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A défaut d'autre chose, au moins j'ai découvert ce que nous faisons subir à nos intervenants : les

mains moites, les nuits d'insomnies, une peur irrationnelle des horloges. Je veux dire, c'est assez
brutal.

Et ça me rend aussi un peu nerveux. Nous serons bientôt neuf milliards d'êtres humains.
Maintenant, les rêves les plus optimistes peuvent être affectés par la perspective de gens qui
pillent la planète. Mais récemment, j'ai été intrigué par une autre façon de concevoir les grandes
foules humaines, parce qu'il y a des circonstances où elles peuvent faire quelque chose de
vraiment cool. C'est je crois un phénomène que n'importe quelle organisation ou individu peut
exploiter. Il a certainement affecté notre façon de penser l'avenir de TED, et peut-être l'avenir du
monde en général.

Donc, explorons-le. L'histoire commence avec une seule personne, un enfant, au comportement
un peu étrange. Ce jeune est connu en ligne sous le nom de Lil Demon. Il fait des tours ici, des
trucs de danse, que probablement aucun enfant de six ans n'a jamais réussis auparavant.
Comment les a-t-il appris ? Et qu'est-ce qui l'a poussé à s'entraîner pendant les centaines d'heures
qu'il lui a fallu pour en arriver là ? Voici un indice.

(Vidéo) Lil Demon: ♫ Améliore toi. Oh. Oh. ♫ ♫ Améliore toi. Oh. Oh. ♫

Chris Anderson : Donc, ça m'a été envoyée par cet homme, un réalisateur, Jonathan Chu, qui m'a
dit que c'était le moment où il s'est rendu compte qu'Internet faisait évoluer la danse. C'est ce
qu'il a dit à TED en Février. En substance, les danseurs se défiaient en ligne pour s'améliorer ; de
nouvelles séquences de danse incroyables ont été inventées ; même les enfants de six ans s'y sont
mis. C'était comme une révolution. Et donc Jon eu une brillante idée : Il est allé recruter les
meilleurs des meilleurs danseurs trouvés sur YouTube pour créer cette troupe de danse - La
Ligue des Danseurs eXtraordinaires, le LXD. Je veux dire, ces enfants ont appris par le Web,
mais ils étaient si bons qu'ils se sont produits aux Oscars cette année. Et à TED ici à Février, leur
passion et leur brillance nous ont tout simplement coupé le souffle.

Alors, cette histoire de l'évolution de la danse semble étrangement familière. Vous savez, un
certain temps après le décollage des TEDTalks, nous avons remarqué que les orateurs
commençaient à passer beaucoup plus de temps à la préparation. Cela s'est traduit par de
nouvelles conférences incroyables comme ces deux-là. ... Des mois de préparation tassées dans
18 minutes, mettant cruellement la barre plus haut pour la prochaine génération d'orateurs, avec
les effets que nous avons vus cette semaine. Et ce n'est pas comme si J.J. et Jill avaient
effectivement terminé leurs conférences en disant: « Améliore-toi », mais ils auraient aussi bien
pu. Donc, dans ces deux cas, vous avez ces cycles d'amélioration, apparemment conduits par des
gens qui regardent des vidéos sur le web.

Que se passe-t-il ici ? Eh bien, je pense que c'est la situation la plus récente d'un phénomène
qu'on peut appeler "L'innovation accélérée par les foules." Et il vous faut juste trois choses pour
mettre ça en route et s’articuler. Vous pouvez y penser comme à trois cadrans sur une roue
géante. Vous tournez les cadrans, la roue commence à tourner. Et la première chose qu'il vous
faut c'est ... une foule, un groupe de personnes qui partagent un intérêt commun. Plus la foule est
grande, plus il y a d'innovateurs potentiels. C'est important, mais en fait, la plupart des gens dans
la foule jouent ces autres rôles. Ils créent l'écosystème à partir duquel émerge l'innovation. La
deuxième chose qu'il vous faut est la lumière. Vous avez besoin d'une visibilité claire et ouverte
de ce dont les meilleures personnes dans cette foule sont capables, car c'est ainsi que vous
apprendrez comment vous allez leur permettre de participer. Et troisièmement, il faut le désir.
Vous savez, l'innovation c'est beaucoup de travail. Elle se fonde sur des centaines d'heures de
recherche, de pratique. S'il n'y a pas de désir, elle ne se produira pas.

Maintenant, voici un exemple - pré-Internet - de cette machine en action. Des danseurs à un coin
de rue - vous savez, c'est une foule, une petite, mais ils peuvent tous évidemment voir ce que
chacun des autres peut faire. Et la partie désir vient, je crois, du statut social, pas vrai ? Le
meilleur danseur marche bien fier, a la plus belle petite amie. Il va probablement y avoir une
certaine innovation qui se passe ici. Mais sur le web, les trois cadrans sont tous tournés à fond.
La communauté de la danse est maintenant mondiale. Il y a des millions de gens connectés. Et
étonnamment, vous pouvez toujours voir ce que les meilleurs peuvent faire, parce que la foule
elle-même jette la lumière sur eux, soit directement, par le biais des commentaires, des
évaluations, par e-mail, sur Facebook, sur Twitter, ou indirectement, par le nombre de vues,
grâce aux liens qui pointent Google à cet endroit-là. Ainsi, il est facile de trouver ce qui est bon,
et quand vous l'avez trouvé, vous pouvez le regarder en gros plan à plusieurs reprises et lire ce
que des centaines de personnes ont écrit à ce sujet. Cela fait beaucoup de lumière.

Mais l'élément de désir est vraiment, vous savez, tourné à fond. Je veux dire, vous êtes peut-être
un gosse avec une webcam, mais si vous pouvez faire quelque chose qui devient viral, vous êtes
vu par l'équivalent de stades de sports pleins à craquer. Des centaines d'étrangers écrivent avec
enthousiasme à votre sujet. Et même si ce n'est pas si éloquent - et ça ne l'est pas - ça peut encore
vraiment illuminer votre journée. Ainsi, cette possibilité d'un nouveau type de reconnaissance
mondiale, je crois, est à l'origine d'énormes efforts. Et il est important de noter que ce ne sont pas
seulement les étoiles qui en bénéficient : parce que vous pouvez voir les meilleurs, tout le monde
peut apprendre.

En outre, le système s'auto-alimente. C'est la foule qui jette la lumière et engendre le désir, mais
la lumière et le désir sont une combinaison une-deux mortelle qui attirent de nouvelles personnes
vers la foule. Donc, c'est un modèle que pratiquement n'importe quelle organisation pourrait
utiliser pour essayer de cultiver son propre cycle d'innovation accélérée par la foule. Inviter la
foule, laisser entrer la lumière, appeler le désir. Et la partie la plus difficile dans tout ça est sans
doute la lumière, car cela signifie que vous devez vous ouvrir, vous devez montrer ce que vous
faites au monde. C'est en donnant ce que vous pensez être votre secret le plus caché que peut-être
des millions de personnes ont le pouvoir d'aider à l'améliorer.

Et, fort heureusement, il y a une catégorie de personnes qui ne peuvent vraiment pas faire usage
de cet outil. Le côté obscur du web est allergique à la lumière. Je ne pense pas que nous allons
voir les terroristes, par exemple, publier en ligne leurs plans et dire au monde, "S'il vous plaît,
pourriez-vous nous aider à ce que ça marche vraiment cette fois ?"

Mais vous pouvez publier vos trucs en ligne. Et si vous pouvez faire tourner ce cadran, attention.
Et donc, à TED, nous sommes devenus un peu obsédés par cette idée d'ouverture. En fait, ma
collègue, June Cohen, a décidé de l'appeler "l'ouverture radicale", parce que ça fonctionne pour
nous à chaque fois. Nous avons ouvert nos conférences au monde, et tout à coup il y a des
millions de gens qui aident à faire circuler les idées de nos orateurs, et ainsi rendent plus facile
pour nous de recruter et de motiver la prochaine génération d'orateurs. En ouvrant notre
programme de traduction, des milliers de bénévoles héroïques - certains d'entre eux nous
regardent en ligne en ce moment-même, et je vous remercie ! - ont traduit nos conférences dans
plus de 70 langues, triplant ainsi notre audience dans les pays non-anglophones. En donnant
notre marque TEDx, nous avons soudain plus de mille expériences en direct dans l'art de la
propagation des idées. Et ces organisateurs, ils se voient les uns les autres, ils apprennent les uns
des autres. Nous apprenons d'eux. Nous obtenons des conférences formidables de leur part. La
roue tourne.

Bon, revenons en arrière une minute. Je veux dire, je ne nous apprends rien en vous disant que
l'innovation émerge de ces groupes. Vous savez, nous l'avons entendu cette semaine - cette
notion romantique du génie solitaire avec le moment "Eurêka !" qui change le monde est
trompeuse. Même lui l'a dit, et il était bien placé pour le savoir. Nous sommes une espèce
sociale. Nous nous déclenchons les uns les autres. Ce n'est pas une nouveauté non plus de dire
que l'Internet a accéléré l'innovation. Ces 15 dernières années, de puissantes communautés se
sont connectées en ligne, se déclenchant les unes les autres. Si vous prenez des programmeurs,
vous savez, tout le mouvement open-source est un exemple fantastique d'innovation accélérée
par la foule. Mais ce qui est important ici est, la raison pour laquelle ces groupes ont été en
mesure de se connecter c'est parce que leur production est du type qui peuvent être facilement
partagé numériquement - une image, un fichier de musique, un logiciel. Et c'est pourquoi ce qui
m'excite, et ce dont selon moi on ne parle pas assez, c'est la signification de la hausse de la vidéo
en ligne.

C'est la technologie qui va permettre au reste des talents dans le monde d'être partagés
numériquement, lançant ainsi un tout nouveau cycle d'innovation accélérée par la foule. Les
premières années du web étaient quasiment sans vidéo, pour la raison suivante : les fichiers vidéo
sont énormes ; le Web ne pouvait pas y faire face. Mais au cours des 10 dernières années, la
bande passante a explosé au centuple. Tout à coup, nous sommes ici. L'humanité regarde 80
millions d'heures de YouTube chaque jour. Cisco estime effectivement que, dans les quatre ans à
venir, plus de 90 pour cent des données sur le Web sera de la vidéo. Si ce n'est que des chiots, de
la pornographie et du piratage, nous sommes condamnés. Je ne pense pas que ce sera le cas. La
vidéo est gourmande en bande passante pour une bonne raison. Elle comprend une énorme
quantité de données, et nos cerveaux sont programmés pour les décoder de façon unique.

Ici, permettez-moi de vous présenter Sam Haber. C'est un monocycliste. Avant YouTube, il n'y
avait aucun moyen pour lui de découvrir le véritable potentiel de son sport, parce qu’on ne peut
pas communiquer ce genre de choses avec des mots, pas vrai ? Mais en regardant les clips vidéo
diffusés par des inconnus, un monde de possibilités s'ouvre à lui. Tout à coup, il commence à
émuler et puis à innover. Et une communauté mondiale de monocyclistes se découvrent en ligne,
s'inspirent les uns les autres pour se dépasser. Et il y a des milliers d'autres exemples de ce qui se
passe - de l'évolution des compétences impulsée par la vidéo, allant du physique à l'artistique. Et
je dois vous dire, en tant qu’ancien éditeur de magazines amateurs, je trouve cela d'une étrange
beauté. Je veux dire, il y a beaucoup de passion ici, sur cet écran.

Mais si les machines de Rube Goldberg et la poésie vidéo ne sont pas tout à fait votre tasse de
thé, que dites vous de ça. Jove est un site Web qui a été fondé pour encourager les scientifiques à
publier leurs travaux de recherche revus par des pairs en vidéo. Il y a un problème avec un
document scientifique traditionnel. Il faut parfois des mois pour qu'un scientifique dans un autre
laboratoire comprenne comment reproduire les expériences qui sont décrites sur le papier. Voici
un bon exemple de scientifique frustré, Moshe Pritsker, le fondateur de Jove. Il m'a dit que le
monde gaspille des milliards de dollars là dedans. Mais regardez cette vidéo. Je veux dire,
regardez : si vous pouvez démontrer au lieu de simplement décrire, ce problème disparaît. Il n'est
donc pas exagéré de dire que, à un moment donné, la vidéo en ligne va considérablement
accélérer le progrès scientifique.

Voici un autre exemple qui nous tient à cœur à TED, où la vidéo est parfois plus puissante que le
papier imprimé - le partage d'une idée. Pourquoi les gens aiment regarder TEDTalks ? Toutes ces
idées sont déjà là en version imprimée. Il est effectivement plus rapide de lire que de visionner.
Pourquoi se donner la peine ? Eh bien, il y a à la fois le fait de montrer et de raconter. Mais
même en laissant l'écran de côté, il y a encore beaucoup plus que de simples mots qui sont
transmis. Et dans la partie non-verbale, il y a sincèrement un peu de magie. Quelque part, caché
dans les gestes physiques, la cadence vocale, les expressions faciales, le contact visuel, la
passion, la gestuelle britannique un rien étrangement maladroite, le sens de la façon dont le
public réagit, il y a des centaines d'indices subconscients qui définiront à quel point vous le
comprendrez, et si vous êtes inspirés - la lumière, si vous voulez, et le désir. Incroyablement, tout
cela peut être communiqué sur quelques centimètres carrés d'un écran.

Lecture et écriture sont en fait des inventions relativement récentes. La communication en face-
à-face a été affinée par des millions d'années d'évolution. C'est ce qui en a fait cette chose
mystérieuse et puissante. Quelqu'un parle, il y a une résonance dans tous ces cerveaux qui
reçoive, tout le groupe agit de concert. Je veux dire, c'est le tissu conjonctif du superorganisme
humain en action. C'est probablement le moteur de notre culture depuis des millénaires. Il y a
500 ans, il a heurté un concurrent avec un avantage mortel. Il est juste là. Imprimer à une autre
échelle. Les innovateurs ambitieux du monde et les gens d'influence ont pu alors répandre leurs
idées largement et loin, et donc l'art de la parole s'est largement flétri pour faire cela. Mais
maintenant, en un clin d'œil, le jeu a de nouveau changé. Ce n'est pas exagéré que de dire que ce
que Gutenberg a fait pour l'écriture, la vidéo en ligne peut maintenant le faire pour la
communication en face-à-face. Ainsi, ce milieu primitif, pour lequel votre cerveau est pré-
programmé de façon exquise ... vient de se mondialiser.

Maintenant, c'est grand. Nous pourrions avoir à réinventer une ancienne forme d'art. Je veux
dire, aujourd'hui, une personne qui parle peut être vue par des millions, et faire la lumière sur des
idées puissantes, créer un désir intense pour l'apprentissage et à répondre, et, dans son cas, le
désir intense de rire. Pour la première fois dans l'histoire humaine, des étudiants talentueux n'ont
pas leur potentiel et leurs rêves rayés de l'histoire par de mauvais enseignants. Ils peuvent être
assis à moins d'un mètre des meilleurs du monde.
Maintenant, TED est juste une petite partie de ça. Je veux dire, les universités du monde ouvrent
leurs programmes. Des milliers de personnes et d'organisations partagent leurs connaissances et
leurs données en ligne. Des milliers de personnes essaient de trouver de nouvelles façons
d'apprendre et, surtout, de répondre, complétant ainsi le cycle. Et donc, comme nous l'avons
pensé, vous savez, il est devenu clair pour nous ce que doit être la prochaine étape de l'évolution
de TED. TEDTalks ne peut pas être un processus à sens unique, de un vers beaucoup. Notre
avenir est plusieurs vers plusieurs. Donc, nous rêvons de moyens de vous rendre plus facile, à
vous, la communauté mondiale TED, de réagir aux orateurs, de contribuer vos propres idées,
peut-être même votre propre TEDTalks, et d'aider à faire la lumière sur le meilleur de ce qui
existe. Parce que, si nous pouvons faire émerger le meilleur à partir d'un vivier beaucoup plus
grand, ce cadran tourne.

Maintenant, est-il possible d'imaginer un processus semblable à cela, dans l'éducation mondiale
en général ? Je veux dire, est-ce que ce doit être obligatoirement ce processus douloureux, du
haut vers le bas? Pourquoi pas un cycle auto-alimenté dans lequel nous pouvons tous participer ?
C'est l'ère de la participation, non ? Les écoles ne peuvent pas être des silos. Nous ne pouvons
pas cesser d'apprendre à 21 ans. Que faire si, dans la foule qui arrive de neuf milliards de ... et si
cette foule pouvait en apprendre assez pour être des contributeurs du net, plutôt que des pillards
du net ? Cela change tout, non ? Je veux dire, ça nécessiterait plus d'enseignants que nous n’en
avons jamais eus. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'ils sont là. Ils sont dans la foule, et la foule
allume les lumières, et nous pouvons les voir pour la première fois, non pas comme une masse
indifférenciée d'inconnus, mais comme des individus dont nous pouvons apprendre. Qui est le
maître ? Vous êtes le maître. Vous faites partie de la foule qui peut être sur le point de lancer le
plus grand cycle d'apprentissage de l'histoire humaine, un cycle capable de mener chacun d'entre
nous vers un endroit plus intelligent, plus sage, plus beeau.

Voici un groupe d'enfants dans un village du Pakistan près de là où j'ai grandi. Dans les cinq ans,
chacun de ces enfants va avoir accès à un téléphone portable capable d'afficher la vidéo web et
capable de mettre en ligne la vidéo sur le web. Je veux dire, est-il fou de penser que cette fille, au
fond, à droite, dans 15 ans, pourra peut-être partager l'idée qui gardera le monde beau pour vos
petits-enfants ? Ce n'est pas fou, ça se passe réellement en ce moment.

Je tiens à vous présenter un bon ami de TED qui se trouve vivre dans le plus grand bidonville de
l'Afrique.

(Vidéo) Christopher Makau : Salut. Mon nom est Christopher Makau. Je suis l'un des
organisateurs de TEDxKibera. Il y a tellement de bonnes choses qui se passent ici, à Kibera. Il y
a un groupe d'entraide. Ils ont transformé une décharge d'ordures en un jardin. Le même endroit,
c'était un lieu de crime où les gens se faisaient voler. Ils ont utilisé ces mêmes ordures pour faire
de l'engrais vert. La même décharge nourrit plus de 30 familles. Nous avons notre propre école
de cinéma. Ils utilisent des caméras Flip pour enregistrer, éditer, et faire des reportages pour leur
propre chaîne, TV Kibera. En raison de la rareté des terres, nous utilisons des sacs pour cultiver
des légumes, et [nous sommes] aussi en mesure d'économiser sur le coût de la vie. Le
changement se produit quand nous voyons les choses différemment. Aujourd'hui, je vois Kibera
différemment. Mon message à TEDGlobal et au monde entier est: Kibera est un foyer
d’innovation et d'idées.
(Applaudissements)

CA: Vous savez quoi ? Je parie que Chris a toujours été une source d'inspiration. Ce qui est
nouveau - et c'est énorme - est que, pour la première fois, nous arrivons à le voir, et il peut nous
voir. À l'heure actuelle, Chris et Kevin Dennis et Dixon et leurs amis nous regardent, à Nairobi, à
l'heure actuelle. Les gars, nous avons appris de vous aujourd'hui. Merci.

Et merci à vous.

(Applaudissements)

If nothing else, at least I've discovered what it is we put our speakers through: sweaty palms,
sleepless nights, a wholly unnatural fear of clocks. I mean, it's quite brutal.

And I'm also a little nervous about this. There are nine billion humans coming our way. Now, the
most optimistic dreams can get dented by the prospect of people plundering the planet. But
recently, I've become intrigued by a different way of thinking of large human crowds, because
there are circumstances where they can do something really cool. It's a phenomenon that I think
any organization or individual can tap into. It certainly impacted the way we think about TED's
future, and perhaps the world's future overall.

So, let's explore. The story starts with just a single person, a child, behaving a little strangely.
This kid is known online as Lil Demon. He's doing tricks here, dance tricks, that probably no six-
year-old in history ever managed before. How did he learn them? And what drove him to spend
the hundreds of hours of practice this must have taken? Here's a clue.

(Video) Lil Demon: ♫ Step your game up. Oh. Oh. ♫ ♫ Step your game up. Oh. Oh. ♫

Chris Anderson: So, that was sent to me by this man, a filmmaker, Jonathan Chu, who told me
that was the moment he realized the Internet was causing dance to evolve. This is what he said at
TED in February. In essence, dancers were challenging each other online to get better; incredible
new dance skills were being invented; even the six-year-olds were joining in. It felt like a
revolution. And so Jon had a brilliant idea: He went out to recruit the best of the best dancers off
of YouTube to create this dance troupe -- The League of Extraordinary Dancers, the LXD. I
mean, these kids were web-taught, but they were so good that they got to play at the Oscars this
year. And at TED here in February, their passion and brilliance just took our breath away.

So, this story of the evolution of dance seems strangely familiar. You know, a while after
TEDTalks started taking off, we noticed that speakers were starting to spend a lot more time in
preparation. It was resulting in incredible new talks like these two. ... Months of preparation
crammed into 18 minutes, raising the bar cruelly for the next generation of speakers, with the
effects that we've seen this week. It's not as if J.J. and Jill actually ended their talks saying, "Step
your game up," but they might as well have. So, in both of these cases, you've got these cycles of
improvement, apparently driven by people watching web video.

What is going on here? Well, I think it's the latest iteration of a phenomenon we can call "crowd-
accelerated innovation." And there are just three things you need for this thing to kick into gear.
You can think of them as three dials on a giant wheel. You turn up the dials, the wheel starts to
turn. And the firs thing you need is ... a crowd, a group of people who share a common interest.
The bigger the crowd, the more potential innovators there are. That's important, but actually most
people in the crowd occupy these other roles. They're creating the ecosystem from which
innovation emerges. The second thing you need is light. You need clear, open visibility of what
the best people in that crowd are capable of, because that is how you will learn how you will be
empowered to participate. And third, you need desire. You know, innovation's hard work. It's
based on hundreds of hours of research, of practice. Absent desire, not going to happen.

Now, here's an example -- pre-Internet -- of this machine in action. Dancers at a street corner --
it's a crowd, a small one, but they can all obviously see what each other can do. And the desire
part comes, I guess, from social status, right? Best dancer walks tall, gets the best date. There's
probably going to be some innovation happening here. But on the web, all three dials are
ratcheted right up. The dance community is now global. There's millions connected. And
amazingly, you can still see what the best can do, because the crowd itself shines a light on them,
either directly, through comments, ratings, email, Facebook, Twitter, or indirectly, through
numbers of views, through links that point Google there. So, it's easy to find the good stuff, and
when you've found it, you can watch it in close-up repeatedly and read what hundreds of people
have written about it. That's a lot of light.

But the desire element is really dialed way up. I mean, you might just be a kid with a webcam,
but if you can do something that goes viral, you get to be seen by the equivalent of sports
stadiums crammed with people. You get hundreds of strangers writing excitedly about you. And
even if it's not that eloquent -- and it's not -- it can still really make your day. So, this possibility
of a new type of global recognition, I think, is driving huge amounts of effort. And it's important
to note that it's not just the stars who are benefiting: because you can see the best, everyone can
learn.

Also, the system is self-fueling. It's the crowd that shines the light and fuels the desire, but the
light and desire are a lethal one-two combination that attract new people to the crowd. So, this is
a model that pretty much any organization could use to try and nurture its own cycle of crowd-
accelerated innovation. Invite the crowd, let in the light, dial up the desire. And the hardest part
about that is probably the light, because it means you have to open up, you have to show your
stuff to the world. It's by giving away what you think is your deepest secret that maybe millions
of people are empowered to help improve it.

And, very happily, there's one class of people who really can't make use of this tool. The dark
side of the web is allergic to the light. I don't think we're going to see terrorists, for example,
publishing their plans online and saying to the world, "Please, could you help us to actually make
them work this time?"
But you can publish your stuff online. And if you can get that wheel to turn, look out.

So, at TED, we've become a little obsessed with this idea of openness. In fact, my colleague,
June Cohen, has taken to calling it "radical openness," because it works for us each time. We
opened up our talks to the world, and suddenly there are millions of people out there helping
spread our speakers' ideas, and thereby making it easier for us to recruit and motivate the next
generation of speakers. By opening up our translation program, thousands of heroic volunteers --
some of them watching online right now, and thank you! -- have translated our talks into more
than 70 languages, thereby tripling our viewership in non-English-speaking countries. By giving
away our TEDx brand, we suddenly have a thousand-plus live experiments in the art of
spreading ideas. And these organizers, they're seeing each other, they're learning from each
other. We are learning from them. We're getting great talks back from them. The wheel is
turning.

Okay, step back a minute. I mean, it's really not news for me to tell you that innovation emerges
out of groups. You know, we've heard that this week -- this romantic notion of the lone genius
with the "eureka!" moment that changes the world is misleading. Even he said that, and he would
know. We're a social species. We spark off each other. It's also not news to say that the Internet
has accelerated innovation. For the past 15 years, powerful communities have been connecting
online, sparking off each other. If you take programmers, you know, the whole open-source
movement is a fantastic instance of crowd-accelerated innovation. But what's key here is, the
reason these groups have been able to connect is because their work output is of the type that can
be easily shared digitally -- a picture, a music file, software. And that's why what I'm excited
about, and what I think is under-reported, is the significance of the rise of online video.

This is the technology that's going to allow the rest of the world's talents to be shared digitally,
thereby launching a whole new cycle of crowd-accelerated innovation. The first few years of the
web were pretty much video-free, for this reason: video files are huge; the web couldn't handle
them. But in the last 10 years, bandwidth has exploded a hundredfold. Suddenly, here we are.
Humanity watches 80 million hours of YouTube every day. Cisco actually estimates that, within
four years, more than 90 percent of the web's data will be video. If it's all puppies, porn and
piracy, we're doomed. I don't think it will be. Video is high-bandwidth for a reason. It packs a
huge amount of data, and our brains are uniquely wired to decode it.

Here, let me introduce you to Sam Haber. He's a unicyclist. Before YouTube, there was no way
for him to discover his sport's true potential, because you can't communicate this stuff in words,
right? But looking at video clips posted by strangers, a world of possibility opens up for him.
Suddenly, he starts to emulate and then to innovate. And a global community of unicyclists
discover each other online, inspire each other to greatness. And there are thousands of other
examples of this happening -- of video-driven evolution of skills, ranging from the physical to
the artful. And I have to tell you, as a former publisher of hobbyist magazines, I find this
strangely beautiful. I mean, there's a lot of passion right here on this screen.

But if Rube Goldberg machines and video poetry aren't quite your cup of tea, how about this.
Jove is a website that was founded to encourage scientists to publish their peer-reviewed research
on video. There's a problem with a traditional scientific paper. It can take months for a scientist
in another lab to figure out how to replicate the experiments that are described in print. Here's
one such frustrated scientist, Moshe Pritsker, the founder of Jove. He told me that the world is
wasting billions of dollars on this. But look at this video. I mean, look: if you can show instead
of just describing, that problem goes away. So it's not far-fetched to say that, at some point,
online video is going to dramatically accelerate scientific advance.

Here's another example that's close to our hearts at TED, where video is sometimes more
powerful than print -- the sharing of an idea. Why do people like watching TEDTalks? All those
ideas are already out there in print. It's actually faster to read than to view. Why would someone
bother? Well, so, there's some showing as well as telling. But even leaving the screen out of it,
there's still a lot more being transferred than just words. And in that non-verbal portion, there's
some serious magic. Somewhere hidden in the physical gestures, the vocal cadence, the facial
expressions, the eye contact, the passion, the kind of awkward, British body language, the sense
of how the audience are reacting, there are hundreds of subconscious clues that go to how well
you will understand, and whether you're inspired -- light, if you like, and desire. Incredibly, all of
this can be communicated on just a few square inches of a screen.

Reading and writing are actually relatively recent inventions. Face-to-face communication has
been fine-tuned by millions of years of evolution. That's what's made it into this mysterious,
powerful thing it is. Someone speaks, there's resonance in all these receiving brains, the whole
group acts together. I mean, this is the connective tissue of the human superorganism in action.
It's probably driven our culture for millennia. 500 years ago, it ran into a competitor with a lethal
advantage. It's right here. Print scaled. The world's ambitious innovators and influencers now
could get their ideas to spread far and wide, and so the art of the spoken word pretty much
withered on the vine. But now, in the blink of an eye, the game has changed again. It's not too
much to say that what Gutenberg did for writing, online video can now do for face-to-face
communication. So, that primal medium, which your brain is exquisitely wired for ... that just
went global.

Now, this is big. We may have to reinvent an ancient art form. I mean, today, one person
speaking can be seen by millions, shedding bright light on potent ideas, creating intense desire
for learning and to respond -- and in his case, intense desire to laugh. For the first time in human
history, talented students don't have to have their potential and their dreams written out of history
by lousy teachers. They can sit two feet in front of the world's finest.

Now, TED is just a small part of this. I mean, the world's universities are opening up their
curricula. Thousands of individuals and organizations are sharing their knowledge and data
online. Thousands of people are figuring out new ways to learn and, crucially, to respond,
completing the cycle. And so, as we've thought about this, you know, it's become clear to us
what the next stage of TED's evolution has to be. TEDTalks can't be a one-way process, one-to-
many. Our future is many-to-many. So, we're dreaming of ways to make it easier for you, the
global TED community, to respond to speakers, to contribute your own ideas, maybe even your
own TEDTalks, and to help shine a light on the very best of what's out there. Because, if we can
bubble up the very best from a vastly larger pool, this wheel turns.
Now, is it possible to imagine a similar process to this, happening to global education overall? I
mean, does it have to be this painful, top-down process? Why not a self-fueling cycle in which
we all can participate? It's the participation age, right? Schools can't be silos. We can't stop
learning at age 21. What if, in the coming crowd of nine billion ... what if that crowd could learn
enough to be net contributors, instead of net plunderers? That changes everything, right? I mean,
that would take more teachers than we've ever had. But the good news is they are out there.
They're in the crowd, and the crowd is switching on lights, and we can see them for the first
time, not as an undifferentiated mass of strangers, but as individuals we can learn from. Who's
the teacher? You're the teacher. You're part of the crowd that may be about to launch the biggest
learning cycle in human history, a cycle capable of carrying all of us to a smarter, wiser, more
beautiful place.

Here's a group of kids in a village in Pakistan near where I grew up. Within five years, each of
these kids is going to have access to a cellphone capable of full-on web video and capable of
uploading video to the web. I mean, is it crazy to think that this girl, in the back, at the right, in
15 years, might be sharing the idea that keeps the world beautiful for your grandchildren? It's not
crazy; it's actually happening right now.

I want to introduce you to a good friend of TED who just happens to live in Africa's biggest
shantytown.

(Video) Christopher Makau: Hi. My name is Christopher Makau. I'm one of the organizers of
TEDxKibera. There are so many good things which are happening right here in Kibera. There's a
self-help group. They turned a trash place into a garden. The same spot, it was a crime spot
where people were being robbed. They used the same trash to form green manure. The same
trash site is feeding more than 30 families. We have our own film school. They are using Flip
cameras to record, edit, and reporting to their own channel, Kibera TV. Because of a scarcity of
land, we are using the sacks to grow vegetables, and also [we're] able to save on the cost of
living. Change happens when we see things in a different way. Today, I see Kibera in a different
way. My message to TEDGlobal and the entire world is: Kibera is a hotbed of innovation and
ideas.

(Applause)

CA: You know what? I bet Chris has always been an inspiring guy. What's new -- and it's huge --
is that, for the first time, we get to see him, and he can see us. Right now, Chris and Kevin and
Dennis and Dickson and their friends are watching us, in Nairobi, right now. Guys, we've learned
from you today. Thank you.

And thank you.

(Applause)

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