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CHEZ
LES MUSULMANS
\^ . -n
LES
SOCIÉTÉS SECRÈTES
CHEZ
LES MUSULMANS
PAR
, L'Abbé ROUQUETTE
de la Société des Missions africaines de Liyon
3<a'
.M
J. BRIGUET, ÉDITEUR
PARIS LYON
I
1809
<1
PREFACE
Lemmi.
J'écrivis aussitôtau docteur Bataille pour
me 2:>laind7^e de m' avoir donné un pseudonyme
que je tenais peu à porter après Léo Taxil, et
d'avoir publié sous ma seule responsabilité une
étude d'une si grande importance, sans y faire
les corrections que je jugeais nécessaires.
LE DIABLE
CHEZ LES MUSULMANS
CHAPITRE PREMIER,
et chrétiens ».
faim.
Nous ne nous arrêterons pas à réfuter les er-
reurs de doctrine on voit que c'est une anec-
;
1
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 39
(1) .Nous eroris remarquer (pie le mot humanité est ifi synonyme
de commencement, initiations. ('Jieil<li Snoiissi nous fait connaître
ici comment le sim|»le Kliouan parvient au dernier degré fie l'extase
sur terre. El-Khadir vit au fond de la mer. Un jour par an, ils
se rencontrent pour se concerter El-Khadir est alors Fintermédiaire
:
(2) U ne faut pas ronlondre ce mot ouali, fjui veut (iire saint,
avec le mot ouali, qui signifie gouverneur d'une province i'or-
thograplie ara])e n'est pas la même.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 57
65
Dieu et M.diomet est son proptiête, ou toute autre [irière é(iui va-
lant au moins à ce chilTre énorme! Ce cerveau doit être hieu
é'iuilibré.
76 LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS
se damner.
Dans la plupart des ordres, l'initiation est un
peu plus compliquée, et est entourée de cérémo-
nies qui en rehaussent l'éclat. Aussi le Mourid,
après s'être préparé par le jeûne et la retraite, a
été iûstruit de tout ce qu'il devait faire et a appris
par cœur ce qu'il devait répondre.
Nous avons que quelques ordres faisaient
dit
les affiliés au même ordre plus loin, quand nous parlerons des
;
tale, il faut toucher l'extrémité du pied droit, puis une artère EI-Klas
qui contourne le ventre (je doute que nos disciples d'Hippocrate la
.
R. — Gabriel.
D. — Où reçue
ra-t-il ?
R. — Au ciel.
R. — N. Mohammed.
S.
D. — Qui l'en a ceint ?
R. — d'Abou-Taleb.
Ali, fils
D. — Qui a ceint
l'en ?
R, — Mohammed.
D. — Qui le quatrième a reçu la ceinture ?
R. — Sliman-el-Fars.
D. — Qui l'en a ceint?
R. — Ali.
D. — A qui appartient la ceinture (au figuré,
fermeté) et à qui la main (au figuré, puissance) ?
R. —
De rejeter les mauvaises paroles, de
prononcer sans cesse le nom de Dieu, de mépri-
ser les biens de la terre, de repousser les
amours humaines et de craindre le Dieu Très-
Haut.
D. —
A quels signes se reconnaissent les gens
de la \ oie?
R. —
Ces signes sont la bienfaisance, la rete-
:
d'attributs ?
—
R. Quatre.
D. •— Quels sont-ils ?
—
R. Loi divine, vérité suprême; voie droite,
connaissance du Dieu Très-Haut.
D. — Le tapis, combien de mots a-t-il symbo-
liques et quels sont-ils?
R. —Quatre; le premier est Gabriel, le se-
cond Michel, le troisième El Haçan, et le qua-
trième El-Hocein.
D. — Combien y a-t-il de lettres et quelles
sont-elles ?
R . —
Il y en a quatre : la première est ta (t),
R. —
La place d'Ali est tracée par les vieil-
lards, compagnons de la fetoua sur elle est le ;
R. — Trois ponts.
D. — Qu'y à votre droite, à votre gauche,
a-t-il
D. —
Quelle est la maison périssable ? quelle
est la maison éternelle ?
R. — La avec tout ce
terre est périssable
qu'elle contient, car c'est lamaison de l'illusion,
conformément à cette parole divine « La vie de
:
D. —
Lorsque vous entrez sur la place et que
vous vous avancez au milieu des vieillards, com-
pagnons de la voie, comment vous accueille le
Cheikh?
R. —
Il m'accueille avec une invocation sin-
R. —
Elle est cuite au foyer du Miséricor-
dieux (Dieu) et est apportée par les anges du
paradis de délices.
D. — Où la dépose-t-on ?
R. —
Sur le tapis de la puissance, entre les
mains des compagnons de la décision.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 87
Très-Haut.
D. — Qu'y entre vous et votre initiateur
a-t-il ?
R. — La profession de «
foi : Il n'y a de divi-
nité qu'Allah ! Mohammed prophète de
est le
Dieu (que Dieu répande sur lui ses grâces et lui
accorde le salut). »
D. —
Quelles choses sont venues du ciel, et
dont l'une est supérieure à l'autre ?
R. —
Le blé et la viande. La viande est supé-
rieure au blé, car le blé a été apporté du paradis
par Adam, tandis que le bélier a été envoyé du
ciel pour servir de rançon à Tsmaïl que son père
allait immoler.
D. —
Qaelle est la maison sans porte, la mos-
quée sans mihrab (1) et le prédicateur sans livre.
R. —
La maison sans porte, c'est la terre qui
n'est qu'un séjour d'illusions trompeuses; la
mosquée sans mihrab c'est la Kabâ, que Dieu
Très-Haut la protège, et le prédicateur sans livre
de l'Univers » !
R. — Par le sel.
R. —
Il est entouré par quatre fatiha, on le
R. —
Il commence par invoquer le salut et
civilisation.
Voyons lin peu les nouvelles chaînes que le
Khouan s'est imposées j'en distingue de trois
:
l'imagination orientale.
Que le mot ouerd signifie arrivée, ou rose, peu
importe à la chose, qu'est-ce que l'ouerd ? L'ouerd
est Fensemblo des règles pratiques, cérémonies
qui se font dans l'ordre et le gouvernent
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 97
es-snoussi.
Ne comparons pas l'ouerd des congrégations
musulmanes avec les règles de nos ordres reli-
gieux. Bon gré, mal gré, il faudra que la religion
se soumette à sa règle, et, pour employer un mot
consacré par l'usage, tout individu, bien que
gardant son individualité propre, son caractère,
ses qualités physiques et intellectuelles, devra
être moulé sur ses règles, il faudra qu'il prenne
l'esprit de son ordre, qu'il en pratique les vertus
spéciales, qu'il prenne à cœur les œuvres parti-
culières. Et si, par hasard, les supérieurs s'aper-
çoivent qu'un individu ne pourra pas être moulé
convenablement, que pour lui il faudra faire
quelques dispenses, diminuer la force de telle
règle, abolir celle-là tout à fait, mitiger celle-ci,
oh alors, plutôt que de garder un tel individu, le
!
(1) Le lecteur nous permettra de placer ici une note, non pas pour
charger ce tableau déjà bien sombre, mais pour répondre quelques
mots à Rinn qui trouve tout naturel que les clioses se passent
ainsi. Nous le répétons, sans doute nous lui devons beaucoup, et
son ouvrage (Marabouts et Rouan) est riche en documents. Nous
ne nous sommes pas proposé le même l)ut que lui, et avons seule-
ment voulu montrer l'action de Satan semblable en Afrique à ce
qu'il fait dans le reste du monde. Voici les paroles de Rinn, que
notre quaUté d'homme nous empêche d'à] (prouver :
« Il est inutile d'étendre ces citations, qui ne seraient que des
répétitions avec quelques variétés d'expression Le but humain de
:
L'éloignement du monde,
La solitude,
Le jeûne,
La présence aux réunions,
La ziara,
La hadia,
Ledikr.
Nous allons nous étendre surchacune de ces
obligations, ce sera un moyen de faire pénétrer
le lecteur encore plus dans ces congrégations
musulmanes, et lui en faire connaître l'esprit.
La première obligation est l'éloignement du
monde, nous y joindrons la seconde, la soUtude.
La plupart des ordres religieux, pour ne pas
dire tous, prêchent en effet ce renoncement,
cette solitude. Déjà nous en avons dit quelques
mots, lorsque nous avons parlé de l'extase et de
ses degrés. Le, Khouan, en effet, est censé ne
plus devoir s'occuper de ce monde. Nous avons
dit le but de ces congrégations Qui veut la fin,
:
prières suivantes :
Dieu, il que
n'y a de divinité
Allah, Dieu est très
grand, il n'y a de force et de puissance que dans
le Dieu Très Haut et Très Grand.
121 fois cheikh Abdel-Kader-el-Djilani,
:
le Prophète.
« 1.000 fois : Il n'y a pas d'autre divinité que
Allah. »
Ce diker récité par ceux qui suivent le
est
sens des écritures, tels que les zianya,
littéral
mais ceux qui suivent le sens mystique et caché
récitent le suivant, en y ajoutant les louanges et
les attributs de Dieu, etc. :
sur le Prophète.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 119
coucher du soleil.
III. Les anges du prophète prieront pour vous.
100 fois.
Voici la manière de réciter ce diker :
solation !
i
CHAPITRE VI.
CHAPITRE PREMIER
réputation ?
que j'ai. —
Pourquoi n'as-tu pas gardé cette
bourse pour toi et passer sans faire cet aveu ?
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 161
distance bien loin, bien loin derrière lui il a laissé les Escobars
modernes. Il y a cinq espèces de mensonges, nous dit ce casuiste
reiriché : « Le mensonge de précepte, c'est celui que doit faire le
Musulman pour défendre contre les infidèles ses biens ou ceux de
ses frères. Le mensonge illicite c'est celui qui n'est d'aucune
:
tous orthodoxes, disent « qu'il est licite et louable d'en (du men-
:
songe) faire usage en inventant des faits, quand ces faits tournent
à la gloire de Dieu, ou sont en faveur du prophète. » Et, quatre ou
cimj lignes plus bas, pour calmer les scru[)ules de ceux qui disent
que le mensonge est défendu par le Coran, l'auteur que nous citons
enseigne (jue tians le Coran « il est défendu de mentir contre le
prophète (aléï), mais non en sa faveur ilaï ».(La clef du Coran, par
:
un sens lurge, (romme (|uand nous disons que saint Augustin est
le maître de saint Thomas.
montre encore une fois les rap[iorts ([u'il y a entre les différentes
sociétés secrètes. A mon avis, toutes nous viennent de l'Inde ou de
la Perse, et la franc-maçonnerie actuelle n'est (|ue la transfor-
mation du
manichéisme, autre doctrine indienne; les sociétés
secrètes musulmanes sortent certainement de la philosophie
indienne, nous l'avons montré quand nousavons parlé du Soufisme.
(3) Cité par Hinn, page 175.
164 LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS
rons les difflcultés qu'Abd-el-Kader eut avec cet ordre auquel il dut
faire la guerre et assiéger leur zaouia mère. Chaque ordre a des
intérêts particuliers ù sauvegarder ; mais un jour viendra où il
n'en sera pas ainsi, et où les Snoussya auront accaparé à leur profit
toutes les diverses autoi-ités des divers ordres.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 183
Snoussi.
« Au nom du Dieu clément et miséricordieux,
qu'il soit loué et qu'il répande ses bénédictions
sur notre prophète, sur sa famille, ses compa-
gnons et ceux qui suivent la vraie voie. Et
d'abord, nous devons adresser le tribut de notre
admiration à Sidi-el-Hadj-abd-el-Kader-ben-
Mahhieddin, qui a marché glorieusement dans
les voies du Seigneur en combattant les infidèles
(que Dieu les maudisse !). Que Dieu nous fasse
participer aux grâces qu'il a répandues sur les
Moudjehedin (guerriers saints). « Emin ? Emin » !
Mais nos lecteurs s'en convamcront peu à peu, les ordres religieux
n'agissent pas à l'aventure et ne confient rien au hasard. Les
Tidjanya ne voulurent pas suivre Ahd-el-Kader, parce qu'ils étaient
sûrs détre vaincus; ici les Moqaddem réunis recommandèrent la
soumission, afin de permettre aux croyants de se reconstituer plus
forts que jamais et de saisir une bonne occasion de se venger.
192 LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS
« la grandeur et de la toute-
Le sentiment de
puissance divine exalte mon âme, s'empare de
tout mon être, préside à mes. pensées les plus
intimes, de même qu'aux actes que j'accomplis
au grand jour et aux yeux du monde. Ma science
et ma piété s'illuminent de l'éclat des lumières
d'en haut. Quel est celui sur qui se répand
l'amour de Dieu ? C'est celui qui le connaît et qui
le recherche partout, et encore celui dont le
cœur est droit et qui se résigne entièrement à la
volonté de Dieu. Sachez-le bien, celui-là seul
s'élève dont tout Vêtre s'absorbe dans la con-
templation du Très- Haut. C'est de lui qu'on
.
sulfisammont prouvé.
De plus, nous savons qu'il suffit de bien ré-
citer une seule fois son diker pour être sauvé
cette prière est donc merveilleuse, et jamais
Mahomet lui-même n'a promis une telle efficacité
aux prières qu'il ordonnait. Le Khouan Ghadely
devra donc se les rendre obligatoires et tellement
familières qu'elles semblent s'être identifiées
avec sa personne et ne faire avec lui qu'un seul
tout homogène à force de les réciter il faudra
;
ben-Brahim
Un jour que dans son gourbi, près de l'Oued-
el-Abd, cet élu de Dieu était plongé tout entier
dans la contemplation, et jouissait, seul avec son
âme, des douceurs de l'extase il vit arriver vers
;
Dmzoulya-Aïssaoua.
expression histori(|ue.
Gomme tous les fondateurs d'ordre ou Moqad-
dem célèbres, Beu-Aïssa, à l'apogée de sa gloire,
fut en butte à la persécution comme Ghadeli :
charlatans.
Le supérieur général, dans une lettre par
il accrédite un Tripolitain en Algérie, et
laquelle
prie le Moqaddem de lui accorder l'hospitalité,
engage ses subordonnés à ne pas trop prendre
au sérieux tous ces charlatans ou magiciens qui
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 253
dira :
miséricordieux.
« Mille fois Il n'y a de divinité que Allah,
:
a force et puissance.
« Mille fois Dieu, verse tes nombreuses
:
bénédictions, etc. »
Diker du Magohle (coucher du soleil) :
bénédictions, ^^c... »
Diker de l'Acha (soir) :
I
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 265
(1) Le mot allah (Dieu) se prête bien plus que notre mot à ces
aspirations et à ces mouvements du (XBur vers l'Etre suprême ;
pour s'en convaincre, il suffit de le prononcer en accentuant
beaucoup la première syllabe, ou, plutôt, en supposant qu'il y a
cinq ou six 1, et en laissant traîner sur la dernière toute sa respira-
tion. (Note de l'auteur.)
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMAMS 269
quoi me punis-tu ? »
Toute monstrueuse qu'elle soit, voilà cependant
dépouillée de tous ses ornements, la doctrine de
l'Islam. On y reconnaît toujours l'éternelle ques-
tion du bien et du mal, cette question qui a fait
tomber tant d'hommes dans l'erreur, et que
Mahomet a résolue en faisant Dieu auteur du
bien et du mal. Il admet donc deux principes
éternels dans une même essence le principe du :
surnaturelle.
Le bouc, pour les sym-
lucifériens, est encore le
bole de la virilité, le une obliga-
mariage est
tion pour tout homme, et la chasteté est un
crime envers l'humanité. La plus grande gloire
pour un homme c'est d'engendrer un être
semblable à lui, par lequel il se survivra :
I
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 295
instrument de plaisir.
Nous nous sommes arrêté bien longtemps sur
cet ordre, qui, à notre avis, n'est pas à redouter,
pour notre influence autant que les Rahmanya
et surtout les Snoussya mais c'est l'ordre sata-
;
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 297
CHAPITRE IV.
(1) Nous écrivons ainsi G'erbiet non R'erl)i, parce que nous
coyons qu'il est plus facilede rendre par le g dur le ^ ain' de
l'alphabet arabe. Nous avons écrit Goûts et non R'outs pour la
même raison. D'ailleurs, il nous semble que cette transcription est
déjà un usape assez répandu ainsi nous écrivons Mostaganem et
;
tendent à le montrer.
Notre but n'est pas de raconter les diverses
expéditions que l'armée d'Algérie a du diriger
contre les Gheikkya; mais comme nous nous
sommes ét'<:.ae, de
proposé, en écrivant cette
faire voir les dangers que court dans le Nord de
l'Afrique notre domination, nous n'avons pu
omettre de parler de cette branche des Gha-
delya, et nous voulons montrer, par quelques
exemples, combien nous les devons craindre.
Le plus terrible ennemi, en effet, que nous
ayons à combattre, ce ne sont pas les Ouled-Sidi-
Gheikh, ce sont les fatigues sans nombre d'une
campagne dans le désert la soif. Nous allons
:
Les Tidjanya.
le lecteur jugera.
A 70 kilomètres au sud de Laghouat, au milieu
d'une plaine couverte d'alfa, dominée au nord
par les derniers contreforts du Djebel-Amour,
que
s'élève la petite ville d'Aïn-Madhi. C'est là
vint un jour s'étabhr, bien avant la conquête
312 LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS
aux infidèles contre le vrai croyant qui marchait dans mes voies. »
Et je vois en même temps le fils de Mainhi-ed-din entouré d'une
lumière divine et montant au septième ciel soutenu par Sidna
Gehril (ange Gabriel). —
(Léon Roches, Trenle-deux ans a travers
['Islam, tome 11, page 449.)
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 323
(1) Quand il était à Alger, Léon Ro('lies s'était épris d'une jeune
Musulmane dont Messaouda avait été la nourrice, et comme les
nourrices dont on parle dans nos classiques, elle avait conservé
pour un amour do mère, lioclies ne j)ut épouser cette
luette fille
fille, en partie pour obtenir sa main qu'il se mit au
et ce lut
service d'\bd-el-Kader. Le mari de Khadidja, nom de la jeune
fille, était Koulougli, et afïilié aux Tidjanya il se retira à Am-
:
fut tué d'un éclat de Dorabe, et, dit Léon Roches, ce fut le seul.
Khadidja mourut ([uelques jours a[)rés, sans avoir la consolation
de Toir « son Lioun », comme elle l'appelait.
vu défendre sa ville
1
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 341
lœ formule
fois, la Dieu clément.
:
l'autre à Aïn-Madhi.
Nous ne savons à qui nous pourrions comparer
l'autocrate grand-maître des Tidjani. Nous
ne croyons pas qu'il y ait sur la terre un
homme aussi puissant que lui, exerçant une
telle autorité sur ses confrères, excepté le sou-
verain grand-maître de la franc-maçonnerie uni-
verselle, le grand-maître des sociétés chinoises
ou celui des Snoussya. Nos lecteurs croiront-ils
ce que nous allons leur dire ? C'est cependant un
témoin oculaire, qui certes n'avait aucun intérêt
à nous tromper c'est Brosselard, dans son récit
:
de la mission Flatters :
:
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 351
ferait agir.
le faut bien, sinon le sabre les
J
Mais le Prophète ne peut retenir son indigna-
.
I
:
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 365
deux tombeaux.
Heureux le peuple qui est assez naïf pour
croire à de pareilles supercheries. Nous n'avons
pas besoin de dire à nos lecteurs que le corps
d'Abd-er-Rahman fut enle\é et porté à Alger;
mais que les Marabouts du lieu lui substituèrent
un individu qui venait de mourir c'est en effet, ;
I
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 387
sinon de
fait, droit, grand-maître de l'ordre dans
le Tell et la Kabylie. Nous nous réservons de
raconter ses exploits quand nous parlerons du
danger permanent qu'apporte à notre domination
l'existence de cet ordre, et nous finirons ainsi
l'historique de cette congrégation.
Nous nous arrêterons, pour jeter un coup
d'œil en arrière et faire connaître l'ouerd des
Rahmanya, leur diker et les principales prati-
ques, et nous verrons ensuite comment ils ont
su mettre en pratique, en 1871, la théorie que
leur avait enseignée Si Mahmed-ben-Abd-er-
Rahman-bou-Qobrein.
Les compagnons du Marabout d'Aït-Ismaïl ne
s'appellent pas entre eux Khouan comme dans la
plupart des congrégations, ni hebib comme chez
les Tidjanya en Kabylie, les Khouan d'Abd-er-
;
noms sout dans l'ordre qui suit « Dieu en dehors de qui il n'y a
:
i
.
« Mon
désir de rentrer en grâce n'est pas tou-
tefois motivé par la gêne qui résulterait pour
moi de l'exiguité des ressources dont je dispose
ici et je jure par Dieu que je n'y ai pas même
:
Snoussya.
(Il Que le lecteur nous permette de lui montrer, par une anecdote
assez intéressante, que le peuple ouahabite met en pratique une
telle doctrine. Palgrave, pendant son voyage, couvrait ses intentions
en se faisant passer pour docteur en médecine. Dans chaque ville où
ilsarrètait, il soignait les malades et obtenait de la sorte beaucoup
de rense gnemeuts, (!ar les Araljes sont grands causeurs quand on
leur fait du bien. Un jour donc, un homme du peuple vint le
trouver dans sa demeure «Docteur, tout mon corps n'est que souf-
:
maladie? —
La cause, Docteur, c'est Dieu. —Sans doute, tout vient
de Dieu mais quelle en a été l'occasion particulière?
; Docteur,—
Dieu d'abord, et ensuite la viande de cliameau que j'ai mangée
quand javais froid. » Cette lucide explication ne me satisfaisant
pas : Il n'y a |)as autre chose
<( —
Peut-être bien j'ai bu du lait
;
de chameau {sic) mais la cause de tout cela, c'est Dieu, je vous l'ai
;
Snoussi.
Non loinde Mostaganem (dans la province
d'Oran), se trouve un petit douar appelé Thorchi,
de la tribu des Ouled-Sid-abd-allah-ben-el-Khet
tabi-el-Medjahiri. Ce fut dans cette tribu que
naquit en l'an 1206 de l'hégire (1791 de J.-C.) (1).
La généalogie de cet individu intéresserait fort
peu nos lecteurs; nous dirons seulement qu'il
prétondait descendre en droite ligne du Pro-
phète et ajoutait toujours à son nom les qualifi-
catifs de El-Hassani, ou encore El-Idri:si.
De très bonne heure, Mohammed-ben-si Ali-
ben-Snoussi-el-Khettabi, etc., montra beaucoup
d'ardeur et d'aptitude pour l'étude. Des pro-
fesseurs remarquables ne manquaient pas alors
à Mostaganem, le plus célèbre était Si-Ben-
Gandouz. Sa réputation était immense, à tel point
qu'elle porta ombrage au bey d'Oran, Hassan, qui
conçut pour lui une véritable haino. Il faut dire
aussi, pour être dans la vérité, que ce brillant
correspondait à 1891, il n'y avait plus entre les deux ères qu'une
différence de 583 années. La première année de l'Iiégire correspond
à l'année 022 de Jésus-Christ.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 465
de cette université.
Nous croyons aussi que Snoussi prêta le flanc
à la critique nous avons vu combien peu
:
je ne me
souviens plus comment, la question
tomba sur ce sujet, et mon interlocuteur
qui comprenait très bien le français (il hsait
le Figaro et avait entre ses mains le dernier
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 489
promiscuité.
490 LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS
de l'ordre la formelle
;
il n'y a pas d'autre
:
506.)
Afin que le chef de Tordre soit tenu toujours
au couraut dos nouvelles des pays civilisés ou
des zaou'as, un système de courriers, faisant en
même temps l'office d'espions, est organisé sur
les grandes routes qui mènent à Djegboub :
(i; Il ne serait pas impossible que cet homme fût l'enfant naturel
de quelque fille des nomades de Biskra donnée en présent à Cheikh
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 493
le rite Hanéfite pour les Tares, ; il est aussi un peu répandu dans
prières suivantes :
ne réussira jamais.
Le sultan de Stamboul est pris entre deux feux :
exécuter.
Nous allons maintenant, en racontant la mort
tragique de trois missionnaires d'Alger, montrer
l'impuissance des Turcs et la puissance des
Snoussya, de même que nous avons montré par
le massacre de Platters et de sa colonne combien
les Tidjanya étaient déchus de leur première
splendeur, tandis que les affilies de Djegboub
les avaient remplacés partout dans le Sahara.
Partout le missionnaire s'attire la haine de ceux
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 525
seul grief.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 533
« Au
bout de quatre jours, la caravane se mit
en marche, le 21 décembre, vers une heure de
l'après-midi. Elle était composée du P. Richard,
du P. Morat, du P. Pouplard, des trois Touareg
et des nègres que je vous ai cités, de moi et de
mes deux compagnons chambi Elle compre- :
(1) Nous ne sommes pas les seuls à dire que les Sooussya
emploient le poignard pour arriver à leur but Voici ce qu'a écrit
:
CHAPITRE VIII.
CONCLUSION. — Moyens à employer pour
arrêter les progrès des ordres religieux
musulmans.
C'est avec regret que nous devons nous arrêter
ici,sans avoir pu dire le dernier mot sur les
Ordres musulmans. Nous croyons cependant
avoir dit des choses peu connues de la plupart
de nos lecteurs et môme beaucoup d'Algériens,
;
FIN
APPENDICE
UNE GREVE
Voici ce que me mes amis
transmettait un de :
ces choses-là.
« On l'entend aussi réciter le Coran, mais
surtout on ressent sa protection efficace quand on
l'implore sincèrement. Personne ne l'a dédaigné
sans en être cruellement puni et pas un voyageur
ne s'est confié en vain à sa grande jouissance. »
(Lettre d'un missionnaire Missions catholiques,
:
ENCORE LE BOUC.
Voici ce que nous lisons dans une sorte de
manifeste lancé dans l'Aurès, en 1880, pour
appeler les Musulmans à la révolte.
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 585
page 136.)
lk: diable chez les musulmans 47.
586 LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS
EN VOYAGE
Je voyageais un jour sur la ligne de Gonstan-
tine à Alger, et la lenteur du chemin de fer
algérien me les locomotives de
faisait regretter
France, dévorant l'espace à toute vitesse Se :
geurs-littérateurs.
« J'étais occupé avec ces amis et plongé tout
entier dans leur intimité quand, vers sept heures
du soir, entre dans mon compartiment un homme
habillé de blanc que je pris tout d'abord pour
un riche Arabe mais ses belles manières, son
;
« —
Avez-vous, mon Père, beaucoup de diffi-
cultés, dans votre mission de Kabylie.
« —
Oh Monsieur, c'est là comme partout
!
« —
Je comprends ce que vous voulez dire.
Soyez convaincu. Monsieur, que le Diable pour-
suit partout la même œuvre et qu'il emploie
presque partout les mêmes moyens.
« —
Cependant, aucun missionnaire n'a été mis
à mort, et vous n'avez pas contre vous et un
gouvernement essentiellement hostile, et des
affiliés aux Sociétés secrètes comme dans l'Inde,
le Tonkin et la Chine.
« —
Déjà six de mes confrères ont arrosé de
leur sang le sable du désert, mis à mort par les
ordres et les sbires des chefs de la franc-maçon-
nerie Musulmane. »
« Et le missionnaire appuyait sur ce mot, il sem-
blait répondre à utie partie de la question que j'a-
vais posé^, et voir l'effet que cette parole produi-
rait sur moi Comme je ne répondais pas contre son
.
une ville ou un
ou encore un quartier d'une
lieu,
ville, selon le bon plaisir du devin, ou, pour
parler comme lui, selon que l'esprit le lui souffle.
Une fois le carré choisi, il subdivise toujours à
angle dr-^it, jusqu'à ce qu'il arrive à l'endroit
précis où se trouve en ce moment le voleur ou la
chose perdue.
— Jouissent-ils d'une grande considération, ces
LE DIABLE CHEZ LES MUSULMANS 601
— Oh Monsieur,
! il ne faut pas prendre ce
sentiment pour règle de notre conduite
eux, ;
— Parfaitement, Monsieur.
— Quelles sont les amulettes délivrées par les
derviches pour détruire l'effet du mauvais œil?
— C'est pour cela, Monsieur, que les Arabes
suspendent au cou des animaux des amulettes de
la même espèce, de formes que j'ai mentionnées
plus haut, bien que quelquefois aussi ils placent
ces amulettes soit pour qu'une vache leur donne
plus de lait, soit pour qu'elle mette bas plus tôt, etc.
Mais le spécifique contre le mauvais œil c'est :
ERRATA
Préface
PREMIERE PARTIE
franc-maçonnerie
Chapitre IV. —
Ordres religieux en général
— Orthodoxie 51-60.
Nécessité de l'orthodoxie. —
La chaîne. — La chaîne
historique. — La chaîne mystique.
Chapitre V. —
Recrutement, organisation et
fonctionnement des Ordres religieux. 61-134
Inscription. —Noviciat. —
Les sœurs. —
Cheikh-el-Trigua,
ou supérieur général. —
Son élection. Moqaddem et —
Zaouia. —
Initiation du Khouan. Diplômes. — Devoirs —
du Khouan envers l'ouerd, envers ses supérieurs, envers
ses confrères. — Obligations du Khouan. — Fuite du
monde. - Le diker ; ses avantages. — Ziara. — Avanta-
ges que le Khouan retire de ces associations.
DEUXIEME PARTIE
Ordres les plus importants dans l'Afrique
du Nord
Naissance anecdotes. — Sa
d'Abd-el-Kader-el-Djilani ;
ruine
APPENDICE.
Une grève 581
Le fondateur de la zaouia de ïemassinin 582-584
Encore le bouc 584-586
En voyage 586-611
1
f
LES
y ^
SOCIETES SECRETES
CHEZ
LES MUSULMANS
AU
L'Abbé ROUQUETTE
de la Souit'i' NIissions africaines de Lyon
J. BRIGUET, ÉDITEUR
PARIS LYON
83, rue de Rennes, 83 3, avenue de l'Archevêché, ;>
DELHOMME ET BRIQUET, ÉDITEURS, 43, rue de l'Abbaye, PARIS
3, AVENUE DE L'ARCnEVÊCIIÉ, LYON
• APOLOGIE DU CHRISTIANISME
AD POIHT DE VUE DES MŒURS ET DE LA CIVILISATIOU'I
Par le R P. Albert Maria WEISS, de l'Ordi-e des Frèrcs-Prôcheurs
TradQite de l'allemand sur la V édiiiou. p.ir l'ahié Lazare COLLIH
Première partie : L'Homme complet. — 2 beaux vol. in-8. Prix. . 13 îir,
ASTRONOMIE ET THEOLOGIE \
OU l'erreur géocen trique, la pluralité des mondes habités et le dogme de l'Inca' aation
Par le R. P. Th. ORTOLAN, des Oblats de Marie Immacu 3e
Docteur en théologie et en droit canonique, lauréat de l'Institut calh clique
de Paris dans le concours d'apologétique de 1893 {prix Hugues)
Un beau vol. in-8 5 fr.
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