I) Les progrès de la monarchie française de la fin du Moyen-âge à
l’époque moderne
Les progrès de la monarchie depuis le Moyen-âge et ses
obstacles : Depuis les grands capétiens du XIIIe siècle (Philippe Auguste, saint Louis et Philippe le Bel), le roi de France est « empereur en son royaume ». Il tire un immense prestige de son sacre à Reims. Il est le « roi très chrétien ». Mais la monarchie a subi de dures épreuves, comme la guerre de Cent Ans (1337-1453) et les guerres de religion (1559-1598). Par la suite Charles VII puis Louis XI (XVe s.) réduisent les seigneurs à l’obéissance. Au XVIe siècle François Ier et Henri II, au XVIe siècle font de la cour (l’entourage du roi : ses courtisans), le centre de la vie politique. Pendant les guerres de religion il y a des résistances aux progrès d’une monarchie qui se veut absolue, c’est-à-dire où le roi, représentant de Dieu sur terre, détient seul le pouvoir. C’est ainsi que Henri III puis Henri IV sont assassinés pour des raisons à la fois politiques et religieuses.
II) L’évolution politique de Henri IV à Louis XIV : vers la
monarchie absolue
Henri IV et Louis XIII : Le premier roi Bourbon, Henri IV (1589-
1610), ancien protestant, rétablit la paix religieuse avec l’édit de Nantes en 1598 : il décrète la tolérance d’une autre religion dans le royaume au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat. Il est assassiné par Ravaillac en 1610. Son fils Louis XIII (1610-1643) lui succède mais c’est d’abord sa mère Marie de Médicis qui devient régente. Sous Louis XIII c’est en fait le cardinal de Richelieu, son premier ministre, qui gouverne. Richelieu veut renforcer l’autorité royale en France en brisant les révoltes des paysans, des nobles (les Grands) et en luttant contre les Protestants (siège de la Rochelle). Dans les provinces il utilise des intendants qui représentent le roi. Après la mort de Richelieu et de Louis XIII débute le règne de Louis XIV (1643-1715) et la régence de sa mère Anne d’Autriche, qui gouverne avec le cardinal Mazarin. Cette régence est marquée par une période de troubles et de guerre civile appelée la Fronde (1648-1652).
III) L’apogée de la monarchie absolue sous le règne personnel de
Louis XIV (1661-1715)
La consolidation et l’organisation d’un Etat moderne qui se veut
absolu : A la mort de Mazarin, en 1661, Louis XIV décide de ne pas prendre de premier ministre et de gouverner seul. C’est sous son règne que la monarchie absolue atteint son apogée. C’est le roi qui prend seul les décisions finales en dirigeant des Conseils qui ont chacun un rôle précis : le Conseil d’en haut, le Conseil des finances, le Conseil des dépêches, le Conseil des parties. Le roi est assisté de quelques ministres d’Etat qui siègent au Conseil d’en haut : Colbert (finances), Louvois (armée) sont restés les plus célèbres. Un intendant de justice, police et finances, dans chaque généralité, dirige l’administration et lève l’impôt au nom du roi (principalement la taille). Louis XIV, le « roi-soleil » : Louis XIV choisit pour emblème un soleil rayonnant sur le globe, avec pour devise latine : Nec pluribus impar, ce qui signifie « Au-dessus de tous » (comme le soleil). Il organise et fabrique les images de sa gloire militaire : tapisseries, sculptures, peintures, gravures, médailles, poésies, opéras. La vie intellectuelle est disciplinée et centralisée au service du roi. Les artistes et écrivains dépendent du roi et de son soutien financier (sous forme de pensions distribuées par Colbert). Ils sont admis à la cour, à condition de célébrer la gloire royale. Le XVIIe siècle est le temps de l’art et de la littérature « classiques » : théâtre de Racine et de Molière et fables de La Fontaine, tandis que l’art français triomphe avec Versailles et des grands peintres comme Le Brun. Versailles, un château à la gloire du « roi soleil » : Louis XIV s’y installe définitivement en 1682. Il confie aux architectes Le Vau puis Hardouin-Mansart, au peintre Le Brun et au jardinier Le Nôtre, la construction et la décoration de ce palais somptueux à la gloire de son règne. Au château la vie de cour est réglée par un rituel précis : l’étiquette. Lever, dîner, promenade, chasse, souper, coucher du roi, deviennent des cérémonies publiques. Le contrôle de l’économie et l’enrichissement du royaume : Le principal ministre de Louis XIV est Colbert, qui décide de développer l’industrie et le commerce pour enrichir le pays et accroître ainsi la puissance du roi. Il multiplie les manufactures et réorganise le commerce (routes, canaux, conquête de colonies comme les Antilles et la Louisiane en Amérique). Le règne de Louis XIV : un état de guerre permanent : Le règne de Louis XIV « le Grand » est certes un moment d’apogée de l’histoire de France, mais au prix de nombreuses guerres. Avec les conquêtes de Louis XIV la France acquiert sa forme hexagonale actuelle. Organisée par Le Tellier et son fils Louvois, l’armée française devient la plus nombreuse d’Europe (400 000 hommes). On distingue deux périodes dans les guerres de Louis XIV : 1. Le temps des victoires : La guerre de Dévolution contre l’Espagne (1667-1668) où il gagne la Flandre (Nord) - La guerre de Hollande (1672- 1678) où il gagne la Franche-Comté - Il annexe Strasbourg en pleine paix en 1681 - La guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) ne donne rien. 2. Le temps des défaites : La guerre de la succession d’Espagne (1701-1714) est perdue par la France. Philippe d’Anjou, petit- fils de Louis XIV, devient roi d’Espagne mais doit renoncer à ses droits à la succession au trône de France.
IV) La société française d’Ancien régime
Une société hiérarchisée voulue par Dieu et garantie par le roi :
Depuis le Moyen-âge la société est divisée en trois ordres qui correspondent à trois fonctions sociales : 1) le service de Dieu : ceux qui prient, le clergé – 2) la défense : ceux qui combattent, les nobles – 3) le travail : ceux qui travaillent, les paysans et les bourgeois (artisans, marchands,…) qui constituent le Tiers état (l’immense majorité de la population). Le Clergé et la Noblesse sont des ordres privilégiés : ils ne paient pas le principal impôt royal, la taille. La monarchie garantit cet ordre social voulu par Dieu. Une société chrétienne : La société française d’Ancien régime est profondément chrétienne : la religion accompagne tous les actes de la vie (baptême, mariage, sépulture). La paroisse est l’unité territoriale de base, à l’origine de notre commune. Les cloches de l’église rythment la journée et appellent à la prière. Le curé est le guide spirituelle de la communauté paroissiale. C’est lui qui accorde les principaux sacrements comme le baptême, le mariage, la confession, l’Eucharistie (durant la messe, communion au pain et au vin consacrés), l’extrême-onction au mourant. Les fêtes chrétiennes sont des moments forts de l’année : Noël, la période de Carême quarante jours avant Pâques (période de jeûne avec un seul repas par jour, sans viande ni œufs), la fête de Pâques (résurrection du Christ) marquant le début du Printemps. 04/02/11 15:21 04/02/11 15:21