 2.5.3.7.4).
Ces zones ne sont pas indépendantes.

a) définitions de lp,eff b) valeur de lbp

Figure 4.9 (a) et (b) : Transfert de précontrainte dans les éléments précontraints par prétension

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(3) La longueur de transmission lbp varie suivant la dimension et le type de l’armature, son état
(3) Remplacer le second alinea par : de surface, la résistance du béton et sa compacité. Il convient d’adopter des valeurs en
fonction des données expérimentales ou de l’expérience, suivant le type d’armature utilisé.
Pour les torons de section inférieure ou égale à 100 mm2 , dont les caractéristiques de Pour les besoins de calcul, [figure 4.9 (b)], la longueur de transmission se définit comme un
surface satisfont aux normes appropriées et mis en tension suivant les valeurs du 4.2.3.5.4, multiple du diamètre nominal (φ) du toron ou du fil :
les valeurs de βb données au tableau 4.7.B peuvent être appliquées. La résistance du
béton est celle atteinte lors du transfert. lbp= βb φ

Pour les torons dont l’aire de la section transversale est < 1 0 0 m m2 , et pour les fils à
Tableau 4.7.B : Valeurs de βb pour la détermination de la longueur de transmission des torons de empreintes dont le diamètre est < 8 mm, torons et fils étant conformes aux caractéristiques
précontrainte en fonction de la résistance f cm du béton lors du transfert de surface spécifiées par les normes appropriées et mis en tension suivant les valeurs
indiquées § 4.2.3.5.4, on pourra prendre les valeurs de βb données par le tableau 4.7. La
Résistance du béton f cm 25 30 35 40 45 50 résistance du béton est celle atteinte lors du transfert. Lorsque l’utilisation de fils nervurés
lors du transfert (N/ mm2 ) est envisagée, avec un diamètre < 12 mm, les valeurs de βb suivent celles des données
expérimentales ; les valeurs du tableau 4.7 peuvent être adoptées à titre indicatif.
βb 75 70 65 60 55 50
Tableau 4.7 : Coefficient ß b à appliquer pour la détermination de la longueur de transmission des
Pour les torons à 7 fils de φ 12,5 mm, on peut employer les deux formules suivantes, dans torons et des fils (lisses ou non lisses) de précontrainte, en fonction de la résistance du béton lors
lesquelles fcm est la résistance du béton au moment du transfert : du transfert

σo,max σo,max Résistance réelle du béton lors 25 30 35 40 45 50


l bp = 1,4 .φ et l bp = 8 .φ
f cm f cm . du transfert (N/mm2)

Pour les fils lisses et si la résistance du béton au moment du transfert est supérieure ou Torons et fils 75 70 65 60 55 50
égale à 30 N/mm2, les valeurs suivantes peuvent être prise en considération :
βb
lbp = 125 φ dans le cas d'un transfert lent;
lbp = 160 φ dans le cas d'un transfert rapide. Fils nervurés 55 50 45 40 35 30

Lors de l'utilisation de fils nervurés ou à empreintes d'un diamètre inférieur ou égal à 12


mm, les valeurs de βb doivent être basées sur des résultats d'essais. (4) La valeur de calcul lbpd est prise égale à 0,8 lbp ou 1,2 lbp, la valeur à retenir étant la plus
défavorable pour l’effet considéré.

(5) Ajouter : (5) La longueur de transmission, la longueur d’ancrage et la longueur de diffusion sont prises
en compte à l’origine de l’adhérence effective. L’origine de l’adhérence effective doit tenir
lbpo = 5 φ pour les torons; compte des éléments suivants :
lbpo = 10 φ pour les fils.
- armatures volontairement dépourvues d’adhérence à leur extrémité,
- une zone neutralisée lbpo en cas de relâchement brutal.

(6) Ajouter : (6) Pour des sections transversales rectangulaires et des armatures droites situées à proximité
de la fibre inférieure de la section , la longueur de diffusion peut s’exprimer comme suit :
l p, eff ≥ h
2
l p , eff = lbpd + d 2 {4.13}

(7) Remplacer f ctd par fctk0,05 (7) L’ancrage des armatures de pré-tension dans des éléments sollicités en flexion à l’état-
limite ultime varie suivant l’état de la zone d’ancrage, fissurée ou non. La partie de la
poutre où sont ancrées les armatures [figure 4.9 (a)] peut être considérée comme non
fissurée si la contrainte de traction du béton à l’ELU (contraintes principales, et contraintes
de flexion) n’excède pas fctd , la force de précontrainte étant prise en compte avec la valeur
Pd (cf. 2.5.4).

(8) Si la contrainte de traction n’excède pas fctk0,05 , on peut considérer que les conditions
d’ancrage sont remplies, sans autres vérifications.

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(9) Lire fctk0,05 à la place fct0,05 (9) Si la contrainte de traction dépasse fct0,05, il convient de démontrer que l’enveloppe de la
force de traction agissante, suivant la figure 5.11, n’excède pas la force de traction résistante
de l’ensemble des armatures actives et passives de la zone d’ancrage. La force résistante
ultime Fpx des armatures de précontrainte [voir figure 4.9 (c)] peut être déterminée comme
suit :
A p f p0,1 k
(9) Remplacer f p0,1 k door 0,9 fpk F px = x P m, o ≤ {4.14}
l bpd γ s

P m,o : défini en 2.5.4.2 (1)

lbpd : défini en (4) ci-dessus

Remplacer f p0,1 k door 0,9 fpk

Figure 4.9 (c) : Application de l’équation {4.14}

4.2.3.5.7 Zones d’ancrage des éléments précontraints par post-tension

(1) A compléter par : (1) La conception des zones d’ancrage doit être conforme aux prescriptions de cet article et à celles
des articles 2.5.4, 4.2.3, 5.4.6 et 5.4.8.
... et la norme belge correspondante.
(2) Lorsque les effets de la précontrainte sont assimilés à une force concentrée s’exerçant sur
la zone d’ancrage, on doit prendre en compte la résistance caractéristique de l’armature.

(3) Il convient de calculer la contrainte d’appui, derrière les plaques d’ancrage, suivant les
indications de l’article 5.4.8.

(4) Il convient d’évaluer les forces de traction dues à des efforts concentrés, à partir d’un
modèle de bielles et tirants, ou à l’aide d’un autre mode de représentation approprié (voir §
2.5.3.6.3 et § 2.5.3.7.4). Les armatures passives ainsi déduites sont alors disposées suivant
les indications de l’article 5.4.6, en supposant qu’elles travaillent à leur résistance de
calcul.

(5) On peut supposer que l’angle de diffusion de la force de précontrainte, qui prend effet à
La norme belge doit encore paraître.
l’extrémité du dispositif d’ancrage, est égal à 2 β, β étant supposé égal à Arctg 2/3.

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Figure 4.10 : Diffusion de la précontrainte

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4.3 Etats-limites ultimes

4.3.1 Etats-limites ultimes pour les sollicitations d’effort normal et de flexion

4.3.1.0 Notations (se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

A s1 : Aire de la section des armatures tendues efficaces dans une section.

A s2 : Aire de la section des armatures dans la zone comprimée à l’état-limite ultime.

εs1 : Déformation des armatures tendues, utilisée pour l’analyse de la section.

εs2 : Déformation des armatures comprimées, utilisée pour l’analyse de la section.

εpm : Déformation de l’acier correspondant à Pm,t (voir 2.5.4.0)

∆ε p : Variation de déformation de l’acier correspondant à ∆P c (voir 2.5.4.0)

4.3.1.1 Généralités

(1) Ajouter : (1) Le présent chapitre est applicable aux poutres et dalles en béton armé ou précontraint avec
armatures internes adhérentes.
La précontrainte sans adhérence est traitée dans l'ENV 1992-1-5 et la norme belge
correspondante *. (2) Les forces et les moments de calcul appliqués sont déterminés suivant les principes
énoncés au chapitre 2.

(3) Les éléments sont analysés en un nombre de sections transversales suffisant pour garantir
le respect des exigences du code, pour toutes les sections transversales de l’élément.

(4) La section transversale sera choisie, et les armatures seront calculées de sorte que sa
résistance de calcul, déterminée à partir des hypothèses du présent chapitre, ne soit jamais
inférieure à la résistance requise pour supporter toutes les combinaisons des valeurs de
calcul des sollicitations, déterminées suivant les dispositions du chapitre 2.

(5) Il convient d’évaluer la largeur effective des poutres en T ou en L en fonction des indications
du § 2.5.2.2.1. Lorsque la table de ces poutres est tendue (comme par exemple une poutre
en T sur support intermédiaire), il convient de disposer les armatures de traction, nécessaires
pour assurer la capacité de flexion de calcul, suivant les indications du § 5.4.2.1.2.

(6) La contribution des armatures de précontrainte à la résistance de calcul est évaluée en


prenant en compte les facteurs de sécurité partiels du § 2.3.3.1, tableau 2.2, relatif aux
effets agissant et résistant de la précontrainte.

(7) Si la direction de la contrainte principale dévie sensiblement de celle des armatures principales,
cet état doit être pris en compte (voir annexe 2).

(8) Pour les dalles, les déviations entre la direction de la contrainte principale et celle des
armatures principales peuvent être négligées si elles sont inférieures à 15°. Dans le cas de
déviations plus importantes, il convient de transformer les moments en moments équivalents
s’exerçant dans les directions des armatures principales.

*) La norme belge doit encore paraître.

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Supprimer ".... des poutres soumises ...." 4.3.1.2 Résistance de calcul des poutres soumises à la flexion simple ou composée

(1) Le calcul de la résistance ultime d’une section transversale est conduit à partir des hypothèses
suivantes :

(i) : les sections droites restent planes.

(ii) : les armatures adhérentes, tendues ou comprimées, subissent les mêmes


déformations que le béton adjacent.

(iii) : la résistance à la traction du béton est négligée.

(iv) : les contraintes du béton comprimé se déduisent du diagramme de calcul


contraintes-déformations (figure 4.2 ou figure 4.3).

(v) : les contraintes des armatures de béton armé ou des armatures de précontrainte
se déduisent des diagrammes de calcul des figures respectives 4.5 ou 4.6.

(vi) : la pré-déformation initiale des armatures de précontrainte est prise en compte


lors de l’évaluation des contraintes des armatures à l’état-limite ultime (voir § 2.5.4.4.3).
(vii) et (viii) à remplacer par :
(vii) : pour les sections soumises à une compression longitudinale centrée, la déformation
Un état de déformation correspond à l'état-limite ultime quand, pour au moins un des deux de compression du béton est limitée à 2.10-3 (voir figure 4.2).
matériaux (acier ou béton) la déformation limite atteint :
- pour l'acier : εs = εuk (viii) : pour les sections partiellement comprimées, la valeur limite de la déformation de
- pour le béton : compression est prise égale à 3,5.10-3. Dans les situations intermédiaires, le
- pour les sections soumises à une compression longitudinale uniforme sur toute la diagramme des déformations est obtenu en supposant que la déformation atteint
hauteur ε c = - 0,002 2.10 -3 à un niveau situé à une distance de la fibre la plus comprimée égale aux
- pour les sections qui ne sont pas soumises à des contraintes de 3/7 de la hauteur de la section.
compression sur toute leur hauteur εc = - 0,0035
- pour les situations intermédiaires, on considère une déformation du béton de - 0,002 à
une distance de 3/7 de la hauteur totale de la section à la fibre la plus comprimée
choisie pour définir le diagramme de déformation.
(2) L’adoption des hypothèses de (1) ci-dessus conduit à la famille des diagrammes des
(2) A remplacer par : sur base des considérations de (1), une série de diagrammes possibles déformations possibles représentée figure 4.11.
de déformations peut être obtenue comme donnée à la figure 4.11.B
(3) Ajouter : (3) Dans certains cas, lorsque l’interaction de la résistance locale et de la déformation ne peut
être négligée, il peut s’avérer utile de considérer une valeur limite pour la déformation des
La valeur limite de la déformation des armatures de béton armé est normalement prise armatures de béton armé ou précontraint soumises à la traction (voir § 4.2.2.3.2 et
égale à 10 ‰. L'augmentation ∆εp de la déformation d'une armature de précontrainte au- § 4.2.3.3.3).
dessus de la déformation εpm est également normalement limitée à 10 ‰. La déformation
εpm correspond à la valeur de calcul de la force de précontrainte au moment considéré, (4) L’approche détaillée au § 4.2.1.3.3 (12) peut être suivie, au lieu de l’approche décrite en
Pmt . (1) ci-dessus.

(5) Lire "Partie 1-5" à la place de "Partie 1 D". (5) Pour des éléments précontraints, avec des armatures non-adhérentes, il est généralement
nécessaire de prendre en compte la déformation de l’ensemble de l’élément (voir partie
1D). Cependant, ceci n’est généralement pas nécessaire pour les constructions qui ne
comportent des armatures non-adhérentes que durant la phase de construction.

(6) Dans l’analyse d’une section devant résister à un moment fléchissant, et à un faible effort
normal, l’effet de la compression peut être négligé s’il n’excède pas le produit de l’aire de
la section par 0,08 fck .

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Remplacer la figure 4.11 par la fig. 4.11 B : (7) Si des modifications dans la position des armatures, telles que celles imposées par un
recouvrement, peuvent amener une réduction localisée de la hauteur utile, c’est la hauteur
la plus défavorable qui sera retenue pour l’analyse de la section.

Ajouter : a) section transversale b) distribution des déformations


à l’état-limite ultime
(8) A partir de la figure 4.11, on définit dans la section considérée, la valeur de ε correspondante
à l'armature de précontrainte, et par la figure 4.6, la contrainte de calcul correspondante. Figure 4.11 : Diagrammes des déformations à l’état-limite ultime
Seuls les effets isostatiques de la précontrainte déterminés par la position physique de
l'armature de précontrainte dans la section sont pris en considération. Les effets hyperstatiques
de la précontrainte (M et N) sont toujours pris en considération comme élément des actions 4.3.1.3 Rupture fragile et hyper-résistance
agissantes, et comme telles, affectées des coefficients γ définis au tableau 2.2 (voir
également 2.5.4.4). (1) La rupture fragile de la section dès l’apparition de la première fissuration doit être évitée.

(2) Les résistances à la flexion supérieures à celles calculées à partir des hypothèses du
présent code ne doivent pas être prises en considération pour les éléments comportant des
faibles pourcentages d’armatures à haute adhérence, même lorsque des essais prouvent
que de telles résistances sont justifiées.

(3) Les pourcentages minimaux d’acier indiqués par l’article 4.4.2 et par le chapitre 5 sont
suffisants dans la plupart des cas pour éviter la rupture fragile.

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Ajouter : 4.3.2 Sollicitations d’effort tranchant

A sw Aire de la section de l'armature d'effort tranchant 4.3.2.0 Notations (se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

A sf Aire des armatures dans la section transversale de la membrure d’une poutre

A sl Aire des armatures de traction efficaces dans une section

Fc Effort normal de compression de béton

∆F d Variation de l’effort normal s’exerçant sur la section d’une membrure sur la


distance av (voir 4.3.2.5 (3))

Fs Effort de traction des armatures longitudinales

V ccd Composante de la force de compression d’une membrure, suivant Vod , dans


une poutre de hauteur variable

V cd Capacité de résistance au cisaillement de la zone comprimée

V od Effort tranchant de calcul dans la section considérée, compte non tenu de


l’effet Résal

V pd Composante verticale de la force des armatures de précontrainte inclinées

V Rd1 Effort tranchant résistant de calcul dans une section, pour des éléments
sans armatures d’effort tranchant

V Rd2 Effort tranchant de calcul maximal pouvant être supporté sans provoquer la
défaillance de l’âme

V Rd2,red Valeur réduite de VRd2, du fait de l’effort normal

V Rd3 Effort tranchant résistant de calcul dans une section, pour des éléments
avec armatures d’effort tranchant

V td Composante verticale de la force de traction de la zone tendue dans des


éléments de hauteur variable

V wd Contribution des armatures d’effort tranchant

av Distance entre le point de moment nul et le point de moment maximal

b w.nom Epaisseur nominale de l’âme

f ywd Limite élastique de calcul des armatures d’effort tranchant

hf Epaisseur de la membrure

k Constante fonction de la hauteur de la section et des arrêts de barres

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sf Espacement des barres d’armatures transversales dans une membrure de


poutre

α Angle des armatures d’effort tranchant avec l’axe longitudinal de l’élément

ß Coefficient de majoration de l’effort tranchant

θ Inclinaison des bielles de béton par rapport à l’axe longitudinal de


l’élément

ν Facteur d’efficacité

ρl Pourcentage d’armatures correspondant à Asl

σ cp Contrainte moyenne du béton due à l’effort normal

σ cp.eff Contrainte moyenne effective du béton due à l’effort normal

τRd Valeur de calcul de la résistance conventionnelle au cisaillement, pour des


éléments sans armatures d’effort tranchant

Σφ Somme des diamètres des gaines de précontrainte à un niveau donné

4.3.2.1 Généralités

(1) Ce chapitre s’applique aux poutres et aux dalles calculées pour résister à la flexion suivant
l’article 4.3.1. Il s’applique également aux éléments précontraints et aux poteaux soumis à
(2) Commentaire : des efforts tranchants appréciables, et calculés suivant les prescriptions des articles 4.3.1.
et 4.3.5.

Il s'agit de dalles respectant la condition b ≥ 4 d. (2) En régle générale, une quantité minimale d’armatures d’effort tranchant doit être prévue,
même si le calcul démontre que ces armatures d’effort tranchant ne sont pas nécessaires.
Cette quantité minimale d’armatures peut être omise pour des éléments, tels que des dalles
(pleines, nervurées, évidées), ayant une capacité suffisante de distribution transversale des
charges, lorsqu’ils ne sont pas soumis à des efforts de traction appréciables.
Les armatures minimales d’effort tranchant peuvent également être omises dans les éléments
de faible importance qui ne contribuent pas de manière significative à la résistance et à la
stabilité globales de l’ouvrage.

(3) Les règles indiquant les quantités minimales d’armatures d’effort tranchant sont données à
l’article 5.4. Un linteau de portée inférieure à 2 m constitue un exemple d’élément de faible
importance.

(4) Dans les éléments, de hauteur variable, les efforts tranchants de calcul doivent être modifiés
d’un montant correspondant à la valeur des composantes des résultantes de compression
et de traction perpendiculaires à l’axe de ces éléments.

(5) Dans le cas des ouvrages précontraints, le calcul de VSd doit prendre en compte l’effet
des armatures de précontrainte inclinées.

(6) Lors de la détermination des armatures longitudinales nécessaires dans les zones soumises
au cisaillement, l’augmentation éventuelle de la force de traction, au-delà de la valeur
correspondant au moment fléchissant, doit être prise en compte.

(7) Cette augmentation est régie par les règles de “décalage” données à l’article 5.4.2.1.

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4.3.2.2 Principes de vérification à l’effort tranchant

(1) La vérification à l’effort tranchant, exposée dans les articles suivants, est fondée sur les
trois valeurs de calcul suivantes de l’effort tranchant résistant :

- V Rd1 Effort tranchant résistant de calcul de l’élément sans armatures d’effort


tranchant (voir § 4.3.2.3)

- V Rd2 Effort tranchant de calcul maximal pouvant être supporté sans provoquer
l’écrasement des bielles de béton armé (voir § 4.3.2.3, 4.3.2.4.3 et 4.3.2.4.4).

- VRd3 Effort tranchant de calcul pouvant être supporté par un élément avec
armatures d’effort tranchant (voir § 4.3.2.4.3 et 4.3.2.4.4)

(2) Dans toutes les sections pour lesquelles l’effort tranchant de calcul VSd est inférieur à VRd1 ,
il n’y aura pas lieu de prévoir des armatures d’effort tranchant ; mais, à l’exception des cas
définis § 4.3.2.1 (2) et (3), il convient de prévoir des armatures transversales minimales
suivant les indications de l’article 5.4

(3) Dans les sections où VSd est supérieur à VRd1 ; il convient de prévoir des armatures
d’effort tranchant de manière à vérifier la condition ci-après :

VSd < V Rd3

Le pourcentage d’armatures d’effort tranchant ne doit pas être inférieur à la valeur minimale
indiquée § 5.4.2.2.
Dans {4.15} remplacer f cd par νfcd , ν étant donné par l'expression {4.20} :
(4) A défaut d’une analyse plus rigoureuse, l’effort tranchant de calcul ne doit pas excéder
f ck VRd2 , quelle que soit la section ou la nature de l’élément (voir § 4.3.2.3.). Lorsque
ν = 0,7 - ≥ 0,5 (fck en N/mm2 )
200 l’élément est soumis à un effort normal de compression, la valeur VRd2 devra être réduite
suivant les termes de l’équation {4.15} ci-dessous.

V Rd2.red = 1,67 V Rd2 (1 - σcp.eff / f cd) < VRd2 {4.15}


Ajouter à (4) :
avec :
Si, dans la zone comprimée, plusieurs sortes d'acier sont utilisées, la formule {4.16} est à
adapter comme suit : V Rd2.red : Valeur réduite de VRd2

σcp, eff = (NSd - Σ (fyk A s2/γ s ) /A c σ cp.eff : Contrainte moyenne effective du béton due à l’effort normal. σcp.eff se
déduit de l’équation {4.16} ci-dessous :

σcp.eff = (N Sd - f yk As2 / γs ) /Ac {4.16}

avec :

NSd : Effort normal de calcul

A s2 : Aire des armatures situées dans la zone comprimée à l’état-limite ultime

f yk : Limite d’élasticité de l’acier comprimé (f yk / γs doit être limité supérieurement


à 400 N/mm2 )

Ac : Aire totale de la section de béton.

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(5) A remplacer par : (5) A proximité des appuis, lorsque la configuration des charges concentrées et des réactions
d’appui est telle qu’une partie des charges est reprise par l’appui en compression directe
A proximité des appuis, lorsque la configuration des charges concentrées et des réactions (appui direct), on peut majorer la résistance à l’effort tranchant VR d 1 [voir (9) ci-après].
d'appui est telle qu'une partie des charges est reprise par l'appui en compression directe Aucune réduction de ce type ne doit être appliquée lors de la vérification concernant VRd2 .
(appui directe), on peut réduire VSd pour le calcul de l'armature d'effort tranchant (voir 9 ci-
dessous). Pour vérifier VRd2 , cette réduction n'est pas autorisée. (6) La valeur VR d 1 ne peut être prise en compte que si les armatures tendues actives ou
passives sont effectivement ancrées de chaque côté de tout plan de rupture éventuel.
Pour vérifier cette condition, il convient de suivre les règles du chapitre 5.

(7) Dans les cas où VSd > VRd1, deux méthodes de vérification sont proposées :

- la méthode standard (§ 4.3.2.4.3), et


- la méthode des bielles d’inclinaison variable (§ 4.3.2.4.4).

La méthode des bielles d’inclinaison variable permet une plus grande liberté de disposition
des armatures que la méthode standard. Elle conduit fréquemment à des économies
substantielles d’armatures d’effort tranchant, mais peut exiger davantage d’acier de traction
longitudinale.

Il convient d’employer cette méthode lorsqu’un élément est soumis à des sollicitations
combinées d’effort tranchant et de torsion.

(8) Lorsque l’âme contient des gaines injectées, d’un diamètre φ > bw / 8, il convient de calculer
l’effort tranchant résistant VRd2 en fonction d’une épaisseur d’âme nominale exprimée par
l’équation suivante :

bw,nom = bw - 1/2 Σφ

Σφ étant déterminé au niveau le plus défavorable.

(9) devient : (9) Pour les éléments sans armatures d’effort tranchant, et pour les éléments avec armatures
d’effort tranchant justifiés par la méthode standard de calcul à l’effort tranchant (4.3.2.4.3)
Pour les éléments sans armatures d'effort tranchant, et pour les éléments avec armatures et respectant les conditions de la règle (11) ci-dessous, on peut admettre une majoration
d'effort tranchant justifiés par la méthode standard de calcul à l'effort tranchant (4.3.2.4.3) de la résistance à l’effort tranchant pour les charges concentrées situées à une distance x
et en respectant les conditions de la règle (11) ci-dessous, on peut admettre une réduction < 2,5 d du nu de l’appui [voir (5) ci-dessus]. Dans ce seul cas la valeur τRd, intervenant dans
de l'effort tranchant pour les charges concentrées situées à une distance x ≤ 2,5 d du nu de l’expression {4.18} donnant VRd1 , peut être multipliée par un coefficient ß défini par :
l'appui (voir (5) ci-dessus). Cette réduction est obtenue en divisant la valeur de l'effort
tranchant au droit des charges concentrées par un coefficient β avec β = 2,5 d/x avec ß = 2,5 d/x avec 1,0 < ß < 5,0 {4.17}
1,0 ≤ β ≤ 5,0. Cette réduction n'est appliquée qu'à la zone entre l'appui le plus proche et la
charge concentrée considérée en non pas sur la partie de la poutre située au-delà des Lorsque cette majoration est prise en compte, VRd1 et les armatures d’effort tranchant
charges concentrées. doivent être calculés dans toutes les sections critiques sur la longueur 2,5 d à partir du nu
de l’appui, avec ß = 1,0 du côté travée par rapport aux charges concentrées considérées;
la section maximale d’armatures d’effort tranchant ainsi déterminée doit être disposée sur
toute cette longueur.

Lorsque la charge prépondérante appliquée à une poutre est une charge concentrée proche
d’un appui, la méthode exposée ci-dessus peut conduire à un ferraillage minimum tout le
long de la poutre. Dans ce cas, il y a lieu d’évaluer la résistance avec la valeur non
majorée de VRd1 .

(10) devient : (10) En raison de l’accroissement de résistance dû à la transmission directe des charges à
proximité des appuis, il est du côté de la sécurité de calculer VSd à la distance d du nu du
S'il n'existe que des charges réparties et aucune charge concentrée à une distance support d’une poutre ou dalle soumise à des charges réparties.
x = d cotg θ du nu de l'appui considéré, la vérification se fait avec VSd calculé à cette
distance. L'armature correspondante est prévue sur cette distance x (voir (11) ci-après).

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(11) Les 2 premières lignes deviennent : (11) La prise en compte de l’accroissement de résistance à l’effort tranchant définie en (9) et
(10) ci-dessus exige que soient satisfaites les conditions ci-après :
"(9) et (10) ne sont appliqués que si les conditions suivantes sont satisfaites :"
(a) La disposition des charges permet leur transmission directe à l’appui par une bielle
oblique de béton.

(b) Au droit d’un appui d’extrémité, la section d’armature longitudinale ancrée doit être
au moins égale à celle qui est nécessaire pour la flexion à la distance 2,5 d de l’appui.

(c) Au droit d’un appui intermédiaire, la section d’acier requise au nu de l’appui doit être
prolongée dans la travée d’une longueur au moins égale à 2,5 d + lb,net.

4.3.2.3 Eléments ne nécessitant pas d’armatures d’effort tranchant (VSd < V Rd1)
(1) A remplacer par :
(1) La résistance de calcul à l’effort tranchant VRd1, est donnée par :
La résistance de calcul à l'effort tranchant VRd1 est donnée par :
VRd1 = [ τRd k (1,2 + 40 ρl) + 0,15 σ cp ] bwd, {4.18}
V Rd1 = 0,12 k (100 ρl f c k)1/3 + 0,15 σcp b wd {4.18 B}
avec :
avec :
τRd : Valeur de calcul de la résistance conventionnelle au cisaillement = (0,25 fctk0,05 )/γc
200
k=1 + ≤ 2 avec d en millimètres;
d γc devrait être pris égal à 1,5 ; les valeurs de τRd so nt données au tableau 4.8.
d = hauteur effective jusqu'au centre de gravité de la couche externe d'armatures tendues;
k = 1 pour les éléments dont plus de la moitié des aciers longitudinaux sont arrêtés en
bw = largeur minimale de la section déterminée par la hauteur effective; travée. Dans le cas contraire,

σ cp = NSd /A c ; k = 1,6 - d ≥ 1 (d en mètres)


As l
NSd = effort normal dans la section sous l'action des charges ou de la précontrainte ρl = ≤ 0,02
(compression considérée comme positive). b wd

As l
ρl = ≤ 0,02; A sl : Aire de l’armature prolongée d’une longueur supérieure à d + lb,net au-delà de la
b wd section considérée. lb,net est définie au § 5.2.2.3 et par la figure 5.2.

A sl = aire de l'armature prolongée d'une longueur supérieure à d + l b,net au-delà de bw : Largeur minimale de la section dans la hauteur utile
la section considérée (voir figure 4.12).
σ cp = N Sd / A c
l b,net est définie au 5.2.2.3 et à la figure 5.2.
NSd : Effort normal dans la section, sous l’action des charges ou de la précontrainte.
Seule la figure 4.12 reste d'application.
Tableau 4.8 Valeurs de τRd (N/mm2), avec γ c = 1,5, pour différentes classes de béton

f ck 12 16 20 25 30 35 40 45 50

τRd 0,18 0,22 0,26 0,30 0,34 0,37 0,41 0,44 0,48

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4.3.2.3 Ajouter :

(4) Aux appuis linéaires des dalles, il ne faut pas prévoir d'armatures d'effort tranchant si :

VSd ≤ 1,25 V Rd1

Dans le cas d'appuis ponctuels (poinçonnement), voir 4.3.4.

(5) Pour des éléments précontraints en pose libre, dans les zones où il n'y a pas de fissuration
due à la flexion (c.à.d où la tension longitudinale dans le béton est inférieure à fctk 0,05), la
résistance à l'effort tranchant est déterminée en limitant la tension principale de traction et
elle a comme valeur :
I bz Figure 4.12 : Définition de Asl à introduire dans l’équation {4.18}
' 2
V Rd1 = fc t d + σ c z fc t d
Sz (2) L’équation {4.18} n’est applicable aux zones d’ancrage des éléments précontraints par pré-
avec tension que si les prescriptions du § 4.2.3.5.6 sont satisfaites.
I = moment d'inertie de la section;
bz = largeur de la section à un niveau z (gaines éventuelles déduites); (3) Dans le cas où des armatures d’effort tranchant ne sont pas requises, la résistance de
Sz = moment statique de la partie hachurée de la section autour de la fibre neutre; calcul VRd2 est donnée par :
f ctd = valeur de calcul de la résistance à la traction du béton : fct 0,05/γc ≤ 1,9 N/mm2,
σ cz = contrainte de compression dans le béton à la hauteur z. VRd2 = (1/2) ν fcd bw . 0,9 d {4.19}

Dans le cas de précontrainte avec armatures prétendues, on doit tenir compte, lors de la avec :
détermination de σcz , de l'effort de précontrainte réel dans la section considérée en fonction
f ck
de la longueur de transmission (voir 4.2.3.5.6, fig. 4.9 b et (4) ). ν = 0,7 - ≥ 0,5 ( fc k en M Pa ) {4.20}
200
(6) Pour des sections quelconques pour lesquelles l'application des équations {4.18 B} et
{4.19} conduirait à des aberrations parce que bw varie en continu vers 0, VRd1 et VRd2
peuvent être calculés soit en remplaçant la section réelle par une section inscrite dans la
section réelle qui contient l'armature longitudinale tendu, soit en calculant de manière
plus précise.

4.3.2.4 Eléments avec armatures d’effort tranchant (VSd > VRd1)

4.3.2.4.1 Généralités
(1) Note :
(1) Dans les poutres, la résistance à l’effort tranchant ne peut être assurée par des barres
Dans le cas de la méthode standard, lire Vwd à la place de VSd [voir 4.3.2.4.3 (1)]. relevées sans le concours d’armatures transversales ; celles-ci doivent reprendre au moins
50 % de VSd .

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(2) Dans le cas d’armatures transversales obliques, leur angle avec l’axe longitudinal de la
poutre doit être au moins égal à 45°.

(3) Dans le cas d’une charge non située à la partie supérieure de la poutre, ou d’un appui non
situé à la partie inférieure de celle-ci, la transmission de la force correspondante doit être
4.3.2.4.1 Ajouter : assurée par des armatures de suspension.

(4) (6) de 4.3.2.3 est d'application. Dans le cas d'une section circulaire armée de 6 armatures 4.3.2.4.2 Eléments de hauteur constante
longitudinales réparties uniformément le long du périmètre, ceci conduit à avoir
(1) Vis-à-vis de l’effort tranchant, l’élément est supposé formé d’une membrure comprimée et
d’une membrure tendue, distantes du bras de levier z des forces internes. La zone
bw = D en h = D 3 avec D = le diamètre de la section. résistant à l’effort tranchant a une hauteur z et une largeur bw. Le bras de levier z est
2 2
calculé sans tenir compte de la présence éventuelle de barres relevées.

(2) Les notations sont celles de la figure 4.13.

Figure 4.13 : Notations pour les vérifications à l’effort tranchant


Les notations de la figure 4.13 sont les suivantes :
α Angle des armatures transversales avec la fibre moyenne,
θ Angle des bielles de béton avec la fibre moyenne,
Fs Force de traction dans les armatures principales,
Fc Force de compression du béton, suivant la fibre moyenne,
bw Largeur minimale de l’âme.
z est pour un élément de hauteur constante, le bras de levier des forces internes
correspondant au moment fléchissant maximal. Pour les calculs à l’effort tranchant
la valeur approchée z = 0,9 d peut normalement être utilisée. Dans les éléments
comportant des câbles de précontrainte relevés, il convient de prévoir une armature
longitudinale susceptible de reprendre la force de traction induite par l’effort tranchant,
telle que définie par l’équation {4.30}

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(3) La contrainte des bielles de béton ne doit pas dépasser σ c < νfcd , ν étant un facteur
d’efficacité défini par :
f ck
ν = 0,7 - ≥ 0,5 ( fc k en N /mm 2) {4.21}
200

(4) Les dispositions constructives ci-après s’appliquent aux armatures d’effort tranchant :

- le pourcentage minimal de ces armatures est défini au § 5.4.2.2,


- la limitation de l’ouverture des fissures d’âme, au § 4.4.2,
- les dispositions du ferraillage d’effort tranchant, au § 5.4.2.

4.3.2.4.3 Méthode standard

(1) Lire : (1) La résistance à l’effort tranchant d’une section comportant des armatures transversales est
donnée par l’équation :
"Vcd est la contribution du béton égale à VRd1 évaluée suivant 4.3.2.3;"
VRd3 = Vcd + V wd {4.22}

Vcd est la contribution du béton égale à VRd1 évaluée suivant 4.3.2.3 et éventuellement
majorée conformément au 4.3.2.2 (9).

Vwd est la contribution des armatures transversales.

(2) Si les armatures transversales sont verticales, leur contribution est donnée par l’équation :
As w
Vwd = . 0,9 d . f ywd {4.23}
s
Asw désignant la section d’un cours d’armatures transversales, et s l’espacement de deux
cours consécutifs,

f ywd est la limite élastique de calcul des armatures transversales.

(3) Si les armatures transversales sont inclinées, leur contribution est donnée par :

As w
Vwd = . 0,9 d . f ywd (1 + cotg α) sin α {4.24}
s
s désignant l’espacement de deux cours consécutifs, mesuré suivant la fibre moyenne
(voir figure 4.13).

(4) Pour la vérification vis-à-vis de l’écrasement des bielles de béton comprimées, VRd2 e s t
donnée par l’expression :

VRd2 = (1/2) ν fcd . bw . 0,9 d (1 + cotg α) {4.25}

Dans le cas d’armatures transversales verticales, éventuellement combinées avec des


barres relevées, cotgα prend la valeur zéro.

(5) La force qui s’exerce dans la membrure tendue d’une poutre est donnée par l’expression
{4.30}, avec cotgθ = 1 .

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4.3.2.4.4 Méthode des bielles d’inclinaison variable

(1) La condition 0,5 < cotg θ < 2,0 est d'application dans tous les cas (1) Les notations sont définies par la fig. 4.13. L’angle θ des bielles de béton avec la fibre
moyenne est limité par :

0,4 < cotg θ < 2,5 pour les poutres dont les armatures principales sont continues
jusqu’à l’appui, et par :

0,5 < cotg θ < 2,0 pour les poutres comportant des arrêts de barres.

Les valeurs de θ extérieures à ces limites requièrent une justification particulière.

(2) Dans le cas d’armatures transversales verticales, les résistances à l’effort tranchant sont
définies par :

VRd2 = b w . z ν fcd / (cotg θ + tg θ) {4.26}


Asw
VRd3 = zf ywd cotg θ {4.27}
s
avec

As w . f y wd
≤ ( 1 ) ν f cd
bw . s 2

Le coefficient d’efficacité ν est défini par l’expression {4.21}. Le bras de levier z peut
normalement être pris égal à 0,9 d.

(3) Dans le cas d’armatures transversales inclinées, les résistances à l’effort tranchant sont
définies par :

VRd2 = bw . z ν f cd (cotg θ + cotg α) / (1 + cotg 2 θ) {4.28}


A sw
V Rd3 = z fywd (cotg θ + cotg α ) sinα {4.29}
s
avec
A sw . fywd (1/2) ν fcd sin α

bw . s 1 - cos α
z peut normalement être pris égal à 0,9 d.

(4) Dans le cas de contraintes de cisaillement faibles ou moyennes, la quantité minimale


d’armatures d’effort tranchant est obtenue généralement en attribuant à cotg θ la valeur
maximale permise par les limites définies en (1) ci-dessus. Pour des contraintes plus
élevées, la valeur maximale de cotg θ peut être obtenue en choisissant une valeur VRd2
égale à l’effort tranchant de calcul VSd . La valeur de cotg θ peut également être choisie
de façon à optimiser le projet soit, par exemple, en minimisant la quantité totale d’armatures.

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(5) Ajouter : (5) La force de traction des armatures principales est donnée par l’expression :
M Sd 1
M Sdmax Td = + VSd (cotg θ - cotg α) {4.30}
Td ≤ z 2
z
avec z ≈ 0,9 d

(6) L’expression {4.30} équivaut à décaler la courbe MSd / z d’une abscisse (cotg θ - cotg α) z/
2 [soit ≅ 0,9 d (cotg θ - cotg α )/2] dans une direction telle que la valeur absolue de MSd / z
soit augmentée (règle du décalage, cf 5.4.2).

(7) Dans le cas d’appuis indirects, l’armature principale de traction devrait toujours satisfaire
l’équation {4.30}.

(8) Le second terme de l’équation {4.30} exprime l’accroissement de la force de traction de


l’armature principale, par rapport à sa valeur déduite seulement de la valeur du moment
fléchissant.

4.3.2.4.5 Eléments de hauteur variable

(1) Ajouter : (1) En prenant en considération la variation du bras de levier z des forces élastiques, l’effort
tranchant de calcul est donné par :

VSd = V od - V ccd - V td {4.31}

avec

Vod : valeur de calcul de l'effort tranchant dans la section, y compris éventuellement les V od : effort tranchant de calcul dans la section,
effets hyperstatiques de l'effort de précontrainte, Vp hyp d .
V ccd : composante de la force de compression suivant Vod ,

V td : composante de la force de traction suivant Vod ,

Vccd et Vtd sont comptés positivement dans le même sens que Vod.

(2) Remplacer par : (2) La réduction de Vod définie par l’équation {4.31} ne peut être cumulée avec la réduction
définie au § 4.3.2.4.6 que moyennant une justification détaillée.
Dans le cas d'éléments structurels avec une armature de prétension, la combinaison de la
réduction de VSd suivant {4.31} et celles suivant 4.3.2.4.6 doivent être justifiées en considérant
toutes les influences simultanément.

Remplacer {4.32} par : 4.3.2.4.6 Eléments comportant des armatures de précontrainte relevées
VSd = Vod + Vp hyp d - Vpd

(1) Compte tenu de l’effet des armatures de précontraintes inclinées, l’effort tranchant de
calcul est donné par :

VSd = V od - V pd {4.32}

avec

V pd : composante verticale de la force des armatures de précontrainte inclinées.,

Vpd est compté positivement dans le même sens que Vod .

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(2) Ajouter : (2) En ce qui concerne la valeur Vpd de l’expression {4.32}, deux cas sont à considérer :

On peut remplacer fp0,1 k par 0,9 fpk Cas n° 1 : la contrainte des armatures de précontrainte n’excède pas la limite élastique
caractéristique fp 0,1 k : la force de précontrainte à prendre en compte est
la valeur moyenne Pmt , compte tenu des pertes [cf. 2.5.4.2. (1)], affectée
d’un coefficient de sécurité partiel (généralement γ p = 0,9).

Cas n° 2 : la contrainte des armatures de précontrainte excède fp0,1k :


la force de précontrainte est calculée avec la contrainte fp0,1k / γs .

(3) Les dispositions du § 4.3.2.4.5 (2) sont applicables.

(4) Pour les vérifications à l’effort tranchant, la hauteur utile d est calculée sans tenir compte
des armatures relevées.

4.3.2.5 Cisaillement à la jonction âme-membrures

(1) La résistance au cisaillement de la membrure peut être justifiée par la considération d’un
treillis formé par des bielles de béton comprimées, et les armatures transversales tendues.

(2) L’état-ultime peut être atteint par écrasement des bielles de béton, ou par rupture des
armatures transversales de liaison de l’âme à la membrure. L’armature minimale à prévoir
est définie au chapitre 5.

(3) L’effort de glissement longitudinal moyen par unité de longueur est défini par :
∆ Fd
v Sd =
av
avec :

∆F d variation de l’effort normal qui s’exerce dans une membrure sur la distance av (cf.
figure 4.14)

av distance du point de moment maximal au point de moment nul (cf. figure 4.14).

(4) A défaut de calculs plus rigoureux, il convient de vérifier que :

vSd < vRd2 {4.34}


vSd < vRd3 {4.35}

avec :

{4.36} A remplacer par : vRd2 = 0,2 f cd . h f {4.36}


A .s f
v Rd2 = 0,5 νf cd. hf v Rd3 = 2,5 τRd . h f + fy d {4.37}
sf

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Remplacer par :
Les valeurs de τRd sont données par le tableau 4.8 du § 4.3.2.3. Asf et sf sont définis par
τ Rd = 0,068 f ck + 8 /γ c la figure 4.14 ci-dessous.

Avec γc = 1,5 les valeurs sont données au tableau 4.8.B.

Tableau 4.8.B Valeurs de τRd avec γ c = 1,5 pour différentes résistances de béton
( τRd en fck en N/mm2)

f ck 12 16 20 25 30 35 40 45 50

τRd 0,20 0,22 0,24 0,26 0,28 0,30 0,31 0,33 0,35

Ajouter :

4.3.2.6 Joint de reprise

(1) Pour les joints de reprise le contrôle suivant doit être fait :
τ Rdj = kT τ Rd + µ σN + ρ fyd (µ sin α + cos α) ≤ 0,5 ν fcd
Figure 4.14 : Liaison âme-membrures - Notations
dans laquelle

τ Rdj = valeur de calcul de l'effort de cisaillement résistant par unité de surface dans le joint (5) Si dans la section de moment maximal, la membrure est tendue, il convient de négliger le
k T = un coefficient suivant le tableau 4.9 B terme dû à la contribution du béton, soit 2,5 τRd.hf dans l’expression {4.37}.
k T = 0 lorsque le joint est chargé en traction
τRd = valeur de calcul de la force de cisaillement de base du béton suivant le tableau 4.8.B (6) Dans le cas de coexistence d’un cisaillement âme-membrure, et d’une flexion transversale,
µ = coefficient de frottement suivant le tableau 4.9.B les sections d’acier nécessaires pour la flexion et le cisaillement ne seront pas cumulées.
σ N = contrainte due à l'effort extérieur sur le joint : positif en compression et négatif en traction.
Cependant, σ N ≤ 0,6 fcd
ν = facteur d'efficacité suivant {4.20}
ρ = As /Aj
As = section de l'armature dans le joint y compris l'éventuelle armature de cisaillement
Aj = surface du joint
α = angle entre l'armature et la surface de reprise du béton compris entre 45° et 90°
Une armature de reprise est obligatoire lorsque τ Sdj > k T τ Rd + µ σN

Tableau 4.9.B - Valeurs des coefficients k T et µ

Type de surface kT µ

Brut (*) 1,8 0,7


Lisse (**) 1,4 0,6
Très lisse (***) 0 0,5

(*) signifie les inégalités de surface de l'ordre de grandeur de la moitié du plus gros granulat
(**) par exemple, lissé, extrudé ou similaire
(***) par exemple, coulé contre un coffrage métallique ou similaire

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4.3.3 Torsion

4.3.3.0 Notations (se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

Ak Aire de la section d’un élément à parois minces, délimitée par le feuillet moyen
des parois (surface de la partie creuse comprise)

A sl Section des armatures longitudinales complémentaires requises pour prendre en


compte les effets de la torsion

T Rd1 Couple de torsion maximal auquel peuvent résister les bielles de compression

T Rd2 Couple de torsion maximal auquel peuvent résister les armatures

V Rd1 Effort tranchant résistant de calcul dans une section, pour des éléments sans
armatures d’effort tranchant.

V Rd2 Effort tranchant de calcul maximal pouvant être supporté sans provoquer l’écrasement
du béton de l’âme

t Epaisseur des parois.

u Circonférence extérieure d’une section d’aire A

uk Circonférence de l’aire Ak

θ Angle entre les bielles de béton et l’axe longitudinal de la poutre

ν Facteur d’efficacité

τSd Contrainte tangente de cisaillement due à la torsion

4.3.3.1 Torsion pure

(1) Lorsque l’équilibre statique d’un ouvrage dépend de la résistance à la torsion des éléments
de cet ouvrage, il est nécessaire d’entreprendre une vérification complète aux états-limites
ultime et de service.

Dans les structures hyperstatiques, lorsque les sollicitations de torsion ne proviennent que
de considérations de compatibilité, et que la stabilité de la structure ne dépend pas de sa
résistance à la torsion, la torsion est le plus souvent négligée pour les vérifications à l’état-
limite ultime.

Dans les cas où la torsion n’est pas indispensable à la stabilité, il peut s’avérer nécessaire
de prendre en compte la torsion due aux dispositions géométriques des éléments de structure,
pour prévenir une fissuration excessive à l’état-limite de service.

(2) Dans les cas ne relevant pas d’une justification à l’état-limite ultime en torsion, il y a lieu de
disposer une quantité minimale d’armatures transversales et longitudinales pour éviter une
fissuration excessive. Les prescriptions des 4.4.2, 5.4.2.2 et 5.4.2.3 conduisent généralement
à des dispositions convenables.

131
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(3) La résistance à la torsion des sections est calculée à partir d’une section à contour
polygonal, à parois minces. Les sections pleines sont assimilées à des sections creuses
fictives à parois minces. Les sections de forme complexe, telles que les sections en T, sont
décomposées en sections élémentaires, chacune d’entre elles assimilée à une section
creuse fictive à parois minces, et la résistance à la torsion de l’ensemble est égale à la
somme des résistances des sections élémentaires. Le couple de torsion résistant développé
par chaque section élémentaire doit rester voisin de la valeur indiquée par un calcul élastique
sans fissuration. Pour les sections creuses, l’épaisseur fictive des parois ne doit pas être
supérieure à leur épaisseur réelle. Le couple de torsion exercé sur les sections élémentaires
suivant la théorie élastique peut être déterminé par le principe de Saint-Venant. La rigidité
à la torsion de Saint-Venant, appliquée à une section non rectangulaire, peut être obtenue
en décomposant la section en une série de rectangles, puis en faisant la somme des
rigidités à la torsion de ces rectangles. Il convient de décomposer la section de manière à
maximaliser la valeur de calcul de la rigidité.

(4) Les armatures de torsion doivent être constituées de cadres fermés associés à des barres
longitudinales réparties en périphérie de la section. Des barres longitudinales doivent toujours
être prévues à tous les angles de la section (voir § 5.4.2.3).

(5) Le couple de torsion de calcul doit satisfaire les deux conditions suivantes :

TSd < T Rd1 {4.38}


TSd < T Rd2 {4.39}

avec

T Rd1 : Couple de torsion maximal auquel peuvent résister les bielles de compression du
béton.

T Rd2 : Couple de torsion maximal auquel peuvent résister les armatures.

Figure 4.15 : Notations employées dans le § 4.3.3.1.

132
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(6) Le couple de torsion résistant TRd1 s’exprime de la manière suivante :

TRd1 = 2 ν fcd t A k / (cotg θ + tg θ) {4.40}

avec :

t < A/u, inférieur ou égal à l’épaisseur réelle de la paroi. Dans le cas d’une section pleine, t
représente l’épaisseur fictive de la paroi. Une épaisseur inférieure à A/u peut être retenue,
à condition que TSd < T Rd1, T Rd1 étant déterminé par l’expression {4.40}. Toute épaisseur
inférieure à deux fois l’enrobage c des barres longitudinales est interdite.

u : Périmètre extérieur.

A : Surface totale de la section délimitée par le périmètre extérieur, aires des


parties creuses comprises.

Ak : Aire délimitée par le feuillet moyen des parois minces de la section, aires des
parties creuses comprises.
f ck
ν = 0,7 (0,7 - ) ≥ 0,35 (fck en N/mm2 ) {4.41}
200
Cette valeur est applicable si les cadres ne sont disposés que sur les faces extérieures de
l’élément. Si des cadres fermés sont disposés sur les deux faces de chaque paroi de la
section creuse fictive, ou de chaque paroi d’un caisson, ν peut être supposé égal à
0,7 - fck / 200 ≥ 0,5.

θ : Angle formé par les bielles de béton et l’axe longitudinal de la poutre ; il convient de
choisir cet angle de manière à vérifier l’inéquation suivante :

0,4 < cotg θ < 2,5 {4.42}


{4.42} Remplacer par : 0,5 ≤ cotg θ ≤ 2 (4.42 B)
D’autres valeurs de θ peuvent être retenues, pourvu qu’elles puissent être justifiées.

(7) Le couple de torsion résistant TRd2 s’exprime de la manière suivante :

TRd2 = 2 A k (f ywd Asw /s) cotg θ {4.43}

et la section complémentaire d’armatures longitudinales de torsion se déduit de l’équation


suivante :

Asl.fyld = (T Rd2.uk /2Ak ).cotg θ {4.44}

avec

Lire "périmètre " à la place de "circonférence". uk : Circonférence de l’aire Ak

s : Ecartement des cadres

f ywd : Limite élastique de calcul des cadres

f yld : Limite élastique de calcul des armatures longitudinales Asl

A sw : Aire de la section transversale des barres utilisées pour les cadres.

133
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A sl : Section complémentaire d’armatures longitudinales nécessitée pour la torsion.

Lorsque les armatures sont déterminées, θ et TRd2 peuvent se déduire des équations {4.45}
et {4.46} ci-dessous.
A A
t g 2 θ = sw f y wd / ( sl f yld ) {4.45}
s uk

A sw As l
T Rd 2 = 2 Ak f y wd fy l d {4.46}
s uk
Si la valeur de θ ainsi calculée est en dehors des limites définies par {4.42} § (6) ci-dessus,
il convient de retenir la valeur de la limite la plus proche.

(8) La résultante des forces de traction Fsl = Asl.fyld est censée s’exercer au centre de gravité
de la section creuse fictive ; il est donc possible de disposer une partie des armatures
longitudinales (ou des câbles de précontrainte) le long du feuillet moyen de l’élément ;
cependant, afin de s’assurer que la pression externe exercée par les bielles est bien
transmise aux armatures transversales, il faut disposer au moins une barre longitudinale à
chaque angle de la section réelle.

(9) Pour la torsion seule, les dispositions constructives suivantes s’appliquent :

- Pourcentage minimal d’armatures : § 5.4.2.2


- Limitation des largeurs de fissures : § 4.4.2
- Disposition des armatures : § 5.4.2.3.

4.3.3.2 Sollicitations combinées

4.3.3.2.1 Principe général

(1) Le même principe est suivi pour définir une section fermée fictive à parois minces telle
que celle utilisée en torsion pure. Les contraintes normales et contraintes de cisaillement
de cette section sont déterminées à l’aide des méthodes conventionnelles, élastiques ou
plastiques.

(2) Une fois les contraintes déterminées, les armatures nécessaires en tout point de la section
à parois minces peuvent être calculées au moyen des formules de distribution de contraintes
planes. La contrainte du béton peut également être déterminée. S’il s’avère impossible de
mettre en place les armatures calculées de cette manière, elles peuvent être remplacées
par toute disposition d’armatures statiquement équivalente, à condition que les effets de
cette modification soient pris en compte dans les zones proches des extrémités des poutres
et des ouvertures (voir A2.8).

(3) La contrainte du béton due aux sollicitations combinées d’effort tranchant et de torsion
dans les parois individuelles des sections fictives à parois minces ne doit pas excéder la
valeur σc = νf cd, ν se déduisant de l’équation {4.41} du § 4.3.3.1.

(4) Pour les caissons avec des armatures sur les deux faces de chaque paroi, ν peut être pris
égal 0,7 - fck/200 ≥ 0,5, pour les parois soumises à des contraintes de cisaillement dues
aux sollicitations combinées d’effort tranchant et de torsion.

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4.3.3.2.2 Méthode simplifiée

Torsion et flexion et/ou efforts normaux

(1) Il convient de déterminer séparément les armatures longitudinales requises pour la flexion
et la torsion suivant l’article 4.3.1 et suivant le présent article respectivement, puis il
convient d’appliquer les règles suivantes :

- dans la zone tendue par flexion, les armatures longitudinales de torsion doivent s’ajouter
à celles nécessaires pour la flexion et les sollicitations normales,

- dans la zone comprimée par flexion, si la force de traction due à la torsion est inférieure
à la compression du béton due à la flexion, il n’est pas nécessaire d’ajouter des armatures
longitudinales de torsion.

(2) Lorsque la torsion est combinée avec un moment de flexion élevé, cette combinaison peut
donner lieu à une contrainte principale critique dans la zone comprimée, particulièrement
dans les poutres-caissons. Dans de tels cas, la contrainte principale de compression,
calculée à partir de la compression longitudinale moyenne due à la flexion et de la contrainte
tangente due à la torsion, s’exprimant comme suit : τSd = T Sd / (2Ak.t), ne doit pas excéder
α f cd (voir § 4.2.1.3.3). Pour Ak et t, voir § 4.3.3.1.

Torsion et effort tranchant

(3) Ajouter : (3) Le couple de torsion de calcul et l’effort tranchant de calcul, respectivement TSd et VSd, doivent
satisfaire à la condition suivante :
La formule 4.47 est d'application pour les sections à parois minces ouvertes. Pour les 2 2
T V
sections à parois minces fermées (caissons) la condition suivante est d'application : ( Sd ) + ( Sd ) ≤ 1 {4.47}
TRd 1 VRd 2
TSd VSd avec :
+ ≤ 1 {4.47 B}
TRd 1 V Rd 2
T Rd1 : Couple de torsion résistant de calcul, selon l’équation {4.40}

V Rd2 : Effort tranchant résistant de calcul correspondant à une bielle inclinée d’un angle
θ selon les équations {4.26} ou {4.28} du paragraphe 4.3.2.4.4.

(4) Le calcul des cadres peut être effectué séparément, suivant les prescriptions du paragraphe
4.3.3.1. pour la torsion, et d’après les équations {4.27} et {4.29} au § 4.3.2.4.4 pour l’effort
tranchant. L’angle θ des bielles de béton a la même valeur dans le calcul de la torsion et
de l’effort tranchant.

Lire " § 5.4.2.2 (5), Tableau 5.5 " (5) Pour une section pleine quasi-rectangulaire, il n’est pas nécessaire de prévoir des armatures
d’effort tranchant ni de torsion, excepté les pourcentage minimaux indiqués § 5.4.2.2 (5),
lorsque les inéquations suivantes sont vérifiées :

TSd < VSd b w /4,5 {4.48}

VSd [1 + (4,5 TSd) / (V Sd bw)] < VRd1 {4.49}

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4.3.3.3 Torsion gênée

(1) Les contraintes dues au gauchissement gêné d’une section (contraintes de gauchissement)
peuvent avoir des effets appréciables, et peuvent nécessiter d’être prises en compte.

(2) On est généralement dans le sens de la sécurité si on néglige les contraintes de gauchissement
à l’état-limite ultime.

(3) Pour les sections creuses à parois minces et les sections pleines, les contraintes de
gauchissement peuvent normalement être négligées.

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4.3.4 Poinçonnement

4.3.4.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 & 1.7)

Npd Force de précontrainte initiale, compte non tenu des pertes (Pmo cf. § 2.5.4
& 4.2.3)

V Rds Résistance totale au cisaillement de flexion et de poinçonnement

d crit Distance de la section critique vis-à-vis de l’effort de poinçonnement à l’axe


d’un poteau

d crit,ex Voir fig. 4.23


d crit,in

dH Hauteur utile équivalente, lors de la vérification de l’effort de poinçonnement


dans un chapiteau (voir fig. 4.23)

d x ,dy Hauteurs utiles respectives dans les directions x et y, au point d’intersection


de la surface de rupture de calcul et des armatures longitudinales

hH Hauteur d’un chapiteau élargi (Figures 4.22 & 4.23)

k Coefficient utilisé dans l’équation {4.56}

l1 ,l2 Dimensions globales d’un chapiteau rectangulaire

lc Diamètre d’un poteau circulaire

lc1 ,lc2 Dimensions d’un poteau rectangulaire

lH Distance du nu d’un poteau au bord du chapiteau (fig. 4.22 & 4.23)

lH1 ,lH2 Distance du nu d’un poteau au bord du chapiteau du côté correspondant


(poteaux rectangulaires), voir fig. 4.22 & 4.23

lx ,ly Portées entre poteaux, dans les directions respectives x et y (Fig. 4.24)

mSdx ,mSdy Moments fléchissants de calcul minimaux dans les directions respectives x
et y (Equation {4.59})

u Périmètre de la section critique vis-à-vis du poinçonnement

v Rd1 Effort tranchant résistant de calcul par unité de longueur du périmètre critique,
pour une dalle sans armatures d’effort tranchant

v Rd2 Effort tranchant résistant de calcul maximal, par unité de longueur du périmètre
critique, pour une dalle avec armatures d’effort tranchant

v Rd3 Effort tranchant résistant de calcul par unité de longueur du périmètre critique,
pour une dalle avec armatures d’effort tranchant

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v Sd Effort tranchant le long de la section critique, par unité de longueur

α Angle formé par les armatures et le plan de la dalle

ß Coefficient destiné à prendre en compte les effets de l’excentricité de la


charge (Equation {4.50} & fig. 4.21)

η Coefficient de moment (Tableau 4.9)

ρl Pourcentage d’armatures longitudinales équivalentes

ρlx Pourcentage d’armatures longitudinales dans la direction x

ρly Pourcentage d’armatures longitudinales dans la direction y

τRd Valeur de calcul de la résistance conventionnelle au cisaillement, pour des


éléments sans armatures d’effort tranchant (Tableau 4.8)

4.3.4.1 Généralités

(1) Les principes et les règles du présent article complètent ceux de l’article 4.3.2. Ils concernent
le poinçonnement des dalles contenant des armatures de flexion déterminées par application
de l’article 4.3.1; ils s’appliquent également au poinçonnement s’exerçant sur les fondations
et les dalles nervurées présentant une section pleine au voisinage de “l’aire chargée”.

(2) Le poinçonnement peut résulter d’une charge concentrée ou d’une réaction appliquée à
une aire relativement petite, appelée “aire chargée”, d’une dalle ou d’une fondation.

(3) Pour la justification de la rupture par poinçonnement à l’état-limite ultime, un modèle de


calcul approprié est proposé fig. 4.16.

Figure 4.16: Modèle de calcul pour le poinçonnement à l’état-limite ultime


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(4) La résistance au poinçonnement doit être vérifiée le long d’un périmètre critique déterminé.
A l’extérieur de ce périmètre critique, la dalle doit satisfaire aux exigences de l’article 4.3.2.

(5) Pour les dalles soumises au poinçonnement, la réduction d’effort tranchant suivant l’équation
{4.17} ne doit pas être effectuée. Pour les semelles de fondation, l’effort tranchant appliqué
peut être réduit pour tenir compte de la réaction du sol à l’intérieur du périmètre critique.

(6) La résistance à la flexion d’une dalle doit également être vérifiée, indépendamment du
poinçonnement, suivant l’article 4.3.1.

(7) Si l’épaisseur d’une dalle ou d’une semelle de fondation n’est pas suffisante pour assurer
une résistance au poinçonnement satisfaisante, des armatures de cisaillement, des chapiteaux
ou d’autres types de connecteurs devront être prévus.

(8) Les règles du présent article s’appliquent également aux dalles nervurées présentant une
section pleine au voisinage de l’aire chargée, pourvu que l’aire de la section pleine déborde
d’au moins 1,5 d le périmètre critique.

(9) Il convient que le pourcentage d’armatures tendues dans deux directions perpendiculaires,
x et y, soit supérieur à 0,5%, ces armatures étant déterminées en tenant compte des
différences éventuelles de hauteur utile dans les deux directions.

(10) La composante de la force parallèle à VSd , due aux câbles de précontrainte inclinés installés
dans l’aire critique, peut être prise en compte suivant le § 4.3.2.4.6.

4.3.4.2 Domaine d’application et définitions

4.3.4.2.1 Aire chargée

(1) Le présent article est applicable aux cas d’aires chargées suivants:

a) De forme (d: hauteur utile moyenne de la dalle):

- circulaire, et de diamètre au plus égal à 3,5 d

- rectangulaire, de périmètre au plus égal à 11 d et avec un rapport de la longueur à la


largeur au plus égal à 2

- quelconque, les dimensions limites étant fixées par analogie avec les formes précédentes;

b) L’aire chargée est située à une distance suffisante d’autres forces concentrées pour que
leurs périmètres critiques ne se recoupent pas; elle n’est pas dans une zone soumise à des
cisaillements importants d’origine différente.

(2) Si les conditions (a) ci-dessus ne sont pas satisfaites pour des voiles ou poteaux rectangulaires,
puisque les efforts tranchants dans les supports en forme de voiles sont concentrés dans
les angles, il convient de ne prendre en compte que les périmètres critiques définis par la
figure 4.17, en l’absence d’analyse plus détaillée.

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Fig. 4.17 : Par "cas hors standard', on entend ceux qui ne satisfont pas aux conditions du (1) a).

Figure 4.17 : Dispositions de poinçonnement dans les cas hors standard

4.3.4.2.2 Périmètre critique

(1) Le périmètre critique d’aires chargées de forme circulaire ou rectangulaire, situées loin de
bords libres, se définit comme un périmètre entourant l’aire chargée à une distance donnée
de celle-ci. Elle est supposée égale à 1,5 d. Voir fig. 4.18.

Figure 4.18 : Périmètre critique autour d’aires chargées situées loin de bords libres

(2) Pour des aires chargées situées au voisinage d’ouvertures, si la plus faible distance entre
le périmètre de l’aire chargée et le bord de l’ouverture est au plus égale à (6 d), la partie du
périmètre critique comprise entre deux tangentes à l’ouverture, issues du centre de l’aire
chargée, ne doit pas être prise en compte. Voir fig. 4.19.

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Figure 4.19 : Périmètre critique près d’une ouverture

(3) Pour une aire chargée située au voisinage d’un bord libre ou d’un angle, il convient de
choisir un périmètre critique semblable à ceux indiqués par la figure 4.20, si le périmètre
qui en résulte (bords libres déduits) est inférieur à ceux obtenus d’après les paragraphes
(1) et (2) ci-dessus.

(4) Pour des aires chargées situées près d’un bord libre ou sur un bord libre, près d’un angle
ou sur un angle, c’est à dire à une distance inférieure à d, il est toujours nécessaire de
prévoir des armatures de rive spéciales le long du bord (Voir § 5.4.3.2.4).

Figure 4.20 : Sections critiques au voisinage de bords libres

4.3.4.2.3 Aire critique

(1) L’aire critique est l’aire délimitée par le périmètre critique.

4.3.4.2.4 Section critique

(1) La section critique est la section qui suit le périmètre critique et s’étend sur la hauteur utile,
d. Pour des dalles d’épaisseur constante, la section critique est perpendiculaire au plan
moyen de la dalle. Pour des dalles d’épaisseur variable (comme par exemple la semelle de
fondation de la fig. 4.16), elle est supposée perpendiculaire aux fibres tendues.

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4.3.4.3 Méthode de vérification au poinçonnement

(1) La méthode de calcul du poinçonnement, exposée dans les paragraphes suivants, est
fondée sur les trois valeurs de l’effort tranchant résistant de calcul sur le périmètre
critique:

v Rd1 - Effort tranchant résistant de calcul par unité de longueur du périmètre critique,
Ajouter : pour une dalle sans armatures d’effort tranchant.

v Rd2 envisage la ruine par insuffisance à la compression du béton v Rd2 - Effort tranchant résistant de calcul maximal, par unité de longueur du périmètre
critique, pour une dalle avec armatures d’effort tranchant.
v Rd3 envisage la ruine par insuffisance des armatures à la traction.
v Rd3 - Effort tranchant résistant de calcul par unité de longueur du périmètre critique,
pour une dalle avec armatures d’effort tranchant.

(2) Aucune armature d’effort tranchant n’est nécessaire si vSd < vRd1.

(3) S i vSd est supérieur à vRd1, il convient de prévoir des armatures d’effort tranchant ou,
selon le cas, d’autres dispositifs de connecteurs afin de vérifier l’inéquation suivante:

v Sd < v Rd3

(4) Dans le cas d’une charge ou réaction concentrée, l’effort tranchant agissant par unité de
longueur est:
V Sd . β
v Sd = {4.50}
u
avec:

V Sd : Effort tranchant de calcul total exercé. Pour une dalle, il est calculé le long du
périmètre u. Pour une semelle de fondation, il est calculé le long du périmètre de la base
du tronc de cône de poinçonnement, d’angle au sommet supposé égal à 33,7°, pourvu que
ce dernier soit inscrit dans la semelle.

u : Périmètre de la section critique.

ß : Coefficient prenant en compte les effets de l’excentricité de la charge. Dans les


cas où aucune excentricité de charge n’est possible, ß peut être pris égal à 1,0. Dans les
autres cas, on peut adopter les valeurs données par la figure 4.21. A partir d’une analyse
plus rigoureuse, d’autres valeurs de ß peuvent être prises, pourvu que des méthodes
appropriées garantissent l’ancrage des armatures en rive de dalle.

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Figure 4.21 : Valeurs approchées de ß

4.3.4.4 Dalles d’épaisseur variable

(1) Pour des dalles associées à des chapiteaux circulaires pour lesquels lH < 1,5 h H (Voir fig. 4.22),
une vérification suivant l’article 4.3.4.3 n’est exigée que vis-à-vis de la section critique
extérieure du chapiteau. La distance de cette section à l’axe de gravité du poteau, dcrit, peut
être définie comme suit:

dcrit = 1,5 d + l H + 0,5 l c {4.51}

avec lH : distance d’une face du poteau au bord du chapiteau

lc : diamètre d’un poteau circulaire.

Pour un poteau rectangulaire avec un chapiteau rectangulaire de dimensions hors tout l1 et


l2 (l1 = lc1 + 2lH1; l2 = lc2 + 2lH2, l1 < l2), dcrit peut être prise égale à la plus petite des
valeurs suivantes:

dcrit = 1,5 d + 0,56 l1 l2 ou dcrit = 1,5 d + 0,69 l1 {4.52}

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Figure 4.22 : Dalle avec chapiteau, avec lH < 1,5 hH

Dans (2), lire l H > 1,5 l H (2) Pour des dalles avec chapiteaux tels que lH > 1,5(d + hH) (Voir fig. 4.23), il convient de
vérifier les sections critiques dans le chapiteau et dans la dalle.

(3) A remplacer par : (3) Les dispositions de l’article 4.3.4.3 s’appliquent aux vérifications effectuées dans l’épaisseur
du chapiteau, avec d prise égale à dH (Voir fig. 4.23 pour la définition de dH).
Pour des chapiteaux surchargés, les dimensions doivent être telles que les plans de rupture
considérés sont inscrits dans les chapiteaux surchargés (voir 4.2.3.B). Les dispositions de (4) Les distances de l’axe du poteau aux sections critiques de la figure 4.23 peuvent être
l'article 4.3.4.3 s'appliquent aux vérifications effectuées dans l'épaisseur du chapiteau, avec évaluées comme suit:
d prise égale à dH (voir fig. 4.23 B pour dH ).
dcrit,ex = l H + 1,5d + 0,5 l c {4.53}

dcrit,in = 1,5 (d + h H) + 0,5 l c {4.54}

(5) N'est pas d'application. (5) Pour des chapiteaux où 1,5 hH < l H < 1,5(hH + d), la distance de l’axe du poteau à la section
critique peut être évaluée comme suit:

dcrit = 1,5 l H + 0,5 l c {4.55}

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Figure 4.23 : Dalle avec chapiteau élargi pour lequel lH > 1,5 (d + hH)
Figure 4.23 B - Dalle avec chapiteau élargi pour lequel lH > 1,5 hH
4.3.4.5 Effort tranchant résistant

4.3.4.5.1 4.3.4.5.1 Dalles ou semelles sans armatures de poinçonnement

(1) et (2) à remplacer par : (1) Pour les dalles non précontraintes l’effort tranchant résistant par unité de longueur, vRd1, est
déterminé comme suit :
(1) La valeur de calcul de l'effort tranchant résistant par unité de longueur est déterminée
comme suit : vRd1 = τRd k (1,2 + 40 ρl) d {4.56}

v Rd1 = [0,12 k (100 ρl fck )1/3 + 0,15 σ cp ] d {4.56 B} avec:

avec τRd donné par le tableau 4.8, article 4.3.2.


k=1+ 200/ d ≤2 avec d en millimètres k = (1,6 - d) > 1,0 (avec d en mètres)
d = (dx + dy)/2
ρl = ρl x . ρl y ≤ 0,015
ρl = ρlx . ρl y ≤0,015
ρlx et ρly correspondant aux armatures tendues dans les directions respectives x et y.
pour le calcul de ρl, est seule prise en compte l'armature adhérente (y compris l'armature
d = (dx + dy)/2
de précontrainte) qui est située au moins à une distance l bnet au-delà de la section
considérée (voir aussi fig. 4.12).
dx et dy désignant les hauteurs utiles de la dalle aux points d’intersection entre la surface
de rupture de calcul et les armatures longitudinales, dans les directions respectives x et y.
σ cp = Npd /Ac

Npd : la valeur de calcul de l'effort de précontrainte qui correspond à la valeur initiale sans
perte (équivalente à Pmo des 2.5.4 et 4.2.3). Si l'effort de précontrainte est différent
dans les directions de précontraintes, on considère la moyenne des valeurs. Npd
doit être calculée avec γp = 0,9.

Ac : aire totale de la section considérée.

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(2) Pour les dalles précontraintes l’expression {4.56} s’applique avec :


σ cpo
ρl = ρl x . ρl y + ≤ 0,015
f yd
σ cpo = Npd /Ac
f yd : limite élastique de calcul des armatures
Npd : force de précontrainte correspondant à la valeur initiale sans les pertes (équivalente
à Pmo, articles 2.5.4 et 4.2.3). Si la force de précontrainte varie suivant les directions de
précontrainte, on utilise une valeur moyenne. Il convient de calculer Npd avec γp = 0,9.

4.3.4.5.2 Dalles avec armatures de poinçonnement

(1) Dans les dalles comportant des armatures transversales, les efforts tranchants résistants
sont déterminés comme suit:

vRd2 = 1,6 vRd1 {4.57}

vRd3 = v Rd1 + Σ Asw fyd sinα / u {4.58}

Σ Asw f yd sinα désignant la somme des composantes des forces de calcul dans les armatures
d’effort tranchant dans la direction de la force appliquée, α étant l’angle formé par l’armature
et le plan de la dalle.

Pour les autres types d’armature d’effort tranchant (goujons de cisaillement par exemple),
v Rd3 peut être déterminé par des essais ou déduit de références appropriées.

(2) Remplacer par : (2) Il convient de prévoir des armatures d’effort tranchant dans la zone critique.

L'armature d'effort tranchant est à placer dans la zone critique où les plans de fissuration (3) Il convient de vérifier, chaque fois que nécessaire, la résistance au poinçonnement à l’extérieur
se développent. de la zone comportant des armatures transversales, en envisageant des périmètres critiques
plus éloignés.

(4) Les dispositions constructives concernant les armatures de poinçonnement sont données à
l’article 5.4.3.3. Il convient d’adopter un pourcentage minimum d’armatures transversales
suivant les prescriptions de l’article 5.4.3.3. L’équation {5.16} peut se vérifier en prenant en
compte la quantité totale d’armatures de poinçonnement - située entre le périmètre critique
et l’aire chargée - de la manière suivante :

Σ A sw sin α
où ρw =
(Acrit - Aload )

A crit est l’aire délimitée par le périmètre critique


A load est l’aire correspondant à la surface chargée (voir fig. 4.16)

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(5) Il convient de donner aux dalles non nervurées comportant des armatures transversales
une épaisseur minimale de 200 mm [Voir article 5.4.3.3 (1)].

4.3.4.5.3 Moments de calcul minimaux appliqués aux jonctions dalles-poteaux soumises à des
charges excentrées

(1) Afin de s’assurer que la résistance au poinçonnement définie par les équations {4.56},
{4.57} et {4.58} peut s’exercer, il convient de calculer la dalle avec des moments fléchissants
minimaux par unité de largeur, mSdx et m Sdy dans les directions x et y, à moins que l’analyse
structurale ne conduise à des valeurs plus importantes (Voir fig. 4.24). En l’absence d’autres
indications, il convient de satisfaire à l’équation {4.59}:

mSdx (ou mSdy) > η .VSd {4.59}

dans laquelle:

VSd représente l’effort tranchant agissant

η est le coefficient de moment donné par le tableau 4.9.

(2) Lors de la vérification des moments résistants correspondants, il convient de ne prendre en


compte que les barres d’armature convenablement ancrées au-delà de l’aire critique (Figure
4.25).

Tableau 4.9 : Coefficient de moment η de l’équation {4.59}

Position η pour mSdx η pour mSdy


du poteau
tête pied largeur tête pied largeur
utile utile

Poteau intérieur - 0,125 0 0,3 ly - 0,125 0 0,3 lx

Poteaux de rive
rive de dalle - 0,25 0 0,15 ly - 0,125 + 0,125 (par m)
parallèle à l'axe x

Poteaux de rive
rive de dalle - 0,125 + 0,125 (par m) - 0,25 0 0,15 lx
parallèle à l'axe y

Poteau d'angle - 0,5 + 0,5 (par m) - 0,5 + 0,5 (par m)

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Figure 4.24 : Moments fléchissants mSdx et m Sdy aux jonctions dalle-poteau soumises à des charges
excentrées, et largeurs utiles à prendre en compte pour résister à ces moments

Figure 4.25 : Disposition des armatures au droit de poteaux de rive et d’angle

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Le 4.3.5 traite aussi du déversement. 4.3.5 Etats-limites ultimes atteints par déformation structurale (flambement)

4.3.5.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

1/r Courbure à la section critique, au pied d’une colonne-modèle

Ib Moment d’inertie (section brute) d’une poutre

Icol Moment d’inertie (section brute) d’un poteau

K1 Facteur de réduction pour le calcul de l’excentricité du second ordre e2


(Equation {4.68})

K2 Coefficient utilisé pour tenir compte de la réduction de la courbure (1/r) due


à l’augmentation de l’effort normal (Equation {4.71})

M Rd Moment résistant de calcul

MSd1 Moment agissant du premier ordre

NRd Effort normal résistant de calcul

Nud Capacité ultime de calcul de la section soumise à une charge centrée

e2 Excentricité du second ordre

ea Excentricité complémentaire correspondant aux effets des imperfections


géométriques

ee Excentricité équivalente (Equations {4.65} et {4.66}, et figure 4.29)

eo Excentricité du premier ordre

e o1,eo2 Valeurs de l’excentricité du premier ordre de l’effort normal aux extrémités


de l’élément telles que eo1 < eo2

e tot Excentricité totale

ey Excentricité dans la direction y

ez Excentricité dans la direction z

k A, ou kB Coefficients caractérisant la rigidité des encastrements aux extrémités du


poteau

lcol Hauteur du poteau prise entre les centres schématisés des encastrements

lot Longueur de la membrure comprimée entre appuis latéraux (Equation


{4.77})

α Coefficient destiné à tenir compte des conditions d’encastrement de l’extrémité


opposée de la poutre

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ß lo /lcol

εyd Déformation élastique de calcul de l’armature

λ Coefficient d’élancement

λcrit Coefficient d’élancement critique

νu Effort longitudinal réduit pour un élément

4.3.5.1 Domaine d’application et définitions

(1) Ajouter : (1) Le présent chapitre se rapporte aux structures élancées ou aux éléments élancés principalement
soumis à des efforts de compression et dont les déformations ont une influence significative
Dans certains cas de colonnes peu élancées, il n'y a pas lieu de tenir compte d'effets du sur leur capacité portante (sollicitations du second ordre).
second ordre.
Voir aussi 2.5.14. (2) Les principes du présent chapitre s’appliquent aux éléments de béton armé ou précontraint
rectilignes, soumis à des efforts de compression axiale, avec ou sans flexion, et pour
lesquels les effets de torsion peuvent être négligés.

(3) Ces principes peuvent également s’appliquer à d’autres types d’éléments structuraux, tels
que des voiles, des coques, des poutres élancées dans lesquelles peut se produire un
déversement latéral de la zone comprimée, des poutres-voiles ou autres structures ou
éléments de structure dans lesquels des déformations locales significatives peuvent intervenir.

(4) Pour les éléments élancés comprimés, les règles à suivre sont indiquées aux articles
4.3.5.2 à 4.3.5.6 et dans l’Annexe 3 ; pour le déversement latéral des poutres élancées,
voir l’article 4.3.5.7.

(5) Ajouter : (5) Dans les éléments comprimés, il convient de prendre en compte l’influence des sollicitations
du second ordre si les déformations entraînent une augmentation de plus de (10 %) des
Si l'élancement d'une construction, soumise à une effort de compression centré, est moments fléchissants du premier ordre. On peut supposer que tel est le cas lorsque l’élancement
inférieur à la limite donnée au 4.3.5.3, le calcul est effectué soit sous un effort de compression de la structure ou des éléments de structure considérés dépasse les limites données à
pour lequel les coefficients γ m sont multipliés par 1,1 soit sous un effort de compression l’article 4.3.5.3 ci-dessous ou à l’annexe 3, clause A.3.2.
avec une excentricité ea (voir formule {4.61}).
4.3.5.2 Procédures de calcul

(1) Le calcul de la stabilité de la structure, compte tenu des sollicitations du second ordre, doit
pouvoir garantir que, sous les combinaisons d’actions les plus défavorables à l’état-limite
ultime, la perte d’équilibre statique (localement ou pour l’ensemble de la structure) n’intervient
pas et que la résistance des sections individuelles soumises à des moments fléchissants et
à des efforts normaux est suffisante.

(2) Le comportement de la structure doit être analysé dans toutes les directions où peut se
produire une rupture due à des sollicitations du second ordre.

(3) Il convient de considérer les incertitudes éventuelles sur les encastrements aux liaisons.
On doit attribuer aux propriétés des matériaux leurs valeurs de calcul (Voir article 2.3.3.2)
et leurs propriétés de déformation correspondantes doivent être prises en compte.

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(4) Pour les bâtiments courants, les procédures de calcul détaillées dans les clauses qui
suivent s’établissent suivant les trois phases suivantes :

(a) La structure ou les éléments sont classés en :


- contreventés ou non-contreventés
et - à noeuds déplaçables ou à noeuds non-déplaçables (Voir § 4.3.5.3.1 à 4.3.5.3.4)

(b) Pour la classification de la structure, la nécessité de considérer les sollicitations du


second ordre est établie en comparant l’élancement avec les limites établies dans les
clauses appropriées ci-dessous.

Ceci s’applique:

- à la structure dans son ensemble s’il s’agit d’une structure à noeuds déplaçables
- aux poteaux, individuellement, considérés comme isolés (Voir § 4.3.5.5.3).

(c) Lorsque la prise en considération des sollicitations du second ordre s’avère nécessaire,
on doit se référer aux règles de calcul pour poteaux des articles 4.3.5.4, 4.3.5.5, et 4.3.5.6.
Les règles pour poutres élancées sont données à l’article 4.3.5.7.

Pour de plus amples détails sur les procédures de calcul, voir l’organigramme de l’Annexe
3.

(5) Des méthodes de calcul plus rigoureuses sont fournies à l’Annexe 3.

4.3.5.3 Classification des structures et des éléments structuraux

4.3.5.3.1 Généralités

(1) Pour les besoins des calculs du projet, les structures ou éléments structuraux peuvent être
classés contreventés ou non contreventés en fonction de la présence ou non d’éléments de
contreventement, et à noeuds déplaçables ou non suivant leur sensibilité aux sollicitations
du second ordre dues à des déplacements latéraux.

(2) De même, les poteaux isolés sont qualifiés d’élancés ou non élancés.

4.3.5.3.2 Eléments de contreventement et structures contreventées

(1) Un élément de contreventement est un élément structural qui présente une forte raideur
vis-à-vis de la flexion et/ou du cisaillement, et qui est complètement ou partiellement encastré
dans la fondation. Un élément de contreventement ou un système d’éléments de
contreventement doit être suffisamment raide pour pouvoir reprendre et transmettre aux
fondations la totalité des charges horizontales appliquées sur la structure, et garantir la
stabilité du sous-ensemble contreventé.

(2) En général, on peut effectuer le calcul des éléments de contreventement à partir d’une
analyse du premier ordre. Cependant, une analyse du second ordre peut s’avérer nécessaire
lorsque les éléments de contreventement sont relativement flexibles [Voir § 4.3.5.1 (5)].

(3) Les structures comportant des éléments de contreventement conformes aux exigences du
paragraphe (1) ci-dessus sont considérées comme contreventées.

4.3.5.3.3 Structures à noeuds non déplaçables

(1) Les structures ou éléments de structure, avec ou sans éléments de contreventement, pour
lesquelles l’influence des déplacements des noeuds sur les forces et moments de calcul

151
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peut être négligée, sont considérées à noeuds non déplaçables. Dans le cas contraire,
elles sont considérées à noeuds déplaçables.

(2) Les ossatures de bâtiment contreventées, dont le contreventement est assuré par des
refends épais ou des éléments structuraux disposés en noyaux, peuvent être réputées à
noeuds non déplaçables. Dans les autres cas, on peut classer les structures en appliquant
les dispositions de l’annexe 3, clause A.3.2.

(3) Par "moments fléchissants correspondants" on entend les moments correspondants au (3) Les ossatures peuvent être considérées à noeuds non déplaçables si les déplacements de
premier calcul ne tenant pas compte du déplacement. premier ordre des noeuds n’augmentent pas de plus de 10 % les sollicitations calculées
sans tenir compte de ces déplacements. Généralement, on peut se contenter de ne prendre
en compte que les moments fléchissants correspondants (Voir article 2.5.1.4).

4.3.5.3.4 Poteaux isolés

(1) Ils peuvent être:

- soit des éléments comprimés isolés [Voir fig. 4.26 (a) et (b)]

- soit des éléments comprimés faisant partie d’une structure, mais considérés isolés pour
les besoins du calcul (Voir exemple article 4.3.5.5.1 ). Voir figure 4.26 (c) et (d).

Figure 4.26 : Différents types de poteaux isolés

a) Poteau isolé individuel


b) Poteaux articulés dans une structure à noeuds non déplaçables
c) Elément de contreventement élancé considéré comme un poteau isolé
d) Poteaux à extrémités encastrées dans une structure à noeuds non déplaçables

4.3.5.3.5 Elancement des poteaux isolés

(1) Lire : "Pour les bâtiments" au lieu de "Pour les constructions" (1) Pour les constructions, la hauteur utile ou la longueur d’un poteau lo = ß . lcol peut être
déterminée à l’aide de la figure 4.27 ci-dessous, dans laquelle les coefficients kA e t kB
représentent la raideur de l’encastrement aux extrémités des poteaux:

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Des valeurs de kA et kB inférieures à 0,4 sont déconseillées.

a) cadre à noeuds fixes b) cadre à noeuds déplaçables

Figure 4.27 : Abaques pour le calcul de la longueur utile

dans le cas d’ossatures à noeuds fixes (a) ou à noeuds déplaçables (b)


Σ E cm . Icol / lcol
k A (ou kB) = {4.60}
Σ E cm . α . Ib / l eff
avec:

E cm : module d’élasticité du béton (Voir § 3.1.2.5.2)

Icol,Ib : moments d’inertie respectifs (section brute) du poteau ou de la poutre

l col : hauteur du poteau mesurée entre les centres des encastrements

l eff : portée effective de la poutre

α : facteur utilisé pour prendre en compte les conditions d’encastrement de l’extrémité


opposée de la poutre :

α = 1,0 extrémité opposée encastrée, élastiquement ou rigidement


α = 0,5 extrémité opposée à libre rotation
α = 0 poutre en porte à faux.

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(2) Les poteaux isolés sont réputés élancés si leur coefficient d’élancement est supérieur à 25
ou à 15 / ∨u , la valeur à considérer étant la plus forte des deux, avec:

νu effort normal réduit pour l’élément :


νu = N Sd /(Ac . fcd)

λ coefficient d’élancement : λ = lo/i

lo hauteur ou longueur utile de l’élément vertical. lo est généralement déduit de la


théorie du flambement élastique. Pour des cadres, le poteau caractérisé par lo
doit être défini avec soin.

i rayon de giration.

4.3.5.4 Imperfections

(1) Dans le calcul, on doit tenir compte des incertitudes avec lesquelles sont déterminées les
sollicitations du second ordre, et, en particulier, des inexactitudes dimensionnelles et des
incertitudes concernant la position et la ligne d’action des charges centrées. En l’absence
d’autres indications appropriées, ce résultat peut être atteint par l’emploi d’imperfections
géométriques équivalentes.

(2) Pour les cadres, l’article 2.5.1.3 définit l’inclinaison sur la verticale ν prise par la structure
complète (éléments de contreventement et sous-ensembles contreventés).

(3) Pour les éléments isolés, les imperfections géométriques équivalentes peuvent être introduites
en augmentant l’excentricité de la force longitudinale d’une excentricité additionnelle ea ,
agissant dans la direction la plus défavorable:

ea = ν . lo /2 {4.61}

avec:

lo : longueur utile de l’élément isolé (Voir l’article 4.3.5.3.5)

ν : inclinaison sur la verticale, calculée d’après l’équation {2.10}.

4.3.5.5 Données spécifiques pour différents types de structures

4.3.5.5.1 Cadres à noeuds non déplaçables

(1) Les éléments comprimés individuels à noeuds non déplaçables doivent être considérés
comme des éléments isolés et être calculés en conséquence.

(2) Les éléments de contreventement ou, pour les cadres à noeuds non déplaçables sans
éléments de contreventement, les éléments comprimés individuels, doivent être calculés en
fonction des forces horizontales et des charges verticales correspondantes, en prenant en
compte les imperfections géométriques équivalentes définies respectivement par les articles
2.5.1.3 et 4.3.5.4.

(3) Pour les éléments comprimés individuels, les règles de calcul des poteaux isolés s’appliquent
(Voir l’article 4.3.5.5.3). La longueur utile lo peut généralement être déterminée suivant l’article
4.3.5.3.5.

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4.3.5.5.2 Cadres à noeuds déplaçables

(1) Des renseignements concernant les cadres à noeuds déplaçables sont donnés à l’Annexe
3.

4.3.5.5.3 Poteaux isolés

(1) Les effets du second ordre comprenant les imperfections géométriques et les déformations
dues au fluage doivent être pris en compte lors du calcul des éléments comprimés isolés et
élancés, s’ils affectent d’une manière significative la stabilité de la structure.

(2) Les poteaux isolés d’une structure à noeuds non déplaçables n’exigent pas de vérification
vis-à-vis des sollicitations du second ordre si le coefficient d’élancement λ est inférieur ou
égal à la valeur obtenue par l’équation {4.62}, même si le poteau concerné peut être
considéré comme élancé selon l’article 4.3.5.3.5.

λcrit = 25(2 - e o1/eo2) {4.62}

(2) Ajouter après e 01 ≤ e02 : eo1 e t eo2 représentent les excentricités de l’effort normal aux extrémités de l’élément, et
on suppose que eo1 < eo2
"et e 02 > 0"
Dans ce cas, il convient de calculer les extrémités de poteaux en considérant les équations
{4.63} et {4.64} comme les conditions minimales à respecter.

NRd = N Sd {4.63}
MRd = N Sd . h/20 {4.64}

NRd étant l’effort normal résistant de calcul et MRd le moment résistant de calcul.

L’équation {4.62} n’est applicable que lorsque le poteau n’est pas soumis à des charges
transversales entre ses extrémités.

Le critère défini par l’équation {4.62} est illustré graphiquement par la figure 4.28.

Pour le calcul des poteaux, voir l’article 4.3.5.6.

(3) Pour les poteaux fléchis de façon prédominante suivant un axe principal, il convient de
vérifier les risques de rupture dus aux sollicitations du second ordre suivant le deuxième
axe principal.

(4) Pour cette vérification, l’excentricité initiale eo dans la direction du deuxième axe principal
est prise égale à zéro, et il convient de calculer les sollicitations du second ordre en
utilisant le coefficient d’élancement λ correspondant à cet axe. Il convient également de
prendre en compte l’excentricité additionnelle définie § 4.3.5.4 (3) et, le cas échéant, les
déformations de fluage.

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Figure 4.28 : Limites de l’élancement pour des éléments isolés avec des extrémités encastrées de
façon rigide ou élastique, dans des ossatures à noeuds non déplaçables
(5) Les principes des paragraphes (1) et (3) ci-dessus s’appliquent également aux éléments
comprimés soumis à une flexion biaxiale et sur lesquels les effets de la torsion sont négligeables.

(6) Si l’excentricité du premier ordre eo de l’effort normal dans la direction du premier axe principal
est supérieure à 0,2 h, il convient d’effectuer la vérification dans la direction du second axe
principal à partir de la hauteur de section réduite h’ telle que définie § 4.3.5.6.4 (3).

4.3.5.6 Méthodes de calcul simplifiées pour les poteaux isolés

4.3.5.6.1 Généralités

(1) Pour les bâtiments, on peut utiliser une méthode de calcul qui suppose que les éléments
comprimés sont isolés, et qui donne une forme simplifiée à la déformation de l’axe du
poteau. L’excentricité additionelle est alors calculée comme une fonction de l’élancement.

4.3.5.6.2 Excentricité totale

(1) L’excentricité totale attribuée à des poteaux de section constante (béton et armatures, hors
recouvrements) dans la section la plus sollicitée (section critique) est obtenue comme suit:

(a) Excentricités du premier ordre, égales aux deux extrémités (Figure 4.29a):

etot = eo + ea + e2 {4.65}

avec:

eo excentricité du premier ordre : eo = MSd1/NSd

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MSd1 moment agissant du premier ordre

NSd effort normal agissant

ea excentricité additionnelle du 1er ordre selon l’équation {4.61}

e2 excentricité du second ordre, calculée par les méthodes approchées indiquées à


l’article 4.3.5.6.3 ci-dessous, et tenant compte des effets du fluage.

Figure 4.29 : Modèle pour le calcul de l’excentricité totale

b) Lorsque les excentricités du premier ordre sont différentes aux deux extrémités (Figure
4.29 b,c)

Pour des poteaux de section constante (béton et armatures hors recouvrements) soumis à
des moments du premier ordre variant linéairement sur leur longueur et présentant aux
extrémités des excentricités différentes en valeur et/ou en signe, il convient d’introduire une
excentricité équivalente ee dans l’équation {4.65}, au lieu de eo , pour la section critique.

Cette excentricité équivalente ee peut être prise égale à la plus grande des valeurs suivantes:

ee = 0,6 .eo2 + 0,4 .eo1 {4.66}

e e = 0,4 .eo2 {4.67}

Ajouter après la formule {4.68} : eo1 et eo2 représentant les excentricités du premier ordre à chaque extrémité, et

En outre, les sections d'extrémité de la colonne doivent être vérifiées sous les moments de eo2 > e o1 (Fig. 4.29 b et c) {4.68}
premier ordre.

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4.3.5.6.3 Méthode de la colonne-modèle

a) Domaine d’application et définition

(1) Remplacer par : (1) La méthode de calcul décrite ci-dessous s’applique aux éléments pour lesquels λ < 140 ,
de section rectangulaire ou circulaire, et dans lesquels l’excentricité du premier ordre satisfait
La méthode de calcul décrite ci-dessous s’applique aux éléments pour lesquels λ < 140 , à la condition : eo > 0,1h (h: hauteur de la section mesurée dans le plan considéré). Pour
de section rectangulaire ou circulaire, et dans lesquels l’excentricité du premier ordre satisfait les sections présentant une autre forme et pour les excentricités eo < 0,1h, on peut utiliser
à la condition : eo > 0,1h (h: hauteur de la section mesurée dans le plan considéré).La d’autres approximations appropriées.
méthode peut être appliquée pour e0 < 0,1 h, mais conduit alors à une solution très
conservatrice. Pour les sections présentant une autre forme et pour les excentricités eo < (2) Une “colonne-modèle” est un poteau:
0,1h, on peut également utiliser d’autres approximations appropriées.
- encastré en pied et libre en tête (Fig. 4.30),

- fléchi en simple courbure sous l’action de charges et de moments qui provoquent des
A remplacer par : moments maximaux en pied.

Pour une telle colonne (avec λ > 25), la flèche maximale e2, égale à l’excentricité du Pour un tel poteau, la flèche maximale e2, égale à l’excentricité du second ordre, peut être
second ordre, peut être supposée égale à: supposée égale à:

e2 = (lo 2/10)(1/r) {4.69 B} e2 = K1(lo2/10)(1/r) {4.69}

Expression dans laquelle lo est la longueur utile du poteau et 1/r est défini dans le § (3) ci-
dessous.

K1 = λ /20 - 0,75 pour 15 < λ < 35 {4.70}

K1 = 1 pour λ > 35 {4.71}

(3) Voir aussi (7) (3) La stabilité est analysée à partir d’une courbure 1/r dans la section critique en pied du
poteau. Cette courbure est déterminée par l’équilibre entre les forces internes et externes.

(4) Pour les effets du fluage, voir l’annexe 3 [A.3.4(9)].

Ajouter :

(4.bis) Pour λ > 50, une armature minimale en tête et en pied de la colonne est requise. Elle est
calculée pour

NSd et MSd = + 0,2 NSd . h {4.71 B}


Figure 4.30 : Poteau-modèle (notations)

158
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b) Adaptation de l’analyse du second ordre au calcul de la section transversale

(5) et (6) Les formules {4.72} et {4.73} ne sont d'application que pour les sections rectangulaires non (5) Lorsqu’une grande précision n’est pas exigée, la courbure 1/r de l’équation {4.69} peut se
précontraintes armées symétriquement. déduire de l’équation suivante:

1/r = 2.K 2.εyd /(0,9.d) {4.72}

avec :

εyd : déformation de calcul de l’acier des armatures à la limite élastique, εyd = fyd / E s

d : hauteur utile de la section dans la direction probable de rupture de stabilité.

(6) Le coefficient K2 de l’équation {4.72} prend en compte la diminution de la courbure 1/r sous
l’effet de l’augmentation de l’effort normal, et se détermine comme suit:

K2 = (N ud - N Sd)/(Nud - N bal ) < 1 {4.73}

avec :

Nud : capacité ultime de calcul de la section soumise à une charge centrée seulement.
Elle peut être prise égale à Nud = α.f cd.Ac + f yd .As [Pour α voir § 4.2.1.3.3 (11)].

NSd : effort normal agissant de calcul

Nbal : effort normal qui, appliqué à une section, maximise sa capacité de moment
ultime. Pour des sections rectangulaires armées symétriquement, il peut être pris égal à
0,4.fcd .Ac .

Il est toujours dans le sens de la sécurité de prendre K2 = 1.

Ajouter en complément du (3) ci-dessus.

c) Application pratique de la méthode de la colonne-modèle

(7) Le principe en est le suivant : la section vérifiée est la section en pied de colonne, la plus
sollicitée. Pour cette section, il existe une relation d'équilibre interne qui lie le moment
résistant MRd, l'effort normal résistant NRd et la courbure 1/r.

Cette relation (MRd, NRd,1/r) dans laquelle on prend NRd = NSd permet, pour toute
courbure 1/r donnée, de trouver le moment résistant MRd correspondant.
Le moment du premier ordre disponible est fonction de 1 / r :
2
lo 1
M Rd1 = M Rd - N Sd
10 r {4.73 - B1}
avec NRd = NSd {4.73 - B2}
Il existe une courbure 1/ r pour laquelle MRd1 atteint sa valeur maximale MRd1, max.

Si le moment agissant du premier ordre MSd1 est tel que

MSd1 ≤ MRd1, max - NSd . ea {4.73 - B3}

la vérification est assurée.

159
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Le procédé de calcul est schématisé à la figure 4 B3

Figure 4 B3 - Méthode de la colonne-modèle

Remarque : De telles tables, établies pour des sections rectangulaires, circulaires et carrées,
se trouvent dans "CEB/FIP Manual of Buckling and Instability" (Bulletin 123 du CEB)

d) Application directe : méthode de l'équilibre

(8) Au lieu de rechercher l'état d'équilibre limite, on peut faciliter le calcul en contrôlant que,
sous la combinaison la plus défavorable des actions, compte tenu des déformations
correspondantes, un état d'équilibre est possible entre les sollicitations agissantes (MSd , N Sd )
et le système interne des contraintes (Fig. 4 B4)

Pour ce faire il suffit de vérifier les relations suivantes :

NRd ≥ NSd
M Rd
> e o +e a + e 2
N Rd

avec :

NRd = la résultante des contraintes normales d'un état-limite choisi;

MRd = le moment des contraintes normales par rapport à l'axe passant par le centre de
gravité de la section dans l'état-limite choisi;

NSd = l'effort normal agissant;

ea = l'excentricité additionnelle selon {4.61};


MSd1
eo = = l'excentricité du premier ordre
N Sd
2
l0 εs - εc une valeur approchée de l'excentricité du deuxième ordre, dans
e2 = . laquelle εs et εc sont des déformations dans l'état-limite choisi,
10 d
prises avec leur signe

Le cas échéant on tient compte des charges de longue durée.

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A Déformations de l'état-limite choisi


B Contraintes de l'état-limite choisi et la résultante NRd
C Sollicitation agissante 4.3.5.6.4 Eléments comprimés à excentricités biaxiales

Fig. 4 B4 - Méthode de l'équilibre (1) Pour les éléments de section rectangulaire, des vérifications séparées dans les deux plans
principaux y et z (Voir fig. 4.31) sont admises si les ratios des excentricités correspondantes
ey / b et ez / h satisfont l’une des conditions suivantes:

soit (e z/h) / (ey/b) ≤ 0,2 {4.74}

soit (e z/b) / (ey/h) ≤ 0,2 {4.75}

(c’est-à-dire si le point d’application de NSd est situé dans la partie hachurée de la figure
4.31). Les excentricités ey e t ez sont les excentricités dans les directions des dimensions
respectives b et h de la section considérée. Il n’est pas nécessaire d’y inclure ea , défini par
l’équation {4.61}. Une analyse plus fine est exigée si les conditions énoncées ci-dessus ne
sont pas satisfaites.

(2) Pour les deux vérifications séparées, les articles 4.3.5.3.5 (hauteurs utiles et limites de
l’élancement), 4.3.5.5.3 et 4.3.5.6.1 - 4.3.5.6.3 s’appliquent de manière analogue lorsque
les limites d’élancement indiquées à l’article 4.3.5.3 sont dépassées. Il convient cependant
de prendre en compte les imperfections géométriques définies à l’article 4.3.5.4 dans les
deux plans.

(3) Lorsque ez > 0,2h (Voir fig. 4.32), les vérifications séparées ne sont autorisées que si la
vérification de la flexion le long de l’axe secondaire de la section (z dans la figure 4.31) est
effectuée à partir de la largeur réduite h’, comme indiqué fig. 4.32. La valeur h’ peut être
déterminée en prenant comme hypothèse une distribution de contraintes linéaire telle que:

NSd / Ac - N Sd.(ez + eaz )/Zc = 0 {4.76}

avec :

NSd : force longitudinale, de signe négatif en compression.

Z c : module de la section brute.

e az : excentricité additionnelle selon l’équation {4.61} dans la direction z.

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(4) Si le critère du paragraphe (1) ci-dessus n’est pas rempli, il est nécessaire d’entreprendre
une analyse détaillée.

Figure 4.31 : Hypothèse pour vérifications séparées dans les deux plans principaux

162
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Figure 4.32 : Vérification séparée dans la direction y si ez>0,2h

4.3.5.7 Déversement latéral des poutres élancées

(1) Lorsqu’il existe des doutes quant à la stabilité des poutres vis-à-vis du déversement latéral,
une vérification est entreprise à l’aide d’une méthode appropriée.

(2) Pour les poutres préfabriquées voir ENV 1992-1-3 "Elements et constructions préfabriquées" (2) On peut supposer que la stabilité des poutres de béton armé ou précontraint est assurée si
et la norme belge correspondante*. les conditions {4.77} sont vérifiées. Dans le cas contraire, il convient d’effectuer une
analyse plus détaillée.

lot < 50 b

et {4.77}

h < 2,5 b

avec:

b : largeur de la membrure comprimée


h : hauteur totale de la poutre
lot : longueur de la membrure comprimée entre appuis latéraux.

*) La norme belge doit encore paraître.

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4.4 Etats-limites de service

4.4.0 Généralités

4.4.0.1 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

A c.eff Aire effective du béton tendu

A ct Aire du béton à l’intérieur de la zone tendue

A s.req Section nécessaire d’armatures tendues

A s.prov Section d’armatures tendues prévue

V cd Contribution de la section de béton à l’effort tranchant de calcul (Voir l’article


4.3.2.4.3)

f ct.eff Résistance à la traction du béton, effective au moment où les fissures sont


supposées apparaître

k Coefficient prenant en compte les effets d’auto-contraintes non uniformes

kc Coefficient de distribution des contraintes

k1 Coefficient prenant en compte l’influence des propriétés d’adhérence de


l’armature sur l’espacement des fissures

k2 Coefficient prenant en compte l’influence de la forme de distribution des


déformations sur l’espacement des fissures

s rm Espacement moyen final des fissures

s rmx Espacements moyens finaux des fissures dans les directions respectives x
et y
s rmy

wk Largeur de calcul, ou largeur caractéristique des fissures

α Angle formé par les armatures d’effort tranchant et les armatures longitudinales
(Aciers principaux)

ß Coefficient de correspondance entre la largeur moyenne des fissures et leur


largeur de calcul

ß1 Coefficient prenant en compte l’influence des propriétés d’adhérence de


l’armature sur la déformation moyenne

ß2 Coefficient prenant en compte l’influence de la durée de chargement ou d’un


chargement répété sur la déformation moyenne

εsm Déformation des armatures compte tenu de la raideur due à la traction

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ε1 Plus importante déformation de traction en périphérie, pour une section


soumise à une traction excentrée

ε2 Plus faible déformation de traction en périphérie, pour une section soumise


à une traction excentrée

θ Angle formé par les armatures dans la direction x et la direction de la


contrainte principale de traction

φs Diamètre maximal d’armature ajusté

φ s* Diamètre maximal d’armature non ajusté (voir tableau 4.11)

ρr Pourcentage effectif d’armatures

σs Contrainte des armatures tendues, calculée sur la base d’une section fissurée

σ sr Contrainte des armatures tendues, calculée sur la base d’une section


fissurée dans les conditions de chargement conduisant à l’apparition de la
première fissure, soit pour σ ct = fctm

4.4.0.2 Domaine d’application

(1) Ce chapitre concerne les états-limites de service courants. Ce sont:

- la limitation de contrainte (Voir l’article 4.4.1)

- le contrôle de la fissuration (Voir l’article 4.4.2)

- le contrôle de la déformation (Voir l’article 4.4.3)

D’autres états-limites (tels que ceux concernés par la vibration) peuvent avoir leur importance
pour des structures particulières, mais ils ne sont pas l’objet du présent code.

4.4.1 Valeurs limites des contraintes vis-à-vis des conditions de service

4.4.1.1 Considérations de base

(1) Une contrainte de compression excessive dans le béton soumis aux charges de service
peut favoriser la formation de fissures longitudinales et conduire à une micro-fissuration du
béton, ou à des valeurs de fluage plus élevées que celles prévues. S’il paraît probable que
le fonctionnement d’un élément puisse être affecté par ces conséquences, des mesures
doivent être prises pour limiter les contraintes à un niveau approprié.

Remplacer : (2) Des fissures longitudinales peuvent apparaître si le niveau de contraintes sous combinaison
rare de charges dépasse une valeur critique. Une telle fissuration peut entraîner une réduction
(2) Des fissures longitudinales peuvent apparaître si le niveau de contraintes sous combinaison de durabilité. En l’absence d’autres mesures, telles qu’une augmentation de l’enrobage
rare de charges dépasse une valeur critique. Une telle fissuration peut entraîner une réduction des armatures dans la zone comprimée ou un frettage par armatures transversales, il
de durabilité. C'est pourquoi la contrainte de compression doit être limitée à 0,5 fck pour convient d’envisager une limitation à 0,6 fck de la contrainte de compression dans les
toutes les classes d'environnement. zones soumises aux classes d’exposition à l’environnement n°3 ou n°4 (Voir tableau 4.1).

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(3) Le fluage peut excéder la valeur prévue selon les méthodes décrites à l’article 2.5.5 si la
contrainte du béton soumis à des charges quasi-permanentes dépasse 0,45 fck . S’il
paraît probable que le fluage affecte de façon non négligeable le fonctionnement de l’élément
considéré, il convient de limiter la contrainte à cette valeur. Pour des éléments de béton
armé fléchis, il convient d’entreprendre cette vérification si le rapport portée/hauteur utile
excède 85% de la valeur indiquée à l’article 4.4.3.2 pour le cas considéré. Une vérification
peut s’avérer nécessaire durant le transfert de la précontrainte, pour les éléments précontraints.

(4) Les exigences de durabilité concernant le béton précontraint peuvent imposer d’autres
limites aux contraintes du béton; par exemple, que la section demeure comprimée (Voir
l’article 4.4.2.1).

(5) Contrainte sous les ancrages et appuis: Aucune vérification n’est nécessaire vis-à-vis des
conditions de service si les dispositions des articles 2.5.3.7.4 et 5.4.6 ou 5.4.8 sont suivies.

(6) Les contraintes de l’acier aux conditions de service, pouvant induire des déformations non
élastiques, doivent être évitées, car elles auraient pour conséquence l’apparition de larges
fissures, ouvertes en permanence.

Ajouter : (7) Cette exigence est satisfaite si, sous des combinaisons rares de charges (Voir l’article
2.3.4), la contrainte de traction dans les armatures passives ne dépasse pas 0,8 fyk .
(8) Au moment de la précontrainte, les contraintes de compression dans le béton doivent être Lorsque la contrainte n’est provoquée que par des déformations imposées, une valeur
limitées à : égale à fyk est acceptable. Il convient que la contrainte des câbles de précontrainte ne
0,65 fcj lors d'une précontrainte dans l'usine; dépasse pas 0,75 fpk , compte tenu des pertes.
0,5 fcj lors d'une précontrainte sur chantier.
Dans les cas où l'on craint de grandes déformations - immédiates ou différées - qui pourraient 4.4.1.2 Méthodes de vérification des contraintes
avoir une influence défavorable ou inacceptable sur les éléments de construction, les contraintes
de compression doivent être limitées à des valeurs plus faibles. (1) Pour le calcul des contraintes, on doit tenir compte de la possibilité éventuelle de fissuration
sous charges de service, ainsi que des effets du fluage et du retrait. Les autres actions
indirectes susceptibles d’influer sur les valeurs des contraintes, telles que la température,
peuvent également être prises en considération.

(2) N'est d'application que le dernier alinéa. (2) Les limites des contraintes indiquées à l’article 4.4.1.1 peuvent généralement être considérées
comme respectées sans justifications complémentaires pourvu que:

(a) le calcul à l’état-limite ultime soit effectué suivant l’article 4.3.

(b) les dispositions d’armatures minimales de l’article 4.4.2.2 soient suivies.

(c) Les dispositions constructives respectent les prescriptions du chapitre 5.

(d) Il n’ait pas été envisagé une redistribution supérieure à 30% dans l’analyse relative à
l’état-limite ultime.

On doit noter que le fluage et le retrait dans les éléments partiellement précontraints
peuvent provoquer des contraintes élevées dans les armatures passives aussi bien que
dans les armatures de précontrainte, qui peuvent à leur tour induire des problèmes de
fatigue.

(3) Les effets à long terme peuvent ne pas être pris en compte, excepté lorsque plus de 50%
des contraintes proviennent des actions quasi-permanentes. Dans ce dernier cas, la valeur
du rapport des modules peut être estimée égale à 15.

(4) Les contraintes sont vérifiées à l’aide des propriétés des sections correspondant à un état
non fissuré ou totalement fissuré, suivant le cas.

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(5) En général, lorsque la contrainte de traction maximale du béton calculée en section non
fissurée soumise à des combinaisons de charges rares excède fctm (Voir tableau 3.1), il
convient d’envisager une fissuration effective.

(6) Lorsque l’on considère une section non fissurée, l’ensemble de la section de béton est
supposée active et le béton et l’acier sont tous deux supposés élastiques à la fois en
traction et en compression.

(7) Lorsque l’on considère une section fissurée, le béton est supposé élastique en compression
mais incapable de résister à la traction. (Lors de la vérification des contraintes selon ces
règles, il convient de ne pas tenir compte de l’effet de raideur du béton tendu après
fissuration).

(8) La section minimale d’armatures indiquée à l’article 4.4.2.2 correspond au minimum exigé
pour satisfaire à la limitation de contrainte des armatures passives adhérentes sous l’action
des déformations imposées.

4.4.2 Etats-limites de fissuration

4.4.2.1 Considérations générales

(1) La fissuration doit être limitée de façon à ne pas porter préjudice au bon fonctionnement de
la structure, et à ne pas rendre son aspect inacceptable.

(2) La fissuration est presque inévitable pour les ouvrages de béton armé soumis à la flexion,
au cisaillement, à la torsion ou à la traction sous l’action d’un chargement direct ou d’une
déformation imposée.

(3) Les fissures peuvent également provenir d’autres facteurs, tels que le retrait plastique ou
des réactions chimiques expansives internes au béton durci. De telles fissures peuvent
présenter une largeur inacceptable, mais leur prévention et leur contrôle n’entrent pas dans
le cadre du présent chapitre.

(4) En revanche, on peut admettre les fissures sans même tenter de contrôler leur largeur ou
de les éviter en prenant des mesures telles que la création de joints, pour tenir compte de
mouvements, pourvu qu’elles ne soient pas préjudiciables au fonctionnement de la structure.

(5) Il convient d’établir, en accord avec le client, des limites appropriées tenant compte de la
nature de la structure et de sa destination future.

(6) En l’absence d’exigences spécifiques (comme l’étanchéité), on peut supposer que pour les
classes d’exposition n°2 à n°4, la limitation de la largeur de fissuration maximale de calcul
à une valeur de l’ordre de 0,3 mm est généralement satisfaisante, pour des combinaisons
de charges quasi-permanentes (Voir l’article 2.3.4), pour les éléments de béton armé des
constructions, vis-à-vis de l’aspect et de la durabilité. Pour des expositions de la classe
n°1, la largeur des fissures n’a pas d’influence sur la durabilité et cette limite peut être
relevée si cela est acceptable pour d’autres raisons.

(7) La durabilité des éléments précontraints, pour les classes d’exposition n°2 à n°4, peut être
plus sévèrement affectée par la fissuration (Voir chapitre 4.1). En l’absence d’exigences
plus détaillées, les limitations du tableau 4.10 sont généralement considérées satisfaisantes.
La limite de décompression implique que, sous les combinaisons de charges fréquentes,
chaque partie des câbles ou de la gaine soit disposée à 25 mm au moins à l’intérieur du
béton comprimé.

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(8) Des mesures spéciales de limitation de la fissuration peuvent être nécessaires pour les
éléments soumis aux expositions de la classe n°5. Le choix des mesures appropriées
dépend de la nature de l’agression chimique.

9) (a) (9) La limitation des largeurs de fissures à des valeurs acceptables est assurée si les conditions
suivantes sont remplies:
"ces restrictions", lire "celles-ci"
(a) si, dans toutes les sections pouvant être soumises à une traction non négligeable sous
l’effet de déformations imposées, que ces restrictions soient ou non combinées avec un
chargement direct, un pourcentage minimal d’armatures adhérentes est disposé, en quantité
suffisante pour prévenir l’atteinte de la limite élastique des armatures à la charge de fissuration,

et

(b) si les espacements et les diamètres des barres sont limités, afin de limiter la largeur des
fissures.

Ceci s’applique également aux parties des éléments précontraints dans lesquelles des
tractions peuvent se développer dans le béton.

Tableau 4.10 : Critères pour les éléments précontraints

Classe d’exposition Largeur de fissures de calcul, wk , sous


combinaison de charges fréquente (mm)

Précontrainte par post- tension Précontrainte par pré-tension

1 0,2 0,2

2 0,2 décompression

3 décompression décompression

ou
4 revêtement des armatures et

w k = 0,2

NOTA : pour la définition de la décompression , voir § 7) ci-dessus.

4.4.2.2 Sections minimales d’armatures

(1) Pour évaluer la section minimale d’armatures exigée pour garantir une fissuration contrôlée
dans un élément ou une partie d’élément pouvant être soumis à une contrainte de traction
due à des déformations imposées, il est nécessaire de faire la distinction entre deux mécanismes
possibles de formation d’une telle contrainte :

(i) les déformations gênées - lorsque les contraintes sont dues à des variations dimensionnelles
dans un élément dont les déformations sont gênées (par exemple la contrainte engendrée
dans un élément par les effets de retrait),

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(ii) les déformations imposées - lorsque les contraintes s’exerçant dans l’élément considéré
résultent de sa résistance aux déformations dues à des sollicitations extérieures (par exemple
quand un élément est soumis à une contrainte due au tassement d’un appui).

(2) Il est également nécessaire de faire la distinction entre deux types de distributions de
contraintes dans l’élément à l’apparition des fissures. Ce sont:

(a) la flexion composée avec compression (section partiellement comprimée).

(b) la flexion composée sans compression (section entièrement tendue).

(3) A moins qu’un calcul plus rigoureux ne démontre qu’une section plus réduite est suffisante,
les sections d’armatures minimales exigées peuvent se déduire de l’expression ci-dessous:

As = k c k fct.eff Act / σs {4.78}

avec:

As section d’armatures dans la zone tendue

A ct aire de la zone de béton tendu. La zone tendue est la partie de la section dont le
calcul montre qu’elle est tendue juste avant la formation de la première fissure.

Explication de σ s σs contrainte maximale admissible de l’armature immédiatement après formation de


la fissure. Elle peut être considérée égale à 100 % de la limite élastique de l’armature, fyk . Une
Avant d'appliquer (4.78) il y a lieu de faire un choix entre les deux méthodes disponibles pour la valeur plus faible peut cependant être nécessaire pour satisfaire aux limites d’ouverture de
limitation de la fissuration. la fissure (Voir tableau 4.11).
Si l'on calcule l'ouverture des fissures selon 4.4.2.4., alors σs = f yk.
Si le contrôle de la fissuration se fait sans calcul direct en appliquant 4.4.2.3., ily a lieu de déterminier f ct.eff résistance à la traction du béton effective au moment où les fissures sont supposées
σ s selon les prescriptions de cet article. se produire. Dans de nombreux cas, comme lorsque la déformation dominante imposée
provient de la dissipation de la chaleur d’hydratation, les premières fissures peuvent apparaître
dans les 3 à 5 jours suivant le coulage, suivant les conditions d’environnement, la forme de
l’élément et la nature du coffrage. Les valeurs de fct.eff peuvent se déduire du tableau 3.1,
en prenant comme classe la résistance au moment où la fissuration est supposée se
produire. Lorsqu’il est impossible de confirmer avec exactitude que la première fisssuration
se produira à moins de 28 jours, il est conseillé d’adopter une résistance à la traction
minimale de 3 N/mm2.

kc coefficient prenant en compte la nature de la distribution des contraintes dans la


section immédiatement avant la fissuration. Cette distribution des contraintes est fonction
de la combinaison des effets du chargement et des restrictions des déformations imposées.

k c = 1,0 en traction pure


k c = 0,4 en flexion sans effort normal de compression

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Pour les sections soumises à un effort normal ou à une force de précontrainte, se reporter
au § (7) ci-dessous.

k coefficient prenant en compte l’effet d’auto-contraintes non uniformes .

Les valeurs de k correspondant à différentes situations sont données ci-après:

- contraintes de traction généralement dues à des déformations intrinsèques

en général k = 0,8
(h < 30 cm k = 0,8
pour des sections rectangulaires (
(h > 80 cm k = 0,5

- contraintes de traction dues à des déformations imposées par des effets externes
k = 1,0

Des parties de sections distantes des armatures principales de traction, telles que des
parties externes d’une section ou les âmes de poutres de grande hauteur, peuvent être
considérées soumises à des déformations imposées par la membrure tendue de l’élément.
Dans de tels cas, la valeur appropriée de k se situe dans la gamme suivante: 0,5 < k < 1,0.

(4) Les armatures minimales peuvent être réduites, voire négligées, si la déformation imposée
est suffisamment réduite pour qu’il soit improbable qu’elle provoque la fissuration. Dans de
tels cas, des armatures minimales sont seulement nécessaires pour résister aux tractions
dues aux bridages.

(5) Dans les éléments précontraints et les éléments de béton armé soumis à un effort normal
de compression, la section des armatures minimales peut être réduite à une valeur inférieure
à celle du béton armé ordinaire, du fait de l’influence des facteurs suivants :

- la raideur en flexion accrue de la zone comprimée.

- la contribution des armatures de précontrainte.

(6) Dans les éléments précontraints, les armatures minimales pour la limitation de la fissuration
ne sont pas nécessaires dans les zones où, sous les combinaisons rares d’actions et la
valeur caractéristique estimée correspondante de la force de précontrainte ou de l’effort
normal, le béton reste comprimé.

(7) Remplacer par : (7) Si les conditions du § (6) ne sont pas remplies, il convient de calculer la section minimale
nécessaire en fonction du § (3) ci-dessus à partir des valeurs suivantes de kc :
Lorsque les conditions du (6) ci-dessus, ne sont pas satisfaites, la section minimale nécessaire
doit être calculée suivant (3), avec, pour kc, les valeurs suivantes : Pour des sections en caisson,

Pour les sections en caisson, kc = 0,4 pour les âmes,


k c = 0,4 pour les âmes
k c = 0,8 pour la membrure tendue. kc = 0,8 pour la membrure tendue.

Pour des sections rectangulaires ou des poutres T et à partir d'un certain niveau de précon- Pour les sections rectangulaires, les valeurs de kc peuvent être interpolées depuis 0,4 pour
trainte, une armature minimale n'est pas nécessaire pour limiter la fissuration si, sous la la flexion pure sans effort normal jusqu’à zéro lorsque:
combinaison de charges qui conduit à la fissuration (atteinte de fct,eff) la hauteur de la
fissure reste inférieure à h/2 ou 500 mm (fig.a). (a) les conditions du § (6) ci-dessus sont juste satisfaites

ou lorsque

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La valeur limite déterminante est atteinte si σcG = P k,inf/Ac est égal à


*
σcG = h f ct, eff ≥ f ct, eff avec h en m (b) sous l’action de la valeur correspondante estimée de la précontrainte, la hauteur de la
* zone tendue, calculée sur la base d’une section fissurée sous des conditions de chargement
Pour σ cG ≥ σcG ,kc = 0. Dans le cas de flexion sans effort normal (béton armé), kc = 0,4.
conduisant à l’apparition de la première fissure, ne dépasse pas la plus petite des deux
Dans ce cas σcG = 0. valeurs suivantes: h/2 ou 0,5 m.
*
P o u r 0 < σcG < σcG , on fait une interpolation linéaire entre kc = 0 , 4 e t kc = 0 comme
(8) Les armatures de précontrainte peuvent être prises en compte pour la détermination des
montré en fig. b. armatures minimales dans un carré de 300 mm de côté entourant chaque armature, pourvu
que les différences de comportement des armatures et des barres vis-à-vis de l’adhérence
(8) troisième ligne, lire : soient prises en compte. En l’absence d’informations complémentaires, ce calcul peut être
effectué en partant de l’hypothèse suivant laquelle les armatures de précontrainte sont
"...... comportement de ces armatures et ... " efficaces à 50 %.

4.4.2.3 Contrôle de la fissuration sans calcul direct

(1) Pour des dalles en béton armé ou précontraint dans des constructions soumises à des
flexions sans effort normal de traction significatif, il n’est pas nécessaire d’envisager des
mesures spécifiques de contrôle de la fissuration, pourvu que l’épaisseur totale ne dépasse
pas 200 mm et que les dispositions de l’article 5.4.3 soient appliquées.

(2) Lorsque l’on a prévu au moins les armatures minimales indiquées à l’article 4.4.2.2, la
limitation des largeurs de fissures à des valeurs acceptables et l’absence de fissuration
incontrôlée peuvent être assurées en limitant l’espacement des barres et/ou les diamètres
des barres. Les tableaux 4.11 et 4.12 ci-dessous sont conçus pour garantir des largeurs de
fissures généralement inférieures à 0,3 mm pour le béton armé et 0,2 mm pour le béton
précontraint. Il faut cependant noter que des fissures plus larges peuvent éventuellement
se produire, sans pour autant qu’elles soient considérées comme dommageables.

Les largeurs de fissures ne sont en général pas considérées comme excessives si:

- pour une fissuration principalement due à un bridage, les dimensions des barres données
par le tableau 4.11 ne sont pas dépassées, la contrainte de l’acier étant égale à la valeur
obtenue immédiatement après fissuration [c’est à dire σ s dans l’équation {4.78} du § 4.4.2.2(3)]
et

- pour les fissures principalement dues aux charges, les dispositions du tableau 4.11 ou
celles du tableau 4.12 sont suivies.

Pour les sections de béton précontraint, il convient de calculer les contraintes des armatures
en considérant la précontrainte comme une force extérieure, sans tenir compte de
l’accroissement de contrainte des câbles dû au chargement.

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Tableau 4.11 : Diamètres maximaux des barres à haute adhérence

Contrainte de l’acier Diamètre maximal des barres (mm)

(N/mm2) Section de B.A. Sections de B.P.

160 32 25
200 25 16
240 20 12
280 16 8
320 12 6
360 10 5
400 8 4
450 6

Pour le béton armé, le diamètre maximal des barres peut être modifié comme suit:

* f ctm h * f ctm
φs = φs ≥ φs pour une fissuration due à un bridage
2,5 10 (h - d ) 2,5
* h * pour une fissuration due à des
φs = φs .≥ φs
10 ( h - d ) charges

avec:

φs : diamètre maximal ajusté de la barre

φ* s : diamètre maximal de la barre donné par le tableau 4.11

h : hauteur globale de la section

Tableau 4.12 : Espacements maximaux des barres à haute adhérence


Espacement maximal des barres (mm)
Contrainte de l'acier Sections
(N/mm2 ) Flexion pure Traction pure précontraintes
(flexion)

160 300 200 200


200 250 150 150
240 200 125 100
280 150 75 50
320 100 - -
360 50 - -

(3) Dans les tableaux 4.11 et 4.12, pour le béton armé, il convient d’évaluer les contraintes de
l’acier sur la base de charges quasi-permanentes, et pour le béton précontraint sur la base
de charges fréquentes avec la valeur de la force de précontrainte estimée correspondante.
Dans le tableau 4.11, si les contraintes proviennent principalement de bridages, il convient
d’utiliser une contrainte de l’acier égale à σ s (Equation {4.78}).

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(4) Pour les poutres d’une hauteur totale de 1,0 m ou plus dans lesquelles les armatures
principales sont concentrées sur une petite portion de la hauteur, il convient de prévoir des
armatures de peau additionnelles afin de contrôler la fissuration sur les parements latéraux
de la poutre. Il convient de répartir régulièrement ces armatures entre les niveaux des
aciers tendus et de l’axe neutre, et de les placer à l’intérieur de cadres. La section de ces
armatures de peau ne doit pas être inférieure à la quantité obtenue selon le § 4.4.2.2(3),
avec k = 0,5 et σs = fyk. L’espacement et le diamètre des barres appropriés peuvent se
déduire des tableaux 4.11 ou 4.12, en supposant une traction pure et une contrainte de
l’acier égale à la moitié de la valeur estimée pour les armatures principales de traction.

(5) On peut admettre que la fissuration due à l’effort tranchant est contrôlée de manière satisfaisante
si les espacements des armatures transversales sont conformes aux valeurs indiquées par
le tableau 4.13. Il n’est pas utile d’effectuer une vérification pour les éléments qui ne
nécessitent pas d’armatures d’effort tranchant (c’est à dire lorsque Vcd > VSd), ou lorsque
3 V cd > VSd étant donné qu’il n’apparait pas de fissure d’effort tranchant sous charges de
service.

Tableau 4.13 : Espacement des armatures transversales dans les poutres, pour le contrôle de la
fissuration

V Sd - 3 V cd
(N/mm2) Espacements des armatures
pw b wd (mm)

≤ 50 300
75 200
100 150
150 100
200 50

Dans le tableau 4.13, VSd est l’effort tranchant de calcul à l’état-limite ultime, et Vcd peut être
pris égal à VRd1 , donné par l’équation {4.18} de l’article 4.3.2.3, tandis que ρw est le
pourcentage d’armatures transversales tel que défini par l’équation {4.79} ci-dessous:

ρw = A sw / (s b w sinα) {4.79}

avec:

ρw : pourcentage d’armatures transversales

A sw : section d’armatures transversales sur une longueur s

s : espacement des armatures transversales

bw : largeur de l’âme ou largeur minimale de l’élément sur la hauteur utile

α : angle formé par les armatures transversales et les aciers principaux (pour des
armatures verticales, α = 90°, sinα = 1)

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(6) Il convient de noter qu’il existe des risques particuliers d’apparition de larges fissures aux
sections qui subissent des variations brutales de contrainte, dues par exemple:

- aux changements de section,

- à la proximité de charges concentrées,

- à des arrêts de barres dans la section,

- à l’existence de contraintes d’adhérence élevées, en particulier aux extrémités des


recouvrements.

Il convient d’apporter beaucoup de soin à ce genre de sections pour minimiser les variations
de contrainte chaque fois que cela est possible. Cependant, les règles de contrôle de
fissuration indiquées ci-dessus doivent normalement permettre un contrôle convenable dans
ces zones, pourvu que les règles concernant les dispositions constructives des armatures,
détaillées au chapitre 5, soient respectées.

4.4.2.4 Calcul des ouvertures de fissures

(1) La largeur de fissure de calcul peut se déduire de la relation suivante:

wk = ß s rm εsm {4.80}

avec :

wk : ouverture de la fissure de calcul

s rm : distance moyenne finale entre fissures

εsm : élongation moyenne sous la combinaison de charges appliquées compte-tenu


de la rigidité du béton tendu, du retrait, etc...

ß : coefficient reliant l’ouverture moyenne des fissures aux valeurs de calcul

(2) Le texte est d'application pour les éléments en béton armé. σ sr est calculé avec le moment (2) ß peut prendre les valeurs suivantes dans l’équation {4.80}:
de fissuration correspondant à fctm (4.4.1.2. (5)).
Pour les éléments en béton précontraint modifier comme suit : ß = 1,7 pour une fissuration due aux charges appliquées et pour une fissuration due au
bridage si les sections considérées présentent une dimension minimale supérieure à 800
mm.

ß = 1,3 pour une fissuration due au bridage, pour des sections dont la dimension la plus
petite (longueur, largeur ou épaisseur, la plus petite devant être prise en compte) est
inférieure ou égale à 300 mm.

L'élongation moyenne de l'armature par rapport au béton εs m , r peut s'exprimer comme Pour les sections de dimensions intermédiaires, les valeurs peuvent être obtenues par
suit en tenant compte de l'influence du béton tendu : interpolation.
εsm peut s’obtenir à partir de la relation suivante:

∆σs ∆σ 2 ∆ σs σs σ 2
ε sm, r = 1 - β1 β2 ( sr ) ≥ 0,4 {4.81.B} εsm = 1 - β1 β2 ( sr ) {4.81}
Es ∆ σs Es Es σs

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avec : avec:

∆σs augmentation de contrainte dans l'armature par rapport à un état neutralisé en supposant σs : contrainte dans les armatures tendues calculée sur la base d’une section fissurée
une section fissurée.
Le calcul de ∆σs sous l'influence des sollicitations Nser et Mser en états de services se fait σ sr : contrainte dans les armatures tendues calculée sur la base d’une section fissurée,
comme suit : dans les conditions de chargement provoquant la première fissure.

- Les contraintes dues à la précontrainte seule (fig. 4 B5 a), éventuellement en tenant ß1 : coefficient prenant en compte les propriétés d’adhérence des barres
compte des influences de redistribution de contraintes suite à un retrait ou un fluage
empêchés, sont neutralisées par l'ajout de sollicitations fictives Nn et Mn (fig. 4 B5 b). β1 = 1,0 pour les barres à haute adhérence
- A partir de cette situation neutralisée, les contraintes sont calculées pour une section
sans résistance à la traction et soumise à la résultante des sollicitations β1 = 0,5 pour les barres lisses
(Nser - Nn ; Mser - Mn ) (fig. 4 B5 b,c).
ß2 : coefficient prenant en compte la durée du chargement ou des charges répétées
Pour le calcul des sollicitations de neutralisation, l'effort de précontrainte le plus
défavorable dans la section considérée est à prendre en considération β2 = 1,0 pour un chargement simple, de courte durée

Pk, max = Po - 0,7 ∆ ( P (x)) ou P k, min = P o - 1,3 ∆ (P (x)) β2 = 0,5 pour un chargement prolongé ou pour de nombreux cycles de charges
répétées.

Pour les éléments seulement soumis à des déformations imposées intrinsèques, on peut
considérer σ s égal à σ sr.

(3) L’espacement moyen final des fissures, pour des éléments soumis principalement à la
flexion ou à la traction, peut se déduire de l’équation suivante :

srm = 50 + 0,25 k 1 k2 φ/ρr {4.82}

avec:
Fig. 4 B5
φ : diamètre de la barre en mm. Lorsqu’une section comprend plusieurs barres de
∆σsr : augmentation de contrainte dans l'armature par rapport à l'état neutralisé sous l'influence diamètres différents, on peut considérer un diamètre moyen de barre.
du moment de fissuration (σ ct = fctm ) calculé dans la situation fissurée.
k1 : coefficient prenant en compte les propriétés d’adhérence des barres; k1 = 0,8 pour
β1 : coefficient prenant en compte les propriétés d'adhérence de l'acier : les barres à haute adhérence et à 1,6 pour des barres lisses. Dans le cas de déformations
imposées, il convient de remplacer k1 par k1 . k, avec k défini en 4.4.2.2 (3).
β1 = 1,0 pour les barres à haute adhérence
β1 = 0,5 pour les barres lisses k2 : coefficient prenant en compte la forme de la répartition de la déformation

β2 : coefficient prenant en compte la durée ou la répétition des charges k2 = 0,5 en flexion et 1,0 en traction pure

β2 = 1,0 pour une charge simple de courte durée Dans les cas de traction excentrée ou pour des zones localisées, il convient d’utiliser des
β2 = 0,5 pour une charge prolongée ou pour une charge multiple répétée. valeurs intermédiaires de k2 pouvant se déduire de la relation suivante:
ε1 + ε2
Pour des éléments seulement soumis à des déformations imposées intrinsèques, on peut k2 =
2 ε1
considérer ∆σ égal à ∆σr.
ε1 é tant la plus grande déformation de traction et ε2 la plus petite, aux limites de la section
considérée, sur la base d’une section fissurée.

ρr : pourcentage effectif d’armatures, As / Ac.eff , As étant la section d’armatures


comprise dans la zone effectivement tendue, Ac.eff .

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La zone effectivement tendue est généralement la zone de béton entourant les armatures
tendues, d’une hauteur égale à 2,5 fois la distance entre le côté tendu de la section au
centre de gravité des armatures (Voir fig. 4.33). Pour les dalles ou pour les éléments
précontraints pour lesquels la hauteur de la zone tendue peut être réduite, il convient de ne
pas retenir une hauteur effective supérieure à (h-x)/3.
La valeur résultante de srm est exprimée en mm.

(4) Les armatures de précontrainte peuvent être prises en compte pour le calcul des distances
entre fissures, dans une zone carrée de 300 mm de côté entourant chaque armature,
pourvu qu’il soit tenu compte des caractères d’adhérence des armatures. Il convient d’obtenir,
à partir d’essais, des valeurs appropriées de k1 pour les armatures considérées, mais, en
l’absence d’informations complémentaires, on peut prendre une valeur égale à 2,0. Dans le
cas d’une combinaison d’armatures passives et actives, k1 φ de l’équation {4.82} peut être
remplacé par Σ k 1φ/n, Σk 1φ étant la somme des diamètres de toutes les armatures passives
et actives de la zone considérée, chaque diamètre étant multiplié par son coefficient d’adhérence
propre, et n le nombre total d’armatures passives et actives.

(5) Lorsque les fissures forment un angle non négligeable (>15°) avec la direction des armatures
dans des éléments armés dans deux directions orthogonales, l’espacement entre fissures
peut être déduit de l’équation {4.83} ci-dessous:

s rm = 1 {4.83}
cos θ + sin θ
s rmx s rmy
avec:

θ : angle entre les armatures dans la direction x et la direction de la contrainte


principale de traction.

s rmx et srmy : espacements calculés dans les directions respectives x et y à partir de


l’équation {4.82}.

(6) Lorsque les ouvertures des fissures doivent être calculées dans des situations de calcul
où les contraintes de traction proviennent d’une combinaison de déformations imposées et
de chargements, la formule de cet article peut être utilisée, mais il convient d’augmenter la
déformation due aux charges, calculée sur la base d’une section fissurée, en y ajoutant la
déformation imposée.

(7) Les méthodes de cet article s’appliquent à des calculs d’ouvertures de fissures dans les
régions situées à proximité des armatures adhérentes (c’est-à-dire à l’intérieur de la zone
effectivement tendue). En dehors de cette zone, des fissures plus larges peuvent apparaître.

(8) Dans les cas où des armatures adhérentes ne sont pas prévues dans la zone où on doit
vérifier la fissuration, on peut évaluer une limite supérieure d’ouverture de fissure pour les
cas où les sollicitations sont telles que la section est partiellement comprimée. Dans de tels
cas, la distance moyenne entre fissures peut être considérée égale à la hauteur des fissures.
Exemples de telles situations:

- Eléments fléchis avec de très larges espacements de barres. Dans ce cas, les ouvertures
de fissures peuvent être calculées à partir de l’hypothèse suivant laquelle srm = (h - x), h
étant la hauteur globale de l’élément et x la hauteur de la zône comprimée.

- Voiles soumis à des contractions thermiques précoces, le pied du voile étant encastré
dans une semelle, coulée préalablement. Dans ce cas, srm peut être supposé égal à la
hauteur du voile.

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Figure 4.33 : Zone effective (cas-types)

4.4.3 Etats-limites de deformation

4.4.3.1 Considérations générales

(1) Il convient que la déformation d’un élément ou d’une structure ne soit pas telle qu’elle
mette en péril son bon fonctionnement ou son aspect.

(2) Il convient d’adopter, en accord avec le client, les valeurs limites de flèche appropriées
compte tenu de la nature de l’ouvrage, des finitions, des cloisons et accessoires et de sa
destination

(3) Il convient que les déformations n’excèdent pas les valeurs que peuvent supporter les
éléments liés à la structure, tels que les cloisons, les vitrages, les bardages, les appareillages
ou les finitions. Dans certains cas, des limites peuvent être imposées pour assurer le
fonctionnement correct des machineries ou appareils supportés par la structure, ou pour
éviter la formation de flaques d’eau sur les toitures plates. Les vibrations peuvent également
connaître des limites, du fait de l’inconfort ou de la crainte qu’elles peuvent causer aux

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occupants d’un immeuble, et, dans les cas extrêmes, du fait des dommages structuraux
qu’elles peuvent occasionner.

Ajouter : (4) Les limites de flèches données aux § (5) et (6) ci-dessous sont tirées de l’ISO 4356 et
devraient en général assurer un comportement satisfaisant pour les constructions telles
(4) Dans la NBN B 03-003 "Déformations des structures - Valeurs limites de déformations - que les logements, bureaux, bâtiments administratifs ou usines. Il convient de s’assurer
Bâtiments", les valeurs limites données sont celles qui doivent être prises en considération qu’aucune circonstance particulière ne peut les rendre inadéquates pour les structures
dans le cas d'un contrôle détaillé par flexion. considérées. Pour une information plus détaillée sur les problèmes dûs aux flèches et à
leur valeur limite, se reporter à l’ISO 4356.

(5) et (6) à remplacer par les prescriptions de la NBN B 03-003 - "Déformations des structures - (5) L’aspect et les conditions d’utilisation de la structure peuvent être modifiés lorsque la
Valeurs limites de déformations - Bâtiments" flèche calculée d’une poutre, d’une dalle ou d’un porte-à-faux soumis à des charges quasi-
permanentes est supérieure à : portée/250 . La flèche est évaluée par rapport aux appuis.
Une contre-flèche peut être prévue pour compenser en partie ou en totalité la déformation,
mais il convient de ne pas donner aux contre-flèches, dans les coffrages, de valeur supérieure
à : portée/250 .

(6) Les flèches peuvent être préjudiciables aux cloisonnements, aux éléments liés à ceux-ci,
ou en contact avec l’élément fléchi, et aux appareillages ou finitions, si la flèche calculée
apparaissant après la construction des éléments pouvant être endommagés est excessive.
La valeur de la limite appropriée dépend de la nature des éléments qui peuvent être
endommagés, mais, en général, on peut considérer qu’une limite égale à : portée/500 est
raisonnable dans la plupart des cas. Cette limite peut être étendue dans les cas où les
éléments susceptibles d’être endommagés ont été calculés pour supporter des flèches plus
importantes, ou s’ils sont réputés être capables de résister à de plus grandes déformations
sans préjudice.

4.4.3.2 Cas de dispense de la vérification

(1) En général, il n’est pas nécessaire d’entreprendre des calculs particuliers pour la détermination
des flèches, puisque des règles simples, telles que les limites du rapport portée/hauteur,
peuvent être formulées afin d’éviter les problèmes de fléchissement, dans les cas courants.
Des vérifications plus rigoureuses sont nécessaires pour les éléments qui restent en dehors
de telles limites, ou lorsque des valeurs limites autres que celles supposées dans les
méthodes simplifiées sont plus adéquates.

(2) Dans la mesure où les poutres ou dalles des constructions en béton armé sont dimensionnées
de manière à respecter les limites portée/hauteur indiquées dans le présent article, on peut
normalement admettre que leur flèche n’excède généralement pas les limites imposées §
4.4.3.1(5) et (6). Le rapport-limite portée/hauteur s’obtient en multipliant le rapport initial du
tableau 4.14 par des facteurs correctifs pour tenir compte du type d’armatures utilisées et
d’autres variables. Aucune contre-flèche n’a été prise en compte pour l’exploitation de ces
tableaux.

(3) Il convient de réduire la valeur issue du tableau 4.14 dans les cas suivants:

- pour les sections en Té où le rapport de la largeur de membrure sur la largeur de nervure


est supérieur à 3, il convient de multiplier les valeurs par 0,8.

- pour des portées supérieures à 7 m, dans les cas autres que celui des dalles plates,
supportant des cloisonnements susceptibles d’être endommagés par des flèches excessives,
il convient de multiplier la valeur par: 7 / leff (avec leff en mètres).

- pour des dalles plates dont la plus grande portée, leff , est supérieure à 8,5 m, il convient

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de multiplier les valeurs par: 8,5 / leff (avec leff en mètres).

(4) Les valeurs du tableau 4.14 ont été établies en supposant que la contrainte de l’acier, sous
les charges de service de calcul pour une section fissurée à mi-portée d’une poutre, d’une
dalle ou au droit d’un appui de porte-à-faux, est égale à 250 N/mm2 (Ce qui correspond à
peu près à fyk = 400 N/mm2). Lorsqu’on utilise d’autres niveaux de contrainte, il convient
de multiplier les valeurs du tableau 4.14 par : 250/σ s, σs étant la contrainte dans la section
précisée ci-dessus sous les combinaisons de charges fréquentes. Il est en général prudent
de supposer que :

250/σs = 400/(fyk . As.req / A s.prov )

avec:

A s.prov : section d’acier prévue dans la section considérée

A s.req : section d’acier nécessaire dans la section pour garantir le moment


résistant ultime de calcul nécessaire.

(5) Pour interpréter le tableau 4.14, les points complémentaires suivants peuvent être utiles:

(a) les valeurs indiquées ont été choisies de manière généralement prudente et les
calculs peuvent fréquemment démontrer que des éléments moins épais peuvent être utilisés.

(b) les éléments dont le béton est peu sollicité sont ceux pour lesquels ρ < 0,5% ( ρ = A s/bd).
On considère généralement que les dalles sont peu sollicitées.

(c) si le pourcentage d’armatures est connu, on peut obtenir par interpolation les valeurs
intermédiaires entre celles du béton fortement sollicité (supposé correspondre à ρ = 1,5%)
et celles du béton faiblement sollicité (supposé correspondre à ρ = 0,5%).

(d) pour les dalles portant dans les deux directions, il convient d’effectuer la vérification à
partir de la portée la plus courte. Pour les dalles sur poteaux, il convient de considérer la
portée la plus longue.

(e) les limites indiquées pour les dalles sur poteaux correspondent à une limitation moins
stricte que pour la flèche à mi-portée : portée/250 applicable aux poteaux. L’expérience
a démontré le bien-fondé de cette mesure.

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Tableau 4.14 : Rapports de base portée/hauteur utile pour les éléments de béton armé sans effort
normal de compression

Système structural Béton fortement Béton faiblement


sollicité sollicité

1 - Poutre sur appuis simples, dalle 18 25


portant dans une ou deux directions
sur appuis simples

2 - Portée de rive d'une poutre 23 32


ou d'une dalle continue
dans une direction ou dalle portant
dans deux directions continues le
long d'un long côté

3 - Portée intérieure d'une poutre ou 25 35


d'une dalle portant dans une ou
deux directions

4 - Dalle sur poteaux, sans poutres 21 30


(la portée considérée étant la plus
plus longue)

5 - Porte-à-faux 7 10

4.4.3.3 Vérification des flèches par le calcul

(1) Lorsqu’un calcul est réputé nécessaire, les déformations sont calculées en fonction des
conditions de chargement appropriées aux buts de la vérification.

(2) Lire "actions" à la place de "sollicitations" (2) La méthode de calcul adoptée doit représenter le comportement réel de la structure soumise
aux actions correspondantes, avec un degré de précision en rapport avec les objectifs du
calcul.

(3) Pour de plus amples informations sur le calcul des flèches, se reporter à l’Annexe 4.

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5 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
5.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

A cl Aire maximale, correspondant géométriquement à Aco, avec le même centre


de gravité

A co Aire chargée (Fig. 5.19)

A ct,ext Aire du béton à l’extérieur des cadres (Fig. 5.15)

A s,min Section minimale d’armatures longitudinales tendues

A s,prov Section d’acier prévue

A s,req Section d’acier nécessaire

A s,surf Section d’armatures de peau

A st Section des aciers transversaux complémentaires parallèles à la face


inférieure

A sv Section des aciers transversaux complémentaires perpendiculaires à la face


inférieure

Fs Effort dans les armatures longitudinales tendues, pour une section critique,
à l’ELU

F Rdu Résistance à une force concentrée (Equation 5.22)

a Distance libre horizontale entre deux recouvrements parallèles

al Décalage horizontal de la courbe enveloppe de la force de traction (règle du


décalage)

b Enrobage latéral du béton dans le plan du recouvrement

bt Largeur moyenne d’une poutre dans la zone tendue

c Enrobage minimal (de béton)

dg Dimension nominale maximale du plus grand granulat

f bd Valeur de calcul de la contrainte ultime d’adhérence

lb Longueur d’ancrage de référence des armatures

lb,min Longueur d’ancrage minimale

lb,net Longueur d’ancrage requise

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Ajouter : ls Longueur de recouvrement nécessaire (Fig. 5.4)

lo longueur de recouvrement réelle ls,min Longueur minimale de recouvrement

n Nombre de barres transversales sur la longueur d’ancrage

n1 Nombre de lits dont les barres sont ancrées au même point

n2 Nombre de barres ancrées dans chaque lit

nb Nombre de barres dans un groupe

p Pression transversale moyenne (N/mm2) sur la longueur d’ancrage

sl Espacement des fils longitudinaux d’un treillis soudé, ou d’une armature de


peau

s max compléter : " .... d'épingles ou d'étriers" s max Espacement longitudinal maximal de séries successives d’étriers

st Espacement des fils transversaux d’un treillis soudé, ou d’une armature de


peau

uk "Circonférence" : lire "périmètre" uk Circonférence de l’aire Ak (Fig. 4.15)

α Angle formé par les armatures d’effort tranchant et les armatures longitudinales
(Aciers principaux)

αa Coefficient utilisé pour déterminer l’efficacité des ancrages

α1 Coefficient concernant l’efficacité des recouvrements

α2 Coefficient utilisé pour calculer la longueur de recouvrement des treillis soudés

θ Angle entre les bielles de béton et l’axe longitudinal

5.1 Généralites

(1) Les règles du présent article s’appliquent à toutes les barres d’armatures, treillis et câbles
de précontrainte, soumis à un chargement principalement statique; elles ne s’appliquent
pas aux cas suivants:

- béton de granulats légers


- chargement dynamique.

(2) Lire "partie 1.4" à la place de "partie 1C". (2) Pour les bétons de granulats légers, des règles supplémentaires sont données dans la
partie 1C.

(3) La partie E n'est plus prévue au programme (voir note du 4.2.2.3.3). (3) Pour les structures soumises à un chargement en fatigue, se reporter à la partie 1E.

(4) Les exigences concernant les enrobages minimaux du béton doivent être satisfaites (Article
4.1.3.3).

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5.2 Acier pour béton armé

5.2.1 Dispositions générales

5.2.1.1 Espacement des barres

(1) Les espacements des barres doivent permettre d’assurer une mise en place et un compactage
satisfaisants du béton, et garantir le développement d’une bonne adhérence.

(2) Il convient de choisir la dimension maximale des granulats, dg, de manière à permettre un
compactage satisfaisant du béton autour des barres.

(3) La distance libre (horizontale et verticale) entre les barres parallèles isolées ou les lits
horizontaux de barres parallèles doit être supérieure ou égale au
diamètre maximal de la barre ou à 20 mm . De plus, lorsque dg > 32 mm, il convient que
ces distances soient supérieures ou égales à dg + 5 mm.

(4) Lorsque les barres sont assemblées en lits horizontaux distincts, il convient de superposer
les barres de chaque lit en files verticales, et l’espace ménagé entre ces files doit pouvoir
permettre le passage d’une aiguille vibrante.

(5) Les barres qui se recouvrent peuvent être en contact mutuel sur la longueur de recouvrement.

5.2.1.2 Courbures admissibles

(1) Le diamètre minimal suivant lequel une barre est pliée doit permettre d’éviter tout écrasement
ou fendage du béton situé dans le coude de la barre, ainsi que toute fissure de flexion dans
la barre.

(2) Pour les barres ou les fils, il convient que le diamètre minimal du mandrin utilisé soit
supérieur ou égal aux valeurs du tableau 5.1.

Tableau 5.1 Tableau 5.1 : Diamètres minimaux des mandrins

"Les nuances S 220, S 400, S 500 "correspondent respectivement à BE 220 S, BE 400 S, Crochets, coudes, boucles Barres relevées ou autres barres cintrées
BE 500 S" , (Voir Figure 5.2)

Valeurs des enrobages minimaux,


Diamètres des barres perpendiculairement au plan de la courbure

φ < 20 mm φ ≥ 20 mm > 100 mm > 50 mm ≤ 50 mm


et > 7 φ et > 3 φ et/ou ≤ 3 φ

Barres lisses
S 220 2,5 φ 5φ 10 φ 10 φ 15 φ

Barres à haute 4φ 7φ 10 φ 15 φ 20 φ
adhérence
S 400, S 500

(3) Pour les armatures soudées et les treillis cintrés après soudage, les
diamètres minimaux des mandrins sont indiqués au tableau 5.2.

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Tableau 5.2 : Diamètres minimaux des mandrins pour des armatures soudées et cintrées

Diamètre minimal du mandrin

Soudures en dehors des courbures Soudures dans les courbures

d < 4 φ : 20 φ
d > 4 φ : Appliquer le tableau 5.1 20 φ

5.2.2 Adhérence

5.2.2.1 Conditions d’adhérence

(1) La qualité de l’adhérence est fonction du type de surface de la barre, de la dimension de


l’élément et de la position et de l’inclinaison des armatures lors du bétonnage.
(2) "béton de poids normal" : lire "béton de granulats normaux"
(2) Pour un béton de poids normal, les conditions d’adhérence sont jugées satisfaisantes si :

a) toutes les barres ont une inclinaison de 45° à 90° par rapport à l’horizontale, lors du
bétonnage (Fig. 5.1.a);

b) toutes les barres ayant une inclinaison de 0° à 45° par rapport à l’horizontale sont :

- soit placées dans des éléments dont la hauteur, dans le sens du bétonnage, ne dépasse
pas 250 mm (Fig. 5.1.b),
Lire les 2 dernières phrases comme suit :
- soit noyées dans des éléments de hauteur supérieure à 250 mm et qui sont, après
" soit dans les 250 mm inférieures de l'élément (éléments pour lesquels 250 < h ≤ 550 mm, bétonnage:
(Fig. 5.1.c),
soit à au moins 300 mm de son parement supérieur (éléments pour lesquels h > 550 mm . soit dans la moitié inférieure de l’élément (Fig. 5.1.c),
Fig. 5.1.d)"
. soit à au moins 300 mm de son parement supérieur (Fig. 5.1.d).

(3) Toutes les autres conditions sont jugées médiocres.

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Zones hachurées : conditions d'adhérence satisfaisantes


Zones non hachurées : conditions d'adhérence médiocres Figure 5.1 : Définition des conditions d’adhérence

Figure 5.1. B : Conditions d'adhérence 5.2.2.2 Contrainte ultime d’adhérence

(1) La contrainte ultime d’adhérence doit être telle qu’aucun déplacement relatif significatif ne
puisse survenir entre l’acier et le béton sous les charges de service, et qu’il existe une
marge de sécurité suffisante vis-à-vis de la rupture d’adhérence.

(2) Si les conditions de bonne adhérence sont réunies, les valeurs de calcul de la contrainte
ultime d’adhérence fbd sont données par le tableau 5.3. Dans tous les autres cas, il convient
de multiplier les valeurs du tableau 5.3 par le coefficient 0,7.

Tableau 5.3 : Valeurs de calcul de fbd (N/mm2 ) pour de bonnes conditions d’adhérence (ces
valeurs correspondent à une valeur de γc égale à 1,5).

f ck 12 16 20 25 30 35 40 45 50
Barres lisses 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7
Barres à haute
adhérence avec
φ ≤ 32 mm ou 1.6 2.0 2.3 2.7 3.0 3.4 3.7 4.0 4.3
treillis soudé
constitué de fils
nervurés

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Ces valeurs proviennent des formules suivantes: (avec γc = 1,5)

- barres lisses, fbd = (0,36 f ck) / γc {5.1}

- barres à haute adhérence, fbd = (2,25 fctk 0,05) / γ c {5.2}

f ck et fctk 0,05 étant les résistances définies au chapitre 3.1.

(3) Dans le cas de pression transversale p en N/mm2 (transversale par rapport au plan de
fendage éventuel) il convient de multiplier les valeurs du tableau 5.3 par 1/(1-0,04 p) ≤ 1,4,
p étant la pression transversale moyenne.

5.2.2.3 Longueur d’ancrage de référence


Ajouter :
(1) La longueur d’ancrage de référence est la longueur droite nécessaire pour ancrer la force
As .fyd dans une barre, en supposant une contrainte d’adhérence constante égale à fbd ; lors
5.2.2.4 Vérification des contraintes locales d'adhérence (entraînement)
de la détermination de la longueur d’ancrage de référence, le type d’acier ainsi que les
propriétés d’adhérence des barres doivent être pris en considération.
Dans le cas où les armatures sont soumises à de grandes variations de leur traction
sur de courtes longueurs, il est nécessaire de vérifier que ces variations ne risquent
(2) La longueur d’ancrage de référence nécessaire pour l’ancrage d’une barre de diamètre φ
pas d'entraîner une rupture locale d'adhérence ou un éclatement du béton.
est :
A cette fin, il y a lieu de satisfaire à la condition suivante :
lb = (φ/4)(fyd / f bd) {5.3}
∆FSd
≤ fb d
u ∆x Les valeurs de fbd sont données par le tableau 5.3.
avec ∆FSd : différence d'effort de traction dans l'armature, à l'état limite ultime,
(3) Pour les treillis soudés à doubles barres, il convient de remplacer le diamètre φ de
entre deux sections distantes de ∆ x , avec ∆ x ≤ 10 φ,
l’équation {5.3} par le diamètre équivalent φn = φ 2 .
u : somme des périmètres de toutes les armatures équilibrant l'effort de
traction pris en compte,
5.2.3 Ancrage
f bd : valeurs définies en 5.2.2.2.
5.2.3.1 Généralités

(1) Les barres d’armatures, fils ou treillis soudés doivent être ancrés de manière que la transmission
au béton des forces internes auxquelles ils sont soumis soit assurée, et qu’une fissuration
longitudinale ainsi qu’un éclatement du béton soient évités. Le cas échéant, il peut être
nécessaire de prévoir un ferraillage transversal.

(2) Lorsque des dispositifs mécaniques sont utilisés, leur efficacité doit être démontrée par des
essais, et leur capacité à transmettre la force concentrée à l’ancrage doit faire l’objet d’une
attention particulière.

5.2.3.2 Modes d’ancrage

(1) Les modes d’ancrage usuels sont illustrés par la figure 5.2.

(2) Il convient de ne pas utiliser d’ancrages droits ou coudés (Figures 5.2 a) ou c) ) pour ancrer
des barres lisses de plus de 8 mm de diamètre.

(3) Les coudes, crochets ou boucles sont d’un usage déconseillé en compression sauf pour les
barres lisses qui peuvent être soumises à des efforts de traction dans les zones d’ancrage,
dans certains cas de charge.

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a) ancrage droit b) crochet

Figure 5.2 - Légende - Lire "Longueur d'ancrage requise l b, net " c) coude d) boucle e) barre transversale soudée

Ajouter au 5.2.3.2 :
Figure 5.2 : Longueur d’ancrage requise
(5) Lorsque des crochets ou des coudes (fig. 5.2 b et c) sont pliés sur un mandrin qui satisfait
à la deuxième moitié du tab. 5.1 (barres relevées ou autres barres cintrées), lbnet est
mesurée sur la longueur développée depuis le point d'ancrage théorique.
(4) Les épaufrures ou le fendage du béton peuvent être évités en suivant les indications du
tableau 5.1 et en évitant les concentrations d’ancrages.

5.2.3.3 Armatures transversales parallèles à la surface du béton

(1) Dans les poutres, il convient de prévoir un ferraillage transversal:

- pour les ancrages en traction, s’il n’existe pas de compression transversale due à une
réaction d’appui (comme pour les appuis indirects, par exemple),
Fig. 5.2 B
- pour tous les ancrages en compression.
(6) En général les longueurs d'ancrage peuvent être également déterminées par des calculs
détaillés et fondés dans lesquels, d'une part, le rayon de courbure de la partie de (2) La section totale minimale des armatures transversales sur une longueur d’ancrage représente
l'armature courbée est limité en fonction de la tension agissante dans l'acier et de 25 % de la section d’une barre ancrée (Fig. 5.3).
la qualité du béton et, d'autre part, les forces de frottement le long de la partie de la
barre courbée sont prises en considération (coefficient de frottement ≤ 0,4) ΣA st = n.Ast avec:

n = lire "nombre de barres réparties sur la longueur d'ancrage" n = nombre de barres sur la longueur d’ancrage

Ast = section d’une barre d’armature transversale

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(a) poutre (b) dalle

Figure 5.3 : Armatures transversales dans la zone des barres ancrées

(3) Il convient de répartir les armatures transversales d’une façon régulière sur la longueur
d’ancrage. Il convient également de placer au moins une barre dans la zone du crochet, du
coude ou de la boucle formant l’ancrage de barres cintrées.

(4) Dans le cas de barres comprimées, les armatures transversales doivent entourer les barres,
être concentrées à l’extrémité de l’ancrage, et déborder au-delà sur une distance d’au
moins 4 fois le diamètre des barres ancrées (Voir fig. 5.5 b).

5.2.3.4 Longueur d’ancrage requise

5.2.3.4.1 Barres et fils

(1) La longueur d’ancrage requise, lb,net, peut être calculée de la manière suivante:
As,req
lb,net = αa l b ≥ l b, min {5.4}
As, prov

avec (Voir fig. 5.2):

lb : donné par l’équation {5.3}, voir § 5.2.2.3 (2)

A s, req et As, prov : définition à remplacer par "respectivement section d'armatures As,req et As,prov : sections respectives d’armatures requises par le calcul - et
requises par le calcul et section effectivement prévue" effectivement prévues

lb,min : longueur minimale d’ancrage:

{5.5} Ajouter la condition " ≥ 100 mm" - pour des ancrages en traction lb,min = 0,3 lb ≥ 10 φ {5.5}

Supprimer dans le cadre le mot "ou" ou

{5.6} Ajouter la condition " ≥ 1 0 φ" - pour des ancrages en compression lb,min = 0,6 lb ≥ 100 mm {5.6}

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La définition de αa est à remplacer par :


αa est un coefficient qui prend les valeurs suivantes:
αa est un coefficient qui répond aux conditions suivantes :
αa = 1 pour les barres droites, pour les cas traités au (5) du 5.2.3.2 et pour tous les αa = 1 pour les barres droites
ancrages comprimés,
αa = 0,7 pour des barres en traction avec des crochets, coudes et boucles αa = 0,7 pour les barres cintrées tendues (Voir fig. 5.2) si l’enrobage du béton dans le plan
(voir fig. 5.2) dont la courbure est donnée dans la partie gauche du tableau 5.1 si perpendiculaire à celui de la courbure est au moins de 3 φ dans la zone du crochet, du
l'enrobage du béton dans le plan perpendiculaire à celui de la courbure est au moins de coude ou de la boucle.
3 φ dans la zone du crochet, du coude ou de la boucle.
5.2.3.4.2 Treillis soudés constitués de fils à haute adhérence

(1) L’équation {5.4} est applicable.

(2) Si des barres transversales soudées existent dans l’ancrage, il convient d’appliquer le
coefficient 0,7 aux valeurs données par l’équation {5.4}.

5.2.3.4.3 Treillis soudés constitués de fils lisses 5.2.3.4.3 Treillis soudés constitués de fils lisses

Remplacer par : (1) Ceux-ci peuvent être utilisés, pourvu qu’ils correspondent aux normes appropriées.

Dans le présent article :

- "fil" désigne l'armature du treillis, qu'elle soit constituée de fils ou de barres,


- "treillis" désigne un ensemble de "fils" croisés, généralement orthogonaux, soudés
entre eux,
- un "lit" est constitué d'un seul treillis ou de plusieurs treillis se recouvrant localement
de façon à permettre la transmission d'efforts de l'un à l'autre.

5.2.3.4.3.1 Exigences générales

En principe, pour les détails constructifs concernant les treillis soudés - en particulier
pour les ancrages et les recouvrements - les exigences générales applicables aux
barres de diamètre au plus égal à 32 m et aux fils doivent être satisfaites.

Les règles d'application suivantes ne sont valables que pour les treillis soudés constitués
de fils de diamètre au plus égal à 12 mm, l'entraxe sl des fils longitudinaux étant au
moins égal à 50 mm pour les treillis simples, et à 100 mm pour les treillis à
doubles barres.

Pour les treillis constitués de doubles armatures, il convient, dans toutes les formules,
de remplacer φ par le diamètre équivalent φ 2.

Ci-après, sont considérées comme "armatures principales" celles qui sont essentielles
pour assurer l'équilibre statique de la dalle.
Par conséquent dans le cas d'une dalle portant dans deux directions, les deux nappes
d'armatures sont à considérer dans chaque direction comme "principales". Les règles
moins sévères pour les armatures transversales ne sont applicables qu'aux armatures
technologiques additionnelles.

5.2.3.4.3.2 Ancrages

La longueur d'ancrage en traction ou en compression des treillis constitués de fils


lisses ou à adhérence améliorée est donnée par l'équation {5.4} en prenant α a = 0,8.

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Ceci suppose que les 3 conditions suivantes soient satisfaites :

- la résistance au cisaillement de chaque noeud soudé est au moins égale à 30 %


de l'effort de traction, correspondant à la résistance caractéristique de l'armature à
ancrer (la plupart du temps à vérifier par essais parce que la NBN A 24-304 n'exige
pas toujours cette résistance : voir page 75 DAN (5)).
- le pas des fils transversaux soudés st est tel que :
50 mm ≤ s t ≤ 350 mm
et s t : ≥ 5 φl

Figure 5 B1 - Ancrage par fils transversaux soudés

- le nombre minimal de fils transversaux soudés sur la longueur d'ancrage n'est pas
inférieure à
n = 1 pour les treillis constitués de fils à adhérence améliorée,
As, req pour les treillis constitués de fils lisses (n arrondi au nombre entier
n=4
As, prov supérieur).

Pour un treillis constitué de fils lisses, dans la formule {5.3}, l b peut être calculé
avec les valeurs de fbd de l'article 5.2.2.2. données pour les barres à adhérence
améliorée.

Pour les treillis constitués de doubles armatures, dans toutes les formules, remplacer
φ par le diamètre équivalent φ 2 .

Si les 3 conditions ci-dessus ne sont pas satisfaites ou si la résistance au cisaillement


des noeuds soudés n'est pas prise en compte, les longueurs d'ancrage des barres
ou fils longitudinaux de treillis doivent être déterminées comme indiqué en 5.2.3.4.1
pour des armatures isolées.

Il en est de même pour les armatures de treillis ayant un diamètre supérieur à


12 mm.

Ajouter : 5.2.3.5 Ancrages par dispositifs mécaniques

(3) En l'absence de certificat d'agrément, il convient de justifier expérimentalement l'aptitude (1) Il convient de justifier l’aptitude des dispositifs d’ancrage mécaniques par un certificat
des dispositifs d'ancrage mécaniques. Les essais se font sur au moins 3 éprouvettes. d’agrément.
Lorsque les charges permanentes sont prépondérantes, la charge admissible est égale à la
moitié de la moyenne des charges de rupture. (2) Pour la transmission au béton des forces concentrées à l’ancrage, voir 5.4.8.1.
Lorsque les charges variables sont prépondérantes, l'intervalle de variation de charge admissible
se détermine par essais comportant au moins 2 millions de cycles avant rupture : l'intervalle
de variation de charge admissible est égal à 0,7 fois l'intervalle réalisé lors de tels essais.
En outre, la charge maximale ne peut excéder celle définie par des essais statiques,
comme dans le cas de charges permanentes.

190
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5.2.4 Jonctions

(1) Lire "- la transmission des forces d'une barre à l'autre soit assurée, (1) Les dispositions des jonctions entre barres doivent être telles que:

- il ne se produise pas d'épaufrure... " - la transmission des forces d’une barre à l’autre est assurée;

- il ne se produit pas d’épaufrure du béton au voisinage des joints;

- l’ouverture des fissures à l’extrémité de la jonction n’excède pas de manière significative


les valeurs données en 4.4.2.1.

5.2.4.1 Jonctions par recouvrement des barres ou fils

5.2.4.1.1 Disposition des jonctions par recouvrement

(1) Autant que possible:

- il convient de décaler les recouvrements des barres, et de ne pas les situer dans les
zones de forte contrainte, (Voir également 2.5.3, Analyse).

- dans toute section, il convient de disposer les recouvrements d’une manière symétrique et
parallèle au parement extérieur de l’élément.

(2) Les paragraphes 5.2.3.2 (1) à (4) s’appliquent également aux jonctions par recouvrement.

(3) La distance libre entre les deux barres d’une même jonction doit être conforme aux valeurs
indiquées par la figure 5.4.

Figure 5.4 : Recouvrements adjacents

* sinon la longueur de recouvrement doit être augmentée de la valeur au-delà de laquelle la


distance libre entre les deux barres excède 4 φ .

A remplacer par : 5.2.4.1.2 Armatures transversales

(1) Si le diamètre φ des barres se recouvrant est inférieur à 16 mm , ou si le pourcentage des (1) Si le diamètre φ des barres se recouvrant est inférieur à 16 mm , ou si le pourcentage
barres se recouvrant est inférieur à 20 %, dans toute section et pour autant que l'action ne des barres se recouvrant est inférieur à 20%, dans toute section, les armatures transversales
soit pas dynamique, les armatures transversales minimales prévues pour d'autres raisons minimales prévues pour d’autres raisons (par exemple armatures d’effort tranchant, aciers
(par exemple armatures d'effort tranchant, aciers de répartition) sont considérées suffisantes. de répartition) sont considérées suffisantes.

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(2) Dans les autres cas, il convient que les armatures transversales aient .......... (2) Si φ > 16 mm , il convient alors que les armatures transversales aient les caractéristiques
suivantes:

- leur section totale (somme de toutes les branches parallèles au lit des barres qui se
recouvrent, voir fig. 5.5) ne doit pas être inférieure à la section As d’une barre à recouvrir
(ΣAst > 1,0 As )

- elles doivent avoir la forme de cadres si a < 10 φ (Voir fig. 5.6) ou être droites dans les
autres cas

- elles doivent être placées entre les armatures longitudinales et le parement de béton.

(3) Pour la répartition des armatures transversales, se conformer à 5.2.3.3 (3) et (4).

5.2.4.1.3 Longueur de recouvrement

(1) La longueur de recouvrement nécessaire s’exprime comme suit:

ls = lb,net . α1 ≥ l s,min {5.7}

avec:

lb,net : suivant l’équation {5.4}

Lire {5.8} comme suit : ls,min ≥ 0,3 . αa. α 1.lb ≥ 15 φ ≥ 200 mm {5.8}

ls,min ≥ 0,3 . α a. α1.lb Les valeurs de αa s ont données à l’article 5.2.3.4.1.


ls,min ≥ 15 φ
ls,min ≥ 200 mm

Le texte qui suit fig. 5.5 est à remplacer par :

Le coefficient α 1 prend les valeurs suivantes :

- Pour les armatures comprimées si plus de 30 % des armatures se recouvrent et si

α < 10 φ et/ou b < 5 φ (voir fig. 5.6) α1 = 2. Dans les autres cas α1 = 1.
Figure 5.5 : Armatures transversales pour jonctions par recouvrement

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- Pour les armatures tendues, α1 est fonction du pourcentage d'armatures en recouvrement Le coefficient α1 prend les valeurs suivantes:
dans une même section, lui-même limité aux valeurs du tableau, de la distance a entre
deux jonctions adjacentes et de la distance b de la jonction au parement voisin. α1 = 1 pour les longueurs de recouvrement de barres comprimées et pour les longueurs de
recouvrement de barres tendues lorsque moins de 30% des barres de la section se
Pour que deux jonctions d'armatures puissent être considérées comme ne se trouvant pas recouvrent et lorsque a ≥ 10 φ et b ≥ 5 φ (voir figure 5.6)
"dans la même section", il faut que la distance séparant le milieu des jonctions soit au
moins égale à 1,3 fois la longueur de recouvrement l définie à la fig. 5.4.

Les valeurs à utiliser pour α 1 sont données au tableau ci-après.

distance distance pourcentage d'armatures en recouvrement


entre deux au
jonctions parement
adjacentes voisin 20 % 25 % 33 % 50 % 100 %
a b
Figure 5.6 : Evaluation de α 1 [Voir 5.2.4.1.3 (1)]
a < 10 φ et/ou b ≥ 5 φ 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
α1 = 1,4 pour les longueurs de recouvrement de barres tendues pour lesquelles :
a > 10 φ et b > 5 φ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4
soit ( i) 30% ou plus des barres d’une section se recouvrent
Tableau 5 B1 - Valeurs du coefficient a1 à introduire dans {5.7} et {5.8}
soit (ii) suivant la figure 5.6, a < 10 φ ou b < 5 φ
Pour les armatures transversales de répartition, α1 peut être égale à 1.
l’une ou l’autre de ces conditions étant remplie, mais pas les deux.

α1 = 2 pour les longueurs de recouvrement de barres tendues si les conditions (i) et (ii) ci-
dessus sont toutes deux remplies simultanément.
Ajouter :

5.2.4.1.4 Pourcentage admissible d'armatures en recouvrement dans une même section.

(1) Le pourcentage d'armatures comprimées en recouvrement dans une même section peut
atteindre 100 % de la section totale d'acier.
Pour l' armature tendue, le pourcentage maximal des armatures de recouvrement dans
une même section est limité aux valeurs données dans le tableau 5 B2

Sollicitations dominantes
Qualités d'adhérence
statiques répétées

armatures à armatures disposées 100 % 100 %


nervures en un seul lit

armatures disposées 50 % 50 %
en plusieurs lits

barres lisses
φ < 16 mm 50 % 25 %

φ ≥ 16 mm 25 % 25 %

fils lisses 25 % 0%

Tableau 5 B2 - Pourcentage admissible d'armatures en recouvrement


dans une même section
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5.2.4.2 Recouvrements des treillis soudés constitués de fils à haute adhérence

Compléter (1) comme suit : 5.2.4.2.1 Recouvrement de l’armature principale

1) Pour des recouvrements dans un même plan voir 5.2.4.3 ci-après (1) Les règles suivantes concernent seulement le cas le plus courant, où les recouvrements
sont assurés par superposition des nappes. Les règles de recouvrement concernant des
Remplacer (2) par : nappes enchevêtrées ne font pas l’objet du présent code.

(2) Généralement, il convient de prévoir les recouvrements dans des zones où la valeur de (2) Généralement, il convient de prévoir les recouvrements dans des zones où les sollicitations
calcul des sollicitations dans les situations permanentes et transitoires ne dépassent pas sous combinaisons rares de charges ne dépassent pas 80 % de la résistance de calcul
80 % de la résistance de la section. de la section.

Modifier (3) comme suit : (3) Lorsque la condition (2) n’est pas remplie, la hauteur utile considérée dans le calcul suivant
l’article 4.3.1 doit tenir compte du lit le plus éloigné du côté tendu.
(3) "côté tendu" : lire "parement tendu"
(4) Le pourcentage admissible d’armatures principales qui peuvent se recouvrir dans une
section quelconque, par rapport à la section totale d’acier de la section, est le suivant:

- 100% si la section spécifique du treillis, appelée As / s, est telle que As / s < 1200 mm2/m

- 60% si As / s > 1200 mm2/m et si le treillis soudé constitue un deuxième lit.

Les jonctions par recouvrement des différents lits doivent être décalées de
1,3 ls ( l s étant issu de l’équation {5.9}).
A s/s
(5) lire : α2 = 0,4 + ≤ 1
avec α2 ≤ 2 (5) La longueur de recouvrement est définie par:
800
A s,req
ls = α 2 l b ≥ l s,min {5.9}
A s,prov
A s/s ≥ 1,0
α2 = 0,4 + .
800 ≥ 2,0
lb d’après l’équation {5.3} en prenant fbd pour les barres à haute adhérence

As,req et As,prov sont tels que défini en 5.2.3.4.1 (1)

As /s en mm2 /m

ls,min = 0,3 α2 lb ≥ 200 mm


≥ st

s t représentant la distance entre fils soudés transversaux.


Lire :
(6) Des armatures transversales complémentaires ne sont pas nécessaires dans la zone de
"Des armatures complémentaires dans la zone de recouvrement ne sont pas nécessaires". recouvrement.

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5.2.4.2.2 Recouvrements des armatures de répartition transversales

(1) Toutes les armatures transversales peuvent se recouvrir au même endroit.

Les valeurs minimales de la longueur de recouvrement l s sont données par le tableau 5.4;
il convient qu’au moins deux soudures soient situées sur la longueur d’ancrage (une
maille).

Tableau 5.4 : Longueurs de recouvrement minimales dans le sens transversal

Diamètre des barres (mm)

φ< 6 6 < φ ≤ 8,5 8,5 < φ ≤ 12

≥ sl ≥ sl ≥ sl

Ajouter : Fils à haute adhérence


≥ 150 ≥ 250 mm ≥ 350 mm
5.2.4.3 Recouvrements des treillis soudés constitués de fils lisses

5.2.4.3.1 Généralités
s l = espacement des fils longitudinaux
(1) Les jonctions de treillis soudés sollicités en traction ou en compression ne peuvent se
faire que par recouvrement.

(2) Les fils en jonction peuvent être situés dans un même plan, selon la fig.5 B2 a, ou dans
des plans différents, selon les 2 exemples de la fig. b.
En cas de prépondérance de charges répétées, la première disposition doit être adoptée
pour les jonctions de l'armature principale.

Figure 5 B2 (a) - Recouvrements des treillis soudés


Fils en jonction dans un même plan (coupe transversale)

Figure 5 B2 (b) - Recouvrements des treillis soudés


Fils en jonction dans des plans différents (coupe longitudinale)

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5.2.4.3.2 Longueur de recouvrement de l'armature principale

Pour les fils lisses, à condition qu'il y ait, dans chaque treillis (voir figure 5 B3), un
nombre de barres transversales soudées au moins égal à :

As, req
n= 5 (n arrondi au nombre entier supérieur)
As, prov

uniformement distribuées sur la longueur de recouvrement l 0, avec


un pas st ≥ 100 mm, cette longueur peut être déterminée comme indiqué ci-après en
a en b.
Pour les fils à nervures on prendra n = 2

Figure 5 B3 - Longueur de recouvrement de l'armature principale,


Conditions à satisfaire pour les fils lisses

a) Fils en jonction dans un même plan :

La longueur de recouvrement l s est déterminée selon l'équation {5.7} de 5.2.4.1.3

b) Fils en jonction dans des plans différents

La longueur de recouvrement est définie par :


A
l s ≥ β l b s , req {5.9.a}
As , prov
et l s ≥ l s, min

avec
A s / sl {5.9.b}
β = 0,7 +
800
et 1,2 ≤ β ≤ 2,5

lb selon équation {5.3}

A s, req et A s, prov définis en 5.2.3.4.1

As/sl : correspond à l'armature requise par le calcul (en mm2/m)

sl : entredistance des armatures longitudinales.

196
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Elle n'est pas inférieure à :

- 15 φ
- 200 mm
- 0,3 β lb
- sl

Un ferraillage transversal complémentaires dans la zone du recouvrement n'est pas nécessaire.

L'utilisation des expressions {5.9.a} et {5.9.b} est soumise aux conditions suivantes :

- les jonctions de l'armature principale doivent, en principe, être situées dans les zones
où dans une section donnée, le moment sollicitant n'est pas supérieur à 80 % du
moment résistant;
- la proportion de fils qu'il est admis de joindre par recouvrement dans une même
section est de :

- 100 % dans le cas d'un lit unique,


- 60 % dans le cas de plusieurs lits, les jonctions des lits individuels devant être
décalées de 1,5 ls ( l s, selon art. 5.1.2.5.2d) avec toutefois, pour les treillis à barres
jumelées avec φ > 8,5 mm la condition supplémentaire que les jonctions par
recouvrement ne sont admises que s'il existe plusieurs lits, et seulement pour les lits
éloignés du parement.

Dans le cas où la première des conditions énoncées ci-dessus n'est pas remplie, la hauteur
utile à prendre en compte dans les calculs est celle qui correspond au treillis le plus éloigné
du parement; en outre, dans les calculs de fissuration au droit de la jonction, la contrainte
de l'acier doit être augmentée de 25 %.

5.2.4.3.3 Jonctions de l'armature transversale

Les deux dispositions (jonctions dans un même plan ou non) sont admises quel que soit le
mode d'action des charges, et la jonction peut, dans une même section, affecter la
totalité (100 %) de l'armature.

Pour les jonctions situées dans un même plan, l'article 5.2.4.1.3 est applicable.

Pour les jonctions non situées dans un même plan, les longueurs de recouvrement doivent
être augmentées. En ce cas, ls peut être choisi dans le tableau 5 B3.

Diamètre des fils [mm] Longueurs de recouvrement l s

≥ 150 mm et au moins
φ≥ 6
1 maille

6 < φ ≤ 8,5 ≥ 250 mm et au moins


1 maille

8,5 < φ ≤ 12 ≥ 350 mm et au moins


1 maille

Tableau 5 B3 - Longeurs de recouvrement recommandées dans le sens transversal, dans le cas de


jonctions non situées dans un même plan

197
5.2.4.4 Jonctions par manchons

(1) Un manchon est un élément cylindrique ou prismatique qui permet d'assembler deux
armatures bout à bout et de transmettre intégralement l'effort d'une armature à l'autre.
Différents types de manchons existent actuellement sur le marché :
− manchons pressés radialement à froid;
− manchons vissés directement sur la barre;
− manchons vissés sur la barre, munie d'un filet usiné tronconique;
− manchons vissés sur la barre, munie d'un filet usiné cylindrique.
(2) Selon le type d'assemblage utilisé, un déplacement irréversible ou un glissement plus ou
moins important peut se produire entre le manchon et les armatures assemblées. Ce glissement a
pour effet de diminuer la rigidité longitudinale de l'assemblage. Par contre, la présence d'une plus
grande quantité de matière (manchon) augmente cette même rigidité. La différence ∆l = ∆Lm - ∆La
entre la déformation longitudinale de l'ensemble avec manchon (∆Lm) et celle de l'armature seule
(∆La) sous l'action de la charge de service est une indication pour la modification de la rigidité vis à vis
de la barre seule. La grandeur ∆l , exprimée en mm , est mesuré sur une éprouvette à l'aide d'un
extensomètre tridimensionnel.
Lorsqu'on dispose des résultats d'au moins dix éprouvettes on considère une valeur
caractéristique ∆lk = ∆lm + 1,64 s
avec
∆lm : valeur moyenne

s : écart type.
Lorsqu'on ne dispose que des résultats de trois éprouvettes, on considère la valeur maximale ∆Lm.

Les valeurs ∆lk et ∆lm doivent répondre à la condition suivante :

∆lk et ∆lm ≤ 0,1 mm pour φ ≤ 25 mm

∆lk et ∆lm ≤ 0,2 mm pour φ > 40 mm

avec interpolation linéaire pour les diamètres compris entre 25 et 40 mm.


(3) Dans les cas de sollicitations essentiellement statiques, les conditions imposées sont les
suivantes :
(1) Le manchon présente une résistance à la rupture supérieure ou égale à 1,2 fois la
résistance caractéristique spécifiée des armatures ancrées.
(2) Lors d'un essai de traction sur un ensemble constitué de deux morceaux d'une même
armature assemblés par un manchon et d'un essai de traction de référence sur cette même
armature les résultats mentionnés ci-après sont à obtenir. Les essais sont réalisés en
utilisant un extensomètre dont la base de mesure couvre la longueur du manchon y compris
les contre-écrous éventuels plus deux zones de longueurs égales à 2 fois le diamètre de
l'armature, la longueur totale étant d'au moins 10 fois le diamètre.
a) La limite d'élasticité à 0,2 % mesurée sur l'ensemble avec manchon est au moins égale à
95 % de la limite d'élasticité mesurée de l'armature seule (référence).

198
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b) La charge de rupture mesurée de l'ensemble avec manchon et au moins égale à :

- 1,05 fois la limite d'élasticité mesurée en cas de rupture dans la base de mesure
mais hors du manchon;
- 1,20 fois la charge de rupture spécifiée de l'armature manchonnée en cas de
rupture du manchon proprement dit ou du filet.

c) La déformation unitaire selon 3.2.4.2 est supérieure ou égale à 2,50 %.

En cas de non respect d'une des conditions mentionnées sous b) ou c) lorsque la rupture
se produit en dehors de la base de mesure de l'extensomètre, un nouvel essai est effectué.
Les essais sont réalisés sur des éprouvettes représentatives des conditions de mise en
oeuvre sur chantier.
Chaque contrôle comprend au minimum trois séries d'essais.

Afin de tenir compte de l'incertitude supplémentaire introduite par le manchonnage de


barres, il y a lieu, dans une section, d'ajouter au nombre de barres manchonnées demandé
par les calculs un nombre de barres

n = nombre de barres manchonnees , n étant arrondi à l 'unité sup érieure.


10

(4) Dans le cas de sollicitations dynamiques ou de fatigue, des essais (manchons enrobés)
particuliers doivent être réalisés en vue d'évaluer l'influence de ces sollicitations sur le
comportement en service (fissuration - valeur de ∆l) et sur la résistance à la rupture.

(5) Pour le calcul de l'ouverture de la fissure on tient compte du changement de la rigidité


longitudinale de la façon suivante.

Soient n le nombre de barres dans une section à contrôler;

no le nombre de barres manchonnées dans cette section;

wk l'ouverture caractéristique de la fissure calculée en supposant toutes les barres


continues (non manchonnées);

wlim l'ouverture admissible de la fissure.

Il faut que :

wk + ∆l kno /n ≤ wlim lorsque ∆ l k ≥ 0

wk ≤ wlim lorsque ∆ l k < 0

Lorqu'on ne dispose que des résultats de 3 essais ∆ l k est remplacé par ∆ l m (voir plus haut).

(6) Pour la mise en oeuvre, il y a lieu de tenir compte de ce qui suit :

1) respecter les prescriptions et recommandations du fabricant,

2) veiller à la propreté des extrémités des barres et du manchon avant assemblage,

3) étalonner régulièrement les clefs dynamométriques et vérins,

199
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4) veiller à la pénétration correcte des barres à l'intérieur du manchon; à cette fin des
dispositions permettant de contrôler la position relative des extrémités de barres et du
manchon doivent obligatoirement être prises.

5.2.5 Ancrage des cadres et armatures d’effort tranchant

(1) L’ancrage des cadres et des armatures d’effort tranchant doit normalement être réalisé au
moyen de crochets, ou à l’aide d’armatures transversales soudées. Les barres à haute
adhérence ou les fils peuvent également être ancrés au moyen de coudes. Il convient de
prévoir une barre à l’intérieur du crochet ou du coude.

(2) Pour la courbure admissible des crochets et des coudes, voir 5.2.1.2 (2).

(3) L’ancrage, dans son ensemble, est considéré satisfaisant, si:

- la partie courbe d’un crochet ou d’un coude est prolongée par une partie rectiligne au
moins égale à:

. 5 φ ou 50 mm à la suite d’un arc de cercle de 135° ou plus (Fig. 5.7 a);

. 10 φ ou 70 mm à la suite d’un arc de 90° (Fig. 5.7 b).

- il existe au voisinage de l’extrémité d’une barre rectiligne:

. soit deux barres transversales soudées (Voir figure 5.7 c),

. soit une seule barre transversale soudée, d’un diamètre au moins égal à (1,4) fois
Ajouter : celui de l’armature (Voir figure 5.7 d).

Quand un calcul détaillé des ancrages des étriers est exigé, les conditions suivantes sont
d‘application :
(4) Quand l'ancrage des étriers se fait dans la zone en compression d'une poutre, l bnet ,
définie en 5.2.3.4.1, est mesurée à partir de l'axe neutre de la poutre. La position de l'axe
neutre est calculée dans l'état limite ultime.
Dans la formule [ 5,4 ], α = 1.
Si l'ancrage des étriers se fait dans la zone tendue de la poutre, les étriers doivent

- soit répondre aux dispositions des figures 5.14.B.b ou g, dont les recouvrements des
extrémités doivent suivre les règles du 5.2.4.1.3.

- soit répondre aux dispositions de la fig. 5.14.B.f ou la longueur de recouvrement est à


calculer suivant 5.2.3.4.1
Fig. 5.7 : Ancrage de cadres

5.2.6 Règles complémentaires pour les barres à haute adhérence d’un diamètre supérieur
à 32 mm

5.2.6.1 Détails constructifs

(1) "la hauteur minimale" : lire "épaisseur minimale". (1) Les barres de diamètre 32 mm ne peuvent être utilisées que pour les éléments dont la
hauteur minimale est au moins égale à 15 φ.

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(2) Lorsque des barres de gros diamètre sont utilisées, une limitation convenable de la fissuration
doit être assurée, soit par l’utilisation d’armatures de peau (Voir l’article 5.4.2.4), soit par le
calcul (Voir l’article 4.4.2).

(3) Il convient d’assurer un enrobage minimal de béton c > φ .

(4) La distance libre (horizontale et verticale) entre des barres parallèles isolées ou des lits
horizontaux de barres parallèles ne doit pas être inférieure au diamètre maximal de la barre
ou à dg + 5 mm, dg étant la dimension maximale des granulats.

5.2.6.2 Adhérence

(1) Pour les barres de diamètre φ > 32 mm , il convient de multiplier les valeurs fbd d u
tableau 5.3 (Voir 5.2.2.2) par le coefficient: ( 132 - φ )/100 (φ en mm).

5.2.6.3 Ancrages et jonctions

(1) Les barres de gros diamètre doivent être ancrées comme des barres droites ou au moyen
de dispositifs mécaniques. Elles ne doivent pas être ancrées dans des zones tendues.

(2) Les jonctions par recouvrement sont interdites aussi bien pour les barres tendues que pour
les barres comprimées.

(3) Les règles données ci-dessous complètent celles de 5.2.3.

(4) En l’absence de compression transversale, une armature transversale complémentaire est


requise dans les zones d’ancrage des poutres et des dalles, en complément de l’armature
d’effort tranchant.
(5) Pour les ancrages droits (Voir figure 5.8 pour les notations), l’aire de l’armature complémentaire
du § (4) ci-dessus doit être au moins égale aux valeurs suivantes:

- dans le sens parallèle au parement inférieur:

Ast = n 1 0,25 As {5.10}

"parement inférieur" : lire "parement tendu" - dans le sens perpendiculaire au parement inférieur:

Asv = n 2 0,25 As {5.11}

avec:

As : section d’une barre ancrée,

n1 : nombre de lits comportant des barres ancrées au même endroit dans l’élément considéré,

n2 : nombre de barres ancrées dans chaque lit.

(6) Les armatures transversales complémentaires doivent être uniformément réparties dans la
zone d’ancrage avec des espacements n’excédant pas environ cinq fois le diamètre des
armatures longitudinales.

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Figure 5.8 : Armature complémentaire dans une zone d’ancrage quand le diamètre des barres est
supérieur à 32 mm et en l’absence de compression transversale

(7) Pour les armatures de peau, 5.4.2.4 s’applique, mais la section des armatures de peau
ne doit pas être inférieure à 0,01 Act,ext dans le sens perpendiculaire aux barres de gros
diamètre, et à 0,02 Act,ext dans le sens parallèle à ces barres (pour les notations,
voir fig. 5.15).

5.2.7 Groupements de barres à haute adhérence

5.2.7.1 Généralités

(1) En l’absence d’indication contraire, les règles pour les barres isolées s’appliquent également
aux groupements de barres. Dans un groupement, toutes les barres doivent avoir le même
diamètre et les mêmes caractéristiques (type et classe d’acier).
Ajouter :

(2) Les règles ci-après ne sont pas applicables aux bétons de granulats légers.

(3) Les groupements de 3 barres ne sont admis que dans des ouvrages soumis à la condition
d'ambiance de la classe d'exposition 1. Dans les autres cas, le nombre de
barres d'un groupement est limité à 2.

(2) Lire (4), avec pour nb les limitations selon (3) ci-dessus. (2) Pour la définition des enrobages, le groupement est remplacé par une barre fictive présentant
la même section et le même centre de gravité que le groupement.

Le “diamètre équivalent” φn de cette barre est tel que:

φn = φ nb ≤ 55 mm {5.12}

nb étant le nombre de barres du groupement, qui est limité à:

nb < 4 pour les barres verticales comprimées et pour les barres d’une jonction par recouvrement,

nb < 3 pour tous les autres cas.

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(3) Lire (5) (3) Pour un groupement, le 5.2.1.1 (2) s’applique, en utilisant le diamètre équivalent φn , mais
après détermination de la distance libre à partir du contour extérieur effectif du groupement
de barres. L’enrobage de béton déterminé à partir du contour extérieur effectif des groupements
doit être supérieur à φ n.

5.2.7.2 Ancrages et jonctions

Remplacer : (1) L’ancrage ou le recouvrement d’un groupement de barres s’obtient par ancrage ou recouvrement
des barres individuelles. Seuls les ancrages droits sont admis; ils doivent être décalés.

(2) Pour les groupements de 2 ou 3 barres, le décalage des ancrages doit être respectivement (2) Pour les groupements de 2, 3 ou 4 barres, le décalage des ancrages doit être respectivement
de 1,2 et 1,3 fois la longueur d'ancrage des barres individuelles. de 1,2 - 1,3 et 1,4 fois la longueur d’ancrage des barres individuelles.

(3) "..... plus de 4 barres dans une section " : lire ".... plus de 3 barres dans une section d'un (3) Il convient d’effectuer les recouvrements barre par barre. En aucun cas il ne doit y avoir
groupement". plus de 4 barres par paquet dans une section. Il convient de décaler les jonctions par
recouvrement des barres individuelles conformément au § (2) ci-dessus.

5.3 Unités de précontrainte

5.3.1 Disposition des unités de précontrainte

(1) ".... les armatures ne doivent pas ...." : lire "...... les armatures ne peuvent pas... " (1) Dans le cas de la pré-tension, les armatures ne doivent pas être groupées.

(2) Dans le cas des éléments post-tendus, les groupements de gaines ne sont généralement
pas autorisés.

(3) On peut disposer une paire de gaines verticalement, l’une au-dessus de l’autre, si les
précautions appropriées sont prises lors de la mise en tension et de l’injection. Une attention
particulière est nécessaire si les armatures présentent une double courbure.

5.3.2 Enrobage

(1) " ..... des câbles ...." lire : ".... de l'armature....". (1) L’enrobage de béton entre la face intérieure du coffrage et une armature de pré-tension ou
une gaine doit être déterminé en fonction de la dimension des câbles ou de la gaine. Les
enrobages minimaux doivent être conformes à l’article 4.1.3.3.

5.3.3 Distances horizontales et verticales

(1) Ajouter : (1) Les espacements des gaines ou des armatures de pré-tension doivent permettre d’assurer
une mise en place et un compactage corrects du béton, et l’obtention d’une bonne adhérence
Dans ce qui suit on entend par "direction verticale" la direction correspondant à celle du entre le béton et les câbles.
bétonnage.

5.3.3.1 Précontrainte par pré-tension

(1) Remplacer la figure 5.9 par la suivante : (1) Les distances libres minimales horizontales et verticales entre armatures isolées sont données
à la figure 5.9.

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≥ 1,5 dg (réduite à 1,2 dg en cas d'exécution particulièrement soignée)


≥ φ
≥ 10 mm Figure 5.9 : Distances libres minimales pour armatures de pré-tension

5.3.3.2 Précontrainte par post-tension


(1) Remplacer les conditions énoncées par :
(1) A l’exception des paires de gaines [Voir 5.3.1 (3)], la distance libre minimale entre gaines
isolées doit correspondre aux valeurs suivantes:

- Disposition horizontale : ≥ φ duct ou 40 mm

- Disposition verticale : ≥ φ duct ou 50 mm

φduct représentant le diamètre de la gaine.

Cependant il n'est pas nécessaire que la distance libre soit supérieure à 40 mm.
Ajouter au 5.3.3.2 : 5.3.4 Ancrages et coupleurs pour les câbles de précontrainte
(2) Cas des armatures extérieures au béton
(1) Les dispositifs d’ancrage utilisés pour les armatures de précontrainte par post-tension et
Les armatures appelées extérieures sont celles placées de part et d'autre de la section les longueurs d’ancrage dans le cas de la pré-tension doivent permettre le développement
d'une poutre ou dans le vide d'une poutre-caisson. complet de la résistance de calcul des armatures, compte tenu des éventuelles sollicitations
Elles nécessitent un soin très particulier lors de la constitution des protections tant en variables, rapides et répétées.
section courante qu'au niveau des ancrages, des dispositifs de liaison des pièces de déviation
ou de la traversée des entretoises et blocs d'about. (2) Lorsque des coupleurs sont utilisés, ils doivent être placés - compte tenu de l’interférence
La disposition de ces armatures est telle que le mode de protection prévu puisse être créée par ces dispositifs - de manière à ne pas affecter la capacité portante de l’élément, et
réalisé conformément aux prescriptions de 4.1.3.3. à permettre une introduction satisfaisante, durant la construction, de tout ancrage provisoire
qui pourrait être nécessaire.

(3) Il convient d’effectuer les calculs des sollicitations locales du béton et des armatures
transversales conformément au 2.5.3.7.4.

(4) Généralement, il convient de placer les coupleurs loin des appuis intermédiaires.

(5) Il convient d’éviter l’utilisation des coupleurs sur 50 % ou plus des armatures d’une
section.

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5.4 Eléments structuraux

Afin de satisfaire aux exigences du chapitre 4, il convient de respecter les règles suivantes,
qui concernent les dispositions constructives:

5.4.1 Poteaux

Cet article concerne les poteaux dont la plus grande dimension b n’est pas supérieure à 4
fois la plus petite dimension h.

5.4.1.1 Dimensions minimales

(1) Les dimensions minimales admissibles de la section transversale d’un poteau sont les
suivantes:
- 200 mm pour les poteaux de section pleine, coulés en place (verticalement)
- 140 mm pour les poteaux préfabriqués coulés horizontalement.

5.4.1.2 Armatures longitudinales et transversales

5.4.1.2.1 Armatures longitudinales

(1) Les barres doivent avoir un diamètre au moins égal à 12 mm.

(2) La section minimale d’armatures longitudinales, As,min , se déduit de la condition suivante :


0,15 N Sd
As,min = ≥ 0,003 A c {5.13}
fyd

avec:

f yd : limite élastique de calcul des armatures


NSd : force de compression axiale de calcul
Remplacer par :
Ac : aire de la section transversale du béton

(3) L'aire de l'armature longitudinale ne peut d'autre part pas excéder 0,04 Ac . Cette valeur (3) Même dans les zones de recouvrement, la section des armatures ne doit pas dépasser
peut être portée à 0,08 Ac dans les zones des jonctions par recouvrement. 0,08 Ac .

(4) Les barres longitudinales doivent être réparties sur la périphérie de la section. Les poteaux
de section polygonale doivent comporter au moins une barre dans chaque angle. Le
nombre minimal de barres pour les poteaux de section circulaire est de 6 .

5.4.1.2.2 Armatures transversales

(1) Le diamètre des armatures transversales (cadres, boucles ou spires hélicoïdales) doit être
au moins égal à 6 mm ou au quart du diamètre maximal des barres longitudinales, la
valeur à considérer étant la plus grande des deux; le diamètre des fils des treillis soudés
utilisés en armature transversale doit être au moins égal à 5 mm .

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(2) Il convient d’ancrer de manière appropriée les armatures transversales.

(3) Ajouter : (3) L’espacement des armatures transversales le long du poteau ne doit pas dépasser la plus
faible des trois distances suivantes:
La première condition n'est pas d'application pour les armatures de précontrainte.
- 12 fois le diamètre minimal des barres longitudinales ;
- la plus faible dimension du poteau ;
- 300 mm.

(4) ".... réduire l'espacement d'un facteur 0,6" : lire" .... réduire l'espacement par un facteur (4) Il convient de réduire l’espacement d’un facteur 0,6 :
0,6"
(i) dans les sections situées au-dessus et au-dessous d’une poutre ou d’une dalle sur une
hauteur égale à la dimension la plus grande de la section transversale du poteau;

(ii) près des jonctions par recouvrement, lorsque le diamètre maximal des barres longitudinales
excède 14 mm .

(5) Lorsque les barres longitudinales changent de direction (par exemple lors des changements
de section des poteaux), il convient de calculer l’espacement des armatures transversales,
en prenant en compte les forces latérales qui en résultent.

(6) Il convient de maintenir chaque barre longitudinale (ou groupe de barres longitudinales)
située dans un angle par une armature transversale.
(7) Remplacer par :
(7) La quantité maximale de barres dans chaque angle ou à proximité qui peut être préservée
Les armatures transversales doivent être disposées de façon à maintenir toute barre
du flambement par un assemblage unique d’armatures transversales est égale à 5 .
longitudinale (ou groupement de barres longitudinales) située dans un angle et au moins
une barre intermédiaire sur deux de la nappe extérieure d'armatures; aucune barre longitudinale
5.4.2 Poutres
non maintenue ne doit se trouver à plus de 15 φ d'une barre maintenue, φ désignant le diamètre
de l'armature transversale.
5.4.2.1 Armatures longitudinales

5.4.2.1.1 Pourcentages d’armatures minimaux et maximaux

(1) La section effective des armatures longitudinales de traction ne doit pas être inférieure à la
section nécessaire au contrôle de la fissuration (Voir article 4.4.2),

ni à 0,6 bt d / fyk (fyk en N/mm2) {5.14}

ni à 0,0015 bt d

où bt est la largeur moyenne de la zone tendue; pour une poutre en T dont la table est
comprimée, seule la largeur de l’âme est prise en compte lors du calcul de la valeur de bt. Les
(1) " .... doivent être considérées non armées " : lire ".... doivent être considérées comme non- sections contenant moins d’armatures que celles données par l’équation {5.14} doivent être
armées" considérées non armées.

(2) Les aires des sections des armatures tendues d’une part et comprimées d’autre part
ne doivent pas dépasser 0,04 Ac , hors zones de recouvrement.

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5.4.2.1.2 Autres dispositions constructives

(1) Dans une construction monolithique, même si le calcul a été effectué dans l’hypothèse
d’appuis simples, il convient de calculer la section sur appui en fonction d’un moment
fléchissant d’encastrement partiel, d’une valeur au moins égale à 25 % du moment
fléchissant maximal en travée.

(2) ".... le pourcentage total d'armatures ....."lire" .... la quantité totale d'armatures ..." (2) Aux appuis intermédiaires des poutres continues, le pourcentage total d’armatures tendues
As d’une section en T peut se répartir à peu près également entre les parties interne et
externe de la membrure (Voir fig. 5.10).

Figure 5.10 : Parties interne et externe de la membrure d’une poutre en T

5.4.2.1.3 Longueur des armatures longitudinales tendues

(1) La courbe enveloppe de la force de traction des armatures longitudinales s’obtient par un
déplacement horizontal al de la courbe enveloppe de Fs, Fs étant la force de traction dans
l’armature longitudinale obtenue suite à un calcul de la section transversale conformément
à l’article 4.3 (Voir fig. 5.11). Si l’armature d’effort tranchant est calculée suivant la méthode
standard (Voir 4.3.2.4.3), a l = z (1 - cotgα)/ 2 ≥ 0, α étant l’angle formé par l’armature d’effort
tranchant et l’axe longitudinal. Si l’armature d’effort tranchant est calculée suivant la méthode
de l’inclinaison variable des bielles, cf. article 4.3.2.4.4, a l = z (cotgθ - cotgα)/ 2 ≥ 0, θ étant
l’angle formé par les bielles de béton et l’axe longitudinal. Normalement, z peut être pris
égal à 0,9 d.

Pour les armatures de la membrure, situées en dehors de l’âme [Voir 5.4.2.1.2 (2)], il
convient d’augmenter al de la distance de la barre à l’âme. (Distance x, figure 5.10).

(2) Ajouter (2) Il convient d’ancrer les barres coupées d’une longueur lb,net ≥ d à partir du point où
elles ne sont plus utiles. (lb,net : voir l’équation {5.4} de 5.2.3.4.1; d = hauteur utile de
Au voisinage des points de moment nul, il convient de prendre al > d aussi bien pour les l’élément).
moments positifs que pour les moments négatifs (voir figure 5.11)
Le diagramme des forces de traction résistantes doit être extérieur à la courbe enveloppe
de la force de traction agissante, déplacée de la manière décrite en (1) ci-dessus (Voir fig.
5.11).

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* Il est également loisible d’utiliser un diagramme dans lequel la force de traction résistante
décroît progressivement sur la longueur lb,net.

Figure 5.11 : Courbe enveloppe pour le calcul des éléments fléchis. Longueurs d’ancrage

(3) Les longueurs d’ancrage des barres relevées qui contribuent à la résistance à l’effort
tranchant ne doivent pas être inférieures à 1,3 lb,net dans la zone tendue et à 0,7 lb,net
dans la zone comprimée.

5.4.2.1.4 Ancrage d’armatures inférieures sur un appui de rive

(1) Au droit des appuis, si les extrémités sont peu ou ne sont pas encastrées, il est nécessaire
de disposer au moins un quart de la section d’acier de la travée;

(2) Il convient que l’ancrage des armatures puisse résister à une force de traction:

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Remplacer la formule {5.15} par :


F s = V Sd .al/d + NSd {5.15}
ai
Fs =V Sd (0,5 + ) + NSd
0,9 d {5.15 B} NSd étant l’effort normal de traction de calcul.

Pour ai, voir 2.5.2.2.2. fig. 2.4. (3) La longueur d’ancrage se mesure à partir de la ligne de contact entre la poutre et son
appui; elle doit prendre les valeurs suivantes:
(3) n'est pas d'application
- pour un appui direct : 2/3 lb,net (Voir fig. 5.12 a);

- pour un appui indirect : lb,net (Voir fig. 5.12 b).

lb,net se déduit de l’équation {5.4}.

a - appui direct b - appui indirect

Figure 5.12 : Ancrages d’armatures inférieures sur un appui de rive

5.4.2.1.5 Ancrage d’armatures inférieures sur appuis intermédiaires

(1) Pourcentage d’armatures: le § 5.4.2.1.4 (1) est applicable.

(2) Un tel ancrage doit avoir une longueur au moins égale à 10 φ (pour les barres rectilignes),
ou au moins égale au diamètre du mandrin (pour les crochets et les coudes) (Voir fig. 5.13
a).

(3) Recommandation complémentaire: l’armature utilisée doit être continue et capable de résister
à des moments positifs imprévus (affaissement de l’appui, explosion, etc..., voir fig. 5.13 b).

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(2) Ajouter :

(a) (dm = diamètre du mandrin) (b)

Figure 5.13 : Ancrage sur appuis intermédiaires

5.4.2.2 Armatures d’effort tranchant

(1) Il convient que les armatures d’effort tranchant forment un angle de 90° à 45° avec le plan
moyen de l’élément considéré.

(2) Les armatures d’effort tranchant peuvent consister en un assemblage de :

- cadres, étriers ou épingles encerclant les armatures de traction longitudinales et la zone


comprimée;

- barres relevées;

- assemblages de cages, d’échelles, etc... constitués de barres à haute adhérence n’encerclant


pas les armatures longitudinales (Voir fig. 5.14), mais correctement ancrées dans les zones
comprimées et tendues.

Fig. 5.14.B : Etriers et épingles

Un étrier peut être ouvert (Fig. 5.14.B.a, d et e) ou fermé (Fig. 5.14.B.b) ou considéré comme fermé
(Fig. 5.14.B f et g). Pour l'utilisation d'étriers ouverts ou fermés, voir 5.2.5.(4). Les étriers entourent
la couche d'armatures longitudinales situées le plus près du côté extérieure de la poutre (ou colonne).

Des étriers multiples peuvent être formés conformément aux figures 5.14.B.d et e.
Des étriers ouverts ne sont admissibles que lorsqu'il s'agit de section en T dont l'armature de la dalle
complète l'étrier (fig. 5.14.B.g) ou quand une barre en U couvre l'étrier ouvert
(fig. 5.14.B.f). Figure 5.14 : Exemples d’armatures d’effort tranchant

(3) Les cadres doivent être efficacement ancrés. La jonction par recouvrement sur un montant
à proximité du parement d’une âme n’est autorisée que dans le cas de barres à haute
adhérence.

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(4) Au moins 50 % des armatures d’effort tranchant nécessaires doivent être prévues sous
forme de cadres, étriers ou épingles.

(5) Ajouter : (5) Le pourcentage d’armatures d’effort tranchant est donné par l’équation {5.16}:

Remarque relative à bw : ρw = A sw/ s.bw.sinα {5.16}

Si b w > 300 mm, bw peut être remplacé dans la formule {5.16} par b wf, l'épaisseur fictive d'une avec:
âme, définie par VRd1 = VSd .
bwf ne peut pas être plus petite que 300 mm. ρw : pourcentage d’armatures d’effort tranchant

Asw : section des armatures d’effort tranchant sur la longueur s

s : espacement des armatures d’effort tranchant

bw : épaisseur de l’âme de l’élément

α : angle formé par les armatures d’effort tranchant et les aciers principaux (par
exemple, pour les étriers verticaux α = 90° et sin α = 1).

En général, les valeurs minimales à respecter pour ρ w sont données au tableau 5.5.

Tableau 5.5 Tableau 5.5 - Valeurs minimales de ρ w

Nuances d'acier : "S220, S400, S500 : "lire" BE220S, BE400S, BE500S" Classes d'acier
Classes de béton* S220 S400 S500
Classes de béton :
C12/15 et C20/25 0,0016 0,0009 0,0007
C12/15 et C20/25 lire C12/15 à C20/25
C25/30 et C35/45 lire C25/30 à C35/45 C25/30 et C35/45 0,0024 0,0013 0,0011
C40/50 et C50/60 lire C40/50 à C50/60
C40/50 et C50/60 0,0030 0,0016 0,0013

* Suivant hypothèse du calcul

(6) Le diamètre des armatures d’effort tranchant ne doit pas dépasser 12 mm lorsqu’elles sont
constituées par des ronds lisses.

(7) L’espacement maximal longitudinal smax des cours successifs de cadres ou armatures d’effort
tranchant est défini par les conditions suivantes (VSd , V Rd1 et V Rd2 tels que définis à l’article
4.3.2):

- si VSd < 1/5 VRd2 : s max = 0,8 d ≤ 300 mm {5.17}


- si 1/5 VRd2 < VSd < 2/3 VRd2 : s max = 0,6 d ≤ 300 mm {5.18}
- si VSd > 2/3 VRd2 : s max = 0,3 d ≤ 200 mm {5.19}
(Pour VRd2 , voir l’article 4.3.2.4, équations {4.25} et {4.26})

(8) L’espacement longitudinal maximal des barres relevées est défini par :

s max = 0,6 d(1 + cotgα) {5.20}

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(9) Ajouter : (9) L’espacement transversal des montants d’un même cours d’armatures d’effort tranchant ne
doit pas dépasser:
Ces limitations ne sont pas d'application si VSd ≤ V Rd1 .
- si VSd < 1/5 VRd2 : smax = d ou 800 mm, la valeur à considérer étant la plus faible des
deux

- pour VSd > 1/5 VRd2 : appliquer les équations {5.18} ou {5.19}.

(10) Les dispositions à prendre pour le contrôle de la fissuration oblique sont données § 4.4.2.3
Ajouter :
(5).
(11) Pour les armatures assurant la liaison à l'âme des saillies des membrures des poutres en
T, le pourcentage minimal total peut se calculer par formule {5.16}. en remplaçant bw par la
hauteur de la table, et en appliquant les valeurs du tableau 5.5.
5.4.2.3 Armatures de torsion
(12) Lorsque une armature longitudinale est présente dans la zone comprimée, les étriers doivent
être disposés tellement qu'ils évitent le flambement de cette armature.
(1) Les cadres de torsion doivent être fermés et ancrés par recouvrements ou suivant la
disposition (a) de la figure 5.7, et former un angle de 90° avec l’axe de l’élément structural.

(2) Les dispositions des § 5.4.2.2 (3) à (6) sont également applicables aux barres longitudinales
et aux cadres des poutres soumises à la torsion.

(3) L’espacement longitudinal des cadres de torsion ne doit pas être supérieur à uk /8 (Pour les
notations, voir l’article 4.3.3.1 fig. 4.15).

(4) L’espacement défini en (3) ci-dessus doit également satisfaire aux exigences du § 5.4.2.2
(7), concernant l’espacement maximal des cadres.

(5) Les barres longitudinales doivent être disposées à raison d’une barre au moins dans chaque
angle, les autres étant réparties uniformément le long du contour intérieur des cadres, et
espacées d’au plus 350 mm .

5.4.2.4 Armatures de peau

(1) Dans certains cas, il peut s’avérer nécessaire de prévoir une armature de peau, pour
contrôler la fissuration, ou pour garantir une bonne résistance vis-à-vis des risques d’épaufrure
du béton d’enrobage.

(2) L’armature de peau destinée au contrôle de la fissuration doit normalement être prévue
dans les poutres de plus d’1 m de hauteur [Voir § 4.4.2.3 (4)].

(3) L’armature de peau destinée à résister aux épaufrures consécutives au feu par exemple,
ou à l’utilisation de groupements de barres ou de barres de plus de 32 mm de diamètre,
doit consister en un treillis soudé ou en barres à haute adhérence, de petit diamètre,
placés à l’extérieur des cadres de la manière illustrée fig. 5.15.

(4) L’enrobage minimal nécessité par les armatures de peau est donné § 4.1.3.3 (6) et (7).

(5) Il convient que la section des armatures de peau As,surf soit au moins égale à 0,01
Act,ext dans le sens parallèle aux armatures tendues de la poutre.

Act,ext représente l’aire du béton tendu à l’extérieur des cadres, telle que définie par la
figure 5.15.

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(6) Les barres longitudinales de l’armature de peau peuvent être considérées comme des
armatures longitudinales de moment fléchissant, et les barres transversales comme des
armatures d’effort tranchant, pourvu qu’elles remplissent les conditions de disposition et
d’ancrage relatives à ces types d’armatures.

(7) Les paragraphes (5) et (6) ci-dessus s’appliquent à toute armature de peau de poutre
précontrainte.

Figure 5.15 : Armature de peau

5.4.3 Dalles pleines coulées en place

(1) Cet article concerne les dalles pleines portant dans les deux sens et les dalles pleines
portant dans un seul sens et pour lesquelles b et leff > 4h (Voir l’article 2.5.2).

5.4.3.1 Epaisseur minimale

(1) Pour une dalle pleine, l’épaisseur minimale absolue est 50 mm .

5.4.3.2 Armature de flexion

5.4.3.2.1 Généralités

(1) Pour les dispositions constructives concernant les armatures, principales, l’article 5.4.2.1
est applicable, avec : al = d (dans l’article 5.4.2.1.3).

(2) Compléter le second alinéa par : (2) Il convient de prévoir des armatures secondaires transversales dans les dalles portant dans
un seul sens.
.... armatures principales, à nuances d'acier égales.
Toutefois cette armature peut être notoirement insuffisante en cas de charges mobiles En règle générale, la section d’armatures transversales secondaires doit être au moins
concentrées. égale à 20 % de la section d’armatures principales.

(3) Les § 5.4.2.1.1 (1) et (2) donnent les pourcentages d’acier minimal et maximal dans la
direction principale.
(4) Ajouter :
(4) La distance maximale entre les barres est la suivante :
Pour la définition de la notion d'armatures principales, voir 5.2.3.4.3.1
- pour les armatures principales, 1,5 h ≤ 350 mm , h étant l’épaisseur totale de la dalle;

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- pour les armatures secondaires, 2,5 h ≤ 400 mm .

(5) Les § 5.4.2.1.3 (1) à (3), 5.4.2.1.4 (1) à (3) et 5.4.2.1.5 (1) et (2) sont applicables.

5.4.3.2.2 Armatures des dalles au voisinage des appuis

(1) Dans les dalles, la moitié de l’armature calculée en travée doit se poursuivre sur les appuis
et y être ancrée.

(2) S’il existe sur un des côtés d’une dalle un encastrement partiel, non pris en compte dans le
calcul, les armatures supérieures doivent pouvoir équilibrer au moins le quart du moment
maximal de la travée adjacente; ces armatures doivent être prévues sur une longueur au
moins égale à 0,2 fois la portée adjacente, comptée depuis le nu de l’appui.

5.4.3.2.3 Armatures d’angle

(1) Compléter comme suit : (1) Si les dispositions d’appui sont telles que le soulèvement de l’angle d’une dalle est empêché,
il convient de prévoir des armatures appropriées.
" ..... armatures appropriées et notamment des armatures supérieures, à moins que les
conséquences d'une fissuration soient de peu d'importance"
5.4.3.2.4 Armatures des bords libres

(1) Le long d’un bord libre (sans appui), une dalle doit normalement comporter des armatures
longitudinales et transversales généralement disposées de la manière indiquée fig. 5.16.

(2) Les armatures propres de la dalle peuvent jouer le rôle d’armatures de bord.

Figure 5.16 : Armatures de bord d’une dalle

5.4.3.3 Armatures d’effort tranchant

(1) Une dalle comportant des armatures d’effort tranchant doit avoir une épaisseur au moins
égale à 200 mm .

(2) Pour la disposition des armatures d’effort tranchant, 5.4.2.2 est applicable à l’exception
des modifications apportées par les présentes règles. Lorsque des armatures d’effort tranchant
sont nécessaires, leur section doit être au moins égale à 60 % des valeurs du tableau
5.5 concernant les poutres.

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(3) Dans les dalles, si VSd < 1/3 VRd2 (Voir l’article 4.3.2), l’armature d’effort tranchant peut
être entièrement constituée de barres relevées ou d’assemblages d’effort tranchant.

(4) L’espacement longitudinal maximal entre les cours de cadres ou étriers est donné par les
équations {5.17} à {5.19}, sans tenir compte des limites données en mm. L’espacement
longitudinal, maximum des barres relevées est : smax = d.

(5) La distance entre le nu d’un appui, ou le contour d’une aire chargée, et l’armature d’effort
tranchant la plus proche prise en compte dans le calcul ne doit pas être supérieure à d/2
pour les barres relevées. Cette distance doit être comptée au niveau de l’armature de
flexion; S’il n’est prévu qu’un seul cours de barres relevées, leur inclinaison peut être
réduite jusqu’à 30°. (Voir fig. 5.17 b).

Figure 5.17 : Armatures d’effort tranchant au voisinage d’un appui

(6) On peut supposer qu’une barre relevée reprend l’effort tranchant sur une longueur égale à
2d.

(7) Seules les armatures suivantes peuvent être prises en compte comme armatures de
poinçonnement:

- les armatures contenues dans une zone délimitée par un contour situé à une distance au
plus égale à 1,5 d ou 800 mm de la périphérie de l’aire chargée, la valeur à considérer
étant la plus faible des deux; cette condition doit être respectée dans toutes les directions.

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- les barres relevées passant au-dessus de l’aire chargée (Voir fig. 5.17 b) ou à une
distance au plus égale à d/4 du contour de cette aire (Voir fig. 5.17 c).

5.4.4 Corbeaux

(1) Les armatures, correspondant aux tirants du modèle de calcul considéré (article 2.5.3.7),
doivent être entièrement ancrées au-delà du noeud, sous la plaque d’appui, au moyen de
frettages en U ou de dispositifs d’ancrage, à moins qu’il n’existe une longueur lb,net entre le
noeud et le parement extérieur du corbeau. lb,net se compte à partir du point où les
contraintes de compression changent de direction.

(2) Dans les corbeaux pour lesquels hc > 300 mm, lorsque l’aire du tirant primaire horizontal
As est telle que:

A s > 0,4 Ac f cd / f yd {5.21}

(A c représentant l’aire de la section de béton dans le corbeau, au droit du poteau), il


convient de répartir des cadres ou étriers fermés sur la hauteur utile d , de section totale au
moins égale à 0,4 As, afin de résister aux contraintes de fendage de la bielle de béton. Ils
peuvent être disposés horizontalement (Fig. 5.18 a) ou en biais (Fig. 5.18 b).

Figure 5.18 a Figure 5.18 b


Armatures de corbeau avec Armatures de corbeau avec
étriers horizontaux étriers inclinés

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Lire dans tout le paragraphe "Poutres courtes" à la place de "Poutres-cloisons". 5.4.5 Poutres-Cloisons

(1) Les armatures, correspondant aux tirants du modèle de calcul considéré, doivent être
entièrement ancrées au-delà des noeuds par relevage des barres, par mise en place de
frettages en U ou par des dispositifs d’ancrage, à moins qu’une longueur suffisante ne soit
disponible entre le noeud et l’extrémité de la poutre, autorisant ainsi une longueur d’ancrage
lb,net .

(2) Ajouter : (2) Les poutres-cloisons sont normalement conçues avec des armatures réparties au voisinage
des deux faces latérales, l’effet de chaque groupe étant équivalent à celui d’un treillis
Les poutres courtes qui sont des semelles de fondation sur pieux sont conçues suivant orthogonal avec un pourcentage d’armatures d’au moins 0,15 % dans chacune des deux
l'ENV 1992-3 Béton pour fondations, clause 5.4.9.2.1 : directions.

"(1) La distance entre le bord du pieux et le bord de la poutre est telle que le tirant est 5.4.6 Zones d’ancrage des forces de post-tension
ancré convenablement dans la poutre. Les écarts de localisation du pieu lors de la mise en
place doivent être pris en considération. (1) Les zones d’ancrage doivent toujours être munies d’armatures réparties à proximité de tous
les parements, assemblées en treillis orthogonaux.
(2) L'armature principale de traction qui doit reprendre les effets des actions doit être
placée dans la zone de traction entre les têtes de pieux. Si la section de cette armature est (2) Lorsque des groupes de câbles de post-tension sont situés à une certaine distance les uns
au moins égale à l'armature minimale, des armatures de répartition peuvent être supprimées des autres, il convient de prévoir des cadres appropriés aux extrémités des éléments, pour
dans la partie inférieure de l'élément. Les faces de côté et supérieure de l'élément ne pallier les risques de fendage.
doivent également pas présenter d'armatures de répartition lorsqu'il n'y a pas de risque de
contraintes de traction dans ces zones de l'élément hors la zone d'influence de l'armature (3) En tout point de cette zone, le pourcentage d’armatures de chaque côté du bloc d’ancrage
principale. doit être au moins de 0,15 % dans les deux directions.

(3) Des barres transversales soudées peuvent être employées pour l'ancrage de l'armature (4) Toutes les armatures doivent être entièrement ancrées.
de traction. Dans ce cas, des barres transversales peuvent être considérées comme
faisant partie des armatures transversales nécessaires dans la zone d'ancrage de l'armature (5) Lorsque la détermination de la force de traction transversale a été effectuée à partir d’un
de traction. modèle de bielles et tirants, il convient de respecter les règles de construction suivantes:

(4) La compression provoquée par la réaction d'appui du pieu peut être considérée distribuée - la section d’acier effectivement requise pour réaliser la force du tirant, travaillant selon sa
suivant un angle de 45° à partir du bord de la tête du pieu (voir fig. 5.21 B). Cette contrainte résistance de calcul, doit être répartie en fonction de la distribution de la contrainte de
peut être prise en considération lors de la détermination de la longueur d'ancrage. traction effective, c’est à dire sur une longueur de bloc sensiblement égale à sa plus grande
dimension latérale.

- il convient d’utiliser des cadres ou étriers fermés pour assurer l’ancrage.

- toutes les armatures de l’ancrage doivent de préférence être assemblées suivant une
maille orthogonale à trois dimensions.

(6) Les zones d’ancrage dont les sections transversales ont une forme différente de celle de la
section transversale courante de la poutre nécessitent une attention particulière.

5.4.7 Voiles de béton armé

5.4.7.1 Généralités

(1) Cet article concerne les voiles de béton armé pour lesquels la longueur horizontale est
au moins égale à quatre fois l’épaisseur, et dont les armatures sont prises en compte
Fig. 5.21 B - Zone comprimée qui augmente la capacité d'ancrage dans le calcul de la résistance. La quantité d’armatures et leurs dispositions constructives
peuvent se déduire d’un modèle de bielles et tirants (Voir 2.5.3.6). Pour les voiles principalement
soumis à une flexion déviée, les règles applicables sont celles concernant les dalles (Voir
5.4.3).

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5.4.7.2 Armatures verticales

(1) A remplacer par : (1) La section des armatures verticales doit être comprise entre 0,004 Ac et 0,04 Ac .

La section des armatures verticales doit se situer entre 0,003 Ac et 0,04 Ac . (2) En général, ces armatures doivent être situées pour moitié de chaque côté.

(3) La distance entre deux barres verticales contiguës ne doit pas dépasser deux fois l’épaisseur
du mur ou 300 mm, la valeur à prendre en compte étant la plus faible des deux.

5.4.7.3 Armatures horizontales

(1) Des armatures horizontales disposées parallèlement aux parements du mur (et aux bords
libres) doivent être prévues et installées de chaque côté, entre les armatures verticales et
le parement le plus proche. Elles ne doivent pas représenter moins de 50% des armatures
verticales.

(2) L’espacement de deux barres horizontales contiguës ne doit pas être supérieur à 300 mm.

(3) Le diamètre ne doit pas être inférieur au quart de celui des barres verticales.

5.4.7.4 Armatures transversales

(1) Si la section des armatures verticales porteuses est supérieure à 0,02 Ac , ces armatures
doivent être encerclées par des étriers suivant les dispositions de 5.4.1.2.2.

5.4.8 Cas particuliers

5.4.8.1 Forces localisées

(1) Lorsqu’une ou plusieurs forces localisées sont appliquées à l’extrémité d’un élément ou à
l’intersection de deux éléments structuraux, il faut prévoir à leurs points d’application des
armatures supplémentaires capables d’équilibrer les forces de traction transversales auxquelles
ces forces donnent naissance.

(2) Ces armatures peuvent être constituées par des cadres ou par des nappes d’armatures
(3) Remplacer par : repliées en épingles.

Dans le cas d'une répartition uniforme des charges sur une section Aco (fig. 5 B4), la force (3) Dans le cas d’une répartition uniforme des charges sur une section Aco (Fig. 5.19), la force
localisée résistante FRd que peut supporter une zone restreinte d'aire Aco de l'aire totale localisée résistante peut être déterminée comme suit:
Ac supposée plane d'un élément de béton peut être calculée par la formule :
F Rdu = A co f cd Ac l /Aco ≤ 3,3 fcd A co {5.22}

Ac avec:
F R d = 0,85 Ac o f c d {5.22}
Ac o f cd = fck / γ c

dans laquelle Ac représente une surface de répartition définie comme suit (fig. 5 B4) : Aco aire chargée,

Ac 1 aire maximale homothétique de Aco, et de même centre de gravité, qu’il est possible
d’inscrire dans l’aire totale Ac située dans le même plan que l’aire chargée.

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Figure 5 B4 - Force localisée

- les centres de gravité de Ac et Aco doivent être situés sur la droite indiquant la direction de la
force extérieure;
- aucune distance entre un point du contour extérieur de Ac et le centre de gravité de Ac ne peut
dépasser trois fois la distance entre le point correspondant du contour de Aco et le centre de
gravité de Aco . Il en résulte qu'en aucun cas F Rd ne peut dépasser 2,55 Aco fcd .
- lorsque plusieurs surfaces de contact restreintes A co1, A co2 etc. sont situées à proximité les unes
des autres, les surfaces Aco1, A co2 etc. correspondantes ne peuvent se chevaucher.

De plus, les conditions suivantes doivent être respectées :

- la dimension h de l'élément, mesurée suivant la direction de la force extérieure ne peut être


inférieure aux valeurs indiquées à la fig. 5 B4
- la pyramide tronquée de bases A c et Aco et de hauteur h doit être située entièrement à l'intérieur
de l'élément en béton et ne peut contenir aucun évidement;
- des armatures transversales convenablement calculées et disposées doivent être capables de
s'opposer au fendage de la pièce sous s'effet des contraintes transversales de traction. En
particulier, dans le cas d'une aire de forme rectangulaire A co = a o x bo donnant lieu à un rectangle
de répartition Ac = a x b, les armatures transversales orientées respectivement suivant les directions
a et b doivent pouvoir reprendre des effort égaux a

ao bo FS d
0,3 F S d (1 - ) et 0,3 FS d (1 - ) avec un minimum de
a b 10
Ces armatures doivent être réparties sur une épaisseur comprise respectivement entre
0,1a et a et entre 0,1b et b, mesuré depuis le plan Aco .

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La valeur de FRd obtenue à partir de l'équation {5.22} doit être réduite si les charges ne sont pas
uniformément réparties sur l'aire Aco ou si elles sont accompagnées d'efforts tranchants importants.
Cette méthode ne s'applique pas aux ancrages des câbles de précontrainte (Voir 2.5.3.7.4).

Figure 5.19 : Définition des aires à introduire dans l’équation {5.22}

Si Aco et Ac sont homothétiques et ont le même centre de gravité : Ac1 = Ac.

La valeur de FRdu obtenue à partir de l’équation {5.22} doit être réduite si les charges ne
sont pas uniformément réparties sur l’aire Aco ou si elles sont accompagnées d’efforts
tranchants importants.

Cette méthode ne s’applique pas aux ancrages des câbles de précontrainte (Voir l’article
2.5.3.7.4).

5.4.8.2 Forces associées à des changements de direction

(1) Aux endroits où apparaissent des changements de direction considérables des efforts internes,
les forces radiales consécutives doivent être équilibrées au moyen d’armatures complémentaires
convenablement ancrées, ou en disposant les armatures normales d’une manière particulière.

5.4.8.3 Appuis indirects

(1) Dans le cas de jonction d’une poutre porteuse et d’une poutre portée, des armatures dites
“suspentes” doivent être prévues, et calculées pour équilibrer la réaction mutuelle totale
d’appui.

(2) Les suspentes doivent, de préférence, être constituées par des cadres entourant les
armatures principales de l’élément porteur. Une partie de ces cadres peut être répartie en
dehors du volume de béton commun aux deux poutres, comme l’indique la figure 5.20.

Fig. 5 B6 : Exemples de poussées aux vides dues à des changements de direction

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Figure 5.20 : Etendue de la zone d’intersection à la jonction de poutres secondaires

h1 : hauteur de la poutre porteuse


h2 : hauteur de la poutre portée (h2 < h1)

5.5 Limitations des désordres provoqués par des actions accidentelles

5.5.1 Système de chaînage

Dans les cas où il s’avère nécessaire de prendre des dispositions spéciales pour limiter le
risque de désordres [Voir l’article 2.1 (2)], il est loisible d’utiliser des chaînages.

(1) Une interaction entre éléments peut se développer en liant la structure à l’aide de:

(a) chaînages périphériques;


(b) chaînages internes;
(c) chaînages verticaux.

(2) Lorsqu’un bâtiment est segmenté par des joints de dilatation en sections structuralement
indépendantes, il convient que chaque section reçoive un système de chaînage indépendant.

(3) Les chaînages remplissent deux fonctions distinctes:

(a) prévenir tout dommage localisé dû à des actions accidentelles telles que l’impact
ou l’explosion.

(b) procurer d’autres passages pour les charges, en cas de dommage localisé.

5.5.2 Dimensionnement des chaînages

(1) Les sections des chaînages doivent avoir la plus grande des deux valeurs suivantes: la
section nécessaire pour équilibrer les charges dues aux actions accidentelles appropriées
telles que définies par l’Eurocode 1 relatif aux Actions sur les structures, ou la section
nécessaire pour procurer un passage de charges spécifié en contournant la zone endommagée.

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(2) Lors du calcul des chaînages, les armatures sont supposées sollicitées à leur résistance
caractéristique.

(3) Les armatures prévues pour d’autres usages peuvent être considérées comme faisant
partie de ces chaînages, ou comme les chaînages eux-mêmes.

(4) Pour le calcul des chaînages, on peut négliger les forces autres que celles provoquées
directement par les actions accidentelles ou consécutives à l’apparition du dommage localisé
lui-même.

5.5.3 Continuité et ancrage

(1) Les chaînages doivent être continus d’une rive à l’autre du bâtiment.

(2) La continuité est assurée par recouvrement effectif, pourvu que la longueur de recouvrement
soit ls = 2l b et que la zone de couplage soit entourée d’étriers ou de spires, avec s < 100 mm.
Dans certains cas, la continuité peut être assurée par soudage ou grâce à l’utilisation de
connecteurs mécaniques.

(3) En périphérie de la structure, il convient de prévoir des chaînages munis d’ancrages


mécaniques.

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6 EXECUTION DESTRAVAUX
6.1 Objectifs

(1) Le présent article énonce une suite d’exigences réglementaires minimales relatives à la
qualité d’exécution qui doit être atteinte sur chantier, afin de confirmer la validité des
hypothèses de calcul, et donc d’assurer les niveaux de qualité et de durabilité requis.

(2) Cet article n’a pas été rédigé dans un but contractuel ; il n’est pas assez complet pour une
telle utilisation.

6.2 Tolérances

6.2.1 Tolérances - Généralités

(1) Les tolérances doivent être clairement définies avant le démarrage des travaux, afin d’assurer
que la structure aura les propriétés requises.

(2) Pour des raisons de durabilité, et indépendamment des tolérances définies, l’enrobage
des aciers ne doit pas être inférieur aux valeurs minimales données en 4.1.3.3.
Ajouter :
(3) Les dimensions indiquées sur les plans d’exécution doivent être respectées compte-tenu
des tolérances appropriées.

(4) La tolérance sur une dimension s'exprime par les écarts admissibles ( ∆L + ; ∆ L-) par
rapport à la valeur nominale L (ou mentionnée au plan). 6.2.2 Tolérances vis-à-vis de la sécurité de la structure

(5) Les cas où des tolérances doivent être fixées sont ceux où l'implantation, la sécurité (1) Les valeurs des coefficients de sécurité partielle γF et γM données respectivement en 2.3.3.1
(stabilité) ou la fonction (assemblage, aspect, ...) de la construction et de ses composants et 2.3.3.2 du présent code autorisent l’application des tolérances correspondant à un écart
sont en jeu : possible ∆l d’une dimension d’une section transversale par rapport à sa valeur nominale l;
- dimensions principales des sections; les écarts suivants peuvent être admis :
- hauteur utile des sections;
- rectitude des arêtes, planéité des surfaces; (a) par rapport aux dimensions de la section de béton (hauteur totale d’une poutre ou d’une
- verticalité des colonnes et horizontalité d'appui (dalles, poutres); dalle, largeur d’une poutre ou épaisseur d’une âme, dimensions latérales d’un poteau) et
- dimensions d'ouverture, longueur entre appuis et ouvertures; par rapport à la hauteur utile:
- dimensions d'élements intervenant dans des assemblages;
- ...
Pour l < 150 mm : ∆l = + 5 mm {6.1}
A défaut d'indication explicite au projet, on peut se baser sur les valeurs d'écarts données ci-après. Pour l = 400 mm : ∆l = + 15 mm {6.2}
Pour l > 2500 mm : ∆l = + 30 mm {6.3}

les autres valeurs de l donnent lieu à une interpolation linéaire.

(b) pour la position des câbles de précontrainte par rapport à la position de calcul :

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A remplacer par : Pour l < 200 mm :

- pour les câbles, les fils isolés, les barres et les torons : - pour les câbles formés de torons, les câbles isolés et les torons : {6.4}
∆l = + 0,025 l

Pour l > 200 mm :

- pour les câbles, les fils isolés et les barres : - pour les câbles formés de torons et les câbles isolés : {6.5}
∆l = + 0,025 l
limité à ∆l = + 20 mm

- pour les torons isolés : - pour les torons : {6.6}


∆l = + 0,04 l
limité à ∆l = + 30 mm

l désignant la hauteur ou la largeur de la section.

(2) Des tolérances autres que celles définies au paragraphe (1) ci-dessus peuvent également
être prescrites, pourvu qu’il puisse être établi qu’elles n’amoindrissent pas le niveau de
sécurité requis.

6.2.3 Tolérances vis-à-vis de l’enrobage

(1) Pour les tolérances concernant l’enrobage des aciers, c’est-à-dire la différence entre l’enrobage
nominal et l’enrobage minimal, 4.1.3.3 (8) s’applique. Aucun écart admissible positif n’est
prescrit.

6.2.4 Tolérances pour les besoins de la construction

(1) Remplacer la dernière ligne par : (1) Des tolérances plus strictes que celles définies en 6.2.2 peuvent être requises dans d’autres
buts, comme par exemple les tolérances de construction ou de dimension des bâtiments
Pour les déformations admissibles dans les bâtiments, la NBN B 03-003 est d'application. dans leur ensemble. Il convient de prescrire ces valeurs séparément du présent code.
Cependant, pour la flèche maximale des dalles, 4.4.3.1 (5) et (6) sont applicables.

6.3 Règles de construction

6.3.1 Béton

(1) Le béton utilisé dans la construction doit être tel que ses propriétés prescrites subsistent
Noter que : durant toute la vie de l’ouvrage.

(2) Il y a lieu de se référer à la NBN B 15-001. (2) Pour les règles de construction relatives au béton et à la technologie du béton, les clauses
correspondantes de l’ENV 206 sont applicables.

6.3.2 Coffrages et étaiements

6.3.2.1 Exigences de base

(1) Les coffrages et les étaiements doivent être conçus et exécutés de manière à pouvoir
résister à toutes les actions pouvant intervenir durant la phase de construction. Ils ne
doivent subir aucune intervention jusqu’à ce que le béton ait acquis une résistance suffisante
pour faire face aux contraintes auxquelles il sera soumis lors du décoffrage ou du décintrement,
en tenant compte d’une marge de sécurité acceptable.

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(2) Les coffrages et étaiements doivent avoir une rigidité telle que les tolérances exigées pour
l’ouvrage soient respectées et que sa capacité portante ne soit pas affectée.

(3) La disposition générale du coffrage doit permettre une mise en oeuvre correcte des armatures
actives et passives ainsi qu’un compactage convenable du béton.

(4) Les coffrages et étaiements doivent être conçus et assemblés (conformément aux règlements
nationaux) par un personnel expérimenté. La supervision et le contrôle doivent garantir un
montage conforme aux plans et spécifications.

(5) Le coffrage doit pouvoir être retiré du béton sans provoquer de choc ou de dommage.

(6) Le cas échéant, la cambrure donnée au coffrage doit correspondre à celle requise par le
projeteur de l’ouvrage et du coffrage.

(7) L’appui sur le sol des étaiements doit également être effectué par un personnel qualifié
conformément aux plans et spécifications. Les déformations et déplacements provoqués
par la précontrainte doivent être pris en compte lors du calcul de l’étaiement.

(8) Les joints entre panneaux doivent être suffisamment étanches.

(9) La peau des coffrages doit être propre. Les produits de décoffrage acceptés doivent être
appliqués en couches continues et uniformes sur la peau du coffrage, et le béton doit être
coulé alors que ces produits sont encore actifs. Toute influence éventuelle de ces produits
préjudiciable au parement de béton doit être prise en considération.

(10) Les espaceurs de coffrages laissés dans le béton ne doivent pas nuire à sa durabilité ni à
son aspect.

6.3.2.2 Finition du parement

(1) Le coffrage doit être conçu et assemblé de manière à prévenir toute perte d’agrégats fins,
ou toute tâche sur le parement de béton.

(2) Lorsqu’une classe ou un type particulier de finition est exigé, pour des raisons d’ordre
pratique ou esthétique, les prescriptions correspondantes doivent être spécifiées explicitement
ou par référence aux textes appropriés, nationaux ou internationaux, ou au moyen d’échantillons
de parements.

6.3.2.3 Inserts provisoires

(1) Des inserts provisoires peuvent être nécessaires pour maintenir en place les coffrages, les
armatures, les gaines ou d’autres éléments jusqu’au durcissement du béton.

(2) De tels inserts ne doivent pas imposer un surcroît de charges inacceptable à la structure, ni
réagir de manière préjudiciable avec les constituants du béton, les armatures passives ou
actives, ni provoquer de tâches inacceptables sur le parement.

225
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Remplacer (2) et (3) du 6.3.2.4 par : (3) L’utilisation d’inserts en alliage léger (aluminium, etc...) est prohibée.
(2) Des informations générales concernant le traitement du béton et le décoffrage sont données
aux articles 10.6, 10.7 et 10.8 de la NBN B15-001 - Béton-Performances, etc... (2ième 6.3.2.4 Décoffrage et décintrement
édition, mars 1992).
(1) Les délais au-delà desquels les coffrages et étaiements peuvent être retirés doivent être
(3) Le délai entre le coulage et le décoffrage dépend principalement de l'évolution de la résistance déterminés en fonction des critères suivants:
du béton et de la fonction du coffrage.
(a) Les contraintes qui seront imposées au béton lors du décoffrage/décintrement;
Les délais minimaux suivants sont recommandés :
- 2 jours pour les parties de coffrage d'éléments non porteur (par exemple, les joues de (b) La résistance du béton au moment de ces opérations;
poutres, les coffrages de colonnes et de murs);
- 5 jours pour le coffrage des dalles coulées in situ; (c) Les conditions climatiques du milieu ambiant et les mesures pouvant être prises pour
- 10 jours pour les coffrages directement porteurs tels que des cintres de poutres ou de protéger le béton une fois le coffrage retiré;
dalles.
Ces délais minimaux sont d'application pour une température moyenne de 20 °C. Ils (d) La présence d’un coffrage comportant un angle rentrant, qui doit être retiré dès que
peuvent être adaptés lorsque la température ne descend pas en-dessous de 15 °C durant possible, tout en respectant les autres critères de décoffrage.
la période de conservation même si la température moyenne n'atteint pas 20 °C.
Ces délais - qui correspondent à un développement moyen de résistance du béton (selon (2) Des informations générales concernant le traitement du béton et le décoffrage sont données
les tableaux 12 et 13 de la NBN B 15-001) et à une température moyenne de cure du béton en 10.6, 10.7 et 10.8 de l’ENV 206.
de l'ordre de 15 °C - sont allongés ou raccourcis selon la classe de ciment utilisé, le rapport
eau/ciment et la température de cure. Pour l'influence de la température, si celle-ci descend (3) Le délai entre le coulage et le décoffrage dépend principalement de l’évolution de la résistance
en-dessous de 15 °C pendant la période de conservation, on peut appliquer un calcul du béton (Voir l’ENV 206, tableau 13), ainsi que de la fonction du coffrage. En l’absence de
simplifié de maturité du béton basé sur le tableau suivant : données plus détaillées, les périodes minimales suivantes sont recommandées:

Température (°C) moyenne Coefficient k 2 jours pour les parties de coffrage d’éléments non porteurs (par exemple les joues des
du béton sur 24 h de maturité (*) poutres; les coffrages de poteaux et de voiles);

≥ 20 1 5 jours pour le coffrage des dalles coulées en place;


15 0,8
10 0,6 10 jours pour les coffrages directement porteurs, tels que les fonds de poutres ou dalles.
5 0,45
0 0,3 Lorsque des coffrages glissants ou grimpants sont utilisés, des périodes plus courtes que
-5 0,15 celles recommandées ci-dessus peuvent être autorisées.

(*) avec interpolation linéaire de k pour les températures intermédiaires.

Chaque journée calendrier est affectée du coefficient k, le résultat cumulé étant à comparer
aux délais minimaux prescrits ci-avant (2 - 5 - 10 jours). Lorsque des coffrages glissants ou
grimpants sont utilisés ou que des moyens de durcissement accélérédu béton sont mis en 6.3.3 Armatures de béton armé
oeuvre, des délais de décoffrage plus courts sont autorisés à condition de les justifier.
Lors de contrôles de qualité stricts, on peut déroger à ces recommendations. Ce tableau 6.3.3.1 Exigences générales
peut être appliqué indépendamment du type de ciment utilisé. C'est ainsi que les valeurs de
k à 0 et - 5 °C sont inférieures que celles obtenues par l'application de la formule 3.02 B (1) Les armatures de béton armé doivent être conformes aux prescriptions du 3.2, aux
qui est uniquement d'application pour les ciments CEM I et CEM II. Euronormes correspondantes, ou, lorsque ces dernières n’existent pas, aux normes CEN,
ISO, ou nationales, ou doivent être agréées par l’Organisation Nationale de Contrôle des
Ajouter : Règlements de la Construction.

3) Les armatures ordinaires (ou passives) sont conformes à la série de normes NBN A 24-301 (2) Seul l’acier correspondant aux pièces du projet peut être utilisé en armatures.
sur les aciers pour béton armé. Ces armatures comprennent :
- les barres lisses ou à adhérence améliorée, d'un diamètre maximal de 40 mm; 6.3.3.2 Transport, stockage et façonnage des armatures
- les fils lisses, les fils à empreintes, les fils à nervures, d'un diamètre maximal de 12 mm;
- les treillis soudés. (1) Les barres d’acier, les treillis soudés et les cages d’armatures préfabriquées doivent être
Il est recommandé de mettre en oeuvre des armatures possédant la marque de conformité transportés, stockés, pliés et mis en place de manière à ne subir aucun dommage.
BENOR . Ceci simplifie les opérations de réception et atteste la conformité à la
norme.

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(2) L’état de surface des armatures doit être examiné avant leur utilisation, afin de s’assurer
qu’elles sont exemptes de substances nuisibles susceptibles d’affecter l’acier ou le béton,
ou leur adhérence mutuelle.

(3) Les armatures de béton armé doivent être coupées et pliées conformément aux normes
appropriées, internationales ou nationales.

(4) Il convient d’éviter:

- Les dommages mécaniques (par exemple les entailles ou bosselures) ;


- Les ruptures de soudure dans les cages d’armatures préfabriquées et les treillis soudés ;
- Les dépots de surface, préjudiciables aux propriétés d’adhérence ;
- L’absence d’identification des armatures ;
- La réduction de section consécutive à la corrosion, au-delà de certaines valeurs-limites
admissibles.

6.3.3.3 Soudage

(1) Le soudage ne peut être entrepris que sur les armatures d’acier présentant les critères de
soudabilité requis.

Noter que : (2) Les jonctions par soudage doivent être effectuées et contrôlées par un personnel qualifié
en soudures d’armatures.

(3) Les NBN A 24-301 à 304 comportent les prescriptions relatives au soudage des armatures. (3) Le soudage doit être effectué conformément aux normes internationales ou nationales.

(4) Lorsqu’il existe un risque de fatigue, le soudage des armatures doit être conforme aux
prescriptions spéciales des normes correspondantes.

(5) L’exécution et le contrôle des jonctions soudées doivent être conformes aux prescriptions
correspondantes des normes internationales ou nationales.

(6) Les méthodes de soudage admises comprennent:

Ajouter : - le soudage électrique par étincelage;


- le soudage par résistance;
(7) Les assemblages soudés doivent avoir une résistance et une ductilité suffisantes. - le soudage à l’arc électrique (par électrodes enrobées ou sous gaz protecteur);
- le soudage sous pression au gaz.
(8) Dans le soudage par cordon continu, la longueur du cordon est au moins égale à celle
indiquée à la NBN A 24-302 pour les essais d'aptitude à la soudure. 6.3.3.4 Jonctions

(9) Le soudage par points peut s'utiliser pour l'assemblage de barres d'armatures en vue de (1) La longueur et la position des recouvrements doivent être conformes aux calculs et aux
leur transport et de leur mise en place. plans. Si les longueurs des barres livrées au chantier ne sont pas conformes aux plans, les
modifications correspondantes ne doivent être entreprises qu’après accord de l’auteur du
Ajouter à (3) : projet ou de l’organisme de contrôle.

Les dispositifs de jonction mécanique sont conformes à des documents de certification ou (2) En général, les barres d’armatures ne doivent pas être soudées dans leurs parties courbes
justifiés par des essais préalables. ni à proximité de celles-ci.

La réalisation des jonctions mécaniques doit être effectuée conformément aux spécifications (3) Les jonctions réalisées au moyen de dispositifs de connection mécaniques doivent être
du document de certification, leur emplacement doit figurer sur les plans de ferraillage : conformes à l’article 5.2.3.5 du présent code et aux normes prescrites ou documents de
encombrement accessibilité - distribution dans les sections. certification.
Pour les jonctions par manchon, voir 5.2.4.4.

227
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Ajouter à (1) :
6.3.3.5 Fabrication, montage et mise en place des armatures
Le montage comporte un arrimage des armatures qui s'exécute en général par ligature d'un
nombre convenable de croisements d'armatures pour obtenir un ferraillage suffisamment (1) Les armatures doivent être assemblées de manière suffisamment robuste pour que les
rigide, le maintien en position des recouvrements d'armature étant assuré. barres conservent leur position pendant le transport, la mise en oeuvre et le bétonnage. La
valeur de l’enrobage prescrite doit être maintenue à l’aide de chaises et de cales à béton
Les arrimages par soudage sont soumis aux mêmes exigences d'exécution que les joints d’un modèle approuvé.
soudés.
(2) Les tolérances à respecter pour la mise en place des aciers sont celles indiquées à l’article
Les cales d'écartement et supports utilisés pour l'arrimage doivent être appropriés et en 6.2. Elles peuvent également être citées dans les documents contractuels.
nombre suffisant. Ils ne doivent pas apporter de gêne à la mise en place du béton, ni
constituer un point faible vis-à-vis de la durabilité et en particulier des agressions de
l'environnement.

Les dispositifs de calage doivent :

- être suffisamment enrobés de béton;


- être inertes vis-à-vis des matériaux environnants;
- présenter des tolérances compatibles avec celles exigées pour le ferraillage (voir 4.1.3.3.
concernant l'enrobage des armatures);
- avoir un comportement acceptable vis-à-vis des sollicitations thermiques (gel, hautes
températures, feu).

Ajouter à (3) : (3) Il convient d’effectuer le cintrage par des méthodes mécaniques, à vitesse constante et
sans à-coups, au moyen de mandrins afin de conférer au coude un rayon de courbure
Il faut limiter le rayon de courbure afin d'éviter l'écrasement ou l'éclatementdu béton à constant. Si la température ambiante est plus faible qu’une valeur spécifiée, des précautions
l'intérieur de la courbe, ou la fissuration de l'armature elle-même. complémentaires peuvent être nécessaires.

Ces exigences sont rencontrées lorsque les mandrins du tableau 5.1 sont employés. De
plus petits mandrins peuvent être utilisés moyennant justification.
Le façonnage des barres est exécuté à la température ambiante, à condition que celle-ci ne
descende pas en dessous de - 5°C. Toutefois, dès que la température est inférieure à
+ 5°C, il est conseillé de prendre des précautions contre le danger de rupture fragile des
barres (par exemple par pliage à vitesse réduite).

Le pliage provisoire suivi d'un dépliage doit être évité dans la mesure du possible. Lorsque
cette opération s'impose, elle doit être effectuée sans choc; le rayon de courbure du pliage
est double de celui prescrit au tableau, pour les armatures principales. Ces conditions
spéciales ne sont toutefois par impératives pour les barres de la nuance BE 220.

228
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(4) Les armatures doivent être maintenues de manière à éviter tout déplacement, et la position
des armatures doit être vérifiée avant bétonnage.

(5) Dans les zones très denses en armatures, une distance suffisante entre barres doit être
prévue de manière à permettre un compactage convenable du béton.

6.3.4 Armatures de précontrainte

Noter que : 6.3.4.1 Exigences de base

1) Les armatures de précontrainte comprennent les fils, les torons et les barres. (1) L’acier de précontrainte doit être conforme aux prescriptions du 3.3, aux Euronormes
correspondantes, ou, lorsque celles-ci n’existent pas, aux normes CEN, ISO ou aux normes
Les prescriptions concernant les fils et les torons font l'objet des NBN I 10-001, -002 et nationales, ou doit être agréé par l’Organisation Nationale de Contrôle des Règlements de
- 003. la Construction.

(2) Les équipements de précontrainte (ancrages, coupleurs, gaines et conduits) doivent être
conformes aux prescriptions du 3.4, aux Euronormes correspondantes, ou si elles n’existent
pas, aux normes CEN, ISO ou aux normes nationales, ou doivent être agréés par l’Organisation
Nationale de Contrôle des Règlements de la Construction.

(3) Les armatures (fils, barres, câbles), les dispositifs d’ancrage, les coupleurs et gaines
utilisés doivent être ceux prévus par les pièces du projet. Leur identification doit pouvoir
le justifier.

6.3.4.2 Transport et stockage des armatures

(1) Les armatures, gaines, dispositifs d’ancrage et coupleurs doivent être protégés des actions
préjudiciables pendant le transport et le stockage, et également après mise en place dans
l’ouvrage, jusqu’à l’achèvement du bétonnage.

(2) Durant le transport et le stockage des armatures, il convient d’éviter:

- toute attaque chimique, électro-chimique ou biologique pouvant entraîner la corrosion;


- tout dommage aux armatures;
- toute souillure susceptible d’affecter la durabilité ou les propriétés d’adhérence des
armatures;

- toute déformation des armatures, non prévue au projet;


- tout stockage non protégé de la pluie ou du contact avec le sol;
- le transport par voie d’eau sans conditionnement adéquat;
- le soudage à proximité d’armatures de précontrainte, si celles-ci n’ont pas fait l’objet de
précautions spéciales (contre les projections).

(3) Pour les gaines, les éléments suivants doivent être pris en considération:

- il convient d’éviter les dommages locaux et la corrosion interne;


- il convient d’assurer leur étanchéité à l’eau;
- elles doivent pouvoir résister aux attaques mécaniques et chimiques.

6.3.4.3 Fabrication des armatures

(1) Les dispositifs d’assemblage des armatures, pour les ancrages et les coupleurs doivent
être conformes aux normes et aux documents de certification. Les organes de précontrainte

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doivent être assemblés et mis en place conformément aux normes et aux documents de
certification. Les gaines et leur dispositifs de raboutage doivent être conformes aux prescriptions
et aux pièces du projet.

(2) Il convient d’apporter un soin particulier aux tâches suivantes:

- le maintien des identifications sur tous les matériaux;


- le découpage suivant les méthodes appropriées;
- la pénétration rectiligne dans l’ancrage et les coupleurs, suivant les prescriptions du
fabricant;
- l’assemblage;
- le transport; lors des levages à la grue, il convient d’éviter tout écrasement ou flexion des
armatures.

6.3.4.4 Mise en place des armatures

(1) La mise en place des armatures doit s’effectuer en tenant compte des critères suivants:

- l’enrobage et l’espacement des armatures;


- les tolérances admissibles vis-à-vis de la position des câbles, des coupleurs et des
ancrages;
- la facilité de mise en place du béton.

(2) Les tolérances concernant la mise en place des armatures de précontrainte doivent être
celles du 6.2. Elles peuvent également être définies par les documents contractuels.

(3) Les gaines doivent être fixées soigneusement, suivant les prescriptions du projeteur, pour
ce qui concerne les dimensions, les écarteurs et les supports.

(4) Après la mise en position des gaines, des évents doivent être prévus à chaque extrémité et
à leurs points hauts, ainsi qu’en tout point où l’air ou l’eau peuvent s’accumuler; dans le cas
de gaines de grande longueur, des évents intermédiaires sont également nécessaires.

(5) Les gaines doivent être protégées de l’intrusion de matières étrangères, jusqu’à leur injection.

6.3.4.5 Mise en tension des armatures

(1) La mise en précontrainte doit s’effectuer conformément à un programme de mise en tension


pré-établi.

(2) Des instructions écrites, concernant les procédures de mise en tension à suivre, doivent
être communiquées au chantier ou à l’atelier ou à l’usine.

(3) L’encadrement et les ouvriers assurant les opérations de précontrainte doivent être qualifiés
et doivent avoir suivi une formation appropriée.

(4) Lors de la mise en tension, il convient de prendre les mesures de sécurité adéquates; ces
mesures sont consignées par une personne qualifiée.

6.3.4.5.1 Pré-tension

(1) Dans le cas de la pré-tension, les instructions de mise en précontrainte doivent spécifier:

- les armatures et dispositifs de précontrainte;

230
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- l’ordre éventuel dans lequel les armatures de précontrainte doivent être mises en
tension;
- les pressions dans les vérins ou les forces aux vérins à ne pas dépasser;
- la pression finale à obtenir à la fin de la mise en tension, ou les forces aux vérins
correspondantes;
- l’allongement maximal admissible ainsi que le recul des ancrages;
- le mode et l’ordre de relâchement des armatures;
- la résistance du béton requise lors du relâchement, qui doit faire l’objet d’un contrôle;
- la possibilité de ré-emploi pour les éléments d’ancrage pouvant servir de nouveau.

(2) Il convient de vérifier la nécessité d’une protection provisoire des armatures, après mise en
tension et avant bétonnage. Si cette protection s’avère nécessaire, le matériau utilisé ne
doit pas amoindrir l’adhérence ni porter préjudice à l’acier ou au béton.

6.3.4.5.2 Post-tension

(1) Les éléments suivants doivent être

(a) spécifiés par l’auteur du projet :

- le procédé de précontrainte utilisé;


- le type et la classe de l’acier de précontrainte;
- le nombre de barres ou de fils des câbles individuels;
- la résistance du béton requise avant mise en tension;
- l’ordre dans lequel les armatures successives doivent être mises en tension, en précisant
l’endroit où la traction doit s’exercer;
- le cas échéant, le moment auquel le décintrement doit s’effectuer, durant la mise en
tension;
- la valeur de la force à exercer au vérin;
- l’allongement de calcul requis;
- le recul maximal;
- la quantité, le type et l’emplacement des coupleurs.

(b) consignés par le superviseur lors du processus de mise en tension:

- le type des vérins utilisés, qu’il convient d’étalonner;


- l’allongement mesuré sur le chantier;
- la pression mesurée aux vérins;
- la valeur du recul observée;
- l’écart entre les valeurs mesurées et les valeurs de calcul;
- la résistance effective du béton;
- l’ordre effectif dans lequel les armatures sont successivement tendues;
- le cas échéant, le moment auquel le coffrage a été retiré.

6.3.4.6 Injection et autres mesures de protection

6.3.4.6.1 Généralités

(1) Les armatures placées dans des gaines ou conduits noyés dans le béton, ainsi que les
coupleurs et dispositifs d’ancrage, doivent être protégés contre la corrosion.

(2) Si le laps de temps entre la mise en tension et l’injection excède la valeur admise, la
protection des armatures doit être assurée jusqu’à l’injection.

231
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(3) Lorsqu’une protection provisoire est prévue, le matériau utilisé doit être agréé par un document
de certification, et ne doit pas avoir d’effet nuisible sur l’acier de précontrainte ni sur le
coulis.

(4) Les instructions écrites concernant la préparation et la fabrication du coulis doivent être
communiquées au chantier ou aux ateliers.

(5) Si le gel est à craindre, des mesures doivent être prises pour prévenir le gel de l’eau des
gaines non encore injectées. Après une période de gel, les gaines doivent être débarrassées
de la glace préalablement à l’injection.

(6) La protection des armatures contre la corrosion est assurée par le remplissage de tous les
vides par un produit d’injection adéquat (généralement un mortier de ciment); en règle
générale, il convient de cacheter l’ancrage par du béton ou du mortier.

Cet objectif est atteint si les conditions suivantes sont réunies:

- utilisation de matériaux d’injection agréés (ils doivent rester alcalins, sans composants
agressifs) et enrobage complet des armatures;

- remplissage complet des conduits (y compris les vides entre armatures) au moyen d’un
coulis qui, après durcissement, satisfait aux exigences structurales (résistance, adhérence,
module d’élasticité, retrait).

6.3.4.6.2 Coulis de ciment

(1) Le coulis de ciment utilisé doit avoir des propriétés adéquates, par exemple:

- une fluidité importante et une bonne cohésion à l’état plastique;


- une faible déformation par retrait lors du durcissement;
- une résistance adéquate à l’action du gel, une fois durci;
- pas de pertes de granulats fins (“ressuage”).

(2) Des matériaux appropriés doivent être utilisés (type de ciment, adjuvants) et la méthode de
Ajouter : mélange (dosage, rapport E/C, procédure, temps) doit garantir l’obtention des propriétés
requises.

(3) Conformémant à la NBN B 15-001, article 5, des adjuvants contenant des chlorures ne (3) La quantité totale de chlorures (en pourcentage de la masse du ciment) ne doit pas dépasser
peuvent être ajoutés au béton précontraint par les fils adhérents ni aux mortiers (coulis) les valeurs données par les normes nationales.
d'injection des gaines de précontrainte.
(4) Pour les types de ciment utilisés en injection, se référer à l’EN ... (à paraître).
Pour ces bétons ou mortier (ou coulis), les teneurs maximales en ions chlore des constituants
sont les suivants : 6.3.4.6.3 Instructions au chantier

- 0,1 % pour l'eau, le ciment et les adjuvants; (1) Avant d’entamer l’injection, les conditions préliminaires suivantes doivent être remplies:
- 0,02 % pour les granulats.
Voir aussi : - matériel opérationnel (incluant une pompe d’injection de réserve pour éviter toute
NBN EN 445 - Coulis pour câble de précontrainte - Méthode d'essais interruption en cas de fonctionnement défectueux);
NBN EN 446 - Coulis pour câble de précontrainte - Procédures d'injection de coulis - eau sous pression et air comprimé disponibles en permanence;
NBN EN 447 - Coulis pour câble de précontrainte - Prescriptions pour les coulis courants - matériaux dosés (en excès pour tenir compte des débordements);
- conduites libres de tout élément nuisible (par exemple l’eau, la glace);
- évents préparés et identifiés;
- préparation des essais de contrôle du coulis;

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- en cas de doutes, essai d’injection sur des gaines similaires;


- coulis d’injection non souillé.

(2) Le programme d’injection doit prescrire:

- les caractéristiques du matériel et du coulis;


- la séquence des opérations de soufflage et de lavage;
- la séquence des opérations d’injection et des essais sur coulis frais (fluidité, ségrégation);
- le volume de coulis à préparer pour chaque phase de l’injection;
- les précautions à prendre pour maintenir les conduits propres;
- les instructions en cas d’incidents et de conditions climatiques défavorables;
- si nécessaire, une injection complémentaire.

6.3.4.6.4 Opérations d’injection

(1) Au préalable, il convient de vérifier que le programme d’injection peut être respecté.

(2) Le processus d’injection doit s’effectuer suivant un rythme continu et constant. Dans certaines
circonstances (diamètre important, conduites verticales ou inclinées), une injection
complémentaire peut être nécessaire pour remplacer l’eau de ressuage par du coulis.

(3) Après l’injection, il convient de prévenir la perte du coulis des conduits. Afin de permettre la
dilatation du coulis lors de sa prise et d’évacuer l’eau de ressuage, des évents appropriés
peuvent être ménagés.

(4) Après l’injection, si la présence de vides importants est suspectée, il convient de vérifier le
remplissage du coulis à l’aide d’un équipement approprié.

6.3.4.6.5 Cachetage

(1) Si nécessaire, toutes les ouvertures, tubes d’injection et évents doivent être cachetés de
manière hermétique pour prévenir les infiltrations d’eau et de produits agressifs (par exemple
les agents anti-gel ou de dégivrage).

6.3.4.6.6 Autres protections

(1) Les armatures peuvent être protégées par des matériaux à base de bitume, de résines
époxydiques, de caoutchouc, etc..., pourvu qu’ils ne présentent pas d’effets préjudiciables
à l’adhérence, à la résistance au feu, et aux autres propriétés essentielles.

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7 CONTROLE DE QUALITE
7.1 Domaine d’application et objectifs

(1) Le présent chapitre spécifie les procédures de contrôle minimales nécessaires pour la
conception et l’exécution des ouvrages en béton. Ces mesures incluent les actions essentielles
et les décisions à prendre, ainsi que les vérifications à effectuer, conformément aux
prescriptions, aux normes et aux règles de l’art, pour garantir une exécution conforme à
toutes les prescriptions.

7.2 Classification des procédures de contrôle

7.2.1 Généralités

(1) Le contrôle de qualité tel que prescrit à l’article 2.1 du présent code définit trois procédures
de base, identifiées en fonction des parties susceptibles d’effectuer le contrôle de qualité;
des objectifs différents sont définis pour chaque procédure:

- le contrôle interne
- le contrôle extérieur
- le contrôle de conformité

7.2.2 Contrôle interne


A noter que pour la production, la mise en oeuvre et les performances du béton, la
NBN B 15-001 utilise l'expression "contrôle de production"
(1) Le contrôle interne est effectué par le concepteur, l’entrepreneur, le sous-traitant ou le
fournisseur, chacun dans le domaine correspondant à la mission qui lui est impartie dans le
contexte du processus de construction. Il s’exerce:

- soit selon ses propres initiatives “internes”,


- soit suivant des règles “extérieures” établies par le client ou par un organisme
indépendant.

A noter que pour la production, la mise en oeuvre et les performances du béton, il s'agit du 7.2.3 Contrôle extérieur
contrôle externe de certification éventuelle du béton selon la NBN B 15-001.
(1) Le contrôle extérieur, incluant toutes mesures indiquées par le client, est effectué par un
organisme indépendant auquel le client a confié cette mission, ou par une autorité compétente.
Le contrôle extérieur peut consister en :

- la vérification des procédures de contrôle internes (si toutefois celles-ci sont prises
conformément à des spécifications extérieures), ou

- des procédures de vérification additionnelles, indépendantes des procédures de contrôle


interne.

7.2.4 Contrôle de conformité

(1) Le contrôle de conformité est exercé pour la vérification de la conformité d’un service
particulier ou d’une fonction de production avec les spécifications définies au préalable.
(2) Ajouter : Pour le contrôle de conformité de la fabrication, de la mise en oeuvre et des per-
(2) Le contrôle de conformité fait généralement partie du contrôle extérieur.
formances du béton, l'article 11.3.3.1 de la NBN B 15-001 spécifie qu'un béton produit
sous certification peut être dispensé de tout essai de réception complémentaire ou que tout
au moins le contrôle de conformité complémentaire éventuel doit prendre en compte les
résultats correspondants du contrôle de production.

234
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7.3 Procédures de vérification

(1) La fréquence et l’intensité du contrôle dépendent des conséquences des fautes ou erreurs
possibles au cours des différentes phases de la construction. Afin d’améliorer l’efficacité du
contrôle, des mesures de contrôle différentes sont combinées en une procédure de vérification.

7.4 Contrôle des différentes étapes de l’exécution

(1) Selon l’objet et la période du contrôle, une distinction peut être faite entre les étapes
suivantes:

- le contrôle du projet ;
- le contrôle de la production et de l’exécution ;
- le contrôle de l’ouvrage achevé.

7.5 Contrôle du projet

(1) Le contrôle du projet doit s’effectuer conformément aux procédures administratives CCE ou
nationales.

7.6 Le contrôle de la production et de l’exécution

7.6.1 Objectifs

(1) Le contrôle de la production et de l’exécution comprend toutes les mesures nécessaires au


maintien et à la régularité de la qualité des matériaux et de la main d’oeuvre, conformément
aux exigences spécifiées. Il consiste en inspections et essais, et exige l’évaluation des
résultats d’essais.

7.6.2 Objectifs du contrôle de la production et de l’exécution

(1) Les éléments qui demandent un contrôle, et les références aux articles correspondants du
A la place de "l'ENV 206", il faut lire "la NBN B 15-001". présent code, ou de l’ENV 206, sont résumés au tableau 7.1.

235
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Tableau 7.1 : Objets des contrôles de production et d’exécution

Objet Contrôle des Contrôle de la


Dans le tableau 7.1, il y a lieu de remplacer les références à l'ENV 206 par les références
matériaux et de Référence construction et Référence
correspondantes suivantes à la NBN B 15-001 :
la production de l'exécution
Béton Matériaux ENV 206, 11 Transport, mise en ENV 206, 11
ENV 206, 11 devient NBN B 15-001, 11
constitutifs oeuvre
ENV 206, 11.2.3 devient NBN B 15-001, 11.2.3
Compactage
ENV 206, 11.2.4 devient NBN B 15-001, 11.2.4
Composition, ENV 206, 11 Cure ENV 206, 11.2.4
ENV 206, 10.8 devient NBN B 15-001, 10.8
production
béton frais Surfaçage ENV 206, 11
béton durci
Coffrages et Matériaux Suivant les spécifi- Robustesse, ENV 206, 10.8,
échafaudages cations des maté- montage, 11.2.3, 11.2.4.
riaux concernés démontage 6.3.2

Fléches, contre-
flèches, 6.3.2

Appui au sol 6.3.2

Etanchéité 6.3.2

Pavement intérieur ENV 206;


11.2.3; 11.2.4
Armatures Propriétés 3.2 Manutention et
spécifiées des 6.3.3 stockage, 6.3.3.2
matériaux 7.6.5.2 coupe, 6.3.3.2
Etat de surface 6.3.3.2 assemblage, 6.3.3.5
fixation,
recouvrements, 6.3.3.4
jonctions,
soudage, 6.3.3.3
mise en place 6.3.3.5
ENV 206, 11.2.3
Enrobage des 6.3.3.5
armatures

Acier et Propriétés 3.3, 3.4 Manutention et 6.2.4.2


accessoires de spécifiées des stockage
précontrainte matériaux
Etat de surface 6.3.4.2, Coupage 6.3.4.3
ENV 206, 11.2.3 Mise en place 6.3.4.4
ENV 206, 11.2.3
Accessoires de 3.4 Dispositifs de 6.3.4
précontrainte précontrainte
Rectitude des 6.3.4.3 Mise en tension 6.3.4.5, 7.6.5.3
armatures
Injection 6.3.4.6.2 Injection 6.3.4.6

Eléments Déviations 6.2


structuraux; dimensionnelles
Unités pré- Flèches, 6.2
fabriquées contreflèches
Conformité à la 7.6.5.2
commande

236
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7.6.3 Eléments de contrôle de la production et de l’exécution

(1) Les contrôles de production et d’exécution comprennent:

- des essais de convenance et procédures de contrôle,


- des essais et des contrôles au cours de l’exécution,
- des essais et contrôles finaux.

(2) Des systèmes de vérification différents peuvent être appropriés dans les cas suivants:

- pour une production continue: le but du système est alors d’obtenir une qualité homogène
des produits à long terme;

- pour un produit individuel: le but est surtout de rechercher sa conformité aux exigences du
projet.

(3) Pour un produit individuel, il convient de concentrer les efforts sur les mesures de prévention,
en particulier les essais préalables et les contrôles au cours de l’exécution.

7.6.4 Essais de convenance

(1) Si nécessaire, des essais de convenance doivent être effectués avant le début du processus
de construction, afin de vérifier qu’il est possible de réaliser de manière satisfaisante l’ouvrage
prévu à l’aide des matériaux, des matériels et des méthodes d’exécution spécifiés.

(2) La qualité et la compatibilité des matériaux de construction et des composants des bétons,
mortiers, etc..., sont à justifier, soit par référence à une expérience antérieure, soit par des
essais préalables. Il convient de n’utiliser que des matériaux acceptés.

(3) Lire : "NBN B 15-001" à la place de "ENV 206". (3) Pour les essais de convenance des bétons, se référer aux parties 3-(25) et 11 de l’ENV
206.

7.6.5 Contrôles au cours de l’exécution

7.6.5.1 Exigences générales

(1) Les dimensions, les propriétés des matériaux et leur convenance, tous les composants de
l’ouvrage ainsi que le matériel utilisé doivent être soumis à un système permanent de
contrôle durant l’exécution.

(2) Lorsque les matériaux et composants sont livrés au chantier, leur conformité aux termes de
la commande originale doit être contrôlée.

(3) Les constatations importantes doivent être consignées dans des rapports écrits (le journal
de chantier par exemple), qui doivent être accessibles à toutes les parties intéressées.

(4) Suivant le degré de fiabilité requis, des mesures spéciales complémentaires de contrôle
peuvent être décidées.

(5) Lire : "NBN B 15-001" à la place de "ENV 206". (5) Pour le contrôle de la production du béton, l’article 11 de l’ENV 206 s’applique.

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(6) Pour tous les autres matériaux structuraux, il convient de faire référence aux documents
techniques correspondants (par exemple les normes CEN).

(7 ) Lire : "NBN B 15-001" à la place de "ENV 206". (7) Le journal de chantier doit contenir les informations concernant le béton, telles que définies
par les articles 10.3 ou 11.2.1 de l’ENV 206, suivant le cas, et dans tous les cas au
minimum les informations suivantes:

- le temps nécessaire pour la réalisation des opérations élémentaires (par exemple le


coulage du béton, le décoffrage),
- la livraison des matériaux de construction et des composants,
- les résultats des essais et des mesures,
- les observations et les mesures concernant la position des armatures actives et passives,
- la description des évènements extraordinaires.

7.6.5.2 Contrôles de conformité à la livraison sur chantier

(1) Lire : "NBN B 15-001" à la place de "ENV 206". (1) Pour les bons de livraison du béton prêt à l’emploi, l’article 10.3.2 de l’ENV 206 s’applique.

(2) Pour les éléments préfabriqués, le bon de livraison doit certifier que les composants préfabriqués
ont été réalisés, repérés et traités conformément à la commande.

(3) En plus des indications du paragraphe (2) ci-dessus, le bon de livraison doit comporter les
informations suivantes:

- date de fabrication et de livraison de l’élément,


- marques d’identification et, si nécessaire, numéro de référence de chaque composant
conformément aux exigences de la commande du client,
- informations concernant le matériau, comme par exemple la classe du béton, la classe de
l’acier pour béton armé, l’enrobage des armatures, etc.

(4) Les étiquettes de livraison des aciers d’armatures doivent comporter toutes les informations
utiles concernant les éléments suivants:

- l’acier en grandes longueurs ou en rouleaux, ou “brut d’aciérie”,


- les barres ou les treillis soudés,
- l’acier coupé et façonné,
- les armatures pré-assemblées.

(5) Quelles que soient les armatures, il est nécessaire de s’assurer de l’origine et de l’identité
de l’acier livré. On y parvient grâce aux éléments suivants:

- les indications, sur les documents de certification, concernant l’acier livré,


- l’étiquetage,
- les marques de laminage.

(6) Pour l’acier et les accessoires de précontrainte, l’article 6.3.4 du présent code s’applique.

7.6.5.3 Contrôles avant le bétonnage et durant la mise en précontrainte

(1) Lire : "NBN B 15-001" à la place de "ENV 206". (1) Pour les contrôles avant le bétonnage, l’article 11.2.3 de l’ENV 206 s’applique.

(2) Avant leur mise en place, il convient d’examiner les armatures pour déceler les dommages
qu’elles auraient pu subir depuis leur livraison sur le chantier ou à l’usine.

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(3) Avant de procéder à la mise en tension, il convient de vérifier que l’opération de mise en
précontrainte peut être réalisée correctement. Lors du transfert de la force de précontrainte,
des vérifications doivent être entreprises pour s’assurer du respect des exigences de l’article
6.3.4.5.

(4) Il convient de consigner dans un cahier de mise en tension les mesures faites à l’occasion
de chaque phase de mise en tension (pression au vérin, allongements, recul des ancrages,
etc.).

(5) Le délai entre la mise en tension et la mise en oeuvre de la protection de l’acier (injection)
doit être contrôlé et noté.

Avant de procéder à l’injection, il convient de s’assurer que les dispositions de 6.3.4.6.3 et


de 6.3.4.6.4 sont appliquées et vérifiées.

(6) Pendant l’injection, il faut surveiller la pression d’injection, le libre écoulement du coulis par
les évents, il faut également surveiller l’apparition des fuites de coulis, contrôler la quantité
de coulis injectée et prélever des échantillons afin de vérifier la viscosité et les pertes
d’eau. Si nécessaire, il convient de contrôler la résistance du coulis.

7.6.6 Contrôles de conformité

(1) Le contrôle de conformité est réputé être la combinaison des actions et décisions à prendre
afin de s’assurer que toutes les exigences, conditions et critères mentionnés précédemment
sont entièrement satisfaits. Ceci implique l’établissement de la documentation correspondante.

(2) Lire : "NBN B 15-001" à la place de "ENV 206". (2) Pour le contrôle de conformité du béton, l’article 11 de l’ENV 206 s’applique.

(3) Le contrôle de conformité des autres matériaux doit s’effectuer à partir des normes
internationales, ou, en leur absence, des normes nationales ou documents certifiés.

7.7 Contrôle et entretien d’un ouvrage achevé

(1) Lorsque la conformité avec les exigences initiales du projet n’est pas assurée à long terme
de manière adéquate, il convient d’établir un plan de contrôle spécifiant les mesures de
contrôle (inspections) à effectuer en cours d’exploitation.

(2) Toutes les informations nécessaires pour l’exploitation de la structure et son entretien
doivent être mises à la disposition de la personne responsable de l’ouvrage entier.

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ANNEXE 1
Les Annexes sont informatives.
Dispositions complémentaires relatives à la détermination des effets des
déformations différées du béton

A1.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

ho Rayon moyen, en mm, d'un élément dont l'aire de la section transversale est
désignée par Ac et le périmètre en contact avec l'atmosphère, par u.
(ho = 2Ac /u)

T(∆t i ) Température, en °C, durant la période de temps ∆t i

t Age du béton, en jours, à l’instant considéré;

to Age du béton, en jours, lors de la mise en charge

t o,T Age du béton lors de la mise en charge, en jours, corrigé en fonction de la


température

ts Age du béton, en jours, au commencement de la période de retrait ou de


gonflement

tT Age du béton, en jours, corrigé en fonction de la température

α Exposant, fonction du type de ciment

βc (t-to) Coefficient correspondant au développement du fluage dans le temps, après


mise en charge (Equation {A 1.7})

β(f cm) Facteur prenant en compte l'effet de la résistance du béton sur le coefficient
de fluage fictif

βH Coefficient prenant en compte l'effet de l'humidité relative RH et de


l'épaisseur fictive de l'élément (ho) sur le fluage

βRH ,βsRH Coefficients prenant en compte l'effet de l'humidité relative RH sur le


coefficient de retrait fictif (Equations {A1.12 et A1.15})

βs Coefficient définissant le développement du retrait dans le temps

βsc Coeffcient fonction du type de ciment

β(t o) Facteur prenant en compte l'effet de l'âge du béton lors de sa mise en


charge, sur le coéfficient de fluage fictif

∆t i Nombre de jours où une température T prédomine

εcso Coefficient de retrait fictif

εcs (t-t s ) Déformation de retrait pendant une période t-ts

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εs(fcm) Facteur prenant en compte l’effet de la résistance du béton sur le retrait

φo Coefficient de fluage fictif (Equation {A1.2})

φ RH Facteur prenant en compte l’effet de l'humidité relative RH sur le coefficient


de fluage fictif

φ(t,t o ) Coefficient de fluage, correspondant au fluage entre les instants to et t

A1.1 Données concernant les effets différés

A1.1.1 Généralités

(1) Les informations données ci-dessous complètent celles de l’article 3.1.2.5.5, et sont fondées
sur les hypothèses du paragraphe 2.5.5 (5). Elles sont issues des résultats des travaux des
commissions CEB VIII et GTG 9. La notation adoptée est la même que celle du paragraphe
2.5.5 (7).

(2) Les données suivantes concernent le comportement moyen d’un élément en béton, sans
tenir compte des propriétés rhéologiques locales de l’élément considéré, qui sont fonction
des contraintes internes, de l’état d’humidité ou de la micro-fissuration localisée. Les présentes
données sont applicables à des bétons de structure ordinaires, des classes 12/15 à 50/60,
soumis à des contraintes de compression ou de traction n’excédant pas 45% de la résistance
correspondante, et exposés à des humidités relatives moyennes de 40% à 100%, et à des
températures moyennes de 10°C à 20°C.

A1.1.2 Fluage

(1) Le coefficient de fluage de l’équation {2.21} (article 2.5.5) peut se calculer de la manière
suivante:

φ(t,t o) = φo .ßc (t - to) {A1.1}

avec:

φo : coefficient de fluage fictif donné par l’équation {A1.2} ;

ßc : coefficient définissant le développement du fluage dans le temps, après mise en


charge (Equation {A1.7}) ;

t : âge du béton, en jours, à l’instant considéré;

to : âge du béton, en jours, lors de la mise en charge.

Le coefficient de fluage fictif peut se déduire de l’équation suivante:

φo = φ RH.ß(f cm).ß(t o) {A1.2}

avec:
3
φ RH = 1 + (1 - RH/100)/(0,10. h 0 ) {A1.3}

ß(fcm ) = 16,8/ f cm {A1.4}

241
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ß(t o ) = 1/(0,1 + to 0,20 ) {A1.5}

et ho = 2A c / u {A1.6}

Expressions dans lesquelles:

f cm est la résistance à la compression moyenne du béton, en N/mm2, à 28 jours;

RH est l’humidité relative du milieu ambiant, en %;

ho est le rayon moyen d’un élément, en mm, dont l’aire de la section transversale est
désignée par Ac , et le périmètre en contact avec l’atmosphère, par u;

φ RH est un facteur prenant en compte l’effet de l’humidité relative sur le coefficient de


fluage fictif;

ß(fcm ) est un facteur prenant en compte l’effet de la résistance du béton sur le coefficient
de fluage fictif;

ß(t o ) est un facteur prenant en compte l’effet de l’âge du béton lors de la mise en
charge, sur le coefficient de fluage fictif.

Le coefficient définissant le développement du fluage dans le temps peut être obtenu de la


manière suivante:

ß c (t-to) = [(t-to) / (ßH + t-to )] 0,3 {A1.7}

t-to étant la durée de mise en charge non corrigée, en jours, et ßH un coefficient fonction
de l’humidité relative (RH en %) et de l’épaisseur fictive de l’élément (ho en mm).

ß H peut s’exprimer de la manière suivante:

ß H = 1,5 [1 + (0,012RH)18 ] h o + 250 < 1500 {A1.8}

(2) L’influence du type de ciment utilisé sur le coefficient de fluage du béton peut être pris en
compte en modifiant l’âge lors de la mise en charge, to, dans l’équation {A1.5},suivant l’équation
{A1.9}:

t o = t o,T .{9 /[ 2 + (to,T )1,2] + 1} α > 0,5 {A1.9}

avec:

t o,T : âge du béton lors de la mise en charge, en jours, corrigé en fonction de la


température, ajusté suivant l’équation {A1.10}

α : exposant fonction du type de ciment

{-1 pour les ciments à prise lente, S ;


α = { 0 pour les ciments à prise normale ou rapide, N,R ;
{ 1 pour les ciments à prise rapide et haute résistance, RS.

242
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Remarque : (3) L’effet des températures élevées ou basses, dans une fourchette de 0 à 80°C, sur la
maturité du béton peut être prise en compte en ajustant l’âge du béton suivant l’équation
La formule n'est d'application que lors de l'emploi de ciments CEM I et CEM II. {A1.10}:

n
t T = Σ e (- {4000 / [273 + T( ∆t i)] - 13,65} ). ∆t i {A1.10}
i=1

avec :

tT : âge du béton corrigé en fonction de la température, qui se substitue à t dans les


équations correspondantes;

T(∆t i ) : température, en °C, pendant la période de temps ∆t i ;

∆t i : nombre de jours où une température T prédomine.

Le coefficient moyen de variation des données prévues ci-dessus pour le fluage, issu d’une
banque de données informatisée de résultats d’essais en laboratoire, est de l’ordre de 20%.

(4) Les valeurs de φ (t,to) ci-dessus doivent être utilisées avec le module tangent
Ec(28) = 1,05 Ecm.

Lorsqu’une estimation moins précise est jugée satisfaisante, les valeurs du tableau 3.3 du
3.1.2.5.5 peuvent être adoptées pour le fluage du béton à 70 ans.

A1.1.3 Retrait

(1) Les déformations par retrait ou gonflement peuvent se calculer comme suit:

εcs (t-ts ) = εcso.ß s(t-t s) {A1.11}

avec:

εcso : coefficient de retrait fictif (Equation {A1.12}) ;

ßs : coefficient correspondant au développemennt du retrait dans le temps (Equation


{A1.16}) ;

t : âge du béton, en jours;

ts : âge du béton, en jours, au commencement du retrait ou du gonflement.

Le coefficient de retrait fictif peut se calculer comme suit:

εcso = εs (f cm).ßRH {A1.12}

avec:

εs (fcm) = [160 + ßsc .(90 - fcm)].10-6 {A1.13}

ß RH étant donné par l’équation {A1.14}

243
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εs (fcm) est un facteur prenant en compte l’influence de la résistance du béton sur le retrait

f cm est la résistance à la compression moyenne du béton à 28 jours, en N/mm2

ß sc est un coefficient dépendant du type de ciment:

{4 pour des ciments à prise lente, S;


ß sc = {5 pour des ciments à prise normale ou rapide, N,R;
Lire {A1.14} comme suit {8 pour des ciments à prise rapide et haute résistance,RS;

et

{-1,55.ßsRH pour 40% < RH < 99% (stockage à l’air libre)


{-1,55.ßsRH pour stockage à l’air libre avec 40% < RH < 99% ß RH = {A1.14}
ß RH = {A1.14.B} {+0,25 pour RH > 99% (immersion dans l’eau)
{+0,25 pour immersion dans l’eau
avec:

ß sRH : coefficient prenant en compte l’effet de l’humidité relative sur le coefficient de


retrait fictif, défini par l’équation {A1.15}.

ßsRH = 1 - [RH/100]3 {A1.15}

RH étant l’humidité relative du milieu ambiant, en %.

Le coefficient définissant le développement du retrait en fonction du temps peut se déduire


de l’équation suivante:

ß s(t-ts ) = [(t-ts) / (0,035.ho2 + t-t s)] 0,5 {A1.16}

ho est le rayon moyen, en mm (Equation {A1.6}), et (t-ts ) est la durée du retrait ou du


gonflement effective, non corrigée, en jours.

Le coefficient de variation moyen des données ci-dessus, issu d’une banque de données
informatisée de résultats d’essais en laboratoire, est de l’ordre de 35%.

(2) Lorsqu’une estimation moins précise est jugée satisfaisante, les valeurs du tableau 3.4
(article 3.1.2.5.5) peuvent être adoptées.

A1.2 Procédures de calcul complémentaires

(1) Lorsque l’influence de la déformation différée du béton est jugée suffisamment importante
pour que sa détermination fasse appel à des méthodes de calcul avancées (par exemple
dans le cas d’encastrements élastiques; en présence de déformations imposées variables;
s’il faut tenir compte de la symétrie ou de la dissymétrie des armatures; dans le cas d’une
construction composite en béton ou en acier etc...) il convient de faire référence aux
documents spécialisés en la matière, conformément aux § (1), (2) et (5) de l’article 2.5.5.

Lors de l’exécution de ces calculs, il convient de respecter la précision implicitement requise


par les articles A1.1.2(3) et A1.1.3(1). Il est important de connaître les caractéristiques de
l’environnement, la composition des matériaux utilisés ainsi que leurs propriétés, pour faire
des prévisions précises.

244
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ANNEXE 2
Analyse non linéaire

A2.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

(1/r)m Courbure moyenne de la section considérée

(1/r)cr Courbure calculée sur la base d’une section fissurée

M yd Moment produisant la contrainte fyd dans les armatures

M yk Moment produisant la contrainte fyk dans les armatures

ß1 Coefficient prenant en compte les propriétés d’adhérence des armatures

ß2 Coefficient prenant en compte la nature et la durée du chargement

εc Déformation de la fibre comprimée extrême, calculée sans tenir compte de la


rigidité de la zone tendue

εsm Déformation moyenne de l’acier, calculée en tenant compte de la rigidité du


béton tendu

εsmr Déformation moyenne de l’acier calculée sur la base d’une section non
fissurée, sous la charge provoquant la fissuration

εsy Limite élastique de l’armature

εsym Déformation dans le cas où σs = fyk (avec fyk ≅ f ym), en tenant compte de la
rigidité du béton tendu

σs Contrainte de l’acier calculée sur la base d’une section fissurée, sous la charge
considérée

σ sr Contrainte de l’acier, calculée sur la base d’une section fissurée, sous la


charge provoquant la fissuration.

A2.1 Généralités

(1) Les méthodes d’analyse non linéaires peuvent être utilisées pour les états-limites de service
et ultimes, pourvu que ces méthodes satisfassent aux conditions d’équilibre et de compatibilité.

(2) A l’état-limite ultime, il faut vérifier la capacité des sections critiques locales à résister aux
déformations non élastiques envisagées par l’analyse, en tenant compte convenablement
des incertitudes.

(3) Il convient de calculer les déformations, et donc la distribution des sollicitations dans la
structure, à partir des valeurs moyennes des propriétés des matériaux (telles que Ecm, f ctm
etc...). Les valeurs de calcul de ces propriétés doivent cependant être prises comme hypothèse
dans les zones critiques où la résistance ultime doit être calculée conformément à l’article
4.3.1.

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(4) Pour des structures principalement soumises à des charges statiques, les effets des
chargements antérieurs peuvent généralement être négligés, et on peut supposer une
augmentation monotone de l’intensité des actions.

A2.2 Approche affinée pour les éléments linéaires soumis à la flexion, simple ou composée

(1) Les éléments linéaires peuvent être analysés au moyen de méthodes numériques combinant,
à leur point de départ, une relation de calcul moment-courbure avec l’hypothèse selon
laquelle, en moyenne, les sections planes restent planes.

En simplifiant, la courbure peut se déduire de l’expression suivante:

(1/r)m = ( εsm - εc ) / d {A2.1}

avec:

(1/r)m : courbure moyenne à la section considérée

εsm : déformation moyenne de l’acier calculée en tenant compte de la rigidité du béton


tendu

εc : déformation de la fibre la plus comprimée (négative pour la compression) calculée


sans tenir compte de la rigidité du béton tendu

(2) Les relations contraintes-déformations du béton et de l’acier doivent être celles indiquées
aux articles 4.2.1, 4.2.2 et 4.2.3.

(3) La contribution du béton tendu entre les fissures peut être prise en compte à l’aide d’une
courbe effective moyenne contraintes-déformations, pour l’acier du béton fissuré. Ce résultat
peut être atteint par l’équation ci-dessous:

σs σsr 2
εsm = εsmr + {1 - β1. β2 ( ) } {A2.2}
Es σs

avec:

εsm : déformation moyenne de l’acier, compte tenu de la rigidité du béton tendu

εsmr : déformation de l’acier calculée sur la base d’une section non fissurée sous la
charge provoquant la fissuration

σ sr : contrainte de l’acier calculée sur la base d’une section fissurée sous la charge
provoquant la fissuration

σs : contrainte de l’acier calculée sur la base d’une section fissurée sous le cas de
charge considéré

ß1 : coefficient correspondant aux propriétés d’adhérence de l’acier (ß1 = 1 pour les


barres à haute adhérence et 0,5 pour les barres lisses)

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ß2 : coefficient correspondant à la durée et à la nature du chargement. (ß2 = 1 pour un


chargement de courte durée et 0,5 pour un chargement à long terme ou fréquemment
répété).

Cette équation est applicable depuis la charge de fissuration, sous laquelle la contrainte de
traction maximale du béton atteint la valeur fctm (Voir article 3.1.2.3), jusqu’à la charge pour
laquelle l’armature atteint sa limite élastique. La figure A2.1 illustre cette relation.

Figure A2.1 : Zone de validité de l’équation {A2.2}

(4) Au-delà du point correspondant à la limite élastique ultime de calcul de l’armature (Point F’
de la figure A2.1), le comportement de la section peut être assimilé à celui d’une rotule
plastique soumise à un moment constant indépendant de la courbure ou de la rotation,
jusqu’à l’obtention d’une rotation plastique limite, donnée par la figure A2.2. Cette approche
est applicable lorsque l’accroissement de moment au-delà de F’ est négligeable. Les effets
des aciers transversaux sont négligés. Les rotations plastiques admissibles données par la
figure A2.2 tiennent compte de l’incertitude du modèle.

Figure A2.2 : Rotation plastique admissible des sections de béton armé

247
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A2.3 Méthodes simplifiées (éléments linéaires)

(1) Lors du calcul de la rotation des rotules plastiques par intégration de la courbure entre les
rotules, il est généralement suffisant d’utiliser un diagramme moment-courbure linéaire
simplifié. Ce diagramme peut se traduire par une ligne droite depuis l’origine jusqu’au point
((1/r)m, Myk,) Myk étant le moment produisant la contrainte fyk dans l’armature, calculé sur
la base d’une section fissurée, et (1/r)m la courbure due au moment Myk, calculée en tenant
compte de la rigidité du béton tendu. (1/r)m peut se déduire de l’équation suivante:

(1/r)m = (1/r) cr.εsym/εsy {A2.3}

avec:

(1/r)cr : courbure calculée sur la base d’une section fissurée

εsy : limite élastique de l’armature (= fyk / E s )

εsym : déformation calculée pour σs = fyk ≅ f ym, compte tenu de la rigidité du béton tendu

(2) La limite de rotation donnée par la figure A.2.2 peut être supposée applicable pour le
moment Myd, correspondant à la valeur fyd pour la rotule considérée.

A2.4 Analyse plastique (éléments linéaires)

(1) Il est possible d’utiliser des méthodes d’analyse incluant des rotules plastiques sans effectuer
de vérifications directes quant à leur capacité de rotation, à condition qu’une ductilité
adéquate soit garantie et que d’autres facteurs, tels que l’incertitude du modèle, soient
également pris en compte.

(2) Les règles de l’article 2.5.3.5.5 peuvent être appliquées.

(3) Il convient d’éviter l’utilisation de l’acier à ductilité normale, à moins que son emploi ne
puisse être justifié.

A.2.5 Approches non linéaires et plastiques pour les éléments précontraints linéaires

A2.5.1 Méthodes non linéaires

(1) Les sollicitations et la résistance doivent être calculés en tenant compte du comportement
non linéaire des armatures actives et passives et du béton.

(2) Le comportement à l’état-limite ultime étant relativement indépendant des effets de la


précontrainte, l’analyse structurale peut être effectuée en prenant γP = 1.

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A2.5.2 Méthodes plastiques

(1) Les § A2.4 (1) et (2) sont applicables. Les effets hyperstatiques de la précontrainte peuvent
être négligés lors du calcul des sections.

A2.6 Méthodes numériques d’analyse pour les dalles

(1) Les méthodes de l’article A2.2 peuvent généralement être adoptées.

(2) Lors de l’utilisation des méthodes numériques non linéaires (par exemple, le calcul aux
éléments finis ou aux différences finies), la fissuration peut être supposée répartie ou
localisée dans des éléments orthotropes.

(3) Les armatures des dalles analysées au moyen de méthodes numériques peuvent être
déterminées à l’aide des méthodes indiquées à l’article A2.8 ci dessous.

A2.7 Analyse non linéaire des voiles et des plaques chargés suivant leur propre plan

(1) Des méthodes d’analyse non linéaires peuvent être utilisées pour les états-limites ultimes
et de service à l’aide des relations de déformation fondées sur les propriétés des matériaux
appropriées pour l’état-limite considéré. Il convient de prendre en compte la contribution à
la traction du béton entre fissures.

(2) Avant d’entreprendre une analyse, il est nécessaire d’établir une estimation préliminaire de
la quantité et de la disposition des armatures. Ceci peut être accompli à l’aide des méthodes
indiquées à l’article 2.5.3.6.3.

(3) Les résultats de l’analyse peuvent être utilisés pour le calcul des sections d’armatures
appropriées, en application des règles de l’article A2.8.

A2.8 Armatures des dalles

(1) Le ferraillage d’une dalle soumise à un moment quelconque peut être évalué au moyen du
procédé décrit ci-dessous.

(2) Après définition d’un repère orthonormé, les moments dans les directions des axes sont
calculés, de manière à définir des moments par unité de longueur, mx , m y et m xy tels que my
> mx . Les armatures sont prévues dans les directions x et y pour s’opposer aux moments
ultimes de calcul, mudx, m’ udx, m udy et m’udy . m udx et mudy sont des moments soumettant
la partie inférieure de la poutre à la traction, tandis que m’udx et m’udy mettent en traction
la partie supérieure de la dalle.

(3) L’organigramme suivant est destiné à déterminer les valeurs des moments ultimes de
calcul d’après les valeurs de mx, m y et mxy.

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(4) En variante au § (3) ci-dessus, il est possible de déterminer les moments de calcul requis
au moyen des équations {A2.4 } à {A2.7} ci-dessous:

mudx = m x + γ m xy {A2.4}

mudy = m y + 1/ γ m xy {A2.5}

m’udx = - mx + γ’ m xy {A2.6}

m’udy = - my + 1/ γ’ m xy {A2.7}

γ e t γ’ sont des coefficients qu’il convient de choisir pour que les équations aboutissent à
des valeurs comprises entre la moitié et le double des valeurs du § (3) ci-dessus.

(5) La capacité d’une section à s’opposer à une combinaison donnée de moments est jugée
satisfaisante si les conditions suivantes sont réunies:

-(mudx - m x) (m udy - m y ) + m xy2 < 0 {A2.8}

-(m’udx + m x) (m’ udy + m y) + m xy 2 < 0 {A2.9}

mx < m udx {A2.10}

my < m udy {A2.11}

mx < - m’udx {A2.12}

my < - m’udy {A2.13}

A2.9 Armatures des plaques (formant murs)

(1) L’armature d’un élément de plaque soumis à un champ de contraintes défini par les contraintes
σ x, σ y et τxy , reportées sur un repère orthonormé choisi tel que σ x < σ y , peut être calculée
au moyen du procédé décrit ci-dessous.

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(2) Dans l’organigramme ci-dessous, ftdx e t ftdy sont les contraintes de traction de calcul
fictives du matériau à armer respectivement dans les directions x et y. En supposant nulle
la résistance à la traction du béton, les pourcentages d’armatures dans les directions x et y
sont les suivantes:

ρx = ftdx /fyd ; ρy = ftdy /fyd

(il convient de prendre les valeurs négatives égales à zéro)

(3) Pour les murs comportant sur les deux faces des armatures correctement ancrées [c’est-à-
dire au moyen d’étriers en U (Voir fig. 4.25)], il convient de limiter la contrainte du béton
σ c à σc < f cd, tout en limitant la contrainte de cisaillement à la valeur suivante :

τxy ≤ 1/2 ν fcd {A2.14a}

ν é tant déterminé par l’équation {4.21}.

D’autres valeurs peuvent être retenues pour ν, pourvu qu’elles aient été définies par des
essais appropriés.

En l’absence de données concernant ces essais, il convient de limiter la contrainte de


cisaillement du béton comme suit:

τ xy ≤ fcd / fck {A2.14b}

(f ck en N/mm2)

(4) Parallèlement au procédé indiqué § (2) ci-dessus, il est possible d’estimer les quantités
d’armatures à partir des équations {A2.15} et {A2.16} ci-dessous:

ftdx = σx + γ τxy {A2.15}

ftdy = σy + 1/ γ τxy {A2.16}

Il convient de choisir le coefficient γ pour que les résultats des équations {A2.15} et {A2.16}
soient compris entre la moitié et le double des valeurs données § (2) ci-dessus.

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La contrainte du béton est donnée par l’équation:

σc = τxy (γ + 1/ γ ) {A2.17}

(5) La capacité d’une section à résister sous une combinaison donnée de contraintes sera
jugée satisfaisante si les conditions suivantes sont réunies:

- (f tdx - σx ) (f tdy - σ y) + τxy 2 < 0 {A2.18}

- (f cd - σx) (f cd - σy ) + τxy 2 < 0 {A2.19}

τxy ≤ 1/2 ν f cd {A2.20}

σ x < f tdx σy < f tdy {A2.21}

σ x > - fcd σ y > - f cd {A2.22}

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ANNEXE 3
Compléments d’information sur l'état limite ultime atteint par déformations
structurelles

A3.0 Notations (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

Fv Somme de toutes les charges verticales sous conditions de service

f ctk,0,05 Plus faible résistance caractéristique du béton à la traction

h tot Hauteur totale de l’ouvrage, comptée depuis l’arase supérieure de la fondation


ou depuis le niveau du substratum indéformable (en mètres)

MSd1 Moment de calcul du premier ordre

n Nombre de niveaux

NSd,m Effort normal moyen de calcul des poteaux pour un niveau

λm Coefficient d’élancement moyen des poteaux au niveau considéré

νu Coefficient d’effort normal d’un élément

A3.1 Procédures de calcul

(1) Les combinaisons d’actions et les coefficients de sécurité donnés à l’article 2.3 doivent
normalement être utilisés. Cependant, pour les bâtiments élevés*, des coefficients de sécurité
γF plus faibles que ceux donnés à l’article 2.3 peuvent être utilisés lors du calcul des
déformations structurales qui conduisent à des effets du deuxième ordre. Ceci s’applique
en particulier dans le cas du calcul des déformations de fluage.

(2) Pour certaines applications, le format de calcul introduit à l’article 2.2.2.5 peut être utilisé.

(3) Dans le cas des bâtiments élevés*, les déformations de la structure peuvent être calculées
à partir d’un coefficient de sécurité du béton γ c réduit.

(4) Les coefficients de sécurité partiels γ F donnés à l’article 2.3 peuvent être réduits d’environ
10 % dans le cas de bâtiments élevés.

(5) Dans le cas de bâtiments élevés, lorsqu’il est nécessaire d’effectuer une analyse détaillée
de la déformation de fluage {Voir les § A3.4 (3) et (8)}, les coefficients de sécurité γF
suivants sont recommandés pour un chargement quasi-permanent :

γF = 1,1 : pour les structures hyperstatiques

γF = 1,2 : pour les structures isostatiques et les éléments structuraux

__________________

*En l’absence de normes nationales, les bâtiments peuvent être considérés comme élevés
si leur hauteur totale, depuis le niveau du sol extérieur, dépasse 22 m.

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(6) Un coefficient de sécurité réduit γc = 1,35 peut être utilisé lors de l’analyse des structures
en portique au moyen de la méthode générale (Voir l’article 4.3.5.2).

(7) Lors de l’application des dispositions de l’article 4.3.5, il est possible d’utiliser une méthode
générale détaillée ou une méthode simplifiée appropriée éprouvée.

Ces méthodes peuvent être classifiées comme suit :

- Méthodes générales: analyses non linéaires utilisant des modèles de calcul appropriés
pour la structure.

- Méthodes simplifiées: elles peuvent être:

(a) des analyses approximatives non linéaires du deuxième ordre, simplifiées en supposant
une distribution des sollicitations et/ou une déformation de la structure; ou:

(b) des analyses du premier ordre des sections à l’état-limite ultime vis-à-vis de la flexion et
de l’effort normal, modifiées en multipliant les sollicitations du premier ordre NSd et/ou MSd1
par des coefficients pour tenir compte des accroissements de MSd1 dûs aux déformations.

Les méthodes simplifiées peuvent être fondées sur la structure réelle (par exemple la
hauteur des poteaux entre axes d’encastrements), ou sur des modèles de calcul fictifs
(exemple de la colonne modèle, voir 4.3.5.6.3).

Des aides de calcul appropriées peuvent être utilisées.

(8) Il est généralement nécessaire de vérifier la section transversale critique selon les deux
axes principaux. Dans ces deux directions, des conditions d’encastrement différentes peuvent
se présenter aux extrémités de l’élément. Il convient de représenter ces conditions de
manière appropriée.

(9) L’influence du comportement du sol sur la stabilité de l’ouvrage doit être considérée; lorsqu’elle
n’est pas négligeable, elle doit être prise en compte dans les calculs.

(10) Les procédés de calcul présentés en 4.3.5 sont illustrés par les organigrammes des figures
A3.1, A3.2 et A3.3 ci-après.

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Figure A3.1 : Organigramme n°1 : Guide général d'application de l'article 4.3.5

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Figure A3.2 : Organigramme n°2 : Application des dispositions des articles 4.3.5 et A3 aux états-
limites ultimes provoqués par la déformation de la structure entière

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Figure A3.3 : Organigramme n°3: Procédures de calcul pour les poteaux isolés
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A.3.2 Structures à noeuds non deplaçables

(1) Les ossatures contreventées peuvent être considérées à noeuds non déplaçables lorsque
leurs éléments de contreventement sont répartis de manière relativement symétrique dans
le bâtiment, et si la rigidité de flexion des éléments de contreventement répond aux critères
ci-dessous :

pour n < 3 : h tot. ( F v /E cm Ic) < 0,2 + 0,1n {A3.1}

pour n > 4 : h tot. ( F v /E cm Ic) < 0,6 {A3.2}

avec:

n : nombre de niveaux ;

h tot : hauteur totale de la structure, en mètres, comptée depuis l’arase supérieure de


la fondation ou depuis le niveau du substratum non déformable ;

E cmI c : somme des rigidités nominales en flexion de tous les éléments de contreventement
verticaux tels que définis au § 4.3.5.3.2(1), agissant dans la direction considérée. Dans les
éléments de contreventement, la contrainte de traction du béton soumis aux combinaisons
de charges correspondantes, sous conditions de service, ne doit pas excéder la valeur
f ctk,0,05 définie en 3.1.2.3. Si la rigidité des éléments de contreventement varie suivant la
hauteur, il convient d’utiliser une rigidité équivalente ;

F v : somme de toutes les charges verticales (agissant à la fois sur les éléments de
contreventement et sur les sous- ensembles contreventés) aux conditions de service (c’est
à dire pour γF = 1).

Il convient de noter que dans certains cas les équations ci-dessus offrent une marge de
sécurité non négligeable.

(2) Si l’équation {A3.1} ou {A3.2} n’est pas vérifiée, la structure est considérée à noeuds
déplaçables et doit être calculée en conséquence.

(3) Les ossatures sans éléments de contreventement peuvent être considérées comme des
structures à noeuds non déplaçables si chaque élément vertical de l’ossature supportant
une fraction supérieure à 70 % de l’effort normal moyen NSd,m = γ F.F v /n (n représentant le
nombre d’éléments verticaux d’un niveau) a un coefficient d’élancement λ inférieur ou égal
à la plus grande des deux valeurs suivantes: 25 ou 15/ ν u ( voir figure A3.4).

A3.3 Eléments de contreventement des structures contreventées

(1) En plus des dispositions du § 4.3.5.3.2(1) et pour éviter les forces horizontales dans les
sous-ensembles contreventés (poteaux par exemple), il convient de calculer les éléments
de contreventement afin qu’ils supportent toutes les charges horizontales agissant sur la
structure (c’est à dire 100%).

A3.4 Données spécifiques

(1) Le diagramme contraintes-déformations du béton doit représenter fidèlement le comportement


réel.

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Figure A3.4 : Limites d’élancement des portiques (A3.2)

(2) En l’absence d’indications contraires, la contribution de la résistance à la traction du béton


situé entre les fissures (rigidité à la traction) doit être prise en compte.

(3) Les effets du fluage doivent être pris en compte s’ils sont susceptibles d’amoindrir la
stabilité de la structure de manière significative.

(4) Le diagramme contraintes-déformations à adopter pour l’acier doit être le même que celui
utilisé pour le calcul de la section transversale (Voir 4.2.2.3.2).

(5) Les sections planes sont supposées rester planes, conformément aux indications de l’article
4.3.1.2.

(6) Pour le béton, il convient d’utiliser le diagramme contraintes-déformations donné au paragraphe


4.2.1.3.3a en donnant à fc et Ec les valeurs suivantes:

fc = f cd = fck /γc {A3.3}

Ec = Ecd = Ecm / γc ;

Pour le coefficient de sécurité γc , A3.1 (3) et (6) sont applicables.

(7) Négliger les effets de la rigidité du béton tendu est toujours considéré comme une hypothèse
favorable. Cependant, lors de l’utilisation de la méthode de la colonne-modèle (Voir 4.3.5.6.3),
il ne faut pas prendre en compte la contribution de la rigidité à la traction.

(8) Par simplification, les effets du fluage peuvent être négligés si l’accroissement des moments
fléchissants du premier ordre dû aux déformations de fluage et à la force longitudinale
n’excède pas 10 % . Le cas échéant, les effets du fluage peuvent être évalués au moyen
de méthodes approximatives, suivant 2.5.5 ou, éventuellement, par une modification de la
relation contraintes-déformations du béton, ou par un ajustement de l’excentricité additionnelle
ou inclinaison non prévue définie en 2.5.1.

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Sauf indications contraires, il convient d’utiliser les coefficients de sécurité donnés en A3.1
pour le calcul des déformations de fluage.

(9) Dans les bâtiments à noeuds non déplaçables, les déformations de fluage des éléments
élancés comprimés dont les extrémités sont assemblées de manière monolithique aux
dalles ou aux poutres peuvent normalement être négligées, car leurs effets sont généralement
compensés par d’autres influences qui ne sont pas prises en compte dans le calcul. Pour
les poteaux intérieurs, les encastrements aux extrémités réduisent les déformations de
fluage de manière significative, si bien que celles-ci peuvent être négligées. Pour les poteaux
de rive avec des excentricités différentes de part et d’autre, le fluage accroît les déformations
mais n’amoindrit pas la capacité portante, car ces déformations ne s’ajoutent pas aux
flèches critiques du poteau à l’état de rupture correspondant.

A3.5 Portiques à noeuds déplaçables

(1) Les portiques à noeuds déplaçables doivent être calculés selon les données de calcul
précisées aux articles 4.3.5.4 et A3.4. Les imperfections géométriques équivalentes et, si
nécessaire pour des raisons de stabilité de la structure, les déformations de fluage doivent
être prises en compte.

(2) Les méthodes simplifiées définies à l’article 4.3.5 peuvent être utilisées plutôt qu’une analyse
minutieuse, sous réserve du respect du niveau de sécurité requis.

(3) Pour les portiques réguliers, il est possible d’utiliser des méthodes simplifiées introduisant,
par exemple, des accroissements de charges de calcul horizontales ou de moments fléchissants
prenant en compte les effets du deuxième ordre, en complément des effets des imperfections
géométriques. Les portiques réguliers sont, par exemple, des portiques constitués de poutres
et de poteaux présentant des rigidités nominales approximativement égales et un coefficient
d’élancement moyen λ m pour chaque niveau inférieur ou égal à :

50 ou 20 / νu {A3.4}

la valeur à considérer étant la plus élevée des deux.

avec:

λm : coefficient d’élancement moyen de tous les poteaux du niveau considéré (Voir


l’article 4.3.5.3.5).

νu = N Sd /Ac .fcd

(4) Si la valeur du coefficient moyen d’élancement, λm, est plus grande que la valeur donnée
par l’équation {A3.4}, il convient de faire référence aux textes appropriés pour rester en
conformité avec (1) et (2) ci-dessus.

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ANNEXE 4
Vérification des flèches par le calcul

A4.0 Symboles (Se reporter également aux articles 1.6 et 1.7)

E c,ef : Module d’élasticité effectif du béton

M cr : Moment provoquant la fissuration

Ncr : Effort normal provoquant la fissuration

1/r cs : Courbure due au retrait

S : Moment statique de l’aire de l’armature par rapport à l’horizontale du centre de


gravité de la section

α : Paramètre de déformation (cette déformation pouvant être une flèche, une courbure
ou une rotation)

αI : Valeur de α calculée dans l’hypothèse d’une section non fissurée

α II : Valeur de α calculée dans l’hypothèse d’une section entièrement fissurée

αe : Rapport des modules (= Es /Ec.ef)

ß1 : Coefficient prenant en compte les propriétés d’adhérence de l’armature

ß2 : Coefficient prenant en compte la nature et la durée du chargement

εcs : Déformation libre de retrait

ζ : Coefficient de distribution

σs : Contrainte de l’acier tendu calculée dans l’hypothèse d’une section fissurée

σ sr : Contrainte de l’acier tendu calculée dans l’hypothèse d’une section fissurée sous
la charge juste suffisante pour provoquer la fissuration

φ : Coefficient de fluage

A4.1 Généralités

(1) La présente annexe établit les procédures à suivre lors du calcul des déformations, et
décrit une méthode de calcul simplifiée convenant au calcul d’éléments tels que les portiques,
les poutres ou les dalles.

(2) La déformation des éléments de béton armé et précontraint est influencée par un grand
nombre de facteurs, dont aucun n’est connu avec certitude. Le résultat par le calcul n’est
pas considéré comme une prévision détaillée de la flèche qui est supposée apparaître.
C’est pour cette raison que l’emploi de méthodes de calcul trop élaborées est évité.

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A4.2 Exigences relatives au calcul des déformations

(1) La méthode de calcul adoptée doit refléter le comportement réel de la structure, avec le
degré de précision requis par les objectifs du calcul. En particulier, lorsque les éléments
sont supposés fissurés, l’influence de ces fissures sur les déformations de la fibre tendue
et de la fibre comprimée correspondante doit être prise en compte.

(2) Selon les circonstances, les éléments suivants doivent être pris en compte:

- Effets du fluage et du retrait.


- Effet de la rigidité du béton tendu entre les fissures.
- Fissuration provoquée par des chargements antérieurs.
- L’influence des actions indirectes, telles que la température.
- Type de chargement: statique ou dynamique.
- La valeur appropriée du module d’élasticité du béton, compte tenu du type de granulats et
de sa maturité au moment de la mise en charge.

(3) Il convient de noter que, si la fissuration est supposée se produire du fait des actions
considérées, le principe de superposition n’est plus applicable pour le calcul des déformations.

(4) Les méthodes simplifiées peuvent être utilisées, à condition que leur degré de précision
soit acceptable dans le cas particulier considéré.

(5) Pour les bâtiments, il est normalement suffisant de considérer les flèches dues aux combinaisons
de charges quasi-permanentes et de supposer ces charges de longue durée.

(6) Il peut être parfois nécessaire de prendre en compte les déformations ayant des causes
autres que la flexion, comme par exemple les déformations d’effort tranchant ou de torsion,
ou les raccourcissements différentiels des éléments verticaux d’un bâtiment élevé. Ces
possibilités ne seront cependant pas développées plus avant dans le présent code.

A4.3 Méthode de calcul

(1) Les deux conditions suivantes sont supposées constituer les limites des déformations des
sections de béton:

- la condition non fissurée.


Dans cet état, l’acier et le béton agissent ensemble de manière élastique en traction et en
compression.

- la condition entièrement fissurée.


Dans cet état, l’influence du béton tendu est négligée.

(2) Les éléments qui ne sont pas censés être chargés au-delà de la valeur qui provoquerait un
dépassement de la résistance à la traction du béton, dans quelque section que ce soit, sont
considérés non fissurés. Les éléments qui sont censés se fissurer se comportent d’une
manière intermédiaire entre la condition non fissurée et la condition entièrement fissurée et,
pour les éléments soumis principalement à la flexion, l’équation {A4.1} ci-dessous fournit
une prévision de comportement appropriée.

α = ζαII + (1 - ζ )αI {A4.1}

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avec:

α : paramètre considéré qui peut être par exemple une déformation, une courbure,
ou une rotation. (En simplification, α peut également représenter une flèche -
Voir § (3) ci-dessous)

αI , α II : valeurs des paramètres respectivement calculées dans les conditions non fissurées
et entièrement fissurées.

ζ : coefficient de distribution donné par l’équation {A4.2} ci-dessous:

σ 2
ζ = 1 - ß1ß 2 ( sr ) {A4.2}
σs

ß1 : coefficient prenant en compte les propriétés d’adhérence des barres:

= 1 pour les barres à haute adhérence

= 0,5 pour les barres lisses

ß2 : coefficient prenant en compte la durée du chargement ou du chargement répété:

= 1 pour un chargement unique de courte durée

= 0,5 pour des chargements prolongés ou de nombreux cycles de chargements


répétés.

σs : contrainte de l’acier tendu calculée à partir d’une section fissurée

σ sr : contrainte de l’acier tendu calculée à partir d’une section fissurée soumise au


chargement nécessaire et suffisant pour provoquer la fissuration à la section
considérée.

(Nota : σ s /σ sr peut être remplacé par M/Mcr dans le cas de la flexion ou par N/Ncr dans le
cas de la traction pure).

ζ : égal à zéro pour les sections non fissurées.

Les propriétés critiques des matériaux requises pour permettre l’évaluation des déformations
dues au chargement sont la résistance à la traction et le module d’élasticité effectif du
béton.

Le tableau 3.1 indique l’éventail des valeurs que peut prendre la résistance à la traction. En
règle générale, on obtient une meilleure estimation du comportement en utilisant fctm .

Le tableau 3.2 donne des modules d’élasticité du béton estimés. Le fluage peut être pris en
compte en utilisant un module effectif déduit de l’équation {A4.3}:

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Ec,ef = E cm/(1 +φ) {A4.3}

φ étant le coefficient de fluage (Voir le tableau 3.3).

Les courbures de retrait peuvent être évaluées au moyen de l’équation {A4.4}:

1/rcs = εcs .αe.S/I {A4.4}

avec:

1/r cs : courbure due au retrait

εcs : déformation libre de retrait (Voir tableau 3.4)

S : moment statique de l’aire de l’armature par rapport à l’horizontale du centre de


gravité de la section

I : moment d’inertie de l’aire de la section

αe : rapport des modules effectif = Es/Ec,ef

Il convient de calculer S et I pour les conditions non fissurées et entièrement fissurées,


l’estimation de la courbure finale étant effectuée au moyen de l’équation {A4.1}.

(3) La méthode de détermination des flèches la plus rigoureuse utilisant le procédé du § (2) ci-
dessus consiste à calculer les courbures de nombreuses sections le long de l’élément, puis
à en déduire la flèche par intégration numérique. Cette technique est laborieuse, et il est
admis de ne calculer que deux flèches, en supposant que l’élément entier n’est pas fissuré,
puis en le considérant entièrement fissuré, avant d’utiliser l’équation {A4.1}. L’approche
décrite dans ce paragraphe (3) n’est pas directement applicable aux sections fissurées
soumises à un effort normal significatif.

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