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PROCÉDÉS
L
a différence fondamen- antibiotiques peuvent encore arran-
tale entre les exigences ger les choses, mais pour combien
d’air propre à l’hôpital et de temps ?
celles de l’industrie réside Plafond soufflant à basse vitesse équipant une salle d’opération.
principalement dans Technologie de base
l’« objet » à protéger. Si l’indus- La contamination de l’air n’est pas dre en compte dans toute étude, son devenir et les moyens à mettre
trie est adossée à des exigences un problème en soi. Le risque de quel que soit le domaine d’appli- en œuvre pour limiter les consé-
économiques et parfois réglemen- contamination réel est dû au trans- cation. Le corollaire immédiat est quences de sa présence seront dif-
taires, il en va tout autrement du port des contaminants par l’air et que ces lois physiques sont exac- férents suivant la nature de la sur-
secteur hospitalier dans lequel les à leur éventuel dépôt sur les sur- tement les mêmes lorsqu’un conta- face qui l’a reçu. Par contre, tant
problèmes liés à une mauvaise faces (locaux, matériel, personnes) minant de l’air circule au-dessus que ce contaminant est encore
maîtrise de la contamination sont à protéger. Des contaminants qui d’un flacon, d’une tranche de sili- en suspension dans l’air, les tech-
souvent réparables. Une contami- resteraient en l’air en permanence cium, d’une plaie opératoire ou nologies de prévention seront,
nation entraînant une défectuo- ne gêneraient personne. d’une tranche de jambon. Il faut sinon identiques, au moins du
sité d’un produit pharmaceutique, Il est indispensable de compren- dans tous les cas l’empêcher d’at- même type quel que soit le
électronique ou cosmétique, et dre que les phénomènes physiques teindre la surface à protéger. domaine d’activité.
c’est généralement la mise au qui régissent le dépôt de particu- En effet une fois le contaminant Les outils à notre disposition sont
rebus. Au niveau du patient, les les et micro-organismes sont à pren- déposé là où on n’en voulait pas, à classer en deux groupes :
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TRANSMISSION
Émissions de micro-organismes
dans les établissements de santé
© CHU Dijon
L’homme est la plus importante source vivante d’émission de particules, en particulier
L
e risque de pandémie grip- ronnement ventilé avec un taux les squames et les droplet nuclei du nez et de la bouche.
pale et auparavant l’épi- de renouvellement constant)
démie de syndrome respi- en prenant en compte différents micro-organismes (bactéries, cham- phénomènes associés : l’existence
ratoire aigu sévère (sras) paramètres. pignons microscopiques, virus), de micro-organismes (aérobiocon-
ont de nouveau attiré l’at- Les aspects épidémiologiques et de mais aussi des pollens, des algues tamination) et de particules inertes
tention sur les infections aéropor- santé publique ont été revus par et des acariens, leurs fragments (aérocontamination), dont certai-
tées, ainsi que sur leurs sources. Langmuir dans les années ou leurs sous-produits. On appelle nes servent de support aux micro-
Le concept de transmission aéropor- soixante [2]. Quant aux risques noso- bioaérosols ces particules biologi- organismes.
tée a été historiquement décrit et comiaux, ils ont été revus en géné- ques, isolées ou en agrégats, vivan- La taille des particules est impor-
étudié en détail par Wells (1934) et ral par de nombreux auteurs [3-6] tes ou inertes [7 bis]. Leur taille est tante pour expliquer les modalités
Riley (1961), et a conduit à l’équation et plus spécifiquement pour les généralement comprise entre 0,5 de transmission de la contamina-
dite de Wells-Riley [1] (figure 1). longs séjours par Strausbaugh [7]. et 30 μm de diamètre. tion. Les plus grosses particules,
Celle-ci permet de prédire le nom- Les aérosols sont constitués par les La compréhension du rôle de l’air supérieures à 5 μm de diamètre,
bre de nouveaux cas infectés par particules inertes, solides ou liqui- dans la survenue d’infection (en vont sédimenter rapidement et dif-
voie aéroportée (sur une période des, en suspension dans l’air. Cer- particulier du site opératoire) impli- fuser sur une faible distance (ce
de temps donnée, dans un envi- taines d’entre elles véhiculent des que la prise en compte de deux sont les « court-courriers » de
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¬ la transmission aérienne). Au
La contamina- contraire, les particules plus fines,
Un individu desquame en
moyenne l’équivalent de sa sur-
notamment celles autour du micro- face corporelle en un à deux jours
tion micro- mètre, vont rester en suspension [10]. Il élimine, de manière conti-
bienne dépend durant plusieurs heures (une par- nue, environ 3.108 squames par
ticule de 1 μm sédimente d’un jour [11]. Ces squames sont des
de trois mètre en huit heures) et diffuser particules de peau, de poils, d’on-
facteurs : plus largement dans l’espace (les gles et autres dérivés protecteurs
« long-courriers »). de l’épiderme.
la présence À distance de la source de conta- La taille moyenne des squames est
d’une source mination, le pouvoir pathogène d’environ 13 μm, mais une grande
de contamina- de l’aérosol microbien dépend donc
de la taille des particules émises,
partie d’entre elles mesurent moins
de 10 μm, ce qui favorise leur main-
tion, l’amplifi- mais aussi du nombre des micro- tien en suspension dans l’air durant
organismes émis et de leur survie Des champignons comme ici Aspergillus de longues périodes. Noble a mon-
cation et la dans le bioaérosol. niger peuvent faire partie de la flore tré qu’environ 30 % de particules
dissémination saprophyte de base entrant dans la support de staphylocoques mesu-
Flore microbienne composition habituelle de l’air. raient moins de 10 μm [12].
microbienne. de l’air La libération des squames, souvent
La contamination microbienne de sporium spp, Penicillium spp, Fusobac- colonisées par la flore commensale
l’air dépend de trois facteurs essen- terium spp, Alternaria spp...) font de la peau, est favorisée par de nom-
tiels : la présence d’une source de également partie de cette f lore breux facteurs dont l’activité et les
contamination, l’amplification et de base. Leurs concentrations fluc- frottements des vêtements. Dans le
la dissémination microbienne. Ceux- tuent en fonction des saisons [8]. secteur hospitalier, certaines acti-
ci conduisent à une contamination La flore commensale humaine est vités ont été identifiées comme favo-
le plus souvent transitoire, parfois constituée de bactéries émises par risant l’émission de particules. Ainsi
permanente, de l’air ambiant. les organismes humains (par exem- la réfection des lits, par exemple,
La flore microbienne de l’air est ple : patients et équipe dans les sal- favorise la dispersion des squames
constituée d’une flore de base et les de bloc opératoire) [9] et véhicu- dans l’air hospitalier [13] : Greene
d’une flore commensale humaine. lées par les différentes voies de trans- et al. ont montré que cette activité
La flore saprophyte de base entrant mission (contact, aéroportée). On pouvait entraîner la libération de
dans la composition habituelle de retrouve ainsi majoritairement Sta- plus de 6 000 UFC/m3 [14]. Il en est
l’air est constituée de micro-orga- phylococcus aureus, staphylocoques à de même au bloc opératoire, au
nismes, rarement pathogènes, dont coagulase négative mais aussi par- cours de la préparation et au cours
le nombre et la nature peuvent fois des bactéries à Gram négatif. du drapage, le nombre de bactéries
varier en fonction du lieu et des dans l’air était 4,4 fois plus élevé
conditions atmosphériques. La Sources de contamination qu’au cours d’une intervention pro-
flore bactérienne est composée en Réservoirs vivants prement dite (arthroplastie de la
majorité de Bacillus, de microcoques L’homme est la plus importante hanche ou du genou) [15].
et de staphylocoques à coagulase source vivante d’émission de par- Les particules émises via la desqua-
négative, plus rarement de ticules dont en particulier les petits mation du chirurgien peuvent
Staphylococcus aureus. D’autres espè- fragments de peau desquamée et pénétrer sa tenue [16]. Habiller les
ces bactériennes peuvent être retrou- les droplet nuclei provenant du extrémités inférieures est donc
vées : bacilles à Gram négatif et nez et de la bouche. important d’autant plus que la
bactéries anaérobies de la flore tel- majorité des bactéries excrétées
lurique (Clostridium perfringens, • La desquamation dans l’air provient de cette par-
Clostridium tetani). Des levures et Les particules aérosolisées prove- tie du corps [17 ; 18].
champignons (Aspergillus prove- nant de la desquamation de la peau La prise d’une douche peut éga-
nant de l’environnement inanimé, ont été investiguées, d’abord à l’hô- lement augmenter la production
en particulier lors de travaux dans pital, comme source d’aérosols de de bioaérosol, jusqu’à une heure
l’établissement de santé, Clado- Staphylococcus. après [19].
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
¬ de bioaérosols sont l’aspira-
tion bronchique, les thérapeuti-
d’arrivée ou d’extraction d’air, faux-
plafonds...). Un dysfonctionnement
ques par inhalation, les aérosols de la ventilation, peut entraîner une
1 E. C. Riley, G. Murphy et R. L. Riley, Airborne spread of measles in a suburban
liés à la chirurgie, les laboratoi- colonisation des conduits d’air par
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reviews, 14(3):528-46, juillet 2001. mis en cause dans la survenue de de construction ou de rénovation de
4 C. B. Beggs, The Airborne Transmission of Infection in Hospital Buildings: Fact or Fiction?
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6 E. C. Cole et C. E. Cook, Characterization of infectious aerosols in health care facilities: an tia marcescens [25]. L’oxygénothéra- pergillus (diamètre de 2 à 3 μm) est
aid to effective engineering controls and preventive strategies. American Journal of Infection pie par masque peut potentielle- multipliée par un facteur 10 000.
Control, 26(4):453-64, août 1998. ment contribuer à la dispersion Les particules textiles se couvrent
7 bis P. Srikanth, S. Sudharsanam et R. Steinberg, Bio-aerosols in indoor environment: composition,
des aérosols provenant de patients de micro-organismes en raison de
health effects and analysis. Indian Journal of Medical Microbiology, 26(4):302-12, oct.-déc. 2008.
7 L. J. Strausbaugh, S. R. Sukumar et C. L. Joseph, Infectious disease outbreaks in nursing ayant une infection respiratoire, leur charge électrostatique. D’un
homes: an unappreciated hazard for frail elderly persons. Clin. Infect. Dis. 1;36(7):870-6, avril 2003. telle que mis en évidence par le diamètre supérieur à 10 μm, elles
8 M. Sautour et al. Profiles and seasonal distribution of airborne fungi in indoor and outdoor
modèle de Hui et al. [26]. vont sédimenter sur le sol avec
environments at a French hospital. The Science of the Total Environment, 13, mars 2009. Le risque potentiel de transmis- remise en suspension.
9 W. C. Noble, Dispersal of skin microorganisms. The British Journal of Dermatology,
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10 J. C. Spendlove et K. F. Fannin, Source, significance, and control of indoor microbial rés par les lasers CO2 utilisés dans aérosols contenant en particulier
aerosols: human health aspects. Public Health Rep., 98(3):229-44, mai-juin 1983. le traitement des tumeurs à papil- des Legionella spp, bien qu’en fai-
11 F. S. Rhame, The inanimate environment. Chapter 20. In Bennett JV, Brachman PS, eds.
lomavirus a été mis en évidence ble quantité [31 ; 32]. Il en est de
Hospital Infections. Fourth Edition ed. : Lippincott-Raven Publishers, 1998. expérimentalement [27]. même pour les toilettes, après avoir
12 W. C. Noble, The size distribution of airborne particles carrying Clostridium welchii. The
De même, la production d’aéro- actionné la chasse d’eau [33 ; 34].
Journal of Pathology and Bacteriology, 81:523-6, avril 1961.
13 R. R. Davies et W. C. Noble, Dispersal of bacteria on desquamated skin. Lancet 22, sols au laboratoire est bien connue
2(7269):1295-7, déc. 1962. (conditions de centrifugation de Multiplication microbienne
14 V. W. Greene, R. G. Bond et M. S. Michaelsen, Air handling systems must be planned to
tubes inadaptées par exemple) et La multiplication active des micro-
reduce the spread of infection. Modern Hospital, août 1960. les moyens de prévention (utilisa- organismes présents dans les réser-
15 A. R. Brown, G. J. Taylor et P. J. Gregg. Air contamination during skin preparation and
tion de poste de sécurité micro- voirs se produit lorsqu’il existe une
draping in joint replacement surgery. The Journal of Bone and Joint Surgery, 78(1):92-4,
janvier 1996. bienne par exemple…) ont été mis infection chez un individu ou lors-
16 J. Charnley et N. Eftekhar, Penetration of gown material by organisms from the en place depuis de nombreuses que sont réunies, dans un réser-
surgeon’s body. Lancet 25;1(7587):172-3, janvier 1969. années. Les aérosols générés lors voir environnemental, toutes les
17 H. R. Bernard, R. J. Speers, F. W. O’Grady et R. A. Shooter, Airborne bacterial
d’accidents de laboratoire ont été conditions nutritives, physico-
contamination: investigation of human sources, 530-3, 1965.
18 D. W. Bethune, R. Blowers, M. Parker et E. A. Pask, Dispersal of Staphylococcus aureus
récemment quantifiés [28]. chimiques et microbiologiques
by Patients and Surgical Staff. Lancet, 27;1(7383):480-3, février 1965. Enfin, les bioaérosols générés au nécessaires à la croissance de ces
19 R. Speers, Jr., F. W. O’Grady, R. A. Shooter, H. R. Bernard et W. R. Cole, Increased cours des soins dentaires conduisent micro-organismes.
dispersal of skin bacteria into the air after shower baths: the effect of hexachlorophene. à des concentrations bactériennes
Lancet, 11;1(7450):1298-9, juin 1966. supérieures à celles produites par la Dissémination aérienne
20 D. A. Edwards et al., Inhaling to mitigate exhaled bioaerosols. Proceedings of the National
aéroréfrigérantes, lors de la frag- de S. aureus et ISO a été décrite dès tive) entre le nombre de particules
mentation du biofilm (par un chan- 1959 par Weinstein et al. [38] et et le nombre de micro-organismes La majorité
gement brutal de pression) ou par confirmé depuis par de nombreux dans l’air, comme le montre l’étude
remise en suspension des particu- auteurs [39-41], notamment via de Landrin et al. [46] qui ont com-
des infections
les. Ce phénomène est favorisé par la biologie moléculaire [41]. paré les résultats de comptages par- du site
les mouvements du personnel, le En plus de ces arguments cliniques, ticulaires à ceux de prélèvements
nettoyage des surfaces sans précau- il existe des arguments expérimen- microbiologiques En effet, aucune
opératoire
tion particulière, les travaux de taux. Wiley et al. ont montré en valeur de comptage particulaire ne est d’origine
démolition, de construction ou orthopédie que les microsphères pouvait être prédictive d’un résul-
de rénovation de bâtiments et les d’albumine humaine (MAH) se tat de prélèvement microbiologi-
endogène,
flux d’air quelle qu’en soit l’origine. comportaient comme des squa- que de l’air supérieur à 5 UFC/m3. du patient
mes. En effet, après application
Un exemple : des MAH sur la peau, en dehors Limitation des émissions
lui-même.
le bloc opératoire du site opératoire, ils ont observé La discipline est une composante
Épidémiologie et une migration des MAH jusqu’au essentielle de la prévention de l’aé-
physiopathologie site opératoire, malgré les champs robiocontamination. La formation
La majorité des infections du site opératoires. La migration de la initiale et continue des équipes
opératoire (ISO) est d’origine endo- flore cutanée jusqu’au lieu d’in- opératoires insistera :
gène (du patient lui-même). cision est donc possible [42]. Ceci • sur le choix de la tenue et sa com-
L’air est néanmoins un mode de confirmait les observations rela- position [35 ; 47] ;
contamination pour les ISO en chi- tives à l’augmentation du taux • sur les modalités du port du mas-
rurgie de prothèse par exemple d’ISO associé à l’existence d’infec- que chirurgical, cagoule, envelop-
(REF). Ce peut être via les squames tions à distance, essentiellement pant complètement les cheveux
de l’équipe chirurgicale [35], ou d’origine urinaire, cutanée ou res- et le cou, extrémités élastiques
plus souvent via les micro-organis- piratoire [43-45]. évitant les effets de soufflet (bras,
mes du patient [36 ; 37] . Au bloc opératoire, il n’y a pas de jambes), chemisette rentrée dans
La relation forte entre portage nasal relation (statistiquement significa- le pantalon…
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• sur la rigueur du comporte- adapté aux capacités d’épura- sérum salé isotonique, notamment tels que Burkholderia cepacia dont
ment : limiter les mouvements tion de la salle ; aux disperseurs [20]. l’isolement dans des chambres occu-
amples lors de l’installation • sur l’organisation des tâches pées par des patients colonisés sug-
des champs et d’une manière pour éviter les allées et venues Transmission gère une possible transmission
générale éviter les mouvements entre les différentes salles ; dite aéroportée aéroportée [52] chez ceux atteints
inutiles, installer les instru- • sur une ventilation mécanique À l’hôpital, de nombreux micro- de mucoviscidose…
ments stériles après le temps adéquate [48], ou pour certains, organismes peuvent être aéropor-
de drapage, et au plus près pos- dans certaines conditions (tuber- tés. M. tuberculosis et Aspergillus spp Conclusion
sible de l’intervention, éviter culose dans les pays à ressour- sont bien connus. Il faut néanmoins La principale source d’émission de
l’ouverture des portes au ces limitées), sur une ventilation mentionner des micro-organismes particules à l’hôpital est l’homme,
moment des temps opératoi- naturelle, par ouverture des por- dont la transmission aéroportée est via la desquamation et les gout-
res à risque ; tes et fenêtres [49]. « préférentielle » ou « opportuniste » telettes rhinopharyngées.
• sur la nécessité de ne pas intro- (en accord avec la classification de La limitation de l’émission des par-
duire dans la salle d’interven- Mentionnons enfin un axe de Roy [50], tels que Acinetobacter [51], ticules doit tenir compte du type
tion des matériels ou objets non recherche prometteur : la dimi- SARM, Pseudomonas aeruginosa… Cer- de soins. En chirurgie par exemple,
désinfectés ; nution de la production humaine tains sont des opportunistes pou- elle est fondée sur le respect de quel-
• sur la discipline des visiteurs en d’aérosols, à leur source, avec en vant mettre en jeu le pronostic vital ques règles simples associées à la
limitant leur nombre qui sera particulier l’administration de chez les patients immunodéprimés ventilation adéquate.
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A N A LY S E D E S R I S Q U E S
Parmi les différentes raisons pouvant générer une infection nosocomiale : la maîtrise
L
e bloc opératoire consti- à l’acte chirurgical réalisé (type et de la qualité de l’air et de l’entretien des locaux.
tue un secteur « protégé », classe de chirurgie, durée de l’in-
à accès contrôlé, au sein tervention…). Ils sont également phylococcus aureus). Enfin, l’environ- dans un secteur protégé comme
duquel diverses disposi- liés à la pathogénicité du micro- nement général dans lequel l’acte le bloc opératoire. La prévention
tions sont prises pour limi- organisme considéré, ainsi qu’à est pratiqué (organisation du bloc de ces risques repose sur l’applica-
ter le risque d’infection du site son mode de diffusion. D’autre opératoire, préparation cutanée tion de mesures individuelles et
opératoire (ISO). Les données de part, certaines caractéristiques du de l’opéré, maîtrise de la qualité collectives (hygiène de base, com-
surveillance révèlent une inci- patient opéré peuvent prédispo- de l’air et de l’entretien des locaux, portement adapté, entretien des
dence des ISO qui peut être esti- ser à la survenue d’une telle infec- etc.) tient une part importante dans locaux) et sur des mesures techni-
mée à 2 % toutes chirurgies confon- tion : l’âge, l’obésité, le diabète, la la maîtrise de ce risque [2]. ques (architecture, équipements,
dues et à un peu plus de 1 % pour dénutrition, le tabagisme, la pré- Bien que le rôle direct de l’envi- installation de traitement d’air).
les interventions les moins à ris- sence d’une maladie sous-jacente, ronnement dans la survenue d’une Parallèlement, une démarche qua-
que (NNIS = 0) [1]. une immunodépression, un trai- infection nosocomiale soit mal lité devra être mise en place au
Le risque de survenue d’une ISO tement en cours, une colonisation documenté, la maîtrise des risques bloc opératoire : celle-ci comprend
dépend de multiples facteurs. Ceux- préexistante au niveau cutané liés à l’air, aux surfaces et à l’eau la mise en place d’une vigilance
ci peuvent être directement reliés ou rhinopharyngé (exemple du Sta- n’en est pas moins indispensable qui relève tant de contrôles
¬
SP61_27-30_Gautier 26/05/09 16:15 Page 28
Enfin, des contrôles techniques blies en concertation avec le comité tenir un environnement maîtrisé [5]. la méthode à privilégier par rap-
(contrôle particulaire, aérobio- de lutte contre les infections noso- Dès lors qu’un contrôle particu- port au contrôle d’aérobioconta-
contamination, cinétique de décon- comiales (ou l’instance équivalente) laire de l’air ambiant est mis en mination. Le contrôle particulaire
tamination) vont permettre d’ap- et l’équipe opérationnelle d’hy- place, il est recommandé de défi- présente en effet une meilleure
précier la véritable performance du giène. Elle dépend en effet des nir le ou les points de mesures, standardisation et est plus facile
traitement d’air en termes de pro- moyens humains et financiers la fréquence de ces mesures, les à mettre en œuvre [6].
preté particulaire et de quantifica- alloués à cette activité. Par ailleurs, valeurs cibles de contamination
tion des micro-organismes résiduels. en période de travaux ou dans acceptable [5]. Contrôle d’aérobiocontamination
La périodicité de ces derniers un contexte épidémique à micro- Ces contrôles doivent être réalisés Les contrôles d’aérobiocontami-
contrôles ne fait pas l’objet de organismes d’origine environne- par du personnel spécifiquement nation sont quant à eux effectués
recommandations strictes, mais mentale, cette surveillance devra formé suivant des procédures vali- à l’aide d’aérobiocollecteurs. Ces
il appartient à chaque établisse- être renforcée. dées, à l’aide de compteurs de par- appareils présentent des caracté-
ment disposant d’un bloc opéra- ticules. Cette technique concerne ristiques et des performances dif-
toire de définir pour chaque salle Contrôles particulaires les particules de plus de 0,5 μm et férentes en fonction des fabricants :
une mesure régulière des clas- Il est recommandé de mettre en plusieurs prélèvements doivent ergonomie (poids, encombrement,
ses d’empoussièrement et des ciné- place un contrôle particulaire de être réalisés en chaque point de la maniabilité), capacité de prélève-
tiques de décontamination. l’air ambiant au bloc opératoire salle au repos (hors activité) [6]. ment (suivant les exigences de la
La planification et la réalisation chaque fois qu’un système de trai- Dans le cadre d’un plan qualité, le norme ISO/DIS 14698-1), modali-
de ces contrôles doivent être éta- tement d’air a pour objectif d’ob- contrôle particulaire semble être tés d’entretien des surfaces
¬
SP61_27-30_Gautier 26/05/09 16:15 Page 30
© France Air
particulaire
Bien que de mise en œuvre plus
délicate, la mesure régulière de la
Pour limiter le nombre des particules et bactéries en suspension dans l’air, les
cinétique de décontamination par-
dispositifs doivent s’appuyer entre autres sur une diffusion de l’air unidirectionnelle.
ticulaire constitue le contrôle pré-
férentiel permettant d’apprécier Une démarche propre services techniques. La réalisation
les performances de la centrale de à chaque établissement de contrôles techniques est indis-
traitement d’air et l’efficacité dyna- La gestion du risque environne- pensable pour évaluer la qualité
mique de cette installation [5]. Elle mental au bloc opératoire contri- environnementale de la zone pro-
doit permettre de connaître le bue à la prévention des infections tégée. Toutefois, la réalisation de
temps que met le niveau de conta- du site opératoire. Cette démar- ces prélèvements doit s’intégrer
mination particulaire d’une salle che est propre à chaque établisse- dans un programme plus large
d’intervention venant d’être utili- ment et doit être programmée et d’évaluation et d’analyse des ris-
sée pour revenir à son état initial. conduite conjointement par le ques qui doit prévoir également
Cette mesure doit se faire selon comité de lutte contre les infec- la réalisation d’audits des moyens,
une procédure préétablie tout tions nosocomiales, l’équipe opé- des comportements et des prati-
en identifiant deux approches : rationnelle d’hygiène, les profes- ques dans ce secteur spécifique
• soit réaliser des mesures, immé- sionnels du bloc opératoire et les qu’est le bloc opératoire.
diatement en fin d’activité, après
la sortie du patient, jusqu’à ce
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
que ce que le niveau de perfor-
mance initial de la salle soit 1 Surveillance des infections du site opératoire en France en 1999 et
atteint ; 2000 : résultats Raisin, fév. 2003.
• soit effectuer un empoussière-
2 SFHH. Recommandations d’experts : la qualité de l’air au bloc
ment artificiel de la salle et déter-
miner, par des mesures succes- opératoire. Groupe Air, 82 pages, oct. 2004.
sives, la réduction de la concen- 3 CNEH. Les secteurs opératoires ; conception, organisation, choix
tration particulaire (en log) en techniques. Technologie et santé n° 21, 138 pages, mars 1995.
fonction du temps [6]. 4 Uniclima. Traitement de l’air en milieu hospitalier. 120 pages, 1997.
5 Afnor. Norme NF S 90-351 Salles propres et environnements maîtrisés
Par contre, il n’est pas recommandé
de réaliser périodiquement des apparentés. 47 pages, juin 2003.
mesures de la cinétique de décon- 6 DGS/DHOS/CTIN. Surveillance microbiologique de l’environnement dans
tamination bactériologique de la les établissements de santé. Air, eaux et surfaces, 77 pages, 2002.
zone protégée.
SP61_31-35_Adjidé2 26/05/09 16:20 Page 31
PERSONNEL
La formation :
obligation professionnelle
et impérieuse nécessité
Par Crespin Adjidé, UHEH (SFHH)
L
es salles d’intervention gers, non seulement d’appréhen-
chirurgicale ou blocs opé- der davantage le risque infectieux
ratoires font partie des sal- associé à l’air au bloc opératoire,
les propres et environ- mais aussi d’en maîtriser la qua-
nements maîtrisés. Elles lité à bon escient [13].
doivent être conçues, réalisées et La mission privilégiée du bloc
exploitées selon des démarches est d’assurer les soins périopéra-
normalisées [1 - 8] et des obliga- toires des patients chirurgicaux.
tions réglementaires [9 ; 10] en uti- Tous les patients, enfants et adul-
lisant à chaque fois les connaissan- tes, y sont pris en charge par des
© Denis Wardzala
¬ constitue un environnement
maîtrisé intensément fréquenté
effet, les exigences réglementai-
res relatives aux dispositifs médi-
nation particulaire et biologique
de l’air à des niveaux appropriés
lement en une absence de mala-
die ou d’infirmité [16]. Mais cette
par des personnels attitrés comme caux [14] imposent, entre autres, à la conduite d’activités sensi- mission doit s’y accomplir en
temporaires, internes et exter- au service biomédical d’assu- bles à la contamination. L’aéro- réduisant, au maximum, les ris-
nes à l’établissement de santé. rer au bloc opératoire, parmi spatiale, la microélectronique, ques nosocomiaux inhérents aux
Outre les interventions chirur- d’autres corps de métier, la main- la pharmacie, les dispositifs médi- activités qui s’y pratiquent. Parmi
gicales qui s’y pratiquent, le bloc tenance, préventive et curative, caux, la santé et l’agro-alimen- ces risques figure le risque infec-
opératoire est aussi très fréquenté des équipements qui le peuplent taire font partie des activités sen- tieux nosocomial. Un des dis-
par du personnel technique. En [15]. Diverses catégories de per- sibles à la contamination positifs, destinés à prévenir ce
risque au cours des actes de chi-
rurgie, est la réalisation des
A Objectif de la formation sur les impératifs de maîtrise de la contamination en salle propre
interventions chirurgicales dans
Formation – éducation • Notion de risque infectieux et gestion du risque, entre autres, infectieux un environnement, le bloc opé-
• Notion de risque infectieux aéroporté et sa gestion, entre autres, au bloc opératoire ratoire, maîtrisé à dessein
• Notion et perception du risque de pollution (air, surface)
* appréhension des facteurs de risque
[1-8 ; 9 ; 10 ; 13]. De fait, comme
* comportement face au risque de pollution à toute salle propre ou environne-
• Règles d’utilisation de l’espace et comportements adaptés au bloc opératoire ment maîtrisé apparenté, l’ac-
• Appréhender et corriger les comportements inadaptés au bon usage de l’installation de pré- cès au bloc opératoire et à ses dif-
vention (bloc opératoire…)
férentes salles ne peut se faire
Information – sensibilisation Professionnels de santé : sans autre forme de procès. Tout
Respect des règles d’usage et protocoles spécifiques au bloc opératoire individu, y compris le personnel
sous-traitant, appelé à pénétrer
Visiteurs :
Respect des règles d’usage au bloc opératoire
dans un bloc opératoire doit rece-
voir une formation appropriée
Acteurs techniques : [1 ; 13]. Les utilisateurs doivent
• Gestion de la construction et choix des matériaux être formés, non seulement à
• Gestion des étapes de qualification de l’installation de prévention, maintenance.
• Respect des règles d’usage et protocoles spécifiques au bloc opératoire
la notion de risque, mais aussi
au bon usage de cet outil conçu
L’exemple ici retenu est le bloc opératoire. et construit avec des objectifs
et des exigences de résultats en
SP61_31-35_Adjidé2 26/05/09 16:20 Page 33
termes de maîtrise, entre autres, tion et la formation du personnel de l’air au bloc opératoire, souli-
de la contamination particulaire sont bien spécifiés parmi les élé- gnent l’importance de la forma-
et biologique. Cette formation doit ments critiques pour lesquels il est tion de tout personnel devant y
permettre de faire comprendre que indispensable de prendre toutes accéder et y travailler [13].
la source majeure de contamina- les mesures nécessaires pour garan- Une présentation par tête de cha-
tion en salles propres et environ- tir et maintenir la conformité aux pitre de la norme S 90-531 de juin
nements maîtrisés et apparentés critères prédéfinis de façon appro- 2003, traitant spécifiquement de
reste l’être humain [17] qui méri- priée afin d’assurer la maîtrise effi- la maîtrise de la contamination
terait bien le surnom « Homo huma- ciente du risque de contamination. aéroportée en établissement de
nus contaminator ». Ce sur quoi l’annexe G de la norme santé, montre que la formation
La formation des utilisateurs fait, ISO 14698-1 apporte des conseils des utilisateurs devrait intervenir
pour cette raison, l’objet de cha- relatifs à la formation du person- bien avant la mise en exploitation
pitres spécifiques dans diver- nel dans le contexte de la maîtrise effective et se poursuivre tout au
ses normes relatives aux salles de la biocontamination [7]. Et, pour long de la durée de vie de l’ouvrage
propres et environnements maî- être on ne plus coercitif, il est (figure 1).
trisés [1 ; 6 ; 7]. conseillé dans l’annexe C de la La question qui reste posée est
norme ISO 14644-5 de ne laisser de savoir quel devrait être le contenu
Normes entrer et travailler dans une salle d’une telle formation et quelles
Dans la norme ISO 14644-5, propre que le seul personnel sont les structures et personnes
annexe A relative au bon fonction- dûment formé. Aussi, les réfé- appelées à assurer la qualité de
nement ou à l’opérationnalité des rences RA 89 à 93, des recomman- cette formation au bon usage du
salles propres, le niveau d’instruc- dations de la SFHH sur la qualité bloc opératoire.
¬
SP61_31-35_Adjidé2 26/05/09 16:20 Page 34
¬ La formation au bloc
opératoire
un centre de formation. Cette for-
mation doit être clôturée par un bilan
sation, à la mise en place et à la
réalisation de cette formation figure
nements (dans les blocs opératoires)
dans les établissements publics de
La formation, dans un établissement des acquis qui permet de s’assurer le conseil du bloc opératoire [18] dont santé, la mise en place des protoco-
de santé, de tout utilisateur de sal- que les fondamentaux en matière les missions officielles sont de « per- les d’hygiène et la validation des pro-
les propres et environnements de comportement et de réaction face mettre la mise en place d’une organisa- tocoles thérapeutiques spécifiques
maîtrisés et apparentés peut être au risque de pollution ont été bien tion rationnelle du travail en tenant au bloc opératoire, la rédaction d’une
assurée en interne, par les équi- assimilés. Elle concerne aussi bien compte des moyens humains et matériels, charte de fonctionnement et d’orga-
pes d’hygiène et du service bio- les soignants, médicaux et para- de la réglementation relative au temps nisation interne du bloc opératoire,
médical par exemple, ou confiée à médicaux, les personnels techniques de travail, à l’exercice professionnel et aux la proposition d’actions de forma-
un prestataire de service. Elle peut et les fournisseurs que les visiteurs. règles de sécurité sanitaire et anesthési- tion continue médicale et paramé-
se dérouler de façon classique ou Son organisation, sa mise en place que ». Missions qui comportent outre dicale en lien avec l’évolution des
sous forme de « e-learning », soit dans doit être interne. Parmi les structu- la programmation du tableau opé- techniques, l’adaptation des compé-
l’établissement de santé, soit dans res qui doivent veiller et à l’organi- ratoire, la résolution des dysfonction- tences et des objectifs de développe-
ment de l’établissement.
Dans le cadre de sa mission de for-
3 Recherche des causes racines d’une « pollution » dans une salle propre (bloc opératoire…)
mation continue, le conseil du bloc
opératoire doit veiller à ce que toute
Causes de défaillance dans la prévention du risque
de contamination en salle propre formation donnée à tout utilisa-
teur du bloc lui permette d’appré-
hender les impératifs de la maîtrise
Matériel
Main d’œuvre :
Avec quoi ? de la contamination, particulaire
Personnels de soins, techniques
internes et/ou externes À partir de quoi ? et biologique, en salle propre
Qui ?
(tableau A). Il doit collaborer pour
Objectif :
prévenir la
Contamination
ce faire avec le comité de lutte contre
contamination
en salle propre Processus : maîtrise de la pollution en
en salle propre les infections nosocomiales (CLIN)
= Situation
(bloc opératoire) salle propre (bloc opératoire) non maîtrisée de l’établissement dont l’une des
= Situation
maîtrisée missions est de définir des actions
Matière : source, mode
d’information et de formation de
de contamination
Méthode et management : l’ensemble des professionnels de
À partir d’où?
Milieu : salle propre Établissement, organisation l’établissement en matière d’hy-
(bloc opératoire) Comment ? Conditions ?
Où ?
giène hospitalière et de lutte contre
les infections nosocomiales, autre-
ment dit de prévention du risque
infectieux associé aux soins [19].
4 Diagramme d’Ishikawa pour la recherche des causes et prévention de la pollution d’une
Quant au contenu de cette forma-
salle propre (bloc opératoire)
tion, il doit permettre, en fonc-
tion de l’auditeur, d’apporter les
Milieu/environnement (salle propre) Matériel
Caractéristiques aérauliques Conception, constitution Conception adaptée
notions essentielles sur les com-
Gestion des ouvertures Contrôles de qualité protocolisés Procédures de bon usage portements les mieux adaptés à
Procédures de bionettoyage Règlement intérieur Procédures de nettoyage
Procédures de maîtrise Gestion flux
garantir un fonctionnement effi-
du risque technique cient du bloc opératoire.
Cette formation forcément adap-
Bloc opératoire Bloc opératoire
tée au récipiendaire devrait per-
sans pollution pollué mettre de répondre, de façon
concise et précise, à diverses ques-
tions relatives au bloc opératoire,
Sources de pollution Personnels Méthode et management
Conditions inhabituelles (utilisateurs du bloc opératoire) (établissement de santé)
à la sécurité de ses usagers et à
Origine interne, externe Formation adaptée Procédures Formation Information la prévention de la pollution aux
Activité humaine Qualification Éducation Ressources Communication
Ressources Sensibilisation Politique, projet Procédure
fins d’y prévenir l’acquisition d’in-
fections associées aux soins qui y
sont dispensés (encadré 2).
SP61_31-35_Adjidé2 26/05/09 16:20 Page 35
Pour que cette réponse attendue Ces bornes permettraient, avec tant dans le bloc opératoire. Le hospitalière. Ces actions de for-
aux questions relatives à la pré- une traçabilité personnalisée, de quotidien nous porte à penser mation doivent être inscrites dans
vention des risques au bloc opé- s’assurer que ceux qui y entrent que la perception, par ses usa- le plan de formation de l’établis-
ratoire puisse être apportée de sont effectivement formés à adop- gers, de la fonction des tenues sement, proposées à chaque caté-
façon méthodique et structurée, ter le comportement attendu pour vestimentaires [21 ; 22] au sein gorie de personnel et faire l’ob-
il nous apparaît utile d’utiliser la prévention de la pollution d’un bloc opératoire mériterait jet d’évaluations régulières. La
un arbre d’analyse des causes de de l’environnement. Il serait ainsi une halte salutaire. formation des usagers du bloc
contamination en salle propre possible d’évaluer régulièrement opératoire, permanents ou occa-
(figures 3 et 4). le maintien des connaissances, Conclusion sionnels, entre dans ce cadre et
en la matière, des utilisateurs Dans le cadre de la politique de demande la collaboration avec le
Méthodes réguliers du bloc opératoire, de prévention du risque infectieux conseil du bloc. Les moyens pour
Avec le développement des nou- même que d’évaluer celles des associé aux soins, la formation assurer cette formation de façon
velles technologies d’information utilisateurs occasionnels et de des professionnels de soins, médi- pérenne ainsi que pour évaluer
et de communication, couram- les réactualiser à souhait. Il n’est caux, paramédicaux et médico- en tant que besoin les acquis des
ment appelées NTIC, l’e-learning pas sûr que tous les usagers des techniques, en hygiène hospita- utilisateurs du bloc opératoire,
semble une aide utile. L’instal- blocs opératoires, y compris parmi lière comme en matière de gestion en matière de prévention du ris-
lation des bornes d’éducation à les plus réguliers, sachent voire du risque infectieux associé aux que de pollution environnemen-
l’entrée des blocs opératoires per- se soucient des fonctions des sas soins, est une des missions du tale, doivent leur être procurés
met d’assurer cette formation. [20] ou des portes asservies exis- CLIN et de l’équipe d’hygiène par l’établissement de santé.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 NF S 90-351:2003, Établissements de santé, salles propres et 11 INRS, ED773. Conception des lieux de travail. Obligations des maîtres
environnements maîtrisés et apparentés. Exigences relatives pour la maîtrise d’ouvrage. Réglementation, 1996.
de la contamination aéroportée. 12 INRS, ED950. Conception des lieux et des situations de travail. Santé et
2 EN ISO 14644-1:1999, Salles propres et environnements maîtrisés sécurité : démarche, méthodes et connaissances techniques, 2006.
apparentés. Classification de la propreté. 13 Société française d’hygiène hospitalière (SFHH), La qualité de l’air au bloc
3 EN ISO 14644-2:2000, Salles propres et environnements maîtrisés opératoire. Recommandation d’experts. GR-AIR, octobre 2004.
apparentés. Spécification pour les essais et la surveillance en vue de démontrer 14 Directive 93/42/CEE du conseil du 14 juin 1993 relative aux dispositifs
Métrologie et méthodes d’essai. maintenance et au contrôle de qualité des dispositifs médicaux prévus à l’article
5 EN ISO 14644-4, Salles propres et environnements maîtrisés apparentés. L. 5212-1 du code de la santé publique.
Conception, construction et mise en fonctionnement. 16 OMS, La santé : définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
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Exploitation. 17 E. Larson, Handwashing and skin physiologic and bacteriologic aspects.
7 EN ISO 14698-1:2003, Salles propres et environnements maîtrisés Infect Control; 6 : 14-23, 1985.
apparentés – Maîtrise de la biocontamination. Principes généraux et méthodes. 18 Circulaire DH/FH/ n° 2000-264 du 19 mai 2000 relative à la mise en
8 EN ISO 14698-2:2003, Salles propres et environnements maîtrisés place des conseils de bloc opératoire dans les établissements publics de santé.
apparentés – Maîtrise de la biocontamination. Évaluation et interprétation des 19 Annexe au décret 2005-840 du 20 juillet 2005 relatif à la sixième partie
mentionné à l’article D.712-31 du code de la santé publique pour les structures hospitaliers dans leur construction et leur bon usage, pour la prévention du
pratiquant l’anesthésie ou la chirurgie ambulatoire visées à l’article R.712-2-1 (b), risque infectieux nosocomial dans les établissements de santé. Techniques
de ce même code. hospitalières 699, 53-60, 2006.
10 Décret n° 92-332 du 31 mars 1992 modifiant le code du travail (2e partie : 21 CCLIN Sud-Est, Les tenues professionnelles dans les établissements de
décrets en Conseil d’État) et relatif aux dispositions concernant la sécurité et la santé. 2008.
santé que doivent observer les maîtres d’ouvrage lors de la construction de 22 CCLIN Sud-Ouest, Recommandations pour une tenue vestimentaire des
lieux de travail ou lors de leurs modifications, extensions ou transformations. personnels soignants adaptée à la maîtrise du risque infectieux. 2008.
SP61_36-40_Adjidé1 26/05/09 16:21 Page 36
RISQUE INFECTIEUX
Développer un partenariat
actif en interne
pour la prévention
© Denis Wardzala
environnementale
impliquant l’évaluation
réelle du risque Au CHU d’Amiens, en Picardie, des liens de collaboration active avec tous les centres de décision ont été établis dans chacun des
domaines de la gestion du risque infectieux.
microbiologique prévalent
et la mise en œuvre
P
our nous, l’hygiène hos- des patients-clients de plus en plus cale d’établissement chargée de la
pitalière est conçue et pra- fragiles. Ils y reçoivent des soins lutte contre les IN (CLIN). Sa mise en
de mesures adaptées
tiquée comme la science lourds et complexes. En outre, dans œuvre incombe aux équipes opé-
a été mise en œuvre médicale consistant à pro- ces ES où se croisent sans cesse rationnelles d’hygiène (EOH) ou struc-
mouvoir, animer et coor- les flux de personnes et de maté- tures de gestion du risque infectieux
au CHU d’Amiens,
donner, dans un établissement riels, toute activité comporte un ris- associé aux soins [2 ; 3]. En outre,
au sein d’une cellule de soins, la prévention du risque que, en premier lieu les soins. La le CLIN doit organiser, si nécessaire,
infectieux associé aux soins, à la gestion du risque infectieux asso- le signalement de certaines infec-
de prévention du risque
lumière d’une analyse de risque cié aux soins (RIAS), dont les infec- tions [4]. L’hygiéniste hospitalier a
infectieux associé assimilée, maîtrisée et méthodique- tions nosocomiales (IN) [1], est dans entre autres pour missions de sur-
ment réalisée. un établissement de soins de la res- veiller les IN, d’investiguer les épi-
à l’environnement
En effet, les établissements de soins ponsabilité de la sous-commission démies, d’œuvrer à la gestion des
(CPRIE). (ES) accueillent, au fil des années, consultative de la commission médi- crises, d’évaluer les pratiques en
SP61_36-40_Adjidé1 26/05/09 16:21 Page 37
¬ Exemple du CHU
d’Amiens
nagement ou de rénovation y sont
très fréquents. Ceux de construc-
ment et se réunit tous les deux à
trois mois. Sa composition est plu-
pecter les délais de réalisation
des travaux, en minimiser le ris-
Le CHU d’Amiens est un établis- tion aussi. ridisciplinaire. La qualité des mem- que infectieux aspergillaire noso-
sement de 1 598 lits dont 1 165 bres présents à chaque réunion est comial et le coût de revient, etc.
de MCO, 78 places et 30 postes La CPRIE fonction du sujet à y débattre. Les – de créer un espace de discus-
d’hémodialyse, répartis sur 4 sites Pour gérer au mieux les risques personnes conviées doivent être sion, d’échanges et de décision.
situés aux quatre coins de la ville. liés à l’environnement, qu’il y impliquées et compétentes sur les Elle est coordonnée par le prati-
Il compte 80 unités de soins et ait ou non des travaux, et notam- sujets à l’ordre du jour. Les déci- cien hospitalier responsable de
accueille chaque année 98 000 per- ment ceux liés à l’aérobiocontami- sions prises et les recommanda- l’unité d’hygiène du CHU.
sonnes. En 2007, son activité cor- nation, il y a été créé, en novem- tions faites par la CPRIE sont vali- Dans l’objectif que cette collabo-
respondait à 483 370 journées bre 2001, une cellule de prévention dées par le CLIN du CHU. ration avec les ingénieurs et tech-
d’hospitalisation et 87 117 pas- du risque infectieux lié à l’environ- Dans le cas des travaux, la CPRIE niciens du PIL soit active, une pra-
sages aux urgences. C’est le cen- nement (CPRIE). Cette structure est permet aux différents protago- tique d’échange de documentation
tre hospitalier pivot de la Picar- chargée d’instruire tous les dos- nistes, internes et externes à l’éta- et d’information s’est instaurée
die et le premier employeur de siers liés à la gestion du risque infec- blissement impliqués dans la réa- entre l’unité d’hygiène et le PIL.
la Somme. tieux d’origine environnementale lisation des travaux, de collaborer Ainsi, lorsque les hygiénistes reçoi-
En attendant le regroupement de (air, eau, surfaces, déchets, travaux) avec l’unité d’hygiène et d’épi- vent une documentation, une infor-
toutes ses activités sur le seul site et de piloter, de concert avec les démiologie hospitalière (UHEH) mation ou sont mis au courant
Sud pour une unité de lieu et d’ac- directions du pôle logistique et de l’établissement, à la préven- d’une formation pouvant intéres-
tion, mouvement amorcé dans investissement (PIL) et de la qua- tion du RI associé aux travaux pré- ser les agents du PIL, elle les leur
nombre d’autres CHU de France, lité et évaluation des performan- vus [10 ; 13] et à l’eau [14 ; 17]. Elle fait suivre. Il en va de même du
le CHU d’Amiens utilise des locaux ces, une politique qualité de l’en- permet ainsi, par delà les intérêts PIL vers l’unité d’hygiène.
devenus vétustes ou inadaptés à vironnement hospitalier. Elle est pas toujours convergents – assu- Aussi pour mieux se comprendre
ses activités. Les travaux d’amé- dotée d’une charte de fonctionne- rer la continuité des soins, res- et partager les mêmes vocabulai-
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 Ctinils, Définition des infections associées aux soins. Ctinils Comité technique des infections 13 C. C. Adjidé, I. Delattre, B. Weibel et F. Eb, La prévention des risques infectieux liés aux
nosocomiales et des infections liées aux soins, ministère de la santé, mai 2007. travaux dans un centre hospitalier universitaire français. Salles Propres 30, 22-26, 2004.
2 Décret n° 2006-550 du 15 mai 2006 relatif aux sous-commissions de la commission 14 Conseil supérieur de l’hygiène publique de France. Gestion du risque lié aux légionelles,
médicale d’établissement mentionnées au II de l’article L. 6144-1 du code de la santé publique et nov. 2001.
modifiant le même code (dispositions réglementaires). 15 Circulaire DGS/SD7A/SD5C-DHOS/E4 n° 2002/243 du 22 avril 2002 relative à la
3 Annexe au décret 2005-840 du 20 juillet 2005 relatif à la 6e partie du code de la santé publique. prévention du risque lié aux légionelles dans les établissements de santé.
4 Code de la santé publique : signalement des infections nosocomiales et recueil des 16 Circulaire n° 2005/323 du 11 juillet 2005 relative à la diffusion du guide d’investigation et
informations les concernant, articles R 6111-12 à R 6111-17. d’aide à la gestion d’un ou plusieurs cas de légionellose. Annexe : Le risque lié aux légionelles :
5 E. Larson et A. E. Aiello, Systematic risk assessment methods for the infection control
guide d’investigation et d’aide à la gestion, CSHPF, 2005.
professional. Am. J. Infect. Control; 34(5), 323-326, 2006. 17 Circulaire DGS/SD7A-DHOS/E4 n° 2003/306 du 26 juin 2003 relative à la prévention du
6 C. C. Adjidé, L’hygiéniste hospitalier : plaidoyer pour un nouvel exercice. Techniques
risque lié aux légionelles dans les tours aéroréfrigérantes des établissements de santé.
hospitalières 707, sous presse, jan.-fév. 2008. 18 Norme EN ISO 14698-1:2003, Salles propres et environnements maîtrisés apparentés –
7 Circulaire du 29 mars 2004 relative aux recommandations pour la mise en place d’un
Maîtrise de la biocontamination. Principes généraux et méthodes.
programme de gestion des risques les établissements de santé.
19 Norme EN ISO 14698-2:2003, Salles propres et environnements maîtrisés apparentés –
8 Ministère de la santé, Recommandations pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une
Maîtrise de la biocontamination. Évaluation et interprétation des données de biocontamination.
politique de gestion des risques dans les établissements de santé. 2004.
20 Norme EN ISO 14644-1:1999, Salles propres et environnements maîtrisés apparentés.
9 Anaes, Principes méthodologiques pour la gestion des risques en établissement de santé.
Classification de la propreté.
Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé, jan. 2003.
21 Norme EN ISO 14644-2:2000, Salles propres et environnements maîtrisés apparentés.
10 Anaes, Société française d’hygiène hospitalière, Prévention du risque aspergillaire chez
les patients immunodéprimés (hématologie, transplantation). Agence nationale d’accréditation Spécification pour les essais et la surveillance en vue de démontrer le maintien de la conformité.
22 Norme EN ISO 14644-5 : Salles propres et environnements maîtrisés apparentés.
et d’évaluation en santé, conférence de consensus, 21 mars 2000.
11 Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, Infections Exploitation.
23 Norme NF S 90-351:2003, Établissements de santé. Salles propres et environnements
nosocomiales chez les patients d’établissements de santé liées aux travaux de construction :
atténuer les risques d’aspergillose, légionellose et d’autres infections. Canada, 2001. maîtrisés et apparentés. Exigences relatives pour la maîtrise de la contamination aéroportée.
12 CCLIN Sud-Ouest, Grille d’évaluation et mesures de prévention du risque infectieux suivant 24 Loi n°85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports
la nature des travaux. 2006. avec la maîtrise d’œuvre privée (version consolidée au 28 mars 2009).
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N O R M E N F S 9 0 -35 1
Retour d’expériences
sur la qualification
de blocs opératoires
Par Philippe Bourbon, Intertek
L
a réglementation impose • le contrôle du bon fonctionne-
aux établissements de ment de ces dispositifs ;
santé – hôpitaux et cli- • une maintenance permettant
niques – de protéger les de garantir leur fonctionnement
patients contre tout risque et anticiper les dérives.
de contamination qui pourrait
les mettre en péril et demande aux Une partie des maladies nosoco-
chefs d’établissement de pren- miales a pour origine une conta-
dre les dispositions nécessaires mination par voie aérienne. Afin
pour que les contaminations soient de réduire les risques associés,
maîtrisées. les locaux dans lesquels sont pra-
Chaque établissement de santé se tiquées les opérations les plus
doit d’organiser la lutte contre les sensibles sont assimilables à des
infections nosocomiales. Il lui faut salles propres.
instituer en son sein un comité de La norme NF S 90-351, intitulée
lutte contre celle-ci et se doter « Établissements de santé – sal-
d’une équipe opérationnelle d’hy- les propres et environnements
giène hospitalière afin de définir maîtrisés apparentés – exigences
un programme annuel d’actions, relatives pour la maîtrise de la
Photo : Intertek
Les échecs de
classification de la salle
Il arrive que les mesurages révè-
lent effectivement des teneurs par-
ticulaires supérieures à la limite
de classe attendue. La raison est
à rechercher dans des négligences
b
0 lors de la construction des locaux
ou des réglages. On retrouve alors
fréquemment les cas de figure
ci-après avec, dans le meilleur de
ces cas, une solution simple qui
permet de terminer sans dommage
l’opération de classification.
d’induction ramenant l’air extérieur des retours de flux d’air de la zone courants d’air induits nuisibles de déf inir un cadre. Il peut,
au flux d’air unidirectionnel vers le hors flux vers le champ opératoire à la « laminarité », voire une inver- comme tout référentiel, faire
champ opératoire (figure 2a). (figure 3). sion du sens du flux d’air à travers l’objet d’interprétations diver-
Les figures 2b et 2c présentent le filtre (figure 4). ses et variées.
des solutions techniques limitant Laminarité compromise Il est essentiel que les différents
ces « effets Venturi », même si la Phénomène moins connu, les Conclusion interlocuteurs des projets se met-
nettoyabilité moindre d’une grille contraintes techniques et les espa- La gestion d’un projet d’instal- tent d’accord, dans le détail, sur la
de diffuseur ou d’une « cartérisa- ces entre faux-plafond du bloc opé- lation de blocs opératoires peut gestion des étapes de qualification,
tion » en bordure de flux est avan- ratoire et dalle du bâtiment obligent aujourd’hui être réalisée selon dès le début des projets, afin d’évi-
cée par leurs détracteurs. à dimensionner les gaines et plé- un référentiel commun pour ter que des discussions ou décisions
num avec des arrivées d’air latéra- tous : la norme NF S 90-351. Cette incohérentes ne doivent être pri-
L’obstacle scialytique les générant un flux d’air « rasant » dernière a été bâtie avec l’avis ses lors du déroulement des opé-
Les turbulences occasionnées par la surface amont des filtres et entraî- d’experts techniques et de per- rations et ne pénalisent au final
les scialytiques se traduisent par nant alors, en aval des filtres, des sonnels hospitaliers et a le mérite les utilisateurs et les patients.
2 Effets d’induction
a
0 b
0 c
0
Exemple de contamination où les espaces interfiltres deviennent de vrais couloirs à induction (a). Deux solutions techniques simples : poser une grille de laminarité en aval
des filtres (b) ou cartériser en bordure de flux (c).
Les turbulences occasionnées par les scialytiques se traduisent par des retours de Les contraintes techniques et les espaces entre faux-plafond du bloc opératoire et
flux d’air de la zone hors flux vers le champ opératoire. dalle du bâtiment obligent à dimensionner les gaines et plénum.