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Sommaire :
1. Aperçu historique de la France au Moyen Age.
2. L’architecture française médiévale.
a) La période romane dans l’architecture française.
b) La période gothique dans l’architecture.
3. La peinture française médiévale.
a) La période romane dans la peinture française,
b) La période gothique dans la peinture française.
4. La sculpture française médiévale.
a) La période romane dans la sculpture française,
b) La période gothique dans la sculpture française.
5. La musique française médiévale.
A partir du IIIe siècle après J.-C. les invasions se succèdent en Gaule; des peuples venus
de Germanie s’installent, constituant plusieurs royaumes: les Wisigoths au sud, les Burgondes le
long du Rhône et de la Saône, les Francs au nord.
Les Francs conquièrent peu à peu toute la Gaule au Ve siècle, sous la direction de Clovis,
qui se fait baptiser pour obtenir l’appui de l’église: c’est ainsi que la Gaule devient la France.
Les rois francs sont d’abord les Mérovingiens, du nom du fondateur de la dynastie –
Mérovée. Pépin le Bref, fils de Charles Martel, fonde en 751 la dynastie de Carolingiens. Son fils
Charlemagne reste un des rois les plus populaire de l’histoire de France. Il travaille à l’unité du
royaume, l’organise, l’agrandit pour constituer un vaste empire et se fait sacrer empereur de
l’Occident à Rome en 800 . il meurt en 814.
Du IXe au XIIe siècle, le Moyen Âge est marqué par l'affaiblissement du pouvoir royal.
Une nouvelle organisation politique et sociale va se développer : la féodalité.
Les seigneurs, grands propriétaires terriens, organisaient eux-mêmes la défense de leur
région, exerçant le pouvoir d'un souverain, rendant la justice et percevant des impôts. Ils
demandaient à leurs vassaux, qui étaient des hommes libres, de leurs jurer fidélité, aide militaire
et financière, dans un serrement appelé l'Hommage. En échange; ils leurs donnaient une terre,
un fief, et leur accordaient leur protection dans leur château fort. Le roi restait, en principe, le
suzerain suprême, mais en fait les vassaux lui obéissait par l’intermédiaire de leur seigneur, lui-
même vassal d'un plus grand .
Les paysans étaient serfs ou vilains. Les serfs appartenaient à une terre. Ils étaient
soumis à des obligations et des redevances sans limites, «taillables et corvéables à merci». Les
vilains, eux, ils étaient libres, mais devaient payer au seigneur de multiples impôts.
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L’art médiéval en France Cristina
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A partir du XIIIe siècle, face à cette multiplicité de pouvoirs locaux, les rois de France
vont essayer de rétablir leur autorité en agrandissant peu à peu le domaine royal. Ils installent
dans les territoires conquis des administrateurs chargés de lever les impôts et de rendre la justice.
L’Église s'est efforcée de donner à cette société féodale un caractère religieux, en
instaurant la «chevalerie»: le chevalier devait respecter certaines règles: la bravoure, la loyauté,
la protection des faibles.
Au nom de l’Église vont s'engager les Croisades1, des XIe et XIIIe siècles : sous le
prétexte de reprendre la Terre sainte, tombée dans les mains des musulmans («les Infidèles»), des
seigneurs et des moines soldats ( de l'ordre des Templiers) vont installer au Moyen-Orient des
colonies, sources de grands profits. Les huit croisades qui eurent lieu entre 1095 et 1270 ont eu
une grande répercussion sur la société européenne et en particulier sur la France.
Elles étaient également un facteur d'ordre et de paix intérieure en détournant vers
l'extérieur la turbulence guerrière, mais elles contribuèrent surtout à développer les échanges
entre l'Orient et l'Occident.
Suivant le chemin des pèlerinages, les croisades combinaient les
motivations politiques, religieuses et économiques dans des proportions diverses car leur but
général était d'assurer aux chrétiens le libre accès non seulement au tombeau du Christ mais aussi
aux pays et aux richesses de l'Orient. Seules les trois premières croisades, qui se sont déroulés
aux XIe et XIIe siècles, sont réellement des expéditions rassemblant toute la chrétienté
occidentale pour conquérir, défendre ou délivrer la Terre sainte selon la volonté pontificale.
Les Croisades
ère
1 croisade (1095-1100). Prise de Jérusalem. Fondation des États latin du
Levant. Perte d'Edresse en 1144
ème
2 croisade (1147-1149) Échec devant Damas. Perte de Jérusalem
ème
3 croisade (1189-1192) Siège victorieux d4acre. Échec à Jérusalem
ème
4 croisade (1202-1204) Prise de Zara, ville chrétienne. Sac de Constantinople.
Démembrement de l'Empire byzantin
ème
5 croisade (1217-1221) tentation d'envahir l'Egypte, siège de Damiette, échec à
Caire
ème
6 croisade (1228-1229) menée par L'empereur germanique Frédéric II , signature
du Traité de Jaffa
1
Les croisades sont des pèlerinages armés prêchés par le pape en vue de conquérir ou de défendre les lieux saints.
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L’art médiéval en France Cristina
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ème
7 croisade (1248-1254) échec à Caire, la reprise de la terre Sainte par les
« infidèles » ; Louis IX passe six ans en Terre Sainte .
ème
8 croisade (1268-1272) mort de Louis IX en chemin vers Tunis.
En France, l 'église poursuit impitoyablement ceux qui n'acceptent pas son dogme : les
inquisiteurs, sortes de juges ecclésiastiques , engagent un véritable chasse aux hérétiques (les
cathares et les albigeois) et en profitent pour s'approprier leurs terres.
Au XII et XIIIe siècles , le commerce se développe. Les marchands et les artisans,
organisés en corporations, vivent dans les villes qui s'agrandissent considérablement. Les
bourgeois( les habitant des bourgs) luttent pour obtenir des seigneurs des privilèges leur
permettant de s'affranchir et de gérer eux-m^mes les cités . De grandes foires ont lieu chaque
année en Champagne et à Paris.
Le XIIe et le XIIIe siècles ont été très difficiles : la famine et les épidémies de peste
avaient fait des ravages dans la population , provoquant des révoltes populaires contre les nobles,
nommées les Jacqueries
Au XIVe s., les soulèvements paysans étaient dénommées des « effrois » ; cependant, le
mot « jacques » était déjà le sobriquet que les nobles donnaient aux paysans. Le terme de
« jacquerie » a été utilisé pour désigner le soulèvement, bref mais extrêmement violent et
meurtrier, des paysans du nord du Bassin parisien. Il est à mentionner que la Jacquerie n'est pas
une révolte des plus miséreux des paysans, puisqu'elle éclate dans les régions les plus riches de
l'Île-de-France, celles qui s'adonnent à la culture céréalière.
Mouvement sans orientation politique, marqué par la haine du noble, la Jacquerie
de 1358 ne s'est pas attaquée aux structures de la société.
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L’art médiéval en France Cristina
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La guerre de Cent Ans est l'un des plus célèbres conflits du Moyen Âge. Elle oppose les
rois de France de la dynastie des Valois aux rois d'Angleterre pour la possession du royaume de
France. Le conflit peut se diviser en deux périodes au cours desquelles le trône de France est sur
le point de basculer sous la tutelle anglaise, avant d'observer une reconquête quasi-totale. A
chacune de ces périodes, une figure emblématique, un héros, incarne le sursaut français :
La première période du conflit voit l'Angleterre victorieuse à Crécy et à Poitiers où le roi
de France est capturé. Le sursaut français s'effectue grâce au connétable Bertrand du Guesclin et
à son roi Charles V.
La seconde période du conflit voit naître une guerre civile : les Armagnacs contre les
Bourguignons. Cette lutte favorise l'Angleterre, victorieuse à Azincourt. Le trône est alors promis
au roi d'Angleterre. C'est Jeanne d'Arc qui déclenchera le réveil des forces françaises et leur
course vers la victoire.
Le royaume de France au Moyen Age (en gros, du 10ème siècle au milieu du 15e siècle)
a été marquée par l'expansion du contrôle royal par le maison de Capet (987-1328); leurs luttes
avec les principautés pratiquement indépendants (duchés et comtés, telles que les régions
normandes et angevines ) qui se sont développées à la suite des invasions vikings et par le
démantèlement fragmentaire de l'Empire carolingien et Francie occidentale ( 843 -987 ) , la
création et l'extension du contrôle administratif / état ( notamment sous Philippe II Auguste et
Louis IX ) dans le 13ème siècle , le lieu de la maison de Valois ( 1328-1589 ) et la crise
dynastique prolongée de Cent Ans » guerre avec le royaume d'Angleterre (1337-1453) aggravé
par la catastrophique épidémie de peste ( 1348 ) , qui a jeté les graines pour un Etat plus
centralisé et élargi dans l'époque moderne et la création d'un sens de l'identité française .
Jusqu'à la 12ème siècle , la période a vu l'élaboration et l'extension du système
seigneurial économique (y compris l'attachement des paysans à la terre par le servage ) ,
l'extension du système féodal de droits et obligations entre seigneurs et vassaux , le soi-disant
«révolution féodale» du 11ème siècle au cours de laquelle plus en plus petits seigneurs ont pris le
contrôle des terres locales dans de nombreuses régions , et l' appropriation par les seigneurs
régionaux / locaux de divers droits administratives, fiscales et judiciaires pour eux-mêmes . Du
13 e siècle, l'Etat a repris lentement le contrôle d'un certain nombre de ces pouvoirs perdus . Les
crises du 13ème et 14ème siècle ont conduit à la convocation d'une assemblée consultative , les
États généraux , et aussi pour une fin effective au servage .
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L’art médiéval en France Cristina
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De la 11ème et 12ème siècles sur , la France était au centre ( et initiateur souvent ) d'une
production culturelle dynamique qui s'étend à travers l'Europe , y compris : la transition de
l'architecture romane à l'architecture gothique ( originaires du 12ème siècle en France ) et de l'art
gothique ; la fondation des universités médiévales ( tels que les universités de Paris ( reconnues
en 1150 ) , Montpellier (1220 ) , Toulouse ( 1229 ) , et d'Orléans (1235 ) ) et la soi-disant «
Renaissance du 12ème siècle " , un nombre croissant de la littérature vernaculaire 2 laïque (y
compris la chanson de geste , roman de chevalerie, la poésie des troubadours et des trouvères ,
etc ) et la musique médiévale (comme l'épanouissement de l'école Notre-Dame de la polyphonie
du monde 1150-1250 qui marque le début de ce qui est classiquement connu sous le nom Ars
antiqua ) .
international, avec un cadre européen. Son domaine d'expression est essentiellement religieux
avec notamment l'adoption du plan basilical pour les églises et la généralisation de l'emploi de la
voûte en berceau.
Le style roman serait ainsi simplement reconnaissable par la forme de ses arcs, son
élévation modeste et sa voûte en berceau L’art gothique se substitue peu à peu à l’art roman
pendant la deuxième moitié du XIIe siècle dans les villes du nord de la France. Si l’architecture
romane est une architecture rurale, l’architecture gothique est une architecture urbaine, des
villes.L’architecture gothique s’exprime premièrement dans les édifices religieux. Mais a cette
époque on construisait et d’autres édifices, comme les palais, des châteaux forts, des hôpitaux,
des maisons, etc. . Les premiers édifices gothiques apparaissent vers 1130-1150 en Île-de-France.
Les contemporains les qualifient d'« art d'origine française » ou d'« art français » (en latin :
francigenum opus). Le mot « gothique » serait une invention de la période romantique du XIXe
siècle. D'autres prétendent que l'expression est due aux Italiens de la Renaissance 3. Le
qualificatif choisi pour cette architecture comporte une allusion de retour en arrière, avec une
nuance plutôt péjorative : l'art gothique est l'art des Goths, autrement dit des « barbares » , c'est-
à-dire de ceux qui méprisent et oublient les techniques et les canons romains. Un certain nombre
d'historiens de l'art réfutent aujourd'hui ce jugement et montrent que l'architecture gothique n'est
pas en rupture avec l'architecture romane , mais au contraire c’est une évolution.
3
Le terme « gothique » est, semble-t-il, utilisé pour la première fois par le peintre Raphaël vers 1518 dans un
rapport au pape Léon X sur la conservation des monuments antiques : Raphaël considère que les arcs en ogive de
l'architecture gothique rappellent la courbure des arbres formant les cabanes primitives des habitants des forêts
germaniques - un mythe qui refera surface chez les romantiques - et fait référence, de manière neutre, à l'art
gothique du Ve siècle, désignant par contre l'« art français » médiéval sous le terme art tudesque]. « Gothique » est
ensuite repris dans un sens péjoratif par le critique d'art Giorgio Vasari en 1530, faisant, lui, référence au sac de
Rome par les «barbares » Goths. L'art gothique était donc l'œuvre de barbares pour les Italiens de la Renaissance,
car il aurait résulté de l'oubli des techniques et des canons esthétiques gréco-romains. L'art gothique a également
été vivement critiqué par des auteurs français tels que Boileau, La Bruyèreou Jean-Jacques Rousseau, avant d'être
réhabilité par des architectes comme Francesco Borromini ou Jan Blažej Santini-Aichel inventeur du style baroque
gothique
« Le fade goût des monuments gothiques
Ces monstres odieux des siècles ignorants
Que de barbarie ont vomi les torrents. » Molière.
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L’art médiéval en France Cristina
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L’art médiéval en France Cristina
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bois appelée chancel, prône ou jubé.. En Orient, cette séparation est appelée "iconostase", car
c'est le lieu où sont accrochées les icones.
L'abside est la partie qui termine le chœur d'une église, soit par un hémicycle, soit par
des pans coupés, soit par un mur plat.
Le chœur est la partie du plan d'une église prévue pour les chantres.
Le transept est une nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale d’une église
et lui donne la forme symbolique d’une croix.
En entrée, le tympan ; très simple sur les premiers édifices romans, cet élément devient
de plus en plus décoré à la fois pour magnifier la maison de Dieu et participer à l'instruction
religieuse en reprenant des scènes de livres liturgiques ; parmi les thèmes représentés, on
retrouve par exemple celui du Tétramorphe (allusion à l'Apocalypse et symbole des quatre
Évangélistes), celui du jugement dernier, ...
Essentiellement religieux, l'art roman se caractérise par l'utilisation de la voûte en berceau
sous forme d’arc : ce type de’arc est egalement appelé arc en berceau ou arc roman ou bien arc
en plein cintre. Ces voûtes de pierre éprouvent la
résistance des murs qui, pour supporter un tel poids,
doivent être épais et renforcés. Pour ne pas les fragiliser, on
évite de percer des fenêtres. Les églises romanes sont donc
des bâtiments trapus et sombres. En général, l’art roman
est produit d'une société soumise à un Dieu effrayant, et
dans les églises il n’y avait presque pas de décoration, sauf
quelques fresques, et les chapiteaux sculptés pour ne pas empêcher à la prière . Par des sources
écrites, nous savons que des fresques étaient présentes dans les églises et les palais, bien que la
plupart d’entre elles aient disparu. A l’extérieur, par contre, le tympan était décoré par des
sculptures à sujet religieux.
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L’art médiéval en France Cristina
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la structure d'église en forme de navire renversé (la nef) et les « bandes lombardes » ; ils
insufflent des bases solides pour un développement riche de l'architecture romane.
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Cet art architectural atteint son apogée en termes de richesses et de grandeur à l'époque
de Cluny, dont la cathédrale, dite de Cluny III, va rester le plus grand bâtiment de la chrétienté
jusqu'au xvie siècle.
Les principaux monuments : L'architecture romane ne se développe pas au même
moment dans les différentes régions françaises. L'apogée est atteint vers 1130 en Languedoc
(Abbaye Saint-Pierre de Moissac), dans le Poitou, en Bourgogne (Vézelay, cathédrale d'Autun) ;
l'Auvergne développe un style spécifique au milieu du xiie siècle ; enfin, le Sud-Est connaît des
développements remarquables à la charnière du xiiie siècle, alors même que la France du Nord
voit le développement des grandes cathédrales gothiques.
Les spécificités régionales ne doivent cependant pas être exagérées ; la mobilité des
techniciens d'alors fait qu'on peut trouver des points communs à des édifices géographiquement
distants. De plus le choix de tel élément stylistique peut dépendre des goûts du commanditaire ou
de l'expérience des architectes.
Pendant le XIIIe siècle, au fur et à mesure que les solutions architecturales sont renforcées
et s'améliorent, l'art roman tardif se développe, conjointement avec un début spontané de l'art
gothique.
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Art français, art ogival, art gothique… Ces différentes appellations témoignent des
difficultés rencontrées pour définir l'art nouveau qui s'épanouit en Europe entre les XII eet XVIe
siècles. Ce sont les Italiens qui, au XVIIe siècle, baptisent l'art français de manière péjorative "art
gothique", pour signifier barbare. Ce mot marque le mépris porté alors à l'art médiéval.
Au XIXe siècle, les termes ogival et gothique deviennent synonymes.
L'art gothique se substitue peu à peu à l'art roman pendant la seconde moitié du XII e
siècle dans les villes de l’Île-de-France. Il se définit par l'utilisation systématique de la voûte sur
croisée d'ogives, d'arcs-boutants et de fenêtres en arc brisé. Empruntant des procédés du style
roman, l'architecture gothique recourt aussi à de nouvelles techniques : la croisée d'ogives dirige
les poussées de la voûte sur des piliers, et non plus sur des murs ; les arcs-boutants servent de
soutien extérieur aux piliers, ils s'appuient sur des contreforts ; entre les piliers, les murs qui ne
soutiennent plus la voûte sont percés de hautes et larges fenêtres en forme d'arc brisé.
Le gothique s'exprime en premier lieu dans les édifices religieux. Il se trouve également dans la
construction d'édifices civils ou militaires, comme des palais (palais de Saint Louis à Paris,
palais de justice de Rouen), des châteaux forts (Falaise, Angers, Pierrefonds, château des ducs de
Bourgogne à Dijon), des hôpitaux, des halles, des hôtels de ville, des beffrois, des maisons
(maison Jacques-Cœur à Bourges, résidence des abbés de Cluny), ou des enceintes fortifiées
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L’art médiéval en France Cristina
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Les vitraux
La conquête de la lumière, c'est aussi, dans les églises, le développement des vitraux.
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Dans son traité, De diversis artibus, le moine Théophile, au XIe siècle, évoque cet art et
l'assemblage auquel on procède. Découpés au fer rouge, les morceaux de verre de couleurs
différentes sont sertis dans un maillage de plomb, formant une mosaïque lumineuse. Ce
déploiement, vif, brillant et coloré, participe de la riche décoration des églises. Il s'oppose à
l'austérité cistercienne.
L'art du vitrail aboutit, écrit Georges Duby, "…aux grandes roses qui rayonnent au milieu du
XIIIe siècle sur les nouveaux transepts. Elles portent à la fois signification des cycles du cosmos,
du temps se résumant dans l'éternel, et du mystère de Dieu, Dieu lumière, Christ soleil"
Suger, pour réaliser les vitraux de Saint-Denis, "avait recherché avec beaucoup de soin les
faiseurs de vitraux et les compositeurs de verres de matières très exquises, à savoir de saphirs en
très grande abondance qu'ils ont pulvérisés et fondus parmi le verre pour lui donner la couleur
d'azur, ce qui le ravissait véritablement en admiration".
Bien que Villard de Honnecourt ne présente pas de vitraux dans le Carnet, il parle de
verrières et dessine plusieurs roses, dont celle de Chartres, ainsi que des fenestrages de pierre
sur lesquels il prévoit les feuillures pour les verres.
L'art du vitrail prend le pas sur la peinture murale. L'attention se recentre autour des maîtres
verriers qui rehaussent les à-plats de verre pour y souligner les drapés.
Un des plus beaux ensembles de vitraux se trouve à Chartres : 160 baies vitrées, 2 600 m2 de
verrières comprenant quelque 5 000 personnages. Une rosace d'un diamètre d'environ 10
mètres surmonte chacun des trois portails. Les vitraux sont d'une grande richesse de couleurs
où prévalent les bleus (le "bleu de Chartres") et les rouges au XIIe siècle, puis les verts et les
ors au XIIIe siècle. Ils diffusent une lumière douce et colorée. Au milieu du XIIIe siècle, les
grisailles, simple verre blanc rehaussé de dessins géométriques, sont de plus en plus
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employées pour laisser passer plus encore de lumière. Les parois de verre expliquent les
Écritures et la vie des saints. Elles illustrent des épisodes de la Bible (vitrail de la Passion du
Christ, 1155, au revers de la façade occidentale). Des scènes profanes sont également
représentées (Le Marchand de vin, détail de la vie de saint Lubin, v.1200-1210, 2 e fenêtre du
bas-côté nord de la nef). Un style plus naturaliste se répand. Sur ce vitrail, une gerbe
multicolore "explose" sur un fond rouge. À Chartres, la rose nord est offerte par la régente
Blanche de Castille, mère de Louis IX. Elle représente une Vierge à l'enfant. Ces donations
sont habituellement faites par les rois, l'Église, les plus fortunés, les chevaliers, les corps de
métiers ou la ville.
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L’art médiéval en France Cristina
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Ce style s'affirme avec la construction de l'abbatiale de Saint-Denis. Suger (v. 1081-1151) est
nommé abbé de Saint-Denis en 1122 et décide vers 1137 de reconstruire l'abbaye bénédictine
de Saint-Denis. Pour ce faire, il utilise pour la première
fois de manière systématique tous les procédés
architecturaux du gothique. Grâce à lui, le nouveau style
s'exprime totalement. La basilique devient le modèle dont
se sont inspirés les bâtisseurs des cathédrales de Chartres,
de Senlis et de Meaux. La rapidité de la construction
s'explique par la ferveur des fidèles qui y participent et
l'habileté de Suger. Le chœur est consacré en 1144 en
présence de Louis VII. On découvre alors une création
architecturale originale.
Principaux édifices : la basilique de Saint-Denis (1137-1144), les cathédrales de
Bourges (1172-1235), Chartres (1194-1220), Laon (1150-1233), Noyon (1150-1220), Paris
(1153-1250), et Sens (1130-1168).
Il est difficile aujourd'hui d'imaginer les conditions dans lesquelles travaillaient les hommes
qui lançaient à près de cent cinquante mètres de hauteur les flèches de leur cathédrale. Ils
n'avaient aucun moyen de calcul préalable et se basaient sur des méthodes empiriques dictées
par l'expérience acquise sur des édifices bien moins ambitieux. Ils se montrèrent parfois trop
audacieux. Aussi les accidents n'étaient-ils pas rares sur les chantiers des cathédrales : ainsi,
en 1267 la tour de la cathédrale de Sens s'écroule, en 1272 la flèche de Sainte-Bénigne de
Dijon, en 1284 la voûte du chœur de la cathédrale de
Beauvais et en 1573 la flèche récemment édifiée.
Inteé rieur de la catheé drale de Seé es, Normandie : galeries d'arcs en ogive
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L’art médiéval en France Cristina
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Au Moyen Age, l’art le plus important étaient considéré l’architecture, les autres arts, tels
la peinture et la sculpture, étaient considérés complémentaires.
La peinture française médiévale se caractérise par une forte influence de l’Eglise
catholique. Au Moyen Age, l’église constitue le centre de culture et de science, elle est le plus
grand commanditaire d’œuvres d’art qui vers la fin du Moyen-âge est remplacée par la noblesse.
Le but principal de l’art au Moyen Age s’est de glorifier le Dieu, et d’ici le caractère de la
peinture médiévale est religieux. Pour la majorité des cas les artistes médiévaux étaient des
moines, dont les noms sont restés inconnus. Dans la peinture française au Moyen Age aussi
comme dans l’architecture, on distingue deux grandes périodes : la peinture romane et la
peinture gothique.
a) La peinture romane
Durant la période romane de la peinture française les manifestations picturales se
manifestaient surtout sous forme de peinture murale ou fresques,
décoration des manuscrits et les vitraux.
Fresque de Sant Climent de Tauü ll
le mur ouest arrière se trouverait le Jugement dernier, avec un Christ sur un trône qui juge à son
sommet5.
Un des plus beaux exemples intacts est visible dans l'abbaye de Saint-Savin-sur-
Gartempe en France. La longue voûte en berceau de la nef fournit une surface idéale pour la
fresque, qui présente des scènes de l'Ancien Testament, dont la Création, la vie d'Adam et Ève et
d'autres histoires dont celle très vivante de l'arche de Noé présentant des personnages apeurés et
de nombreuses fenêtres à travers lesquelles on peut voir Noé et sa famille sur le pont supérieur,
des oiseaux sur le pont du milieu, et des paires d'animaux sur l'inférieur. Une autre scène
présente de façon très vigoureuse la noyade de l'armée de Pharaon dans la mer Rouge. Ce
schéma s'étend à d'autres parties de l'église, avec le martyr de saints locaux présentés dans la
crypte, l'Apocalypse dans le narthex et un Christ en Majesté. Les palettes de couleurs employées
sont limitées au bleu-vert clair, jaune ocre, rouge marron et noir.
Concernant les techniques, les fresques sont faciles à réaliser, mais il faut travailler vite
car sur enduit frais. Cette technique peu onéreuse explique que de modestes églises rurales, de
simples curespriorales, reçurent de somptueux décors peints. Les couleurs sont vives.
Exemples :Berzé-la-Ville (Saône-et-Loire) : la chapelle aux Moines ; église Sant Joan
de Boí, église Santa Maria de Taüll, église Sant Climent de Taüll (Catalogne) : peintures du
chevet vers 1123 ; abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne), vers 1100 : nef en berceau
de plein cintre, palette claire, personnages étirés ; église de Vals (Ariège) : peintures du début
du xiie siècle, d'influence catalane .
Fresque de la nef de l'abbatiale de Saint-Savin- Saint Andreé et Saint Pierre en Christ en majesteé en l'eé glise de Jaleyrac
sur-Gartempe Vienne, France. l'eé glise semi-rupestre de Vals, (Cantal), Auvergne
Arieè ge, France
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L’art médiéval en France Cristina
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ouvrages religieux fait donc partie de la vocation du moine, car celui-ci doit s'attacher à la fois à
la transmission de l'histoire religieuse et de ses règles, et aussi à la conservation de ces dernières.
C'est donc essentiellement un travail de copie de textes religieux mais aussi d'ouvrages
classiques tel Horace et Cicéron, la formation d'un novice passant par l'apprentissage du latin et
de la philosophie. Dès le IXème siècle, la plupart des monastères possède son scriptorium, un
local consacré à la calligraphie et à la décoration des manuscrits.
Les Nantais rendent hommage à Jean de Monfort, Chroniques, Jean Froissart,( XIVème
siècle)
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L’art médiéval en France Cristina
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La plupart des manuscrits furent utilisés par de nombreuses générations, incluant les
moines, les prêtres, les missionnaires, les professeurs, etc. On s'en servait pour prier, pour
étudier, les recopier, ou tout simplement les admirer. Les livres sont donc généralement très bien
conservés, même les plus anciens.
Les vitraux
Les plus anciens fragments connus de vitraux peints médiévaux
semblent dater du Xe siècle. Les plus anciens personnages peints intacts
sont les cinq prophètes du vitrail d'Augsbourg, daté de la fin du XIe siècle.
Les visages, même figés et formalisés, démontrent un dessin très maîtrisé
et l'usage fonctionnel du verre montre que ses créateurs étaient très bien
entraînés à ce support. Dans les cathédrales du Mans, de Chartres et
la basilique Saint-Denis, de nombreux panneaux du XIIe siècle sont
encore présents. Les artisans du vitrail ont été plus lents que les architectes à changer leurs
styles, et beaucoup de vitraux de la première partie du XIIIe siècle peuvent être considérés
comme romans. Parmi les plus belles œuvres connues, on peut évoquer le vitrail daté de 1200 de
la cathédrale de Strasbourg (en partie déposé au musée).
Les plus beaux vitraux de France, dont notoirement ceux de Chartres, datent pour la
plupart du XIIIe siècle. Peu de vitraux importants du XIIe siècle sont restés intacts. Parmi ces
derniers, celui de la Crucifixion de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, composition
remarquable qui s'étend sur trois étages, le plus bas avec un trèfle à quatre feuilles présentant le
martyre de Saint Pierre, le plus grand central où domine la crucifixion et le plus haut l'Ascension
du Christ dans une mandorle. Le personnage du Christ crucifié présente déjà des signes de
courbes gothiques. Le verre était cher et faiblement flexible (en ce sens qu'il pouvait être ajouté
(superposé) ou réarrangé) et parait avoir été souvent réutilisé quand les églises ont été
reconstruites en style gothique.
b) La peinture gothique
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Manuscrit vélin
Les peintres français du Moyen Age
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Jean de Bondol : Jean deVaudetar offre son œuvre, la Bible historiale au roi Charles le
Sage(1371—1372)
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Annonciation, Fra
Angelico, enluminure sur parchemin, 1433
Le cadre spatio - temporel. L'art gothique est un style marquant une époque de
l’Occident, c'est-à-dire de l'Europe hors du domaine culturel byzantin, dont l’art exerça
néanmoins une grosse influence sur celui de l'Europe occidentale. Le point de départ de l'art
gothique est la France, qui reste jusque dans le gothique tardif la nation la plus avancée sur le
plan artistique.
Les limites temporelles entre la période gothique et la période qui la précède (la
période romane) et celle qui la suit (la Renaissance) sont floues et peuvent varier de quelques
décennies selon la région. En France, l'art gothique envahit la miniature vers 1200, presque
quarante ans après la construction des premières cathédrales gothiques. Il est à noter que le
changement de style dans l'enluminure est précédé par celui de l'architecture.
Vers 1450, la xylographie, et notamment la gravure sur bois, commence à concurrencer la
miniature, très onéreuse. Le développement rapide de l’imprimerie, avec une première étape de
coloriage à la main des illustrations dans la seconde moitié du XVe siècle, élimine largement
l'enluminure, surtout grâce à la gravure sur cuivre, qui permet de développer une technique
d'impression irréprochable sur le plan artistique. Dès la fin du XVe siècle, la gravure sur cuivre
dépasse l'enluminure, tant du point de vue de la rationalité économique que de la qualité
artistique
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Folio 72 recto des Treè s Riches Heures du Duc de Berry 1 des freè res de
Limbourg (France, entre 1410 et 1416)
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tard, sans beaucoup d'ambition, tandis que la chanson de geste, notamment le cycle de
Charlemagne, apparemment plus lié à l'écriture historique, est éditée en France de manière
particulièrement luxueuse. Des manuscrits de prestige, sans aller cependant jusqu'au fond doré,
apparaissent aussi pour des collections de cour dans le genre épique ou lyrique. Un exemple
célèbre de ce genre de livre de compilation est le codex Manesse13, réalisé vers 1330 à Zurich.
C'est surtout dans l'entourage des universités qu'apparaissent au XIIIe siècle les textes
pratiques et spécialisés enluminés. À Bologne, ce sont les textes juridiques qui dominent. Dans
ce domaine, on trouve aussi les bulles papales ou impériales, dont le plus célèbre exemple est
la bulle d'or de Charles IV14,15 enluminée sur commande de l'empereur Venceslas Ier en 1400. Une
source juridique abondamment enluminée est le Miroir des Saxons par Eike von Repgow,
ouvrage d'usage pratique et non académique.
Mais le manuscrit enluminé typique de la période gothique reste cependant le livre
religieux, qui, contrairement aux époques précédentes, s'adresse avant tout à la piété privée des
laïcs. Au XIIIe siècle, cela concerne surtout le psautier, lequel donne naissance plus tard au livre
d'heures, qui devient le type de livre le plus enluminé. Dans le domaine de la piété laïque, on
compte aussi des traductions de la Bible et les « Biblia pauperum ». Dans l'environnement
universitaire et monacal, les enluminures sont utilisées en grand nombre pour des traités
théologiques des Pères de l'Église, des grands mystiques et philosophes scolastiques, des vies de
saints, ainsi que des auteurs de l’Antiquité grecque ou latine.
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Le récit, lorsqu’il y a récit, est décomposé en cases, chacune d’entre-elles contenant une partie
de la narration. Un même personnage peut donc être représenté à plusieurs reprises, à différents
moments de sa vie. L’ensemble de ces cases formant l’unité globale de l’histoire (à la manière,
en quelque sorte, de la bande dessinée d’aujourd’hui) en montrant plusieurs lieux à des temps
différents.
appelé gothique international. Les caractéristiques de ce style sont les plis de vêtements et de
chevelures tombant souplement, les corps minces avec des vêtements de cour resserrés et hauts
de ceinture. En raison de la souplesse des lignes du dessin, on parle aussi de « style souple ».
Une caractéristique typique de l'enluminure gothique est la représentation de personnages
à la mode du temps, dans le cadre d'une architecture gothique, même s'il s'agit de figurer des
événements bibliques. Dès le XIIIe siècle, se multiplient les exemples de carnets d'esquisses, qui
ne se confinent plus à la reproduction iconographique d'œuvres d'art préexistantes, mais
contiennent des créations originales d'études sur la nature ou l’architecture. Un carnet d'esquisses
célèbre est celui du Français Villard de Honnecourt17, réalisé en 1235. Au seuil de la
Renaissance, et s'inspirant du réalisme de l'art des Pays-Bas méridionaux, les représentations
naturalistes dominent. Au cours du XIVe siècle, la perspective, les effets de profondeur et une
anatomie réaliste des personnages s'imposent, en prélude à la Renaissance.
Après la diffusion de l’imprimerie, l'enluminure du XVe siècle revient à la confection de
codex de prestige particulièrement somptueux pour des commanditaires de haut rang. Et, surtout
dans le gothique tardif, la délimitation entre la peinture sur tableau et l’enluminure devient de
plus en plus floue : les miniatures reprennent toujours davantage les compositions élaborées des
tableaux et abandonnent la fonction d'illustration instructive du texte pour devenir des tableaux
autonomes.
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Les frères de Limbourg : Les Très Riches Heures du duc de Berry2, miniature pour le
mois d'août et février (France, entre 1410 et 1416)
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s'établir en Touraine. Les centres artistiques se trouvent désormais dans la région de la Loire et
plus généralement en France occidentale, où les cours princières font concurrence en
magnificence avec celle du roi et attirent des artistes de renom comme peintres de cour. Même à
Paris, le Maître de Bedford ne reste pas au service du roi, mais passe à celui du gouverneur
anglais, le duc de Bedford.
Jean Fouquet : Livre d'heures d'Étienne Chevalier. Les funérailles d'Étienne Chevalier,
France, avant 1457
Immédiatement après le milieu du siècle, un nouveau style s'établit, fortement influencé
par le réalisme de l'art des Pays-Bas bourguignons. Le Maître de Jouvenel, actif entre 1435 et
1460, conduit à Jean Fouquet de Tours, qui devient dans le troisième quart du XVe siècle une
personnalité artistique de premier plan en France. Parmi ses chefs-d'œuvre on compte le livre
d'heures d'Étienne Chevalier26 et les Grandes Chroniques de France27. Avec Fouquet s'amorce la
transition vers la Renaissance. Son œuvre est considérée comme une synthèse originale de la
tradition de l'enluminure française, de la première Renaissance italienne du Quattrocento et du
réalisme flamand. Ce sont surtout les constructions en perspective, les éclairages et la précision
historique de ses tableaux qui font de Fouquet un des plus grands maîtres de son temps.
Le seul enlumineur pouvant rivaliser avec Fouquet est Barthélemy d'Eyck, qui enlumine
pour René d'Anjou (le Bon roi René pour ses sujets) le Livre du cœur d'Amour épris28 entre 1457
et 1470.
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Christ en majesté dans une mandorle, entouré par les emblèmes des évangélistes :
plaques d'ivoire sur coffre de bois, Cologne, première moitié du xiiie siècle (Musée de Cluny)
On trouve de beaux coffrets d’ivoire, dont un de l’époque carolingienne au musée de
Cluny ; il est en marqueterie de bois colorés et d’ivoire, avec des entrelacs et des cadres
entourant des animaux fantastiques.
Un diptyque est une sorte de tablette double dont les composantes sont réunies à
charnière. Ce fut, à l’origine, une sorte de carnet dont les feuilles de bois, d’ivoire ou de métal,
enduites de cire, servaient à prendre des notes.
Puis apparurent les diptyques consulaires, sur lesquels les nouveaux fonctionnaires
faisaient part de leur nomination à leurs parents et à leurs amis. Ils sont ornés d'un riche décor
sculpté et pouvaient faire office de tablette à écrire : il s'agissait d'un objet commémoratif de
luxe, commandé par le consul ordinaire et distribué pour marquer son entrée en charge et
récompenser les notables qui avaient soutenu sa candidature. Plus tard enfin, l’Église les adopta
pour orner ses autels. Consacrés aux saints et aux martyrs, des épisodes religieux étaient sculptés
sur les lames d’ivoire qui les formaient.
Les triptyques, avec une forme un peu différente, avaient des usages identiques. Ils se
composaient de trois panneaux sculptés ou peints et réunis à charnière. Le panneau central, deux
fois plus large que les deux autres formant volets, pouvait être recouvert exactement par eux.
Très estimés à Byzance, ils ne pénétrèrent dans l’Europe occidentale qu’après les croisades.
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Les olifants, dont le nom dérive étymologiquement d'éléphant, étaient taillés dans
l'extrémité de la défense. Leur usage, au Moyen Âge, était varié : instruments de musique, cornes
à boire ou réceptacles à reliques.
L'apogée de l'orfèvrerie.
L'art roman, en particulier son orfèvrerie, connut son apogée avec l'art mosan et des
artistes comme Nicolas de Verdun (d. 1205) ; les fonts baptismaux de la collégiale Saint-
Barthélemy de Liège sont un exemple de ce style presque classique
La sculpture gothique
La sculpture gothique est intimement liée à l'architecture gothique qui s'épanouit dans la
seconde partie du Moyen Âge en Europe occidentale. Il s'agit au départ d'une sculpture
monumentale, immeuble par destination1, mais son étude concerne également celle de la
sculpture funéraire, du mobilier et des objets somptuaires.
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Le gothique se veut plus proche de l'homme. Il est une délivrance des peurs ancestrales,
du monde foisonnant de monstres qui caractérisent le roman.
"La pensée nouvelle, écrit Georges Duby, faisait reculer la fable, le fantastique des bestiaires,
toutes les merveilles inventées alors que croisés, marchands et missionnaires partaient à la
découverte de contrées inconnues, elle dissipait les brumes et les fantasmes, elle venait
substituer des bêtes vivantes aux monstres que les héros des romans courtois rencontraient
naguère sur le chemin de leur errance, et les feuilles que chacun peut voir dans la forêt à la flore
symbolique des enluminures…"
Ainsi, les chapiteaux intérieurs sont-ils souvent décorés de plantes et de fleurs. La sculpture
gothique tend à exprimer l'idée d'un Dieu plus humain, d'un Dieu de miséricorde. De même, tout
dans le vitrail est fait pour rappeler que "Dieu est lumière". Le gothique transmet l'image d'une
religion plus apaisée, voire optimiste. L'art chrétien dessine alors une religion de l'espérance et
de l'indulgence.
Les œuvres les plus nombreuses sont au départ les sculptures religieuses qui ornent les entrées et
les portails des églises. Aux portes des édifices, des bas-reliefs relatent des scènes de la vie
quotidienne de l'époque comme le Calendrier des mois du portail de Saint-Firmin de la
cathédrale d'Amiens. Animaux fantastiques et autres monstres ont disparu.
qui la plupart des cathédrales sont dédiées sous le vocable de "Notre-Dame" : à Notre-Dame de
Paris, un portail est consacré à la Vierge vers 1210.
La sculpture ne fait plus corps avec le mur, elle n’est plus en bas-relief, elle est détachée du mur.
De plus en plus dégagées de l'architecture, les statues perdent l'aspect immobile et fantastique
des figures romanes. Les personnages s'humanisent et témoignent d'un souci de raffinement. Les
mouvements et les attitudes deviennent gracieux, les poses plus naturelles comme en témoigne à
Les matériaux qu’on utilisait étaient multiples : la pierre, d'abord, en fonction des
régions (granite, grès, calcaire, marbre, albâtre), mais aussi l'ivoire et le bois.
Ensuite se développe un art funéraire de plus en plus travaillé, qui aboutit au XVe siècle à
des œuvres aussi achevées que le Tombeau du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi. Au fil du
temps, et avec les progrès de la dévotion privée, on voit apparaître des œuvres de plus petite
taille qui sont transportables. Le travail commence par un dessin préliminaire, ou une maquette
(terre, argile, plâtre ou pierre)2, puis la mise au point, ensuite la pierre est dégrossie. Ce sont
souvent les apprentis ou les élèves qui se chargent des parties les moins délicates, le maître se
réservant les visages ou les mains2. Jusqu'à la fin du XIIIe siècleen France, les statues sont ensuite
peintes de couleurs vives. La sculpture connaît un vif essor lié aux chantiers des grandes
cathédrales.
Le vitrail et la sculpture sont considérés comme les arts les plus importants du gothique.
Pourtant, les "arts mineurs" suscitent aussi des chefs-d'œuvre. Miniaturistes, ivoiriers ou orfèvres
excellent dans leur art.
Une direction de la sculpture médievale est la sculpture monumentale .
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Gisant de Richard Cœur de Lion, abbaye de Fontevraud. femmes. Les hommes dorment,
tandis que les femmes sont représentées mortes. Les plis des vêtements de femme tombent vers
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le sol et leurs traits sont tirés. Enfin, à l'extrême fin du Moyen Âge, au début de la Renaissance,
le corps se dessèche jusqu'à représenter un cadavre ou un squelette qu'on appelle le « transis ».
Les objets qui nous sont parvenus ont le plus souvent appartenu à des familles nobles qui
les ont transmis de génération en génération ou, pour les objets religieux, ont été conservés dans
les trésors des monuments comme des reliques. Les objets les moins malmenés ont été les Vierge
à l'enfant sculptées puisque ce sont des objets sacrés. À partir du XIIIe siècle, la sculpture sur
ivoire est très appréciée. D'abord reprenant des thèmes religieux, un art profane émerge sur les
objets d'usage courant comme les peignes, les miroirs, les coffrets, les manches de poignards ou
ceux des rasoirs, les gravoirs, les tablettes à écrire, etc au XIVe siècle. Paris semble, à ce jour, être
l'un des plus importants centres de la production d'ivoires sculptés. Cet art portatif permet aux
images locales de circuler à une plus grande vitesse. Ainsi sur des tablettes à écrire on retrouve
des images qui figurent sur Notre-Dame de Paris et sur la cathédrale d'Amiens.
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Adam, vers 1260. Statue provenant de la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'artiste s'est
attaché à un certain réalisme inspiré des formes de l'Antiquité classique.
Les noms des sculpteurs français de la période gothique : Maestro Esiguo XIIIe siècle ;
Maître de Naumburg XIIIe siècle ; Evrard d'Orleans 1292-1357 ; Jean de Marville Début
du XIVe siècle- 1389) Sculpteur originaire du Nord de la France ou de la Meuse ; Claus Sluter Né
à Haarlem vers 1355 - + fin 1405 où janvier 1406 à Dijon ; Antoine Le Moiturier 1425-1480, né
à Avignon.
Applications :
1 Nommez les lieux de localisation des la sculpture romane dans les édifices
religieux.
2 Citez les cathédrales françaises ou l’on peut encore voir des sculptures romanes.
3 Nommez les directions de la sculpture gothique.
4 Quels matériaux utilisait-on pendant le Moyen Age pour la sculpture ?
5 Quel caractère portait la sculpture gothique ?
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La musique médiévale est un terme général pour désigner une période couvrant à peu
près 800 ans de l'histoire de la musique occidentale religieuse et profane, et commençant avec les
premières musiques chrétiennes d'avant la réforme grégorienne, jusqu'aux musiques
du xve siècle marquées par l'émergence de l'école franco-flamande. Elle se caractérise par
l'apparition de formes vocales et instrumentales dont la polyphonie, la musique de cour, la
messe, le chant courtois.
et sujette à débats ; cependant la plupart des chercheurs s'accordent pour dire que les ancêtres les
plus proches de ces signes sont les signes grammaticaux grecs et romains qui indiquent les points
importants de la déclamation en notant les montées et descentes de la voix. Cependant même si
cette notation a commencé par être un aide-mémoire, le besoin d'avoir une notation plus
spécifique est devenu bientôt évident1
Le développement suivant de la notation musicale est des neumes avec une hauteur, c'est-
à-dire que les neumes sont écrites avec soin à différentes hauteurs en fonction des unes et des
autres. Cela permet aux neumes de donner une indication grossière de l'intervalle entre les notes.
Une ou deux lignes apparaissent rapidement chacune représentant une note particulière
Cependant, même si la notation du chant a alors progressé de plusieurs façons, mais il reste un
problème, le rythme. Le système de notation neumatique, mais à son développement maximal,
ne définissait pas clairement pas le rythme des notes chantées17.
Théorie musicale
La théorie musicale de la période médiévale a vu plusieurs avancées en ce qui concerne la
tonalité, le rythme et la texture. Au sujet du rythme, cette période subit plusieurs changements
radicaux dans sa conception et sa notation. Au début de la période médiévale il n'existait aucune
manière de noter le rythme et de ce fait la pratique du rythme est sujette à débat parmi les
chercheurs17.
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L’art médiéval en France Cristina
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La première sorte de système d'écriture du rythme est développée au xiiie siècle et est
fondée sur une série de modes. Ce plan rythmique est codifié par le théoricien de la
musique Johannes de Garlandia (en), auteur de De Mensurabili Musica (en) (vers 1250), le traité
qui définit et qui traite presque entièrement ces modes rythmiques (en)18. L'étape suivante au
sujet du rythme vient du théoricien allemand Francon de Cologne. Dans son traité Ars cantus
mensurabilis (en) (L'art de la musique mesurable), écrit vers 1280, il décrit un système de
notation dans lequel les différentes formes de notes codent des rythmes différents. Le pas suivant
dans l’évolution de la notation du rythme vient après le tournant du xiie siècle avec le
développement du style Ars Nova.
Le théoricien qui est le plus reconnu en ce qui concerne ce nouveau style est Philippe de
Vitry, connu pour son traité Ars Nova écrit vers 1320. Ce traité sur la musique donne son nom au
style de cette époque. D'une certaine manière, le style moderne de la notation rythmique
commence avec Vitry, qui se libère complètement des anciennes idées des modes rythmiques.
Les prédécesseurs de la notation moderne de la mesure proviennent également de l’Ars Nova. Ce
style Ars Nova restera le système rythmique principal jusqu'au œuvres très syncopées de l’Ars
subtilior à la fin du xive siècle, caractérisées par une extrême complexité rythmique et
notationelle. Ce sous-genre pousse la liberté rythmique fournie par l'Ars Nova dans ses limites,
avec des compositions avec différentes voix écrites dans différents tempus en même temps. La
complexité rythmique de ces œuvres est comparable à celle du xxe siècle.
À cette époque des changements apparaissent également dans la texture avec l'essor de la
polyphonie. Cette pratique a transformé la musique occidentale en la musique harmonique que
nous connaissons aujourd'hui. Les premières mentions de ce développement de la texture se
trouvent dans deux traités sur la musique anonymes mais encore très largement diffusés,
le Musica (en) et leScolica enchiriadis (en). Ces textes datent de la fin du ixe siècle33. Ils
décrivent une technique qui semble alors déjà bien établie en pratique 33. Cette polyphonie
ancienne est fondée sur trois intervalles composés et trois simples. Le premier groupe comprend
des quartes, des quintes et des octaves alors que l'autre comprend des octaves plus une quarte,
des octaves plus une quinte et des doubles octaves. Cette nouvelle pratique est
nommée organum par l'auteur de ces traités. L’Organum peut aussi être classé en fonction de la
période à laquelle il a été écrit.
Un autre élément important de la théorie musicale médiévale est l'unique système tonal
qui organise la hauteur. Au Moyen Âge, cet arrangement systématique de tons et de demis-tons,
que nous appelons maintenant gamme, était connu sous le nom de mode. Le système modal
fonctionnait comme la gamme actuelle, à tel point qu'il fournissait les règles de l'écriture
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mélodique38.. Les théoriciens médiévaux appellent ces groupes maneriae et les numérotent avec
les chiffres grecs ordinaux. Ces modes qui ont pour note finale Do, Mi, Fa et Sol sont mis
respectivement dans les groupes protus, deuterus, tritus et tetrardus41. Malgré leurs noms grecs,
ces modes ecclésiastiques ont peu de points communs avec les modes définis par les théoriciens
grecs. Au contraire, la plupart de la terminologie semble être un détournement de la part des
théoriciens médiévaux39. Mais la surabondance de terminologie grecque fait cependant ressortir
une origine possible dans les mélodies liturgiques Byzantines. Ce système est appelé oktoechoset
est également divisé en huit catégories appelées echoi45.
Isidore de Séville, Aurélien de Réomé, Odon de Cluny, Hermannus Contractus, Johannes
Cotto (en), Johannes de Muris, Francon de Cologne, Johannes de Garlandia (en), Anonyme
IV, Jacques de Liège, Petrus de Cruce et Philippe de Vitry étaient des théoriciens médiévaux
reconnus.
Débuts de la musique médiévale (avant 1150)
C'est également la période durant laquelle se développent les formes musicales qui sont
attentives à la proportion, à la texture et à l'effet architectural. Les compositeurs de cette époque
créent plusieurs formes musicales nouvelles : la clausule qui est une extraction de la
partie mélismatique de l’organum approfondi musicalement et avec un nouveau texte ;
leconduit qui est un chant pour une ou plusieurs voix chanté rythmiquement, probablement lors
de processions ; et le trope qui consiste en l’ajout de paroles sur les mélismes de certains chants
de la liturgie de la messe. Tous ces genres saufs un sont basés sur le chant, c'est-à-dire qu'une des
voix (parmi trois, parfois quatre), presque toujours la plus grave, chante la mélodie, mais avec
des longueurs de notes libres alors que les autres voix chantes l’organum. L'exception à cette
méthode est le conduit, un chant à deux voix librement composé dans son intégralité.
Applications :
1 Nommez les instruments musicaux du Moyen Age.
2 Citez les innovations dans la musique médiévale.
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