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Lambert.michelP@wanadoo.

fr
Le 23/11/2005

Michel Lambert 250


V3-N

V1-N

240

230

220

210

200

190 Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P


V2-N

180

10h

12h

14h

16h

18h

20h

22h
0h

2h

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6h

8h
GENERALITES CONCERNANT
LES REGIMES DE NEUTRE

Résumé du livre
« LA PRATIQUE DES REGIMES DE NEUTRE »

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Lambert.michelP@wanadoo.fr
Le 23/11/2005

Généralités concernant les régimes de neutre


Résumé du livre « La pratique des régimes de neutre sur les réseaux d’énergie électrique »

LE CONTEXTE ........................................................................................................... 3

LA GESTION DES NEUTRES.................................................................................... 4

LES REGIMES DE NEUTRE ET LEUR MODE DE FIXATION .................................. 4

LES REGIMES DE NEUTRE ET LE SYSTEME ELECTRIQUE................................. 5


Les paramètres 5

Les déséquilibres 6

Les surtensions dynamiques 8

Le capacitif homopolaire 8

Les courants de défaut 9

LES MATERIELS DE MISE A LA TERRE DES NEUTRES ....................................... 9


Les transformateurs 9

Les résistances de point neutre 10

Les inductances de point neutre 10

LES PLANS DE PROTECTION................................................................................ 13

EXISTE-T-IL UN BON REGIME DE NEUTRE ?....................................................... 13


Les régimes de neutre sur les réseaux publics 14

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Le 23/11/2005

Le Contexte
La performance d’un réseau d’énergie électrique dépend de la manière de le concevoir, de le
construire, de le maintenir et de l’exploiter.
A l’origine, ces réseaux ont été essentiellement conçus pour répondre aux exigences de sûreté dans la
desserte de l’énergie. Leur conception et leur exploitation consistaient alors à rechercher l’optimum
économique pour la maîtrise des contraintes techniques.
Aujourd’hui, avec l’ouverture des marchés et la mise en concurrence des distributeurs historiques, les
concepteurs et les exploitants doivent prendre en compte les attentes des usagers et répondre aux
obligations réglementaires et normatives. Dans ce contexte, puisque près de 80% des défauts sont des
courts-circuits avec la terre, le choix du régime du neutre est devenue une décision stratégique. Il est
alors le résultat d’un compromis entre trois exigences:
− La maîtrise des coûts;
− La sécurité des biens et des personnes;
− La qualité du service aux utilisateurs.

Afin de répondre aux obligations de sûreté, de qualité et de sécurité, l’ingénieur doit concevoir une
architecture cohérente. Celle-ci doit offrir un plan de tension et une puissance de court-circuit
conformes à la qualité de service attendue. Son régime de neutre, doit assurer la maîtrise des
contraintes provoquées par les déséquilibres homopolaires. L’ensemble est consolidé par un plan de
protection assurant l’élimination rapide des courts-circuits.
Nécessitant la mise en œuvre de dispositions techniques cohérentes et coûteuses, le choix du régime de
neutre d’un réseau d’énergie repose sur des éléments objectifs de décision:
− le rôle du réseau;
− sa topologie;
− les puissances de court-circuit;
− les services attendus;
− le respect des obligations.
Il doit en outre être étroitement associé à un plan de protection sûr et sélectif.

L’architecture d’un réseau est choisie pour répondre aux aléas d’exploitation. En régime normal ou en
régime perturbé, la qualité du produit électricité fournie par le réseau doit être conforme aux
engagements.
Durant un court-circuit avec la terre, le régime du neutre assure par exemple la maîtrise des montées
en potentiel des prises de terre. Il maintient le système des tensions en cohérence avec la coordination
de l’isolement du réseau et la qualité de service attendue. Il garantit en outre le fonctionnement sélectif
du plan de protection associé.

Il existe deux manières de concevoir un régime de neutre


En Europe, on cherche à limiter la valeur des courants de court-circuit à la terre et on assure la
coordination de l’isolement en mode commun du réseau.
Dans les pays sous influence Anglo-saxonne, on limite les niveaux de surtension dynamique et on
recherche la maîtrise des montées en potentiel des prises de terre. Cette solution est également
largement utilisée sur les réseaux alimentant des charges déséquilibrées.

Il existe cependant des cas où une solution standard1 qui a fait ses preuves par ailleurs, ne peut être
utilisée. Il faut se méfier également des influences techniques, commerciales ou géopolitiques. Le
choix d’un régime de neutre doit être l’aboutissement d’une étude de cohérence.

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Les régimes de neutre utilisés sur les réseaux continentaux, peuvent par exemple ne pas convenir pour certains réseaux insulaires.

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La gestion des neutres


La gestion des neutres d’un réseau d’énergie électrique est un acte d’exploitation qui consiste à :
• rechercher le compromis entre la maîtrise des courants de court-circuit avec la terre et le
maintien du facteur de mise à la terre dans un intervalle donné;
• garantir le mode de fixation du neutre à la terre;
• établir le schéma d’exploitation des neutres du réseau qui garantisse, à tout moment, le
fonctionnement du plan de protection.

On a l’habitude de classer les régimes de neutre suivant leur mode de fixation à la terre. Il ne faut
cependant pas confondre régime de neutre et dispositif de mise à la terre du neutre2.

 Les neutres isolés.


Le neutre du réseau est physiquement isolé de la terre. Il existe cependant un lien virtuel constitué des
réactances de capacité homopolaires transversales du réseau.

 Les neutres reliés directement à la terre.


Le neutre du réseau peut être ou non distribué.
• Dans le premier cas il existe un conducteur de neutre qui assure l’interconnexion des prises
de terre du réseau. Le courant de déséquilibre homopolaire se partage alors entre la terre et
le conducteur de neutre.
• Dans le second cas, le neutre du réseau est mis à la terre uniquement à la source. Le courant
de déséquilibre homopolaire transite uniquement par la terre.

Les neutres impédants.


A la source, le neutre est relié à la terre par l’intermédiaire d’une impédance. A l’exception des
réseaux interconnectés, il n’est généralement pas admis d’autre point de mise à la terre.

Par son mode de fixation, le neutre compensé appartient à la catégorie des neutres impédants. Le
fonctionnement du système électrique est cependant très proche du neutre isolé

Les régimes de neutre et leur mode de fixation


Il faut distinguer ces deux modes de classification.
En présence d’un déséquilibre homopolaire, le fonctionnement du réseau est fixé par le régime du
neutre. Ce dernier dépend de trois paramètres:
− le mode de fixation du neutre à la terre;
− la valeur du capacitif homopolaire;
− le profil des puissances de court-circuit du réseau.
Le régime de neutre est défini par un indicateur appelé « Facteur de mise à la terre » qui prend en
compte ces paramètres.
Un neutre fixé à la terre par une impédance 40+40j offrira en Europe un régime de neutre de type
impédant alors qu’avec ce même dispositif, un réseau insulaire de Polynésie se comportera comme un
réseau à neutre direct à la terre.

2
Neutre impédant et impédance de neutre par exemple.

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Les régimes de neutre et le système électrique


Les paramètres
Considérons un court-circuit monophasé sur un réseau HTA dont le neutre est relié à la terre par
l’intermédiaire du transformateur de puissance. Dans notre exemple, il n’existe pas de lien entre les
impédances homopolaires des réseaux 63 kV et 20 kV.

A l’endroit du défaut, les paramètres sont représentés dans le schéma équivalent.

Zo est l’impédance homopolaire du dispositif physique de mise à la terre du neutre du réseau.


Zod et Zos correspondent aux capacités homopolaires du réseau.
Zo ligne et Zo câble sont les impédances homopolaires longitudinales du départ en défaut.
L’ensemble de ces impédances constitue l’impédance homopolaire (Zor) du réseau.
Zd = Zd source + Zd câble + Zd ligne est l’impédance directe du réseau. Elle est sensiblement égale à
l’impédance inverse Zi du réseau3.

Zo
Le rapport F= est le facteur de mise à la terre du réseau.
Zd

Il dépend fortement du régime de neutre.

• Neutre isolé → F > 300


• Neutre direct à la terre → F≤ 3
• Neutre impédant 3 < F < 300

En présence d’un déséquilibre homopolaire, le comportement du réseau dépend de ce facteur. Sa


connaissance permet d’évaluer les contraintes diélectriques à la fréquence fondamentale ainsi que les
performances du plan de protection.

3
Zd #Zi si le lieu du défaut est proche électriquement des groupes de production.

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Les déséquilibres

Description
Ils sont provoqués par les courts-circuits et les charges dissymétriques. Leur existence modifie
l’équilibre des grandeurs électriques en présence.

 Le déséquilibre homopolaire affecte le système des tensions simples. Il modifie le rendement des
charges monophasées. Un déséquilibre homopolaire induit du déséquilibre inverse.

 Le déséquilibre inverse affecte le système des tensions composées. Il perturbe le rendement des
charges raccordées entre phases.
La valeur du déséquilibre inverse induite par le déséquilibre homopolaire dépend du régime de neutre
du système électrique4. Le taux de composante inverse est d’autant plus important que la puissance de
court-circuit est faible et que la charge dissymétrique est importante.

Afin de clarifier les notions de déséquilibre inverse et homopolaire, nous examinons quelques
exemples

Exemple 1: Déséquilibre de charge sur un réseau basse tension dont le neutre est distribué.
V3

40
2V
IN

243
V
54A

281
V
344V

T 234V V1

39V
235V
N
3V 6 3V
18 1 V
54A 39 2
I2

V2

V3-N
250
V1-N Il existe un courant dans le
240 neutre et un déplacement de
point neutre VN-T .
230 L’équilibre des tensions simples
est affecté. On est en présence
220 d’un déséquilibre homopolaire.
Les tensions composées sont
210 légèrement déséquilibrées, le
réseau est également le siège
200 d’un léger déséquilibre inverse.
190 Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P
V2-N

180
10h

12h

14h

16h

18h

20h

22h
0h

2h

4h

6h

8h

4
L’importance du déséquilibre inverse dépend alors de la valeur du courant de défaut. Il s’ensuit qu’un fort courant de défaut à la terre est
susceptible de créer un fort déséquilibre inverse. Ce sera le cas par exemple d’un défaut affectant un réseau dont le neutre est relié
directement à la terre.

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Exemple 2 :Courts-circuits sur un réseau 20 kV.

Court-circuit monophasé Court-circuit biphasé

C’est un déséquilibre homopolaire C’est un déséquilibre inverse


Les tensions simples sont déséquilibrées. Il existe un Les tensions composées sont fortement déséquilibrées.
courant dans le neutre. Les tensions composées sont Il s’ensuit un déséquilibre des tensions simples. Il
dans une moindre proportion déséquilibrées. Il existe n’existe pas de courant dans le neutre. Il n’y a donc
donc également un léger déséquilibre inverse. pas de déséquilibre homopolaire.
En conclusion Un déséquilibre homopolaire s’identifie par la présence de composantes homopolaires
dont l’amplitude dépend du choix du régime de neutre.

Action du régime de neutre sur les déséquilibres


Considérons le cas d’un réseau insulaire de très faible puissance de court-circuit, examinons le
comportement du système électrique sur un court-circuit monophasé

Le neutre 20 kV est mis directement à la terre U31

V3

V1

U23
V2
U12

Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de


32 %. Le courant de défaut est de 350 A.

On installe une impédance 80+j40 Ω

U31

V3
U23
V1

V2

U12

Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de


10 %. Le courant de défaut est de 110 A.

En conclusion En augmentant l’impédance homopolaire du réseau, on réduit la valeur du courant de


défaut et le taux de composante inverse.

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Les surtensions dynamiques


Elles sont créées par les déséquilibres homopolaires. Ne durant que le temps de l’événement, elles
dépendent du régime de neutre et de l’importance du déséquilibre homopolaire.

Examinons le cas d’un défaut monophasé


affectant la phase 1 d’un réseau 20kV.

La simulation montre que les phases 2 et 3


sont le siège d’une surtension. La tension V1
est égale, quant à elle, à la montée en
potentiel de la prise de terre au lieu du
défaut. Les tensions composées ne sont que
faiblement modifiées. On est en présence
d’un déplacement de point neutre.

Fixons la valeur de la résistance Résistance du défaut = 10 Ω


du défaut à 10 Ω et faisons 20000
varier l’impédance de mise à la
18000
terre du neutre.
Tensions phases-terre (V)

16000
Les surtensions dynamiques V3
14000
augmentent fortement à partir d’une V2
impédance de point neutre de 5 Ω. 12000

10000
Pour cette valeur, le facteur de mise V1
à la terre F est égal à 3. 8000

Les valeurs des surtensions 6000

dynamiques apparaissant sur les 4000

phases saines à l’endroit du 2000

défaut dépendent de la valeur du 0


0,25

300

600

900
0

0,5

1,5

10

40

80
facteur de mise à la terre en ce
(Ω)
(Ω
Impédance du neutre(Ω
point.

Lorsqu’un exploitant souhaite maîtriser les surtensions dynamiques sur un réseau, il doit veiller à
maintenir le facteur de mise à la terre à une valeur inférieure à 35.

Le capacitif homopolaire
C’est le courant dérivé par les Capacitif homopolaire du réseau 3Ico=f(Zon) pour Zd= 10j
réactances de capacité homopolaire 60
des lignes et des câbles. Valeur max
55
Les courants de capacité
homopolaire amplifie les courants 50

de défaut et sont susceptibles de 45

perturber la sélectivité du plan de


3Ico(A)

40
protection.
35
Zo
Pour un rapport ≥ 1,4, le 30
Zd
courant de capacité homopolaire est 25

proche de sa valeur maximale. 20


0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Ω)
Zon (Ω

La norme CEI 909 précise que les capacités homopolaires doivent être prises en compte dans les
études si le facteur de mise à la terre est égal ou supérieur à 1,4.

5
On considère qu’un réseau a son neutre relié directement à la terre si, en tout point, F ≤ 3. Pour cette valeur, les surtensions sont limitées à
1,4 fois la tension simple du réseau.

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Les courants de défaut


Nous avons vu que les courants de défaut dépendaient du régime de neutre. Dans le cas du neutre
direct à la terre (F ≤ 3), le comportement du réseau, en présence d’un déséquilibre homopolaire
présente une particularité que nous allons examiner.

Considérons un réseau 20 kV. On étudie le courant de défaut à la terre pour un défaut biphasé à la
terre. On compare ce courant à celui produit par un défaut monophasé pour différentes valeurs de F.
Valeur du courant de défaut à la terre Jdéf= g(F) sur un réseau 20kV Rapport des valeurs de courant à la terre
(Pcc= 200 MVA)
2
18000
1,8
16000
Neutre direct à la terre 1,6
Neutre impédant

Idef bi / Idef mono


14000
1,4
Court-circuit biphasé
12000 avec la terre
Jdéfaut (A)

1,2
10000 1
8000 0,8 RPN 40 Ω
0,7
Court-circuit
6000 0,6
monophasé 0,5
4000 0,4

2000 0,2

0 0
0 1 3 10 20 50 100 0 1 3 10 20 50 100 120
Facteur de mise à la terre Facteur de mise à la terre

Lorsque le facteur de mise à la terre est inférieur à 1 (cas des réseaux Nord Américains), le courant de
défaut à la terre maximal est obtenu pour un court-circuit biphasé à la terre.
Le rapport des courants de défaut à la terre varie fortement avec la valeur du facteur de mise à la terre.
Jdéfaut bi
2> > 0,5
Jdéfaut mono

L’exploitant doit tenir compte de ces propriétés pour le réglage des protections contre les défauts
d’isolement à la masse.(tableau, cuve, etc…) et pour le dimensionnement des circuits de terre.

Les matériels de mise à la terre des neutres


Les transformateurs
Le tableau résume l’utilisation des différents transformateurs.

Régime de neutre Couplage Utilisations

F≤3 ∆.yn Transformateur de groupe


Distribution Basse Tension

Y.zn, Faibles puissances


Neutre direct ou faiblement impédant F≤3 Yn.zn

F≤1 Y.yn.d HTA, HTB, THT


Interconnexion
Réseaux nord Américain

Neutre moyennement ou fortement impédant Yn.yn Flux forcé Tous niveaux de tension et
toutes puissances
et tous couplages

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Les résistances de point neutre


Lorsque l’on souhaite limiter fortement le courant dans le neutre du réseau, on utilise souvent une
résistance de point neutre connectées entre le neutre du réseau et la terre

Insertion dans le neutre du transformateur Neutre artificiel crée par une bobine triphasée

Une Résistance de point neutre est définie par sa tenue thermique et son intensité maximale admissible
en permanence. Elle doit être capable de supporter les contraintes imposées par les pratiques
d’exploitation (manœuvres et cycles d’automatismes).

Les inductances de point neutre


Une inductance est définie par sa tenue thermique et par l’intensité maximale admissible en
permanence. Elle doit en outre résister aux effets dynamiques des courants de défaut.

En présence d’un capacitif homopolaire important, l’utilisation d’une inductance pure risque de
provoquer le dysfonctionnement d’un plan de protection constitué de relais à maximum d’intensité
résiduelle. Une telle pratique est réservée aux réseaux essentiellement aériens ou lorsque l’on réalise
un régime de neutre très faiblement impédant6.

Les inductances monophasées


Elles sont insérées dans les connexions de mise à la terre des
neutres des transformateurs. Par rapport aux résistances, elles
présentent l’avantage d’être plus robustes, moins encombrantes et
ne nécessitant qu’un entretien réduit. Elles sont d’un coût
d’exploitation beaucoup plus faible.
La plus simple est constituée d’un solénoïde bobiné autour d’un
support amagnétique.
Afin de pouvoir installer ces inductances au sol tout en
garantissant la sécurité des personnes, on peut immerger
l’inductance dans une cuve remplie d’un diélectrique liquide.
Les dispositifs de fixation sont alors constitués de shunts
magnétiques chargés de préserver la cuve de la circulation du flux
produit par la bobine.

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Les réseaux HTA Britanniques utilisent ces dispositifs pour limiter le courant dans le neutre à 4000 A.

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Les inductances triphasées


La plus connue est la bobine zigzag.
On privilégie l’installation de ces dispositifs lorsque l’on veut :
• limiter l’amplitude de certaines perturbations,
• éliminer le couplage homopolaire entre deux réseaux reliés à un même transformateur,
• assurer la mise à la terre du neutre au niveau du jeu de barres.
• .
Sur un réseau fortement capacitif, il est
Photo
TRANSFIX
nécessaire d’insérer dans la connexion de
mise à la terre du neutre une résistance de BPN
point neutre Zigzag

Convenablement dimensionnée, cette


association présente l’avantage d’assurer la
compensation partielle du capacitif
homopolaire du réseau et de pouvoir être
associé à un plan de protection constitué de R

relais de courant homopolaire.

Principe de fonctionnement

La figure ci-contre représente un


défaut monophasé affectant un
réseau 20 kV.
La mise à la terre du neutre est
constituée d’une inductance j40 Ω
présentant un facteur de qualité de 6.
L’impédance homopolaire d’un tel
dispositif est: Zo=20+120 j.

Le dispositif se comporte comme un générateur de courant homopolaire

Les générateurs homopolaires


Pour limiter l’ampleur des dommages causés aux groupes de production par les défauts à la masse, les
exploitants limitent les courants de défaut à la terre à une dizaine d’Ampères. Ils utilisent souvent un
dispositif, raccordé au jeu de barres de la centrale, abusivement appelé « générateur homopolaire ».

Le transformateur dispose d’un enroulement couplé


en triangle chargé par une résistance. L’ensemble se
comporte alors comme une résistance. Le TC placé
dans la mise à la terre du neutre alimente la
protection masse stator des groupes raccordés au
jeu de barres.

Ce dispositif doit comporter un circuit magnétique à flux


libre ou être constitué de trois transformateurs
monophasés de puissance. On utilise également des
transformateurs de tension. Dans ce dernier cas, le
« générateur homopolaire »7 peut assurer l’alimentation
des circuits de mesure et de protection. Le dispositif
peut comporter un tertiaire couplé en étoile pour
alimenter les auxiliaires. EDF déconseille cette solution.

7
Cette appellation est normalement attribuée à tous les dispositifs chargés de créer un point neutre artificiel.

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Les impédances de compensation

Principe
Le principe de la bobine d’extinction a été présenté
par le Professeur PETERCEN au début du 20éme
siècle. Elle est constituée d’inductances accordées
au capacitif du réseau et associées à une résistance
de forte valeur.

A l’accord, l’impédance homopolaire du réseau est


fixée par la valeur de la résistance. Le courant de Bobine Alstom
défaut est alors très faible (15 à 40 A).
Sous réserve d’être convenablement accordée au capacitif homopolaire du réseau, une bobine
d’extinction, par son action sur l’amplitude du courant de défaut, assure les fonctions suivantes :
• Elle transforme certains défauts fugitifs en défauts auto extincteurs.
• Elle réduit les montées en potentiel des prises de terre
Le comportement du réseau dont le neutre est compensé est très proche de ceux exploités avec un
neutre isolé.
La mise en œuvre d’une bobine d’extinction doit être associée à un plan de protection comportant des
relais de puissance active homopolaire (PWH), spécifiés pour les réseaux compensés. On complète le
dispositif par des relais à maximum de tension homopolaire dont le rôle est de détecter les défauts
résistants.

Constitution

Le point neutre artificiel est


créé par une bobine zigzag.
L’inductance de réglage est
constituée d’une combinaison
de quatre gradins commandés
par un automate, lui même
piloté par un système d’accord.
L’insertion d’une résistance de
forte valeur en parallèle sur
l’inductance de réglage permet
d’injecter une composante
active injectée dans le circuit
homopolaire qui est détectée
par le plan de protection
constitué de relais PWH.

Sur les réseaux 20 kV Français fonctionnant avec un neutre compensé, la valeur du courant de défaut
est limitée à 40 A avec une composante active supérieure à 20 A. Pour atteindre ces objectifs, la
valeur de la résistance est environ de 600 Ω, le désaccord est alors limité à 35 A.

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Les plans de protection


Ils doivent respecter les principes généraux suivants:
• Afin de préserver la sécurité des personnes et l’intégrité des matériels électriques, tout défaut
intervenant sur un élément du réseau ou raccordé à celui-ci doit être détecté rapidement et
éliminé par le plan de protection.
• Pour répondre aux obligations de continuité de la fourniture d’énergie électrique, le processus
d’élimination du défaut doit respecter les principes de sélectivité.
• Les usagers et les processus industriels doivent bénéficier à tout moment des services définis
d’une manière contractuelle et réglementaire8.
• La définition d’un plan de protection doit être étudié en cohérence avec le régime de neutre.
A titre indicatif, les critères de détection des défauts à la terre sont résumés dans le tableau ci-
dessous.

Régime de Critères de détection des courts-circuits monophasés


neutre
Max Max Max Max Max Mini Mini Max ∆I ∆Ir
Ur Ir Pr Qr Sr ∠ϕ Z X Ir ∠ϕ

Isolé *** ** *
(étude)

Direct *** *** *** *** *** *** ***

Impédant ** *** ** *** *** *** * **


R+jX (étude)

Impédant jX * *** *** *** * **


(étude) (étude)

Compensé ** ***

Existe-t-il un bon régime de neutre ?


La réponse est complexe. pour s’en convaincre, il suffit d’assister à une réunion d’experts sur le sujet.
« S’il y avait un régime de neutre autorisant un faible investissement, un coût réduit d’exploitation et
une excellente qualité de service, on le saurait ».
On peut cependant émettre les opinions suivantes:
• Sur les réseaux présentant un faible capacitif homopolaire, l’utilisation du neutre isolé apporte
une bonne qualité de service mais pose le problème de la sélectivité du plan de protection.
• Le neutre compensé offre une bonne qualité de service, le plan de protection est sélectif mais
onéreux à réaliser. Le coût des accessoires pour l’exploitation du réseau est important.
Sur ces réseaux, le niveau des surtensions dynamiques est maximal. Les équipements doivent
absolument être isolés en mode commun pour la tension composée (24 kV sur les réseaux 20 kV).
• Sur les réseaux dont le neutre est relié directement à la terre, le niveau des surtensions
dynamiques est maîtrisé (F≤3). L’isolement en mode commun des équipements peut être
réduit.
Ces réseaux sont bien adaptés à l’alimentation des charges monophasées lorsque le neutre est
distribué. Les plans de protection sont simples et sélectifs. La détection des défauts résistants
est par contre difficile à obtenir. La qualité de service est mauvaise, elle nécessite une mise en
œuvre soignée et coûteuse des circuits et des prises de terre.

8
Les services essentiels concernent la qualité de service, le régime de neutre, le plan de tension, la puissance de court-circuit, la pureté de
l’onde électrique, etc.

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Les régimes de neutre sur les réseaux publics


Sur de tels réseaux, le choix du régime de neutre est conditionné par le poids de l’histoire. Son
évolution dépend du niveau de développement du pays, de sa géographie et de la répartition de sa
population. Il arrive cependant que les influences géopolitiques fassent abstraction des critères
techniques et économiques. Les erreurs peuvent alors s’avérer coûteuses.
On est souvent amené à examiner, à titre de comparaison, le comportement des réseaux actuellement
exploités dans le monde par les différentes compagnies d’électricité. On découvre alors que quelque
soit leur régime de neutre, ces réseaux fonctionnent à peu près correctement. Aujourd’hui, la tendance
est la suivante:

Haute tension (HTB) Neutre impédant ou neutre direct à la terre

EUROPE Neutre impédant ou compensé


ETATS UNIS
Moyenne tension (HTA) AUSTRALIE Neutre direct à la terre
ASIE

AFRIQUE Selon influences

Basse tension Neutre direct à la terre

 Quelques pays exploitent encore des réseaux HTA à neutre isolé:ITALIE, IRLANDE,
RUSSIE, JAPON, ALLEMAGNE…

 En GRANDE BRETAGNE les réseaux HTA sont exploités avec des neutres directs à la terre
ou faiblement impédant.

 Sur les réseaux HTA ALLEMAND, la pratique est la suivante:

10kV 20kV 30kV


Neutre isolé 9,6% 30409 km 655 km 1052 km
Neutre compensé 85,7% 86779 km 184097 km 14110 km
Neutre impédant 4,7% 11480 km 3988 km 11 km

Certaines compagnies d’électricité ALLEMANDE réfléchissent cependant à l’opportunité de


passer au neutre faiblement impédant sur des réseaux de câbles vieillissants.

 Actuellement, les réseaux HTA FRANCAIS sont essentiellement exploités avec un neutre
impédant et résistif. Afin de répondre aux exigences de qualité et de sécurité, EDF entreprend
la migration des réseaux ruraux vers le neutre compensé.
Les démarches initiées par la FRANCE et certaines compagnies ALLEMANDES peuvent
paraître contradictoires. Elles s’expliquent cependant par l’histoire et la constitution de leurs
réseaux HTA.
« En ALLEMAGNE, les réseaux HTA essentiellement souterrains commencent à vieillir. La
réduction de l’impédance homopolaire permettrait de réduire les contraintes diélectriques et
donc de différer le renouvellement des câbles vétustes. En FRANCE les réseaux HTA,
constitués de lignes aériennes et de câbles souterrains, ont été nettement améliorés ces
dernières années. La part croissante du câble provoque une augmentation sensible des
courants de défaut à la terre et par là même, des montées en potentiel des prises de terre
difficilement maîtrisables dans le régime actuel. ».
Dans quelques dizaines d’années, l’exploitant Français devra peut-être réfléchir à une
migration de son régime de neutre vers un régime faiblement impédant.

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