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Gestion de Projets
Daniel DE WOLF
1 Introduction 9
1.1 Objectifs du cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Plan du cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Définition de la gestion de projets . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.1 Définition du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.2 Définition des objectifs du projet . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.3 Notion de tâches d’un projet . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.4 La définition de la gestion de projets . . . . . . . . . . . . 12
1.4 Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2 L’ordonnancement de projets 17
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2 Formulation du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Représentation graphique du problème . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.1 Graphe de la méthode du potentiel . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.2 Représentation des autres types de contraintes . . . . . . . 21
2.3.3 Condition d’existence d’une solution . . . . . . . . . . . 22
2.4 Classement des activités par niveaux . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5 Calcul de l’ordonnancement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.5.1 Ordonnancement au plus tôt . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.5.2 Ordonnancement au plus tard . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.6 Chemin critique et calcul des marges . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.6.1 Notion de tâche critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3
4 Table des matières
3 Analyse du projet 47
3.1 Définition du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.1.1 Structuration hiérarchisée du projet . . . . . . . . . . . . 47
3.1.2 Les phases du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.1.3 Utilité de l’ingénierie concourante . . . . . . . . . . . . . 52
3.1.4 Gestion simultanée de plusieurs projets . . . . . . . . . . 52
3.2 Définition technique des tâches et de leurs relations . . . . . . . . 53
3.2.1 Les relations entre tâches . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.2.2 Les caractéristiques de la tâche . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3 Le coût du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.3.1 Analyse des coûts sur la durée de vie d’un produit . . . . 58
3.4 Analyse économique du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.4.1 L’appel à l’actualisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.4.2 Un exemple de choix de capacité . . . . . . . . . . . . . 62
3.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4 Le suivi du projet 71
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.2 Le suivi de la programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.3 Le suivi des coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
4.3.1 Les données de références . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Table des matières 5
7
Chapitre 1
Introduction
9
10 Chapitre 1. Introduction
Comme l’indique Giard [2], un “projet est défini et mis en œuvre pour élaborer
une réponse au besoin d’un utilisateur, d’un client et il implique un objectif et des
actions à entreprendre avec des ressources données”. Cette définition implique que
l’on mette en œuvre une organisation spécifique et temporaire durant la préparation
et la réalisation du projet.
A titre d’exemples, on peut classer ce qui peut faire l’objet d’un projet sous les
quatre rubriques suivantes :
• Même dans les industries de production de masse, la gestion de projet est uti-
lisée pour raccourcir de manière importante l’intervalle de temps qui sépare
la décision de créer un produit de sa production en série. Un exemple clas-
sique est le lancement d’un nouveau modèle automobile.
Dans tout projet, on peut identifier trois catégories d’objectif qui sont souvent
antagonistes :
• Les objectifs de coût sont primordiaux, notamment dans le cadre d’un contrat
à prix non révisables ou dans le cas d’un projet interne.
Ces trois catégories d’objectif sont fortement liées. Par exemple, il est plus
facile de respecter des objectifs techniques si le délai imparti est plus grand ou si
les ressources mises en œuvre sont plus nombreuses et donc plus onéreuses.
• est souvent reliée aux autres tâches du projet par des relations d’antériorité
qui impliquent qu’une tâche ne peut débuter avant qu’une autre ne soit
préalablement terminée (bien qu’un certain recouvrement des tâches soit
possible dans certains cas comme nous le verrons).
On résumera utilement (voir cas de l’exercice à la section 1.4) la liste des tâches,
de leurs ancêtres et de leur consommation de ressource par un tableau tel que celui
présenté en 2.7.
- 2- Permis
3- Terrassement
4- Fondations
5.1- Gros-oeuvre 1
5.2- Gros-oeuvre 2
6 - Toitures
7.1 Placoplâtre
7.2 Electricité 1
7.3 Electricité 2
8 - Démontage
9 - Remontage
10.1 - Commande
10.2 - livraison
10.3 - Essais
11 - Inauguration
La direction de projet est assurée par un chef de projet assisté parfois d’une
équipe. La mission de cette direction de projet est quadruple :
4. d’animer les hommes qui travaillent sur le projet en coordonnant leurs ac-
tivités, en faisant des évaluations régulières qui conduisent parfois à réviser
les objectifs du projet.
Dans ce cours, nous allons présenter un certain nombre d’outils qui relèvent de
la gestion de projets : par exemple, les techniques d’ordonnancement qui seront
présentées au chapitre 2, les techniques de suivi budgétaire qui seront présentées
au chapitre 4.
Nous présenterons également un certain nombre de techniques relevant de la
direction de projets : par exemple, l’analyse économique du projet qui fera l’objet
du chapitre 3 ainsi que les techniques de gestion du risque qui feront l’objet du
chapitre 5.
Section 1.4. Exercice 15
1.4 Exercice
1.1. Cas de l’entreprise BURBOX. La société BURBOX est une société spécia-
lisée dans la fabrication de meubles de bureau. Elle envisage d’édifier une
nouvelle usine à la place d’un entrepôt inutilisé afin de répondre à l’accrois-
sement de sa demande. Les tâches à exécuter sont les suivantes :
1) La démolition de l’ancien entrepôt et l’enlèvement des gravats par la
société DUPOND a une durée estimée à 10 jours ouvrables. L’opération
est facturée 300.000 euros le premier jour de l’exécution de la tâche.
Le permis de démolition est déjà accordé.
2) L’obtention du permis de bâtir pour le nouveau bâtiment devrait
prendre 25 jours.
3) Les travaux de terrassement, qui ne peuvent débuter avant que le
permis ne soit accordé, sont prévus pour une durée de 5 jours. Le coût
est de 180 euros par m3 et on estime qu’il y a 5.000 m3 à enlever. Le
paiement est fait pour moitié au début et pour moitié à la fin de la tâche.
4) Les travaux de fondation du nouveau bâtiment durent 10 jours pour
un coût prévu de 370.000 euros.
5) Le gros œuvre est scindé en deux tranches :
5.1 La première tranche débutant après les fondations est prévue pour
une durée de 18 jours et un coût prévisionnel de 478.000 euros qu’il
est prévu de payer en trois fois (20 % au début, 40 % le 10ème
jour et le solde à la fin du gros œuvre 1);
5.2 La seconde tranche, qui peut débuter 5 jours avant la fin de la
première tranche, doit durer 7 jours et a un coût prévu de 140.000
euros (50 % au début, 50 % à la fin).
6) La toiture devrait pouvoir être faite en 10 jours au prix de 340.000
euros et peut débuter 5 jours avant la fin de la seconde tranche du gros
œuvre.
7) La tâche de finition du bâtiment consiste en les cinq tâches suivantes :
7.1 La pose de panneaux industriels de plâtre par la société MARTIN
pour une durée de 6 jours et un coût forfaitaire de 150.000 euros;
7.2 La première phase d’électrification du bâtiment consiste en l’ins-
tallation successive de 3 transformateurs. Elle est effectuée par
la société LAMBERT pour 500.000 euros (versement initial de
200.000 euros, versement de 100.000 euros à la réception de
chaque transformateur). L’installation et la réception d’un trans-
formateur nécessite 5 jours (15 jours au total pour la tâche);
16 Chapitre 1. Introduction
L’ordonnancement de projets
2.1 Introduction
Lors de tout projet de grande envergure (construction d’un bateau, d’un avion, d’un
bâtiment,...), un problème crucial qui se pose est celui du calendrier d’exécution
des tâches. Le problème est de déterminer dans quel ordre doivent s’enchaı̂ner les
diverses tâches de manière à minimiser le temps total d’exécution du projet.
Prenons un exemple. On veut construire un nouveau bâtiment de manière à
pouvoir déménager au plus tôt. Certaines tâches ne peuvent s’exécuter qu’après
que d’autres soient terminées. Par exemple, on ne peut commencer les fondations
que lorsque le terrassement est fini. On ne peut monter les murs que lorsque les
fondations sont terminées. D’autres tâches peuvent s’exécuter simultanément. Par
exemple, les travaux d’électricité et de plomberie peuvent être menés de pair. Les
données sont reprises au tableau 2.1 pour cet exemple.
17
18 Chapitre 2. L’ordonnancement de projets
de contraintes.
tâche i tâche j
di
i j
”i avant j”
tâche i tâche j
• Les contraintes de fin de chantier expriment que toute tâche i doit être finie
avant la fin de chantier :
ti + di ≤ tf , ∀i = 1, 2, . . .n (2.3)
1. On relie d’abord toutes les tâches sans préalable (la tâche 1 dans le cas
de l’exemple) au nœud 0, début de chantier par un arc de longueur nulle.
Remarquez qu’il s’agit de la représentation des contraintes (2.1).
2. Ensuite, on prend une tâche déjà dans le graphe et on examine si elle précède
d’autres. Par exemple, la tâche 1 doit précéder la tâche 2. On doit donc avoir
t1 + d1 ≤ t2 .
On trace le nœud 2 et on relie le nœud 1 au nœud 2 par un arc de longueur
d1 . On fait de même pour représenter toutes les contraintes de type (2.2).
3. Pour les seules tâches sans successeur, on les relie au nœud fin de chantier,
avec un arc de longueur égale à la durée de la tâche. Ici, seule la tâche finition
est dans ce cas. Il s’agit ici de représenter les contraintes du type (2.3).
Lors de la construction du graphe d’un problème réel qui peut comporter plus d’une
centaine de tâches, une méthode plus systématique de construction du graphe
doit être utilisée, méthode faisant appel au classement des activités par niveaux
(voir section 2.4).
Section 2.3. Représentation graphique du problème 21
t3 ≥ 10 ⇔ t3 ≥ t0 + 10.
t5 ≤ 40 ⇔ t0 ≥ t5 − 40.
3. Enfin, supposons que la tâche 9 doive commencer au plus tard 5 jours après
le début de la tâche 8 :
t9 ≤ t8 + 5 ⇔ t8 ≥ t9 − 5.
Ceci se représente en joignant les nœuds 9 et 8 par une arc de “longueur” -5.
-40
10 2 2
3 4 5
4 2 3
0 5 10 5
0 1 2 6 10 11 12
5
4
4
3 3
7 8 9
-5
Figure 2.4: Trois autres types de contraintes.
22 Chapitre 2. L’ordonnancement de projets
2
d1 d2
d3
1 3
Cette situation est représentée à la figure 2.5. On voit ici que le graphe contient
un circuit (cycle avec tous les arcs dans le même sens) dont la somme des longueurs
des arcs est positive. Écrivons les contraintes correspondantes :
t1 + d1 ≤ t2
t2 + d2 ≤ t3
t3 + d3 ≤ t1
En sommant et en simplifiant, on obtient la condition suivante :
d1 + d2 + d3 ≤ 0
On peut montrer le résultat suivant.
Lemme 2.1 Les contraintes temporelles sont compatibles entre elles si et seu-
lement si le graphe associé ne comporte aucun circuit de longueur (somme des
longueurs des arcs le constituant) strictement positive.
Section 2.4. Classement des activités par niveaux 23
Remarquez qu’un cycle avec une somme des longueurs négative ne pose pas de
problème. Par exemple, à la figure 2.4, la tâche 8 de longueur 3 doit être finie avant
que ne commence la tâche 9 et la tâche 9 doit commencer endéans les 5 jours de
début de la tâche 8 :
t8 + 3 ≤ t9
t9 − 5 ≤ t8
• Étape 1 : on raye, dans la colonne des ancêtres, les tâches qui viennent d’être
affectées au dernier niveau analysé;
• Étape 2 : les tâches du nouveau niveau sont les tâches non rayées de la
colonne des tâches qui n’ont plus d’ancêtre; après affectation au nouveau
niveau, ces tâches sont rayées dans la colonne des tâches;
• Étape 3 : s’il reste des tâches non rayées dans la colonne des tâches, on repart
à l’étape 1. Sinon le processus est terminé. Par ailleurs, cette étape permet
de détecter des antériorités redondantes parce que ne portant pas sur des
ancêtres immédiats. Cette étape permet également de mettre en évidence
des incohérences du type A a pour ancêtre B, B a pour ancêtre C, lequel a
pour ancêtre A.
Itération 1
Étape 1 Étape 2
Ancêtres Tâche Niveau 1 Ancêtres Tâche Niveau 1
- 1 1 - 1 1
1 2 1 2
2 3 2 3
3 4 3 4
4 5 4 5
3 6 3 6
2 7 2 7
7 8 7 8
8,6 9 8,6 9
9,5 10 9,5 10
10 11 10 11
Itération 2
Étape 1 Étape 2
Ancêtres Tâche 1 2 Ancêtres Tâche 1 2
- 1 1 - 1 1
1 2 1 2 2
2 3 2 3
3 4 3 4
4 5 4 5
3 6 3 6
2 7 2 7
7 8 7 8
8,6 9 8,6 9
9,5 10 9,5 10
10 11 10 11
Itération 3
Étape 1 Étape 2
Ancêtres Tâche 1 2 3 Ancêtres Tâche 1 2 3
- 1 1 - 1 1
1 2 2 1 2 2
2 3 2 3 3
3 4 3 4
4 5 4 5
3 6 3 6
2 7 2 7 7
7 8 7 8
8,6 9 8,6 9
9,5 10 9,5 10
10 11 10 11
Tableau 2.2: Classement des tâches par niveaux
Section 2.4. Classement des activités par niveaux 25
Itération 4
Étape 1 Étape 2
pi i 1 2 3 4 pi i 1 2 3 4
- 1 1 - 1 1
1 2 2 1 2 2
2 3 3 2 3 3
3 4 3 4 4
4 5 4 5
3 6 3 6 6
2 7 7 2 7 7
7 8 7 8 8
8,6 9 8,6 9
9,5 10 9,5 10
10 11 10 11
Itération 5
Étape 1 Étape 2
pi i 1 2 3 4 5 pi i 1 2 3 4 5
- 1 1 - 1 1
1 2 2 1 2 2
2 3 3 2 3 3
3 4 4 3 4 4
4 5 4 5 5
3 6 6 3 6 6
2 7 7 2 7 7
7 8 8 7 8 8
8, 6 9 8, 6 9 9
9,5 10 9,5 10
10 11 10 11
Itération 6
Étape 1 Étape 2
pi i 1 2 3 4 5 6 pi i 1 2 3 4 5 6
- 1 1 - 1 1
1 2 2 1 2 2
2 3 3 2 3 3
3 4 4 3 4 4
4 5 5 4 5 5
3 6 6 3 6 6
2 7 7 2 7 7
7 8 8 7 8 8
8, 6 9 9 8, 6 9 9
9, 5 10 9, 5 10 10
10 11 10 11
Tableau 2.3: Classement des tâches par niveaux (suite)
26 Chapitre 2. L’ordonnancement de projets
Niveaux 1 2 3 4 5 6 7
1 2 3 4 5
Début
Fin
6 10 11
7
8 9
Figure 2.6: Classement par niveaux.
Itération 7
Étape 1
pi i 1 2 3 4 5 6 7
- 1 1
1 2 2
2 3 3
3 4 4
4 5 5
3 6 6
2 7 7
7 8 8
8, 6 9 9
9, 5 10 10
10 11
Étape 2
pi i 1 2 3 4 5 6 7
- 1 1
1 2 2
2 3 3
3 4 4
4 5 5
3 6 6
2 7 7
7 8 8
8, 6 9 9
9, 5 10 10
10 11 11
Tableau 2.4: Classement des tâches par niveaux (fin)
Section 2.5. Calcul de l’ordonnancement 27
(qu’elles appartiennent au dernier niveau ou non) partent des flèches vers le trait
de FIN. On obtient le schéma de la figure 2.6.
Outre la facilité de tracé du graphe de la méthode du potentiel, la méthode
de classement par niveaux permet de repérer des relations d’antériorité inutiles.
En effet, supposons (voir figure 2.7) la situation suivante : la tâche A précède les
tâches B et C et la tâche B précède C. Comme on peut le voir sur le graphique, la
relation ”A précède C” est inutile et peut être omise sur le graphique.
B
dA dB
A C
dA
9 11 13
3 4 5
2 2
0 0 5 2 3 20 30 35
4 11
0 1 2 6 10 11 12
0 5 10 5
4 5
9 12 16 4
7 8 9
3 3
Certaines tâches sont telles que si on retarde leur date de début, cela aura des
répercussions sur la date de fin de chantier. Par exemple, si on retarde la date
de début de la tâche 11 (finition), cela va directement retarder la date de fin de
chantier. De même, si on retarde la tâche 10 (plâtre), cela va retarder la date de
début de la tâche 11 (finition) qui elle-même retarde la date de fin de chantier.
Par contre, si on retarde le début de la tâche 5 (couverture), cela n’aura pas de
répercussion, car ce n’est pas à partir de ce nœud que son successeur (10) a été
marqué mais bien à partir du nœud 9. On voit donc que l’on peut retarder la date
de début de la tâche 5 sans conséquence sur la date de fin de chantier jusqu’à un
certain point. En effet, t5 = 13, t10 = 20, et d5 = 3. Autrement dit, la date de
début de la tâche 5 peut être retardée jusqu’à la valeur :
t10 − d5 = 20 − 3 = 17
sans retarder la date de début de la tâche 10. On dit que 17 est la date de début au
plus tard de la tâche 5. C’est-à-dire que la tâche 5 peut être commencée à cette
date au plus tard sans allonger la durée totale minimale des travaux.
On notera une date de début au plus tard par ti . On peut calculer l’ordonnan-
cement au plus tard de la manière suivante (voir figure 2.9). Partant du nœud fin,
pour lequel la date de début au plus tard coı̈ncide avec la date de début au plus tôt
9 11 13
2 2
3 4 5
4 3
9 15 17 20
0 0 5 2 30 35
0 5 11 10 5
0 1 2 6 10 11 12
5 4 11 5
0 0 20 30 35
9 12 16 4
3 3
7 8 9
10 13 16
t3 = min{t4 − d3 , t6 − d3 } = min{15 − 2, 11 − 2} = 9,
• Les tâches critiques sont celles qui servent à marquer de proche en proche
le sommet n + 1 à partir du sommet 0. Elles forment ce que l’on appelle
le chemin critique qui donne l’ensemble des tâches à surveiller en premier
si l’on veut respecter le délai minimum de réalisation du projet. Le chemin
critique, illustré en hachuré à la figure 2.9, peut être déterminé de la manière
suivante. Partant du nœud n + 1, on ne retient, en partant à rebours, que les
sommets correspondant à des tâches critiques jusqu’a joindre le nœud 1. Il
s’agit, dans l’exemple, des nœuds 12,11,10,9,6,3,2,1 et 0.
Notez qu’il peut y avoir plusieurs chemins critiques.
• Pour toutes les autres tâches, c’est-à-dire les tâches non critiques, on peut
déterminer la marge d’une tâche comme la différence entre son temps de
début au plus tard et au plus tôt :
mi = ti − ti (2.4)
30 Chapitre 2. L’ordonnancement de projets
9 0 11 13
2 2 4
3 4 5
4 9 15 4 17 3
0 0 5 2 20 30 35
0 5 11 10 5
0 1 2 0 6 0 10 11 12
0 0 0 5 4 11 0 5 20 30 0 35
9 12 16 4
3 3
7 8 9
10 1 13 1 16 0
et donc la marge mi est strictement positive pour les tâches non critiques
tandis qu’elle est nulle pour les tâches critiques.
i 4 5 7 8
mi 4 4 1 1
Nous venons de définir la notion de marge totale d’une tâche comme la différence
entre sa date de début au plus tard et sa date de début au plus tôt :
mi = ti − ti
Définition 2.1 On définit la marge libre comme la partie de la marge totale que
l’on peut utiliser sans affecter la marge des successeurs.
Si l’on considère que les ancêtres et les descendants de la tâche sont programmés
au plus tôt, on définit ainsi la marge libre comme la différence entre :
Section 2.6. Chemin critique et calcul des marges 31
• La date de début au plus tôt du descendant (ou la plus précoce de ces dates
si la tâche a plusieurs descendants);
• la date de fin au plus tôt de la tâche.
L’application à notre exemple donne les marges libres suivantes :
i 4 5 7 8
marge totale 4 4 1 1
début au tôt du descendant 13 20 12 16
fin au plus tôt de la tâche 11 + 2 13 + 3 9 + 3 12 + 3
= 13 = 16 = 12 = 15
marge libre 0 4 0 1
L’utilisation de la marge libre d’une tâche non critique n’affecte pas la marge
totale des tâches non critiques dont elle est l’ancêtre. Il n’en n’est cependant pas
de même pour les tâches non critiques dont elle est le descendant direct et indirect.
Si on programme d’abord la tâche 5 en l’affectant au plus tôt, c’est-à-dire en 13,
la date de début au plus tard de 4 devient 11 et la tâche 4 n’a plus de marge. On
définit ainsi un second concept.
Définition 2.2 On définit la marge indépendante comme la partie de la marge
que l’on peut utiliser sans affecter la marge des prédécesseurs et des successeurs.
Si l’on considère que les ancêtres de la tâche sont programmés au plus tard (et
non au plus tôt) et ses descendants au plus tôt, on définit la marge indépendante
comme la différence 1 entre :
• la date de début au plus tôt du descendant (ou la plus précoce de ces dates si
la tâche a plusieurs descendants);
• la date de fin au plus tard de son ancêtre (ou la plus tardive de ces dates, si
la tâche a plusieurs ancêtres) augmentée de la durée de la tâche.
L’application à notre exemple donne les marges indépendantes suivantes :
i 4 5 7 8
marge totale 4 4 1 1
début au plus tôt du descendant 13 20 12 16
fin + tard de l’ancêtre (9 + 2) (15 + 2) (5 + 4) (10 + 3)
+ durée de la tâche +2 = 13 +3 = 20 +3 = 12 +3 = 16
marge indépendante 0 0 0 0
1
Il est à remarquer que si le résultat obtenu est négatif, la marge indépendante
est considérée comme nulle, une marge ne pouvant jamais être négative.
32 Chapitre 2. L’ordonnancement de projets
4, 2
3, 2 5, 3
1, 5 2, 4 10, 10 11, 5
6, 5
7, 3
9, 4
8, 3
Illustrons ceci sur un exemple. En effet, supposons que la tâche 1 précède les
tâches 2 et 3 et que la tâche 4 précède la tâche 3.
tâche prédécesseur
1 −
2 1
3 1, 4
4 −
On pourrait tracer le graphe de la figure 2.12. Mais ce graphe introduit une cont-
1 2
4 3
rainte supplémentaire qui dit que la tâche 4 doit précéder la tâche 2. Pour résoudre la
difficulté, il faut à nouveau ajouter un arc fictif de longueur nulle entre l’extrémité
de la tâche 1 et le début de la tâche 3. Ceci est illustré à la figure 2.13.
1 2
4 3
deux tâches sont situées à droite du même nœud. Pour contourner cette difficulté
de la méthode PERT, il convient de procéder en deux temps.
D’abord, on détermine les dates au plus tard des nœuds, notées t¯i , par marquage
à partir de la fin, en soustrayant au temps du nœud suivant le temps de la tâche. En
cas de plusieurs successeurs, on prend le minimum. Ensuite, on calcule la marge
de la tâche (i, j) entre les nœuds i et j comme :
mij = tj − (ti + dij )
Autrement dit, la marge est calculée comme la différence entre la date de fin au
plus tard de la tâche et la date de fin au plus tôt de la tâche. On obtient alors
les dates au plus tard des tâches en additionnant à la date au plus tôt du nœud de
départ, la marge de la tâche. Les résultats sont indiqués au tableau ci-dessous.
Tâche 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Date au plus tôt 0 5 9 11 13 11 9 12 16 20 30
Marge 0 0 0 4 4 0 1 1 0 0 0
Date au plus tard 0 5 9 15 17 11 10 13 16 20 30
4 17
3, 2 11 5, 3
0 4
0 5 9 20 30 35
1, 5 2, 4 6, 5 10, 10 11, 5
0 0
0 9 0 0 35
0 5 7, 3 9, 4 20 30
1 16 0
12
8, 3
13 1 16
Z 5 1 3 4 2
machine B
1 2 3 4 5 Temps
0 5 9 11 12 13 16 20 30 35
1 Temps
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
Ouvriers
5
4 8
3
2 6
1
11 12 13 14 15 16 17 18 Jours
Figure 2.17: Solution 1 : relaxation de la contrainte sur la ressource
Ouvriers
5
4
3
2 6
1
8
11 12 13 14 15 16 17 18 Jours
Figure 2.18: Solution 2 : priorité à la tâche critique
Cet exemple n’est pas exhaustif mais est illustratif des techniques possibles
pour résoudre les conflits. Il attire aussi l’attention sur le fait que si les logiciels
annoncent qu’ils permettent de gérer les ressources, on peut dans la pratique aboutir
à des solutions très différentes en fonction de l’heuristique choisie dans le logiciel.
40 Chapitre 2. L’ordonnancement de projets
Ouvriers
5
4 8
3
2 6
1
11 12 13 14 15 16 17 18 Jours
Figure 2.19: Solution 3 : partage de la ressource : 25 % pour 8 et 75 % pour 6.
Ouvriers
5
4 8
3
2 6 8
1
11 12 13 14 15 16 17 18 Jours
Figure 2.20: Solution 4 : définir une tâche par sa quantité totale de travail.
2.12 Exercices
(a) Calculer les dates de début au plus tôt et au plus tard et déterminer le
chemin critique par la méthode des potentiels.
(b) Présenter les résultats précédents en traçant un diagramme à barres.
Tracer aussi la courbe de charge donnant l’évolution de la demande
en main d’oeuvre en fonction du temps. L’effectif permanent de 5
ouvriers est-il suffisant ?
(c) On envisage l’embauche de travailleurs temporaires. Comment limiter
à 4 semaines l’embauche de la main d’oeuvre supplémentaire sans
allonger la durée totale d’exécution des travaux ?
(d) Si on renonce à embaucher des travailleurs temporaires, de combien
faut-il allonger la durée des travaux pour respecter la contrainte de main
d’oeuvre ?
(e) On reprend le problème de la première question. En plus des contraintes
initiales, on veut que la tâche 7 ne commence pas après 8 semaines.
Comment modifier le graphe pour tenir compte de cette contrainte ?
Que pensez-vous de cette nouvelle exigeance ?
(c) Calculer, pour chaque tâche, la date de début au plus tôt, la marge et la
date de début au plus tard.
(d) Déterminer le (ou les) chemins critique(s) pour ce problème.
(e) La direction de l’entreprise, inquiète du délai de réalisation de la mai-
son, voudrait réduire celui-ci de 2 semaines. On peut agir sur les tâches
reprises au tableau 2.7.
Analyse du projet
L’analyse d’un projet de type non répétitif d’une certaine envergure conduit à
adopter une approche hiérarchique de définition des tâches à exécuter. On
va progressivement décomposer les tâches en des sous-tâches pour atteindre un
plus grand niveau de détail. Le résultat de cette analyse est un organigramme
technique tel que celui illustré à la figure 3.1.
Le principe est le suivant. A un niveau de détail k, on dispose de nk tâches.
Pour passer au niveau de détail inférieur k + 1, on examine chaque tâche qui peut
être décomposée en un ensemble de sous-tâches dont la réunion redonne la tâche
du niveau supérieur. Ceci conduit à un accroissement du nombre de tâches avec le
niveau, autrement dit :
nk+1 > nk
47
48 Chapitre 3. Analyse du projet
Niveau 2 Tâche1.1 Tâche 1.2 Tâche 2.1 Tâche 2.2 Tâche 3.1 Tâche 3.2
• Les tâches ne doivent pas être d’importance trop inégale que ce soit en terme
du durée ou de consommation de ressources.
• Les tâches doivent être suffisamment homogènes pour les traiter comme un
centre de coût différent : ainsi il doit y avoir unicité de responsabilité.
Section 3.1. Définition du projet 49
La technique que nous venons de présenter est appelée, pour une raison évidente,
démarche descendante (ou top-down). On peut imaginer la démarche inverse
d’agrégations successives qui est qualifiée de démarche ascendante (ou bottom-
up). Cette démarche est illustrée par le second organigramme (voir figure 3.2) où
l’on est parti des mêmes tâches de niveau 3 mais où les regroupements de niveau
2 et de niveau 1 sont différents.
Nous dirons ensuite un mot de l’ingénierie concourante dont le but est de lutter
contre les effets néfastes de la division du projet en phases ainsi que des problèmes
spécifiques liés à la gestion simultanée de plusieurs projets.
Dans le cas de la fabrication d’un équipement ou d’un ouvrage, on distingue
généralement les phases suivantes :
• On passe alors à l’étape suivi du projet afin de vérifier que l’on respecte
bien les objectifs de délai et de coût.
• Enfin vient la phase de fin des travaux qui passe généralement par trois
réceptions :
• La présérie est un produit identique à celui qui sera produit en série, réalisé
en quelques unités mais cette fois-ci à l’aide de ressources identiques à celles
qui seront utilisées en série. Le but est cette fois-ci de tester le processus
de production. Ce qui peut amener à modifier le produit ou le processus de
production si certains problèmes de fabrication sont constatés à cette étape.
• Elle est suivie par la phase production proprement dite qui consiste produire
le produit à un haut niveau.
52 Chapitre 3. Analyse du projet
Le but de l’ingénierie concourante a pour but de lutter contre les effets nuisibles du
découpage en phases du projet. En effet, le découpage en phases conduit à associer
à chaque phase un ensemble de tâches n’appartenant qu’à une seule phase. Ceci a
pour effet de rendre autonomes les tâches appartenant à différentes phases et peut
conduire à :
Dans la pratique, souvent les entreprises ont à gérer simultanément plusieurs gros
projets, par exemple, la construction simultanée de plusieurs navires dans un chan-
tier naval. Le partage de certains équipements techniques conduit à une certaine
interdépendance des projets. Trois approches sont utiles dans la pratique pour
résoudre les conflits ainsi générés :
Section 3.2. Définition technique des tâches et de leurs relations 53
Analyse des
besoins
Définition du
produit
Définition du processus
de fabrication
Fabrication du
prototype
Il faut cependant veiller à ne pas remettre en cause sans cesse l’allocation des
ressources car cette instabilité peut perturber le fonctionnement des projets.
Nous avons vu au chapitre 2, que trois catégories de relation entre tâches peuvent
être rencontrées :
Nous allons maintenant dire un mot des contraintes gênantes non prises en
compte dans les logiciels :
• Le problème des gammes alternatives est celui qui résulte du choix pos-
sibles entre deux méthodes de production, ce qui conduit à faire un ou
exclusif non pas entre deux tâches mais entre deux groupes de tâches, ce
qui conduit à considérer deux chemins alternatifs dans le graphe comme le
montre la figure 3.6 où l’on a le choix pour passer de l’activité A à l’activité
B D
A F
C E
Figure 3.6: Gammes alternatives.
F à passer par les activités B et D, soit par les activités C et E, le choix final
s’effectuant sur base de la minimisation de la durée du projet.
A nouveau les logiciels ne permettent pas de tenir compte d’une telle con-
trainte et il convient de construire deux graphes reprenant séparément les
deux alternatives en conservant celle de temps minimum.
Vincent GIARD [2] remarque qu’il existe quatre possibilités de définir une
relation d’antériorité entre deux tâches et donc autant de façon de définir le
recouvrement. Nous reprenons ci-dessous uniquement la relation initiale qui est
une relation entre le début de l’ancêtre et le début du descendant. Ce cas est illustré
à la figure 3.7 où la tâche i de durée 7 jours précède la tâche j de durée 5 jours. Il
y a un recouvrement possible de 3 jours. Le paramètre d donne le décalage positif
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 temps
i
d = +4
j
tdi + 4 ≤ tdj
tdi + 4 ≤ tdj
Chaque tâche est identifiée par le rôle qu’elle a à jouer dans la bonne fin du pro-
jet, la non exécution de la tâche compromettant soit la fin du projet soit d’atteindre
certains objectifs (de qualité, par exemple). Elle est caractérisée par :
Tout projet génère des dépenses ainsi que, pour certains d’entre eux, des recettes.
Pour des projets internes comme le lancement d’un nouveau produit, il importe de
faire l’analyse de ces flux de trésorerie sur une période assez longue, de préférence
sur une période allant de la conception du produit à son retrait du marché. Ceci
va nous amener à considérer la durée de vie des produits.
• le lancement du produit
• la maturité du produit,
• le déclin du produit.
Il y aura un arbitrage à faire entre ces différents coûts. En effet, une dimi-
nution des coûts de recherche et développement peut se traduire, par exemple, par
un accroissement des coûts de production ou des coûts d’après-vente.
Section 3.3. Le coût du projet 59
Il est important de faire la distinction entre les coûts engagés et les coûts
décaissés. Comme l’illustre la figure 3.8, avant même la phase de production
plus de 80 % des coûts du cycle de vie sont engagés contre seulement 20 % des
coûts décaissés. C’est donc essentiellement au cours de la phase de recherche et
développement que des gains substantiels de coûts peuvent être dégagés.
Recherche Industrialisation
Développement
Production temps
x0 = 1.000
x2 = 1.050 × (1 + 0, 05)
= (1 + 0, 05) × (1 + 0, 05) × 1.000
x1 = x0 + ix0 = (1 + i)x0
Section 3.4. Analyse économique du projet 61
logique de
capitalisation
0 1 2 temps
i = 10 %
-100
logique
d’actualisation
0 1 2 temps
i = 10 %
-100 = -121/(1,1)-2
Nous allons illustrer l’utilité de la VAN sur un exemple de choix d’une capacité
sur l’exemple tiré de Mac Clain [5] d’une boulangerie industrielle qui fournit les
Section 3.4. Analyse économique du projet 63
Les différents choix possibles peuvent être utilement illustrés sur un arbre de
décision tel que celui de la figure 3.12. Un carré représente une décision. Un
cercle représente un état du monde.
Définition 3.1 On appelle valeur nette présente, la somme actualisée des profits
futurs moins l’investissement initial.
F Nt
40.000 × 52
0 1 2 3 .. . 20 t
-1.500.000
F Nt
40.000 × 52
16.000 × 52
0 1 2 3 .. . 20 t
-800.000
-1.000.000
• Construire 5 000 :
E(V AN ) = 0, 2 × 6 724 077 + 0, 8 × 1 789 631 = 2 776 520 $.
• Construire 2 000 :
E(V AN ) = 0, 2 × 5 625 677 + 0, 8 × 2 489 631 = 3 116 840 $.
• Ne rien construire :
E(V AN ) = 0
3.5 Exercices
3.1. Lancement d’un nouveau produit. Une société met à l’étude le lancement
d’un nouveau produit. Ce lancement nécessite la réalisation de 10 tâches
repérées par les lettres A à J, et dont les caractéristiques sont données à la
table 3.2.
(c) Calculer les dates de début au plus tôt, au plus tard, les marges.
(d) Donner tous les chemins critiques.
tâche coût
C 10.000 EURO
F 15.000 EURO
B 5.000 EURO
I 6.000 EURO
Tableau 3.3: Réduction possible de la durée
3.3. Calcul des Flux Nets de Trésorerie Actualisés. Calculer la VAN d’un
investissement dont l’échéancier est le suivant : -2.000 (investissement, et
donc décaissement) réalisé à la date 0, et de +1.000 de flux net de trésorerie
(=bénéfice après impôt + amortissement) disponible à la fin de l’année 1,
+900 à la fin de l’année 2, et +1.200 à la fin de l’année 3, le taux d’actuali-
sation étant de 5 %.
3.4. Choix d’une capacité. Pour les données d’investissement de la section 3.4.2
mais avec une probabilité de succès du produit de 50 %,
(a) recalculer les espérances de valeurs actualisées nettes des deux inves-
tissements possibles;
(b) expliquer pourquoi la décision optimale change;
(c) déterminer la probabilité pour laquelle la décision optimale change.
(d) Etant donné les résultats ci-dessus, quelle décision initiale d’investis-
sement prendra l’investisseur ?
Chapitre 4
Le suivi du projet
4.1 Introduction
• suivi budgétaire,
• suivi de la qualité.
Nous allons nous concentrer dans ce chapitre sur les deux premiers points.
Pour un bon suivi des projets, la collecte des informations est un élément
crucial. Leur collecte à intervalles réguliers (dépendant de la longueur du pro-
jet) permet de détecter des dérives et d’entamer des actions correctrices. Deux
éléments importants sont donc à considérer :
Une information trop tardive peut amener des actions correctrices plus coûteuses
et une information erronée peut amener à prendre de mauvaises décisions.
71
72 Chapitre 4. Le suivi du projet
la date de début réel et la date de fin observée de chaque tâche. En cas d’écart par
rapport au prévisionnel (retard ou avance dans le début ou la fin d’une tâche), le
logiciel recalcule automatiquement l’ordonnancement des tâches non exécutées.
Nous avions vu au chapitre 2, la manière de présenter les résultats de l’or-
donnancement sous forme d’un diagramme de Gantt (voir section 2.9) où chaque
ligne horizontale correspond à une tâche. Le même graphique peut être utilisé
pour le suivi du projet. Comme on peut le voir à la figure 4.1, pour chaque tâche
on reprend dans sa ligne, le prévisionnel et le réalisé en utilisant par exemple des
couleurs différentes. Les différences apparaissent alors facilement.
0 5 10 15 20 25 30 35
Temps
Tâche 1
Tâche 2
Tâche 3
Tâche 4
Tâche 5
Tâche 6
Tâche 7
Tâche 8
Tâche 9
Tâche 10
Tâche 11
prévu réalisé
Figure 4.1: Le suivi d’exécution des tâches
Le suivi des coûts implique que lors de l’analyse du projet, on ait fait une évaluation
des coûts des tâches. On peut alors sur base de la constatation des ressources
consommées et du coût unitaire de ces ressources, procéder à l’évaluation des
coûts encourus.
Considérons maintenant une date ultérieure t comprise entre les dates de début du
projet et la date de fin prévue initialement du projet :
τd ≤ t ≤ τf,d
74 Chapitre 4. Le suivi du projet
Budget à date
Prévision de consommation de
budget à date, définie à la date τd
Retard
final
prévu en t
τd t τf,d τf,t
Date de début du projet
• la date finale du projet est révisée de τf,d , la date initialement prévue, en τf,t
qui est maintenant l’objectif de délai considéré comme réaliste (voir figure
4.2 où est indiqué le retard prévisionnel à date t);
Définition 4.2 Le coût encouru est définit comme le coût réel du travail effectué
ou CRTE à la date t.
Si l’on avait travaillé en conformité avec le budget à date, les travaux qui auraient
dû être réalisés à la date t auraient dépensé le budget encouru.
La différence entre le budget encouru (ce qui est prévu) et le coût encouru
(le coût réalisé) a une double origine :
• un effet quantité dû aux écarts de planning : le travail effectué est en avance
ou en retard par rapport aux prévisions;
Pour mettre en évidence les différents effets, l’idée est de comparer ce qui
est prévu (budget encouru) et ce qui est réalisé (coût encouru) à une troisième
grandeur la valeur théorique des travaux exécutés qui doit être :
Définition 4.4 Le coût budgété du travail effectué (ou CBTE) s’obtient tout sim-
plement en valorisant les tâches effectuées aux coûts prévus dans le budget à date.
Ces différents valeurs sont illustrées à la figure 4.3 où le cas décrit est parti-
culièrement défavorable puisque :
• le budget encouru (ou coût budgété du travail prévu) est supérieur à la valeur
budgétaire du réalisé;
• le budget encouru est inférieur au coût encouru (ou coût réel du travail
effectué).
Ce coût budgété du travail réalisé est comparé au budget encouru pour déter-
miner l’écart de planning et au coût encouru pour déterminer l’écart de coût.
On compare donc ici le coût budgété du travail réalisé et le budget encouru, c’est-
à-dire le coût budgété du travail initialement prévu. Ils sont valorisés au même coût
d’utilisation des ressources. La différence des ces deux valeurs correspond donc
uniquement à une différence de planning. Ainsi, on définit l’écart de planning
comme la différence entre le coût budgété du travail réalisé et le budget encouru :
Retard
final
Retard prévu en t
constaté
à la date t
τd θ t τf,d τf,t
Date de début du projet
On compare donc ici le coût budgété du travail effectué et le coût encouru, c’est-
à-dire le coût réel du travail effectué. Ils ont donc en commun la même hypothèse
d’avancement des travaux. La différence des ces deux valeurs correspond donc
uniquement à une différence de coût (entre le coût réel et le coût prévu). Ainsi, on
définit l’écart de coût comme la différence entre le coût budgété du travail réalisé
et le coût encouru :
Ecart de coût = CBTE - CRTE
Cette différence qui a donc pour origine uniquement des variations de coût de
réalisation des tâches peut s’expliquer par :
4.4 Exercice
4.1. Cas de l’entreprise BURBOX. La société BURBOX est une société spécia-
lisée dans la fabrication de meubles de bureau. Elle envisage d’édifier une
nouvelle usine à la place d’un entrepôt inutilisé afin de répondre à l’accrois-
sement de sa demande. Le projet doit début le lundi 15 juin 1998. Les tâches
à exécuter sont les suivantes :
5.1 Introduction
Nous verrons deux familles d’approches utilisées pour maı̂triser les risques :
83
84 Chapitre 5. La prise en compte du risque
Les deux risques fondamentaux auxquels il faut faire face dans la gestion d’un
projet sont :
f (x)
1
B A
A B x
Fonction de repartition
F (X < x)
1
0
A B x
La distribution Bêta (voir figure 5.2) est une distribution unimodale qui :
(B − A)2 (α + 1)(γ + 1)
V (X) = (5.5)
(α + γ + 3)(α + γ + 2)2
f (x)
A M0 B x
1 −
x − µ 2 /2
f (x) = √ · e σ (5.7)
σ 2π
1 xα − x − µ 2 /2
P (X < xα ) = √ e σ dx = α (5.8)
σ 2π −∞
f (x) N ( , σ)
xα x
Figure 5.3: Distribution normale de probabilité
Le problème de cette distribution est qu’elle porte sur une variable continue pouvant
aller de moins l’infini à plus l’infini. Si l’on restreint le domaine de X aux seules
valeurs positives, on obtient une distribution tronquée de la loi normale :
1 xα
−
x − µ 2 /2
P (X < xα ) = 2 e σ dx = α (5.9)
∞ − x − µ /2 0
σ
e dx
0
A + M0 + B
E(X) =
3
Densite de probabilite
f (x)
2
B A
A M0 B x
Valeur Mode Valeur
minimum maximum
Illustrons ces principes sur un exemple numérique. Le tableau 5.1, fournit, pour
les 10 tâches critiques du projet, les valeurs extrêmes et le mode qui permettent
de calculer la moyenne et la variance de la durée de chaque tâche critique par les
formules (5.10) et (5.11).
P [x1 ≤ X ≤ x2 ] = 95%
P (X > x2 ) = 2, 5%
Section 5.2. L’approche quantitative du risque 91
f (x)
N ( , σ)
95 %
2,5 % 2,5 %
x1 49,5 x2 x
Pour faire la lecture dans la table, il faut centrer et réduire des deux côtés de
l’inégalité ci-dessus. On obtient :
X −µ x2 − 49, 5
P > = 2, 5%
σ 2, 68
Dans la table de la loi Normale N (0, 1), on lit que :
P (Z > 1, 96) = 2, 5%
On en déduit que
x2 − 49, 5
= 1, 96
2, 68
Autrement dit que :
x2 = 1, 96 × 2, 68 + 49, 5 = 54, 75.
On détermine x1 comme étant le point symétrique de x2 par rapport à la moyenne
µ = 49,5 :
x1 = 49, 5 − (x2 − 49, 5) = 44, 25
On en déduit finalement l’intervalle suivant.
P (44, 25 < X < 54, 75) = 95%
Le principe de l’approche simulatoire est de faire une simulation sur base d’un
scénario privilégié pour chacune des tâches. En utilisant la méthode de Monte-
Carlo, on peut générer différents scénarios pour les tâches du projet. Ce qui permet
de calculer, par exemple, la probabilité d’une tâche d’être critique.
Nous introduisons d’abord la méthode de Monte-Carlo. Supposons que l’on
s’intéresse à la grandeur X (qui ici représente la durée d’une tâche). Il faut d’abord
identifier la fonction de répartition de la variable X. Ceci est fait, par exemple, en
posant une série de questions du type : ”Quelle est la probabilité que la variable
X prenne une valeur inférieure à x ?”
Le tableau 5.2 présente les résultats obtenus à cette série de questions.
x P (X < x)
3 900 0%
4 100 20 %
4 400 40 %
4 800 60 %
4 950 70 %
5 100 80 %
5 200 100%
Fi xi Fi xi Fi xi Fi xi
1 3910 26 4190 51 4620 76 5040
2 3920 27 4205 52 4640 77 5055
3 3930 28 4220 53 4660 78 5070
4 3940 29 4235 54 4680 79 5085
5 3950 30 4250 55 4700 80 5100
6 3960 31 4265 56 4720 81 5105
7 3970 32 4280 57 4740 82 5110
8 3980 33 4295 58 4760 83 5115
9 3990 34 4310 59 4780 84 5120
10 4000 35 4325 60 4800 85 5125
11 4010 36 4340 61 4815 86 5130
12 4020 37 4355 62 4830 87 5135
13 4030 38 4370 63 4845 88 5140
14 4040 39 4385 64 4860 89 5145
15 4050 40 4400 65 4875 90 5150
16 4060 41 4420 66 4890 91 5155
17 4070 42 4440 67 4905 92 5160
18 4080 43 4460 68 4920 93 5165
19 4090 44 4480 69 4935 94 5170
20 4100 45 4500 70 4950 95 5175
21 4115 46 4520 71 4965 96 5180
22 4130 47 4540 72 4980 97 5185
23 4145 48 4560 73 4995 98 5190
24 4160 49 4580 74 5010 99 5195
25 4175 50 4600 75 5025 100 5200
Fi (%)
100 %
80 %
70 %
60 %
40 %
20 %
43 64 58 92 32 00 38 41 08 58 21789
14093 06268 46460 97660 23490
61618 19275 40744 22482 12424
98601 19089 53166 41836 28205
...
i Fi xi
1 43 % 4460
2 64 % 4860
3 58 % 4760
4 92 % 5160
5 32 % 4280
6 0% 3900
7 38 % 4370
8 41 % 4420
9 8% 3980
10 58 % 4760
• La simulation d’une durée xi,k d’une tâche i pour le jeu de données k s’ob-
tient par l’utilisation d’un nombre généré aléatoirement. Ce nombre à deux
chiffres correspond à une probabilité exprimée en % d’une valeur de la fonc-
tion de répartition de la durée de la tâche.
• l’analyse statistique des K jeux de données permet d’obtenir les trois infor-
mations suivantes :
Giard [2] présente un exemple de simulation portant sur 1 000 jeux de données
pour l’exemple introductif du chapitre 2 en retenant comme mode la durée de
l’univers certain et en utilisant des distributions triangulaires. De ces simulations
plusieurs enseignements peuvent être tirés :
• Certaines tâches qui étaient critiques dans l’univers certain n’ont plus
qu’une chance sur deux d’être critique en univers aléatoire. A l’inverse,
certains tâches non critiques dans l’univers certain ont une chance sur 5
d’être critique en univers aléatoire. Ceci traduit l’apparition de nouveaux
chemins critiques en univers aléatoire.
L’approche quantitative, que ce soit sous la forme classique ou via des simulations
de Monte-Carlo, présente des limites :
• les risques réglementaires : les normes que doivent respecter les produits
peuvent changer. Ces risques sont liés le plus souvent soit :
La solution est évidemment de retenir la solution qui répond aux normes les
plus strictes mais elle risque d’être la plus coûteuse.
• Les risques liés à une détection tardive du problème : pour pouvoir faire
un diagnostic, il faut, d’une part, disposer des bonnes informations et, d’autre
part, les traiter à temps. Les causes principales de détection tardive d’un
problème sont liés à :
– En ce qui concerne l’information externe, une attitude passive vis-à-vis
de la collecte d’information (il faut être pro-actif, c’est-à-dire chercher
les signes avant coureurs, par exemple d’un changement du marché
plutôt que d’attendre et de constater l’effondrement du marché);
– en ce qui concerne l’information interne, elle peut être disponible mais
rarement sous sa bonne forme et au bon endroit;
– en ce qui concerne le traitement de l’information : l’absence d’indica-
teurs calculés automatiquement peut faire qu’une information, même
disponible, n’est pas traitée en temps utile;
– en ce qui concerne le traitement de l’information : à l’inverse, une
absence de filtrage de l’information peut conduire à une inondation
d’informations qui a le même effet que de ne pas transmettre l’infor-
mation.
Section 5.4. La prise en compte du risque 101
– le report de la faute sur autrui qui est souvent une réponse d’un service
prestataire (c’est pas moi, c’est lui);
– la logique de temporisation qui privilégie la solution de court terme en
repoussant la solution du problème profond à plus tard;
– la création de nouvelles règles qui visent à prévenir le problème ren-
contré mais asphyxie le système (par exemple, par un excès de procé-
dures de contrôle).
Nous allons, pour terminer, donner quelques stratégies possibles pour la dimi-
nution des risques encourus, que ce soit en phase d’élaboration ou en phase
d’exécution du projet.
En phase d’exécution du projet, lorsque des dérives sont constatées, trois stratégies
visant à réagir à la nouvelle situation peuvent être mises en œuvre :
5.5 Exercices
No tâche Ai Bi préalables
1 terrassement 3 7 -
2 fondations 2 5 1
3 colonnes porteuses 1 3 2
4 charpente toiture 1 5 3
5 couverture 2 5 4
6 maçonnerie 2 7 3
7 plomberie, électricité 1 7 2
8 coulage dalle béton 2 4 7
9 chauffage 2 6 8 et 6
10 plâtre 8 13 9 et 5
11 finitions 3 8 10
Tableau 5.9: Construction d’un bâtiment : distribution uniforme.
Annexe A
Formulaire pour la gestion de projets
Définition A.1 On définit la marge libre comme la partie de la marge totale que
l’on peut utiliser sans affecter la marge des successeurs.
Si l’on considère que les ancêtres et les descendants de la tâche sont programmés
au plus tôt, on définit ainsi la marge libre comme la différence entre :
• La date de début au plus tôt du descendant (ou la plus précoce de ces dates
si la tâche a plusieurs descendants);
• la date de fin au plus tôt de la tâche.
Si l’on considère que les ancêtres de la tâche sont programmés au plus tard et ses
descendants au plus tôt, la marge indépendante est la différence entre :
• la date de début au plus tôt du descendant (ou la plus précoce de ces dates si
la tâche a plusieurs descendants);
• la date de fin au plus tard de son ancêtre (ou la plus tardive de ces dates, si
la tâche a plusieurs ancêtres) augmentée de la durée de la tâche.
105
106 Annexe A. Formulaire pour la gestion de projets
Définition A.5 On définit l’écart de coût comme la différence entre le coût budgété
du travail réalisé et le coût encouru, c’est-à-dire le coût réel du travail effectué :
f (x)
1
B A
A B x
Fonction de repartition
F (X < x)
1
0
A B x
f (x)
A M0 B x
• La distribution Bêta (voir figure A.2) est une distribution unimodale qui :
(x − A)α (B − x)γ
f (x) = 1 (A.3)
(B − A)α+γ+1 t (1 − t) dt
α γ
0
(B − A)2 (α + 1)(γ + 1)
V (X) = (A.5)
(α + γ + 3)(α + γ + 2)2
1 −
x − µ 2 /2
f (x) = √ · e σ (A.7)
σ 2π
Section A.5. Distribution de probabilité 109
f (x) N ( , σ)
xα x
Figure A.3: Distribution normale de probabilité
1 xα − x − µ 2 /2
P (X < xα ) = √ e σ dx = α (A.8)
σ 2π −∞
Densite de probabilite
f (x)
2
B A
A M0 B x
Valeur Mode Valeur
minimum maximum
111
112 Annexe B. Table de nombres au hasard
43 64 58 92 32 00 38 41 08 58 21 78 91 40 93
06 26 84 64 60 97 66 02 34 90 61 61 81 92 75
40 74 42 24 82 12 42 49 86 01 19 08 95 31 66
41 83 62 82 05
39 65 76 45 45 19 90 69 64 61 20 26 36 31 62
58 24 97 14 97 95 06 70 99 00 73 71 23 70 90
65 97 60 12 11 31 56 34 19 19 47 83 75 51 33
30 62 38 20 46 72 20 47 33 84 51 67 47 97 19
98 40 07 17 66 23 05 09 51 80 59 78 11 52 49
75 17 25 69 17 17 95 21 78 58 24 33 45 77 48
69 81 84 09 29 93 22 70 45 80 37 48 79 88 74
63 52 06 34 30 01 31 60 10 27 35 07 79 71 53
28 99 52 01 41 02 89 08 16 94 85 53 83 29 95
56 27 09 24 43 21 78 55 09 82 72 61 88 73 61
87 18 15 70 07 37 79 49 12 38 48 13 93 55 96
41 92 45 71 51 09 18 25 58 94 98 83 71 70 15
89 09 39 59 24 00 06 41 41 20 14 36 59 25 47
54 45 17 24 89 10 08 58 07 04 76 62 16 48 68
58 76 17 14 86 59 53 11 52 21 66 04 18 72 87
113
114 Annexe C. Table de la loi normale centrée réduite
P zj
zi 0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09
0,0 0,5000 0,4960 0,4920 0,4880 0,4840 0,4801 0,4761 0,4721 0,4681 0,4641
0,1 0,4602 0,4562 0,4522 0,4483 0,4443 0,4404 0,4364 0,4325 0,4286 0,4247
0,2 0,4207 0,4168 0,4129 0,4090 0,4052 0,4013 0,3974 0,3936 0,3897 0,3859
0,3 0,3821 0,3783 0,3745 0,3707 0,3669 0,3632 0,3594 0,3557 0,3520 0,3483
0,4 0,3446 0,3409 0,3372 0,3336 0,3300 0,3264 0,3228 0,3192 0,3156 0,3121
0,5 0,3085 0,3050 0,3015 0,2981 0,2946 0,2912 0,2877 0,2843 0,2810 0,2776
0,6 0,2743 0,2709 0,2676 0,2643 0,2611 0,2578 0,2546 0,2514 0,2483 0,2451
0,7 0,2420 0,2389 0,2358 0,2327 0,2296 0,2266 0,2236 0,2206 0,2177 0,2148
0,8 0,2119 0,2090 0,2061 0,2033 0,2005 0,1977 0,1949 0,1922 0,1894 0,1867
0,9 0,1841 0,1814 0,1788 0,1762 0,1736 0,1711 0,1685 0,1660 0,1635 0,1611
1,0 0,1587 0,1562 0,1539 0,1515 0,1492 0,1469 0,1446 0,1423 0,1401 0,1379
1,1 0,1357 0,1335 0,1314 0,1292 0,1271 0,1251 0,1230 0,1210 0,1190 0,1170
1,2 0,1151 0,1131 0,1112 0,1093 0,1075 0,1056 0,1038 0,1020 0,1003 0,0985
1,3 0,0968 0,0951 0,0934 0,0918 0,0901 0,0885 0,0869 0,0853 0,0838 0,0823
1,4 0,0808 0,0793 0,0778 0,0764 0,0749 0,0735 0,0721 0,0708 0,0694 0,0681
1,5 0,0668 0,0655 0,0643 0,0630 0,0618 0,0606 0,0594 0,0582 0,0571 0,0559
1,6 0,0548 0,0537 0,0526 0,0516 0,0505 0,0495 0,0485 0,0475 0,0465 0,0455
1,7 0,0446 0,0436 0,0427 0,0418 0,0409 0,0401 0,0392 0,0384 0,0375 0,0367
1,8 0,0359 0,0351 0,0344 0,0336 0,0329 0,0322 0,0314 0,0307 0,0301 0,0294
1,9 0,0287 0,0281 0,0274 0,0268 0,0262 0,0256 0,0250 0,0244 0,0239 0,0233
2,0 0,0228 0,0222 0,0217 0,0212 0,0207 0,0202 0,0197 0,0192 0,0188 0,0183
2,1 0,0179 0,0174 0,0170 0,0166 0,0162 0,0158 0,0154 0,0150 0,0146 0,0143
2,2 0,0139 0,0136 0,0132 0,0129 0,0125 0,0122 0,0119 0,0116 0,0113 0,0110
2,3 0,0107 0,0104 0,0102 0,0099 0,0096 0,0094 0,0091 0,0089 0,0087 0,0084
2,4 0,0082 0,0080 0,0078 0,0075 0,0073 0,0071 0,0069 0,0068 0,0066 0,0064
2,5 0,0062 0,0060 0,0059 0,0057 0,0055 0,0054 0,0052 0,0051 0,0049 0,0048
2,6 0,0047 0,0045 0,0044 0,0043 0,0041 0,0040 0,0039 0,0038 0,0037 0,0036
2,7 0,0035 0,0034 0,0033 0,0032 0,0031 0,0030 0,0029 0,0028 0,0027 0,0026
2,8 0,0026 0,0025 0,0024 0,0023 0,0023 0,0022 0,0021 0,0021 0,0020 0,0019
2,9 0,0019 0,0018 0,0018 0,0017 0,0016 0,0016 0,0015 0,0015 0,0014 0,0014
3,0 0,0013 0,0013 0,0013 0,0012 0,0012 0,0011 0,0011 0,0011 0,0010 0,0010
[3] GIARD Vincent, Gestion de la production et des flux, 3ème Edition, Econo-
mica, Paris, 2003.
[5] J.O. MAC CLAIN, L.J. THOMAS et J.B. MAZZOLA, Operations Manage-
ment: Production of Goods and Services, Prentice Hall, 1992.
[7] J.R. MEREDITH, et S.J. MANTEL, Project Management, John Wiley, 2003.
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