Professional Documents
Culture Documents
Robespierre ([Reprod.])
A PARI S.
Chez DEBACLE, Libraire quai de Auguî tiaa
AN DEUX RE FRANÇAISE
L'OMBRE DE ROBESPIERRE.
Ij'Ë!ic
mpréine a bien fuit sans doute, loi «.qu'il a permis aux
mortels d'être fans mais s'il a irfusc vu droit tiu\ aines elles n«
le regrettent pas: la tuiemie a appris avec dotilcur que l'homme
qui a imprime le dialogue entre Marat et moi, n'ait pas rendu
la pbrase de Maial telle* qu'elle est ;la voici (c'est à la pago io,<
ligne 7 ) Moral me dit On m'a ait que tu t'étais aussi attaché
lesfainéans en leur fes a ni donner sous par jour on n'a pas
ajoute et les ouvriers pauvres ce que JVlarot avait dit. Si la con-
vention, qui depuis a supprime les uc doit pas d'indemnité^
aux faihcatH,elle aurait trouvé juste d'en accorder une aux ou-
vriers pauvres. Rica n'cst si facile il ue s'agit que de fixer Icsdcn-
rées cl urarebaudisesde première nécessite" à un prix raisonnable;
je suis même étonné que cela soit encore a faire.Serait-il vrai qu'il
yaurait toujours des inlrignnsdaus la convcnlionîQu'ilaptennçut
garde à eux s'il y cita; le peuple n'en veut plus. Je suisunexétnp!»
terrible de cette véritc: qu'ils en profilant., et ils feront bien.
Mais oui ils (11 profiteront; ilsitconuaitioutla justice de reuon»
cer au système amuit de réduire le peuple par ta famine je l'ai
tenté inutilement c'ist une raison de plus pour l'abandonner?
La liberté du commerce si j'asais cté aussi porté à faire la bien
du peuple que je le disais, jamais je n'y a/rais àtteulé; mais de
quoi n'est pas capabk- la furctu de douiiucr
DIALOGUE
EN T II E
MARAT ET ROBESPIERRE.
» soir n.
la mobilitô du caractère du peuple que je ne serais pas
» qu'après m'avoir couronné le matm, il ne me pendît. pas le
Paris.- car celui des departemens n'entre pour rien dans tous les
grands éVénamens qui se passent à Paris, excepté pour lis ap-,
prouvar lorsqu'il les apprend.
M. Et c'est Matât que tu oses dire en face qu'il ne connaît
pas le peuple de Paris
R. Non tu neconnais pas on peut l'induire en erreur, à
le-
la convention aux Jacobins, dans les grouppes au moyen. des
créatures que l'on a soin d'envoyer dans ces diffVrens endroits
et qui le trompent mais lorsqu'il se léve en masse son attitude
lire et majestueuse en impose tellement itou$ cesétres corrompes,
qu'ils n'oient faire usage de leurs moyens ordinaires: la vérité',
qui lui a été cachée jusqu'à ee.moment parait à ses yeux, et il
feit j«uica de traîtres mais il ne frappe jamais l'homme probe t
et tu ta trompais lorsque tu craignais (Titre pendu le soir aprts
avoir tic couronné le matin le peuple en muse est toujoursjuste.
le mot..
JÎ/.Ccci est une énigme poir moi, à moins que ta ne
fv.
mVn
day t'eut poignardé tu dois penser que je fus bien content, parce
que tu étais le seul homme qui pût traverser mes desseins am-
bitieux un prêtre nommé Jacques Roux s'avisa de vouloir te
remplacer un enfant nommé le Clerc voulut aussi se mettre sur
les rngs; le premier fut incarcéré l'autre fut menacé de la
prison.; il cessa d'écrire, et il fit bien. Le peuple ce prit pas leur
défense; tu penscs bien qu'il n'y eut plus d'écrivain assez hardi
pour prendre ses intérêts. Des femmes s'avisèrent de former un
clubj elles djrent des vérités à 1a convention le club fut anéanti»
et le peuple bien content.- Le supplice des ai, celui de Cus*
ünes et d'acres généraux fut accueilli avec enthousiasme: profitons
du montent dis-je cn moi-même mettons la ttrrtur à l'ordre du
jourfVcwi grand soin de direct de faire dire que ce n'était que-
f çcçlts arisUctatcs; que les paltiotos n'xvaient ticn craindrei
prononce»,
.qu'il h Vu péiiiitt pas un s«ul les Moutagimdsles plus
qui voyaient bien oit j'en voulais venir, s'avitetent de cabaler; je
leur ffssVuttr h tôt;.
M. Je sais cela mais pourquoi Phiîippeaux qui n'était pM
ràbiità<?«VJfd, eux?
M. Voilà une singulière conséquence. Il m'a été dit encore que 'Sans.
ton premiertliscours aux jacobins contre Philippciux, ou t'a en-
entendu faire cet aveu remarquable, Philippeauxest un patriote
que tu ne fis pas grand bruit parce qu'il était présent et qu'à
un second discours fait à son absence tu le peignis sans je
nommer, comme le plus grand scélérat. Je suis bien silr qu'un
des deuxYétait mais l'autre. Robespierre, cet autre n'est
pas toi et s'il est vrai que Philippeaux ait dit en allant11
place de.la révolution aujourd'hui à la guillotine ) dans unauirs
tems au Panthéon, tu es effecti/cnicnt un grand scélérat car
.iln'y a qu'un homme de probité qui ose dire en pareil cas je
serai un jour placé au Panthéon.
R. Si tu veux toujours faire des réflexion» nous n'en fairons
pas ce qu'il y a de certain c'est qu'aprts la mort do Danton
de Chabot de Camille et de Philippeaux, il n'y avait pas un
seul patriote que je ne fusse sur de faire guillotiner sans qa* lo
peuple y trouvât à redire, et tu dois penser qu'aiîcnii députa
n'osait' lever la crête. Aux jacobins celui qui s'avait de parler
çon«r« lc système d'oppression qui était 1a base,de mes. grande
opérations était chasse. J'avais fait guillotinez les chefs d'un»
faction qui avait osé s»»levcr le club des çordcliîts contre la
«oejété j'avais amené le peuple croire qu'il suffisait d'être
arrêté pout être coupable plus d'iilcfivai'n» craindre plus 4'o.ra.
a
leurs cnft'n (out allait u1) gré de mes désirs et c'est et qui oi'i
perdu.
M. Tu devais t'y attende puisque tu reconnaissais un être-
suprême.
iï. Sûrement! Quel est l'homme qui ne reconnait pas un
être-supsême ? Mais j'espérais qn'il me hisserait jouir aussi long-
tems que Cro-m/cl, et peut-îlrc plus. Quant à l'autre monde
j'en relais le cas qu'c i'v:t les
scélérats.
M. J'entends. Ta as compté sans ton hôte
comme dit un
vieux proverle. Mais tu ne me dis pus ce qu'il fallait demander,
et que tu attendais que l'on t'offrît.
R. Je vais te le dire étant parvenu à inspirer la terreur nor.-
seulement aux patiiotes jacobins, mais mênje à ceux de la con«
vention, tu dois penser que je fesais ce que je voulais au lien
cL- simplifier la besogne qui avait été multipliée à l'infini par
la faction Brissot, j'augmentai encore le travail des citoyens.
Pour obtenir un certificat de civisme un certificat de résidence
un passe-port il y avait des formalités sans fin la disette générale,
le ptix excessif des dentées et mirc!nndises de premiers péccsîitéj
toutes ces choses rendaient la condition du peuple si cruelle
que je croyais qu'il ne pourrait pas y tenir,
M. Je t'entends: tu espérais qu'il te dirait cher Robtspierrè
notre meilleur ami nous avons la plus grande confiance en toi
plais il nous est impossible de vivre comme cela arrangé lei
chos:s à ta fantaisie nous trouverons bienfait tout ce que tu
Il
moi, et il m'a abandonné.
faut av«Mcr fie cela est bien nialKcBreuT. '?\fais il liait,
dont devenu bieà beuche, ce peuple si tout ce que l'on m'a
dit est vrai?
R. Il n'était pas plus bouché que de ton tems; mais au moyen
de ce que j'avais extraordinairement multiplié la besogne il y
avait une inanité de plaies à donner et dis qu'un sans-cttlotte
commençait à parler dans sa section, je le fesais placcr ,nits
satellites lui fcsaient entendre que son premier devoir était de
s'occuper de setx état: la crainte de le perdrc fesait .reste.
J.f. Je comprends tout cela mais il m'a été dit des choses qui
sont incompréhensibles pour moi, quoique je les tienne d'aines
pures, puisqu'elles sont ici otà elles jouissent de li récompense
due aux bons citoyens après leur mort. Elles m'ont a'ssuré qae
leurs corps ont été guillotinas pour avoir dit du mal de. moi il y7
a deux, trois ans?
R. Elles ne t'ont dit que la vérité.
Af. Quoi! mon plus cruel ennemi, 1'homme le plus jaloux de
l'estime que m'accordait y
très-petit nombre de citoyens
homme qui m'aurait tué de sa vue i'M l'eût Fu, a été moa
vengeât après ma mort!'
R. Gcla t'étonne ? rien cette
conduite me donnait une réputation de probité scrupuielïf!N|tfLt:
me fesait le plus grand honneur dans l'esprit du peuple pet*r
leqael tu étais devenu un dieu, par ta mort je ne te craignais
plus, ta pouvais m'etre utile tu devines le reste.
M. Je comprends ccla niais il y a dans Paris deux cent:
mille patriotes qui, jusqu'à m.i mort, m'ont regardé comme un
monsVre altéré de s3ng, par l'attention que l'on avait ett de
contrefaire de tems
en tems mes numéros, et de me faire porter
lé nombre des hommes, qu'il serait indispensable de faire périr,
jusqu'à deux cents mille de sorte
que les deux cents mille Pa-
triotes qui ont cru cette absurdité ont nécessaire o\«u parlé ma!
,de
jÇ. Tu as rahoÂ: mais cV'tah précisément cette pépinière de
pu
patriotesqui eiUretèhâiiialérrenr salutaire sans laquelle je nfyrais
arriver à mor. but chacun d'eux craignait pour lui à
r^esar^ qu'il entendait parler d'un citoyen arrêté pour avoir mal
au lied do prendre son parti if mit le premier'
pa;îf .^e.loi et
à le blâmer
pour qu'on ne le rappelât pas ce qu'il avait dit
lui et était euiHoùnc l'autre n'osait crier contre
si. l'un
le tribunal qui m'était d: la, plus grande utilité* que dii-je ? tins
lequel je n'aurais pu «relier seulement un mois:
fou,
trouvât encore le moment d'y jetter un coup-d'oeil? Devais-jé",
'par «ne pitié imbécile', f.bandonner le moyen le plus puissant
que j'eusse »'la teneur il
aurait fallu être
M. -Mais les
R. Il y a un moyen bien simple de les. faire cesser: rapporter
tous les décrets rendus contré les accapareurs; en rendre 'in qui
les condamnc seulement à h confiscation de tous
leurs biens,
nnsqVl<s et immeubles,. qui accorde au dénonciateur une récora-
pense en argent, ou la déclaration par la convention qu.'il a
mérité de id patrie, au choix de ce citoyen.
Il faut que la convention elle-méme fixe le maximum des dea,
fées et marchandises de première nécessite en grand, c'est-l-dlre,
le prix des matières premières, la viande sur pied; et qu'elle,
tienne la main i son eiécution comme je la tenais- à l'exécution
de la loi révolutionnaire.