You are on page 1of 10

M.I.D.

I - Page 1 of 10

1991 – 2002 Voici les 2 chartes du Nord

Ces documents élaborés depuis 1991 ont servi de support idéologique à la


rebellion. Votre réaction nous intéresse

Une nouvelle Charte (Nordique) actualisée a circulé en 2002. Elle vient après celle
de 1991. Les deux lancent un appel aux responsables, cadres, militaires, ouvriers,
commerçants, paysans pour un grand Nord uni, fort, crédible disant en chœur :
ça suffit ! Un an après le début de la guerre, la rébellion a décidé de la partition
du pays en levant l’impôt, en nommant ses sous-préfets, préfets, chefs militaires,
commissaires de police…

Ces actes rejoignent l’esprit des Chartes qui annonçaient déjà une réaction
pouvant déboucher sur la rupture. Voici les deux textes dans leur intégralité. Les
deux chartes, datées de 1991 et 2002, ne sont curieusement pas signées.
Fraternité Matin les publie tout de même. Donc exceptionnellement, tout en
posant, dans l’édition de demain, les limites des documents anonymes. 1991.- Le
Grand Nord en marche La charte nordique de ses fils aux 4 coins de la Côte
d’Ivoire, de ses fils au terroir. Intellectuels, analphabètes, responsables, cadres,
militaires, ouvriers, commerçants, par notre voix, le Grand nord bat le rappel et le
rassemblement pour un Grand-Nord uni, fort, crédible, partenaire à part entière,
arbitre des situations futures au sein d’un ensemble ivoirien rénové, équitable,
cohérent.

PLAN DE RELANCE ECONOMIQUE

Le gouverneur Alassane Ouattara a besoin du soutien des citoyens (Félix


Houphouët) et singulièrement du soutien des siens, toutes races confondues, de
la communauté du grand nord à laquelle il appartient, dirons-nous. Une telle
invitation faite par la voix la plus autorisée du pays, celle du Président de la
République, montre non seulement l’importance de l’événement, mais aussi suffit
à motiver, à l’occasion du premier anniversaire du Gouvernement – Alassane
Ouattara, auteurs de la présente initiative qui prennent à leur compte l’appel en
question pour surenchérir que si le Premier ministre a plus que besoin du soutien
de tous les Ivoiriens, celui de la communauté du Grand Nord -toutes ethnies
confondues-, communauté à laquelle il appartient, apparaît désormais comme
inéluctable en vue de l’aider à mener à bien sa mission dont le succès débouche
forcément sur la voie de la succession.

L’histoire, dit-on, aime à se répéter. A la seconde guerre mondiale a succédé, à


travers le continent africain, une crise. Cette crise-là était celle de l’oppression et
de l’asservissement, celle des inégalités sociales et de l’exploitation. En Côte
d’Ivoire, cette crise a eu pour aspect le plus le travail forcé de triste mémoire,
dont les populations du Nord ont particulièrement souffert. Aussi, à l’appel du
leader politique Félix Houphouët Boigny qui incarnait à l’époque la lutte contre
cette crise, le patriarche Gon Coulibaly en ayant été le premier parmi tous ses
pairs de la chefferie ivoirienne à répondre à cet appel, n ‘a pas manqué de porter
haut et sans défaillance l’étendard de cette lutte au prix de mille et une
péripéties. Imité en cela par son peuple, les communautés sénoufo et malinké du
Grand Nord ont également été les toutes premières à constituer l’avant-garde de
cette lutte en ayant été un modèle de mobilisation massive et spontanée,
d’adhésion collective dont on ne saurait énumérer aujourd’hui tous les hauts faits
accomplis au prix de sacrifices de tous genres.

Si la rencontre historique, celle de Korhogo, du chef politique d’un mouvement


d’émancipation, le R.D.A., et le chef spirituel d’un peuple, a scellé un pacte entre
les 2 personnes, il est aisé de deviner ce qu’a pu être le contenu dudit pacte.
Assurer la succession de ses enfants et petits-enfants sur son trône pour la bonne
conduite des affaires de son territoire, garantir la pérennité de son pouvoir à
travers ses hommes, mener son peuple au bonheur et au progrès, promouvoir le

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 2 of 10

bien à travers tout son pays, voilà qui devait résumer l’essentiel des vœux du
Patriarche Gon Coulibaly.

Bien avant le Leader Politique, en homme spirituel très doué, le Patriarche Gon
Coulibaly avait pressenti le triomphe des idéaux du R.D.A., ce qui a motivé et
justifié sa prise de position anticipée et irréversible alors que parmi les autres
groupes ethniques de Côte d’Ivoire, notamment le groupe “Akan” le R.D.A était
boudé, souvent combattu avec la dernière énergie . L’apport massif du Grand
Nord, l’adhésion collective de ses fils mus par une détermination farouche qui a
souvent fait reculer l’administration coloniale, quoi qu’on dise aujourd’hui ont
figuré en bonne place parmi les facteurs décisifs de la victoire du R.D.A. Il faut se
dire, et chacun le sait par dévers soi sans la constance de la participation
agissante et opiniâtre collective et solidaire des fils du Grand Nord, à l’intérieur
comme à l’extérieur de leur région, le triomphe des idéaux du R.D.A. eut été
difficilement concevable. Cette crise-là, la plus perverse, la Côte d’Ivoire a su la
surmonter, la vaincre et l’un des artisans de cette victoire est ce fils valeureux du
Grand nord, qu’était Gon Coulibaly. Malheureusement, il n’a pas survécu pour
savourer avec les autres le fruit de la victoire. Pour le peuple qu’il a laissé derrière
lui, ce fruit a plutôt eu un goût amer parce que le résultat n’a nullement
correspondu aux engagements pris et à l’attente des populations du Grand Nord.
De sa tombe, le patriarche a pu assister à l’abolition méthodique et orchestrée de
son autorité, à la désintégration des structures de son commandement qu’étaient
les chefferies, de canton et de village.

Ce que l’administration coloniale a trouvé sur place lors de la pénétration


française, ce que cette administration a épargné et a su respecter, ce que le raz
de marée de l’almamy “ Samory Touré ” a également épargné, ironie du sort,
c’est cela que la nouvelle administration ivoirienne, issue de la décolonisation à
laquelle le patriarche Gon Coulibaly a pourtant si efficacement contribué, cette
administration ivoirienne prend la responsabilité de détruire, on ne sait au nom de
quel parti. Depuis 3 décennies, la question qui pèse sur toutes les langues au
Grand Nord sans être posée, soit par crainte des représailles prévisibles de
l’autorité en place, soit par mesure de précaution pour sauvegarder des intérêts
personnels, demeure la suivante : “Pourquoi l’administration ivoirienne s’est-elle
acharnée à détruire sur toute l’étendue du Grand Nord les structures de
commandement qu’étaient les chefferies traditionnelles alors que dans la partie
sud du pays, et notamment chez les Akan, ces mêmes chefferies sont, de nos
jours, encore tolérées ?

Mieux, la tradition de la succession est toujours de rigueur, les cérémonies qui


matérialisent généralement cette succession sont honorées de la présence des
représentants officiels. Là où le bât blesse, cette chefferie a droit de cité
puisqu’on la retrouve au protocole présidentiel d’accueil, notamment à
Yamoussoukro à l’occasion de toutes les visites des hôtes de marque de la Côte
d’Ivoire.

Contestable et inique, apparaît également le régime de la propriété foncière où


l’anomalie réside dans le fait que ce régime, au Grand Nord, obéit au principe de
notre Constitution selon lequel la terre appartient à l’Etat, alors qu’au Sud de
notre pays, dans toute la zone forestière, l’autochtone a droit de propriété sur les
terres de ses ancêtres. Là encore, l’autorité administrative tombe sous le coup de
l’interpellation, car la politique de 2 poids 2 mesures si chère à cette autorité ne
l’honore nullement. Au-delà de l’interpellation, il y a la révision qui en appelle à la
réhabilitation, à laquelle aspirent tous les fils du Grand Nord.

La réhabilitation en question passe forcément par un retour des choses à l’ordre


ancien, ou par une remise en cause de tout le système, dans un contexte national
pour une solution juste et réaliste. C’est aussi ce besoin de réhabilitation de la
mémoire du patriarche Gon Coulibaly, commandeur du peuple Sénoufo auquel le
peuple malinké reste solidaire. Besoin il y a également d’une journée

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 3 of 10

commémorative en l’honneur de celui qui, à travers 3 aventures, l’aventure de la


présence française imposée par la force, l’aventure du fait colonial, en passant
par l’intermède de l’Almamy Samory Touré et l’aventure de la lutte émancipatrice,
a su, par ses dons exceptionnels mettre son peuple à l’abri des périls liés à
chacune de ces aventures. Journée commémorative en tant que symbole par
lequel tous les fils de la région se reconnaîtront désormais pour aborder et
réaliser le ralliement constructif autour d’une idée force – “Un pour tous, tous
pour un” - au service de l’intérêt supérieur d’un Grand Nord réhabilité en tant que
membre à part entière d’un nation ivoirienne forte et harmonieuse.

Faire renaître le sentiment de l’attachement mutuel sur fond de nos affinités


traditionnelles, raviver la notion de solidarité ethnique entre communautés unies
par un même destin, propager la vertu de l’esprit de sacrifice pour forger un idéal
lumineux, redéfinir une position commune au sujet d’un modèle de société où
l’égalité sera la règle, voilà qui constitue une ambition prétentieuse mais non
impossible. Battre le rappel de tout le Grand Nord en vue d’une action concertée
résolument tournée vers une option dont le principe directeur sera : “Ni à droite,
ni à gauche, mais au milieu”. Ce milieu représentera la force vive qui ne
manquera pas d’incarner l’avènement du renouveau nordique, de donner
naissance à une troisième force à mi-chemin entre le PDCI et le FPI, à même de
s’imposer comme l’arbitre des prochaines consultations électorales. C’est cette
vocation-là qui sied désormais au Grand Nord, vocation à laquelle tous les fils du
Grand Nord se doivent de contribuer.

Sans renier notre passé de la période des luttes pathétiques et héroïques du


R.D.A, sans remettre en cause notre attachement aux idéaux du grand parti le
R.D.A, il importe désormais de situer le Grand Nord à l’écart du PDCI, très loin du
FPI et de l’opposition, parce que cette région doit emprunter sa propre voie, car la
différence de zone entraîne, ipso facto, une différence de compréhension et de
comportement et une différence d’intérêts lesquels peuvent être complémentaires
mais jamais semblables. En fonction de la nouvelle démarche que le Grand Nord
doit entreprendre, eu égard à la spécificité de la quête à laquelle il doit se livrer,
parce qu’il y a ce besoin ardent d’identité à conquérir et à afficher, cette
aspiration légitime d’affirmer au plan national une personnalité régionale forte et
indépendante, une telle prise de position s’impose désormais comme la voie du
salut. Le PDCI subit l’inévitable processus de l’ordre divin : la naissance,
l’épanouissement, le rayonnement et le déclin. Tous les partis politiques africains
de la même génération que le PDCI sont aujourd’hui en butte à d’énormes
difficultés menaçant leur existence sous l’effet du multipartisme, qu’il s’agisse du
ZAPU, du KANU ou du FLN qui vient de connaître une défaite cuisante aux
récentes élections législatives algériennes. Que sont devenues les formations
politiques nationales françaises qu’étaient le RPF, la SFIO ou le MRP ?

Sous l’effet du vieillissement et celui de l’indifférence populaire consécutive à la


déception de leurs militants, les jeunes de ces partis politiques, alors les François
Mitterrand, Guy Maunory, et plus tard les Jacques Chirac , sont convenus de la
refonte desdits partis à travers plusieurs formations de moindre taille. Ainsi, ils
ont pu sauver l’essentiel, et l’idéal socialiste ou gaulliste a finalement survécu.
Les stratèges des anciens partis politiques africains, vieux de plus trente ans,
seront bien inspirés en tenant compte des expériences françaises. Plutôt être le
roseau que le chêne de la Fontaine et survivre au raz de marée qui se prépare à
venir et capable de balayer tout sur son passage, serait une sage précaution.
Notre fidélité et notre attachement à l’idéal R.D.A, ne se discute pas et ne se
monnaye pas, ce qui n’exclut nullement notre désaccord avec le PDCI. Peut-être,
nous saura-t-on gré un jour de notre prise de position et des aspirations
fondamentales et motivées qui la sous-tendent tout en étant conscients que ladite
prise de position représente un “pavé dans la mare” et les réactions prévisibles ne
sauront nous incommoder outre mesure. Pour les sceptiques et ceux qui peuvent
mettre en doute notre détermination, nous rappelons la récente grève des
producteurs de coton en novembre dernier. De la part des collectivités paysannes
du Grand Nord, cela n’a pas manqué de surprendre désagréablement plus d’un

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 4 of 10

Ivoirien. A partir de ce constat, on doit se dire que tout est possible. Le peuple
est versatile, le peuple aime le changement et les promesses impossibles. C’est
tout cela qui fait la force de l’opposition chez nous. Les arguments mensongers de
cette opposition sont aujourd’hui primés et écoutés par la masse au détriment
des vérités pourtant palpables du PDCI-RDA.

Ceci est un phénomène naturel. Personne n’y peut rien, et la déception populaire
aidant, les leaders des nouveaux partis politiques ont des auréoles de messie. Le
Président Félix Houphouët-Boigny, dans le passé, a fait figure de messie. La
Grand Nord n ‘entend pas être la nouvelle victime d’une Assemblée nationale et
d’un gouvernement de l’opposition. Une fois, ça suffit. Le Grand Nord entend donc
s’organiser en fonction de ses intérêts bien propres. Notre initiative dispose de
quoi toucher la sensibilité des masses, des arguments et du langage appropriés à
cet effet. Enfin, dernière motivation, être toujours à la remorque d’auteurs de
courants politiques, auteurs étrangers à notre région n’honore nullement les fils
du Grand Nord dont l’esprit d’entreprise et de créativité n’est plus à démontrer.
Jouer éternellement les seconds rôles, n‘a nullement rien d’honorable pour ses
fils. Se prêter à servir toujours de supports aux autres pour la réalisation de leurs
desseins, ne peut que déranger l’amour-propre et la conscience des uns et des
autres, avec le sentiment coupable de notre inaptitude à pouvoir s’entendre, à
faire l’union et l’unanimité autour d’un des nôtres. Aussi, serait-ce trop de
demander à chaque fils originaire de ce Grand Nord, digne et fier de l’être, de
faire fi de ses susceptibilités individualistes, de faire taire ses ambitions
personnelles afin de pouvoir apporter sur l’autel de l’union sacrée, le meilleur de
soi-même ? Depuis 1985, la Côte d’Ivoire traverse une autre crise, économique
cette fois-ci, la plus grave de sa jeune histoire de Nation.

Toutes les tentatives jusqu’en 1989 pour juguler cette crise ont été
infructueuses. On se souvient même que le programme Koumoué de relance
économique a mené le pays à un doigt de la révolte populaire. Devant l’incapacité
notoire de ses proches collaborateurs à trouver une solution à cette crise, le chef
de l’Etat, en désespoir de cause, fait appel à Ivoirien de l’extérieur, en la
personne d’Alassane Ouattara, alors gouverneur de la BCEAO. C’est alors le tollé
général orchestré par les ténors du régime et par d’autres Ivoiriens de la zone
forestière pour contester à Alassane Ouattara sa qualité d’Ivoirien. Pour eux, c’est
un Burkinabé. Tout fils du Grand Nord se trouve généralement indigné et choqué
par le comportement de l’Ivoirien de la zone forestière. Pour lui, le porteur d’un
nom à résonance dioula ou sénoufo est, ipso facto, un étranger, un Ivoirien de
circonstance. Que n’entend-on pas à longueur de journée “Vous les Dioula ceci,
vous les Dioula cela” ? Cette opinion a entraîné un comportement qui empoisonne
la cohabitation et notre initiative va être la réaction prévisible à cet état de chose
sans pourtant déboucher sur la rupture. Malgré une mise au point du Chef de
l’Etat au cours d’une conférence de presse où il a apporté un démenti formel à
toutes les assertions relatives au cas Alassane, l’opinion n’a point changé et les
mentalités ont plutôt continué à évoluer dans le sens de l’hostilité.

C’est au cours de cette conférence de presse qu’il a été dit : “Le gouverneur
Alassane Ouattara a besoin du soutien des citoyens”. C’est à partir de cette
conférence de presse également et sur la base de cette déclaration du Chef de
l’Etat, en fonction par ailleurs des intentions manifestes d’obstruction à la mission
du Premier ministre, qu’a été conçue et élaborée la présente initiative. Il
convient, le moment venu, d’interpeller cette catégorie d’Ivoiriens sur les sujets
qui font du Grand Nord une région laissée pour compte et de ses habitants, des
citoyens de seconde zone. Il est temps, et grand temps de crever l’abcès que
constitue cette situation qui n’en finit pas d’empoisonner les relations entre
communautés. Continuer à vivre dans cette atmosphère empoisonnée, en
gardant le “modus vivendi” actuel n’est plus acceptable pour le Grand Nord. C’est
pourquoi du reste, la liberté d’expression et le multipartisme aidant, la présente
initiative est promise à un grand succès et ne manquera pas de soulever
l’enthousiasme populaire. Les arguments à cet effet seront au rendez-vous. Parce
qu’ils sont oublieux de la géographique et de l’histoire de leur pays, ces Ivoiriens

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 5 of 10

ignorent que la pénétration française a passé par Kong bien avant la plupart des
contrées de Côte d’Ivoire, que la région de Kong fait bel et bien partie de
l’ensemble territorial ivoirien. A Kong, depuis des millénaires, le pouvoir temporel,
la chefferie, est exercé par les Ouattara et le pouvoir spirituel par les Sanogo. Les
Ouattara et les Sanogo de Bobo-Dioulasso, de Banfora et de leurs environs, seule
région où on les rencontre, sont originaires de Kong. Alassane Dramane Ouattara
né en Côte d’Ivoire, ayant ses origines à Kong, donc en Côte d’Ivoire, est un
authentique Ivoirien à part entière et un titulaire de l’identité du Grand Nord. En
marge de cette affaire, on peut, à loisir, évoquer le cas Usher Assouan. Et
pourtant aucune voix ne s’est élevée, en aucun moment, pour lui contester la
qualité d’Ivoirien. Suivant l’opinion généralement admise dans le Sud-Côte
d’Ivoire, n’est Ivoirien que ceux qui appartiennent à la zone forestière.

Même leurs intellectuels s’accordent sur cette définition et la cautionnent.


L’honneur qui a été fait à Alassane Ouattara par le Chef de l’Etat en portant son
choix sur lui pour mener à bien le redressement économique de notre pays,
rejaillit forcément sur tout le Grand Nord. Le succès ou l’échec de cette mission
préoccupe et concerne tous ses frères du Nord. Faire bloc autour d’Alassane avait
été notre intention première. Celle-ci date de 1989 comme l’atteste l’en-tête de
ce document alors que Alassane n’était encore que le président du comité
interministériel. Lui prêter main forte dans le bras de fer qui l’oppose à la gauche,
devient une nécessité absolue que nous envisageons de prendre à notre compte
le moment venu. L’assister de notre concours afin qu’il ne tombe pas dans les
pièges que lui tendent certains ténors du régime, s’inscrit en bonne place au
tableau de nos prochaines activités. Insulter un des nôtres, le traîner dans la
boue et ensuite venir au Grand Nord, chez lui, tenter de mobiliser ses frères en
faveur d’une politique qui lui est hostile, constitue un affront auquel nous n‘avons
pu répondre pour le moment parce que nous ne réunissons pas encore les
conditions idéales à cet effet. La défense d’Alassane figure en bonne place parmi
nos objectifs.

Cependant, nous tenons à préciser, tout de suite, que nous ne connaissons pas le
Premier ministre, nous ne l’avons jamais approché ni de loin ni de près, et notre
intention n’est pas de le côtoyer et encore moins de l’intéresser à notre projet.
Nous préférons l’ignorer et le tenir à l’écart de nos futures activités pour plusieurs
raisons dont la principale demeure notre position face au problème de la
succession, afin qu’il ne puisse lui être reproché d’être l’instigateur ou le
commanditaire de notre projet. A égale chance, tous les Ivoiriens doivent et
peuvent briguer cette succession. La notion de successeur désigné, de dauphin,
est désormais caduque, depuis l’avènement du multipartisme. Que Alassane
réussisse sa mission et sorte la Côte d’Ivoire du marasme économique que
connaît notre pays, il doit être tout indiqué comme celui devant assurer la
succession et prendre le relais. Car il serait inconcevable qu’Alassane tire les
marrons du feu et qu’un autre s’en régale.

Il faut désormais militer en faveur d’un Grand Nord qui n’entend plus être à la
remorque d’un courant politique prôné et dirigé par un des siens. Lutter pour
l’avènement d’un Grand Nord qui ne veut plus s’identifier à travers les autres, un
Grand Nord soucieux de se doter d’une personnalité forte, d’affirmer celle-ci au
plan national et d’assumer pleinement ses responsabilités dans un ensemble
ivoirien cohérent. Du fait que notre action va reposer sur un fondement d’équité,
sans discrimination aucune, parce qu’elle incarne des aspirations légitimes bien
ressenties par les populations d’une région tout entière, parce que les dispositions
physiques et morales de ces populations ont toujours su les mettre au service
d’une cause noble, parce que la disponibilité proverbiale des populations a
constitué dans le passé, pour le R.D.A, les facteurs de la victoire, nous faisons
des vertus cardinales de ces populations, l’atout majeur de notre succès futur.
Notre ambition aura pour objectif : “Un Grand Nord uni, fort, crédible dans un
ensemble ivoirien rêvé et cohérent ou seules la qualité et la compétence seront
les critères d’appréciation, de promotion, ou la notion de l’intérêt supérieur du
pays primera sur celle de l’intérêt égoïste, personnel”.

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 6 of 10

Pour y parvenir, une seule ligne de conduite, celle que traite notre document,
qu’il ne faut nullement assimiler à une quelconque forme d’incitation au racisme.
Il convient d’insister sur notre position au sujet de la succession, les
interprétations malveillantes et erronées pouvant nous être attribuées. Le cas
Alassane est de ceux qui s’insèrent de plein droit au concept d’un Grand Nord en
tant qu’entité régionale, zone d’influence responsable. Celle-ci doit rester
constamment attentive et à l’écoute de tout ce qui la touche de près ou de loin.
Appartenir à cette zone explique notre conduite et justifie notre prise de position
en faveur du Premier ministre, en reconnaissant en lui un des candidats potentiels
à la succession. A propos de cette succession, nous plaidons également en faveur
de Laurent Dona-Fologo, secrétaire général du PDCI-RDA. Le secrétaire général
d’un parti politique au pouvoir sous d’autres cieux et en d’autres circonstances,
est le successeur désigné à la tête de l’Etat. Ayant hérité d’une situation
désastreuse au plan financier, avec une organisation défectueuse, honoré par le
Président du parti de la même façon et dans les mêmes circonstances de
difficultés qu’Alassane, honneur auquel tout le Grand Nord reste sensible, si
d’aventure, Laurent Dona-Fologo arrivait à remplir avec succès la mission qui lui
est ainsi confiée, alors il aura gagné son visa pour une candidature à la
Présidence de la République et le soutien du Grand Nord ne lui fera pas défaut. Ils
sont nombreux les fils du Grand Nord qui, par leur compétence, leur intégrité
morale et leur dévouement, sont tout aussi aptes à jouer les premiers rôles dans
ce pays. Partant, notre initiative ne saurait être à la solde de qui que ce soit, tout
en restant au service de tous. Nous militons Grand Nord et nous sommes des
défenseurs mobilisés des intérêts de notre région. Vive un Grand Nord uni, fort,
crédible, Vive une Côte d’Ivoire rénovée, équitable, cohérente. Pour le comité
constitutif Le président provisoire

2002.-La nouvelle Charte nordique Au moment où tout le monde cherche les


origines de tout le monde, ce qui est presque devenu un jeu, une sorte de “trivial-
pursuit”, version tropicale, avec son cortège de “manipulation ad hominem”
conduit par des “Blakoros” et des “Boussoumanis” appelés Ivoiritaires, le grand
Nord, victime ciblée, doit se lever pour dire: Ça suffit! Jusqu’à quand ce monstre
“politico-économico-juridique” baptisé ivoirité ” va-t-il persécuter ses filles et fils.
De Bédié à Gbagbo en passant par Guéi, les Nordistes sont restés dans la même
spirale de mépris de la part des différents régimes. Les Nordistes ne sont-ils pas
les premiers à avoir foulé la terre d’Eburnie dès le 13ème siècle? La Côte d’Ivoire,
notre Côte d’Ivoire appartient avant tout au nordiste qui a toujours su défendre
ses intérêts. Pour mémoire, à l’appel du leader politique, Félix Houphouët-Boigny,
qui incarnait à l’époque la lutte contre la crise née de l’oppression et de
l’asservissement, celle des inégalités sociales et de l’exploitation, le patriarche
Gon Coulibaly a été le premier parmi tous ses pairs de la chefferie ivoirienne à y
répondre, en portant haut et sans défaillance l’étendard de cette lutte au prix de
mille et une péripéties. Imité en cela par son peuple, les communautés sénoufo et
malinké du Grand Nord ont également été les toutes premières à constituer
l’avant-garde de cette lutte en ayant un modèle de mobilisation massive et
spontanée, d’adhésion collective dont on ne saurait énumérer, aujourd’hui, tous
les hauts faits accomplis au prix de sacrifices de tous genres.

Si la rencontre historique, celle de Korhogo, du leader politique d’un mouvement


d’émancipation, le R.D.A, et le chef spirituel d’un peuple, a scellé un pacte entre
les 2 personnes, il est aisé de deviner ce qu’a pu être le contenu dudit pacte.
Assurer la succession de ses enfants et petits-enfants sur son trône pour la bonne
conduite des affaires de son territoire, garantir la pérennité de son pouvoir à
travers ses héritiers, mener son peuple au bonheur et au progrès, promouvoir le
bien-être à travers tout son pays, voilà qui devait résumer l’essentiel des vœux
du patriarche Gon Coulibaly. Bien avant le leader politique en homme
spirituellement très doué, le patriarche Gon Coulibaly avait pressenti le triomphe
des idéaux du R.D.A, ce qui a motivé et justifié sa prise de position anticipée et
irréversible alors que parmi les autres groupes ethniques de Côte d’Ivoire,
notamment le groupe akan, le R.D.A était boudé, souvent combattu avec la
dernière énergie. L’apport massif du grand Nord, l’adhésion collective de ses fils

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 7 of 10

mus par une détermination farouche qui a souvent fait reculer l’administration
coloniale, quoi qu’on dise aujourd’hui, ont figuré en bonne place parmi les
facteurs décisifs de la facile victoire du R.D.A.

Il faut se dire, et chacun le sait par dévers soi, que sans la constance de la
participation agissante et opiniâtre, collective et solidaire des fils du grand Nord, à
l’intérieur comme à l’extérieur de leur région, le triomphe des idéaux du R.D.A
eut été difficilement concevable. Cette crise-là, la plus perverse, la Côte d’Ivoire a
su la surmonter, la vaincre et l’un des artisans de cette victoire est le fils
valeureux du grand Nord, qu’était Gon Coulibaly. Malheureusement, il n’a pas
survécu pour savourer avec les autres le fruit de la victoire. Pour le peuple qu’il a
laissé derrière lui, ce fruit a plutôt eu un goût amer parce que le résultat n’a
nullement correspondu aux engagements pris et à l’attente des populations du
grand Nord. De sa tombe, le patriarche a pu assister à l’abolition méthodique et
orchestrée de son autorité, à désintégration des structures de son
commandement qu’étaient les chefferies de canton et de village. Ce que
l’Administration coloniale a trouvé sur place lors de la pénétration française, ce
que cette administration a épargné et a su respecter, ce que le raz de marée de
l’almamy Samory Touré a également épargné, ironie du sort, c’est cela que la
nouvelle administration ivoirienne, issue de la décolonisation à laquelle le
patriarche Gon Coulibaly a pourtant si efficacement contribuée, cette
administration ivoirienne prend sur elle la responsabilité de détruire, on ne sait au
nom de quel principe.

Depuis 3 semaines, la question qui pèse sur toutes les langues au Grand Nord
sans être posée, soit par crainte des représailles prévisibles de l’autorité en place,
soit par mesure de précaution pour sauvegarder des intérêts personnels, demeure
la suivante : Pourquoi l’administration ivoirienne s’est-elle acharnée à détruire sur
toute l’étendue du Grand Nord, les structures de commandement qu’étaient les
chefferies traditionnelles alors que dans la partie sud du pays, ces mêmes
chefferies sont, de nos jours, encore tolérées ? Mieux, la tradition de la
succession est toujours de rigueur et les cérémonies qui matérialisent
généralement cette succession, sont honorées de la présence des représentants
officiels. Là où le bât blesse, cette chefferie a droit de cité puisqu’on la retrouve
au protocole présidentiel d’accueil, à l’occasion de toutes les visites des hôtes de
marque de la Côte d’Ivoire. Contestable et inique, apparaît également le régime
de la propriété foncière où l’anomalie réside au fait que ce régime au Grand Nord
obéit au principe de notre Constitution selon lequel la terre appartient à l’Etat,
alors qu’au Sud de notre pays, dans toute la zone forestière, l’autochtone à droit
de propriété sur les terres de ses ancêtres. Là encore, l’autorité administrative
tombe sous le coup de l’interpellation, car la politique de 2 poids 2 mesures si
chère à cette autorité ne l’honore nullement. Au-delà de l’interpellation, il y a la
révision qui en appelle à la réhabilitation, à laquelle aspirent tous les fils du Grand
Nord.

La réhabilitation en question passe forcément par un retour des choses à l’ordre


ancien, ou par une remise en cause de tout système, dans un contexte national
pour une solution juste et réaliste. C’est aussi ce besoin de réhabilitation de la
mémoire du patriarche Gon Coulibaly, commandeur du peuple Sénoufo auquel le
peuple malinké reste solidaire. Besoin il y a également d’une journée
commémorative en l’honneur de nos patriarches à travers 3 aventures, l’aventure
de la présence française imposée par la force, l’aventure du fait colonial, en
passant par l’intermède de l’almamy Samory Touré et l’aventure de la lutte
émancipatrice, ont su, par leurs dons exceptionnels mettre leur peuple à l’abri des
périls liés à chacune de ces aventures. Journée commémorative en tant que
symboles par lesquels tous les fils de la région se reconnaîtront désormais pour
aborder et réaliser le ralliement constructif autour d’une idée force : “un pour
tous, tous pour un” au service de l’intérêt supérieur d’un Grand Nord réhabilité en
tant que membre à part entière d’une nation ivoirienne forte et harmonieuse.
Faire renaître le sentiment de l’attachement mutuel sur fond de nos affinités
traditionnelles, raviver la notion de solidarité ethnique entre communautés unies

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 8 of 10

par un même destin, propager la vertu de l’esprit de sacrifice pour forger un idéal
lumineux, redéfinir une position commune au sujet d’un modèle de société ou
l’égalité sera la règle, voilà qui constitue une ambition prétentieuse mais non
impossible. Battre le rappel de tout le Grand Nord en vue d’une action concertée
résolument tournée vers une option dont le principe directeur sera : “Ni à droite,
ni à gauche, mais au milieu”. Un milieu à même de s’imposer comme arbitre.

C’est cette vocation-là qui sied désormais au Grand Nord, vocation à laquelle tous
les fils du Grand Nord se doivent de contribuer. Il importe désormais de situer le
Grand Nord à l’écart du P.D.C.I, très loin du F.P.I, qui n’a pas hésité un seul
instant à tuer ses fils. Parce que cette région doit emprunter sa propre voie, car la
différence de zone entraîne, ipso facto, une différence de compréhension et de
comportement et une différence d’intérêts, lesquels peuvent être
complémentaires mais jamais semblables. En fonction de la nouvelle démarche
que le Grand Nord doit entreprendre, eu égard à la spécificité de la quête à
laquelle il doit se livrer, parce qu’il y a ce besoin ardent d’identité à conquérir et à
afficher, cette aspiration légitime d’affirmer au plan national une personnalité
régionale forte et indépendante, une telle prise de position s’impose désormais
comme la voie du saut. Le Président Félix Houphouët- Boigny, dans le passé, fait
figure de messie. Le Grand Nord n’entend pas être la nouvelle victime de qui que
ce soit, une fois ça suffit le Grand Nord entend donc s’organiser en fonction de
ses intérêts bien propres. Notre initiative dispose de quoi toucher la sensibilité
des masses, des arguments et du langage approprié à cet effet.

Enfin, dernière motivation, être toujours à la remorque d’auteurs de courants


politiques, auteurs étrangers à notre région, n’honore nullement les fils du Grand
Nord dont l’esprit d’entreprise et de créativité n’est plus à démontrer. Jouer
éternellement les seconds rôles, n’a nullement rien d’honorable pour ses fils. Se
prêter à servir toujours de supports aux autres pour la réalisation de leurs
desseins, ne peut que déranger l’amour propre et la conscience des uns et des
autres, avec le sentiment coupable des nôtres. Aussi, serait-ce trop que
demander à chaque fils originaire de ce Grand Nord, digne et fier de l’être, de
faire fi de ses successibilités individualistes, de faire taire ses ambitions
personnelles afin de pouvoir apporter sur l’autel de l’union sacrée, le meilleur de
soi-même? Depuis 1985, la Côte d’Ivoire traverse une autre crise, économique
cette fois-ci, la plus grave de sa jeune histoire de nation. Toutes les tentatives
jusqu’en 1989 pour juguler cette crise ont été infructueuses. On se souvient
même que le programme Koumoue de relance économique, a mené le pays à un
doigt de la révolte populaire. Devant l’incapacité notoire de ses proches
collaborateurs à trouver une solution à cette crise, le Président Houphouët-
Boigny, en désespoir de cause, fait appel à un Ivoirien de l’extérieur, en la
personne d’Alassane Dramane Ouattara, alors gouverneur de la BCEAO. C’est
alors le tollé général orchestré par les ténors du régime et par d’autres Ivoiriens
de la zone forestière pour contester à Alassane Ouattara sa qualité d’Ivoirien.
Pour eux, c’est un Burkinabé. Tout fils du Grand Nord se trouve généralement
indigné et choqué par le comportement de l’Ivoirien de la zone forestière. Pour
lui, le porteur d’un nom à résonance dioula ou sénoufo est, ipso facto, un
étranger, un Ivoirien de circonstance.

Que n’entend-on pas à longueur de journée “vous les Dioula ceci, vous les Dioulas
cela”. Cette opinion a entraîné un comportement qui empoisonne la cohabitation
et notre initiative va être la réaction prévisible à cet état de chose quitte à
déboucher sur la rupture. Un Ivoirien de l’extérieur, en la personne d’Alassane
Damane Ouattara, alors gouverneur de la BCEAO. Il convient, d’interpeller cette
catégorie d’Ivoiriens sur les sujets qui font du Grand Nord une région laissée pour
compte et de ses habitants, des citoyens de seconde zone. Il est temps, et grand
temps de crever l’abcès que constitue cette situation qui n’en finit pas
d’empoisonner les relations entre communautés. Continuer à vivre dans cette
atmosphère empoisonnée, en gardant le “Modus vivendi” actuel n’est plus
acceptable pour le Grand Nord. C’est pourquoi du reste, la liberté d’expression et
la démocratie aidant, la présente initiative est promise à un grand succès et ne

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 9 of 10

manquera pas de soulever l’enthousiasme populaire. Les arguments à cet effet


seront au rendez-vous. Parce qu’ils sont oublieux de la géographie et de l’histoire
de leur pays, ces Ivoiriens ignorent que la pénétration française a passé par Kong
bien avant la plupart des contrées de Côte d’Ivoire, que la région de Kong fait bel
et bien partie de l’ensemble territorial ivoirien . A Kong, depuis des millénaires, le
pouvoir temporel, la chefferie, est exercé par les Ouattara et le pouvoir spirituel
par les Sanogo. Les Ouattara et les Sanogo de Bobo-Dioulasso, de Banfora et de
leurs environs, seule région où on les rencontre, sont originaires de Kong.

Alassane Dramane Ouattara né en Côte d’Ivoire, ayant ses origines à Kong, donc
en Côte d’Ivoire, est un authentique Ivoirien à part entière et un titulaire de
l’identité du Grand Nord. En marge de cette affaire, on peut, à loisir, évoquer le
cas “Usher Assouan” et pourtant aucune voix ne s’est élevée en aucun moment,
pour lui contester la qualité d’Ivoirien. Suivant l’opinion généralement admise
dans le Sud-Côte d’Ivoire, n’est ivoirien que celui qui appartient à la zone
forestière. Même leurs intellectuels s’accordent sur cette définition et la
cautionnent. Le Grand Nord doit faire bloc autour d’Alassane . Lui prêter main
forte dans le bras de fer qui l’oppose aux chantres de l’ivoirité, devient une
nécessité absolue. L’assister de notre concours afin qu’il ne tombe pas dans les
pièges que lui tendent le régime FPI et certains ténors du PDCI s’inscrit en bonne
place au tableau de nos activités. Insulter un des nôtres, le traîner dans la boue
et ensuite venir au Grand Nord, chez lui, tenter de mobiliser ses frères en faveur
d’une politique qui lui est hostile, constitue un affront auquel nous n’avons pu
répondre pour le moment parce que nous ne réunissions pas encore les conditions
idéales à cet effet. La défense d’Alassane figure en bonne place parmi nos
objectifs. Cependant, nous tenons à préciser, tout de suite, que nous ne
connaissons pas le Premier ministre , nous ne l’avons jamais approché ni de loin,
ni de près et notre intention n’est pas de le côtoyer et encore moins de
l’intéresser à notre projet.

Nous préférons l’ignorer et le tenir à l’écart de nos futures activités, afin qu’il ne
puisse lui être reproché d’être l’instigateur ou le commanditaire de notre projet. Il
faut désormais militer en faveur d’un Grand Nord qui n’entend plus être à la
remorque que d’un courant politique prôné et dirigé par un des siens. Lutter pour
l’avènement d’un Grand Nord qui ne veut plus s’identifier à travers les autres, un
Grand Nord soucieux de se doter d’une personnalité forte, d’affirmer celle-ci au
plan national et d’assumer pleinement ses responsabilités dans un ensemble
ivoirien cohérent. Du fait que notre action va reposer sur un fondement d’équité,
sans discrimination aucune, parce qu’elle incarne des aspirations légitimes bien
ressenties par les populations d’une région tout entière, parce que les dispositions
physiques et morales de ces populations ont toujours su les mettre au service
d’une cause noble, parce que la disponibilité proverbiale des dites populations a
constitué dans le passé, pour le RDA, les facteurs de la victoire, nous faisons des
vertus cardinales de ces populations, l’atout majeur de notre succès futur. Notre
ambition aura pour objectif : “Un Grand Nord uni, fort, crédible dans un ensemble
ivoirien rénové et cohérent ou seules la qualité et la compétence seront les
critères d’appréciation, de promotion, ou la notion de l’intérêt supérieur du pays
primera celle de l’intérêt égoïste, personnel”.

Pour y parvenir, une seule ligne de conduite, celle que traite notre document,
qu’il ne faut nullement assimiler à une quelconque forme d’incitation au racisme.
Il convient d’insister sur notre position, les interprétations malveillantes et
erronées pouvant nous être attribuées. Le cas Alassane est de ceux qui s’insèrent
de plein droit au concept d’un Grand Nord en tant qu’entité régionale, zone
d’influence responsable. Celle-ci doit rester constamment attentive à l’écoute de
tout ce qui la touche de près ou de loin. Appartenir à cette zone explique notre
conduite et justifie notre prise de position en faveur de l’ancien directeur général
adjoint du FMI en reconnaissant en lui des capacités à conduire la barque Côte
d’Ivoire. Ils sont nombreux les fils du Grand Nord qui par leur compétence, leur
intégrité morale et leur dévouement sont tout aussi aptes à jouer les premiers
rôles dans ce pays. Pourtant, notre initiative ne saurait être à la solde de qui que

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005
M.I.D.I - Page 10 of 10

ce soit, tout en restant au service de tous. Mais pour le moment, celui qui mérite
tout le soutien du Grand Nord est le docteur Alassane Dramane Ouattara. Nous
militons Grand Nord et nous sommes des défenseurs mobilisés des intérêts de
notre région. Vive un Grand Nord uni, fort, crédible. Vive une Côte d’Ivoire
rénovée, équitable, cohérente.

Pour le comité constitutif Le président provisoire

file://G:\CYPHER\Miscellaneous\Articles\POLITICAL\FM%20Docs\info\cote%20d'ivoir... 2/22/2005

You might also like