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UFR DE SCIENCES- BATIMENT RECHERCHE

Rapport Etat des Lieux- Mars 2011

N°2 ZAC de Colin


97170 PETIT-BOURG

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Sommaire

PREAMBULE ...................................................................................... p. 3
1 Recherche documentaire .................................................................... p. 4
2 Etat des lieux ....................................................................................... p. 5
3 Etat des lieux par niveaux ................................................................. p. 15
4 Recommandations............................................................................. p. 16

An n e x e s
N° 1 Plan des niveaux

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Préambule

L’Université des Antilles et de la Guyane (UAG) a confié à CCET une mission d’état
des lieux du bâtiment de Recherche constituant l’UFR de Sciences, face aux risques
de chute d’éléments structuraux de l’édifice.

A la demande de M. Pascal SAFFACHE, nous nous sommes rendus sur le site de


Fouillole, afin de vérifier l’état de la structure et donner un avis circonstancié sur la
possibilité d’autoriser l’accès aux usagers.

Le bâtiment étudié est situé sur le site de Fouillole, au sommet d’un morne calcaire.
Il s’agit d’un bâtiment construit en 1975, de type R+2, avec un sous sol partiel, dont la
structure porteuse est constituée de portiques en béton armé.

Le bâtiment se décompose en trois blocs de 44,50 m de long sur 10,20 m de large,


reliés entre eux par des coursives et séparés par deux patios plantés d’espaces verts.

Nous n’avons pas eu accès aux plans béton et avons procédé à un repérage visuel de
la structure.
Une recherche documentaire dans les archives du maître d’ouvrage a permis de
mettre à notre disposition un relevé établi par un géomètre expert (cabinet AEGIS).

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1 RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Les Services Techniques de l’U.A.G. ont mis à notre disposition les documents
suivants :
• Plan du sous sol (relevé par AEGIS)
• Plan du rez de chaussée (relevé par AEGIS)
• Plan du 1er étage (relevé par AEGIS)
• Plan du 2em étage (relevé par AEGIS)

Toutefois, certains éléments n’ont pu être retrouvés. Il s’agit notamment :


• des études de sol,
• des essais béton,
• des notes de calcul,

Les documents recueillis ne permettent pas de distinguer :


• les équarrissages des fondations
• les épaisseurs d’enduits
• les dispositions de ferraillage sur le bâtiment d’origine
• les épaisseurs des dalles

Le bâtiment étudié se situe dans un environnement géologique et géotechnique de


bonne qualité, caractérisé par des sols marno-calcaires affleurant.

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2 ETAT DES LIEUX

2.1 Description du bâtiment

• Date de construction : 1975.

• Le bâtiment peut être décomposé en 3 blocs, qui sont séparés par des joints de
dilatation de 2 cm environ, non évidés.

• Bloc n°1 :
• Bâtiment d’origine construit en 1975, dimensions en plan : 44,50 m x
10,2 m
• Bâtiment de type R+2 + Sous sol sur la moitié du bâtiment
• Structure portique

• Bloc n°2 :
• Bâtiment d’origine construit en 1975, dimensions en plan : 44,50 m x
10,2 m
• Bâtiment de type R+2
• Structure portique
• Bloc n°3 :
• Bâtiment d’origine construit en 1975, dimensions en plan : 44,50 m x
10,2 m
• Bâtiment de type R+2
• Structure portique

• La structure principale est constituée:


- De portiques béton armé de section courante 40x60 cm, trame de 1,4 m x 9 m,
- Poutres en béton armée de section environ 18 x 70 cm, ayant la particularité
d’être évidées sur appui pour permettre le passage de descentes d’eau
pluviales
- Maçonnerie de remplissage
- Dalles coulées en place (épaisseur non connue)

• Des joints de dilatation de 2 cm séparent les blocs de bâtiment avec les blocs
constituant les coursives

• Les garde – corps en façade sont constituées de plaques de béton préfabriquées


et fixées sur les poteaux de façade par des boulons.

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2.2 Etat du bâtiment

Examen visuel de la structure :

L’examen visuel du bâtiment met en évidence une structure présentant d’importantes


traces de corrosion et de foisonnement des aciers.

Les photos suivantes permettent d’apprécier l’état du bâtiment.

• Façade
Le bâtiment présente en façade d’importantes traces de fissurations et des traces
de foisonnements dues à des insuffisances d’enrobage et certainement des
phénomènes d’alcali-réaction.

Figure 1 : Façade corrodée, parements béton dégarnis

• Poteaux

Les poteaux constituant les portiques présentent de nombreux éclatements et des


traces de corrosion sur les armatures, principalement aux arrêtes.

EQUARISSAGE : poteaux de section 40x60 cm.

CORROSION : des aciers et des bétons localisée au droit des nœuds (en pieds
principalement) et des arrêtes. Sur de nombreux poteaux les aciers dénudés
sont apparents

ENROBAGE : insuffisant des aciers bas et cadres des poteaux ; les épaisseurs
réglementaires minimales ne sont visiblement pas respectées (enrobage de 0,5
à 1 cm par endroit).

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ESPACEMENT DES CADRES : certains cadres ont été totalement dégradés

Les poteaux dégarnis et repiqués devront être repris et reconstitués au mortier de


résine pour assurer leur fonction structurelle.

Figure 2 : tête de poteau en cours de traitement, à reprendre au mortier de résine

Figure 3 : poteau dégarni emmailloté dans un grillage


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• Poutres
Les poutres des portiques ne présentent pas d’importantes déformées et sont
saines en général ; les principales traces de foisonnement et de corrosions des
armatures sont localisées au droit du passage de la descente d’eau pluviales.

LOCALISATION : poutres porteuses situées en coursive et couronne ceinturant


les poteaux.

EQUARISSAGE : 18x70 cm forme évasée sur appui en Y.

CORROSION : des aciers et éclatement des bétons localisée sur appui


(passage des EP) et sur le champ vertical. Sur certaines poutres les aciers
dénudés sont apparents

ENROBAGE : insuffisant des aciers bas et cadres des poutres ; les épaisseurs
réglementaires minimales ne sont visiblement pas respectées (enrobage de 0,5
à 1 cm par endroit).

ESPACEMENT DES CADRES : tous les 20 cm environ

Figure 4 : humidité et début de fissuration sur appui

Figure 5 : humidité et végétalisation à supprimer

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Figure 6 : poutre réparée et reconstituée

Figure 7 : détail de la réservation pour passage de réseau EP

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• Dalles
Les dalles présentent des traces de foisonnements en sous face dans les couloirs
notamment, dues à des insuffisances d’enrobage. Par endroit les aciers ne
présentent même pas un centimètre d’enrobage !

Figure 8 : Sous face de dalle avec acier apparents, faible enrobage

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• Garde Corps
Les garde corps en bord de coursive sont réalisés en plaques de béton de 1,4 m
de large sur 0,9 m de haut, boulonnées aux quatre angles sur les poteaux de
façade.
Ces plaques sont légèrement ferraillées et sont souvent dégradées et fissurées.
Elles présentent parfois d’importants éclats au droit des points de fixation, ce qui
risque d’entrainer leur chute.
A défaut, ce sont parfois les arrêtes des poteaux sur lesquels ces plaques sont
fixées qui présentent elles même des zones de fissuration ne permettant pas
d’assurer la bonne tenue de ces garde corps.

Figure 9 : Fixation du garde corps au moyen de boulons aux angles

Figure 10 : sous face du garde corps dégradée


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Figure 11 : arrête de poteau recevant le garde corps dégradée

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Figure 12 : arrête de poteau dégradée

Figure 13 : fissuration du garde corps au droit de la zone de fixation

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Figure 14 : rajout d'équerre et de plot pour soutenir le garde corps ! A remplacer

2.3 Analyse conceptuelle du bâtiment en statique

Lors de nos différentes visites, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de certains logements,
nous n’avons pas observé de fissure ou de désordre caractéristique d’un mauvais
comportement d’ensemble du bâtiment (tassement, sous-dimensionnement des
structures en statiques, etc. ….) : la stabilité du bâtiment étudié peut a priori être
estimée suffisante pour résister à des sollicitations statiques.

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3 ETAT DES LIEUX PAR ETAGE

3.1 Rez de chaussée

Le rez de chaussée présente des éléments corrodés mais très localisés et bien moins
nombreux qu’aux deux autres étages.
Les arrêtes de poteaux attaqués ont été dégarnies tout comme les sous faces de
dalles cloquées.
La quasi-totalité des garde corps préfabriqués a été remplacée et il ne subsiste que
trois garde corps à déposer éventuellement sur la façade ouest au dessus du sous
sol. Ceux-ci ont été remplacés par des éléments de clôtures rigides.
A noter la présence de traces d’humidité sur les appuis de quelques poutres (salpêtre,
voire même quelques végétaux qui poussent au niveau de la réservation laissée pour
le passage des descentes d’eau pluviales).

3.2 Premier étage

Au niveau de cet étage les éléments structurels corrodés ont commencé à être
dégarnis.
Certains ont déjà été traités, et quelques poteaux sont emmaillotés d’un grillage
permettant de contenir les éventuelles chutes de matériaux.
Certains garde corps ont été remplacés par des plaques de bois.
Nous avons décompté quatorze garde corps remplacés mais vingt et un autres qui
menacent de tomber.

3.3 Deuxième étage

Au niveau de cet étage les éléments structurels corrodés ont également commencé à
être dégarnis.
Certains ont déjà été traités, et de nombreux poteaux sont emmaillotés d’un grillage
permettant de contenir les éventuelles chutes de matériaux.
Des trois niveaux celui-ci apparait comme étant le plus endommagé.
Le béton semble avoir beaucoup souffert d’alcali réaction.
Certains garde corps ont été remplacés par des plaques de bois.
Nous avons décompté vingt neuf garde corps remplacés mais dix huit autres qui
menacent de tomber.

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4 RECOMMANDATIONS

Le bâtiment Recherche de l’UFR de Sciences présente dans son ensemble de très


importants signes de dégradation, conséquence d’une mise en œuvre de béton de
qualité médiocre (présence de sable de mer corrosifs) associée au non respect de
certaines dispositions constructives (absence d’enrobage des aciers) dans un
environnement au climat agressif (bord de mer).

Le bâtiment tel qu’il se présente actuellement est une construction relativement


récente (1975). De ce fait, elle ne respecte pas les dispositions constructives des
derniers règlements parasismiques en vigueur (règles PS 92) ni futurs Eurocode 8,
même si le précédent règlement PS69 a été respecté.

La structure de l’ouvrage présente de quelques faiblesses liées principalement à une


mauvaise réalisation des bétons, en particulier lors de la mise en place des
armatures.

Les bétons et les aciers ont en effet beaucoup souffert des effets de la corrosion, qui a
provoqué un affaiblissement quelques éléments particulièrement exposés et situés en
coursive.

Dans l’ensemble le maitre d’ouvrage a procédé à un dégarnissage des éléments


cloqués (parement de poutres, arrêtes de poteaux, sous face de dalles), de façon à
limiter les risques de chute de matériaux.

Compte tenu de l’évolutivité du phénomène avec le temps, il semble qu’à moyen


terme l’on ne puisse envisager qu’une démolition de cet édifice.
Nous avons cependant pu observer que les deux niveaux situés en étage (le premier
et le deuxième) présentent des signes de dégradation plus avancés que le rez de
chaussée.
Ces mêmes niveaux sont équipés de garde corps constitués d’éléments béton
préfabriqués qui présentent intrinsèquement des signes de foisonnement et
d’éclatement, ou sont fixés sur des arrêtes de poteaux béton fissurés. La stabilité et le
rôle de protection de ces éléments ne sont donc plus assurés.
Il y a en effet risque de basculement de ces équipements vers l’intérieur des
coursives, avec conséquences possibles de blessure physique et d’entrave à la
circulation ou l’évacuation du bâtiment.
Le rez de chaussée pourrait quant à lui rester en fonctionnement sous réserve de
quelques aménagements a minima.

Nous préconisons donc la stratégie suivante :

1/ Aux étages :
• Isolement des deux niveaux en condamnant les escaliers
d’accès
• Dégarnissage après sondage des parements de façade dans
les zones de foisonnement des bétons
• Dégarnissage des arrêtes de poteaux cloquées et reprise des
éléments trop endommagés au mortier de résine

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2/ Rez de chaussée :
• Isolement des patios par une palissade qui empêcherait
l’accès à ces zones (jardins intérieurs) et protégerait la
circulation en coursive de toute chute de matériaux de
parement
• Ouverture des portails métalliques lors de la période d’activité
de façon à assurer une issues de secours confortable sur les
façades Est et Ouest
• Dégarnissage des arrêtes de poteaux, de poutres et sous face
des dalles de façon à enlever tous les matériaux instables
• Traitement, passivation des aciers et reprise des parements
au mortier de résine
• Mise en place d’un grillage au droit des passages des
descentes d’eau pluviales pour éviter toute chute de gravats
en provenance de l’étage supérieur.

Figure 15 : Portail à conserver ouverts pour évacuation du RDC

Figure 16 : patio central à isoler par une clôture

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Figure 17 : poteaux du RDC à piquer puis réparer

5 CONCLUSION

Compte tenu de la dégradation avancée des deux étages du


bâtiment l’unité de Recherche de l’UFR de Sciences, nous
préconisons leur fermeture au public.
Les aménagements et travaux ci-dessus listés dans nos
recommandations pourraient permettre ensuite une mise à
disposition du rez de chaussée et son ouverture au public.

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ANNEXE N° 1

PLANS DES NIVEAUX

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