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La téléphonie sur IP s'impose progressivement dans tous les secteurs : la convergence vers un réseau

tout IP s'accélère dans les entreprises, les fournisseurs d'accès généralisent leurs offres triple-play et
quadruple-play incluant le service de téléphonie sur IP, des logiciels comme Skype, WLM, Yahoo !
Messenger ou Google Talk sont entrés dans les habitudes, sans parler de la téléphonie mobile qui devient
hybride et s'adonne aux bienfaits du réseau IP.

La migration d'une installation

Cette migration d'un réseau existant doit respecter absolument certaines règles, les voici :

1 - Mettre à niveau le réseau étendu

2 - Dimensionner le réseau local (s'assurer d'une très bonne bande passante et surtout de son utilisation)

3 - Récupérer l'existant en téléphonie classique (comme les fax par exemple ou les liens opérateurs analogiques
ou numériques)

4 - Conférer une certaine autonomie aux sites distants

5 - Intégrer la téléphonie sans fil (soit DECT, soit WIFI)

6 - Autoalimenter les postes téléphoniques (norme 802.3af)

7 - Assurer la sécurité

8 - Calculer le retour sur investissement (ROI)

L’opportunité d’une migration vers la téléphonie sur IP dépend surtout de


l'infrastructure existante. Des difficultés liées à la disponibilité, à l’alimentation des
postes, à la sécurité ou au sans fil génèrent des surcoûts.

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1- Mettre à niveau le réseau étendu

Le transport de la voix sur un réseau IP étendu est certes bon marché mais il n'est pas gratuit.
Outre la bande passante consommée, la téléphonie se révèle exigeante au niveau du délai de
latence et du taux de pertes de paquets. Dans le cas le plus fréquent, la voix emprunte le
chemin d'un VPN/IP sur lequel l'opérateur doit savoir prioriser les flux temps réels critiques.
Soit un surcoût de 15 à 20 % par rapport à un VPN sans priorisation. « Les flux vocaux ne
peuvent excéder 20 % de la bande passante totale et il faut proscrire l'ADSL car son débit est
asymétrique et son délai de latence est plus élevé qu'en SDSL », prévient Jézabel Foricheur,
chef de produits connexions et VPN chez Easynet.

SDSL et liaisons louées restent pratiquement seuls en lice, excepté quand les raccordements
en fibre optique sont possibles. D'autre part, les réseaux métropolisations basés (MAN) de
bout en bout sur la fibre sont bien adaptés au transport de flux téléphoniques entre sites
voisins.

2- Dimensionner le réseau local


Un réseau local existant n'est pas forcément en mesure de supporter les nouveaux flux. Une
évolution vers la commutation Ethernet 100 Mbit/s représente le minimum requis. La mise en
oeuvre de mécanismes de priorisation des flux est rarement nécessaire mais on aura avantage
à segmenter ces derniers via des réseaux locaux privés virtuels (VLAN).

3- Récupérer l'existant en téléphonie classique

Lorsqu'une société ne dispose que d'un seul type de central téléphonique ( PBX pour Private
Branch eXchange) et qu'elle opte pour l'offre IP du même constructeur, la migration sera
progressive, sans heurts et sans perte de services. Dans le cas d'un parc hétérogène,
l'interopérabilité est déjà partielle et ne sera guère plus dégradée par la migration vers une
solution IP tierce. D'autant que les constructeurs de solutions IP ont fait des efforts pour
supporter les protocoles d'interopérabilité, protocole QSIG en tête.

4- Conférer une certaine autonomie aux sites distants

Les centraux téléphoniques utilisant un réseau IP local ou étendu (IPBX pour Internet
Protocol Branch Exchange) parviennent à retrouver la fiabilité des PBX classiques grâce à
des configurations logicielles mono-applicative -donc très stables- et des architectures en
grappe. Mais, revers de la centralisation du gestionnaire d'appels, en cas de panne d'un lien
réseau, les sites secondaires sont démunis.
La tolérance à une telle panne a un coût. Cisco préconise la mise en oeuvre de fonctionnalités
de téléphonie réduites sur les routeurs des sites distants. 3Com et Alcatel proposent plutôt le
déploiement de petits gestionnaires d'appels. Dans tous les cas, une "media gateway"
permettra d'effectuer des appels locaux sans passer par le site central, donc à moindre frais.

5- Intégrer la téléphonie sans fil

Pour la téléphonie sans fil, il semble logique d'opter pour le déploiement d'un réseau Wi-Fi et
de téléphones IP compatibles avec cette norme. Mais ces derniers sont plus chers, plus lourds
et moins autonomes que les combinés DECT (Digital Enhanced Cordless
Telecommunications, le standard des téléphones GSM) . De plus, le roaming (passage du
téléphone d'un point d'accès à un autre) est trop lent pour passer inaperçu.
Certains constructeurs corrigent ce défaut moyennant la mise en oeuvre de technologies
propriétaires. Il en va de même pour la priorisation de la voix sur le point d'accès Wi-Fi, qui
fait actuellement l'objet d'un processus de standardisation.
L'alternative consiste à greffer une infrastructure DECT. « Le mariage avec l'IP peut alors
entraîner des effets de bords dus au fait que chacun utilise ses propres modèles de
compression » explique William Tranchant, responsable du développement marketing
grandes entreprises chez Alcatel. Le problème peut être réglé par des mémoires tampon et des
circuits d'annulation d'écho.

Au final, le choix entre DECT et Wi-Fi dépend de l'existant. « Si l'entreprise est déjà équipée
en DECT, elle le conservera, sinon, elle aura intérêt à attendre quelques mois avant de choisir
le Wifi », estime Bernard Mérindol, responsable de l'offre voix chez 3Com.
6- Autoalimenter les postes téléphoniques

Les premiers IPBX imposaient une connexion de chaque poste au secteur. Il est désormais
possible de fournir la tension via les paires Ethernet dédiées aux données à condition que les
commutateurs puissent supporter une mise à niveau réalisée grâce à une carte fille spécifique.
A la mi-2003, l'IEE a ratifié une norme baptisée 802.3 F qui standardise ce mode
d'alimentation, permettant ainsi de relier téléphones et commutateurs hétérogènes. Toutefois,
la jeunesse de cette norme impose encore des tests de compatibilité. Pour les commutateurs de
plus de deux ou trois ans, l'alimentation ne peut passer que par les paires de fils Ethernet non
utilisées, moyennant un adaptateur externe qui a un coût et qui complique la mise en oeuvre.

7- Assurer la sécurité

Comme tout flux IP, les communications vocales peuvent être interceptées. Pire : le
gestionnaire d'appels ne voit rien puisqu'il se contente d'initialiser les communications. C'est
donc le poste IP qui doit traiter le problème, d'abord en s'authentifiant auprès du gestionnaire
d'appels, ensuite en détectant un changement d'adresse MAC ou IP du correspondant. Courant
2004, on attend également des postes capables de chiffrer les dialogues. « A la base, la
téléphonie sur IP n'est pas sûre mais intrinsèquement, elle peut l'être bien davantage qu'en
téléphonie classique, avec laquelle il n'est pas si difficile d'intercepter des communications »,
affirme Michel Cugnot, ingénieur consultant en communications sur IP chez Cisco.

8- Calculer le retour sur investissement

Une solution IPBX revient 20 à 50 % plus cher mais l'investissement est contrebalancé par
des coûts d'exploitation plus faibles et des avantages qualitatifs. Il faut réaliser un calcul de
retour sur investissement qui tient compte de l'existant, des contrats de maintenance, de la
nécessité de faire évoluer le réseau ou encore des déménagements planifiés. Chacun de leur
côté, Alcatel et Telindus ont développé des offres de services ou des logiciels permettant
d'évaluer le ROI, le type de migration adapté (brutale ou progressive) et le bon moment pour
la réaliser.

Les différents éléments pouvant composer un réseau

- Le PABX-IP, c'est lui qui assure la commutation des appels et leurs autorisations, il peut servir aussi de routeur ou de
switch dans certains modèles, ainsi que de serveur DHCP. Il peut posséder des interfaces de type analogiques (fax),
numériques (postes), numériques (RNIS,QSIG) ou opérateurs (RTC-PSTN ou EURO-RNIS). Il peut se gérer par Ip en
intranet ou par un logiciel serveur spécialisé que ce soit en interne ou depuis l'extérieur. Il peut s'interconnecter avec
d'autres PABX-IP ou PABX non Ip de la même marque (réseau homogène) ou d'autres PABX d'autres marques (réseau
hétérogène).

- Le serveur de communications (exemple : Call Manager de Cisco), il gère les autorisations d'appels entre les
terminaux Ip ou softphones et les différentes signalisations du réseau. Il peut posséder des interfaces réseaux
opérateurs (RTC-PSTN ou RNIS), sinon les appels externes passeront par la passerelle dédiée à cela (gateway).

- La passerelle (gateway), c'est un élément de routage équipé de cartes d'interfaces analogiques et/ou numériques
pour s'interconnecter avec soit d'autres PABX (en QSIG,RNIS ou E&M), soit des opérateurs de télécommunications
local, national ou international. Plusieurs passerelles peuvent faire partie d'un seul et même réseau, ou l'on peut
également avoir une passerelle par réseau local (LAN). La passerelle peut également assurer l'interface de postes
analogiques classiques qui pourront utiliser toutes les ressources du réseau téléphonique Ip (appels internes et
externes, entrants et sortants).

- Le routeur, il assure la commutation des paquets d'un réseau vers un autre réseau.

- Le switch, il assure la distribution et commutation de dizaines de port Ethernet à 10/100 voire 1000 Mbits/s. Suivant
les modèles, il peut intégrer la téléalimentation des ports Ethernet à la norme 802.3af pour l'alimentation des IP-
phones ou des bornes WIFI en 48V.

- Le gatekeeper, il effectue les translations d'adresses (identifiant H323 et @ Ip du référencement du terminal) et gère
la bande passante et les droits d'accès. C'est le point de passage obligé pour tous les équipements de sa zone d'action.

- Le MCU, est un élément optionnel et gère les conférences audio vidéo.

- L'IP-PHONE, c'est un terminal téléphonique fonctionnant sur le réseau LAN Ip à 10/100 avec une norme soit
propriétaire, soit SIP, soit H.323. Il peut y avoir plusieurs codecs pour l'audio, et il peut disposer d'un écran
monochrome ou couleur, et d'une ou plusieurs touches soit programmables, soit préprogrammées. IL est en général
doté d'un hub passif à un seul port pour pouvoir alimenter le PC de l'utilisateur (l'IP-PHONE se raccorde sur la seul
prise Ethernet mural et le PC se raccorde derrière l'IP-PHONE).

- Le SOFTPHONE, c'est un logiciel qui assure toutes les fonctions téléphoniques et qui utilise la carte son et le micro du
PC de l'utilisateur, et aussi la carte Ethernet du PC. Il est géré soit par le Call Manager, soit par le PABX-IP.

L’opportunité d’une migration vers la téléphonie sur IP dépend surtout


de l'infrastructure existante. Des difficultés liées à la disponibilité, à
l’alimentation des postes, à la sécurité ou au sans fil génèrent des
surcoûts

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