recherche

innovation

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 Crédits photos couverture (de gauche à droite et de bas en haut) : Université de Picardie Jules Verne,
Novance, Denis Wardzala/CHU Amiens Picardie, Laboratoire de Génie Enzymatique et Cellulaire

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11 mail Albert 1er
Conseil régional de Picardie

BP 26 16 - 80026 Amiens Cedex 1

Tél : 03 22 97 37 37 / Fax : 03 22 97 39 00
 Sommaire / Contents
Région Picardie / The Picardy Region
Une dynamique de recherche et d’innovation
fondée sur une solide culture de réseaux
Un entretien avec M. Claude GEWERC, Président
du Conseil régional de Picardie 6 of the University Research Centre on Public
Dynamic research and innovation based on a solid
networking culture
An interview with Claude Gewerc, Chairman of the
Picardy Regional Council 7 9 Lamfa : « La recherche fondamentale vise les
Enseignement supérieur, recherche et innovation :
Panorama du potentiel picard 8 du laboratoire amiénois de mathématique
Higher education, research and innovation: An
overview of the region’s potential 11
9 ARI Picardie : L’Agence Régionale de
l’Innovation en Picardie
Un entretien avec M. Daniel THOMAS,
Président de l’ARI Picardie
ARI PICARDIE: The Picardy Regional Innovation
Agency
An interview with Professor Daniel Thomas,
Chairman of the Picardy Regional Innovation
Agency (ARI Picardie) 14
Les Universités / Universities
9 L’Université de Picardie Jules Verne, un
acteur du développement : Des compétences
issues d’une recherche de pointe et de qualité
reconnue au niveau international 15
The Jules Verne University of Picardy, a
key stakeholder in economic development:
Expertise generated by internationally
renowned, high-quality, cutting-edge
research 16
9 Conseil scientifique de l’UPJV : « Définir la
politique de recherche de l’université »
Un entretien avec Saïd Kamel, professeur de
biochimie au sein de la faculté de pharmacie
et vice-président du conseil scientifique de
l’Université de Picardie Jules Verne.
The UPJV Scientific Council : «Defining the
university’s research policy»
An interview with Saïd Kamel, Professor of
Biochemistry at the Faculty of Pharmacy and
Vice President of the Scientific Council at the
Jules Verne University of Picardy (UPJV). 17
9 INSERM ERI 12 - Affections minéralisantes
du système cardio-vasculaire : Calcifications
artérielles et valvulaire aortique
INSERM ERI 12 - Mineralising conditions of
the cardiovascular system: arterial and aortic
valve calcification 18
9 Institut de Chimie de Picardie : « La chimie du
sucre et de l’énergie »
Un entretien avec Jean-Marie Tarascon,
directeur de l’Institut de Chimie de Picardie
The Picardy Institute of Chemistry : «The
chemistry of sugar and energy»
An interview with Jean-Marie Tarascon, Director
of the Picardy Institute of Chemistry 19
9 CURAPP : « Les histoires personnelles
déterminent le social »
Un entretien avec Frédéric Lebaron, directeur
centre universitaire de recherche sur l’action
publique et le politique, épistémologie et
sciences sociales.
4
CURAPP: «Personal experiences determine
social behaviour»
An interview with Frédéric Lebaron, Director
Action and the Political, Epistemological and
Social Sciences (CURAPP) 20
applications »
Un entretien avec Olivier Goubet, directeur
fondamentale et appliquées du l’Université de
Picardie Jules Verne, UMR 6140 CNRS
Lamfa : «Our fundamental research also
targets applications»
An interview with Olivier Goubet, Director
of the Amiens Laboratory for Fundamental
and Applied Mathematics (LAMFA), a joint
CNRS/Jules Verne University of Picardy
research unit (UMR 6140) 21
9 UTC - Université de Technologie de Compiègne
Un entretien avec M. Ronan STÉPHAN,
Président de l’UTC 22
UTC – The Compiègne University of
Technology
An interview with Ronan Stéphan, Vice-
Chancellor of the UTC 23
Université de Technologie de Compiègne
9 Biomécanique et Génie Biomédical : « Les
progrès de la science au service de la
médecine »
Un entretien avec Catherine Marque, directrice
de l’unité mixte de recherche Biomécanique et
Génie Médical
Biomechanics and Biomedical Engineering:
«Using scientific progress to improve medical
care»
An interview with Professor Catherine
Marque, Director of the joint UTC/CNRS
«Biomechanics and Biomedical Engineering»
research unit 24
9 Laboratoire de Génie Enzymatique et Cellulaire
- UTC
Un entretien avec M.Alain FRIBOULET,
Directeur du Laboratoire de Génie
Enzymatique et Cellulaire
The Enzyme and Cell Engineering Laboratory
- UTC
An interview with Alain Friboulet, Director of the
Enzyme and Cell Engineering Laboratory
9 HEUDIASYC - Unité Heuristique et Diagnostic
des Systèmes Complexes - UTC
Un entretien avec M. Rogelio LOZANO,
Directeur de l’Unité HEUDIASYC
HEUDIASYC - Research Unit on Heuristics and
Diagnostics in Complex Systems - UTC
An interview with Rogelio Lozano, Director
of the HEUDIASYC Research Unit 26
9 Laboratoire Roberval UTC/CNRS Recherches
en Mécanique, Acoustique et Matériaux
Un entretien avec le Pr.Jean-Marc ROELANDT,
Directeur du Laboratoire Roberval
The joint UTC/CNRS Roberval Laboratory
Research in Mechanics, Acoustics and
Materials
An interview with Prof. Jean-Marc Roelandt,
Director of the Roberval Laboratory 27
9 Unité Génie des Procédés Industriels - UTC
Dirigée par le Pr. André Pauss, Directeur de
l’Unité Génie des Procédés Industriels
Industrial Process Engineering Unit - UTC
Directed by Prof. André Pauss, Director of the
Industrial Process Engineering Unit 28
© Laboratoire de Génie Enzymatique et Cellulaire
Culture de cellules animales en milieu confiné L2.
Animal cell culture in an L2-confined environment.
© UTC
9 Costech : « Comment la technique participe à
notre humanité »
Un entretien avec Charles Lenay, directeur
de l’unité de recherche Connaissance,
organisation et systèmes techniques (Costech)
de l’Université de Technologie de Compiègne
Costech : «How technology contributes to our
humanity»
An interview with Charles Lenay, Director of the
Knowledge, Organisation and Technical Systems
Research Unit (COSTECH) at Compiègne
University of Technology (UTC) 29
Les autres organismes d’enseignement
et de recherché / Other higher education &
research organisations
9 CHU d’Amiens
Un entretien avec M. Philippe DOMY,
Directeur Général du CHU d’Amiens 30
Amiens University Hospital
An interview with Philippe Domy, Chief
Executive, Amiens University Hospital 31
25
9 ESIEE-AMIENS - École Supérieure d’Ingénieurs
en Électrotechnique et Électronique d’Amiens :
Un cursus performant pour un métier de
passion
Un entretien avec M. Roger CESCHI,
Directeur de l’ESIEE-AMIENS
ESIEE-AMIENS –the Amiens Graduate School
of Electrical and Electronic Engineering: A
high-performance course for a passionate
profession
An interview with Roger Ceschi, Director of
the ESIEE-AMIENS 32
9 Institut Polytechnique LaSalle Beauvais
Un entretien avec M. Philippe CHOQUET,
Directeur Général de l’Institut Polytechnique
LaSalle Beauvais
Institut Polytechnique LaSalle Beauvais
An interview with Philippe Choquet, Chief
Executive of the Institut Polytechnique
LaSalle Beauvais 33
9 Sup de Co Amiens : Nous cultivons l’art
d’entreprendre
Un entretien avec M. Roger DAVIS,
Responsable du programme « Masters » et de
la Recherche à Sup de Co Amiens
Amiens Business School: We cultivate the art
of entrepreneurship
An interview with Roger Davis, Head of the
Master’s Programme and Research at Amiens
Business School 34
Les centres techniques et de transfert
technologique/ Technical & technology
transfer centres
9 Agro-Transfert, Ressources et Territoires : «
Soutenir le transfert de l’innovation au monde
agricole »
Un entretien avec Marc Chopplet, directeur
d’Agro-Transfert Ressources et Territoires
Agro-Transfert, Ressources et Territoires:
«Promoting the transfer of innovations into
the world of farming»
An interview with Marc Chopplet, Director of
Agro-Transfert Ressources et Territoires 35
9 Biobanque de Picardie
Un entretien avec le Dr. Fay BETSOU,
Responsable de la Biobanque de Picardie
The Picardy Biobank
An interview with Dr Fay Betsou, Manager of
the Picardy Biobank 36
9 CETIM - Le Centre Technique des Industries
Mécaniques
CETIM - The Mechanical Industry Technical
Research Centre 37
9 CETMEF : Centre d’Études Techniques,
Maritimes et Fluviales
Un entretien avec M. Geoffroy CAUDE,
Directeur du CETMEF
CETMEF: the Centre for Maritime and River
Technical Studies
An interview with Geoffroy Caude, Director
of the CETMEF 38
9 CoDEM : « Favoriser l’émergence de bâtiments
durables »
Un entretien avec Blaise DUPRE, responsable
du centre de transfert technologique
constructions durables et éco-matériaux de
Picardie
CoDEM: «Fostering the emergence of 9 INRA – L’Institut National de la Recherche
sustainable buildings» Agronomique
An interview with Blaise Dupré, Manager of INRA - The French National Institute for
the Picardy Technology Transfer Centre for Agronomic Research 45
Sustainable Construction and Ecomaterials 39
9 PFT Mécatronique : « De la CAO à l’usinage
9 CRITT Polymères Picardie : Un appui grande vitesse de pièces »
technologique important pour les industries Un entretien avec Dominique Haye, directeur
des matières plastiques de la plateforme technologique Mécatronique
Un entretien avec M.Yves Machu, Directeur The Mechatronics Technology Platform: «From
du CRITT Polymères Picardie CAD to high-speed machining»
CRITT Polymères Picardie: Expert technological An interview with Dominique Haye, Director of
support for the plastics industry the Mechatronics Technology Platform 46
An interview with Yves MACHU, Director,
CRITT Polymères Picardie 40
Les Pôles de compétitivité /
9 CTCPA - Centre Technique de la Conservation Competitiveness clusters
des Produits Agricoles
CTCPA - Technical Centre for the Preservation 9 Pôle de compétitivité « Industries et Agro-
of Agricultural Produce 41 Ressources » : Un acteur dynamique engagé
dans la valorisation industrielle des agro-
ressources
Un entretien avec M. Daniel THOMAS, 1er
Vice-Président du Pôle « Industries et Agro-
Ressources » 47
The “Industries and Agro-Resources”
Competitiveness Cluster: A dynamic player
committed to adding industrial value to agro-
resources
An interview with Prof. Daniel Thomas, 1st
Vice Chairman of the “Industries and Agro-
Resources” cluster 48
9 Faurecia : Le leader mondial de l’équipement
automobile
Un entretien avec M. Nicolas PECHNYK,
R&D Vice-Président pour Faurecia Interior
© CTCPA
Systems
Un process innovant au CTCPA / An innovative process at the CTCPA Faurecia: a world leader in automotive
equipment
9 CVG - Centre de Valorisation des Glucides et An interview with Nicolas Pechnyk, Vice-
produits naturels : L’innovation végétale au President of R&D at Faurecia Interior
service du développement industriel Systems 49
Un entretien avec M.Thierry STADLER,
Directeur Général du CVG 42 9 Novance : Le spécialiste des huiles végétales
CVG - Centre for the Exploitation of industrielles
Carbohydrates & Natural Products: Plant- Un entretien avec M. Christian ROUX,
based innovations in industrial development Directeur de Novance
An interview with Thierry Stadler, Managing Novance: the industrial plant oil specialist
Director of the CVG 43 An interview with Christian Roux, Director of
Novance 50
9 Pôle de compétitivité i-Trans : Un
« facilitateur » d’innovations au service des
transports terrestres de demain
Un entretien avec le Pr.Ali CHARARA,
Directeur scientifique adjoint d’i-Trans,
Professeur à l’Université de Technologie de
Compiègne 51
The i-Trans Competitiveness Cluster:
Facilitating innovation for land transport
systems and services
An interview with Prof. Ali Charara, Assistant
Scientific Director of i-Trans, Professor at the
Compiègne University of Technology 52
© CVG
La halle pilote du CVG / The CVG pilot hall 9 Pôle de compétitivité Up-Tex : un
accompagnateur des mutations technologiques
du textile
9 INERIS : Maîtriser le risque pour un Un entretien avec André Beirnaert, Président
développement durable du Pôle de compétitivité Up-Tex
Un entretien avec M. Georges LABROYE, Up-Tex «Fostering technological changes in
Directeur Général de l’INERIS the textile industry»
INERIS Managing risk, promoting sustainable An interview with André Beirnaert, Chairman
development of the Up-Tex competitiveness cluster for
An interview with Georges Labroye, Director innovative textiles 53
General of the INERIS 44
5
 Une dynamique de recherche
et d’innovation fondée sur
une solide culture de réseaux
Un entretien avec M. Claude GEWERC,
Président du Conseil régional de Picardie
Q uelles sont les priorités de la Région en matière
d’enseignement supérieur et de recherche,
notamment pour valoriser les filières scientifiques et
technologiques ?
Comme vous le savez, l’enseignement supérieur
et la recherche ne relèvent pas du Conseil régional.
La Région y attache pourtant une importance
toute particulière pour 2 raisons fondamentales.
La 1re est notre volonté d’élever le niveau de
formation des Picards. Permettre à tous nos jeunes
d’aller le plus loin possible dans leur formation,
qu’elle soit générale ou professionnelle, constitue
le meilleur investissement que nous puissions
faire, à la fois pour qu’ils puissent être pleinement
citoyens et pour le développement de notre région.
C’est le sens de notre objectif d’augmenter de
50 % le nombre d’élèves accédant à l’enseignement
supérieur.
La 2e raison est liée à l’évolution économique
et sociale. L’enseignement supérieur et la recherche
constituent l’une des clés de « l’économie de la
connaissance ». C’est dans nos laboratoires et nos
universités que s’inventent les objets et approches
du futur. C’est un des leviers majeurs de l’intel-
ligence ajoutée nécessaire à notre développement
économique.
Une région comme la nôtre ne peut évidem-
ment couvrir tous les champs. C’est pour cela que,
de longue date, nous avons su, avec nos établis-
sements d’enseignement supérieur, dégager des
priorités communes, partager des axes mobilisateurs
de recherche, trouver - me semble-t-il - le bon
équilibre entre la nécessaire autonomie de la
recherche et l’indispensable mobilisation de nos
moyens au service de l’emploi et du bien-être
collectif.
Cette mobilisation a permis de beaux résul-
tats, notamment dans le champ des alternatives
végétales et dans celui de la mobilité dont sont
respectivement issus les pôles de compétitivité à
vocation mondiale « Industries et Agro-ressources »
et « I-Trans ». D’autres chantiers prometteurs sont
ouverts en matière de sécurité environnementale
et alimentaire, qui concernent à la fois les pôles
évoqués et, au-delà, l’évolution de l’ensemble de
notre système productif.
En vérité, en Picardie, dans nos laboratoires,
nous contribuons depuis longtemps au dévelop-
pement durable avec la discrétion qui nous
caractérise. Le Conseil régional s’investit de plus
en plus dans cette démarche, d’abord en s’effor-
çant de lever les barrières sociales d’accès à l’uni-
versité par un accompagnement social des étudiants
les plus fragiles, par le logement étudiant, mais
6
© Conseil régional de Picardie
aussi par un financement des infrastructures
universitaires. La Région finance la construction
de locaux d’enseignement et est même maître
d’ouvrage de certains laboratoires ou plates-formes
techniques. En outre, elle aide fortement les
jeunes chercheurs ; le nombre de bourses de
recherche ouvertes par la Région est maintenant
supérieur à celui de l’État. Pour valoriser ce socle
universitaire, nous avons par ailleurs mis en
place une chaîne d’outils techniques et financiers
allant de la maturation de projets au tour de
table bancaire.
La valorisation de nos universités comme de
l’enjeu que représentent la recherche et le transfert
technologique est au cœur de nos politiques de
communication, et nous aidons d’ailleurs nos
universités à communiquer dans ces domaines.
La Région a par exemple initié le Printemps de
l’Industrie qui pendant une semaine met l’accent
sur les relations entre l’université, la recherche, les
entreprises, à travers les pôles de compétitivité et
les systèmes productifs locaux. Les lycéens sont
un des publics privilégiés de cette manifestation.
Quels sont les axes identifiés pour structurer la recherche
et renforcer les liens entre l’académique et l’économique ?
Je l’ai déjà évoqué, les grands domaines de
R&D touchent à la fois aux alternatives végétales,
aux déplacements et aux processus de production,
le trait commun étant le développement durable.
Outre les pôles de compétitivité Industries et
Agro-ressources, I-Trans et Up-Tex, les systèmes
productifs locaux - notamment dans le domaine
de la machine-outil hydraulique et de la verrerie -
constituent des interfaces privilégiées entre les
différents acteurs concernés.
Nous avons aussi voulu renforcer nos centres
de transfert tels le Centre de Valorisation des
Glucides et Agro-transfert Ressources et Territoires
(qui interviennent en aval et en amont du pôle
de compétitivité Industries et Agro-ressources),
le CRITT Polymères (qui est appelé à jouer un
rôle nouveau sur les matériaux composites), et
nous mettons en place un nouveau pôle de com-
pétence sur l’éco-bâtiment.
La présence de l’INERIS donne à la Picardie
un rôle particulier en ce qui concerne la santé,
l’environnement et le risque industriel. Je veux
aussi souligner le rôle tout à fait pionnier du
laboratoire de Réactivité et de Chimie des
Solides du l’Université de Picardie Jules Verne,
associé au CNRS, qui pilote un réseau d’excel-
lence européen en matière de stockage de l’éner-
gie en instaurant une nouvelle dynamique avec
les industriels de ce secteur.
Le plus passionnant est que des liens nouveaux
se tissent entre ces différents pôles pour créer des
dynamiques prometteuses de rassemblement, je
pense aux agro-ressources et au stockage de
l’énergie, aux matériaux composites et au textile,
pour ne citer que 2 exemples.
En fait, la Picardie a la chance d’avoir su
construire une véritable culture de réseaux entre
centres de recherche et centres techniques, indus-
trie et agriculture, partenaires publics et privés.
Elle a aussi la chance d’avoir une université tech-
nologique, de grandes écoles et une université de
Picardie Jules Verne qui ont su mutualiser leurs
moyens et échanger leurs expériences au bénéfice
de l’excellence, comme c’est le cas pour Industries
et Agro-ressources.
Comment encourager l’ouverture internationale de la
place scientifique et technologique picarde ?
Le 1er encouragement que nous puissions
apporter est de favoriser la mobilité de nos étudiants
au niveau international. De ce point de vue, je
suis particulièrement satisfait que, depuis mon
arrivée, ils soient 50 % de plus à bénéficier de
notre dispositif régional. Nous devons aussi
accueillir des étudiants et chercheurs étrangers et
accompagner les rencontres internationales qui
se déroulent en Picardie.
Mais, au-delà, je souhaite renforcer les synergies
entre nos outils de développement économique,
agences régionales de développement et agence
régionale d’exportation, et les réseaux constitués
par les échanges de nos étudiants et de nos
chercheurs. Notre visibilité internationale, nous
la construirons sur des projets. Les universités
savent qu’elles peuvent toujours compter sur la
Région pour conforter les leurs. Nous avons
pour notre part la ferme volonté de traduire dans
les faits la vocation mondiale de nos pôles de
compétitivité Industries et Agro-ressources et
I-Trans. Nous voulons participer à de grandes
communautés de projets en Europe et au-delà
sur ces enjeux majeurs que sont les alternatives
végétales et le stockage de l’énergie.
■
 A research and innovation drive
based on a sound
culture of networks
An interview with Mr. Claude GEWERC,
President of the Picardy Regional Council

hat are the Region’s priorities in terms of

W higher education and research, in particular
for promoting science and technology?
and technical platforms. It also provides generous
support to young researchers; the number of
research grants awarded by the Region now
and Agro-resources competitiveness cluster - the
CRITT Polymères (Regional Centre for Polymer
Innovation and Technology Transfer - which will
As you know, the Regional Council does not exceeds that of the State. In order to promote be required to play a new role in composite
have direct responsibility for higher education. this university base, we have also put in place a materials), and we are setting-up a new eco-
It is, however, something to which it attaches par- series of technical and financial tools ranging building expertise cluster.
ticular importance for two fundamental reasons. from project maturation to banking pools.
The presence of the INERIS in Picardy gives the
The first is our desire to raise the level of edu- The promotion of our universities and of the region a special role where health, the environ-
cation in the region. Enabling our young people stakes research and technology transfer represent, ment and industrial risks are concerned. I would
to continue as far as possible with their education, lie at the heart of our communication policies, and also like to stress the absolutely pioneering role of
whether general or professional, is the best invest- we also help our universities to communicate in the Laboratory for the Chemistry and Reactivity
ment we can make, both to enable them to become these areas. For example, the Region was behind of Solids of the Jules Verne University of Picardy,
fully active citizens and for the development of our the Printemps de l’Industrie event which during in association with the CNRS, that is managing
region. This is the reasoning behind our objective one week emphasises the relationship between a European network of excellence for energy
of a fifty percent increase in the number of students the universities, research and business, via the storage giving fresh impetus to the industrialists
gaining access to higher education. competitiveness clusters and local systems of within this sector.
production. Secondary school students are one
The second reason is linked to economic and of the main audiences targeted by this event. The most exiting aspect is the new links that
social development. Higher education and are being formed between the different clusters
research constitute one of the cornerstones of the to come together on promising projects, such as,
“knowledge economy”. It is in our laboratories for example agro-resources and energy storage,
and universities that the objects and approaches or composite materials and textiles.
of the future are being invented. It is one of the
main levers of the added intelligence necessary In fact, Picardy is fortunate in having been able
for our economic development. to build-up a real culture of networks between
research centres and technical centres, industry
A region such as ours is obviously unable to and agriculture, or public and private partners. It
cover all fields. That is why we have been able, is also fortunate to have a university of technology,
for a long time now, in conjunction with our institutes of higher education and the Jules Verne
universities, to identify common priorities, share University of Picardy that have been able to pool
© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD

mobilising research themes and to find, it seems their resources and share their experiences for the
to me, the right balance between the necessary benefit of excellence, as is the case for Industries
independence of research and the essential need and Agro-resources.
to mobilise our resources in the service of
employment and collective well-being. What can be done to encourage the international expo-
sure of science and technology in Picardy?
This mobilisation has produced some good The first encouragement we can give is to
results, in particular in the field of plant-based assist the international mobility of our students.
alternatives and that of mobility which have From this point of view, I am particularly pleased
respectively given rise to the “Industries and Agro- that, since my arrival, fifty percent more students
resources” and “I-Trans” world-class competitiveness What themes have been identified for the organisation now benefit from our regional measures. We must
clusters. Other promising projects are currently of research and strengthening of links between the also welcome foreign students and researchers and
being conducted in the field of environmental academic and the economic? support international meetings held in Picardy.
and food safety, involving both of these clusters As I have already mentioned, the main areas of
and, beyond these, the development of our entire R&D concern plant-based alternatives, mobility But over and above that, I wish to strengthen
production system. and the production processes, the common link the synergies between our economic development
being sustainable development. In addition to the tools, regional development agencies and regional
In truth, the laboratories of Picardy have for Industries and Agro-resources, I-Trans and Up- export agency, and the networks formed by our
a long time been contributing to sustainable Tex competitiveness clusters, the local production students and our researchers. We will build up
development with our characteristic discretion. systems - in particular in the fields of hydraulic our international visibility through projects. The
The Regional Council is becoming increasingly machine tools and glazing - constitute privileged universities know that they can always count on the
involved in this process, firstly by striving to interfaces between the different actors concerned. Region to help them with theirs. We, for our part,
remove the social barriers to university access though have the firm intention of making the interna-
social support for the most vulnerable students, We also wanted to strengthen our technology tional ambition of our Industries and Agro-resources
student housing, as well as the financing of transfer centres, such as the Carbohydrate and I-Trans competitiveness clusters a reality. We
university infrastructure. The Region funds the Upgrading Centre and Agro-transfert Ressources wish to participate in large project communities
construction of teaching premises and is even et Territoires (“Agro-transfer, Resource and Land”) in Europe and beyond on the major issues of
the contracting authority for certain laboratories - that are involved before and after the Industries plant-based alternatives and energy storage. ■

7
 Enseignement supérieur,
recherche et innovation :
Panorama du potentiel picard
Depuis les assises de la recherche en 1981, la recherche s’est développée en Picardie, et ce de façon accélérée depuis
les années 90. Elle se caractérise par une prédominance du secteur privé. La dépense annuelle globale de R&D y est
d’environ 440 M€, assurés à plus de 80 % par les investissements du secteur privé, qui emploie les 2/3 des quelque
5 000 chercheurs travaillant dans la région. La mobilisation des différents acteurs au sein de pôles de recherche régionaux
et d’axes mobilisateurs ainsi que les projets d’envergure internationale que ces efforts de structuration ont permis -
dont la création de 3 pôles de compétitivité - témoignent de la dynamique déjà engagée et laissent présager un
développement prometteur de la recherche et de la capacité d’innovation en Picardie.
e bon rang de la Picardie en termes de
L recherche industrielle (10e des régions
© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD
françaises) s’explique par la présence de plusieurs
centres techniques industriels : le Centre d’Études
Techniques des Industries mécaniques (CETIM),
le Centre Technique de Conservation des Produits
Agricoles (CTCPA), les centres de R&D des grandes
entreprises (AGCO, Arcelor,Valéo, Ajinomoto,
Carbone Lorraine, MBK, Aventis, Saint-Gobain,
Isover, Clariant Chimie, Elida Fabergé, Friskies,
Faurecia…) et un tissu de nombreuses PME
qui participent à l’effort de recherche dont Mme Anne FERREIRA, député européenne et Vice-présidente en charge de la
certaines font un effort considérable, comme recherche et du transfert de technologie au Conseil Régional de Picardie
Poclain Hydraulics. Mrs. Anne FERREIRA, Member of the European Parliament
and Vice President responsible for research and technology
transfer at the Picardy Regional Council
Les établissements d’enseignement supérieur
et de recherche en Picardie accueillent plus de
30 000 étudiants, principalement au sein de ses
2 grands pôles universitaires que sont l’Université
de Picardie Jules Verne (UPJV, 21 000 étudiants
et 34 laboratoires de recherche dont 8 sont associés
au CNRS et 1 à l’Inserm) et l’Université de Tech-
nologie de Compiègne (UTC, 3 000 étudiants
et 10 unités de recherche dont 6 associées au
CNRS). D’autres établissements contribuent à
développer l’offre de formation et de recherche :
l’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais (fusion
de l’Institut Supérieur d’Agriculture de Beauvais
et de l’Institut Géologique Albert-de-Lapparent),
l’École Supérieure d’Ingénieurs en Électrotechnique
et Électronique d’Amiens (ESIEE), l’École
Supérieure d’Art et de Design (ESAD), l’Institut
Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM),
© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD
le Groupe Sup de Co Amiens Picardie.
La proximité avec l’Île-de-France et le Nord -
Pas-de-Calais, qui sont parmi les toutes premières
régions de R&D aux niveaux national et européen,
a longtemps freiné le développement de l’effectif de
recherche publique en Picardie. De 1990 à 2000,
© L’Université de Picardie Jules Verne
le nombre de personnels de R&D a augmenté de
40 % (alors que la moyenne nationale était de
Laboratoire de recherche au Centre de Valorisation +30 %) mais cette croissance continue d’être
des Glucides et Produits naturels (CVG), près d’Amiens
plus forte pour la recherche privée que pour la
Research laboratory at the Carbohydrate and natural
product upgrading L’Université de Picardie Jules Verne
centre (CVG), near Amiens recherche publique. Ce malgré la présence de
8
grands organismes (INRA-Institut National
de Recherche Agronomique, INERIS-Institut
National de l’Environnement Industriel et des
Risques, CETIM-Centre Technique des Industries
Mécaniques, CETMEF-Centre d’Études Tech-
niques Maritimes et Fluviales…). La qualité et
l’ouverture des établissements d’enseignement
supérieur et de recherche picards, le renforcement
de leurs liens avec les grands organismes et réseaux
de recherche ainsi que la forte structuration des
compétences de R&D au sein de pôles régionaux
soutenus par le Conseil régional et l’État - ont
permis d’accroître sa visibilité, d’engager des
projets d’envergure européenne et de multiplier
les synergies public-privé pour donner à la
recherche picarde une dimension internationale.
Les efforts menés depuis 20 ans ont ainsi
permis à la Picardie de déposer 2 projets inter-
régionaux qui ont été retenus et labellisés en
juillet 2005 par le Gouvernement en tant que
pôles de compétitivité à vocation mondiale : le
pôle Industries et Agro-ressources (commun avec
la région Champagne-Ardenne) et le pôle I-TRANS
(avec la région Nord - Pas-de-Calais). Un pôle à
vocation nationale sur les textiles innovants,
Up-tex, a également été labellisé.
Une mobilisation régionale exemplaire
pour soutenir la recherche et l’innovation
La politique régionale en matière de
recherche scientifique vise à renforcer la visibilité
et l’attractivité de la Picardie pour développer et
pérenniser un potentiel modeste mais d’excellence.
Ainsi la politique de soutien à la recherche est
organisée pour assurer une chaîne complète
d’outils d’accompagnement de l’innovation de la
recherche académique jusqu’au développement
d’activités nouvelles.
1. Le soutien à la recherche académique
Le soutien à la recherche est orienté de façon
à privilégier des axes thématiques qui permettront
de ressourcer les compétences scientifiques sur
 des secteurs en développement où l’on sait que la
Picardie dispose d’atouts, avec de nombreuses
innovations possibles à la croisée de ces axes
structurants :
✔ L’axe Agro-ressources ;
✔ L’axe Intermodalité, Énergie, Transport ;
✔ L’axe Matériaux, Procédés propres et sûrs ;
✔ L’axe Santé, Vivant ;
✔ L’axe Actions publiques, Systèmes juridiques,
économiques et sociaux ;
✔ L’axe Éducation, Apprentissage, Technologies.
2. Le soutien au transfert de technologie
et à la recherche industrielle
Le 2e niveau du dispositif est appuyé par des
aides à des projets de R&D et de transfert de
Ainsi, 2 centres de transfert de technologie -
le Centre de Valorisation des Glucides (CVG) et
Agrotransfert, Ressources et Territoires - sont
directement impliqués dans la thématique Agro-
ressources. Une plate-forme technologique sur
l’agroalimentaire est également implantée au sud
d’Amiens à proximité du CVG. Ces outils sont
complémentaires du pôle de compétitivité à
vocation mondiale Industries et Agro-ressources.
Ces 3 structures sont soutenues par la Région
Picardie qui finance également les projets de
recherche industriels qui sont élaborés en par-
tenariat avec le monde académique (les 2 univer-
sités de la région, l’Université de Picardie Jules
Verne à Amiens et l’Université de Technologie de
Compiègne, l’INRA, et l’Institut Polytechnique
LaSalle Beauvais), les entreprises et le monde agricole.

© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD

technologie en aval des thématiques structu-
rantes citées plus haut. Pour la thématique Intermodalité, Énergie,
Transport, on trouve en aval le réseau d’excellence
sur le stockage de l’énergie « Alistore » piloté
par l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV)
et qui entraîne avec lui les principaux industriels
européens du secteur ainsi que le pôle I-TRANS
dans lequel s’impliquent fortement l’Université
de Technologie de Compiègne mais aussi
l’INSSET de Saint-Quentin et l’École Supérieure Travaux de R&D au CVG (colorant naturel garance)
en Électrotechnique et Électronique d’Amiens. R&D activities at the CVG (natural madder dye)
Des laboratoires communs université-industrie
sont également présents en région sur ce thème, composites et particulièrement des agro-composites
par exemple entre l’UTC et Valeo. pour les filières aéronautique et automobile.

L’axe Matériaux, Procédés propres et sûrs L’axe Santé, Vivant, en émergence, doit
irrigue en aval le tissu industriel picard, fort de pouvoir appuyer en région des compétences sur
ses industries traditionnelles (mécanique, chimie, des secteurs appelés à se développer : autonomie
© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD

sous-traitance automobile et aéronautique), pour des personnes, molécules thérapeutiques issues

Essais sur du lin au CVG / Tests on linen at the CVG
les aider à anticiper les prochaines mutations et
développer des procédés plus respectueux de l’en-
vironnement. L’INERIS et le CETIM avec plus de
1 000 chercheurs sur ces thèmes sont les piliers de
cet axe avec des équipes CNRS des 2 universités
(Laboratoire de Chimie et de Réactivité des Solides
à l’UPJV, Laboratoires Roberval, Génie Biomédical
et Génie des Procédés industriels). Cet axe devrait
également voir le développement du thème des
de la chimie verte (croisement avec l’axe 1) mais
également encourager des compétences interdis-
ciplinaires associant cliniciens et chercheurs.
L’axe Éducation, Apprentissage, Technologies
vise le secteur de la formation ouverte à distance,
des services liés aux technologies de l’information
et de la communication, et s’appuie aujourd’hui
sur un projet d’université numérique régionale.

La Picardie
Picardie est impliquée
dans 3 pôles de compétitivité
Deux projets interrégionaux déposés par la Région
Picardie ont été retenus et labellisés en juillet 2005 par
le Gouvernement en tant que pôles de compétitivité
à vocation mondiale : le pôle Industries et Agro-
ressources (commun avec la région Champagne-
Ardenne) et le pôle I-TRANS (avec la région Nord -
Pas-de-Calais). La Picardie est également impliquée
dans le pôle de compétitivité à vocation nationale
Up-Tex (avec la région Nord - Pas-de-Calais).
Le pôle de compétitivité Industries
et Agro-ressources.
Le pôle de compétitivité Industries et Agro-ressources
rassemble les acteurs de l’enseignement supérieur,
de la recherche et de l’industrie de Picardie et de
Champagne-Ardenne autour d’un axe commun - la
valorisation complète de la plante - et cible son
développement sur les nouveaux marchés émergents
basés sur l’utilisation de tous les composants de la
plante pour des finalités industrielles, innovantes et
compétitives. Quatre domaines d’action ont été définis :
les bioénergies, les biomatériaux, les biomolécules, et les
ingrédients alimentaires. La stratégie du pôle est de
réunir les compétences et les technologies d’extraction,
de transformation et de formulation des composants
de la biomasse, permettant d’effectuer toutes les étapes,
du laboratoire au développement industriel, d’un projet
innovant inscrit dans une perspective de développement
durable. L’ambition du pôle est de devenir, d’ici 2015,
la référence européenne en matière de valorisation
non alimentaire des agro-ressources.
http://www.iar-pole.com
Le pôle de compétitivité I-TRANS.
TRANS comme Transport et I comme intelligence,
innovation, intermodalité et interopérabilité : le pôle de
compétitivité I-TRANS fédère les stratégies d’innovation
des entreprises, laboratoires et organismes des secteurs
du ferroviaire, de l’automobile, de la logistique et
des systèmes de transport intelligents. Associant les
régions Nord - Pas-de-Calais et Picardie, il vise à
construire le 1er pôle européen à visibilité mondiale
pour la conception, la construction, l’exploitation
compétitive et la maintenance des systèmes de
transports innovants. L’objectif du pôle est de répondre
aux enjeux posés par l’intensification des échanges
fret et voyageur (intermodalité, interopérabilité,
compatibilité des systèmes utilisés) et compte parmi
ses grands projets la réalisation du plus grand
centre d’essais ferroviaires européen.
http://www.i-trans.org
Le pôle de compétitivité Up-Tex.
Le pôle de compétitivité à vocation nationale Up-Tex
couvre le Nord - Pas-de-Calais et le nord de l’Aisne.
L’objectif de ce pôle est d’accélérer le développement
de recherches technologiques dans le domaine du
textile, notamment du textile technique, et de créer
une nouvelle offre dans le domaine traditionnel du
textile et de l’habillement.
http://www.up-tex.com
➠

9123
 L’axe Actions publiques, Systèmes juridiques,
économiques et sociaux est transversal et irrigue l’en-
semble des secteurs visés par les autres thématiques.
Cette structuration permet aujourd’hui d’assister
à un foisonnement de projets en partenariat
public-privé pour lesquels le soutien de la région
a été multiplié par 2 en trois ans. Près de 3 M€
ont été votés en 2006 par le Conseil régional
de Picardie, pour soutenir 6 projets industriels
labellisés par les 2 pôles de compétitivité
Industries et Agro-ressources et I-TRANS
(cf. encadré) et co-financés par le fonds de com-
pétitivité des entreprises (FCE).
3. Un accompagnement de la recherche
en moyens humains
Plusieurs dispositifs sont mis en place pour
renforcer en moyens humains les laboratoires :
✔ Des aides pour l’accueil de chercheurs de
haut niveau dans les laboratoires afin de
leur permettre de disposer d’un environne-
ment scientifique satisfaisant (financement
d’équipements, de frais de fonctionnement,
de thèses et de post-doctorants) ;
✔ Des aides au recrutement dans les entreprises
de Bac + 2 à Bac + 8 (cogérées avec Oséo) ;
✔ Des bourses de thèses dites « émergence »
réservées aux jeunes chercheurs récemment
promus ;
✔ Des allocations de thèse et post-doctorat
financées dans le cadre de projets de recherche
académique ou en partenariat public-privé.
Enfin, via les contrats d’objectifs avec les établis-
sements d’enseignement supérieur et les branches
professionnelles, une synergie est systématiquement
recherchée en appui sur le triptyque Formation /
Recherche / Entreprises pour les thématiques
structurantes soutenues.
Les centres
centres de R&D
et les str uctures
uctures
de transfer ts en Picardie
Picardie
La Picardie compte 16 centres de
recherche et développement…
✔ L’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) ;
✔ VERNE ADER (Association de Développement de
l’Enseignement et de la Recherche de l’UPJV) ;
✔ L’Université de Technologie de Compiègne
(UTC) ;
✔ GRADIENT (Association de Développement de
l’Enseignement et de la Recherche de l’UTC) ;
✔ L’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais ;
✔ L’École Supérieure d’Ingénieurs en Électrotechnique
et Électronique (ESIEE) ;
✔ L’École Supérieure d’Art et de Design (ESAD) ;
✔ L’Institut National de la Recherche Agronomique
(INRA) ;
✔ L’Institut National de l’Environnement Industriel
et des Risques (INERIS) ;
10
Infrastructure de pré-production au CVG
Pre-production infrastructure at CVG
4. La mise en place d’outils financiers
dédiés à l’innovation pour accompagner
les projets issus de la recherche,
de la maturation au développement
d’activités marchandes nouvelles
La région Picardie met en place un fonds
pour permettre aux laboratoires de tester à une
échelle semi-pilote la mise au point d’un nouveau
produit, procédé ou service. Cette étape, qui
n’est généralement pas financée car coûteuse et
encore très risquée, est pourtant fondamentale
pour valider la faisabilité d’une idée et choisir le
mode de valorisation le plus approprié.
✔ Le Centre Technique des Industries Mécaniques
(CETIM) ;
✔ Le Centre Technique de Conservation des
Produits Agricoles (CTCPA) ;
✔ Le Centre d’Imagerie Médicale Avancée (CIMA) ;
✔ Le Centre Technique du Porc (CTP) ;
✔ Le Groupement d’Intérêt Économique Procédis
(Plate-forme de recherche sur le traitement des
déchets) ;
✔ Le Centre d’Études Techniques Maritimes et
Fluviales (CETMEF) ;
✔ Le Centre national d’essai des conteneurs et
caisses mobiles de la SNCF ;
✔ L’Agence Nationale pour la Sécurité Ferroviaire.
… et 15 structures dédiées
au transfert
✔ L’Association pour le Développement de la
Recherche et de la Technologie en Picardie
(ADRTP) ;
✔ Le Réseau régional de Diffusion Technologique
de Picardie (RDT) ;
© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD
À la suite de ce fonds de maturation, et lorsque
la création d’une entreprise est envisagée, un
soutien intervient via l’incubateur régional soutenu
par la Région et le Ministère de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche. Des possibilités de
financement sont offertes par la Région Picardie
pour des allocations d’incubation pour le porteur
de projet, ou pour des études techniques et
socio-économiques. Enfin, des aides à l’amorçage
sont financées par le biais d’avances remboursables
ou de prêts participatifs, cogérées avec Oséo.
■
✔ L’Incubateur régional d’entreprises technologiques
innovantes ;
✔ DIVERGENT, filiale de l’UTC ;
✔ L’Agence Régionale d’Informations Scientifiques
et Techniques de Picardie (ARIST) ;
✔ L’Agence pour le Développement de la
Productique Appliquée (ADEPA) ;
✔ Agro-Transfert, ressources et territoires (Transfert
vers l’agriculture) ;
✔ Le Centre d’Ergonomie et de Sécurité du Travail
de Picardie - Agence Régionale pour l’Amé-
lioration des Conditions de Travail (CESTP-
ARACT) ;
✔ Le Centre Régional d’Innovation et de Transfert
de Technologie Polymères (CRITT POLYMÈRES) ;
✔ Le Centre de Transfert de Technologie C2T
Picardie Maritime ;
✔ Le Centre de Valorisation des Glucines (CVG) ;
✔ Picardie Découpe ;
✔ La plate-forme technologique agroalimentaire ;
✔ La plate-forme technologique mécatronique ;
✔ La Biobanque de Picardie.
 Higher education, research
and innovation:
Overview of the region’s potential

Since research in Picardy began in 1981, it has grown at an accelerated pace since the 1990s. It is characterised
by a predominance of the private sector. The region’s annual overall R&D expenditure is approximately €440 million,
over 80% of which is covered by the private sector, which employs 2/3 of the 5,000 or so researchers working in the
region. The mobilisation of the different actors within regional research clusters and around mobilising themes as well
as international scale projects that these organisational efforts have made possible (including the creation of three
competitiveness clusters) are proof of the momentum already achieved and promise a bright future for research and
innovation in Picardy.

icardy’s good industrial research ranking
P (10th region in France) is explained by the
presence of several industrial technical centres:
the Mechanical Industry Technical Research
Centre (CETIM), the Technical Centre for the
Preservation of Agricultural Produce (CTCPA),
the R&D centres of major companies (AGCO,
Arcelor, Valéo, Ajinomoto, Carbone Lorraine,
MBK, Aventis, Saint-Gobain, Isover, Clariant
Chimie, Elida Fabergé, Friskies, Faurecia, etc.)
and a large network of SMEs contributing to the
research effort, some, such as Poclain Hydraulics,
being particularly active in this area.
National Institute of the Industrial Environment it to undertake European-scale projects and to
and Risks, CETIM - Technical Centre for
Mechanical Industries, CETMEF - Maritime and
increase public-private synergies to give research
in Picardy an international dimension.
River Technical Research Centre, etc.). The
quality and openness of the higher education The efforts made over the past 20 years have
and research establishments in Picardy, the streng- thus given Picardy two inter-regional projects that
thening of their links with major research bodies were selected and approved by the Government
and networks, as well as the highly structured in July 2005 as international-ambition competi-
organisation of R&D expertise within regional tiveness clusters: the Industries and Agro-resources
clusters supported by the Regional Council and cluster (shared with the Champagne-Ardenne
the State - have increased its visibility, allowing region) and the I-TRANS cluster (in conjunction

The higher education and research establish-

ments in Picardy play host to over 30,000 students,
mainly within its two major university clusters,
which are the Jules Verne University of Picardy
(UPJV, 21,000 students and 34 research labora-
tories, of which 8 are associated with the CNRS
(national research centre) and 1 with the Inserm
(national heath and medical research institute)
and the University of Technology of Compiègne
(UTC, 3,000 students and 10 research units, of
which 6 associated with the CNRS). Further
teaching and research facilities are available at other
establishments: the LaSalle Polytechnic Institute
of Beauvais (merger of the Higher Agricultural
Institute of Beauvais and the Albert-de-Lapparent
Geological Institute), the Graduate School of
Electronics and Electrical Engineering (ESIEE),
the Higher College of Art and Design (ESAD),
the Teacher Training University Institute (IUFM)
and the Picardy Sup de Co Amiens Group.

The region’s proximity to the Île-de-France

© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD

and Nord - Pas-de-Calais regions, which are among

the leading national and European R&D regions,
has for a long time slowed the growth of public
sector research jobs in Picardy. From 1990 to 2000,
the number of R&D staff grew by 40% (while
the national average was +30%) but this
growth continues to be stronger for private-
sector than for public-sector research. This is
despite the presence of major bodies (INRA -
National Agronomic Research Institute, INERIS - Essais sur du lin au CVG / Tests on linen at the CVG
➠

11
 Picardy
Picardy is inv
involved
olved in
three
three competitiveness
competitiveness clusters
Two inter-regional projects put forward by the
Picardy Region were selected and approved by the
Government as international-ambition competitiveness
clusters in July 2005: the Industries and Agro-resources
cluster (shared with the Champagne-Ardenne region)
and the I-TRANS cluster (with the Nord - Pas-de-Calais
region). Picardy is also involved in the Up-Tex national
competitiveness cluster (jointly with the Nord - Pas-
de-Calais region).
The Industries and Agro-resources
competitiveness cluster.
The Industries and Agro-resources competitiveness
cluster brings together the actors of higher education,
research and industry of the Picardy and Champagne-
Ardenne regions around a common theme (the com-
plete conversion of plants) and targets its development
at emerging markets based on the complete utilisation
of all parts of the plant for innovative and com- Picardy, it aims to build the first European cluster
petitive industrial ends. Four areas of action have that is globally recognised for the design, construction,
been defined: bio-energy, bio-materials, bio-molecules, competitive operation and maintenance of innovative
and food ingredients. The cluster’s strategy is to bring transport systems. The purpose of the cluster is to
together the expertise and technologies of extraction, meet the challenges presented by the intensification
transformation and formulation of biomass components, of passenger and freight exchanges (intermodality,
in order to perform all stages of an innovative project, interoperability and compatibility of systems used)
from the laboratory to industrial development, within and includes as one of its main projects, the creation
a sustainable development approach. The cluster’s of the largest European railway test centre.
ambition is to become the European benchmark for http://www.i-trans.org
the non-food utilisation of agro-resources by 2015.
http://www.iar-pole.com The Up-Tex competitiveness cluster.
The Up-Tex national-ambition competitiveness cluster
The I-TRANS competitiveness cluster. covers the Nord - Pas-de-Calais region and the Northern
TRANS for Transport, I for intelligence, innovation, part of the Aisne region. The purpose of this cluster
intermodality and interoperability: the I-TRANS com- is to accelerate the development of technological
petitiveness cluster federates the innovation strategies research in the textile field, in particular of technical
of businesses and bodies in the railway, automotive, textiles, and to create a new product offer in the
logistics and intelligent transport system sectors. traditional field of textiles and clothing.
Associating the regions of Nord - Pas-de-Calais and http://www.up-tex.com

with the Nord - Pas-de-Calais region). A national-

ambition cluster for innovative textiles, Up-tex,
has also been approved.

Exemplary regional mobilisation

in support of research and innovation

The regional policy of scientific research

aims to increase the visibility and attractiveness
of Picardy in order to develop and sustain a
potential that is modest but one of excellence.
The research support policy is therefore organised
to fully support innovation, from academic
research to the development of new activities.

1. Support for academic research

Research assistance is targeted in such a way

© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD

as to favour those areas of research that will

bring new scientific skills in emerging sectors
where the region has known strengths, with the
potential for numerous innovations at the points
of overlap between these central themes:
✔ Agro-resources;
✔ Intermodality, Energy and Transport;
✔ Materials, Clean and safe processes;
✔ Health and Life sciences;
✔ Public actions, Legal, economic and social
systems;
✔ Education, Training and Technologies.
2. Support for technology transfer
and industrial research
The second stage of the measure is backed by
grants to R&D and technology transfer projects
using the findings of the above research themes.
Thus, two technology transfer centres - the
Carbohydrate Upgrading Centre (CVG) and
Agrotransfert, Ressources et Territoires (“Agro-
transfer, Resource and Land”) - are directly invol-
ved in the area of Agro-resources. An agri-
food technological platform has also been
established to the South of Amiens, close to
Travaux de R&D au CVG (colorant naturel garance) / R&D activities at the CVG (natural madder dye)
the CVG. These facilities complement the with it the main European industrialists in the
Industries and Agro-resource international- sector, as well as the I-TRANS cluster in which
ambition competitiveness cluster. All three are the University of Technology of Compiègne, the
supported by the Picardy region which also INSSET of Saint-Quentin and the Graduate
finances industrial research projects that are deve- School of Electronics and Electrical Engineering
loped in partnership with academic institutions of Amiens are heavily involved. The region also
(the region’s two universities, the Jules Verne has joint university/industry laboratories
University of Picardy in Amiens and the conducting research in this area (e.g. the UTC
University of Technology of Compiègne, the and Valeo).
INRA, and the LaSalle Polytechnic Institute of
Beauvais), business and the farming world. Materials, Clean and safe processes
research results feed through to the industrial
Research into Intermodality, Energy and fabric of Picardy, with its traditional industries
Transport finds outlets in the “Alistore” centre (mechanical engineering, chemicals, automotive
of excellence for energy storage managed by the and aeronautical subcontracting), to help them
Jules Verne University of Picardy, which brings anticipate future changes and develop more

12
 environmentally-friendly processes. The INERIS
and the CETIM, with over 1,000 researchers in
these fields, are the pillars of this area of research
together with CNRS research teams at the two
universities (Laboratory for the Chemistry and
Reactivity of Solids at the UPJV, and the
Roberval Biomedical Engineering and Industrial
Process Engineering laboratories). This area of
research should also see the development of
composites and particularly agro-composites for
use in the aeronautical and automotive fields.
Health and Life sciences is an emerging
theme that should support regional skills within
future growth sectors: personal autonomy, thera-
peutic molecules derived from Green Chemistry
(overlap with theme 1), as well as encouraging
interdisciplinary skills involving clinicians and
researchers.
The Education, Training and Technologies
theme is aimed at the open and distance learning
sector, services related to information and
© Conseil régional de Picardie - Photo : David GROUARD
Laboratoire de recherche au Centre de Valorisation des Glucides et Produits naturels (CVG), près d’Amiens
Research laboratory at the Carbohydrate and natural product upgrading centre (CVG), near Amiens
R&D centres
centres and technology
technology
transfer organisa
organisa tions
in Picardy
Picardy
Picardy has 16 research and
development centres…
✔ Jules Verne University of Picardy (UPJV);
✔ VERNE ADER (UPJV teaching and research deve-
lopment association);
✔ University of Technology of Compiègne (UTC);
✔ GRADIENT (UTC teaching and research develop-
ment association);
✔ LaSalle Polytechnic Institute of Beauvais;
✔ Graduate School of Electronics and Electrical
Engineering (ESIEE);
✔ Higher College of Art and Design (ESAD);
✔ National Agronomic Research Institute (INRA);
✔ National Institute of the Industrial Environment
and Risks (INERIS);
✔ Mechanical Industry Mechanical Research Centre
(CETIM);
communication technologies, and is now based
on a regional digital university project.
Public actions, Legal, economic and social
systems is a cross-cutting theme serving all of
the sectors targeted by the other themes.
This support structure has led to a wealth of
public-private partnership projects for which
regional aid has been doubled in three years.
Awards of almost €3 million were granted by the
Picardy Regional Council in 2006, to support
six industrial projects approved by the Industries
and Agro-resources and I-TRANS competitive-
ness clusters (see box) and co-financed by the
Business competitiveness fund (FCE).
3. Human resources recruitment assistance
A number of initiatives have been taken to
strengthen the human resources for the laboratories:
✔ Grants for attracting high-level researchers
to the laboratories in order to provide them
✔ The Technical Centre for the Preservation of
Agricultural Produce (CTCPA);
✔ The Advanced Medical Imaging Centre (CIMA);
✔ The Pig Farming Technical Centre (CTP);
✔ The Procédis Economic Interest Group (waste
treatment research platform);
✔ The Maritime and River Technical Research
Centre (CETMEF);
✔ The SNCF national container and swap body
testing centre;
✔ The National Rail Safety Agency.
… and 15 dedicated technology
transfer organisations
✔ Association for the Development of Research
and Technology in Picardy (ADRTP);
✔ The regional technological dissemination net-
work of Picardy (RDT);
✔ The regional innovative technology business
incubator;
with a satisfactory scientific environment
(financing of equipment, operating costs,
theses and post-doctoral training).
✔ Recruitment grants for companies employing
qualified (diploma, degree and PhD level)
staff (co-managed with Oséo)
✔ “Emergence” thesis grants reserved for
newly-qualified researchers
✔ Thesis and post-doctoral training allowances
funded as part of academic research projects or
through public-private partnership initiatives.
Lastly, through contracts of objectives with
the higher education establishments and the
professional sectors, a synergy is systematically
sought between Training, Research and Business
for the main research themes supported.
4. The implementation of dedicated
financial tools for innovation to assist
projects deriving from research,
from maturation, through to the
development of new market activities
The region of Picardy has set up a fund to
allow laboratories to test at a semi-pilot level the
development of a new product process or service.
This stage is generally not financed, due to the
high cost and the level of risk; it is nevertheless
fundamental for confirming the feasibility of an
idea and choosing the most suitable method of
promotion.
Following on from this maturation fund,
and where it is envisaged to create a business,
support will be provided via the regional incubator
supported by the Region and the Ministry of Higher
Education and Research. Funding possibilities
are offered by the Picardy Region to provide
incubation allowances for the project sponsor, or
for conducting technical and socio-economic
studies. Finally, start-up grants are funded through
repayable or profit-sharing loans, managed in
conjunction with Oséo. ■
✔ DIVERGENT, UTC subsidiary;
✔ The Regional Scientific and Technical
Information Agency of Picardy (ARIST);
✔ The Applied Computer-Integrated Manufacturing
Development Agency (ADEPA);
✔ Agro-Transfert, ressources et territoires
(“Agro-transfer, Resource and Land”) (Transfer
to agriculture);
✔ The Centre for Ergonomics and Occupational Safety
of Picardy - Regional Agency for the Improvement
of Working Conditions (CESTP-ARACT);
✔ Regional Centre for Polymer Innovation and
Technology Transfer (CRITT POLYMÈRES);
✔ The C2T Picardy maritime Technology Transfer
Centre;
✔ The Carbohydrate Upgrading Centre (CVG);
✔ Picardie Découpe;
✔ The agri-foodstuffs technological platform;
✔ The mecatronic technological platform;
✔ The Picardy biobank.
13
 ARI-PICARDIE
Agence régionale de l’innovation en Picardie
The Picardy Regional Innovation Agency
Un entretien avec M. Daniel THOMAS,
Président de l’ARI
Au cours de la Semaine de la Recherche et de l’Innovation
de Novembre 2007, la Picardie a choisi de lancer son agence
régionale de l’Innovation, cette démarche traduit une volonté
politique en faveur de l’innovation et de l’économie de la
connaissance, dans ce contexte quelles vont être les futures
missions de cette agence ?
« Je tiens tout d’abord à souligner que tout en structurant sa stratégie
de l’Innovation, la Picardie le fait en s’appuyant sur les compétences
et les actions réalisées par l’association pour le Développement de la
Recherche et de la Technologie en Picardie.
Issue des Assises régionales de la Recherche et de la Technologie
organisées en 1982, cette structure a constituée une interface entre l’Etat,
la Région, les acteurs du monde économique et ceux de la recherche.
Force de réflexions et de propositions, elle a été à l’origine de nombreux
projets : le Centre de Valorisation des Glucides et des Produits Naturels,
le biopôle, les alternatives végétales, l’incubateur régional de Picardie, le
pôle de compétitivité « Industries et Agro-ressources » (IAR)…Elle a
promu et porté le Réseau de Développement technologique et l’Incubateur
régional.
Dès lors, à partir de ce socle existant elle a donc été identifiée comme
la structure la mieux adaptée, moyennant certaines évolutions dans son
fonctionnement et ses missions, pour devenir cette agence au service de
l’Innovation en Picardie. Je précise que ce ne sera pas une structure de
plus dans le paysage de l’innovation car sa démarche devra se déployer
sur la base de la complémentarité dans trois directions principales :
décloisonner, mutualiser et coordonner.
En relation étroite avec l’Etat, la Région et Oséo, elle détectera les
savoirs et savoir-faire pour les transformer en innovation autour des
thématiques prioritaires de la stratégie régionale de l’innovation comme
notamment la mécanique, les matériaux, les agro ressources, le bâtiment
durable, la logistique avancée, la Santé.
Fédératrice, stimulant la complémentarité, elle développera sa
gouvernance dans le respect des acteurs picards déjà impliqués dans la
recherche, l’animation économique et l’innovation.
En partenariat avec les services de l’Etat et la Région, elle devra
renforcer la capacité de détection et d’accompagnement des entreprises
picardes dans leur démarche d’innovation. Elle stimulera et aidera à la
réalisation de projets collaboratifs, notamment en associant la recherche.
Elle s’impliquera pour renforcer la présence de la Picardie dans les projets
européens.
Pour ce faire, elle animera les acteurs picards impliqués dans
l’innovation et contribuera à les coordonner. Elle participera ainsi à
préparer les mutations industrielles indispensables à tous processus de
développement. »
ARI Picardie
33 avenue Paul Claudel - 0480 DURY
Tél : 03 22 33 75 06 / Fax : 03 22 45 34 12
Project Manager : Francine VERMEERSCH
Mail : f.vermeersch@wanadoo.fr
14
An interview with Professor Daniel THOMAS,
Chairman of the Picardy Regional Innovation Agency
Picardy has chosen to launch its Regional Innovation Agency
during the 2007 Research and Innovation Week in November.
This approach reflects a strong political initiative in favour of
innovation and the knowledge economy. Given this context,
what will be the Agency’s missions?
« Firstly, I would like to emphasize that by structuring its innovation
strategy in this way, the Picardy region is building on the skills and
activities developed over the years by the Association for the Development
of Research and Technology in Picardy (the ADRTP).
The ADRTP was founded in the aftermath of 1982’s Regional
Conferences on Research and Technology and constitutes an interface
between the French state, the Regional Council and Picardy’s economic
& research stakeholders. In its capacity as a think-tank and a source of
initiatives, the ADRTP has been behind a range of projects which have
since come to fruition: the «CVG» technical centre for the exploitation
of carbohydrates, the Biopôle, the «Alternatives Végétales» plant-based
research programme, the regional company incubator and the “Industries
and Agro-resources” (IAR) competitiveness cluster. Furthermore, it
promotes and operates the Regional Technological Development Support
Network and the regional company incubator.
Hence, with these solid foundations, the ADRTP was identified as
the organization best suited (subject to a few changes in its mission and
operating procedures) to become Picardy’s Regional Innovation Agency.
I should point out that this will not be just another organization in the
sometimes crowded field of innovation because its approach will be based
on complementarity, with three main themes: decompartmentalization,
resource-sharing and coordination.
By working closely with the French state, the Regional Council and the
Oséo national innovation agency, ARI-PICARDIE will detect knowledge
& skills and transform them into innovations, in line with the priority
themes from the Picardy region’s innovation strategy - notably mechanical
engineering, materials, agro-resources, sustainable construction, advanced
logistics and health.
By federating initiatives and stimulating complementarity, ARI-
PICARDIE will develop its governance strategy whilst having all
due regard for Picardy’s existing stakeholders in research, economic
development support and innovation.
In collaboration with state and regional authorities, the Agency
should reinforce the ability of Picardy’s businesses to detect and develop
innovative approaches. It will stimulate and drive collaborative projects,
notably by forging links between research stakeholders and companies. It
will strongly commit to reinforcing Picardy’s involvement in European
projects.
To achieve these goals, the Agency will engage and help coordinate
Picardy’s innovation stakeholders; it will contribute to the preparation
of the industrial changes that are essential in any economic development
process.»
 Les universités / Universities
L’université de Picardie Jules Verne,
un acteur du développement :
Des compétences issues d’une recherche de pointe
et de qualité reconnue au niveau international
orte de ses 34 équipes de recherche, dont
F un tiers associé aux grands organismes,
l’Université de Picardie Jules Verne, université
pluridisciplinaire, a développé un panel de
compétences issues d’une politique volontariste
de structuration de projets de recherche.
Elle propose notamment une expertise éprouvée
et reconnue aux niveaux national et international
dans des domaines tels que les sciences pour l’in-
génieur, la chimie des matériaux, les biotechnologies
et la santé, et enfin les sciences humaines et
sociales. Ce qui lui permet d’intervenir au niveau
des produits, des procédés de fabrication mais
aussi au niveau de l’organisation de l’entreprise.
Les compétences des chercheurs ont permis à
un grand nombre d’entreprises, depuis le début
des années 90, d’effectuer de véritables sauts
technologiques dans les secteurs tels que l’agro-
alimentaire, l’aéronautique, l’automobile, l’énergie,
le BTP, la santé, les services…
L’UPJV a également su développer des for-
mations professionnalisantes, adaptées au contexte
économique et à la réalité industrielle, de type
licence professionnelle, institut universitaire pro-
fessionnel et master professionnel.
© L’Université de Picardie Jules Verne
Répondre aux besoins de manière
adaptée : du stage à la Cifre
Écouter les besoins des partenaires et proposer
des solutions sur mesure, telle est la philosophie
de l’établissement en matière de politique de
recherche partenariale. Selon la problématique du
partenaire, une solution sur mesure sera proposée,
qu’il s’agisse d’une prestation de service ou d’un
contrat de recherche. L’Université est en mesure
de mobiliser des ressources humaines allant du
niveau technicien supérieur jusqu’à celui d’ensei-
gnant chercheur, selon la complexité de la pro-
blématique posée. Elle dispose ainsi d’un éventail
d’outils permettant une réponse adéquate, en
prenant en compte les contraintes du partenaire,
notamment les contraintes de temps.
du développement, ce qu’elles peuvent, en général,
difficilement supporter.
Des réalisations concrètes
© L’Université de Picardie Jules Verne
Avec un chiffre d’affaires annuel, de près d’un
million d’€, réalisé avec des entreprises, (dont près
de 25 % avec l’étranger), la part des finance-
ments de la recherche provenant de projets menés
en partenariat est en constante progression.
L’objectif de valorisation est aujourd’hui un
M. Georges FAURÉ, élément que les équipes de recherche intègrent
Président de l’Université de Picardie Jules Verne
President of the Jules Verne University of Picardy dès l’initiation de leurs projets de recherche. Cela
se traduit par une politique de développement de
technologies directement exploitables et protégées.
Dans une démarche volontariste de dévelop-
pement de l’activité de recherche partenariale, En effet, depuis 5 ans, une politique efficace
Georges Fauré, Président de l’Université de de protection des travaux de recherche a permis
Picardie Jules Verne insiste « nous n’hésitons pas à le dépôt d’une dizaine de brevets déposés en nom
déployer les moyens et les outils pour aller à la rencontre propre ou en co-propriété. Des licences génèrent des
de nos partenaires, notamment par notre présence, retours financiers vers les équipes de recherche,
depuis plusieurs années, aux salons professionnels : dans des secteurs tels que la chimie, et notamment
MIDEST, POLLUTEC, ECOBAT, INNOVACT, le stockage de l’énergie, du bâtiment durable
mais aussi par l’organisation de journée thématiques avec le développement de matériaux innovants,
entre entreprises et chercheurs, et nous affirmons de l’automobile ou encore de la cosmétique.
ainsi notre position d’acteur de l’innovation ».
En termes de technologies logicielles, deux
licences ont été également concédées, à une start-up
Du grand groupe à la PME
issue de l’établissement et à une société canadienne.
L’UPJV a entrepris, depuis 1993, une politique Pour compléter ces réalisations en matière de
de partenariat avec tout type d’entités, du grand développement économique, signalons enfin le
groupe doté d’un centre de R&D (recherche et soutien de l’établissement apporté à la création
développement), à la PME ou encore des orga- d’entreprise. En effet, ce soutien a permis la
nismes sociaux aux collectivités. concrétisation de deux projets issus directement
Une politique de projets, insufflée par l’État des laboratoires de recherche : Ubiquitus Storage,
et le Conseil régional de Picardie, a permis de entreprise créée en 2006, issue du laboratoire de
créer des habitudes de travail entre les différents Recherche en Informatique d’Amiens et qui
établissements d’enseignement supérieur et de commercialise un procédé innovant de stockage
recherche de Picardie, les organismes publics et des données informatiques et le projet Metroergo,
les partenaires industriels. Michel Fréville, délégué entreprise portée par une jeune docteur, et issue du
à la valorisation, précise : « C’est ainsi que notre Laboratoire « Dysrégulation Métabolique Acquise
établissement a pu s’inscrire largement dans les et Génétique », qui sera créée courant 2007.
deux pôles de compétitivité à vocation mondiale, Métroergo apporte diagnostic et conseil auprès des
présents sur le territoire picard » (NDLR : le pôle entreprises en ce qui concerne la dimension santé
Industries et Agro-ressources, mené avec la région au travail : mesure d’ambiance sonore, analyse de
Champagne-Ardenne, et le pôle I-Trans, mené poste de travail, troubles musculo-squelettiques…
avec la région Nord - Pas-de-Calais). L’ensemble de ces réalisations n’aurait pu se
concrétiser sans un environnement sécurisé et
Mais pour autant, cette université ne néglige
un cadre juridique clair : accord de confidentia-
pas les partenariats avec les petites et moyennes
lité préalable, prestation de service, contrat de
entreprises, trop souvent les parents pauvres des
recherche, règlement de copropriété, licence sur
relations recherche-entreprise.
brevet, savoir-faire et logiciel.
Bien au contraire, elle a même initié et porté
depuis quatre ans maintenant des « actions collec- Et Georges Fauré de souligner « Nous voulons
tives », dispositif permettant aux PME d’accéder démontrer que le partenariat avec l’université est non
à des développements technologiques. Ces seulement possible, mais peut s’avérer gagnant pour nos
« actions collectives » offrent ainsi la possibilité partenaires industriels. L’intégration des étudiants dans
aux entreprises d’acquérir des technologies tout en les entreprises s’en trouvera d’ailleurs naturellement
minimisant les risques financiers liés à l’incertitude favorisée ». ■
15
 Les universités / Universities

The Jules Verne University of Picardy, a

key stakeholder in economic development :
Expertise generated by internationally renowned,
high-quality, cutting-edge research

T he Jules Verne University of Picardy

(UPJV) features 34 research groups, a
third of which are associated with France’s
A project-based approach (fostered by the
French state and the Picardy Regional Council) has
accustomed Picardy’s various higher education and
In fact, over the last five years, the UPJV has
developed an effective policy of protecting its
research results, which has led to the filing of
national research institutes. As a multidisciplinary research establishments, public-sector organisations around ten wholly-owned or jointly-owned patents.
university, its proactive policy on the organisation and industrial partners to establish collaborative Licences generate financial returns for research
of research projects has generated a broad range of working practices. Michel Fréville (the UPJV’s groups in (amongst others) the chemistry sector
multidisciplinary skills. technology transfer delegate) explains that “this is (notably in energy storage), sustainable
why our establishment had a perfect fit with the two construction (with the development of
The UPJV notably offers proven, nationally internationally ambitious competitiveness clusters innovative materials), the automotive sector and
and internationally acknowledged expertise in present in Picardy” (Editor’s note: the «Industries even in cosmetics.
the engineering sciences, materials chemistry, and Agro-resources cluster, managed jointly with
biotechnology & healthcare and, lastly, the the Champagne-Ardenne Region, and the i-Trans Two software technology licenses have also
humanities and social sciences; this enables it to cluster, managed jointly with the Nord -Pas-de- been granted, one to a UPJV spin-out and the other
help improve products, manufacturing processes Calais region). to a Canadian company.
and organisational structures.
To round off these economic development
Since the early 1990s, our researchers’ know- achievements, one must not forget the University’s
how has allowed many companies to make huge support for business start-ups. In fact, two projects
technological leaps forward in the agrifood, have been spun out of the UPJV’s research
aeronautics, automotive, energy, construction, laboratories: UbiStorage, founded in 2006 on the
healthcare and service sectors, among others. basis of work in the Amiens Computer Science
Research Laboratory and which markets an
The UPJV has also been able to develop innovative data storage process, and Project
professional training programmes (such as Metrogo - a start-up project championed by a PhD
vocational degrees, professionally-oriented student in the “Acquired and Genetic Metabolic
university institutes and Master’s courses), which Dysregulation” Laboratory and which is due to be
match today’s economic context and industrial incorporated in 2007. Metrogo provides companies
reality. with expert analysis and advice on health in the
workplace: background noise measurement,
An appropriate strategy for meeting workstation ergonomics analysis, musculoskeletal
business needs: from student placements problems, etc.
to industrially-funded postgraduate
© L’Université de Picardie Jules Verne

It would not have been possible to achieve

fellowships these milestones without a secure environment
The UPJV’s philosophy for collaborative and a clear legal framework: prior confidentiality
research is to listen to its partners’ needs and then agreements, service provision, research contracts,
offer made-to measure solutions. Depending on rules on joint ownership and, lastly, patent, know-
the partner’s set of problems, a tailored solution how & software licences.
will be suggested as either a service contract or a
research project. Depending on the complexity Nevertheless, the university does not neglect George Fauré emphasises: “we wanted to
of the problem, the University is able to draw on partnerships with SMEs, which are all too often left demonstrate that collaboration with the UPJV is
extensive human resources, from senior technicians out in the cold when it comes to academia-industry not only possible but can also prove to be decisive
to lecturers and researchers. It thus has a range of collaboration. for our industrial partners. Of course, this approach
tools at its disposal and can provide a comprehensive also makes it easier for our students to find jobs in
response, whilst taking the sponsor’s constraints On the contrary, the UPJV has even initiated and industry”.
(especially in terms of deadlines) into account. funded a number of joint initiatives for four years
now – programmes which enable SMEs to access
As part of a proactive effort to develop research hi-tech developments. These joint initiatives offer
partnerships, Georges Fauré, the UPJV’s President, companies an opportunity to acquire technologies
emphasizes that the university “does not hesitate whilst minimising the financial and development
to deploy the resources and tools needed to go out risks which they would otherwise have trouble
and meet new partners, notably via our presence at dealing with.
trade shows (like MIDEST, POLLUTEC, ECOBAT
and INNOVACT) over recent years but also by
Concrete achievements
organising thematic days for companies and
researchers, and thus strengthening our position as
With an annual figure of nearly €1 million in
a stakeholder in innovation”.
industrially-sponsored research, (25% of which
comes from with companies based outside France),
From major groups to SMEs
an ever-increasing proportion of research funding
is generated by collaborative projects. Université de Picardie Jules Verne
Since 1993, the UPJV has implemented a
Chemin du Thil - 80025 Amiens Cedex 1
partnership policy with all types of establishments,
This is translated into a policy of developing Tél. : 03 22 82 89 89 • Fax : 03 22 82 70 43
from major companies with their own R&D centres
technologies that can be protected and used E-mail : upjv@u-picardie.fr • http://www.u-picardie.fr
to SMEs and from social organisations to local
directly.
authorities.

16
 Les universités / Universities
Conseil scientifique de l’UPJV
Définir la politique de recherche de l’université
The UPJV Scientific Council
Defining the university’s research policy
Un entretien avec Saïd Kamel,
professeur de biochimie au sein de la faculté de
pharmacie et vice-président du conseil scientifique de
l’Université de Picardie Jules Verne
Quel est le poids de la recherche dans l’UPJV et comment contribue-
t-elle à la richesse et au rayonnement de l’établissement ?
Avec 22 000 étudiants et environ 1 000 enseignants-chercheurs, l’université
de Picardie Jules Verne est un établissement de taille moyenne. Université à
caractère pluridisciplinaire, elle héberge des équipes de recherche travaillant
dans les secteurs des sciences (mathématique, chimie…), de la santé (médecine,
pharmacie…) et des Sciences Humaines et Sociales (philosophie, sociologie,
droit et économie…). Ce caractère pluridisciplinaire est un atout évident
puisque des complémentarités peuvent être trouvées sur place entre différentes
disciplines, comme la santé et les sciences par exemple. En contrepartie, cette
richesse pose parfois quelques contraintes. Plus il y a de structures et plus
le pilotage de l’ensemble est délicat. A l’issue de la négociation tripartite,
UPJV, Ministère et CNRS, 34 équipes de recherche ont été reconnues pour le
contrat quadriennal 2004 - 2007 : 18 dans le secteur des Sciences Humaines et
Sociales, 16 dans le secteur Sciences et Santé. Sur ces 34, 8 sont associées au
CNRS, 1 est associée à l’INSERM et 2 sont labellisées par l’INSERM.
Dans ce contexte, quel est le rôle du Conseil Scientifique que vous
dirigez ?
Le Conseil Scientifique est l’une des trois instances dirigeantes de
l’université, avec le conseil d’administration et le conseil des études et de la
vie universitaire. Son rôle est de se prononcer sur l’ensemble des politiques
de recherche de l’établissement. À ce titre, il accompagne la composition et
l’évaluation des équipes de recherches dans le cadre de la contractualisation
quadriennale avec le Ministère. Le Conseil Scientifique est consulté sur la
répartition du budget consacré à la recherche, soit environ 10 millions d’euros,
hors masse salariale. Par ailleurs, le Conseil Scientifique sélectionne les projets,
en adéquation avec les priorités scientifiques de l’établissement, qu’il souhaite
voir soutenus par le Conseil régional.
Quelles sont vos principales orientations dans le cadre du prochain
contrat quadriennal de 2008 - 2011 ?
Les orientations futures sont encore en cours d’élaboration. D’une
façon générale, nous allons surtout nous attacher à consolider nos équipes
d’excellence existantes, tout en favorisant l’émergence de nouveaux pôles
d’excellence. Dans le secteur sciences, le rapprochement récent de nos deux
équipes de Chimie au sein d’une même structure de pilotage devrait améliorer
leur visibilité internationale. Dans le secteur des Sciences Humaines et Sociales,
des restructurations internes importantes ont eu lieu, ce qui a permis de passer
de dix-huit à douze équipes par la réduction des thématiques étudiées. A côté
d’un axe sciences politiques et sociales fort, des thématiques nouvelles voient
le jour comme une recherche originale portant sur la co-évolution entre les
systèmes écologiques et systèmes sociaux. Enfin, dans le secteur santé une
structuration nouvelle se met en place avec un renforcement des liens avec
l’INSERM et le CHU autour de trois axes thématiques : les pathologies cardio-
vasculaires, la cancérologie et les neuro-sciences.
An interview with Saïd Kamel,
Professor of Biochemistry at the Faculty of Pharmacy and
Vice President of the Scientific Council at the Jules Verne
University of Picardy (UPJV)
How important is research at the UPJV and how does it contributes
to the university’s attractiveness and influence?
With around 22,000 students and around 1,000 faculty staff, the UPJV
is a medium-sized institution by French standards. As a multidisciplinary
university, it hosts research groups working in the natural & physical sciences
(mathematics, chemistry, etc.), healthcare (medicine, pharmacy, etc.) and the
human & social sciences (philosophy, sociology, law, economics, etc.). This
multidisciplinary profile is clearly an asset because we can identify and generate
synergies between the various disciplines, such as healthcare and the physical
sciences, for example. In contrast, the richness of these resources sometimes
imposes a number of constraints – the more complex the organizational
structure, the harder it is to coordinate the whole thing! Following a three-way
negotiation between the UPJV, the French Ministry of Research and the CNRS
national research institute, 34 research groups were accredited for the 2004
- 2007 four-year plan: 18 in the human & social sciences and 16 in the natural
sciences and healthcare. Of these 34, 8 are associated with the CNRS, 1 is
associated with the INSERM and 2 have been accredited by the INSERM.
Given this context, what is the role of the Scientific Council that
you chair?
The Scientific Council is one of the UPJV’s three executive structures,
along with the Administrative Council and the Student Affairs and University
Life Council. Our role is to advise on the University’s overall research policy.
In this respect, it monitors the composition and the evaluation of our research
groups as part of the four-year agreement with the Ministry. The Scientific
Council is consulted on the distribution of the research budget, which amounts
to around €10 million (excluding salary costs). Furthermore, the Scientific
Council selects projects which match the UPJV’s scientific priorities and which
it would like to see funded by the Picardy Regional Council.
What will be you main orientations for the next four-year contract
from 2008 to 2011?
The future orientations are still being worked up. Very generally, we are
going to seek to consolidate our existing high-level groups whilst fostering the
emergence of new centres of excellence. In the natural & physical sciences,
the recent rapprochement between our two nationally-accredited chemistry
units within the Picardy Institute of Chemistry should raise their international
visibility. In the human & social sciences, there has been some significant
internal reorganization, which has enabled us to move from 18 groups to
12 by reducing the number of themes studied. In terms of our very strong
assets in the political and social sciences, new themes will emerge, such as
novel research on the co-evolution of ecological systems and social systems.
Lastly, in the healthcare sector, a new organizational structure is being set up,
with the reinforcement of our links with the INSERM and Amiens University
Medical Centre around three key themes: cardiovascular disease, cancer and
neuroscience.
Conseil Scientifique
Université de Picardie Jules Verne
Chemin du Thil - 80025 Amiens Cedex 1
Tél. : 03 22 82 89 89 • Fax : 03 22 82 70 43
E-mail : upjv@u-picardie.fr • http://www.u-picardie.fr
17
 Les universités / Universities
Inserm ERI 12
Affections minéralisantes du système cardio-vasculaire :
calcifications artérielles et valvulaire aortique
Mineralising diseases of the cardiovascular system:
arterial and aortic valve calcifications
Projet scientifique
es calcifications artérielles et/ou valvulaires sont
L fréquentes dans la population générale et tout
particulièrement chez les patients insuffisants rénaux
© Inserm ERI 12
chroniques. Elles sont de plus associées à un risque de
morbi-mortalité cardiovasculaire important. Elles résultent
d’un dépôt calcique principalement localisé dans la média,
et sont souvent associées aux plaques calcifiées intimales athérosclérotiques.
Des données récentes montrent l’implication de la dédifférenciation des
cellules musculaires lisses vers un phénotype ostéoblastique capable de
produire une matrice extracellulaire ostéogénique susceptible de se calcifier
ultérieurement. Le stress oxydant, l’inflammation et les toxines urémiques
(molécules solubles accumulées lors de l’insuffisance rénale) sont les principaux
facteurs capables d’induire cette ostéoblastogenèse artérielle. Cependant les
mécanismes moléculaires impliqués dans ces processus ne sont pas encore
clairement établis.
Nous proposons dans ce projet (premier objectif ) d’évaluer le rôle
de différentes voies de signalisation dans la dédifférenciation des cellules
musculaires lisses vers le phénotype ostéoblastique. Nous proposons
également d’étudier (deuxième objectif ) le rôle potentiel de l’ostéoclas-
togenèse dans la formation des calcifications valvulo-artérielles.
L’ostéoclaste est une cellule géante multinucléée capable de dégrader les
matrices minéralisées. La coexistence d’ostéoblastes et d’ostéoclastes permettrait
d’avancer l’hypothèse d’un remodelage au niveau vasculaire analogue à
celui observé dans le tissu osseux. Le troisième objectif de notre programme
de recherche consiste à évaluer les conséquences hémodynamiques et
histologiques de la calcification artérielle et/ou valvulaire chez l’animal et
chez l’homme. Nous tentons d’identifier la présence de calcifications dans
la valve aortique et l’aorte dans un modèle de souris invalidé pour le
gène de l’apolipoprotéine E. Nous évaluons également les conséquences
hémodynamiques de ces calcifications, notamment au niveau cardiaque
et cérébral, chez ce même modèle de souris invalidé pour le gène de
l’apolipoprotéine E et dans un modèle de lapin hypercholestérolémique.
Finalement, nous procédons à un essai clinique pour quantifier les calci-
fications vasculaires et valvulaires chez les malades insuffisants rénaux
chroniques, dialysés ou non. Les résultats de ce travail devraient améliorer
nos connaissances des mécanismes moléculaires et cellulaires responsables
de la calcification valvulaire et artérielle. Ils devraient également permettre
d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques susceptibles d’aboutir au
développement de nouvelles stratégies de prévention et de traitement des
calcifications vasculaires. ■ Group 1: Molecular mechanisms involved in smooth muscle cell dedifferentiation
En par tenariat
tenariat av
avec l’Université
l’Université
de Picardie
Picardie Jules Ver ne et la Région de Picardie
Picardie :
Équipe 1 : Mécanismes moléculaires impliqués dans la dédifférenciation
des cellules musculaires lisses vers le phénotype ostéoblastique.
Responsables : Jean-Claude MAZIERE, Cécile MAZIERE.
Équipe 2 : Rôle de l'ostéoclastogenèse dans le processus de calcification artérielle
et/ou valvulaire. Responsables : Said KAMEL, Michel BRAZIER.
Équipe 3 : Conséquences hémodynamiques et histologiques de la calcification
artérielle et/ou valvulaire chez l'animal et chez l'homme.
Responsables : Michel SLAMA, Ziad MASSY.
18
Scientific Project
rterial and/or valvular calcifications are frequent
A in the general population, especially in patients
with chronic renal failure, and are associated with a
high risk of cardiovascular morbidity and mortality.
They are due to calcium deposition, mainly involving
the media, often associated with calcified atherosclerotic
plaques. Recent data demonstrate the role of dedifferentiation of smooth
muscle cells into an osteoblastic phenotype able to form an osteogenic
extracellular matrix which subsequently becomes calcified. Oxidative
stress, inflammation and uraemic toxins (soluble molecules accumulated
during renal failure) are the main factors able to induce this arterial
osteoblastogenesis. However, the molecular mechanisms responsible for
these processes have not been fully elucidated.
In this project, we propose (first objective) to evaluate the role of the
various signalling pathways involved in the dedifferentiation of smooth
muscle cells into an osteoblastic phenotype. We also propose to study
(second objective) the potential role of osteoclastogenesis in the formation
of arterial and valvular calcifications. Osteoclasts are multinucleated giant
cells able to degrade mineralized matrices. The coexistence of osteoblasts
and osteoclasts would support the hypothesis of vascular remodelling
analogous to that observed in bone tissue. The third objective of our
research programme consist of evaluating the hemodynamic and histological
consequences of arterial and/or valvular calcification in animals and in
man. We want to identify the presence of arterial and/or valvular calcification
in the aortic valve and aorta of apolipoprotein E knockout mice. We also
evaluate the haemodynamic consequences, particularly at the cardiac and
cerebral levels, of these calcifications using this model of apolipoprotein E
knockout mice and an hypercholesterolaemic rabbit model. Finally, we are
conducting a clinical trial to quantify vascular and valvular calcifications in
dialysed and nondialysed chronic renal failure patients. The results of this
study should improve our knowledge on the molecular and cellular mech-
anisms responsible for valvular and arterial calcification.They should also
allow us to identify new therapeutic targets that could lead to the development
of new strategies of prevention and treatment of vascular calcifications.
■
In par tnership with the University
of Picardie Jules Ver ne and the Re gion of Picardy:
into an osteoblastic phénotype. Heads: Jean-Claude MAZIERE, Cécile MAZIERE.
Group 2: Osteoclastogenesis in arterial and aortic valve calcifications.
Heads: Said KAMEL, Michel BRAZIER.
Group 3: Hemodynamic and histological consequences of arterial and aortic valve
calcifications in animal and human. Heads: Michel SLAMA, Ziad MASSY.
Inserm ERI 12
Faculté de Médecine/Pharmacie - Bâtiment A, 3e étage
1, rue des Louvels - 80037 Amiens
Tél. : 03 22 82 54 25 • Fax : 03 22 82 54 25
Directeur/Director : Prof. Ziad MASSY
E-mail : nathalie.bouquet@u-picardie.fr
 Les universités / Universities
Institut de Chimie
La chimie du sucre et de l’énergie
The Picardy Institute of Chemistry
The chemistry of sugar and energy
Un entretien avec Jean-Marie Tarascon,
directeur de l’Institut de Chimie de Picardie
L’Institut de chimie est issu de plusieurs entités. Pourquoi ce
regroupement ?
Effectivement, l’Institut de Chimie de Picardie est né le mois dernier
(septembre 2007). Il s’agit d’une fédération de recherche réunissant
principalement deux unités mixtes qui existaient précédemment - le Laboratoire
de Réactivité et Chimie des Solides (LRCS) et le Laboratoire des Glucides
- ainsi que deux plateformes techniques. L’objectif de ce regroupement est
d’acquérir une meilleure visibilité au plan régional, national et international.
Tout en conservant la spécificité des deux structures, qui s’intéressent à deux
domaines bien distincts de la chimie. En résumé, c’est un chapeau qui permet
d’être vu de loin…
Quelles sont les spécialités du Laboratoire des Glucides ?
Comme son nom l’indique, il s’intéresse aux sucres dans toute leur
complexité. Il a été fondé en 1986 et a vu ses effectifs doublés depuis 2000
car l’enjeu autour des sucres ne cesse de croître. Notamment dans tous les
programmes liés au développement durable et à la chimie verte : les composés
issus des Agroressources par exemple, puisque les deux tiers de végétaux sont
des polysaccharides ou encore dans la réduction de l’emploi des pesticides
et insecticides. Un programme est actuellement en cours pour développer un
« médicament » naturel des cellules végétales, sorte de « vaccin » à base de
sucre qui lui permet, après un processus d’échange moléculaire, d’être plus
« vigoureux » face à une agression (maladie, insectes). Assimilé et ne touchant
pas l’ADN, ce traitement est totalement biodégradable puisque le sucre
se dissout ensuite dans la terre. Une autre application possible concerne la
connaissance des N-glycanes, situés sur la couche extérieure de la cellule
et qui lui permettent de communiquer avec les autres cellules. Donc qui
les différencient. Si l’on parvient à mettre au point des médicaments ne
s’adressant qu’à un seul type de cellule, en ciblant ou mimant ces N-glycanes,
les traitements anti-viraux ou anti-cancéreux feront de grands progrès. Enfin, il
existe des applications dans la cosmétologie, avec l’emploi de sucres modifiés
en lieu et place de certains produits actifs ou conservateurs.
Et celles du laboratoire de réactivité et chimie des solides ?
Sa mission première est d’innover dans la recherche de nouveaux matériaux
pour le stockage et la conversion de l’énergie : depuis leur élaboration
jusqu’à leur application industrielle. Au travers de l’unité de prototypage,
le laboratoire de réactivité et chimie des solides peut répondre aux attentes
des chercheurs pour tester les propriétés de nouveaux matériaux d’électrodes
potentiellement intéressants. D’ailleurs, il coordonne le réseau d’excellence
ALISTORE, créé en 2004 et regroupant 16 pays autour des nanomatériaux
pour batteries, qui sert de structure hôte à un programme Erasmus-Mundus
intitulé «Materials for Energy storage and conversion devices» et noue des
relations avec un Club d’industriel Européen qui lui est associé. Une expertise
plus particulière du laboratoire concerne les matériaux pour générateurs
électrochimiques et systèmes électrochromes. Celle-ci est doublée par une
expertise dans l’élaboration des divers composants de l’accumulateur que sont
les électrolytes polymères, les liquides ioniques ou sels de lithium ainsi que
d’une maîtrise dans l’assemblage et la gestion des différents composants du
système. Le couplage des savoir-faire en chimie de synthèse et électrochimie
permet de proposer de nouvelles solutions pour améliorer différents types de
batteries (batteries alcalines, au plomb et au lithium) et de créer la plateforme
scientifique nécessaire pour le développement de nouveaux systèmes de
stockage de l’énergie (batteries Li-air, batteries organiques) pouvant répondre
aux concepts du développement durable
An interview with Jean-Marie Tarascon,
Director of the Picardy Institute of Chemistry
The Institute of Chemistry has been formed through the merger of
several different entities. Why was that?
Indeed, the Picardy Institute of Chemistry was founded just last month
(September 2007). It is a federative research institute formed by two pre-
existing joint CNRS/university units (the Reactivity and Chemistry of Solids
Laboratory (LRCS) and the Carbohydrates Laboratory) and two technical
facilities. The goal of this regrouping is to raise our profile on the regional,
national and international levels while maintaining the specific expertise of
the two precursor units, which focus on two very distinct fields of chemistry.
In short, one can say that the Institute is a mantle that can be seen from a long
way off!
What are the Carbohydrates Laboratory’s areas of expertise?
As the name suggests, the Carbohydrates Laboratory focuses on sugars in
all their complexity. It was founded in 1986 and has doubled its number of staff
since 2000 because there are more and more key issues involving carbohydrates.
This is notably the case for programmes linked to sustainable development:
agroresource-derived compounds, for example, because polysaccharides
account for two-thirds of the weight of plant material, or work on reducing
the use of pesticides and insecticides. Another ongoing programme is seeking
to develop a «natural» drug from plant cells, a sort of sugar-based «vaccine»
which, following a molecular exchange process, enables the body to react more
vigorously to stress due to disease or parasites. Following absorption by the
body and with no effects whatsoever on our DNA, this treatment is totally
biodegradable because sugars break down in the soil. Another application
concerns our understanding of N-glycans, carbohydrates which forms part of
the cell’s outer membrane and which enables it to communicate with other
cells - and thus which differentiates them. If we manage to develop agents
which «talk» to only one cell type, by targeting or mimicking N-glycans, this
would be a major advance for antiviral or anticancer drugs. Lastly, there are
applications in cosmetology, with the use of sugar derivatives to replacing
certain active ingredients and preservatives.
And what about the Reactivity and Chemistry of Solids
Laboratory?
The lab’s prime mission is to innovate in the discovery and development
of new materials for energy storage and conversion, from design to industrial
application. Thanks to its prototyping unit, the Reactivity and Chemistry
of Solids Laboratory can help researchers test the properties of potentially
interesting novel electrode materials. Furthermore, it coordinates the Alistore
network of excellence on battery nanomaterials, which was founded in
2004 and includes members from 16 countries. Alistore also acts as a host
organization for an Erasmus-Mundus Masters programme entitled «Materials
for Energy Storage and Conversion» and has forged links with the associated
European Industry Club. One of the Laboratory’s key skills concerns materials
for electrochemical generators and electrochromic systems. This doubles
up with its expertise in the elaboration of various accumulator components
(polymer electrolytes, ionic liquids and lithium salts), as well as proficiency
in the assembly and management of the system’s different components.
The combination of the lab’s know-how in synthetic chemistry with that in
electrochemistry enables it to develop novel solutions for the improvement
of various types of batteries (alkaline, lead and lithium batteries) and for
creating the scientific platform needed to develop new energy storage systems
(Li-air batteries, organic batteries, etc.) that meet the criteria for sustainable
development.
Institut de la Chimie
Université de Picardie Jules Verne
Chemin du Thil - 80025 Amiens Cedex 1
Tél. : 03 22 82 89 89 • Fax : 03 22 82 70 43
E-mail : upjv@u-picardie.fr • http://www.u-picardie.fr
19
 Les universités / Universities
CURAPP
Les histoires personnelles déterminent le social
Personal experiences determine social behaviour
Un entretien avec Frédéric Lebaron,
directeur centre universitaire de recherche sur
l’action publique et le politique, épistémologie et
sciences sociales
Le Curapp était à l’origine spécialisé dans les sciences
administratives. Depuis quelques années, vous élargissez votre
champ d’investigation. Pourquoi ?
Le Curapp est un vieux laboratoire. Fondé en 1971 comme équipe d’accueil
universitaire de l’Université de droit d’Amiens ; il est devenu une unité mixte
de recherche dans les années 1980. Depuis 2005, nous avons doublé de taille en
intégrant les équipes de diverses autres structures. Désormais, le Curapp est un
centre pluridisciplinaire en science sociale comptant 60 chercheurs, enseignants
chercheurs et administratifs pour presque autant de doctorants. Orienté à
l’origine vers l’étude des fonctions de L’État dans les sociétés contemporaines,
le Curapp s’est ouvert d’autres thématiques et couvre désormais un vaste
ensemble de recherches en sciences politiques et en sciences sociales. Elles
vont de l’étude des échelles de l’action publique (du niveau local au niveau
mondial) à celle des formes de politisation, en passant par l’analyse de la
production et des usages sociaux des savoirs et des normes.
À chaque fois, vous prétendez que les histoires personnelles
déterminent le social…
Les trajectoires sociales des acteurs sont effectivement à l’origine de
beaucoup de chose. En sociopolitique, par exemple, nous cherchons à analyser
l’image des candidats et les élections en fonction des trajectoires sociales des
électeurs locaux. Pas dans une logique de prédiction des résultats, mais pour
analyser l’encastrement social des préférences électorales. Autrement dit, pour
comprendre les mécanismes de production des votes. Dans le même ordre
d’idées, nous menons des travaux prosopographiques sur les acteurs du droit.
Car il est évident que l’origine et l’histoire personnelle de ces derniers inspirent
leur vision des choses et donc leurs orientations en matière de droit. Il est
ainsi intéressant de savoir quel type de ressources sociales sont à l’origine du
développement de la construction européenne. C’est d’autant plus important
que le droit conditionne bon nombre d’usages sociaux et politiques.
Les études portant sur l’action publique sont-elles toujours au
programme ?
Plus que jamais. La multiplication et l’imbrication des échelles, de la
décentralisation à l’Europe, constituent des évolutions majeures dans l’action
publique que l’on s’efforce d’analyser. Elles font l’objet de nouvelles études, en
particulier sur les indicateurs d’évaluation des politiques publiques. En matière
de développement durable, par exemple, nous travaillons à la mise en place de
tels indicateurs permettant de mesurer les politiques environnementales.
Quelles sont vos collaborations scientifiques ?
Nos collaborations extérieures sont très importantes. Hors masse salariale,
85% de notre budget provient de contrats de recherche conclus avec l’agence
nationale de la recherche, le CNRS, le Conseil régional ou d’autres. Par ailleurs,
nos activités scientifiques nous conduisent à tisser des liens avec d’autres
établissements de recherche similaires, en France (Lille, Paris I, Montpellier
Strasbourg, Lyon…) comme à l’étranger, principalement en Europe du Nord et
en Afrique. Nous sommes aussi proche du centre Marc Bloch de Berlin dont le
président dirigeait précédemment le Curapp.
20
An interview with Frédéric Lebaron,
Director of the University Research Centre on
Public Action and the Political, Epistemological
and Social Sciences
At the outset, the CURAPP specialized in the administrative
sciences. Over recent years, you have broadened your field of
investigation. Why is that?
The CURAPP is a relatively old lab. It was founded 1971 as a doctoral
research group at the Amiens Faculty of Law and became a mixed CNRS/
university research group in the 1980s. Since 2005, we have doubled in size
by integrating research groups from various other organizations. At present,
the CURAPP is a multidisciplinary science social research centre with 60
researchers, faculty members & administrative staff and almost as many
PhD students. Initially, the Centre focused on the role of state services in
contemporary societies but has since opened out onto other themes and now
covers a wide spectrum of research activities in the political and social sciences.
The latter range from studying the scale of state action (from the local level
to the global level), analysis of the production and social use of knowledge &
standards to examination of forms of politicization.
In all these cases, you hold that personal experiences determine
social behaviour…
In fact, the stakeholders’ respective social trajectories explain a lot. In
sociopolitics, for example, we are seeking to analyze the image of candidates
and elections as a function of the social trajectories of local electors – not with
a view to predicting the results but to analyze the social embedding of electoral
preferences. In other words, understanding the mechanisms by which votes are
produced. Along the same lines, we are performing prosopographic work on
stakeholders in the legal system because it is clear that the latter’s origins and
personal experience influence their vision of things and thus their orientations
in terms of the law. It is also interesting to look at what types of social resources
have fuelled the European construction process. This is especially significant
because the law conditions a great number of social and political habits
Are studies on public action still part of the research programme?
Yes, more than ever! The multiplication and the nesting of scales, from
national decentralisation to the European dimension, constitute the major
changes in public action that we are trying to analyze. These aspects have
generated new research work, notably on indicators for evaluating public
policies. In terms of sustainable development, for example, we are working
on the implementation of this type of indicator for measuring environmental
policies.
Which are your main collaborations?
We have many outside collaborations. Not including salary costs, 85% of
our budget comes from research grants from the National Research Agency,
the CNRS, the Regional Council or other bodies. Furthermore, our scientific
activities have prompted us to forge links with similar establishments both in
France (Lille, Paris I, Montpellier, Strasbourg, Lyon, etc.) and abroad (mainly
in northern Europe and Africa). We also have a close relationship with the
Centre Marc Bloch Centre in Berlin, which is headed by a former CURAPP
director.
CURAPP
Pôle universitaire Cathédrale - BP 2716
Placette Lafleur - 80027 AMIENS CEDEX 1
Tél : 03 22 82 71 96 Fax : 03 22 82 71 34
Mail : curapp@u-picardie.fr
Responsable / Manager : Frédéric LEBARON
 Les universités / Universities
Lamfa
La recherche fondamentale vise les applications
Our fundamental research also targets applications
Un entretien avec Olivier Goubet,
directeur du laboratoire amiénois de mathématique
fondamentale et appliquées du l’Université de Picardie
Jules Verne, UMR 6140 CNRS
Comment un laboratoire principalement orienté vers la recherche
fondamentale en arrive-t-il à s’impliquer dans des applications
concrètes ?
Les mathématiques sont un outil puissant d’appréhension et de modélisation
qui doit servir les autres disciplines, comme la physique, la biologie, l’économie,
etc. Depuis sa création, au début des année 1990, le Lamfa a toujours eu pour
objectif de travailler sur les théories tout en s’intéressant à leurs applications.
Les études menées sur les groupes de tresses par notre équipe spécialisée sur
la théorie des groupes peuvent servir pour démêler les suspentes de parachutes
! De son côté, l’équipe dédiée à l’analyse appliquée collabore avec Airbus, en
l’aidant à optimiser le pré-placement des pièces pour l’assemblage simultané du
nez de ses avions. Enfin, l’équipe qui se consacre aux probabilités a étudié avec
l’institut national des forêts le mode aléatoire de l’invasion de « cerisier tardif
», qui étouffe les forêts d’Europe tempérée ; cet arbre a la fâcheuse tendance
à coloniser la forêt entière en occupant toute la place au détriment des espèces
originelles, tout comme l’algue Taxifolia au niveau des mers et océans.
Quelle est l’orientation des recherches du laboratoire ?
Le Lamfa est une unité mixte de recherche du CNRS regroupant
40 enseignants chercheurs et 24 thésards, hébergée par la faculté de
mathématique et d’informatique, à Amiens. Nous sommes un petit
laboratoire qui s’intéresse essentiellement à trois sujets très précis.
La première équipe travaille sur la théorie des groupes, un thème
historiquement fort à Amiens, et participe à deux groupes de recherche
(GDR) du CNRS. La deuxième équipe travaille sur l’analyse appliquée,
qui a pour objet la résolution théorique (équations aux dérivées partielles)
et numérique (calcul scientifique). Enfin, la troisième équipe travaille sur
les probabilités et la théorie ergodique, c’est-à-dire tout ce qui relève de
la modélisation des systèmes dynamiques intégrant un peu d’aléatoire. Le
Lamfa est d’ailleurs à l’origine du groupe de recherche du CNRS fondé
sur ce thème. Par ailleurs, notre laboratoire compte également une autre
équipe qui travaille sur la théorie des nombres
Comme organisme de recherche pure, la publication est-elle votre
principal objectif ?
C’est un indicateur de notre activité scientifique, mais l’action internationale
est aussi l’une de nos priorités. Au cours des quatre dernières années,
les chercheurs du Lamfa ont à leur actif plus de 200 publications dans des
revues internationales et sont intervenus dans des dizaines de conférences et
colloques internationaux. Dans le cadre de divers programmes européens, nous
collaborons avec des chercheurs d’Allemagne, de Roumanie, d’Angleterre,
de Pologne. Avec le soutien du CNRS, nous avons aussi des échanges avec
des chercheurs de Chine, du Chili et des Etats-Unis. En collaboration avec
l’INRIA de Lille, nous sommes impliqués au Maroc, en Tunisie et en Espagne.
Nous favorisons par ailleurs la mobilité en accueillant des chercheurs étrangers
comme des chercheurs associés du CNRS, tout en favorisant les séjours de nos
chercheurs dans des structures étrangères.
LAMFA
33 rue Saint Leu – 80039 AMIENS CEDEX 1
Tél : 03 22 82 75 55
www.lamfa.u-picardie.fr
Responsable / Manager : Olivier GOUBET
An interview with Olivier Goubet,
Director of the Amiens Laboratory for Fundamental and
Applied Mathematics (LAMFA), a joint CNRS/Jules Verne
University of Picardy research unit (UMR 6140)
How does a lab that is mainly focused on fundamental research
manage to get involved with real applications?
Mathematics is a powerful tool for analysis and modelling but which
can benefit other disciplines, such as physics, biology, economics, and so
on. Ever since the LAMFA’s creation in the early 1990s, the objective has
always been to work on theories whilst also looking at their applications.
The studies performed on braid groups by our group theory specialists
can help untangle parachute rigging lines! Likewise, the applied analysis
group collaborates with Airbus by helping the company to optimize how
the parts are prearranged when assembling an aircraft’s nose. Lastly,
in collaboration with the French National Forestry Institute, the group
working on probability has studied the random spreading of the black
cherry, which is suffocating European temperate forests; this American
tree tends to colonize a whole forest by pushing out the native species, just
like the alga Caulerpa taxifolia does in the seas and oceans.
What is the Laboratory’s research focus?
The LAMFA is a joint CNRS/university research unit with 40 staff
researchers and 24 PhD students, housed within the Faculty of Mathematics
& Computer Science in Amiens. We’re a small unit which essentially looks
at three very well-defined subjects. The first team works on group theory
(a historically strong theme in Amiens) and participates in two CNRS
research groups. Our second group works on applied analysis, the goal of
which is to achieve theoretical proofs (using partial differential equations)
and numerical proofs (using scientific calculation). Lastly, the third group
works on probabilities and ergodic theory, that is to say everything related
to modelling dynamic systems which involve some randomness. Indeed,
the LAMFA was behind the CNRS’s decision to create a research group on
this theme. Lastly, our lab also includes a group which works on number
theory.
As a fundamental research organization, is publication your prime
objective?
It is certainly an indicator of our scientific activity but international
collaboration is also one of our priorities. Over the last four years, LAMFA
researchers have authored over 200 publications in international journals
and have presented their work at dozens of international seminars and
colloquia. As part of various European programmes, we collaborate with
researchers in Germany, Romania, the UK and Poland. With support from
the CNRS, we also have exchanges with researchers in China, Chile and
the United States. In collaboration with the INRIA at Lille, we are involved
in programmes with Morocco, Tunisia and Spain. Furthermore, we foster
mobility by hosting foreign researchers as CNRS associate fellows, whilst
also encouraging our researchers to spend time in foreign institutions.
21
 Les universités / Universities
UTC
Université de Technologie de Compiègne
© UTC
Q uelles sont les principales formations proposées
par l’UTC ?
L’UTC, à la fois université et école d’ingénieurs,
accueille plus de 3 500 étudiants et forme des
ingénieurs, masters et docteurs qui bénéficient
de l’innovation technologique des laboratoires
de l’UTC (cf. encarts 1 et 2).
Encar t 1 :
Départements
✔ Génie biologique ;
✔ Génie des procédés industriels ;
✔ Génie informatique ;
✔ Génie mécanique ;
✔ Génie systèmes mécaniques ;
✔ Génie systèmes urbains ;
✔ Technologie et sciences humaines.
Quelle est la place de la recherche dans le projet
pédagogique de l’UTC ?
Comme toute université, la formation est
articulée à la recherche pour proposer des connais-
sances en prise sur l’actualité scientifique et
l’innovation technologique. L’UTC délivre des
© UTC
diplômes d’ingénieur, et l’articulation des contenus
de formation au front mobile des connaissances
en cours d’élaboration est donc particulièrement
importante. En outre, la possibilité d’enseigner
dans leur discipline de recherche permet aux
enseignants d’injecter dans leur enseignement leur
enthousiasme et de transmettre leur appétence
au savoir. Concrètement, les étudiants peuvent
valider dans leur cursus, comme unité d’ensei-
gnement, leur participation à des travaux de
recherches de laboratoire. Ceux inscrits en master
recherche (dont certains avec un double cursus
dans la formation d’ingénieur) effectuent leur
stage de fin d’étude en laboratoire. Mais l’UTC
envisage de renforcer l’initiation à la recherche dans
ses filières de formation, en proposant des unités
d’enseignement en prise directe sur les laboratoires,
permettant ainsi aux étudiants d’être préparés
autant à l’exercice professionnel qu’à la recherche
technologique. Enfin, ces dispositions sont couron-
nées par l’école doctorale qui permet d’avoir une
implication en profondeur dans la technologie.
Comment favorisez-vous l’innovation et la valorisation ?
L’UTC favorise, encourage l’innovation en
créant le cadre nécessaire à l’épanouissement de
ses chercheurs !
22
Un entretien avec M. Ronan STÉPHAN,
Président de l’UTC
Les Chercheurs et Ingénieurs de l’UTC donnent
un sens à l’innovation :
✔ En étant à l’écoute permanente des besoins
légitimes des entreprises, en favorisant l’émer-
gence de nouveaux axes de recherches ;
✔ En introduisant l’entreprenariat au cœur de
leurs préoccupations.
Le partage de la Propriété intellectuelle est
un élément de la stratégie de valorisation de
l’UTC afin de créer des partenariats dans la durée,
afin de transformer les résultats de la recherche
en applications concrètes adaptées et adoptées
par le tissu économique.
Quelles relations entretenez-vous avec le monde économique ?
L’UTC délivre un enseignement et mène une
recherche qu’on peut appeler technologiques.
Cela signifie qu’elle est au croisement de la
recherche métier menée par le secteur économique
et de la recherche académique. Que ce soit par les
stages des élèves ingénieurs, les relations avec les
anciens de l’UTC, ou les contrats de recherche,
l’UTC se donne les moyens d’évoluer et d’ac-
compagner le monde économique.
Quelle est votre contribution aux pôles de compétitivité
« Industrie et Agro-Ressources « et « I-trans « ?
Importante ! Des professeurs de l’UTC sont
directeurs adjoints de ces pôles et assurent la
direction scientifique de « i-Trans » et d’« Industrie
Agro-Ressources ». Ces pôles permettent à l’UTC
de nouer des liens privilégiés avec le tissu industriel
local et de dynamiser ses recherches.
Quels sont les grands axes de la politique internationale
de l’UTC en matière de recherche ?
L’objectif de l’UTC est de constituer et entre-
tenir des relations productives et durables avec des
partenaires internationaux sans se disperser dans
les innombrables contacts que suscitent nos acti-
vités. Dans cet esprit, nous avons créé un labora-
toire franco-mexicain en automatique appliquée
(LAFMAA) qui réunit des laboratoires français
d’un côté et mexicains de l’autre. Un tel laboratoire
permet, à travers des flux de doctorants et post-
doctorants et des collaborations entre chercheurs
permanents, d’aborder de nouvelles thématiques
dans un cadre harmonieux et fécond. Nous étudions
la perspective d’étendre ce type de dispositif à
d’autres collaborations, notamment au Chili et
particulièrement en Chine où l’UTC a créé une
université de technologie à Shanghai (avec l’UTT
et l’UTBM). Mais la recherche, ce ne sont pas
seulement des structures et des moyens, ce sont
des hommes et des femmes qui apportent leur
énergie et leur inventivité. C’est pourquoi l’UTC
entend aider et favoriser la mobilité internationale
des chercheurs pour apporter de la chair et de la
substance à ces projets internationaux. ■
Encar t 2 :
Laboratoires
Unités associées au CNRS
✔ UMR 6599 Unité Heuristique et Diagnostic des
Systèmes Complexes (Heudiasyc) dirigée par
Rogelio LOZANO;
✔ UMR 6600 Unité Biomécanique et
Génie Biomédical (BMGBM) dirigée par
Catherine MARQUE;
✔ UMR 6022 Unité Génie Enzymatique et
Cellulaire (GEC) dirigée par Alain FRIBOULET;
✔ UMR 6067 Unité Génie des Procédés
Industriels (GPI) dirigée par Gérard ANTONINI;
✔ FRE 2833 Unité de Recherche en Mécanique
(LRM) Laboratoire Roberval dirigée par
Jean-Marc ROELANDT.
Unités reconnues par le ministère délégué à la
Recherche et aux Nouvelles Technologies
Équipes d’Accueil
✔ EA 2222 Unité Mathématiques Appliquées de
Compiègne (LMAC) dirigée par Abdelatif ELBADIA;
✔ EA 1006 Unité Electromécanique de Compiègne
(LEC) dirigée par Guy FRIEDRICH;
✔ EA 2223 Unité Connaissance, Organisation et
Systèmes Techniques (COSTECH) dirigée par
Charles LENAY.
Jeune Équipe
✔ JE 2460 Outils d’aides à la Décision pour
l’Innovation, la Conception et la Production
(ODIC) dirigée par Zohra CHERFI.
 Les universités / Universities

UTC
Compiègne University of Technology
An interview with Mr. Ronan STÉPHAN,
President of the UTC

W hat are the main courses offered by the UTC?

The UTC is both a university and
an engineering school that hosts more than
3,500 students and trains engineers, Master’s
and Doctoral students who benefit from the
technological innovation occurring at the UTC
laboratories (cf. inserts 1 and 2).
Inser t 1:
Departments
✔ Biological engineering;
✔ Industrial process engineering;
✔ Computer engineering;
✔ Mechanical engineering;
✔ Mechanical systems engineering;
✔ Urban systems engineering;
✔ Technology and humanities/social sciences.
transforming the results of research into concrete
applications adapted and adopted by the economic
fabric.
What relationships do you have with the economic world?
The education provided and research carried
out by the UTC can be referred to as technological.
This means that it is at the crossroads of profes-
sional research carried out by the economic sector
and academic research. UTC has the means to
evolve and support the economic world, whether
it be through the engineering students’ intern-
ships, relations with UTC graduates, or research
contracts.
What is your contribution to the “Industry and
Agro-resources” and “i-Trans” competitiveness clusters?
Significant! The UTC professors are deputy
directors of these clusters and ensure the scientific

Where does research stand in UTC’s educational project?
As in every university, providing education
through research presents knowledge that is in
touch with the current scientific situation and
technological innovation. The UTC issues
engineering diplomas and offers training courses
at the cutting edge of developing knowledge
is particularly important. Furthermore, the
possibility of teaching within their fields of
research allows lecturers to put their enthusiasm
into their teaching and to convey their desire for
knowledge. In practical terms, the students may
turn their participation in laboratory research
accepted into credits for their course. Those
enrolled in the Research Master’s programme
(some of whom are doubling it up with an
engineering course) complete an end-of-studies
internship in a laboratory. However, the UTC
foresees reinforcing the introduction to research
in its training courses by offering course credits
taken directly in laboratories, which will prepare
students for technological research as well as
professional practice. Lastly, these efforts are
crowned by a doctoral school that allows for
thorough involvement in technology.
How do you promote innovation and development?
The UTC promotes and encourages innovation
by creating the framework needed in order for
its researchers to shine!
UTC Researchers and Engineers give meaning
to innovation:
✔ With a finger on the pulse of the legitimate
needs of companies and promoting the emer-
gence of new fields of research.
✔ Introducing entrepreneurship into the core of
their work.
Sharing intellectual property is a strategic
aspect of UTC’s development and is carried out
with a view to creating lasting partnerships,
management of “i-Trans” and “Industry and Agro-
resources”. These clusters allow UTC to form
privileged links with the local industrial fabric
and make its research more dynamic.
Inser t 2:
Laboratories
CNRS-associated units
✔ UMR 6599 Heuristic and Diagnostic of
Complex Systems Unit (Heudiasyc) headed by
Rogelio LOZANO;
✔ UMR 6600 Biomechanics and Biological
Engineering Unit (BMGBM) headed by
Catherine MARQUE;
✔ UMR 6022 Enzyme and Cell Engineering Unit
(GEC) headed by Alain FRIBOULET;
✔ UMR 6067 Industrial Process Engineering Unit
(GPI) headed by Gérard ANTONINI;
✔ FRE 2833 Mechanics Research Unit (LRM)
Roberval Laboratory headed by
Jean-Marc ROELANDT.
Units recognised by the Ministry of Research
and New Technologies
Welcome Teams
✔ EA 2222 Compiègne Applied Mathematics Unit
(LMAC) headed by Abdelatif ELBADIA;
✔ EA 1006 Compiègne Electromechanics Unit
(LEC) headed by Guy FRIEDRICH;
✔ EA 2223 Knowledge, Organisation Technical
Systems Unit (COSTECH) headed by
Charles LENAY.
Young Team
✔ JE 2460 Tools for Innovation, Design and
Production Decision Making (ODIC) headed by
Zohra CHERFI.
© UTC
What are the major themes of UTC’s international
research policy?
UTC’s goal is to create and maintain productive
and sustainable relationships with international
partners, without spreading ourselves too thin
across the innumerable contacts generated by our
activities. In this spirit, we created a Franco-Mexican
applied automation laboratory (LAFMAA),
which brings together French laboratories on the
one hand and Mexican laboratories on the other.
Such a laboratory allows new themes to be
broached in a harmonious and fruitful framework,
through the flow of doctoral and post-doctoral
students and collaboration between full-time
researchers. We are studying the possibility
of transferring this type of strategy to other
collaborations, notably with Chile and par-
ticularly with China, where the UTC created a
technology university in Shanghai (with the
UTT and UTBM). However, research does not
only consist in structure and means, it is also
made up of men and women using their energy
and creativity. That is why UTC plans to help
and promote the international mobility of its
researchers - to bring life and substance to its
international projects. ■
Acteurs majeurs dans 2 pôles de compétitivité mondiale
Major players in two worldwide competitiveness clusters
Université de Technologie de Compiègne - UTC
Centre Benjamin Franklin - BP 60319
Rue Roger Couttolenc - 60203 Compiègne Cedex
Tél. : 03 44 23 44 23
E-mail : presidence@utc.fr
http://www.utc.fr

23
 Les universités / Universities
Biomécanique et Génie Biomédical
Les progrès de la science au service de la médecine
Biomechanics and Biomedical Engineering
Using scientific progress to improve medical care
Un entretien avec Catherine Marque,
directrice de l’unité mixte de recherche
Biomécanique et Génie Médical
Votre laboratoire vient de fêter ses 25 ans. Comment ont évolué ses
activités depuis sa création ?
À sa création en 1982, les recherches du laboratoire portaient
essentiellement sur l’instrumentation médicale, c’est-à-dire sur le
développement d’outils d’appareillage médical pour le diagnostic ou
les soins de pathologies. Alors que l’entité devenait un laboratoire
mixte de recherche, nos recherches se sont également orientées vers
la biomécanique et le génie biomédical. Rattaché au département de
Génie biologique du centre de recherche de l’UTC de Compiègne, notre
équipe pluridisciplinaire compte environ 70 personnes, thésards compris,
issues aussi bien des sciences de l’ingénieur (physique, mécanique des
fluides, traitement du signal…), que des sciences du vivant (biologie,
médecine…). Quel que soit le domaine, notre objectif est de mettre les
progrès de la science au service de la pratique clinique. Nous collaborons
d’ailleurs étroitement avec le centre d’imageries médicales avancées de
Compiègne, une structure commune à l’université et aux établissements
hospitaliers et cliniques.
Quand on développe une nouvelle prothèse, c’est de la recherche
appliquée ou de la recherche fondamentale ?
En fait, nous faisons un peu des deux… Définir quelle prothèse
standardisée est la mieux adaptée à un patient ou établir une prothèse
sur mesure suppose un calcul complexe de mesures à partir d’extraits
morphologiques obtenus par IRM. Cette modélisation à l’échelle du
comportement mécanique, c’est de la recherche appliquée, menée en
collaboration avec des cliniciens. Mais lorsque l’on travaille à la création
d’un organe artificiel comme le foie, pour pallier une déficience hépatique,
il y a une grosse part de recherche fondamentale. Que l’on mène d’ailleurs
en collaboration avec d’autres équipes de recherche, en Angleterre et en
Pologne.
Dans quels autres domaines orientez-vous vos recherches ?
Nos activités se répartissent en deux axes de recherche : les organes
artificiels et les biomatériaux, et le système musculo-squelettique. La
première thématique s’intéresse à l’étude du comportement cellulaire
au contact de biomatériaux. Cela permet, par exemple, d’être en mesure
de détecter des cellules cancéreuses beaucoup plus rapidement que par
une biopsie traditionnelle – 48 heures contre 10 jours. Cette thématique
recouvre aussi la modélisation des écoulements physiologiques, qui
étudie les problématiques de la cellule dans le cadre de l’écoulement
du flux sanguin. La seconde thématique s’intéresse à l’ensemble des
caractéristiques musculaires et aux capacités d’adaptation du muscle.
Pour mesurer les effets d’une pathologie comme la myopathie. Ou ceux
d’un entraînement chez un sportif. L’autre orientation de cette thématique
concerne la caractérisation des troubles musculaires. Par la mesure de
l’activité électrique de l’utérus grâce à des électrodes, on cherche ainsi à
détecter les risques d’accouchements précoces.
24
An interview with Professor Catherine Marque,
Director of the joint UTC/CNRS «Biomechanics and
Biomedical Engineering» research unit
The research unit has just celebrated its 25th anniversary. How
have its activities changed since its creation?
When the lab was founded in 1982, its research was mainly focused
on medical instrumentation, that is to say the development of medical
equipment and tools for disease diagnosis and treatment. When the lab
became a joint UTC/CNRS unit, its research became more focused on
biomechanics and biomedical engineering. Our multidisciplinary team is
part of the Biological Engineering Department at the UTC’s Compiègne
Research Centre and has a total of 70 staff (including PhD students), with
backgrounds in both the engineering sciences (physics, fluid mechanics,
signal processing, etc.) and the life sciences (biology, medicine, etc.).
Whatever the field, our goal is to use scientific progress to improve
clinical practice. Furthermore, we collaborate closely with the Compiègne
Centre for Advanced Medical Imaging, an organization run jointly by the
University and local medical establishments.
When you develop a new prosthesis, is that applied research
applied or fundamental research?
In fact, we do a bit of both… defining which standard prosthesis is
best suited to a given patient or creating a made-to-measure prosthesis
necessarily involves a complex calculation based on morphological data
from MRI. Modelling this mechanical behaviour is applied research,
performed in collaboration with the clinicians. However, when we’re
working to create an artificial organ like the liver (to compensate for
hepatic insufficiency), a high proportion of fundamental research is
involved – which we perform, by the way, in collaboration with other
research groups, notably in the UK and Poland.
Which other fields is your research focused on?
Our activities fall into two research areas: artificial organs and
biomaterials on one hand and the musculoskeletal system on the other.
The first theme looks at cellular behaviour on contact with biomaterials.
For example, this enables the detection of cancer cells much more rapidly
than by using a traditional biopsy – 48 hours versus 10 days. The theme
also covers the modelling of physiological flows, looking at cellular
problems related to blood flow. The second theme focuses on the overall
characterisation of muscles and their adaptive capacity – notably in order
to measure the effect of diseases (such as muscular dystrophy) or sports
training. The other aspect of this theme concerns the characterisation of
muscle disorders; by measuring the electrical activity of the uterus using
skin electrodes, we are seeking to estimate the risk of premature delivery.
UMR6600 : Biomécanique et Génie Biomédical
Université de Technologie de Compiègne
Centre de Recherche de Royallieu - G311- BP 20529
60205 COMPIEGNE CEDEX
Tél : 03 44 23 44 19 Fax : 03 44 23 79 42
Directeur / Director: Catherine MARQUE
 Les universités / Universities
Laboratoire de Génie Enzymatique
et Cellulaire
Enzyme and Cell Engineering Laboratory
Un entretien avec M. Alain FRIBOULET,
Directeur du Laboratoire
de Génie Enzymatique et Cellulaire
Q uelles sont les thématiques de recherche du Laboratoire de Génie Enzymatique
et Cellulaire ?
La recherche du Laboratoire est axée sur l’étude et la mise en œuvre de
biocatalyseurs dans des conditions aussi proches que possible de la nature.
Dans cette optique, nous avons défini 2 grandes thématiques de recherche.
La première thématique concerne l’étude de biocatalyseurs dans leur
environnement métabolique par la prise en compte de l’ensemble des fonc-
tions interagissant au sein d’une cel-
lule. Nous cherchons ainsi à modifier
génétiquement les voies métaboliques
de cellules végétales afin de produire
des molécules de substitution pour
les molécules carbonées issues du
pétrole. De même, nous étudions les
relations entre biocatalyseurs et système
immunitaire dans le cas de certaines
© Laboratoire de Génie Enzymatique et Cellulaire
pathologies auto-immunes où les
anticorps se comportent comme des
biocatalyseurs.
La seconde thématique relève
d’une approche supramoléculaire axée
sur l’étude de l’action de biocatalyseurs
au sein de systèmes biomimétiques,
Culture de cellules animales en milieu confiné L2
structurés comme le sont les cellules.
Animal cell culture in an L2-confined environment
Nous essayons également de repro-
duire avec des polymères les modes de
fonctionnement de protéines ou de biocatalyseurs naturels afin de reconnaître
les molécules dotées de spécificités analogues à celles des anticorps naturels.
De quels moyens techniques disposez-vous ?
Notre recherche combinant biologie moléculaire et cellulaire, physique
et chimie, nous avons créé plusieurs plateformes en commun avec l’UPJV
afin d’assurer la complémentarité des équipements. Nous disposons ainsi
d’un laboratoire de type L2 pour la manipulation génétique des systèmes
bactériens, végétaux et animaux, d’une serre de type S2 nous permettant de
travailler sans risque de contamination extérieure, d’une plateforme de
biologie cellulaire centrée sur les manipulations de cellules animales, d’une
plateforme analytique de RMN et de spectrométrie de masse et des tech-
niques modernes de microscopie à l’échelle nanométrique.
Quels sont les grands enjeux de demain dans votre domaine ?
Trois grands enjeux actuels se conjuguent avec un enjeu émergent :
✔ La substitution des molécules carbonées par des molécules non polluantes
issues du végétal ;
✔ La définition de nouvelles thérapies pour lutter contre l’explosion des
résistances aux antibiotiques, des pathologies auto-immunes et des allergies
vraisemblablement liées à la pollution ;
✔ L’utilisation de systèmes biologiques biomimétiques pour créer des
biocapteurs de mesure des molécules toxiques et développer des procédés
aussi durables et sûrs que possible ;
✔ L’avènement de la « systems biology », qui considère la cellule comme
un système ; nous collaborons ainsi avec des informaticiens et des
mathématiciens pour modéliser le comportement des systèmes cellu-
laires, et avec des physiciens et des chimistes pour mesurer les interac-
tions au sein de la cellule, l’intérêt résidant dans la capacité de prédire à
des fins médicales ou biotechnologiques l’effet global d’interventions
sur la cellule considérée.
An interview with Mr. Alain FRIBOULET,
Director of the Enzyme
and Cell Engineering Laboratory
W hatLaboratory?
are the research topics of the Enzyme and Cell Engineering
The Laboratory’s research is centred on the study of the implementation
of biocatalysts in conditions that are as close to nature as possible. From
this perspective, we have defined 2 large research topics.
The first topic concerns the study of biocatalysts in their metabolic
environment through the accounting of the group of functions interacting
within a cell. We are thus researching how to
genetically modify the metabolic pathways
of plant cells with a view to producing
substitution molecules for the carbonaceous
molecules that come from petrol. In parallel,
we are studying the relationships between
biocatalysts and the auto-immune system in
the case of certain anti-immune pathologies
where the antibodies act as biocatalysts.
The second topic regards a supramolecular
approach centred on the study of the action
of biocatalysts within biomimetic systems,
structured as cells are. We are also trying to
reproduce, with polymers, the functioning
modes of natural proteins and biocatalysts
with a view to recognising molecules that
have specificities analogous to those of
natural antibodies.
What technical means do you have at your disposal?
Our research combines molecular and cell biology, physics and chemistry;
we have created several common platforms with the UPJV with a view to
ensuring the complementarity of equipment. We thus have a L2-type
laboratory for the genetic manipulation of bacterial, plant and animal
systems; an S2-type glasshouse that permits us to work without risk of
external contamination; a cellular biology platform centred on the
manipulation of animal cells; an analytic platform for NMR and mass
spectrometry; and modern microscopy techniques at the nanometric scale.
What are the major upcoming issues in your field?
Three major current issues meet an immerging issue:
✔ The substitution of carbonaceous molecules with non-polluting mole-
cules from plants;
✔ The definition of new therapies to fight against the explosion of resistance
to antibiotics, auto-immune pathologies and allergies that are most
probably linked to pollution;
✔ The use of biomimetic biological systems to create toxic molecule
measurement biosensors and to develop processes that are as sustainable
and safe as possible;
✔ The advent of «systems biology», which treats the cell as a system; we
are collaborating with computer scientists and mathematicians to model
the comportment of cellular systems, and with physicists and chemists
to measure the interactions within the cell, the interest residing in the
ability to predict the overall effect of the interventions on the considered
cell for medical and biotechnological ends. ■
Laboratoire de Génie Enzymatique et Cellulaire - UMR 6022
Université de Technologie de Compiègne - BP 20529 - 60205 Compiègne Cedex
Tél. : 03 44 23 44 08 • Fax : 03 44 20 39 10
■ Email : umr6022@utc.fr • http://www.utc.fr/umr6022/
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 Les universités / Universities
HEUDIASYC
Unité Heuristique et Diagnostic des Systèmes Complexes
Complex Systems, Heuristic and Diagnosis Research Unit
Un entretien avec M. Rogelio LOZANO,
Directeur de l’Unité HEUDIASYC
Q uels sont les thèmes de recherche de l’Unité HEUDIASYC ?
L’unité a pour vocation de mener des recherches en automatique,
décision, image et informatique avec prise en compte du facteur humain.
Ces recherches visent à fournir des moyens de représentation, d’analyse et
de contrôle de systèmes techniques soumis à des critères et contraintes
scientifiques, technologiques et économiques, sans oublier l’impact social
et humain.
L’originalité de notre démarche réside dans une approche « système »,
fondée sur la synergie entre recherche amont et recherche finalisée. Les
plateformes expérimentales constituent le vecteur de cette synergie et
permettent de tester les méthodes scientifiques élaborées en laboratoire,
répondre aux besoins des industriels et améliorer la coopération avec nos
partenaires. Ces plateformes concernent les véhicules intelligents, les drones,
l’indexation d’images, les réseaux de communication, la réalité virtuelle, la
sécurité ferroviaire…
Quels sont les domaines d’application de vos recherches ?
Ils ont trait aux transports, à l’environnement, à la santé et aux TIC.
Dans le domaine des transports, nous avons mis au point des modules
d’aide à la conduite grâce au
travail mené sur 2 véhicules
instrumentés, sur des postes de
supervision ferroviaire pour amé-
© Jean-Pierre Gilson (UTC)
liorer la sûreté de fonctionnement
et sur des techniques de recon-
naissance faciale, notamment
conçues pour anticiper la fatigue
des conducteurs et réduire ainsi les STRADA et CARMEN : voitures intelligents pour l’assistance à la conduite.
risques d’accidents. STRADA and CARMEN: intelligent vehicles for assistance to drivers.
En matière d’environnement, nous assurons le suivi de la qualité de
l’eau par le biais d’un laboratoire commun avec Suez Environnement.
Quant aux TIC, nous travaillons à plusieurs projets : la sécurisation des
réseaux télécoms en partenariat avec Motorola, le développement d’applications
nouvelles dédiées à la mécanique avec le CETIM (Centre Technique des
Industries Mécaniques) et l’indexation de documents avec l’INA.
Comment assurez-vous la valorisation de vos travaux de recherche ?
Destinée à renforcer notre visibilité nationale, européenne et inter-
nationale, l’action de valorisation de l’unité HEUDIASYC revêt plusieurs
dimensions :
✔ Les publications de haut niveau ;
✔ La signature de contrats industriels directs avec PSA, Renault, RATP,
Alstom, Véolia Environnement, France Télécom R&D, Motorola… ;
✔ Les activités des 2 laboratoires communs (SIME ou Systèmes Intelligents
appliqués aux Métiers de l’Eau avec Suez Environnement et le LATIM
ou Laboratoire pour le traitement de l’Information en Mécanique avec le
CETIM), en sus de celles du Laboratoire franco-mexicain d’automatique
appliquée (LAFMAA) ;
✔ Les brevets (9 en 3 ans ) et la création d’entreprises innovantes ;
✔ L’obtention de projets ANR (17 entre 2005 et 2006) ;
✔ La participation en cours à 8 projets européens ;
✔ Les nombreux partenariats à l’échelle nationale (IRCCYN - Nantes,
LAG - Grenoble, LAMIH - Valenciennes, DGA, CEA, INRETS,
INA, INRIA…) et internationale (MIT, Universités de l’Illinois, de
Sydney, Shanghai, Pékin…). ■ BP 20529 - 60205 Compiègne Cedex
26
An interview with Mr. Rogelio LOZANO,
Director of the HEUDIASYC unit
W hat are the research topics within the HEUDIASYC unit?
The unit’s mission is to conduct research on automation, decisions,
image and information technology taking into account the human factor.
The research aims to provide means of representation, analysis and control
of technical systems subjected to criteria as well as scientific, technological
and economic constraints, not to mention the social and human impact.
The uniqueness of our “system” approach is based on the synergy
between proactive and finalised research. Experimental platforms play a
vital role in achieving this synergy and allow for the testing of scientific
methods elaborated in laboratories, they meet the needs of manufacturers
and improve cooperation with our partners. These platforms involve intel-
ligent vehicles, drones, image indexation, communication networks, virtual
reality, railway safety, etc.
What are the areas of application of your research?
They involve transport, the environment, health and ICT. In the area
of transport, we have developed driving aid modules as a result of the work
carried out on two vehicles equipped with measuring instruments, on railway
control stations in order to improve operational safety and facial recognition
techniques, notably designed to anticipate driver fatigue
and consequently reduce the risk of accidents.
In terms of the environment, we provide water quality
follow-up through a common laboratory with Suez
Environment. As regards ICT, we are working on several
projects: securing telecom networks in partnership with
Motorola, the development of new applications devoted to
mechanical engineering with the CETIM (Technical
Centre for Mechanical Industries) and the indexing of
documents with the INA.
How do you ensure the recognition of your research work?
Aimed at increasing our national, European and international visibility, the
recognition of the HEUDIASYC unit is achieved in a number of ways:
✔ High-level publications;
✔ Signature of direct industrial contracts with PSA, Renault, RATP,
Alstom, Véolia Environnement, France Télécom R&D, Motorola, etc.;
✔ Activities in two common laboratories (SIME or Intelligent Systems applied
to the Water Professions with Suez Environnement and the LATIM or
Laboratory for the processing of Information and Mechanical
Engineering with the CETIM), in addition to those of the Franco-
Mexican Laboratory for applied automation (LAFMAA);
✔ Patents (9 in 3 years) and the creation of innovative start-up;
✔ Awarding of ANR projects (17 between 2005 and 2006);
✔ Ongoing participation in eight European projects;
✔ Numerous partnerships at national level (IRCCYN - Nantes, LAG -
Grenoble, LAMIH - Valenciennes, DGA, CEA, INRETS, INA,
INRIA, etc.) and at international level (MIT, University of Illinois,
Sydney, Shanghai, Beijing, etc.). ■
Laboratoire HEUDIASYC - UMR 6599
Université de Technologie de Compiègne
Centre de Recherche de Royallieu
Tél. : 03 44 23 46 45 • Fax : 03 44 23 44 77
E-mail : heudiasyc@hds.utc.fr • http://www.hds.utc.fr
 Les universités / Universities
Laboratoire Roberval UTC/CNRS
Recherches en Mécanique, Acoustique et Matériaux
Research in Mechanics, Acoustics and Materials
Un entretien avec le Pr. Jean-Marc ROELANDT,
Directeur du Laboratoire Roberval
Q uelles sont les activités de recherche et de transfert du
Laboratoire Roberval ?
Axées sur la tenue et la durabilité des structures, la
vibro-acoustique, l’utilisation optimale et le contrôle de
multi-matériaux innovants, nos recherches s’appuient sur des
développements d’ordre numérique ou expérimental con-
cernant la simulation numérique des procédés d’assemblage © Laboratoire Roberval
et de mise en forme, l’amélioration du confort acoustique,
la mécanique des surfaces et interfaces, l’influence de l’envi-
ronnement sur le comportement mécanique et l’optimisation
multi-disciplinaire des systèmes mécaniques.
Nos activités de recherches sont structurées en 3 thèmes : Méthodes
Numériques en Mécanique, Acoustique et Vibrations et Matériaux et Surfaces,
fédérés autour de l’axe transversal Mesure, Recalage et Validation de Modèles
pour étudier et modéliser des structures et systèmes mécaniques globaux
par l’analyse de leur comportement, leur diagnostic et leur contrôle.
Nos recherches ont été valorisées par le développement de logiciels et
de méthodes expérimentales originales : logiciels de calcul en mécanique et
acoustique, développement de banc de mesure aéroacoustique, montage
de sollicitation mécanique sous atmosphère complexe en température,
tribomètres à chaud…
Comment menez-vous à bien votre projet de recherche ?
Fort de 120 personnes dont 60 doctorants, le Laboratoire Roberval a
pour mission de développer ses points forts de recherche en tant qu’Unité
associée au CNRS, tout en renforçant ses partenariats industriels régionaux
et nationaux.
Il est très présent dans les appels à projets de l’ANR (6 en 2007), les
pôles de compétitivité i-Trans et Industrie et AgroRessources (6). La Région
Picardie soutient fortement le Laboratoire par le financement de doctorats
dans les pôles de compétence, de projets dans les pôles de compétitivité et
d’équipements via les Contrats de Projets État-Région (Intermodalités et
transports innovants et Nouveaux Matériaux et Procédés d’Assemblage
pour l’Aéronautique). Un partenariat fort avec le tissu industriel régional et
international permet de soutenir et de valoriser les recherches. Parmi les
partenaires du Laboratoire, on peut citer Arcelor, Renault, PCA, Faurecia,
Inergy, Alstom, Valeo, Saint-Gobain, Airbus, EADS, Snecma, CNES,
ONERA, DGA, EDF, CEA, Cetim, Cetmef…
Par ces soutiens, le Laboratoire Roberval se prépare à acquérir prochaine-
ment une Halle Technologique calculs/essais dotée d’équipements originaux
afin de réaliser des recherches scientifiques fédératrices et de haut niveau
sur matériaux, structures et systèmes. L’appui de l’UTC et de la Région
Picardie, conjugué avec la reconnaissance par les institutions nationales et
internationales, nous permet de recruter des jeunes chercheurs et doctorants
de qualité. Dans cette dynamique, le Laboratoire Roberval recherche des
partenaires du monde socio-économique pour monter de nouveaux projets
présentant des défis à la fois scientifiques et industriels. ■
© Laboratoire Roberval
Laboratoire Roberval Conception / Roberval Laboratory Design Conception
An interview with Prof. Jean-Marc ROELANDT,
Director of the Roberval Laboratory
W hat are the research and transfer activities undertaken
by the Roberval Laboratory?
Our research program is aimed at the improvement of
performance and durability of structures, vibroacoustics and
the optimal use and control of innovative multi-materials.
It focuses upon digital and experimental developments
concerning the numerical simulation of assembly procedures
and forming processes, an improvement of acoustic
comfort, the mechanics of surfaces and interfaces, the
influence of the environment on mechanical behaviour, and
the multi-disciplinary optimisation of mechanical systems.
Our research activities are structured in 3 themes: “Numerical Methods
in Mechanics”, “Acoustics and Vibrations”, and “Materials and Surfaces”.
They federate around the transversal axis “Measurement, Model Verification
and Validation” aimed at the analysis of behaviour, diagnostics, control and
simulation of mechanical structures and systems.
Our research is supported by the development of original software
and experimental methods: numerical simulation tools in mechanics and
acoustics, an aero-acoustical measurement bench, an original experimental
implementation of mechanical solicitation under a complex atmosphere
and high temperature, tribometers under warm conditions, etc.
How do you manage your research project?
With 120 people including 60 PhD students, the Roberval Laboratory
aims to develop its strong research points as an Associated Unit of the CNRS,
whilst strengthening its regional and national industrial partnerships.
We play an active part in the calls for projects by the ANR (6 in 2007),
the i-Trans and Industrie et AgroRessources (6) competitiveness clusters.
The region of Picardy greatly supports the Laboratory by financing PhD
students in competence clusters, projects in the competitiveness clusters
and equipment through State-Region Project Contracts (“Intermodal and
innovative transport” and “New Materials and Assembly Procedures in
Aeronautics”). A strong partnership with regional and international industry
makes it possible to support and develop our research. The partners of the
Laboratory include Arcelor, Renault, PCA, Faurecia, Inergy, Alstom,
Valeo, Saint-Gobain, Airbus, EADS, Snecma, CNES, ONERA, DGA,
EDF, CEA, Cetim, Cetmef…
With this support, the Roberval Laboratory is preparing to acquire a
computational and experimental Technology Centre with original equipment
for conducting federative scientific research at a high level in the domain of
materials, structures and systems. The support of the UTC and of the region
of Picardy, along with the recognition from national and international
institutions, enables us to recruit outstanding young researchers and
promising PhD students. As part of this process, the Roberval Laboratory
is looking for new partners in the socio-economic world to tackle
challenging projects on both a scientific and industrial scale. ■
Laboratoire Roberval - Unité de Recherche UTC/CNRS - FRE 2833
Université de Technologie de Compiègne
Centre de Recherches de Royallieu - BP 20529
Rue Personne de Roberval - 60205 Compiègne Cedex
Tél. : 03 44 23 45 50 • Fax : 03 44 23 46 89
http://www.utc.fr/lrm ou http://lrm.utc.fr
Directeur/Director : Pr. Jean-Marc ROELANDT
E-mail : jean-marc.roelandt@utc.fr
27
 Les universités / Universities
Unité Génie des Procédés Industriels
Dirigéeavec
Un entretien par le
le Pr.
Pr. André
GérardPAUSS
ANTONINI,
Directeur de l’Unité Génie des Procédés Industriels
Q uelsUnitésont? les grands axes de recherche de votre
Notre recherche est axée sur la maîtrise et
l’élaboration de milieux hétérogènes complexes ou
composites, réactifs ou non. Convoquant la chimie,
les mathématiques, la physique, la mécanique des
fluides et la biotechnologie, cette démarche tient
moins des sciences pures que des savoir-faire
© Unité Génie des Procédés Industriels
industriels et d’une méthodologie systémique.
Formulation, transport et transformation des
produits : telles sont les 3 grandes étapes des
procédés développés.
Quelles en sont les applications industrielles ?
Nous développons des procédés de transformation (physique, thermique,
thermochimique ou biologique), avec recours éventuel à des catalyseurs
physiques ou biochimiques, pour aboutir à des produits finis. L’enjeu
est d’élaborer, pour chaque industriel, des procédés adaptés à ses besoins,
économiquement viables, sûrs pour les opérateurs et respectueux de
l’environnement.
Deux grands secteurs sont concernés : l’agro-industrie, à laquelle nous
proposons des matières alimentaires et, plus marginalement, non alimentaires,
et l’environnement/énergie, pour lequel nous développons des technologies
de traitement et de minimisation des déchets et des effluents.
Notre maîtrise des procédés industriels nous permet d’aider nos clients
(des PME aux grands groupes comme EDF, GDF, le CEA…) à résoudre
leurs blocages technologiques : par exemple, nous avons développé pour la
COGEMA un procédé qui permet de remplacer les liquides de décon-
tamination par des mousses, ce qui a considérablement réduit le volume
final des effluents à traiter. Par ailleurs, l’IFP utilise notre technique de
transport lubrifié de fuel lourd. Enfin, GDF a choisi notre procédé de
vitrification des Refiom.
En outre, nous travaillons à de nouveaux procédés de génération d’énergie
primaire à partir de la transformation thermochimique de la biomasse.
Quels partenariats avez-vous développé ?
Nous participons au pôle de compétitivité IAR, un outil performant de
finalisation des projets des industriels : dans ce cadre, nous apportons notre
savoir-faire en matière de transformation agroindustrielle à l’équipe du
Pr. Thomas de l’UTC. De même, nous avons créé avec l’INERIS un
laboratoire commun pour traiter les déchets et les effluents, et contribuons
à la mise en place du CERTES, une plateforme d’essai de produits dangereux
qui bénéficiera de nos compétences en matière de sécurité et de fiabilité
des procédés. Enfin, nous projetons de monter une plateforme de transfor-
mation chimique et thermochimique des matières végétales en partenariat
avec l’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais. Autant d’efforts que la
Région soutient activement par le biais des appels d’offres lancés en 2006
et 2007.
Quels sont les grands enjeux de demain dans votre domaine de compétence ?
La chimie a une mauvaise image auprès du public en raison de son
caractère potentiellement polluant, nous aurons fort à faire pour la rendre
plus sûre, et donc acceptable, tout en
inscrivant ses capacités de transformation
dans une logique de développement
durable. À ce titre, l’avenir des procédés
industriels réside sans doute dans le recours
accru aux nouvelles énergies, en particulier
basées sur la biomasse végétale. ■
28
Directedwith
An interview by Prof.
Prof. André
GérardPAUSS
ANTONINI,
Director of the Unité Génie des Procédés Industriels
W hat are your unit’s main lines of research?
Our research is centred on the mastery and working out of
complex or composite heterogeneous areas, whether reactive or not. Bringing
together chemistry, mathematics, physics, fluid mechanics and biotechnology,
this approach does not so much take after the pure sciences as industrial
know-how and a systematic methodology. The three main stages of the
processes developed are: formulation, transport and transformation of
products.
What are the industrial applications of the unit’s research?
We develop transformation processes (physical, thermal, thermochemical
or biological) to get to the finished products, with possible recourse to
physical or biochemical catalysts. The challenge is to work out processes
that can be adapted to every industrialist’s needs and are economically
viable, safe for the operators and environmentally friendly.
This concerns two major sectors: firstly, the agro-industry, to which we
offer dietary matter and, more marginally, non-dietary matter and, secondly,
environment/energy, for which we are developing technologies to deal with
and minimise waste and effluents.
Our knowledge of industrial processes allows us to help our clients
(SMEs and big groups like EDF, GDF, CEA, and so on) overcome their
technological hurdles. For example, we have developed a process for
COGEMA that allows the company to replace decontamination liquids
with foams. This has considerably reduced the final volume of effluents to
be treated. Further, IFP uses our technique for lubricated transport of fuel oil.
Finally, GDF has opted for our process of vitrifying REFIOMs (Résidus
d’Épuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères - Residues
from the Incineration Smoke of Household Waste).
Moreover, we are working on new processes of generating primary
energy from the thermochemical transformation of biomass.
Which partnerships have you developed?
We are part of the IAR competitiveness centre, an effective tool to complete
the projects of industrialists: within this framework, we bring our know-
how in the area of agro-industrial transformation to Professor Thomas’s
team at the UTC. Also, we have created a common laboratory with
INERIS to deal with waste and effluents and are contributing to the
deployment of CERTES, a platform for testing dangerous products, which
will benefit from our knowledge in the subject of safety and reliability of
processes. Finally, we are planning to erect a platform for the chemical and
thermochemical transformation of vegetable matter in partnership with
the Institut Polytechnique LaSalle Beauvais. As many projects as the Region
actively supports through the calls for tenders launched in 2006 and 2007.
What is most at stake in your area of knowledge for the future?
Chemistry has a bad public image due to its potentially polluting
character. We will have a lot to do in order to make chemistry safer and
thus acceptable, while including its capacities for transformation within a
sustainable development perspective. As such, the future of industrial
processes probably lies in the increased recourse to new energies and in
particular those based on vegetable biomass. ■
Unité Génie des Procédés Industriels - UMR CNRS 6067
Université de Technologie de Compiègne
Centre de Recherches de Royallieu - BP 20529
Rue Personne de Roberval - 60205 Compiègne Cedex
Tél. : 03 44 23 44 28 • Fax : 03 44 23 19 80
http://www.utc.fr/recherche/unites/gpi.html
Directeur/Director : Pr. Gérard ANTONINI
E-mail : gerard.antonini@utc.fr
 Les universités / Universities
Costech
Comment la technique participe à notre humanité
How technology contributes to our humanity
Un entretien avec Charles Lenay,
directeur de l’unité de recherche Connaissance,
organisation et systèmes techniques (Costech) de
l’Université de Technologie de Compiègne
Une unité de recherche en sciences sociales dans une école
d’ingénieur, voilà qui est original…
Costech est né en 1993 de la volonté de Bernard Stiegler, philosophe
écrivain, actuellement directeur du département du développement culturel
au Centre Georges-Pompidou. Cette unité de recherche de l’Université de
Technologie de Compiègne (UTC) trouve son origine dans la singularité de
l’école. En effet, l’Utc est sans doute l’école d’ingénieur accordant la plus
large place aux sciences humaines – environ un cinquième des cours leur sont
consacrés. La composante humaine a donc toujours été placée au cœur de
la pédagogie Qui s’est logiquement intéressé à la façon dont ces techniques
participaient à l’activité cognitive de l’être humain, à la façon de se construire
en tant qu’être social, économique et culturel.
Costech cherche donc à comprendre comment la technique
structure l’homme ?
Notre thèse, c’est que la technique est anthropologiquement constitutive,
que l’environnement technologique participe à notre humanité. Autrement
dit, il s’agit d’étudier comment les dispositifs techniques existants structurent
notre façon d’être et d’agir. Beaucoup considèrent la technique sous l’angle
de la recherche appliquée. Costech l’appréhende sous l’angle de la recherche
fondamentale. Mais l’objet de cette recherche fondamentale peut elle-même
déboucher sur des innovations techniques. Car qui dit nouvel outil technique
dit aussi nouvelle interface. Par exemple, nous allons bientôt inaugurer le
premier site internet en braille…
Un site web pour non-voyant ?
Les technologies numériques et les réseaux participent grandement aux
nouveaux modes de communication et d’interaction. Mais la perception
peut être transformée par l’outil dont on dispose. C’est le cas de l’écriture
comme de l’internet. Pour étudier l’impact d’internet sur les aveugles,
l’équipe de Costech a conçu un « stylet tactile » qui leur permet de lire et
dessiner sur l’écran de l’ordinateur. Ce stylet est associé à une matrice de
16 stimulateurs tactiles (cellules brailles électroniques). Quand le stylet
passe au-dessus de lignes noires lors de l’exploration de l’écran, les picots
brailles s’activent et donnent ainsi une « image tactile » de la forme. Le
site internet ira plus loin puisqu’il sera possible de « rencontrer » un autre
non-voyant lisant la même page. Une nouvelle communication s’en suivra,
un peu comme celle du regard…
Comment est organisée Costech pour mener à bien ces recherches ?
Costech regroupe une équipe pluridisciplinaire d’une cinquantaine
d’enseignants-chercheurs en sciences sociales et humaines, issus de
disciplines très variées, depuis l’économie jusqu’à la psychologie, en
passant pas les sciences cognitives et la philosophie. Nous sommes
organisés en trois groupes de recherche interne : Suppléance perceptive,
Coopération/risque/innovation, Anthropologie et sémiotique du support
numérique. À l’échelle européenne, nous collaborons avec plusieurs
réseaux, comme le Enactive interface, qui vise à développer de nouvelles
interfaces.
UTC – Laboratoire COSTECH
Département TSH - BP 60319 - 60203 COMPIEGNE CEDEX
Tél : 03 44 23 43 68
http://www.utc.fr/costech/
Responsable / Manager : Charles LENAY
An interview with Charles Lenay,
Director of the Knowledge, Organisation and Technical
Systems Research Unit (COSTECH) at Compiègne
University of Technology (UTC).
A social sciences research unit within an engineering school -
that’s rather unusual, isn’t it...?
COSTECH was founded in 1993 under the impetus of Bernard
Stiegler, a writer and philosopher who is currently Director of the Cultural
Development Department at the Centre Georges Pompidou in Paris. The
origin of this UTC research unit can be explained by the singular nature
of our institution. In fact, the UTC is doubtless the engineering school
which accords the most importance to the human sciences – around a fifth
of its courses are devoted to the subject. The human factor has always
been at the heart of our teaching programme, which quite logically looks
at how technology contributes to human cognitive activity and the way we
fashion ourselves (whether in social, economic or cultural terms).
So COSTECH is seeking to understand how technology structures
humankind?
Our hypothesis is that technology is anthropologically constitutive,
that the technological environment contributes to our humanity. In other
words, we study how today’s technical devices structure how we are and
how we act. Many people consider technology from the applied research
angle. COSTECH tackles it as from the fundamental research standpoint.
However, this fundamental research can itself result in technical
innovations because a new technical tool also means a new interface. For
example, we shall soon be inaugurating the first website in Braille!
A website for the blind?
Digital technologies and networks are hugely involved in new modes
of communication and interaction. However, their perception can be
transformed by the tool being used. This is true for writing and for the
Internet. In order to study the impact of the internet on visually handicapped
people, a COSTECH group has designed a «tactile stylus» which enables
them to read and draw on the computer screen. This stylus is linked to a
matrix of 16 tactile stimulators (electronic Braille cells). When the stylus
passes over black lines during screen exploration, the Braille pins are
activated and thus produce a «tactile image» of the shape. The website
will go still further because it will be possible to «meet» another visually
handicapped person reading the same page. This will generate a new form
of communication – a bit like when you look at someone.
How are research projects organized at COSTECH?
COSTECH is a multidisciplinary team of 50 or so staff researchers in
the social and human sciences and from a range of backgrounds – from
economics to psychology and from cognitive science to philosophy. We
are organized into three internal research groups: Sensory Substitution,
Cooperation/Risk/Innovation and Anthropology and Semiotics of Digital
Media. On the European scale, we collaborate with several networks, such
as the ENACTIVE network of excellence which seeks to develop new
interfaces.
29
Les autres organismes d’enseignement et de recherche
/ Other higher education & research organisations
CHU d’Amiens
Un entretien avec M. Philippe DOMY,
Q uel2003-2007
bilan dressez-vous du projet d’établissement
pour le CHU d’Amiens ?
Le projet d’établissement a été un véritable
vecteur de modernisation puisqu’il a permis au
CHU d’Amiens de se développer selon 5 axes
stratégiques :
✔ Le renforcement de sa dimension interrégionale
et nationale par le biais d’une collaboration
accrue avec les 3 autres CHU du Grand Nord
(Lille, Rouen et Caen) - collaboration couronnée
par la création du G4, un groupement de
coopération sanitaire d’autant plus dynamique
qu’il accorde une importance toute particulière
à l’enseignement supérieur et à la recherche ;
✔ Le renforcement de sa dimension régionale par
l’acquisition d’un plateau technique de dernière
génération (installation d’une IRM 3 teslas,
nouvelle salle de radiologie neurovasculaire…)
et le déploiement de son rayonnement scien-
tifique par la diffusion de ses savoir-faire tech-
niques aux acteurs régionaux concernés ;
✔ Le renforcement de sa dimension hospitalo-
universitaire en promouvant la labellisation,
par l’INSERM et le CNRS, de ses équipes
d’enseignants-chercheurs afin de fidéliser les
professionnels de santé, la Picardie souffrant
d’un déficit démographique de spécialistes et
de généralistes ;
✔ L’amélioration de son rôle de proximité vis-à-vis
des habitants de la région d’Amiens ;
✔ La rénovation de son management par
l’application précoce de la nouvelle gouver-
nance, la mise en place d’un dossier médical
informatisé commun aux services médicaux
et administratifs, l’expérimentation du Dossier
Médical Patient.
Au final, le projet d’établissement a rendu le
fonctionnement du CHU d’Amiens plus conforme
aux besoins des patients, comme en témoigne
notamment la nouvelle unité de chirurgie ortho-
pédique ambulatoire. Mais le processus de moder-
nisation ne s’arrête pas là : à terme, les 4 hôpitaux
du CHU seront regroupés sur un site unique
afin de créer un véritable continuum dans la
prise en charge des patients et l’offre de soins.
© Denis WARDZALA/CHU Amiens Picardie
IRM 3 teslas / 3-tesla MR
30
Directeur Général du CHU d’Amiens
© CHU Amiens Picardie
Quels sont les principaux domaines d’excellence du CHU
d’Amiens ?
Le CHU d’Amiens est une référence en matière
de chirurgie maxillo-faciale, comme l’a démontré
la première allogreffe partielle du visage réalisée
en novembre 2005 par l’équipe du Pr. Devauchelle,
en collaboration avec une équipe de transplantation
de l’Hospice Civil de Lyon. Cette première
mondiale a fait des émules en Chine et en
France, une seconde allogreffe ayant été réalisée
en janvier 2007.
Par ailleurs, le CHU d’Amiens se distingue dans
les domaines de la neurochirurgie et des greffes
rénales, tout en développant ses compétences en
chirurgie cardiaque et en cancérologie, un axe de
croissance d’autant plus primordial que la Picardie
pâtit d’un contexte épidémiologique défavorable
et de l’absence de centres anticancéreux et, à très
court terme, en chirurgie thoracique.
Quelle est la place de la recherche au CHU d’Amiens ?
Il s’agit naturellement d’une composante
essentielle du CHU puisqu’elle permettra à la
Picardie d’accroître son potentiel d’expertise et donc
de fidéliser les spécialistes originaires d’autres régions.
Notre ambition est de faire participer chaque
hospitalo-universitaire à nos programmes de
recherche, et nous pouvons déjà nous prévaloir des
5 équipes labellisées (3 INSERM et 2 CNRS) en
6 ans, sans oublier 2 équipes supplémentaires dont
nous espérons la labelli-
sation INSERM en 2007.
Au total, 19 projets de
recherche ont été conduits
en 2006, et nous envisageons
d’introduire 5 nouveaux
patients dans le protocole
d’allogreffe, la seconde
intervention de ce type
étant imminente.
En quoi consistent la démarche
qualité et l’espace éthique hos-
pitalier ?
Conçue et soutenue
par la direction générale
du CHU, la démarche
qualité est une priorité managériale puisqu’elle
entend placer constamment le patient au cœur
du dispositif de soins. Dans cette optique,
nous avons mis au point un plan comprenant
actuellement 169 actions suivies et évaluées tous
les semestres en fonction de critères exigeants
de sécurité sanitaire et de gestion des risques
professionnels, techniques et aléatoires. Cette
démarche qualité a d’ailleurs été reconnue
comme l’un des points forts du CHU d’Amiens
par la Haute Autorité de Santé.
De même, l’espace éthique hospitalier est né
en 2005 d’une volonté de la direction générale,
soucieuse de créer un espace de débats et de
réflexion sur la pratique et le personnel hospi-
talier, tant administratif que médical, mais aussi
sur les relations entre patients et soignants dans
l’ensemble de leurs dimensions. Coordonné par
un neuropédiatre, l’espace éthique est à l’origine
de colloques et de journées de formations : c’est
donc tout naturellement qu’il a été saisi pour
rendre un avis sur la première allogreffe.
Quelles sont les actions menées dans le cadre de la
prévention par l’éducation ?
Dans ce domaine, le CHU d’Amiens a initié
une expérience unique en France en créant un
réseau régional de pôles de prévention et d’éducation
du patient, ouvert au public hospitalier comme
aux extérieurs. Piloté par le CHU, ce réseau anime
des actions complémentaires de lutte contre les
déficits régionaux en matière de santé publique.
Cette démarche est renforcée par l’action trans-
versale de prévention et d’éducation menée au
sein même du CHU.
Quels sont les grands enjeux futurs de la recherche
médicale et de l’offre de soins ?
Le futur contrat pluriannuel d’objectifs et de
moyens du CHU d’Amiens devra précisément
répondre à cette problématique. Dans cette
perspective, il s’agira de développer la recherche
clinique, fondamentale et appliquée pour accroître
notre niveau de connaissances scientifiques et de
qualification, rendre toujours plus pertinente l’offre
de soins et renforcer ainsi l’attractivité du CHU.
Parfaitement en phase avec les problématiques
de santé publique régionale marquées par
l’épidémiologie et l’évolution démographique,
le CHU d’Amiens vise l’excellence en gériatrie et
en cancérologie, notamment grâce à son plateau
technique renouvelé et à sa participation au
Cancéropôle du Nord-Ouest : rendu possible
par le G4, il regroupe 3 centres anticancéreux
et leurs universités de rattachement, l’INSERM,
le CNRS et, à l’étranger, l’hôpital Érasme de
Bruxelles et l’Université Libre de Belgique.
Renforcer la triple dynamique constituée par la
recherche, les soins et l’enseignement : telle est
l’ambition du CHU d’Amiens, qui servira les
patients picards en les faisant profiter des prises
en charge les plus innovantes. ■
Les autres organismes d’enseignement et de recherche
/ Other higher education & research organisations

Amiens University Hospital Centre

An interview with Mr. Philippe DOMY,
Managing Director of the CHU d’Amiens

hat conclusions do you draw from the 2003-2007

W establishment project for the CHU d’Amiens?
The project was a real vector of modernisation
The CHU d’Amiens also specialises in the
fields of neurosurgery and kidney transplants
while developing its expertise in cardiac surgery
directorate, ever conscious of creating a place
where debates and ideas on hospital practice and
personnel can occur, both in medical and admi-
as it enabled the CHU d’Amiens to develop and oncology - an area of growth that is all the nistrative terms, as well as all aspects of relations
along five strategic lines: more important given that Picardy suffers from between patients and care givers. Coordinated
✔ Strengthening its inter-regional and national a poor epidemiological background and an by a neuro-paediatrician, the ethical forum is behind
dimension through increased collaboration absence of cancer centres - as well as in thoracic colloquia and training days: this neuro-paedia-
with the three other CHUs of the Grand surgery in the short-term. trician was naturally brought on board to give an
Nord region (Lille, Rouen and Caen) - a opinion on the first allograft operation.
collaboration that is crowned by the creation What place does research hold at the CHU d’Amiens?
of the G4, a health cooperation group, which Research is naturally an essential component What campaigns are introduced in the form of prevention
is all the more dynamic since it attributes of the CHU as it enables Picardy to increase its through education?
particular importance to higher education expertise potential and therefore to increase the In this respect, the CHU d’Amiens has
and research; loyalty of specialists from other regions. Our aim initiated a unique experience in France by creating
✔ Strengthening its regional dimension by is to enable each university hospital to participate a regional network of prevention and patient
acquiring a cutting-edge technical support in our research programmes and we can already education clusters, which are open to both the
centre (installation of a 3-tesla MRI scanner, pride ourselves on having five officially recognised hospital public as well as external individuals.
new neurovascular radiology room, etc.) and teams (three INSERM and two CNRS) in six years, Run by the CHU, this network conducts addi-
the expansion of its scientific tional campaigns to fight against
influence by providing techni- regional deficits in public health.
cal expertise to the regional This process is reinforced by a cross-
parties concerned; disciplinary campaign of prevention
✔ The strengthening of its univer- and education managed within
sity-hospital dimension by pro- the CHU itself.
moting the official recognition of
its teacher-researcher teams by What are the major future goals of
the INSERM and the CNRS so medical research and health care provi-
as to establish loyalty among sion?
health care professionals, given The future long-term contract
that Picardy suffers from a lack of objectives and means of the
of specialists and GPs;
© Denis WARDZALA/CHU Amiens Picardie

CHU d’Amiens should address

✔ The improvement of its com-
munity role for the inhabitants
of the region of Amiens;
✔ The restructuring of management
through the early implemen-
tation of the new governance,
the establishment of a compu-
terised medical record common
to all the medical and administrative services,
and the Patient Medical Records experiment.
Finally, the project brought the functioning
of the CHU d’Amiens more in line with patient
needs, notably, as demonstrated by the new
outpatient orthopaedic surgery unit.
However, the modernisation process does
not stop there: in the long term, the four CHU
hospitals will be regrouped into one site so as to
create a continuum in patient management and
health care provision.
What are the main fields of excellence of the CHU
d’Amiens?
The CHU d’Amiens is a reference point in
maxillo-facial surgery as was demonstrated by
the first partial facial allograft carried out in
November 2005 by Professor Devauchelle’s team,
in collaboration with a transplant team from the
Hospice Civil de Lyon. The world’s first, it was
copied in China and France with a second
allograft being carried out in January 2007.
Salle neurovasculaire biplan / biplane neuro-vascular room
not forgetting two additional teams, which we
hope will acquire the INSERM label in 2007. In
total, 19 research projects were conducted in
2006 and we envisage introducing five new
patients into the allograft protocol with the
second operation of this type being imminent.
What do the quality process and hospital ethics forum
consist of?
Devised and supported by the general direc-
torate of the CHU, the quality process is a
managerial priority as it always involves placing
the patient at the heart of the care plan. With
this in mind, we have devised a plan comprising
169 campaigns, which are monitored and evaluated
every semester in accordance with strict criteria
relating to health safety and the management of
professional, technical and random risks. This
quality process has also been recognised as one
of the strong suits of the CHU d’Amiens by the
French National Health Authority.
Similarly, the hospital ethical forum was
established in 2005 at the request of the general
this problem. With this in mind,
the aim is to develop clinical,
fundamental and applied research
in order to increase our level of
scientific knowledge and quali-
fication, to make the health care
services ever more pertinent and
to increase the CHU’s appeal.
Perfectly in line with the problems in regional
public health highlighted by epidemiology and
demographic evolution, the CHU d’Amiens aims
to achieve excellence in geriatrics and oncology,
in particular thanks to its renovated technical
support centre and participation in the
Cancéropôle du Nord-Ouest: this has been
made possible thanks to the G4 and brings
together three cancer centres and their associated
universities, the INSERM, the CNRS and,
abroad, the Brussels Erasmus Hospital and the
Free University of Brussels. The aim of the
CHU d’Amiens is to reinforce the triple targets
of research, health care and education. The
CHU d’Amiens will service the patients of
Picardy by enabling them to benefit from the
most innovative health care.
CHU d’Amiens
Place Victor Pauchet - 80054 Amiens Cedex 1
Tél. : 03 22 66 80 10 • Fax : 03 22 66 80 19
http://www.chu-amiens.fr
Directeur Général/Managing Director :
M. Philippe DOMY
E-mail : domy.philippe@chu-amiens.fr

31
Les autres organismes d’enseignement et de recherche
/ Other higher education & research organisations
ESIEE-AMIENS
École Supérieure d’Ingénieurs en
Électrotechnique et Électronique d’Amiens
« Un cursus performant pour un métier de passion »
Graduate School of Electric
and Electronic Engineering of Amiens
“High-performance course for a passionate profession”
Un entretien avec M. Roger CESCHI,
Directeur de l’ESIEE-AMIENS
Q uelles sont les formations proposées par l’ESIEE-Amiens ?
Recrutant sur concours au niveau bac et à bac + 2, + 3 et + 4,
l’ESIEE-Amiens propose 3 spécialités ou majeures : « génie des systèmes
électriques », « génie des systèmes de production » et « génie des réseaux
informatiques et télécommunications ». Après avoir suivi un tronc commun
pendant 3 ans, les étudiants choisissent leur spécialité (2 ans) en fonction
de leur choix (et de leur classement).
Par ailleurs, la moitié de chaque promotion réalise une partie de son
cursus à l’étranger grâce à 28 partenaires universitaires en convention avec
l’école et 48 autres partenaires universitaires avec lesquels nous sommes en
contact régulier.
Comment s’organisent les stages et les transferts de technologie ?
Les stages s’effectuent en entreprise durant la 4e et 5e année. La 4e année
donne lieu à un stage de 3,5 mois, à la fois premier contact avec le monde
industriel pour l’étudiant et ouverture sur des idées et des technologies
éventuellement nouvelles pour l’entreprise. Un stage de 6 mois a lieu lors
du dernier semestre de la scolarité et tient souvent lieu de pré-embauche.
Les transferts de technologie se réalisent de manière contractuelle à la
demande d’entreprises désireuses de développer le potentiel novateur d’une
idée, ou lors de la prolongation d’un stage décidée pour parachever une
étude. Ce type d’association devrait s’approfondir grâce au futur bâtiment
de 2 000 m2 qui accueillera en 2008 entreprises et laboratoires spécialisés
afin de développer des projets.
© ESIEE-Amiens
Comment l’ESIEE-Amiens assure-t-elle l’ouverture internationale de ses étudiants ?
Effectuée à l’étranger, la 5e année peut aboutir à un double diplôme :
celui de l’ESIEE et un master of science délivré par une université d’accueil
comme la TUT, Université de Pretoria où l’ESIEE Amiens assure la maîtrise
du programme pédagogique du master of science in power engineering.
L’ESIEE est également signataire de conventions avec 5 universités de
Pékin et 1 de Shanghai : cette ouverture devrait également représenter une
opportunité pour des entreprises de la région Picardie.
À ce jour, 50 % d’une promotion sortante a effectué une partie de son
cursus à l’étranger.
Quelles formations projetez-vous de développer ?
Nous envisageons de créer un MBA avec l’UQAM (Québec), qui est
déjà partenaire avec l’ESIEE-Amiens d’un master « gestion de projets ». Nous
allons ouvrir une formation préparatoire, au Maroc, dès septembre 2007,
correspondant à notre tronc commun de 3 ans et envisageons l’ouverture
d’une formation par l’apprentissage dans les domaines des économies
d’énergie, de la domotique, des réseaux informatiques et de la sécurité
environnementale à la demande de la Fédération Française du Bâtiment
(FFB) et de la Fédération Française des Installeurs Électriques (FFIE).
Également en réflexion, la création d’une nouvelle majeure dédiée à la
logistique et, enfin, un mastère spécialisé « achats », particulièrement
pertinent dans un contexte de concurrence exacerbée. ■ E-mail : ceschi@esiee-amiens.fr
32
An interview with Mr. Roger CESCHI,
Director of the ESIEE-AMIENS
W hat are the courses offered by ESIEE-Amiens?
We use competitive examinations to recruit students who have
completed A levels or 2, 3, or 4 years of university studies; ESIEE-Amiens
offers three specialisations or majors: “electrical engineering”, “manufacturing
systems engineering” and “computer networks and telecom engineering”.
After following a core curriculum for three years, students choose their
specialisation (two years) according to their choice (and their ranking).
Additionally, half of each class does part of their coursework abroad,
thanks to the school’s partnership agreements with 28 universities and
48 other university partners with whom we are in regular contact.
How are internships and technology transfers organised?
Internships take place with a company during the fourth and fifth
years. The fourth year is the time for a three-and-a-half-month internship,
which is both the student’s first contact with the industrial world and a door
to potentially new ideas and technologies for the company. A six-month
internship is completed during the last school semester and often serves as
a trial period.
Technology transfers are carried out contractually at the request of
companies that would like to develop the innovative potential of an idea,
or when the decision is made to prolong an internship to complete a study.
This type of relationship should become closer, thanks to the new 2 000 m2
building that, in 2008, will host specialised companies and laboratories
with a view to developing projects.
How does ESIEE-Amiens ensure international openness for its students?
If it is completed abroad, the fifth year can lead to a double diploma:
the ESIEE diploma and a Master’s of Science issued by the host university,
such as TUT, the University of Pretoria, where ESIEE-Amiens ensures control
of the Master’s of Science in power engineering educational programme.
The ESIEE is also the signatory of agreements with five universities in Beijing
and one in Shanghai: this openness should also represent an opportunity
for companies in the Picardy region.
To date, 50% of graduating classes have completed part of their course-
work abroad.
What courses are you planning on developing?
We foresee creating an MBA with the UQAM (Quebec), which is
already an ESIEE-Amiens partner in the “project management” Master’s. We
are going to begin a preparatory course in Morocco from September 2007,
corresponding to our three-year core curriculum, and foresee the opening
of a new apprentice-training programme regarding saving energy, home
automation, information networks and environmental safety at the request
of the Fédération Française du Bâtiment (FFB) and the Fédération Française
des Installeurs Électriques (FFIE). Additionally, upon reflection, the creation
of a new major dedicated to logistics and, finally, a specialised “purchases”
Master’s, which is particularly pertinent in the context of intensified competition.
ESIEE-AMIENS
14, quai de la Somme - BP 100 - 80082 Amiens Cedex 2
Tél. : 03 22 66 20 00 • http://www.esiee-amiens.fr
Directeur/Director : M. Roger CESCHI
Les autres organismes d’enseignement et de recherche
/ Other higher education & research organisations

Institut Polytechnique LaSalle Beauvais

Un entretien avec M. Philippe CHOQUET, An interview with Mr. Philippe CHOQUET,
Directeur Général de l’Institut Polytechnique Executive President of the Institut Polytechnique
LaSalle Beauvais LaSalle Beauvais

Q uelles sont les formations proposées par l’Institut

Polytechnique LaSalle Beauvais (issu de la fusion de W hat programs are provided by the Institut Polytechnique
LaSalle Beauvais (resulting from the merger between
l’IGAL et de l’ISAB) ? the IGAL and ISAB)?
Nous proposons 3 formations d’ingénieur en 5 ans : We offer three five-year graduate programs:
✔ Ingénieur en agro-ressources, agroalimentaire et ✔ In bio renewable resources, food industry and mana-

© Institut Polytechnique LaSalle Beauvais

management qui couvre tous les métiers des filières
agricoles et agroalimentaires/ agroindustrielles ;
✔ Ingénieur en alimentation et santé, formation
hybride qui vise à former des ingénieurs capables de
répondre aux problématiques et enjeux de la santé
en lien avec l’alimentation ;
✔ Ingénieur en géologie et environnement qui vise les
métiers des géosciences, du pétrole, des mines, de l’eau, de l’environnement…
L’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais est membre du réseau des
universités LaSalle (65 universités - 450 000 élèves), présentes en Europe,
en Amérique du Nord et du Sud, et en Asie du Sud-Est, un réseau mondial
qui constitue autant de relais scientifiques propices à l’innovation.
Quelles sont les orientations et les finalités de la recherche menée à LaSalle Beauvais ?
Depuis son origine, LaSalle Beauvais a toujours eu des activités de
recherche au service du monde économique mais aussi dans le souci de
faire progresser la qualité de l’enseignement. Sous l’impulsion du Conseil
régional de Picardie, des Ministères de l’Agriculture et de l’Éducation
Nationale, LaSalle Beauvais a fortement renforcé au cours des dernières
années ses outils et activités de recherche autour de 3 axes stratégiques :
✔ Aliments et santé : améliorer la nutrition humaine et animale, préserver
la santé et comprendre le comportement des consommateurs ;
✔ Agro-ressources : diversifier les produits, leurs usages, adapter les pratiques et
les systèmes de production (biomolécules, biocarburants, agromatériaux…) ;
✔ Géosciences : appréhender l’histoire de la Terre pour exploiter, gérer et
protéger durablement ses ressources.
LaSalle Beauvais, de par son histoire et ses liens avec le monde
agroindustriel, est fortement impliqué dans le pôle de compétitivité à
vocation mondiale Industries et Agro-Ressources (IAR).
© Institut Polytechnique LaSalle Beauvais
gement, which covers all the aspects of agricultural
and food industry/agro-industrial courses;
✔ Food and health, an hybrid program aimed at educating
professionals able to deal with health problems and
issues linked to food ;
✔ Geology and environment, targeting geosciences, as
well as oil, mine, water, environment aspects.
The Institut Polytechnique LaSalle Beauvais is a member of the LaSalle
universities network (65 universities – 450,000 students), located in
Europe, North and South America as well as Southeast Asia, a worldwide
network that can be used as a scientific network to speed innovation.
What are the strategy and aims of research conducted at LaSalle Beauvais?
Since its creation, LaSalle Beauvais has always been involved in research
to sustain economic development as well as to improve the quality of
education. Under the impulsion of the Regional Council of Picardy and
the Agricultural and National Education Ministries, LaSalle Beauvais has
greatly enhanced its research tools and activities in the last few years
focused on three strategic approaches:
✔ Food and health: improving human and animal nutrition, preserving
health and understanding consumer behaviour;
✔ Bio renewable resources: diversifying products, their usage, adapting pro-
duction practises and systems (biomolecules, biofuel, agromaterials, etc.);
✔ Geosciences: grasping the Earth’s history in order to sustainably exploit,
manage and protect its resources.
LaSalle Beauvais, due to its history and its links to the agro-industrial
world, is very involved in the Industries et Agro-Ressources (IAR)
competitiveness cluster with a global ambition.
How do you anticipate future needs in engineering training?
✔ By implementing strategic survey in order to detect as early as possible
major development trends. This strategic vigilance is implemented both
in the academic activities (worldwide) as will as with companies in order

to anticipate their need for skills and to better support them in their
development;
✔ Being reactive. Nothing works better to inculcate the spirit of innovation
in our students, than to apply the innovation requirement to oneself:
innovation in training programmes, in educational methods for higher
quality, innovative research by crossing competences… This was our
Étudiants dans l’un des laboratoires de l’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais motivation for the launch of Food and Health graduate program, as
Students in one of the laboratories at the Institut Polytechnique LaSalle Beauvais well as for the merger with the Institut Géologique Albert-de-Lapparent
(IGAL)… the combination of competences in order to create a true
Comment anticipez-vous les futurs besoins de formation en ingénierie ? pole of excellence in Earth and Life Sciences. ■
✔ En faisant de la veille pour déceler le plus tôt possible les tendances
lourdes d’évolution. Cette veille doit se faire auprès du monde académique
(au niveau mondial) et des entreprises afin d’anticiper leurs besoins de
compétences et de mieux les accompagner dans leur évolution ;
✔ En faisant preuve de réactivité. Pour inculquer l’esprit d’innovation à nos
élèves, rien de mieux que de s’appliquer à soi-même l’exigence d’inno-
vation : innovation dans les contenus des formations, dans les méthodes
Institut Polytechnique LaSalle Beauvais
pédagogiques pour plus de qualité, innovation recherche en croisant les
Rue Pierre Waguet - BP 30313
compétences… Telle fut notre motivation pour le lancement de la 60026 Beauvais Cedex
formation Ingénieur en Agroalimentaire et Santé, ainsi que pour le Tél. : 03 44 06 25 25 • Fax : 03 44 06 25 26
rapprochement avec l’Institut Géologique Albert-de-Lapparent (IGAL)… http://www.lasalle-beauvais.fr
des hybridations de compétences pour construire un vrai pôle d’ex- Contact : Thierry AUSSENAC, Directeur Scientifique
cellence en Sciences de la Terre et du Vivant. ■ E-mail : thierry.aussenac@lasalle-beauvais.fr

33
Les autres organismes d’enseignement et de recherche
/ Other higher education & research organisations
Sup de Co Amiens
« Nous cultivons l’art d’entreprendre »
“We cultivate the art of entrepreneurship”
Un entretien avec M. Roger DAVIS,
Responsable du programme « Masters »
et de la Recherche à Sup de Co Amiens
Q uelles sont les formations de Sup de Co Amiens ?
Nous proposons une formation initiale combinant un
© Sup de Co Amiens Groupe
programme « bachelor » ou licence, de niveau bac+3, et un
programme « masters » de niveau bac+5, ainsi que différentes
formules de formation continue avec une spécialisation « relations
clients », en lien notamment avec les « call centers » ou centres
d’appels.
Dans tous les cas, notre stratégie pédagogique est résolument orientée
vers les entreprises, pour lesquelles nous préparons des cadres généralistes
tout en développant leur potentiel dans le cadre de la formation initiale.
Quant à la formation tout au long de la vie, elle est fonction des demandes
et des besoins spécifiques des clients, ce qui nous conduit à proposer des
programmes sur mesure.
Quels sont les mobiles et les axes de la recherche à l’ESC ?
Trois raisons principales motivent notre activité de recherche :
✔ La volonté d’inculquer à tous les étudiants de niveau bac+5 une véritable
méthodologie de recherche grâce au mémoire rédigé en entreprise sous
la conduite d’un enseignant-chercheur de l’ESC ;
✔ La nécessité d’actualiser en continu la qualification des professeurs afin
de s’assurer qu’ils restent à la pointe de leurs disciplines respectives ;
✔ La volonté de contribuer à notre niveau à la progression des connais-
sances, en complément de la recherche universitaire.
Dans ce cadre, l’ESC a défini 3 axes de recherche : le comportement
professionnel des individus dans leurs relations d’affaires, qu’il s’agisse des
salariés en entreprise, des clients, des
traders sur les marchés boursiers, etc. ;
le « knowledge management » ou
gestion des connaissances, axé sur
les systèmes d’information dans
leurs modalités de captation, de
transmission, de protection et de
structuration en entreprise ; et la
créativité, un axe encore récent mais
prometteur en termes de pédagogie
et, à terme, de publications.
© Sup de Co Amiens Groupe
Quels partenariats avez-vous développé ?
L’ESC d’Amiens a noué un
fort partenariat avec l’UPJV, nos
enseignants travaillant en étroite
collaboration avec 3 de ses laboratoires : le LARIA (informatique), le
CURAPP (sciences politiques) et l’ECCHAT (cognition de l’apprentissage
et du travail). Nous avons aussi conclu un accord avec le GRID (risque,
information et décision) qui fait partie de l’ENSAM de Paris. Enfin, 7 des
11 enseignants-chercheurs recrutés au cours des 2 dernières années par
l’ESC sont de nationalités diverses, lui offrant ainsi une forte coloration
internationale.
Quels sont les grands enjeux de demain en matière de gestion ?
Ils concernent l’évolution des comportements professionnels, le
« knowledge management », la créativité, mais aussi l’éthique des affaires,
liée à la notion de comportement et vouée à occuper une place grandissante
dans notre cursus, et la logistique, dérivée de la gestion des connaissances
et inscrite dans une logique de développement durable, des transports à la
comptabilité en passant par « l’ecomarketing ». ■ Directeur/Director : M. Roger DAVIS
34
An interview with Mr. Roger DAVIS,
Head of the Master’s Programme
and research at Sup de Co Amiens
W hat are the courses offered by Sup de Co Amiens?
We offer an initial course that combines a
Bachelor’s with a Master’s, three-year level and five-year
levels of higher education, respectively, as well as various
continuing education courses with a “client relations”
specialisation, particularly in relation to call centres.
Our pedagogic strategy is always resolutely oriented towards companies,
for whom we prepare general managers, whilst continually developing
their potential in the context of the initial course. Continuing education
functions according to the requests and needs of specific clients, which
allows us to offer made-to-measure programmes.
What are the ESC’s motivations and research topics?
Three principal reasons motivate our research activities:
✔ The desire to teach real research methodology to every student at the
five-year level, through a Master’s thesis written at a company and
supervised by a lecturer-researcher of the ESC;
✔ The need to continually renew professors’ qualifications with a view to
ensuring that they remain at the cutting edge of their respective
disciplines;
✔ The desire to contribute at our level to the progression of knowledge,
complementary to university research.
Within this context, the ESC has defined three research focuses: the
professional behaviour of individuals in their business relations, whether
for company employees, clients, stock traders, or others; knowledge
management, which is focused on information systems
and their capturing, transmitting, protecting and
company structuring modes; and creativity, a recently
generated focus but one that is currently pedagogically
promising and that will be in the future in terms of
publications.
What industrial partnerships have you developed?
The ESC d’Amiens has created a strong partnership
with the UPJV, our lecturers work in close collaboration
with three of its laboratories: the LARIA (computer
science), CURAPP (political science) and ECCHAT
(cognition of learning and work). We have also concluded
an agreement with the GRID (risk, information and
decision) which is part of the ENSAM de Paris. Lastly,
seven of the eleven lecturer-researchers recruited over
the course of the last two years by the ESC are from varied nationalities,
thereby, giving it strong international diversity.
What are the major upcoming management issues?
They treat the evolution of professional behaviour, knowledge management
and creativity, but also business ethics - linked to the notion of behaviour
which has an avowed, significant role in our courses - and logistics, derived
from knowledge management and inscribed in the sustainable development
methodology, from transport to accounting and ecomarketing. ■
Groupe Sup de Co Amiens Picardie
18, place Saint-Michel - 80000 Amiens
Tél. : 03 22 82 23 00 • Fax : 03 22 82 24 13
http://www.supco-amiens.fr
E-mail : roger.davis@supco-amiens.fr
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
Agro-Transfert, Ressources et Territoires
Soutenir le transfert de l’innovation au monde agricole
Promoting the transfer of innovations into
the world of farming
Un entretien avec Marc Chopplet,
directeur d’Agro-Transfert Ressources et Territoires
Comment est née votre association qui agit comme une interface
entre la recherche et le monde agricole ?
Elle est née au début des années 1990 à l’initiative du Conseil régional
de Picardie. Proche des professionnels agricoles et de la chambres
d’agriculture, nous travaillons en étroite collaboration avec les structures
de recherches comme l’Institut national de recherche agronomique
(INRA) pour faire profiter le monde agricole des avancées de la recherche
dans les domaines de l’agronomie et de l’environnement. Nous sommes
naturellement impliqués dans le pôle de compétitivité Industries &
Agro ressources sur des aspects qui concernent la mobilisation des agro
ressources et le développement durable. Nous faisons aussi partie du réseau
mixte technologique « Biomasse, énergie, environnement et territoires »,
soutenu par le Ministère de l’agriculture. À partir des questions identifiées
par les acteurs du développement et des territoires, notre rôle est de
construire les outils et les démarches permettant de répondre de manière
concrète aux enjeux nouveaux de la Picardie.
Sur quelles thématiques s’orientent vos travaux ?
Agro-Transfert Ressources et Territoires est une plate-forme de
conduite de projets chargée de répondre aux demandes d’adaptation et
d’évolution du secteur agricole. Nous intervenons essentiellement trois
domaines : la gestion et la préservation des ressources naturelles, les
systèmes de cultures innovantes et la mobilisation des agro ressources
pour des valorisations alimentaires et non alimentaires. Par exemple, nos
travaux sur le management de la qualité dans les exploitations agricoles
(Quali’terre) ont servi de base aux textes réglementaires sur l’agriculture
raisonnée. Aujourd’hui, nous allons plus loin avec un outil de Diagnostic
Agri-Environnemental qui permet à l’agriculteur d’avoir une idée claire
de l’impact de ses pratiques et de les corriger. Ce type d’approche trouve
sa place dans le cadre d’un Centre de compétences et de ressources que
nous sommes en train de structurer. Il aura une capacité d’expertise de
haut niveau sur les outils prédictifs de la mobilisation de la ressource
et d’évaluation des impacts environnementaux pour des productions
agricoles (végétales et animales) et forestière pour l’alimentaire et le non
alimentaire.
Les projets que vous pilotez concernent notamment la pomme de
terre… mais pas seulement !
La pomme de terre est effectivement une culture importante de la
région et il était donc logique que l’on s’y intéresse de près, que ce soit en
matière de fertilisation ou de qualité des tubercules. Notamment pour aider
les producteurs à mieux répondre aux cahiers des charges de l’industrie
agro-alimentaire. Mais nous travaillons évidemment plus largement sur
d’autres problématiques, comme par exemple la gestion de la matière
organique des sols agricoles, le développement de la protection intégrée
qui vise notamment à limiter l’utilisation des produits phytosanitaires
ou, plus récemment, le maintien d’activités de polyculture élevage. Nous
avons été impliqués également aux niveaux national et régional dans un
projet sur la gestion de l’information dans les exploitations agricoles.
An interview with Marc Chopplet,
Director of Agro-Transfert Ressources et Territoires
How did your association – which acts as an interface between
research and the world of farming – come into existence?
It was founded in the early 1990s under the impetus of the Picardy
Regional Council. In close collaboration with agricultural professionals and
the chambers of agriculture, we work with research organizations (such as
the INRA, the French National Institute for Agronomic Research) in order
to help farmers benefit from scientific progress in the fields of agronomy
and the environment. Of course, we are involved in the Industries & Agro-
Resources competitiveness cluster with respect to durable development
and the use of agro-resources. We are also part of the «Biomass, Energy,
Environment and Territories» technology network funded by the French
Ministry of Agriculture. On the basis of needs identified by Picardy-based
stakeholders in economic development and territorial planning, our role
is to build the tools and procedures for addressing these new issues in
practical terms.
Which themes does your work focus on?
«Agro-Transfert Ressources et Territoires» is a project management
platform charged with responding to trends and needs in the agricultural
sector. We intervene in three main fields: natural resource management and
conservation, innovative crop systems and added-value food & non-food
uses of agro-resources. For example, our work on quality management on
farms (the «Quali’terre» programme) served as the basis for regulatory
guidelines on integrated farming. Today, we have taken a further step,
with an agri-environmental diagnostic tool which gives the farmer a clear
idea of the impact of his/her current practices and how to correct them,
if necessary. This type of approach fits in with a Skills and Resources
Centre that we are in the process of setting up. The Centre will be able to
provide expert advice on predictive tools for the uptake and environmental
impact of agricultural produce (both plant and animal-based) and forestry
resources in the food and non-food sectors.
Some of your projects involve the potato... but plenty more too!
Indeed, the potato is a major crop in Picardy and so it’s quite reasonable
to give it some attention, whether in terms of fertilisation or tuber quality –
notably to help producers meet the agrifood industry’s specifications more
easily. However, we obviously work on a broader range of issues, such as
organic matter management on farmland, the development of integrated
crop protection (which notably seeks to limit the use of phytosanitary
products) or, more recently, the maintenance of mixed animal husbandry
activities. We have also been involved (at the national and regional levels)
in a project on farm information management.
Agro-Transfert
2 chaussée Brunehaut - 80200 ESTREES MONS
Tél : 03 22 97 89 28 / 03 22 85 75 80 Fax : 03 22 97 86 13 / 03 22 85 75 81
Directeur / Director : Marc CHOPPLET
Mail m.chopplet@agro-transfert-rt.org
www.agro-transfert-rt.org
35
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
Biobanque de Picardie
The Picardy Biobank
Un entretien avec le Dr. Fay BETSOU,
Responsable de la Biobanque de Picardie
Q uelles sont les missions de la Biobanque de Picardie ?
La Biobanque est un CRB (Centre de Ressources
Biologiques) structuré en 3 axes :
✔ Le stockage/dépôt des échantillons biologiques dont nous
assurons la gestion sécurisée au bénéfice des laboratoires
© Biobanque de Picardie
publics ou privés ;
✔ La cession à l’industrie pharmaceutique d’échantillons
documentés issus de nos collections thématiques (maladies
infectieuses, autoimmunes…) ou d’un montage ad hoc
lorsque la demande est très spécifique ;
✔ Les prestations de R&D permises par notre laboratoire, où nous préparons
les échantillons avant stockage tout en assurant leur valorisation après
déstockage.
En quoi consistent vos activités de R&D ?
La Biobanque a mis au point de nouveaux tests diagnostics en immunolo-
gie et en biologie moléculaire axés sur les maladies infectieuses (Chlamydia
et papillomavirus). Par ailleurs, nous contribuons à la R&D des industriels
en mettant à leur disposition des échantillons biologiques documentés, en
particulier dans le domaine des biomarqueurs pronostiques, thérapeutiques
et diagnostiques. Ce faisant, le CRB limite leurs besoins en essais cliniques, les
aide dans le processus d’agrément, leur permet de comparer les produits
grâce à des panels et facilite le contrôle qualité de leurs nouvelles techniques.
Comment s’organise le partenariat avec le CHU d’Amiens ?
Soucieux de centraliser l’ensemble des collections pour amé-
liorer leur gestion et la qualité de leur conservation,
le CHU d’Amiens, avec le Conseil général
de la Somme, le Conseil régional de
Picardie, Amiens Métropole et l’État,
a soutenu le CRB dès sa création en
2001 et obtenu sa certification en
2004. Pour la première fois en
France, la Biobanque de Picardie
a bénéficié d’un bâtiment construit
expressément pour remplir les
missions de CRB : une infrastructure
qu’il s’agit de valoriser et d’intégrer au
projet de création d’un réseau régional de L’équipe de la Biobanque de Picardie
collecte. En attendant, le CRB accompagne The Picardy Biobank team
les projets de R&D et de recherche clinique des
équipes du CHU.
Quels sont les grands enjeux de demain pour la Biobanque de Picardie ?
Sur le plan politique, les gouvernements européens devraient s’engager
à assurer la pérennité des collections constituées depuis 20 ans, et le
gouvernement français prendre en charge les CRB, en lieu et place des
CHU et des collectivités locales.
Sur le plan légal, le Parlement européen a déjà formulé des recom-
mandations et devrait harmoniser les législations nationales en matière de
stockage, de cession et de consentement, l’équilibre restant à trouver entre
le respect de l’autonomie individuelle et le souci du bien collectif. De
même, la question de la propriété juridique des collections n’est pas tranchée
puisque les biobanques n’en sont que les gestionnaires techniques.
Enfin, les enjeux techniques ne sont pas moindres, à commencer par
la mise en place d’un réseau international de bases de données doté d’un
langage standardisé et l’élaboration de contrôles qualité pour certains
types d’échantillons. ■ Responsable/Manager : Dr. Fay BETSOU
36
An interview with Dr. Fay BETSOU,
Manager of the Picardy Biobank
W hat is the Picardy Biobank’s mission?
The Biobank is a BRC (Biological Resource Centre)
structured along three lines:
✔ We ensure secure management of biological sample
storage/deposit for public and private laboratories;
✔ We transfer documented samples from our specialised
collections (infectious diseases, autoimmune diseases, etc.)
or ad- hoc assemblies, when the request is highly specific,
to the pharmaceutical industry;
✔ Our laboratory provides R&D services and prepares samples for storage
whilst ensuring their value when they are removed from storage.
What are your R&D activities?
The Biobank has put the finishing touches to new diagnostic tests for
immunology and molecular biology, focusing on infectious diseases
(Chlamydia and papilloma virus). Moreover, we assist industrial R&D by
making documented biological samples available, particularly in the field
of prognostic, therapeutic, and diagnostic biomarkers. By doing so, the
BRC limits the industrial actors’ need for clinical trails, helps them
through the approval procedure, provides panels for product comparison
and facilitates the quality control of their new technologies.
How is the partnership with the CHU d’Amiens organised?
With a view to centralising the collections in order to improve their
management and the quality of their preservation - together with the
Somme General Council, the Picardy Regional Council, Amiens
Metropole and the State - the CHU d’Amiens has supported the
BRC from its inception in 2001 and obtained its certification
in 2004. The Picardy Biobank is the first BRC in France
to benefit from a building erected expressly to serve
the BRC’s mission; its infrastructure should be
promoted and integrated into the project of creating
© Biobanque de Picardie
a regional collection network. In the meantime,
the BRC supports R&D projects and the clinical
research projects of the CHU teams.
What are the major future issues for the Picardy Biobank?
Politically, the European governments should get
involved to ensure the sustainability of collections that
have been built up over 20 years, and the French Government
should take charge of the BRCs for and on behalf of the CHUs and
local communities.
Legally, the European Parliament has already made recommendations
and should harmonise national legislation on storage, transfer and
approval, as well as the balance to be found between respect for the individual
and care for the collective good. Similarly, the question regarding the legal
ownership of the collections has not been resolved, since the biobanks are
only the technical managers.
Last but not least, there are technical issues, beginning with the constitution
of an international network of databases with a standardised language and
the creation of quality controls for certain types of samples. ■
Biobanque de Picardie - CHU d’Amiens Sud
Avenue René Laënnec - 80480 Salouel
Tél. : 03 22 33 11 50 • Fax : 03 22 33 14 65
http://www.biobanque-picardie.com
E-mail : fay.betsou@biobanque-picardie.com
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
CETIM
C’est pour apporter aux entreprises mécaniciennes le
support technologique nécessaire à l’accroissement de leur
compétitivité et pour mutualiser les moyens techniques,
qu’a été créé en 1965, à leur initiative ainsi qu’à celle de
leur organisation professionnelle, le Centre technique des
industries mécaniques (Cetim), dont les 7300 entreprises
cotisantes constituent la majeure partie.
Des travaux d’intérêt collectif pour accompagner les
entreprises mécaniciennes
Les actions collectives visent à accompagner les entreprises dans leur
développement : actions de R&D transversales ou spécifiques aux métiers
de la mécanique (32 secteurs), veille technologique, travaux normatifs et
réglementaires.
Une offre globale de produits et de services
Le Cetim développe également une offre globale de produits et services
répondant aux besoins et attentes de ses clients : conseil et expertise,
ingénierie, conception et innovation, contrôles, essais, simulations, analyses
de défaillances, formation.
Les implantations et domaines d’excellence du Cetim
9 Aide à la conception
9 Dimensionnement, simulation, logiciels
9 Organisation industrielle
9 Produits et procédés en mécanique
9 Ingénierie des polymères, élastomères, composites et peintures
9 Matériaux métalliques et surfaces
9 Techniques des fluides et des écoulements
9 Technologies de l’étanchéité
9 Ingénierie bruit et vibrations
9 Machines et commandes
9 Fatigue des composants et des structures mécaniques
9 Ingénierie contrôles non destructifs et mesure
9 Métrologie – étalonnage
9 Qualité – sécurité – environnement
9 Analyse de défaillances
9 Formation et gestion des compétences
Une R&D technologique appuyée sur des partenariats
scientifiques
9 Une croissance supérieure à 235 % des budgets d’études externes sur 6
ans
9 9 laboratoires mixtes mis en place depuis 5 ans (écoles d’ingénieurs ou
Universités / CNRS)
9 Mise en place d’une Fondation Cetim dédiée à la recherche en mécanique
depuis fin 2003
Une ouverture européenne et internationale
9 27 collaborations en cours à des projets européens (+ 3 projets hors
Europe)
9 200 partenaires répertoriés
Un ensemble de contrats industriels et de recherche partenariale
Au service de la mécanique mais aussi de l’énergie et des procédés. Près
de 50 % du CA réalisé avec des entreprises de 200 personnes ou moins. Des
grands comptes : Airbus, PSA, Delphi, Goodrich…
Nos marchés
9 Transports,
9 Energie,
9 Transformation des métaux,
9 Industries de process,
9 Fabricants de composants mécaniques et de composants de précision,
9 Fabricants de biens d’équipements,
9 Défense et armement,
9 Logistique et manutention,
9 Services aux entreprises.
CETIM
52 avenue Félix-Louat - BP 80067 - 60304 SENLIS
Tél : 03 44 67 30 00 - Fax : 03 44 67 34 00
www.cetim.fr
The CETIM (the Mechanical Industry Technical Research
Centre) was founded in 1965 under the impetus of the
mechanical engineering industry and its professional
body. Today, more than 7300 member companies help the
CETIM fulfil its mission – sharing resources and providing
mechanical engineering firms with the technical support
they need in order to increase their competitiveness.
Working for the collective benefit of mechanical engineering firms
The CETIM’s collective activities seek to provide its member companies
with development support: cross-cutting or specific R&D activities in 32
different industrial sectors, technology-watching, work on standards and
regulations, etc.
A comprehensive range of products and services
The CETIM also offers a comprehensive range of products and services in
order to meet its customer’s needs and requirements:
9 Consultancy and expert opinions
9 Engineering, design and innovation
9 Analyses, testing, qualification, simulation
9 Failure analysis
9 Training
CETIM’s sites and fields of excellence
9 Design support
9 Dimensioning, simulation, software
9 Industrial organisation
9 Products & processes in mechanical engineering
9 Polymer, elastomer, paint and composite material engineering
9 Metal materials and surfaces
9 Fluids and fluid mechanics
9 Sealing technologies
9 Noise and vibration engineering
9 Machinery and control systems
9 Mechanical component/structure fatigue
9 Non-destructive testing and measurement engineering
9 Metrology, calibration
9 Quality, safety and the environment
9 Failure analysis
Technological R&B underpinned by scientific collaborations
9 A 235% increase in external R&D contract activity over the last 6 years.
9 9 joint CNRS-university/engineering school research units set up over the
last 5 years.
9 Creation of the CETIM Foundation (dedicated to material engineering
research) in 2003
A European and international outlook
9 27 European collaborations underway (plus 3 outside Europe)
9 200 listed partners
A broad set of industrial contracts and collaborative research
projects
9 Support for the energy sector and process engineering, as well as for
mechanical engineering
9 Almost 50% of the CETIM’s turnover comes from companies with less
than 200 employees
9 Major corporate contractors: Airbus, PSA, Delphi, Goodrich, etc.
Our markets
9 Transportation
9 Energy
9 Metal processing
9 Process industries
9 Manufacturing of mechanical components and precision parts
9 Equipment manufacturing
9 Defence and the armament industry
9 Logistics and goods handling
9 Industrial services
contacts
Jean-Paul PAPIN Patrick GILLET
Tél : 03 44 67 35 38 Tél : 03 44 67 34 26
Mail : jean-paul.papin@cetim.fr Mail : patrick.gillet@cetim.fr
37
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers

CETMEF
Centre d’Études Techniques Maritimes et Fluviales
Centre for Maritime and River Technical Studies
Un entretien avec M. Geoffroy CAUDE, An interview with Mr. Geoffroy CAUDE,
Directeur du CETMEF Director of the CETMEF

Q uelles sont les missions du CETMEF ?

Créé en 1999 et rattaché au ministre de l’Équipement, le CETMEF W hat are the missions of the CETMEF?
Created in 1999 and attached to the Equipment Minister, CETMEF
est un service technique central à compétence nationale qui réalise 3 métiers is a national central technical service with three technical departments:
techniques : ✔ R&D, conducted exclusively for the hydraulic or “catalysed” sciences for
✔ La R&D, menée en propre pour les sciences hydrauliques ou « catalysée » maritime and river techniques;
pour les techniques maritimes et fluviales ; ✔ Methodological engineering and production, which consists in giving
✔ L’ingénierie et la production méthodologique, qui consiste à fournir des technical advice and expertise, encouraging good practice and organising
avis techniques et des expertises, à diffuser les bonnes pratiques et à orga- exchanges of experience regarding projects associated with port, river or
niser des échanges d’expérience sur les projets liés à l’ingénierie portuaire, coastal engineering and the safety of navigation and telecommunications;
fluviale ou côtière, la sécurité de la navigation et les télécommunications ; ✔ The technical and industrial department, responsible for maintenance
✔ La direction technique et industrielle, en charge de la maintenance des of the equipment necessary for buoying and lighting coasts, utility vessels
équipements nécessaires au balisage et à l’éclairage des côtes, aux navires and CROSS technical systems.
de servitude et aux systèmes techniques des CROSS.
Located at five sites, with its headquarters at
Implanté sur 5 sites, dont le siège Compiègne, CETMEF employs 250 people of
est à Compiègne, le CETMEF emploie which about a hundred are engineers, research
250 personnes dont une centaine d’ingé- workers or specialised technicians.
nieurs, de chercheurs ou de techniciens
spécialisés. What is the position of research at CETMEF?
Representing 15% of our activity and employing
Quelle est la place de la recherche au CETMEF ? about thirty research workers, R&D includes five
Représentant 15 % de notre activité et structural objectives for 2007-2010:
mobilisant une trentaine de chercheurs, ✔ The development of digital modelling software
la R&D compte 5 objectifs structurants for water and irrigation engineering planning,
pour 2007-2010 : in partnership with the UTC and the CNRS
✔ Le développement de logiciels de (Roberval Laboratory), as well as with EDF;
modélisation numérique des aména- ✔ The mounting of research projects in collabo-
gements hydrauliques, en partenariat ration with poles of competitiveness including
avec l’UTC et le CNRS (Laboratoire i-Trans;
Roberval), ainsi qu’avec l’EDF ; ✔ The creation of a collaborative body for the water
✔ Le montage de projets de recherche en and irrigation engineering sciences including
collaboration avec les pôles de com- UTC, UBO, EDF and the National College of
pétitivité dont i-Trans ; Bridges and Highways and the reinforcement of
✔ La création d’une entité collaborative partnerships with our German, Dutch, Spanish,
© CETMEF

sur les sciences hydrauliques rassem- American and Japanese counterparts;

blant l’UTC, l’UBO, EDF et l’École Modélisation des rejets de dragage par clapage.
Nationale des Ponts et Chaussées, et Modelling of dumping of dredged materials into sea.
le renforcement de partenariats avec
nos homologues allemand, hollandais, espagnol, américain et japonais ;
✔ La réalisation d’un programme de recherche avec Voies Navigables de
France sur la conception des barrages mobiles, la voie d’eau intelligente
ou la liaison Seine-Nord-Europe ;
✔ Le développement de partenariats de proximité pour modéliser les trajec-
toires des bateaux et améliorer la formation des navigants et la navigabilité
sur le Rhône.
Quels sont les grands enjeux de demain en matière maritime et fluviale ?
J’en vois au moins 9 : l’aménagement maritime ou fluvial durable ;
l’anticipation des effets du changement climatique sur le niveau des mers
et la sévérité des étiages ; l’adaptation de la logistique à l’essor de la
conteneurisation ; l’amélioration des systèmes de fusion des données
fournies par des capteurs différents ; l’ergonomie des informations fournies
aux navigants ou aux opérateurs ; le montage de systèmes d’information
pour le transport maritime et la sécurité de la navigation ; l’anticipation des
enjeux liés aux divers risques naturels, prolongement du logiciel « Osiris »
conçu pour permettre aux décideurs d’activer les plans d’intervention en cas
d’inondation ; l’utilisation des satellites pour l’observation des espaces maritimes
et fluviaux et, enfin, l’introduction des informations disponibles sur les bassins
versants dans des modèles plus complexes de prévision des inondations. ■
✔ Undertaking a research programme with
Navigable Waterways of France on the design of
mobile dams, the intelligent waterway or the
Seine-Northern-Europe link;
✔ The development of close partnerships for modelling boat trajectories
and improving the training of navigators and navigability on the Rhône.
What are the major challenges of tomorrow for maritime and river navigation?
I see at least nine: long lasting maritime and river management; anticipation
of the effects of climate change on sea levels and the severity of low water;
adaptation of logistics to the rapid growth in containerisation; improvement
in systems for combining data obtained from different sensors; the ergonomics
of information supplied to navigators and operators; implementation of infor-
mation systems for maritime transport and navigation safety; anticipation of
challenges associated with various natural risks, extension of the “Osiris”
software designed to assist decision makers in activating plans for intervention
in the event of flooding; the use of satellites for the observation of maritime
and river areas and finally, the introduction of information available on
catchment areas in the more complex flood forecasting models. ■
Centre d’Études Techniques Maritimes et Fluviales - CETMEF
2, boulevard Gambetta - BP 60039 - 60321 Compiègne Cedex
Tél. : 03 44 92 60 00 • Fax : 03 44 20 06 75
http://www.cetmef.equipement.gouv.fr
Directeur/Director : M. Geoffroy CAUDE
E-mail : geoffroy.caude@equipement.gouv.fr

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Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
CoDEM
Favoriser l’émergence de bâtiments durables
Fostering the emergence of sustainable buildings
Un entretien avec Blaise Dupré,
responsable du centre de transfert technologique
constructions durables et éco-matériaux de Picardie
Le CoDEM-Picardie vient de naître.
Qu’est-ce qui a présidé à sa fondation ?
Il ne dispose pas encore du label puisqu’il vient d’être créé. Nous
sommes une petite équipe de cinq personnes, mais le centre a effectivement
vocation à devenir le premier centre régional pour l’innovation et le
transfert technologique orienté vers le bâtiment durable. À l’origine, le
CoDEM est une initiative régionale visant à développer l’éco construction
et les éco matériaux. Elle faisait suite à une mission économique du Conseil
régional menée en 2006 sur les bâtiments et les travaux publics, qui avait
conclu à un fort besoin d’innovation en matière de construction. Le centre
vient donc d’être fondé en étroite relation avec les structures régionales
de recherche liées à la thématique tant à l’Université de Technologie de
Compiègne qu’à l’Université de Picardie Jules Vernes et en particulier au
Laboratoire des Technologies Innovantes (LTI). Spécialisé dans l’ingénierie
des matériaux, ce laboratoire s’intéresse notamment à la valorisation des
agro-ressources et des déchets banals dans la construction.
Quels sont vos principaux axes de travail ?
Nos thématiques concernent en particulier les agro-matériaux et le
recyclage des déchets industriels. Nous intervenons après la recherche
fondamentale pour définir les outils et les process de pré-industrialisation.
Quand un laboratoire conçoit un nouveau béton ou une nouvelle matière
isolante, ses essais ne portent que sur de petites quantités qu’il faut
transposer en vue d’une fabrication à grande échelle. Parallèlement,
nous menons une réflexion dans le domaine de la construction pour
mesurer la « performance » d’un bâtiment en matière de durabilité. Car
en plus d’arriver à mettre en œuvre ces nouveaux matériaux, il faut aussi
expérimenter sur site les gains qu’ils apportent. À ce titre, nous élaborons
par exemple l’instrumentation permettant d’évaluer le bilan énergétique
de la construction et de l’utilisation d’un bâtiment. Par ailleurs, les projets
industriels que les industriels nous soumettront nous conduiront sans doute
à investir également certains domaines connexes, comme l’ameublement
ou les infrastructures.
Vous reliez l’utilisation des éco-matériaux à la construction durable.
Utiliser seulement les premiers ne suffit pas pour préserver
l’environnement ?
Le concept de construction durable va bien au-delà de la seule notion
de bâtiment à haute qualité environnementale (HQE). C’est un concept
global qui se préoccupe du bâtiment sur l’ensemble de sa durée de vie, de la
conception à la destruction, avec une prise en compte de son implantation
dans un environnement socio-économique. Il faut évidemment prendre en
compte les matériaux utilisés. Une déchetterie dans le sud de l’Aisne a
ainsi été construite à partir d’une structure en bois avec des panneaux en
béton de caoutchouc pour les murs. Mais il ne s’agit pas du seul enjeu de
la construction durable. Le confort de l’habitant doit rester notre principal
objectif et cela passe par une expérimentation à grande échelle et la
réalisation d’éco-quartiers ou d’éco-résidences par exemple.
An interview with Blaise Dupré,
Manager of the Picardy Technology Transfer Centre for
Sustainable Construction and Ecomaterials
The CoDEM-Picardy has just been created.
Who presided over its foundation?
We’re a small team of five staff but the Centre’s vocation is indeed to
become the first ever regional centre for innovation and the technology
transfer in the field of sustainable construction. Given that the Centre
has only just been founded, it has not yet been accredited. The CoDEM
has started as a regional initiative for developing ecoconstruction and
ecomaterials. It follows on from a business taskforce initiated by the
Picardy Regional Council in 2006, looking at the construction industry
and public works; the taskforce concluded that there was a strong need for
innovation in this sector.
So, the Centre has just been founded, in close collaboration with
the region’s research institutions with activities in this area, such as the
Compiègne University of Technology, the Jules Verne University of
Picardy and particular the latter’s Laboratory for Innovative Technology,
which specializes in materials engineering and the exploitation of agro-
resources and low-value waste in the construction industry.
What are you main areas of work?
Our themes particularly concern biomaterials and the recycling of
industrial wastes. We get involved downstream of fundamental research,
in order to define the pre-industrialization tools and processes. When a
research lab develops a concrete or insulating material, the latter will only
have been tested on a small scale, and the challenge is to scale this up to
the industrial level. In parallel, we stimulate debate within the industry
on how to measure a building’s «sustainability index» because before
implementing these new materials, we also have to test on site the benefits
that it will provide. In this respect, for example, we are developing
instrumentation for evaluating the energy balance for a building’s
construction and use. In addition, the commercially-focused projects
that companies are now bringing to us will doubtless prompt a move into
certain related domains, such as furnishings and infrastructure.
You linked the use of ecomaterials to sustainable construction. Isn’t
simply using ecomaterials enough to protect the environment?
The concept of sustainable construction goes beyond the simple idea
of a high environmental quality building. It is a global concept which
is concerned with the whole of the building’s lifetime, from design to
demolition, by taking account of its integration within a socio-economic
environment. Of course, we also have to take into account the materials
that are used. A waste drop-off & recycling centre in the south of the
Aisne county has been using a wooden structural frame with rubber
concrete panels for the walls. But that isn’t the only issue in sustainable
construction. User comfort must remain our prime objective and implies
large-scale testing and the construction of eco-neighbourhoods or eco-
apartment buildings, for example.
CODEM
41 avenue Paul Claudel – 80480 DURY
Responsable / Manager : Blaise DUPRE
Tél : 06 27 82 46 22
39
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
CRITT Polymères Picardie
Un appui technologique important
pour les industries des matières plastiques
Major technological support to the plastics industry
Un entretien avec M.Yves MACHU,
Directeur du CRITT Polymères Picardie
Créé en 1984 à l’initiative des pouvoirs publics, des labo-
ratoires de recherche et des industriels, le Centre
Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie
Picardie est le partenaire privilégié des PME/ PMI pour
leurs projets d’innovations et de développements dans le
domaine de la plasturgie.
Q uelles prestations offrez-vous aux industriels ?
Nous intervenons sur toutes les étapes indispensables au
développement de nouveaux produits intégrants des polymères : aide
à la conception, formulation, granulation, transformation, caractérisation
et recyclage. Ainsi, nous proposons des conseils (matières, procédés,
normes, définition de projets et suivis techniques, mise au point de
© CRITT Polymères Picardie
cahiers des charges, mise en relation avec des partenaires industriels)
ou actions de veille technologique. Nous réalisons également des
analyses et des caractérisations de propriétés thermiques, mécaniques et
physico-chimiques des matériaux, à des fins de validation de produit,
de qualité de production ou d’expertise. Au niveau de la mise en
œuvre, nous pouvons mobiliser nos équipements pour des essais et
simulation d’injection, d’extrusion de profilés, de formulations par
extrusion Bivis, de compression et de coextrusion de films et feuilles. De
plus, nous intervenons sur des actions de formation initiale avec l’Université
Picardie Jules Verne ou continue pour des publics salariés d’entreprises.
Enfin, notre Centre Technique est reconnu dans le recyclage et la
valorisation des déchets avec de nombreuses expériences dans l’emballage,
l’industrie automobile ou les équipements électriques et électroniques.
Nous avons également la capacité de mobiliser les moyens complémentaires
de nos partenaires que sont le CNAM, l’INERIS, l’UTC et ARKEMA afin
d’élargir notre offre de compétences.
Pouvez-vous nous parler de vos
problématiques ?
Nous sommes reconnus
Centre de Ressources Tech-
nologiques (CRT) depuis
© CRITT Polymères Picardie
2002. Ce label garantit
que nous offrons un service
sur mesure en réponse aux
problèmes rencontrés dans
Une ligne de co-extrusion filière plate / Flat die coextrusion line
les entreprises. Sur l’axe
recyclage, notre objectif
est, à partir d’un déchet, d’en faire un constituant majoritaire ou minoritaire
dans une nouvelle formulation qui trouve une application. Actuellement, nous
étudions la valorisation de Déchets d’Équipements Électriques et Électro-
niques (DEEE). Avec d’autres partenaires et avec le soutien de l’ADEME et
du Conseil Régional de Picardie, nous abordons les approches laboratoires,
pilotes et industrielles et travaillons sur l’obtention d’alliages à partir de
déchets plastiques, issus du démantèlement de ces types d’équipements dans
le respect des contraintes techniques, économiques et environnementales.
Nous sommes impliqués dans l’organisation et la structuration de 2 pôles
de compétitivité à vocation mondiale ; Industries et Agro-Ressources (IAR) et
I-Trans. Nous avons actuellement 2 projets labellisés avec chacune de ces
structures. Nous travaillons également sur des transferts industriels de résultats
obtenus conjointement avec le CNAM Paris sur des matériaux barrières pour
l’emballage alimentaire. Réactifs et polyvalents, nous intervenons en toute
confidentialité et au juste nécessaire des besoins de nos clients. ■
40
An interview with Mr.Yves MACHU,
Director of CRITT Polymers Picardy
Created in 1984 on the initiative of public authorities,
research laboratories and manufacturers, the Picardy
Regional Centre for Innovation and Transfer of Technology
is the preferred partner of PMEs/PMIs for their inno-
vation projects and developments in the area of plastics
technology.
W hat services do you provide to
manufacturers?
We contribute to all steps essential
to the development of new products
integrating polymers: from aid to
design, formulation, granulation,
transformation, characterisation and
recycling. That is why we provide advice
(materials, processes, standards, etc.,
definition of projects and technical
Le bâtiment du CRITT Polymères Picardie follow-up, finalisation of specifications,
CRITT Polymers Picardy building contact with industrial partners) or
technology watch activities. We also
carry out analyses and define features of thermal, mechanical and physico-
chemical properties of materials for the purpose of audits or litigation,
including the legal aspect. As regards implementation, we can deploy our
equipment for injection, profile extrusion, Bivis extrusion formulation,
compression, and film and sheet coextrusion. In addition, we contribute
to initial training at the University of Picardy Jules Verne or to continued
training for company employees.
Lastly, our Technical Centre is recognised in the recycling and
recovering of waste with numerous experiences in packaging, the automo-
bile industry or electrical and electronic equipment. We are also able to
deploy additional means as applied by partners such as the CNAM, the
INERIS, the UTC and ARKEMA in order to expand our area of expertise.
Can you tell us about the problems you face?
We have been recognised as a Centre for Technological Resources (CRT)
since 2002. This label guarantees that we provide tailored service in order to
deal with problems encountered in businesses. In terms of recycling, our aim
is to turn waste into a major or minor element in a new formulation that can
be applied usefully. Currently, we are studying the recovering of waste from
Electrical and Electronic Equipment (DEEE). With other partners and with
the support of the ADEME and the Regional Picardy Council, we tackle lab,
pilot and industrial situations and are working on producing alloys based on
plastic waste, resulting from the dismantling of this type of equipment, in
compliance with technical, economic and environmental constraints.
We are involved in the organisation and structuring of two competitiveness
clusters with a global ambition; Industries et Agro-Resources (IAR) and
I-Trans. Currently we have two approved projects with each of these facilities.
We also work on the industrial transfer of results obtained jointly with the
CNAM Paris on sealing materials for food packaging. Precise and multi-
faceted, we see to our customers’ needs in full confidentiality and just in time.
CRITT Polymères Picardie
6, Chemin de Ronde - 60550 Verneuil-en-Halatte
Tél. : 03 44 28 04 22 • Fax : 03 44 28 54 21
E-mail : info@critt-polymeres.com
http://www.critt-polymeres.com
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
CTCPA
Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles
Technical Centre for the Conservation of Agricultural Produce
P remier centre technique agroalimentaire français,
le CTCPA accompagne les industries dans leurs
projets pour les aider à assurer croissance et compétitivité.
Créé en 1950 à l’initiative des industriels de la conserve,
le CTCPA a développé son expertise et répond aujour-
d’hui aux questions de la plupart des filières alimentaires.
Grâce à sa concentration d’experts au fait des avancées
technologiques et scientifiques, il assiste les entreprises
avec de réelles solutions industrielles : © CTCPA
✔ Innovation rentable : développement produit/pro-
Un process innovant au CTCPA
cess/packaging, formulation nutritionnelle, essais An innovative process
et préséries dans ses halles pilotes ; at the CTCPA
✔ Performance : optimisation énergie / matière ;
✔ Sécurité des aliments : vieillissement produit, qualité et hygiène, démarche
HACCP, référentiels IFS, BRC, ISO 22 000, gestion des allergènes… ;
✔ Compétences : gestion des emplois, démarche métiers, formation de
tuteurs, formations inter et intraentreprises ;
✔ Veille scientifique et prospective : bulletins de veille, bilans thématiques,
accès aux bases de données internationales.
Le CTCPA propose à ses clients des prestations globales faisant appel à
ses différentes compétences : procédé, emballage, analyses, … Il apporte son
appui au créateur d’entreprise comme au grand groupe. L’évolution rapide
des modes de consommation et les nouvelles exigences réglementaires
obligent les industriels à une remise en question régulière de leurs
modes de production ; le CTCPA répond présent pour aujourd’hui et
pour demain. ■ E-mail : dury@ctcpa.org • http://www.ctcpa.org
© CTCPA
Un process innovant au CTCPA / An innovative process at the CTCPA
A s the leading French agri-food technical centre, the CTCPA supports
projects that promote the growth and competitiveness of the industry.
Created in 1950 on the initiative of the canning industry, the CTCPA has
since developed its expertise and today meets the demand of most food sec-
tors. Its team of experts and its technological and scientific advances help
companies find valid industrial solutions:
✔ Profitable innovation: product/process/packaging development, nutri-
tional formulation, and tests and pilot productions in its pilot halls;
✔ Performance: energy/materials optimisation;
✔ Food safety: product, quality and hygiene monitoring, HACCP metho-
dology, IFS, BRC, ISO 22,000 standards, allergen management, etc;
✔ Expertise: employment management, professional methodology,
instructor training, inter- and intra-company training;
✔ Scientific and prospective monitoring: monitoring bulletins, thematic
reports, and access to international databases.
The CTCPA offers its clients worldwide services based on its various
areas of expertise: manufacturing processes, packaging, analyses, etc., and
supports new entrepreneurs as well as large groups. The rapid evolution of
consumption patterns and the new regulatory requirements oblige industrial
actors to regularly rethink their production methods; the CTCPA is here
for you today and tomorrow. ■
Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles - CTCPA
41, avenue Paul Claudel - 80480 Dury
Tél. : 03 22 53 23 00 • Fax : 03 22 53 23 09
© Sup de Co Amiens Groupe
Sup de Co Amiens
© CVG
La halle pilote du CVG / The CVG pilot hall
41
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
CVG - Centre de Valorisation
des Glucides et produits naturels
L’innovation végétale au service du développement industriel
© CVG
Q uels sont les missions et les grands axes de la
recherche appliquée du CVG ?
Bénéficiant de la certification ISO 9001:2000
et reconnu comme un CRT (centre de ressources
technologiques) qualifié dans le domaine des
agro-ressources, le CVG est un centre d’innovation
et de transfert technologique basé en Picardie
axé sur la production de molécules spécialisées
via la chimie verte du végétal. Dans ce cadre,
nous procédons à des opérations de fractionnement
et de purification du végétal, l’extraction ou la
modification des molécules s’effectuant par voie
chimique ou enzymatique.
L’objectif du CVG est de découvrir de nouvelles
modalités de valorisation du végétal, qu’elles
soient alimentaires ou non. D’ores et déjà, les
molécules végétales sur lesquelles nous travaillons
servent d’actifs pour les cosmétiques, d’additifs
et d’ingrédients pour l’alimentation et la santé,
d’intermédiaires chimiques dans divers secteurs
industriels…
Fort d’une équipe de R&D totalisant 8 per-
sonnes, dont 4 docteurs, le CVG a opté pour une
démarche globale, allant du laboratoire au transfert
industriel. Trois activités complémentaires sont à
distinguer :
✔ La R&D, qui constitue le cœur de métier du
CVG ;
✔ La gestion de projets innovants avec une
dimension études technico-économiques ;
✔ La plateforme de services dédiée à la conception
de projets clés en main, du laboratoire à
l’industrialisation du produit, au bénéfice des
industriels.
Quels sont les champs d’application de ces recherches ?
Les applications de nos recherches sont très
larges puisqu’elles concernent :
✔ L’alimentation et la santé, pour lesquelles nous
avons conçu de nombreux produits (poudre
d’amande destinée à remplacer le lait chez les
consommateurs intolérants au lactose, snacks
hyperprotéinés, exhausteurs de goût…) ;
✔ La chimie fine, relative aux intermédiaires
chimiques que l’on retrouve dans les détergents,
les colles ou encore les plastiques ;
42
Un entretien avec M.Thierry STADLER,
Directeur Général du CVG
✔ Le BTP, pour lequel nous avons notamment mis
au point des panneaux d’isolation à partir de
fibres de lin ;
✔ Les cosmétiques, qui sollicitent aussi bien les
plantes de grandes cultures que des plantes
plus exotiques telles que les algues, et pour
lesquels nous réalisons l’extraction de colorants
pour les shampoings et des molécules aux
propriétés hydratantes ou antirides… ;
✔ La parapharmacie, pour laquelle nous extrayons
par exemple la salicine à partir de l’écorce du
saule pourpre afin de produire un précurseur
de l’aspirine.
Comment assurez-vous la gestion de projets innovants et
les études de validation technico-économique ?
Le CVG anime plusieurs actions à ce niveau :
la gestion de projets proprement dite, l’ingénierie
de projet axée sur la constitution du dossier, la
recherche de financements publics, l’intelligence
économique et l’étude de marché. Lancée
dès 1987, cette dernière activité est consacrée à
l’accompagnement des industriels dans leur
recherche de marchés ou de diversification et à la
définition du cahier des charges du futur produit.
Dans cette optique, un chef de projet est désigné
et une équipe constituée pour travailler en colla-
boration avec un réseau d’industriels et d’experts
- un impératif dès lors qu’il s’agit d’avoir une
bonne connaissance des marchés.
Le CVG s’engage à appuyer la stratégie de
l’industriel en matière de prix et de procédés afin
que le produit trouve sa place sur le marché : c’est
tout l’intérêt des études de validation technico-
économique, axées sur la valorisation « marketing »
du produit.
Comment s’organise le transfert de technologie ?
L’objectif du transfert technologique étant le
lancement de produits innovants sur le marché,
le CVG s’est doté dès 1995 d’outils de R&D à
des fins d’extrapolation industrielle directe.
Nous proposons ainsi des préséries de produits
qui nous permettent de prévoir les prix de
revient industriel du produit final avec une
marge d’erreur réduite à 10 %.
En outre, le CVG intègre dès la conception du
projet les contraintes de transposition industrielle
des procédés élaborés en laboratoire. Financièrement
rassuré et techniquement épaulé, l’industriel
peut également faire bénéficier ses techniciens et
ses cadres d’une formation ad hoc pour les aider
à démarrer la production.
Ce faisant, le CVG est à même de proposer
un accompagnement personnalisé tout au long
du projet, de l’idée au produit. Notre expertise
est largement reconnue puisque 70 % du budget
du CVG proviennent des prestations délivrées
aux industriels.
Quels sont les moyens de production et de contrôle ana-
lytique du CVG ?
Nous disposons d’une halle pilote de 2 500 m2
et d’une halle ADF de 150 m2 regroupant des
lignes de R&D, des lignes de production en
extraction/purification, des lignes de séchage et des
lignes dédiées à l’extrusion, qu’elle soit pratiquée
à petite échelle (R&D) ou à grande échelle
(extrapolation industrielle).
De plus, les opérations de caractérisations
physico-chimiques et d’analyses sont effectuées
au sein de nos différents laboratoires, répartis sur
250 m2 et dotés de toutes les technologies de
pointe dans ce domaine.
Par ailleurs, nous avons développé des partena-
riats avec Fermensys, spécialisé dans la fermentation,
et l’UPJV dont nous utilisons la plateforme ana-
lytique pour réaliser les analyses les plus fines.
Quels sont les grands enjeux de demain dans le domaine
de la chimie verte ?
Le CVG entend avant tout renforcer son
investissement dans la chimie verte du végétal,
plus pertinente que jamais à l’heure où les bio-
raffineries se développent à l’échelle européenne.
Dans ce cadre, nous souhaitons élargir les appli-
cations potentielles de notre recherche : solvants
verts, tensioactifs pour les détergents, agromaté-
riaux, synthons…
Le CVG cherche également à affiner la tech-
nologie d’extrusion réactive qui consiste à utili-
ser l’équipement comme un réacteur chimique
dans une logique de développement durable.
Dans le domaine de la R&D, nous ambition-
nons de modifier toujours plus finement les
propriétés fonctionnelles des molécules extraites
du végétal, ce qui nécessitera le développement
de nouvelles technologies industrielles afin de
substituer au carbone fossile un carbone renou-
velable issu de la biomasse. Ce projet fait l’objet
d’un partenariat avec l’UPJV et l’UTC.
Enfin, le CVG et l’INRA notamment ont déposé
une demande conjointe de labellisation Carnot
dans le domaine de la chimie verte. À n’en pas
douter, cette reconnaissance supplémentaire
confortera notre conviction initiale : l’apport décisif
des ressources végétales à un développement plus
respectueux de l’homme et de la planète. ■
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
CVG - Centre for the upgrading
of carbohydrates & natural products
Plant-based innovations in industrial development
An interview with Mr.Thierry STADLER,
Managing Director of the CVG
hat are the main aims and focal points of
W the research carried out at the CVG?
The CVG has been awarded the ISO 9001:2000
certification and is recognised as a CRT (techno-
logical resource centre) in the field of agro-resources.
As such, it is a centre for innovation and tech-
nology transfer based in Picardy, focusing on the
production of specialised molecules using green
plant-based chemistry. As part of this, we conduct
vegetable division and purification operations,
the extraction and modification of molecules
using chemical or enzyme processes.
CVG’s aim is to discover new means of using
plants, whether they are food-based or not. The
plant molecules we are working on serve as active
agents in cosmetics, additives and ingredients in
the health and food industry as well as chemical
intermediates in various industrial sectors, etc.
With an R&D team of eight people, including
four with PhDs, the CVG has opted for a global
presence ranging from the laboratory to industrial
transfer. Three additional activities should also
be noted:
✔ R&D, which constitutes the core of the work
of the CVG;
© CVG
✔ The management of innovative projects with
a technical-economic studies dimension;
✔ A services platform dedicated to devising
turnkey projects, from the laboratory to
the industrialisation of the product, for the
benefit of industrialists.
What are the fields of application for this research?
Our research has many applications as it concerns:
✔ Food and health, for which we have devised
numerous products (almond powder
designed to replace milk for consumers who
are lactose-intolerant, high-protein snacks,
flavour enhancers, etc.);
✔ Fine chemistry relating to chemical interme-
diaries found in detergents, glues and plastics;
✔ Main gearboxes for which we have devised
insulation panels based on flax fibres;
✔ Cosmetics that use both field crops and more
exotic plants such as algae, from which we
extract colorants for shampoos and molecules
renowned for their hydrating or anti-wrinkle
properties;
✔ Pharmacy for which we extract, for example,
salicin using the husk of the red osier in order
to produce a precursor of aspirin.
How do you ensure the management of innovative projects
and technical-economic validation studies?
The CVG undertakes several processes at
this level: the management of projects in the
strict sense, project engineering based on the
constitution of the file, research into public
financing, economic intelligence and the market
study. Launched in 1987, the latter activity is
dedicated to supporting industrialists in their
market and diversification research and to defining
the specifications of the future product. As part
of this, a project manager is assigned and a team
put together to work in collaboration with a
network of industrialists and experts - which is
essential given that an excellent knowledge of
the markets is required. The CVG is committed
to supporting the industrialist’s strategy in terms
of price and processes in order to ensure that the
product finds its place on the market: this is all
the relevance of the technical-economic validation
studies, which are based on developing the
marketing of the product.
La halle pilote du CVG / The CVG pilot hall
How is the transfer of technology organised?
The aim of technology transfer is to launch
innovative products onto the market and as such
the CVG has been equipped with R&D tools since
1995 to enable direct industrial extrapolation.
We therefore propose product pilot productions,
which enable us to predict the industrial costs of
the final product with a margin of error reduced
to 10%.
Furthermore, the CVG incorporates the
industrial transposition constraints of procedures
developed in laboratories from the moment the
project is devised. With financial reassurance and
technical support, the industrialist can also provide
his technicians and managers with ad-hoc training
to help them start the production process.
With this in mind, the CVG also offers per-
sonalised support throughout the project, from
the initial concept to the final product. Our
expertise is widely acknowledged since 70%
of the CVG’s budget come from the services
supplied to industrialists.
What are the CVG’s means of production and analytical
control?
We have a pilot hall covering 2,500 m2 and
an ADF hall covering 150 m2 bringing together
the R&D sectors, extraction/purification produc-
tion lines, drying processes and sectors devoted
to extrusion, whether practised on a small scale
(R&D) or large scale (industrial extrapolation).
Furthermore, operations concerning the
physico-chemical characteristics and analyses are
carried out in our various laboratories, spread
over 250 m2 and equipped with all of the latest
technology in the field.
We have also developed partnerships with
Fermensys, which is specialised in fermentation
and with the UPJV whose analytical platform
we use to conduct the most refined analyses.
What are the main goals for the future in the field of
green chemistry?
The CVG aims above all to strengthen its
investment in plant-based green chemistry, which
is more pertinent that ever before with biore-
fineries developing on a European scale. As part
of this, we hope to expand the potential applica-
tions of our research: green solvents, surface agents
for detergents, agro-materials, building blocks, etc.
The CVG also seeks to refine reactive extrusion
technology, which consists of using the equipment
as a chemical reactor with the aim of achieving
sustainable development.
Within the R&D sector, our ambition is to
continually refine the functional properties of
molecules extracted from plants, which requires
the development of new industrial technologies
in order to substitute fossil fuels with renewable
fuels from biomass. This project is based on a
partnership between the UPJV and the UTC.
Lastly, the CVG and the INRA have presented
a joint request for a Carnot label in the field
of green chemistry. There is no doubt that
this additional recognition reinforces our initial
conviction, i.e., the decisive contribution of
vegetable resources to development with increased
respect for man and planet. ■
Centre de Valorisation des Glucides
et produits naturels - CVG
33, avenue Paul Claudel - 80480 Dury
Tél. : 03 22 33 75 00 • Fax : 03 22 33 75 01
http://www.cvgpn.com
Directeur Général/Managing Director : M. Thierry STADLER
E-mail : stadler@cvgpn.com
43
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers

INERIS
« Maîtriser le risque pour un développement durable »
“Managing the risk to aid sustainable development”
Un entretien avec M. Georges LABROYE, An interview with Mr. Georges LABROYE,
Directeur Général de l’INERIS Director General of the INERIS
Établissement public de statut industriel et As a public industrial and commercial institution
commercial placé sous la tutelle du ministère operating under the Ministry for Ecology and
de l’Écologie et du Développement Durable, Sustainable Development, the INERIS employs
l’INERIS est fort de 555 personnes, d’un budget some 555 people, has an annual budget of
annuel de 55 millions €, d’un site de 50 hectares €55 million, covers a site of 50 hectares and
© INERIS
et de 30 000 m2 de laboratoires. comprises some 30,000 m2 of laboratories.

Q uelle est la mission de l’INERIS ?

Évaluer tous les types de risques afin de mieux les maîtriser et de
favoriser le développement durable, telle est la mission de l’INERIS qui
s’est structuré en 3 domaines principaux axés sur :
✔ L’étude des risques accidentels (explosions et incendies dans des instal-
lations classées Seveso, transports de produits dangereux…) ;
✔ L’étude des risques chroniques, la pollution de l’air, de l’eau et des sols par
les produits chimiques étant appréhendée selon un axe toxicologique et
écotoxicologique ;
✔ L’étude des risques affectant le sol et le sous-sol (cartographie des mines
abandonnées et des carrières souterraines dans une perspective de
construction raisonnée).
En outre, l’INERIS dispose de laboratoires et de polygones d’essais en
grand pour réaliser de petites explosions ou des incendies et garantir ainsi la
représentativité des modèles de simulation numérique. À terme, ces essais
devraient gagner en envergure grâce à la mise en place en Picardie du projet
CERTES (Centre Européen de Recherche sur
les Technologies de l’Environnement et de la
Sécurité), en partenariat avec l’UTC et le SDIS de
l’Oise : évalué à 60 millions €, ce centre s’étendra
sur 170 hectares au nord du département.
Quelle est la place de la recherche à l’INERIS ?
Représentant 25 % du budget annuel, la
recherche est financée à parts égales par des fonds
© INERIS
W hat is INERIS’s mission?
INERIS’s mission is to assess all types of risk so as to better
manage them and to promote sustainable development. The INERIS is
divided into three main areas, which focus on:
✔ Studying accidental risks (explosions and fires in Seveso classified facilities,
the transportation of dangerous products);
✔ Studying chronic risks, air, water and soil pollution by chemical products
identified on a toxicological and eco-toxicological basis;
✔ Studying risks affecting the soil and subsoil (mapping abandoned mines
and underground quarries from the viewpoint of reasoned construction).
The INERIS also has laboratories and large-scale testing polygons for
carrying out small explosions or fires, thus guaranteeing the representativeness
of the numerical simulation models. Eventually, these tests should gain
scale thanks to the implementation of the CERTES project (European
Research Centre on Technologies for the Environment and Security) in
Picardy, in partnership with the UTC and the SDIS in Oise: valued at
€60 million, this centre will expand to cover 170 hectares
in the north of the Department.
What place does research hold at the INERIS?
Representing 25% of the annual budget, research is
financed in equal parts by public funds (ministry,
European Union based on contractual plans for research
and development or PCRD, ANR) and private funds
(partnerships with industrialists).

publics (ministère, Union européenne par le biais

des plans contractuels pour la recherche et le With the adoption of the European REACH regulations,
Recherche et identification de nanoparticules de silice
développement ou PCRD, ANR) et privés (par- par microscopie électronique à balayage. which require manufacturers to assess all of their chemicals
tenariats avec les industriels). Research and identification of silica nanoparticles prior to their marketing, the INERIS will have to work
using scanning electron microscopy. hard to estimate the physiochemical, toxicological and eco-
Avec l’adoption de la réglementation européenne REACH qui impose toxicological risks concerned with the absorption of the 100,000 existing
aux industriels d’évaluer l’ensemble de leurs produits chimiques préalablement chemical products, given that only 3,000 of them are relatively well known.
à leur mise sur le marché, l’INERIS aura fort à faire pour estimer les risques
physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques encourus par What are the main goals for tomorrow, in terms of environmental safety?
l’absorption des 100 000 produits chimiques existants, sachant que seuls There are several goals:
3 000 d’entre eux sont relativement bien connus. ✔ The implementation of REACH for which the INERIS has created the
BERPC, a specialist office working in partnership with the INRS and
Quels sont les grands enjeux de demain en termes de sécurité environnementale ? in connection with the AFSSET, which puts forward national priorities
Plusieurs enjeux se dessinent : in terms of assessing chemical agents;
✔ La mise en œuvre de REACH, pour laquelle l’INERIS a créé le BERPC, ✔ The creation of the ETPIS (European Technical Platform for Industrial
bureau d’expertise en partenariat avec l’INRS et en liaison avec l’AFSSET Security), which includes 200 bodies and companies concerned with
qui propose les priorités nationales en matière d’évaluation des agents risk management, as part of the 7th PCRD;
chimiques ; ✔ The implementation of the law of 30 July 2003, reinforcing the taking
✔ La création, dans le cadre du 7e PCRD, de l’ETPIS (European Technical into account of industrial risks;
Platform for Industrial Security) qui regroupe 200 organismes et entre- ✔ The evaluation of risks linked to nanoparticles, new energies and endocrine
prises concernés par la maîtrise du risque ; disrupters. ■
✔ La mise en œuvre la loi du 30 juillet 2003 relative au renforcement de
la prise en compte des risques industriels ; INERIS
✔ L’évaluation des risques liés aux nanoparticules, aux nouvelles énergies Parc technologique Alata - BP 2 - 60550 Verneuil-en-Halatte
et aux perturbateurs endocriniens. ■
Tél. : 03 44 55 66 77 • Fax : 03 44 55 66 99
E-mail : ineris@ineris.fr • http://www.ineris.fr

44
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
INRA
Des recherches pour la terre et pour les hommes
Research for the good of the land and for the
good of humankind
L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) est un
organisme de recherche scientifique publique finalisée, placé
sous la double tutelle du ministère délégué à l’Enseignement
Supérieur et à la Recherche et du ministère de l’Agriculture et
de la Pêche.
Ses recherches concernent les questions liées à l’agriculture, à
l’alimentation et à la sécurité des aliments, à l’environnement et à la gestion
des territoires, avec un accent tout particulier en faveur du développement
durable. L’Inra a été fondé en 1946, il est aujourd’hui le premier institut
européen de recherche agronomique.
Ses missions :
9 produire et diffuser des connaissances scientifiques ;
9 concevoir des innovations et des savoir-faire pour la société ;
9 éclairer, par son expertise, les décisions des acteurs publics et privés ;
9 développer la culture scientifique et technique et participer au débat
science/société ;
9 former à la recherche et par la recherche.
Le centre Inra de Lille
Le centre de Lille est l’un des 21 centres régionaux de l’Inra. La genèse
du centre a été plus induite par des éléments historiques, administratifs,
territoriaux que conçus sur une logique scientifique.
Il regroupe aujourd’hui les implantations de Villeneuve d’Ascq,
d’Arras, de Laon ; d’Estrées-Mons, et depuis 1996 de Reims.
Le centre est aussi très impliqué dans deux pôles de compétitivité :
MàUD « Matériaux à usage domestique » et IAR « Industries et
Agroressources » à vocation mondiale.
La démarche scientifique du centre de Lille est structurée autour de
deux axes scientifiques :
9 Voies d’adaptations et options alternatives pour les régions et systèmes
de grandes cultures qui représentent 70% de nos forces en adéquation
avec la politique des régions Picardie et Champagne – Ardenne.
9 Sécurité des aliments dans les industries de transformation, 30% de
nos forces, en cohérence avec la politique des régions Nord - Pas de
Calais et Champagne – Ardenne.
Chiffres clés
9 1976 : création du centre
9 3 régions : Nord – Pas de Calais, Picardie et Champagne – Ardenne
9 165 chercheurs et techniciens
9 168 non permanents dont 16 boursiers de thèse, 1 post-doctorant et
50 stagiaires
9 5 unités de recherche dont 2 unités mixtes
9 1 unité expérimentale
9 1 unité d’appui à la recherche
9 4 départements scientifiques
9 Budget annuel de 12 millions d’euros (chiffres 2006)
The French National Institute for Agronomic Research (INRA)
is a publicly-funded applied research organisation which ope-
rates under the auspices of both the Ministry of Higher Educa-
tion & Research and the Ministry of Agriculture & Fisheries.
Its work addresses issues in agriculture, food & food safety, the
environment, territorial planning and land management, with particular
emphasis on sustainable development. The INRA was founded in 1946
and is now Europe’s leading agronomic research institute.
Its missions are as follows:
9 create and spread scientific knowledge
9 generate innovations and know-how for the good of society
9 use its expertise to advise decision-makers in both the public and
private sectors
9 develop a scientific and technological culture and participate in
science-society debate
9 provide research training
The INRA Centre in Lille
The Lille Centre is one of the INRA’s 21 regional delegations. The
centre’s creation was more based on historical, administrative and
territorial factors than on scientific reasons.
The Centre links together INRA sites at Villeneuve d’Ascq, Arras,
Laon, Estrées-Mons and (since 1996) Rheims. The centre is also very
involved in the two of France’s globally ambitious competitiveness
clusters: MAuD («Materials for Domestic Use») and IAR («Industries &
Agro-Resources»).
The Lille Centre’s scientific approach is structured around two
themes:
9 Modified methods and alternative options for field crop systems and
regions (representing 70% of our activity), in accordance with the
Picardy and Champagne-Ardenne regions’ policies.
9 Food safety in the food processing industry (30% of our activity),
in accordance with the Nord-Pas de Calais and Champagne-Ardenne
regions’ policies.
Key figures
9 1976: creation of the Lille Centre
9 3 regions: Nord-Pas de Calais, Picardy and Champagne-Ardenne
9 165 researchers and technicians
9 168 non-permanent staff, including 16 PhD students, 1 postdoc and
50 interns.
9 5 research units, 2 of which are joint INRA/university units
9 1 field station
9 1 research support facility
9 4 scientific departments
9 an annual budget of €12 million (2006 data)
Institut National de la Recherche Agronomique
369 rue Jules Guesde, BP 20039, F-59651 Villeneuve d’Ascq, France
Tel.: +33 320 435400
Fax: +33 320 435497
E-mail: communication@lille.inra.fr
www.lille.inra.fr
45
Les centres techniques et de transfert technologique /
Technical & technology transfer centers
PFT Mécatronique
De la CAO à l’usinage grande vitesse de pièces
The Mechatronics Technology Platform
From CAD to high-speed machining
Un entretien avec Dominique Haye,
directeur de la plateforme technologique Mécatronique
Une plateforme technologique, ça sert à quoi ?
À concrétiser des idées ! En particulier celles des petites entreprises
régionales qui ne disposent pas de laboratoire de Recherche et
Développement. Parallèlement à son aide au développement de la
connaissance et la maîtrise du métier, notre plateforme met à leur
disposition son parc de machines, ses logiciels et ses moyens humains.
Pour que ces entreprises bénéficient de la croissance liée à l’innovation,
notre plateforme les aide à développer leurs produits en mutualisant les
ressources et les moyens humains. Études, expertises, co-développement,
mise à disposition de l’équipement… le transfert technologique s’effectue
également par l’intermédiaire de la formation continue. Un tiers du budget
de la plateforme est ainsi financé par des partenariats conclus avec les
industriels locaux. Les deux autres tiers proviennent de subventions.
Quelles compétences et quels équipements mettez-vous au service
des entreprises ?
Notre domaine de prédilection, c’est la mécanique. Nous accompagnons
les entreprises dans leurs projets depuis la conception jusqu’à la réalisation
des pièces. Nous intervenons aussi bien au niveau de la numérisation, de
la conception par ordinateur et du prototypage rapide que de l’usinage à
grande vitesse, du mesurage tridimensionnel et de la plasturgie composite.
Plus concrètement, nous sommes organisés autour de trois pôles. Le
premier est orienté vers la fabrication assistée par ordinateur et l’usinage
grande vitesse. Le deuxième pôle se consacre à la conception assistée
par ordinateur (CAO) et au prototypage. Il accueille aussi un atelier de
duplication en métal ou en résine des pièces réalisées. Enfin, le troisième
pôle est spécialisé dans la plasturgie et participe à la création d’une filière
régionale composite qui se constitue.
Dans le cadre de quels types de projets intervenez-vous ?
Nous avons notamment aidé les avionneurs Airbus Industrie et Dassault
à fiabiliser, grâce à l’emploi de palier magnétique, les broches d’usinage
de leurs tours d’usinage, qui atteignent 40 000 tours/mn. Nous avons aussi
fait du prototypage de moules avec le sous-traitant automobile Automotive.
Évidemment, il s’agit à chaque fois de moutons à cinq pattes… Si besoin,
nous n’hésitons pas à faire appel à des ressources extérieures pour nous
aider. Il arrive aussi qu’une entreprise nous demande de « décortiquer »
la machine d’un concurrent pour mieux en comprendre la fabrication.
La plateforme n’a été constituée qu’en 2003, et le nombre de projets est
en constante progression. Vingt en 2006, contre trente en 2007 et 40 en
2008…
Où est basée la plateforme ?
La plateforme dépend de l’université de Picardie Jules Verne (UPJV)
et se répartit sur trois sites. Le pôle FAO-UGV est basé au lycée Condorcet
de Saint-Quentin ; celui consacré à la CAO et au prototypage est installé à
l’IUT de l’Aisne ; quant à celui sur la plasturgie, il est basé au lycée Jean
Macé de Chauny.
. Plateforme Mécatronique
46
An interview with Dominique Haye,
Director of the Mechatronics Technology Platform
What is a technology platform for?
For bringing ideas to life! In particular, ideas from regional SMEs which
do not have their own R&D labs. Along with assistance in developing
sector-specific knowledge and expertise, our platform provides access
to its stock of machines, software and human resources. So that these
companies can benefit from innovation-linked growth, we help them to
develop their products by sharing our technical and human resources.
Analysis, testing, co-development, access to equipment… technology
transfer can also be performed via continuing education and training. One
third of our budget is funded through collaborations with local businesses.
The other two thirds come from grants.
Which skills and equipment do you make available to companies?
Our preferred field of activity is mechanical engineering. We provide
project support to companies, from design through to production. We get
involved in digitization, computer-aided design (CAD), rapid prototyping,
high-speed machining, 3D measurement and composite plastics
technologies. In fact, our activity is organized into three departments.
The first focuses on computer-aided manufacturing (CAM) and high-
speed machining. The second is devoted to CAD & prototyping and also
includes a workshop for making metal or resin duplicate parts. Lastly, the
third department specializes in plastics technologies and is helping to set
up sector-specific regional initiatives.
What types of project do you get involved in?
We have notably helped the aeronautics companies Airbus Industrie
and Dassault to make their machine tool spindles (which reach 40,000 rpm)
more reliable by using a magnetic bearing. We have also done some mould
prototyping for Automotive, a car industry subcontractor. Of course, every
project has its own particularities! If need be, we can draw on various
external resources. From time to time, a company asks us to dismantle
and analyze a competitor’s machine in order to better understand how it
was manufactured. The platform was only set up in 2003, and the number
of projects is increasingly steadily: twenty in 2006, thirty in 2007 and
probably forty in 2008…
Where is the platform located?
The platform is administered by the Jules Verne University of Picardy
(UPJV) and is located on three different sites. The CAM/HSM department
is based at the Condorcet further education college in Saint-Quentin; the
CAD/prototyping department is based at the Aisne University Institute of
Technology (also in Saint-Quentin) and the plastics technology department
is based at the Jean Macé further education college in Chauny
Lycée Condorcet de Saint Quentin – Rond Point Joliot Curie
02100 SAINT QUENTIN
Tél : 03 23 08 44 89 Fax : 03 23 08 44 56
Technical Manager : Dominique HAYE
Mail : pft.mecatronique@u-picardie.fr
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters
Pôle de compétitivité
« Industries et Agro-Ressources »
Un acteur dynamique engagé
dans la valorisation industrielle des agro-ressources
Un entretien avec M. Daniel THOMAS,
Premier Vice-président du Pôle « Industries et Agro-Ressources »
Q uelressources
est l’objectif du Pôle « Industries et Agro-
» (IAR) et quels axes stratégiques ont-ils
été définis pour l’atteindre ?
L’objectif du pôle IAR est de remplacer les
molécules carbonées issues des réserves fossiles
telles que le pétrole par des molécules carbonées
extraites de la production agricole. En promouvant
des solutions alternatives à la ressource pétrolière,
vouée à devenir de plus en plus rare et donc de plus
chère, le pôle IAR entend favoriser la réduction
des émissions de gaz à effet de serre et donc
intervenir sur le changement climatique.
Cet objectif doit être atteint par la valorisation
de la plante entière, selon la logique de la bioraf-
finerie qui permet de supprimer les déchets et
les sous-produits dans une perspective de
développement durable.
Quatre grands secteurs industriels sont direc-
tement concernés par cette démarche :
✔ Le secteur de la pharmacie, de la parapharmacie,
de la chimie fine et des cosmétiques, pour
lequel des molécules peuvent être produites
en remplaçant le pétrole en tant que matière
première ;
✔ Le secteur des agromatériaux, pour lequel les
fibres végétales ou les polymères produits à
partir de végétaux sont utilisés pour répondre
à la forte demande existant dans l’habitat
écologique, les équipements automobiles et
les équipements intérieurs ;
✔ Le secteur de l’énergie, qui concerne la valorisation
de la biomasse et, surtout, l’exploitation des
biocarburants (bioéthanol et colza pour le
gazole), dont la production régionale devrait
à terme être doublée - une démarche stimulée
par notre collaboration étroite avec le Brésil,
leader mondial dans ce domaine ;
✔ Le secteur de l’alimentation animale et humaine,
qui implique la prise en compte d’ingrédients
tels que les tourteaux, riches en protéines assi-
milables par les animaux ou utilisables pour
produire des agents épaississants dans l’industrie
agroalimentaire.
Comment le Pôle IAR accompagne-t-il les projets inno-
vants du laboratoire au développement industriel ?
Le pôle IAR accompagne le montage de pro-
jets dotés d’un contenu scientifique et technolo-
gique élevé, à condition toutefois qu’ils s’inscri-
vent dans le cadre d’une stratégie industrielle
impliquant au moins un industriel prêt à s’engager
financièrement. En effet, il faut savoir que la
contribution du pôle représente entre 40 et
45 % du coût global du projet. Par ailleurs,
l’industriel porteur de projet doit collaborer avec
les laboratoires scientifiques et techniques de l’une
des 4 universités membres du pôle IAR, de
l’Institut Polytechnique LaSalle de Beauvais ou de
l’INRA. Ceci posé, le pôle apporte son aide à l’in-
dustriel pour résoudre les problèmes de propriété
industrielle et d’accès au marché, ciblé avec une
grande précision. Et si plusieurs industriels sont
dans le même secteur, nous veillons à privilégier
une logique de complémentarité, la concurrence
étant contre-productive dans ce domaine.
Comment l’Association IAR soutient-elle les projets régionaux
de R&D dans le domaine des agro-ressources ?
Gestionnaire du pôle de compétitivité, l’Asso-
ciation IAR regroupe 4 universités et l’Institut
Polytechnique LaSalle de Beauvais. Elle traite les
projets labellisés bénéficiant d’un soutien élevé
des pouvoirs publics. À cet égard, la Région a
défini 2 grands axes structurants, dont l’un est
précisément consacré aux agro-ressources et favorise
l’émergence de solutions nouvelles et de projets
nouveaux en amont de l’activité du pôle IAR.
Ainsi, le financement de la recherche universitaire
est judicieusement complété par le volet industriel
du pôle de compétitivité pour mieux préparer
l’avenir de la Picardie.
Quelles sont les opportunités d’avenir pour la raffinerie
végétale ?
Visant la valorisation de la plante entière, la
bioraffinerie est une démarche scientifique
interdisciplinaire (extraction, biologie...) et
combine plusieurs étapes :
✔ L’adaptation et la mobilisation de la ressource
au niveau du champ, l’enjeu étant d’accroître
la quantité de matière sèche (ou matière
cellulosique) produite à l’hectare ;
✔ L’adaptation des procédés afin de dégager
l’ensemble des constituants végétaux perti-
nents, notamment via le génie enzymatique
et cellulaire ;
✔ La création de valeur ajoutée par l’assemblage de
ces différents constituants grâce à un travail
de formulation, particulièrement intéressant
pour les industries pharmaceutiques, para-
pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques ;
✔ La prise en compte des interactions avec l’en-
vironnement (itinéraires agronomiques, pro-
cédés respectueux des sols et des produits…).
De quels moyens le Pôle IAR entend-il se doter pour être
en 2015 la référence européenne des valorisations non-
alimentaires des agro-ressources ?
Je tiens d’abord à rappeler que la Picardie et
la Champagne-Ardenne représentent le premier
bassin agricole d’Europe, ce qui constitue un
atout considérable si l’on considère en outre la
© UTC/CNRS
Porté par l’UTC (Université de Technologie de Compiègne) et le CNRS,
le projet GENOLIN est axé sur le développement de puces oligos
pour la valorisation industrielle du lin.
Sponsored by the UTC (Université de Technologie de Compiègne)
and the CNRS, the GENOLIN project is focused on the development
of oligo chips for the industrial upgrading of flax.
forte concentration des industriels de première
transformation dans cette zone (Champagne
Céréales, Établissements Soufflet…).
Mais les 2/3 de la production agricole ne sont
pas transformés avant de sortir des frontières
régionales : la valeur ajoutée étant fonction des
activités de transformation, le pôle IAR s’est donc
fixé pour mission d’accroître le pourcentage de la
production agricole transformée grâce à la
bioraffinerie et à l’intelligence économique : dans
cette perspective, nous avons mis en place une
base de données alimentée par tous les acteurs
concernés et ouverte aux adhérents du pôle.
En parallèle, nous souhaitons renforcer notre
collaboration avec le Brésil (notre participation à la
réunion franco-brésilienne organisée en décembre
2006 à Brasilia a fait du pôle IAR l’intermédiaire
attitré pour les autres acteurs français du sec-
teur), le Canada (nous développons actuelle-
ment le projet « biocar » avec l’Ontario, devenu
la première région de production automobile en
Amérique du Nord), la Belgique (Wallonie) et la
Finlande (en pointe dans le domaine de la valo-
risation de la biomasse d’origine forestière).
Enfin, notre ambition est relayée par une
mobilisation sans précédent puisque le pôle IAR
suscite un véritable enthousiasme de la part des
industriels, désireux de travailler avec des systèmes
renouvelables, et du grand public, désormais
conscient des grands enjeux climatiques et éner-
gétiques. En résonance avec les préoccupations
actuelles et futures des sociétés humaines, l’activité
du pôle IAR est promise à un bel avenir. ■
47
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters
“Industries and Agro-Resources”
Competitiveness cluster
A dynamic actor engaged in the industrial upgrading
of agro-resources
An interview with Mr. Daniel THOMAS,
First Vice President of the “Industries and Agro-Resources” Cluster
hat is the objective of the “Industries and
W Agro-resources” (IAR) Cluster and what strategic
lines have been defined to achieve it?
The objective of the IAR Cluster is to replace
carbonaceous molecules from fossil reserves such
as petrol with carbonaceous molecules extracted
from agricultural production. By promoting
alternative solutions to the petrol resource, doomed
to become increasingly rare and thus more
expensive, the IAR cluster wants to encourage
the reduction of greenhouse gases and thereby to
play a part in climate change.
From a sustainable development perspective,
this objective must be attained through the
upgrading of the entire plant, following the logic
of biorefinery which puts an end to waste and
by-products.
This effort directly concerns four major
industrial sectors:
✔ The pharmaceutical, personal hygiene product,
fine chemistry and cosmetics sector, for which
molecules can be produced to replace petrol
as a raw material;
✔ The agromaterials sector, for which plant fibres
or polymers produced from plants are used to
meet the high existing demand for ecological
habitats, automobile equipment and internal
equipment;
✔ The energy sector, which concerns biomass
upgrading and, above all, the exploitation of
biofuels (bioethanol and rapeseed for diesel
fuel), the regional production thereof will
double in the future - an effort stimulated by
our close collaboration with Brazil, the world
leader in this field;
✔ The animal and human food sector, which
involves taking into account ingredients such as
oilcakes, rich in digestible proteins for animals
or which can be used for the production of
thickening agents in the agri-food industry.
How does the IAR Cluster support innovative projects
from the laboratory to industrial development?
The IAR Cluster supports the set-up of projects
that have elevated scientific and technological
content, on the condition however that they
enlist in the framework of an industrial strategy
involving at least one industrial actor that is ready
to be financially engaged. Indeed, we should not
forget that the cluster’s contribution represents
between 40 and 45% of the overall cost of the
project. Additionally, the industrial project sponsor
has to collaborate with the scientific and technical
laboratories of one of the 4 university members
48
What means does the IAR Cluster plan to obtain to be
of the IAR cluster, the Institut Polytechnique
LaSalle de Beauvais or the INRA. This established,
the cluster helps the industrial actor resolve problems
the European reference for non-food upgrading of agro-
resources in 2015?
of industrial property and access to the market, I would first like to recall that Picardy and
which is targeted with great precision. If several Champagne-Ardenne form the premier agri-
industrialists are present in the same sector, we cultural basin of Europe, which constitutes a
take care to privilege complementarity - competi- considerable asset if we further consider the high
tiveness being counterproductive in this domain. concentration of primary processing industrial
actors in this area (Champagne Céréales, Établis-
How does the IAR Association support regional R&D pro- sements Soufflet, etc.).
jects in the field of agro-resources?
Administrator of the competitiveness cluster, But two-thirds of the agricultural production
the IAR Association brings together 4 universities are not processed before crossing the regional borders:
and the Institut Polytechnique LaSalle de Beauvais. added value being a function of processing
It tackles projects that benefit from heightened activities, the IAR cluster has set itself the mission
support from public authorities. In this regard, of increasing the percentage of the processed
the Region has defined 2 large structuring axes, agricultural production, thanks to biorefinery
one of which is precisely consecrated to agro- and economic intelligence. With this in view, we
resources and promotes the emergence of new have put in place a database sustained by all of
solutions and new projects upstream of the IAR the actors concerned and open to all the cluster’s
cluster’s activity. Thus, the financing of university members.
research is judiciously complemented by the
industrial part of the competitiveness cluster, to In parallel, we would like to reinforce our
better lay the ground for Picardy’s future. collaboration with Brazil (our participation in the
Franco-Brazilian meeting organised in December
2006 in Brasília turned the IAR cluster into the
appointed intermediary for the other French
actors in the sector), Canada (we are currently
© FAURECIA
developing the “biocar” project with Ontario,
which has become the premier region for
Porté par l’entreprise FAURECIA, le projet BIOMAT est caractérisé par automobile production in North America),
l’utilisation d’agro-matériaux dans la fabrication des intérieurs d’automobiles. Belgium (Wallonia) and Finland (at the cutting
Parmi ses clients : les principaux constructeurs de rang mondial.
edge in the domain of upgrading forest biomass).
Led by FAURECIA, the BIOMAT project concerns
the use of agro-materials in the manufacturing of automobile interiors.
Its clients include the major international manufacturers. Finally, our ambition is taken up by an
unprecedented mobilisation since the IAR cluster
What are the future opportunities for plant refinery?
creates true enthusiasm on the part of industrial
With a view to upgrading the entire plant,
actors, who want to work with renewable systems,
biorefinery is an interdisciplinary scientific
and the greater public, currently aware of the
effort (extraction, biology, etc.) and combines
major climatic and energy issues. Resonating
several stages:
with the current and future preoccupation of
✔ The adaptation and mobilisation of the resource
humane societies, the IAR cluster’s action has a
at the field level, the issue being to increase the promising future. ■
quantity of dry matter (or cellulosic material)
produced by the hectare;
✔ The adaptation of processes in order to extricate
all of the pertinent plant components, notably
through enzyme and cell engineering;
✔ The creation of added value for the collection
of these different components thanks to for-
mulation work, which is particularly attractive
to the pharmaceutical, personal hygiene,
Pôle de compétitivité « Industries et Agro-Ressources »
chemical and cosmetic industries;
50-52, boulevard Brossolette - BP 05 - 02930 Laon Cedex
✔ Taking into account interactions with the Tél. : 03 23 23 25 25 • Fax : 03 23 23 25 26
environment (agronomic itineraries, processes E-mail : contact@iar-pole.com
respecting soil and products, etc.). http://www.iar-pole.com
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters
Leader mondial de l’équipement automobile
World leader in automotive equipment
Un entretien avec M. Nicolas PECHNYK,
R&D Vice-Président pour Faurecia Interior Systems
S ur quels modules est axée l’activité de Faurecia ?
Faurecia est présent sur 6 modules de l’industrie
automobile : le cockpit et les planches de bord, les portes
(habillage et module de porte), les sièges, le module acous-
tique, le bloc avant et l’échappement. Leader mondial pour
l’habillage intérieur, Faurecia emploie 60 000 personnes
à travers le monde et livre 7,7 millions de planches de
bord ainsi que 7 millions de jeux de panneaux de portes
par an. En outre, Faurecia est coté à l’Euronext de Paris
et réalise un chiffre d’affaires annuel de 11 milliards €.
Quelles sont les solutions techniques proposées par Faurecia ?
Nous offrons un portefeuille complet de technologies
adaptées aux exigences techniques et culturelles de nos
clients à l’échelle mondiale. Nous avons ainsi développé de
nouvelles technologies de matériaux de surface, substituant
au PVC le polyuréthane et offrant une qualité de référence sur le marché de
l’automobile. Faurecia a été récemment primé en Allemagne pour l’excel-
lente qualité tactile et visuelle de ses peaux « PVC free » sur la Mercedes
classe S. Et notre innovation portant sur les modules de portes, en cours de
production chez Ford et Chrysler, a été primée par la SAE aux États-Unis.
Faurecia a ainsi introduit une nouvelle ligne de produits, complémentaire
de l’habillage des portes, ouverte sur de nouveaux marchés. Faurecia élabore
des techniques innovantes d’injection et de décoration, utilise les fibres
naturelles (bois ou lin) pour la production des panneaux de porte ou de
coiffe de planche de bord comme sur la nouvelle Smart.
© Faurecia
Intérieur de la nouvelle BMW X5 produit par Faurecia US / New BMW X5 interior produced by Faurecia US
Quelle est la place de la R&D à Faurecia ?
Confronté à un environnement complexe, Faurecia entend devenir un
acteur mondial et de référence dans ses 6 modules de spécialité. Cette
ambition, nous la réaliserons grâce à 2 axes complémentaires : l’excellence
opérationnelle et l’innovation, à la fois moteur de notre croissance et vecteur
de rentabilité. Il nous faut avant tout renforcer notre expertise technique,
développer une véritable relation de proximité avec les principaux
constructeurs de la planète et redoubler d’efforts dans la maîtrise de notre
savoir-faire et de notre recherche. Nous devons accélérer le développement
de nos innovations et accéder plus rapidement aux marchés visés.
Quels sont les grands enjeux de demain en matière d’équipement automobile ?
Nous devons nous adapter à la globalisation de l’industrie automobile
et la multiplication des modèles, dans un contexte très concurrentiel. Il
s’agira de garantir la qualité et la durabilité de nos produits, tout en réduisant
leurs coûts de développement et de production. C’est tout l’intérêt du projet
« Biomat » : développé au sein du pôle IAR avec des partenaires régionaux
comme l’UPJV, la Calira, l’UTC, l’INRA et l’ARD, il consiste à exploiter la
biomasse à la place des matériaux thermoplastiques. Cette « écodémarche »
doit nous permettre de répondre à l’évolution de notre industrie et d’assurer
le développement durable de Faurecia.
Faurecia
An interview with Mr. Nicolas PECHNYK,
Vice President of R&D at Faurecia Interior Systems
O n which modules are Faurecia’s
activities based?
Faurecia is present in six automotive
industry modules: cockpit and dash-
boards, door (trimming and door
modules), seats, acoustic package,
front end and exhaust. Faurecia is the
world leader in interior trimming,
employs 60,000 people across the
world and delivers 7.7 million dash-
boards as well as 7 million door panel
sets every year. Additionally, Faurecia
is quoted on the Euronext Paris stock
© Faurecia
exchange and achieves an annual
turnover of €11 billion.
What technical solutions does Faurecia provide?
We offer a complete range of technologies adapted to the technological
and cultural requirements of our clients on a global scale. That is why we have
developed new surface material technologies, substituting polyurethane
with PVC and offering quality that is a point of reference in the automotive
market. Faurecia recently won a German prize for the tactile and visual
excellence of its «PVC-free» skins in the Mercedes S class. Our innovation,
at work in the door modules under production at Ford and Chrysler, was
awarded a prize by the SAE in the United States. In this vein, Faurecia has
introduced a new product line that is complementary to door trimming in
order to open new markets. Faurecia is developing innovative injection and
decoration techniques using natural fibres (wood or flax) for the production
of door panels or dashboard covers, such as for the new Smart.
What is the place of R&D at Faurecia?
Faurecia is confronted with a complex environment and plans to
become a worldwide actor and benchmark in the six modules that are its
speciality. This goal will be achieved thanks to two complementary aspects:
operational excellence and innovation, which are both the driving force
behind our growth and the key to profitability. Above all, we have to bolster
our technical expertise, develop a truly close relationship with the major
global manufacturers and step up our efforts regarding the mastery of our
know-how and research. We have to accelerate the development of our
innovations and access our target markets more quickly.
What are the major upcoming automotive equipment issues?
We have to adapt to the automotive industry’s globalisation and the
multiplication of models within a highly competitive environment. It is a
matter of guaranteeing the quality and durability of our products, whilst
reducing their development and production costs. This is the relevance of
the “Biomat” project; it consists in using biomass instead of thermoplastic
materials and is being developed at the IAR cluster together with regional
partners such as the UPJV, Calira, UTC, INRA and ARD. This “eco-effort”
should allow us to meet our industry’s growth and to ensure the sustainable
development of Faurecia. ■
Faurecia Interior Systems
8, rue Emile Zola - BP 20449 - 60114 Méru Cedex
Tél. : 03 44 52 49 42
http://www.faurecia.com
Vice-Président/Vice President : M. Nicolas PECHNYK
■ E-mail : nicolas.pechnyk@faurecia.com
49
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters

NOVANCE
Le spécialiste des huiles végétales industrielles
The industrial plant oil specialist
Un entretien avec M. Christian ROUX, An interview with Mr. Christian ROUX,
Directeur de Novance Novance Director
Pionnier dans les utilisations industrielles A pioneer in the industrial use of continental
d’huiles végétales continentales et respectueuses plant oil in a context of full respect for the
de l’environnement, Novance est très impliqué environment, Novance is deeply involved in the

© Novance
dans le pôle de compétitivité IAR et a reçu un IAR competitiveness cluster and was given the
label pour 2 de ses projets : Acropole, axé sur seal of approval for two of its projects:
la recherche de nouvelles applications pour le glycérol, Acropole, focused on the research of new applications
et la mise au point de monomères biodégradables et for glycerol, and the perfection of biodegradable and
renouvelables pour la production de matières plastiques. renewable monomers for the production of plastics.

Q uel est le métier de Novance et quelles en sont les applications ?

Filiale de DIESTER INDUSTRIE, le premier producteur
européen de biocarburant, et de la filière oléagineuse Française
(SOFIPROTEOL) Novance transforme en produits chimiques les huiles
végétales et leurs dérivés (esters et glycérol).
W hat is Novance’s line of work and what are its applications?
A subsidiary of DIESTER INDUSTRIE, the leading European
producer of biofuels, and of the French oil-producing subsidiary
(SOFIPROTEOL) Novance transforms vegetable oils and their derivatives
(esters and glycerol) into chemicals.

Les applications sont nombreuses : adjuvants phytosanitaires destinés à Among the numerous applications are phytosanitary adjuvants aimed
faciliter la pénétration des agents de traitement des cultures, résines alkydes en at facilitating the penetration of pest control agents, alkyd coating resins in
milieu aqueux dédiées aux revêtements, produits de traitement du bois et du water-based environments, wood and paper treatment products, wood solvents
papier, solvants et agents de nettoyage du bois, biolubrifiants biodégradables et and cleaning agents, biodegradable and non-ecotoxicological biofuels for
non écotoxiques pour lesquels Novance a obtenu, c’est une première en France, which Novance was the first in France to be granted the European Ecolabel
l’Ecolabel Européen. Enfin, nous seal of approval. Lastly, we promote
promouvons les applications du glycerol applications (glycerol carbonate,
glycérol (carbonate de glycérol, synthetic intermediates) for the pro-
intermédiaires de synthèse) pour duction of lubricants and polymers.
la production de lubrifiants et
de polymères. How much importance is given to innovation
at Novance?
Quelle est la place de l’innovation As Novance’s raison d’être, inno-
à Novance ? vation perfectly meets the French and
Raison d’être de Novance, European desire to develop biomass
l’innovation répond parfaite- and plant chemistry applications,
ment à la volonté française et aimed at increasing plant contribution
européenne de développer les to chemistry from 5 to 15% by 2015.
applications de la biomasse et de This ambition is based on a particularly
© Novance

la chimie du végétal, l’objectif relevant environment since uncertainties

étant de faire passer de 5 à 15 %
Novance entend élargir les applications de la chimie du végétal. / Novance aims to expand plant chemistry applications.
la contribution du végétal à
la chimie d’ici 2015. Cette ambition est justifiée par un contexte particu-
lièrement porteur puisque les incertitudes liées aux disponibilités pétrolières
à moyen terme se conjuguent avec les craintes suscitées par les émissions
de C02 et le réchauffement climatique.
Par ailleurs, la prise de conscience écologique se double, dans les
entreprises, d’une volonté de substituer aux produits toxiques et insalubres
des produits issus de matières premières renouvelables. Les nouvelles
dispositions de REACH vont d’ailleurs dans ce sens et devraient fortement
stimuler l’innovation. Fort d’une expertise fondée sur son propre labo-
ratoire de recherche et sur une collaboration poussée avec plusieurs
universités, Novance est particulièrement bien placé pour relever ce défi.
Quels sont les enjeux de demain dans votre domaine d’expertise ?
D’ici 10 ans, nous pouvons nous attendre à de véritables bouleversements
dans les peintures, les lubrifiants, certains vernis, les revêtements, les
polymères et les additifs conçus pour le traitement des matériaux - des
bouleversements qui concernent des millions de tonnes de produits. Dans
cette perspective, Novance continuera à élargir l’utilisation de produits
renouvelables, et contribuera au renouvellement des produits chimiques
d’origine fossile par des produits d’origine végétale et renouvelable.
related to oil availability in the mid-term
is combined with fears linked to C02
emissions and global warming.
In addition, within companies, ecological awareness is coupled with a
desire to substitute toxic and unhealthy products with products made
from renewable raw materials, in line with the new REACH provisions,
which is sure to boost innovation. Armed with expertise based on its own
research laboratory and on cutting-edge collaboration with several universities,
Novance is in a particularly good position to take on this challenge.
What will the stakes be in the future in your area of expertise?
In ten years, we can expect a drastic change in paints, lubricants, a
number of varnishes, coatings, polymers and additives created for the treatment
of materials - changes that involve millions of tonnes in volume at the very least.
In this perspective, Novance will continue to expand the use of renewable
products and will contribute to the replacement of fossil chemicals with
renewable biochemicals. ■
BP 20609 - 60206 Compiègne Cedex
Tél. : 03 44 90 70 07 • Fax : 03 44 90 70 70
http://www.novance.com
Directeur/Director : M. Christian ROUX
■ E-mail : c.roux@novance.com

50
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters
Pôle de compétitivité i-Trans
Un « facilitateur » d’innovations au service
des transports terrestres de demain
Un entretien avec le Pr. Ali CHARARA,
Directeur scientifique adjoint d’i-Trans, Professeur à l’Université de Technologie de Compiègne
Q uelsd’i-Transsont ?les domaines d’expertise et les acteurs
Pôle à vocation mondiale visant l’excellence
dans le domaine des transports innovants, i-Trans
a défini 4 axes stratégiques : l’interopérabilité fer-
roviaire, l’intermodalité fret/voyageurs, l’intelligence
des systèmes et services de transport et l’innovation
au service du développement économique.
© i-Trans
Animé par l’association « Transports Terrestres
Promotion Northern France », le Pôle regroupe
des laboratoires de recherche, des établissements
d’enseignement supérieur et 5 filières industrielles
représentées par les grands groupes comme par
les PME : le ferroviaire, l’automobile (avec une
importance particulière accordée à la sécurité et
à l’acoustique), les transports guidés (tramways
et métros), les services offerts par les TIC dans les
transports et la chaîne multimodale/logistique.
Quels sont les atouts de la Picardie et du Nord - Pas-
de-Calais dans le domaine des transports ?
Pôle interrégional, i-Trans s’appuie sur un
territoire particulièrement dynamique dans le
domaine de l’industrie ferroviaire puisqu’il con-
centre 10 000 emplois et représente 40 % de la
production nationale, ce qui le place au premier
rang français. Ce territoire est également en pointe
dans l’industrie automobile : avec 70 000 emplois
et 30 % de la production nationale, il se situe au
second rang et se distingue par une parfaite com-
plémentarité des 2 régions, le leadership Nord -
Pas-de-Calais en matière ferroviaire se conjuguant
avec le leadership picard dans le domaine auto-
mobile. Autre second rang pour la logistique et
les transports, qui emploient 71 000 personnes.
D’autre part, les deux régions mènent une
politique volontariste de soutien à la recherche dans
le domaine des transports, d’où la présence sur le
© i-Trans
territoire de nombreux laboratoires et organismes
de recherche à visibilité internationale. Il faut noter
qu’i-Trans constitue l’un des 2 axes structurants du
schéma régional de soutien à la recherche en
Picardie. Cette dynamique est en outre renforcée
par la participation à plusieurs projets et réseaux
d’excellence européens.
Quels sont les projets d’i-Trans ?
Quatre types de projets ont été retenus :
✔ Les projets d’innovation, majoritaires, portés
par des industriels et débouchant sur des
produits ou des services ;
✔ Les projets de recherche, portés par les labo-
ratoires et conçus comme des pépinières de
futurs projets innovants ;
✔ Les projets d’accompagnement ou projets d’in-
frastructure, portés principalement par les collec-
tivités, les plateformes d’essais mutualisés, les
industriels ou les établissements de formation
pour accroître l’attractivité d’un territoire donné ;
✔ Les projets de formation, portés par les établis-
sements d’enseignement supérieur afin de créer
des synergies entre organismes de formation
et industriels dont il s’agit de satisfaire les
besoins en la matière ( ex. : un comité de
programme d’i-Trans élabore actuellement une
formation dans le domaine ferroviaire et envi-
sage à terme des formations axées sur l’auto-
mobile, la logistique/intermodalité et les TIC).
En 2006, i-Trans a labellisé 34 projets : 26 d’in-
novation, 5 de recherche, 2 d’accompagnement et
1 de formation. Ces projets mobilisent 95 acteurs
et représentent un budget global de 60 millions €.
Parmi les projets d’innovation, 15 sont déjà financés
avec un budget de 30 millions €.
Quels sont les grands axes de la recherche menée par
i-Trans ?
Devant la complexité de l’enjeu « transports »,
8 axes de recherche complémentaires ont été
déterminés : les matériaux composites pour les
structures et autres composantes des véhicules, la
sécurité active et passive, la vibroacoustique, la sûreté
du fonctionnement et la maintenance prédictive
au niveau matériel et logiciel, l’informatique
embarquée, l’intermodalité, la logistique (systèmes
de traçabilité et plateformes multimodales), et,
enfin, les économies d’énergie dans une logique
de développement durable. À cet égard, le projet
« Ultimat » vise à réduire la consommation
d’énergie des voitures ferroviaires en utilisant de
nouveaux matériaux capables de réduire leur
masse et donc de les rendre à la fois plus véloces
et plus économes.
Comment entendez-vous créer une dynamique d’innovation
et d’investissements dans le secteur des transports ?
L’innovation passe d’abord par le renforcement
de la collaboration entre industriels et chercheurs
afin de rester compétitif dans un contexte mon-
dialisé. Le développement d’une démarche intégrant
recherche en amont et recherche finalisée permet
de tirer le meilleur parti de nos atouts. i-Trans
s’attache à apporter toute l’aide nécessaire aux
PME dans leur recherche de partenaires et de
financements, leur positionnement stratégique,
l’expertise relative à la pertinence de leurs projets,
le soutien juridique et la veille économique. Cet
accompagnement global leur permet de mener à
bien leurs projets.
À quoi ressembleront les transports intelligents de
demain et quel sera leur impact sur le développement
économique régional ?
Plusieurs évolutions sont envisageables : le
renforcement de l’intermodalité voyageurs/fret,
l’élargissement de l’offre de services embarqués,
l’optimisation des plateformes multimodales et des
systèmes de traçabilité, l’augmentation du confort
et de la sécurité grâce à des modules d’aide à la
conduite automobile et le passage facilité d’un mode
de transport à un autre via une homogénéisation
des services proposés.
Dans cette perspective, i-Trans vise naturel-
lement à assurer des retombées économiques
positives pour les 2 régions. C’est la raison pour
laquelle le Pôle est un réseau à moyen et long
terme soucieux de soumettre les projets à une
expertise scientifique et économique rigoureuse
avant de les labelliser : en effet, il convient de
maximiser leurs chances de succès par un
accompagnement sur la durée (2 à 3 ans), les
retombées n’étant pas attendues avant 5 ans.
D’ici là, le Pôle entend accroître sa visibilité
internationale et celle du territoire afin d’attirer
les investisseurs et les chercheurs de haut niveau,
condition sine qua non à la création de valeur et
donc d’emplois. Dans la même optique, i-Trans
veillera à maintenir les emplois régionaux par le
développement de projets d’avenir satisfaisant
les objectifs à moyen terme des industriels. À
ce titre, le projet labellisé « Amiens gare La
Vallée », conçu en partenariat avec la ville pour
développer les potentialités de l’intermodalité
offerte aux voyageurs, devrait largement contribuer
à l’attractivité du territoire. ■
51
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters
Région Picardie
i-Trans competitiveness Cluster
Facilitating innovation
for land transport systems and services
An interview with Prof. Ali CHARARA,
Assistant scientific director of i-Trans, Professor at the Compiègne University of Technology
hat are the areas of expertise of i-Trans and
W who are the main players?
Cluster with a worldwide vocation targeting
excellence in the field of innovative transport,
i-Trans has defined four strategic aims: railway
interoperability, freight/passenger intermodality,
intelligent transport systems and services and inno-
vation in the service of economic development.
Motivated by the “Northern France Terrestrial
Transport Promotion” association, the Cluster
combines research laboratories, higher training
establishments and five industrial sectors repre-
sented by large groups and SMEs: railway, auto-
motive (with special importance accorded to safety
and acoustics), guided transport (tramways and
metros), services offered by ICTs in transport
and multimode/logistical chain.
© i-Trans
Stand d’i-Trans au Salon Innotrans à Berlin, septembre 2007
i-Trans booth at the Innotrans Exhibition in Berlin, September 2007
What are the advantages of Picardy and the Nord - Pas-
de-Calais in the field of transport?
An interregional Cluster, i-Trans relies on a
territory that is particularly dynamic in the railway
industry field, it indeed has 10,000 employees
and represents 40% of the national production,
which puts it in first place in France. This territory
is also predominant in the automotive industry:
with 70,000 employees and 30% of the national
production, it is in second place and the two
regions are perfectly complementary, Nord - Pas-de-
Calais’ leadership in railway matters is combined
with Picardy’s leadership in the automotive field.
It is also in second place for logistics and trans-
port, which employ 71,000 persons.
In addition, the two regions conduct a volun-
tarist policy of support for research in the field
of transport, hence the presence in the territory
of many laboratories and research organisations
with international visibility. It should be noted
that i-Trans constitutes one of two structural poles
of the regional scheme of support for research in
Picardy. This initiative is also reinforced by its
participation in several European projects and
networks of excellence.
52
What i-Trans’ projects consist in?
✔
Four types of project have been undertaken:
Innovation projects, in the majority, supported
by industries and resulting in products or
services;
✔ Research projects, supported by laboratories
and designed as incubators for future innovative
projects;
✔ Accompanying or infrastructure projects, sup-
ported principally by communities, shared test
platforms, industries or training establishments
to increase the attractiveness of a given territory;
✔ Projects related to graduate and professional
degree programs supported by higher training
establishments to create synergies between
training and industrial organisations in order
to satisfy the hardware requirements (e.g.: an
i-Trans programme committee is currently
carrying out training in the railway field and
envisages eventually training centred on auto-
motive, logistics/intermodality and TICs).
In 2006, i-Trans certified 34 projects: 26 for
innovation, 5 for research, 2 for accompaniment
and 1 for training. These projects have attracted
95 participants and represent a total budget of
€60 million. Among the innovation projects, 15
are already financed with a budget of €30 million.
What are the major lines of research conducted by i-Trans?
To meet the challenges of international com-
petition in passenger and freight transport, eight
additional lines of research have been identified:
advanced materials for structures and other com-
ponents of vehicles, active and passive safety,
vibro-acoustics, reliability of operation and pre-
dictive maintenance of hardware and software,
on-board computers, intermodality, logistics
(traceability systems and multimode platforms)
and finally, saving energy with a view to sustainable
development. The “Ultimat” project, for instance,
aimed to reduce the energy consumption of railway
carriages by using new materials capable of
reducing their mass and thus making them both
faster and more economical.
How do you intend to create an innovation and
investment initiative in the transport sector?
Innovation begins with reinforcement of collabo-
ration between industry and researchers in order to
remain competitive in a worldwide context. The
development of an initiative combining upstream
research and completed research allows the best.
i-Trans is committed to giving all the assistance
necessary to SMEs in their search for partners and
financing, their strategic positioning, the expertise
relating to the relevance of their projects, legal
support and economic watchfulness. This global
support enables them to complete their projects
successfully.
What will the intelligent transport of tomorrow be like and
what will its impact be on regional economic development?
Several developments can be foreseen: rein-
forcement of passenger/freight intermodality,
widening of the on-board services offered,
optimisation of multimodal platforms and
traceability systems, increased comfort and safety
thanks to modules that assist car driving and
simplify the transfer from one mode of transport
to another via homogenisation of the services
offered.
In this perspective, i-Trans aims naturally to
ensure positive financial results for the two regions.
That is the reason why the Cluster is a medium-
and long-term network anxious to subject projects
to rigorous scientific and financial investigation
before certifying them: in fact, their chances of suc-
cess must be maximised by an accompaniment for
the duration (two to three years), the final outcome
not being anticipated before five years.
© i-Trans
From there, the Cluster intends to increase its
international visibility and that of the territory
in order to attract high calibre investors and
researchers, an essential requirement in the
creation of value and thus employment. For the
same reason, i-Trans will take care to maintain
regional employment by developing future projects
that meet industry’s medium-term objectives. For
this reason, the project entitled “Amiens La Vallée
station”, designed in partnership with the town
to develop the intermodality potentialities
offered to passengers, should contribute widely
to the attractiveness of the territory. ■
i-Trans
UTC - Centre de Recherche de Royallieu
Direction à la Recherche - BP 20529
60205 Compiègne Cedex
Tél. : +33 3 44 23 73 04 • Fax : +33 3 44 23 49 26
E-mail : contact2@i-trans.org
http://www.i-trans.org/
Les Pôles de compétitivité / Competitiveness clusters
Up-Tex
Accompagner les mutations technologiques du textile
Fostering technological changes in the textile industry
Un entretien avec André Beirnaert,
président du pôle de compétitivité des textiles innovants
Quel est l’avenir du textile selon le pôle de compétitivité Up-Tex ?
On ne va évidemment pas rouvrir les filatures, mais la filière peut
espérer gagner de l’argent autrement qu’en achetant des produits moins
chers en Asie ! En tant que matériau souple et fonctionnalisable, le textile
intéresse aussi bien l’industrie aéronautique que l’automobile ou encore la
santé ou le bâtiment. Cet avenir transversal suppose des efforts importants
de recherche qu’Up-Tex accompagne, en fonctionnant comme une « usine
à projets » qui met diverses ressources (veille, prospective, consulting,
coaching, conseils juridiques) à la disposition des entreprises. À ce jour, le
pôle compte vingt projets labellisés par l’Etat pour un montant global de
20 millions d’euros. Ceux portant sur l’utilisation des ressources agricoles
dans les applications textiles sont menés en étroite collaboration avec le
pôle compétitivité Industries & Agro-ressources. Sur cette thématique,
nous allons d’ailleurs nous rapprocher du centre de transfert technologique
constructions durables et éco-matériaux (Codem) de Picardie
Le centre européen des textiles innovants (Ceti) sera le bras armé
du pôle. Quand sera-t-il en service ?
Il ouvrira sur la Zone de L’Union de la métropole lilloise en 2010.
Le budget de 40 millions d’euros est pratiquement bouclé, une moitié
concerne le bâtiment, l’autre correspond à des investissements matériels
d’équipement de recherche et de développement,. Bénéficiant de la
visibilité et des retombées financières des projets labellisés d’Up-Tex
en matière d’innovation, le Ceti sera une plateforme technique privée
unique associant des équipes de chercheurs permanents ou invités, issus
de disciplines différentes, pour travailler en réseau et inventer les solutions
innovantes aux besoins exprimés par l’industrie. La voie sèche du centre
européen des non-tissés (Cent) de Tourcoing y sera transférée. Tout comme
le laboratoire Gemtex de l’Ecole nationale supérieure des arts et industries
textiles (Ensait), l’incubateur Innotex et le club des entreprises de textiles
techniques (Clubtex). Les laboratoires d’autres écoles y auront aussi un
pied-à-terre. Le positionnement scientifique du Ceti tournera autour des
fibres nouvelles (par extrusion de nouvelles molécules polymères) ayant
vocation à être ensuite transformées selon des techniques traditionnelles
(tissage, tricotage…), puis à être dotées de nouvelles fonctionnalités
(par ennoblissement ou autre). Un accent particulier sera mis sur les
technologies du « non-tissé » sous toutes ses formes..
L’autre cheval de bataille du pôle, c’est la « customisation ».
De qui s’agit-il ?
Une part significative des consommateurs est frustrée par l’offre
textile qu’on lui propose. Au-delà de l’habillement, la fonction du
vêtement a changé : ils servent aujourd’hui à exprimer sa personnalité,
son humeur…bref, à de se distinguer ! Que ce soit en terme de taille,
de coloris ou de mode, ces contrariétés sont d’autant moins acceptables
que les outils numérisation et de coupe, associés à Internet, permettent
aujourd’hui d’offrir des solutions personnalisées. Pour l’industrie, c’est
une opportunité exceptionnelle de regagner une autonomie stratégique en
reprenant la main dans la relation avec le client final. D’une façon plus
générale, il y a un grand avenir dans tout ce qui permet à l’utilisateur de
s’investir dans la conception du produit qu’il achètera.
. Pôle de compétitivité UP- TEX
An interview with Dominique Haye,
Chairman of the Up-Tex competitiveness cluster for
innovative textiles
How does the Up-Tex cluster see the future of the textile industry?
Well, it’s clear that we’re not going to reopen the mills that have closed
over the years but the sector can still hope to generate value other than by
buying in cheaper products from Asia! As flexible and functionalizable
materials, textiles are attracting interest from the aeronautics, automotive,
healthcare and construction industries. This cross-sectoral future requires
significant research efforts that Up-Tex is fostering by operating as a
«projects factory» which provides companies with access to a range
of resources (economic intelligence, technology watching, futurology,
consultancy, coaching, legal advice, etc.). To date, the cluster features
twenty projects accredited by the French state, with a total cost of €20
million. The projects dealing with the use of agricultural resources in textile
applications are performed in close collaboration with the «Industries &
Agro-Resources» cluster. On the same theme, we are also going to link up
with the Picardy Technology Transfer Centre for Sustainable Construction
and Ecomaterials (CoDEM).
The future European Centre for Innovative Textiles (CETI) will act as
the cluster’s «powerhouse». When will it be commissioned?
The CETI will open on the Union site near Lille in 2010. The €40
million budget has almost been entirely financed; one half concerns the
building and the other corresponds to investment in R&D equipment. The
Centre will benefit from the visibility and the financial spinoffs of Up-Tex’s
accredited innovation projects and will act as a unique, multidisciplinary,
private-sector technical facility for networking permanent or guest
research groups and inventing innovative solutions to industrial problems.
The dry process platform at the European Centre for Non-Wovens (CENT)
in Tourcoing will be moved to the CETI – as will the Gemtex lab from the
ENSAIT textile engineering college, the Innotex business incubator and
the Clubtex textile technology business club. Labs from other institutions
will also have on-site antennae. The CETI’s scientific strategy will be
based on new fibres (formed by extrusion of novel polymer materials)
which can subsequently be processed using traditional techniques
(weaving, knitting, etc.) and then be given new functionalities (by dry
filling or otherwise). There will also be a particular focus on all types of
non-woven technologies.
The cluster’s other hobbyhorse is «customization». What does that
mean?
A significant proportion of consumers are not satisfied with the textiles
on offer today. In addition to acting as clothing, a garment’s function has
changed; it serves as a way of expressing your personality, your mood, and
so on – in short, allowing you to stand out from the crowd! Whether in
terms of size, colour or style, these constraints are less and less acceptable
now that a combination of computer numerical control cutting tools and
the Internet can provide personalized solutions. This is an exceptional
opportunity for the industry to recover its strategic autonomy by addressing
and managing the relationship with the end customer. More generally,
there is a great future for anything that enables the user to participate in
designing the product that he/she will buy.
40 rue Eugène Jacquet – SP n°15 – 59708 MARCQ-EN-BAROEUIL CEDEX
Tél : 03 20 99 46 36 Fax : 03 20 99 24 90
Délégué régional / Regional Delegate : Stéphane VERIN
Mail : stephan.verin@up-tex.fr
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