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Détermination de la primitive d’une

fonction trigonométrique à l’aide de la V200


1. Formules élémentaires
Dans les formules suivantes, u = u ( x ) est une fonction de x.

• ∫ sin x dx = − cos x + k
∫ u ' sin u dx = − cos u + k
• ∫ cos x dx = sin x + k
∫ u ' cos u dx = sin u + k
sin x
• ∫ tan x dx = ∫ cos x dx = − ln cos x + k , sur un intervalle ne contenant
π + kπ , k ∈ Z .
aucune racine de cos, c.-à-d. aucun réel de la forme 2

∫ u ' tan u dx = − ln cos u + k , sur un intervalle ne contenant aucune


racine de cos u.
cos x
• ∫ cot x dx = ∫ sin x
dx = ln sin x + k , sur un intervalle ne contenant

aucune racine de sin, c.-à-d. aucun réel de la forme k π , k ∈ Z .

∫ u ' cot u dx = ln sin u + k , sur un intervalle ne contenant aucune racine


de sin u.

2. Formules de linéarisation : primitives de polynômes trigonométriques


Les formules de linéarisation permettent de transformer un produit de
fonctions trigonométriques (sin ou cos) en une somme de termes simples.
Elles sont difficiles à mémoriser, mais peuvent être retrouvées à l’aide de la
V200 via la commande tcollect :

Donc :
1
sin a sin b = ( cos (a − b ) − cos (a + b ) )
2
1
cos a cos b = ( cos (a − b ) + cos (a + b ) )
2
1
sin a cos b = ( sin ( a − b ) + sin ( a + b ) )
2

Le programme actuel prévoit que toute linéarisation de fonctions


trigonométriques peut être effectué à l’aide de la V200 !

1
Exemples :
1
(1) ∫ sin 3x cos 4x dx V=200 2 ∫ ( sin 7x − sin x ) dx
1 1
=− cos 7x + cos x + k
14 2

∫ cos ( x − ) (
2π π
(2)
3
cos 5x + dx
4 )
=
V 200
1
2∫ ( (
sin 6x +
π
12 )
− sin 4x +

12 ( ) ) dx
=−
1
12 (
cos 6x +
π
12
1
)
+ cos 4x +
8

12
+k ( )
1
(3) ∫ cos4 x dx V=200 8 ∫ ( cos 4x + 4 cos 2x + 3 ) dx
1 1 3
= sin 4x + sin 2x + x + k
32 4 8

3. Cas particulier : ∫ sinm x cosn x dx , où m, n ∈ N


Lorsque m et n sont tous les 2 pairs, on doit encore linéariser l’expression à
l’aide de la commande tcollect (voir exemple 3 ci-dessus : m = 0 , n = 4 ).
Lorsque l’un au moins des deux exposants est impair, on peut aussi calculer
la primitive par substitution. Plus précisément :
• Si m est impair, on fait le changement de variables : y = cos x .
• Si n est impair, on fait le changement de variables : y = sin x .

Exemples :
(1) ∫ sin3 x cos2 x dx = ∫ sin x sin2 x cos2 x dx Changement de variables :
= ∫ sin x ( 1 − cos2 x ) cos2 x dx
⎧⎪⎪ y = cos x
⎨ dy = − sin x dx
= −∫ ( 1 − y 2 ) y 2 dy ⎪⎪⎩

= −∫ ( y 2 − y 4 ) dy
1 1
= − y3 + y5 + k
3 5
1 1
= − cos3 x + cos5 x + k
3 5
Bien sûr, on peut aussi linéariser d’abord :
1
∫ sin3 x cos2 x dx V=200− 16 ∫ ( sin 5x − sin 3x − 2 sin x ) dx
1 1 1
= cos 5x − cos 3x − cos x + k
80 48 8

2
Pour comparer les résultats obtenus par les deux méthodes, on linéarise le
premier avec la V200 :

Remarque : Avec l’introduction de la V200, la méthode de substitution


exposée ci-dessus perd en fait son intérêt …

(2) ∫ cos5 x dx = ∫ cos4 x cos x dx Changement de variables :


2
= ∫ ( 1 − sin2 x ) cos x dx ⎧⎪ y = sin x
⎪⎨
2
= ∫ ( 1 − y 2 ) dy ⎪⎪ dy = cos x dx

= ∫ ( 1 − 2y 2 + y 4 ) dy
2 1
= y − y3 + y5 + k
3 5
2 3 1
= sin x − sin x + sin5 x + k
3 5
4. Primitives de fractions rationnelles en sin x et cos x
Soit R ( sin x , cos x ) une fraction rationnelle en sin x et cos x . On obtient une
primitive de cette fonction via le changement de variables :
x
t = tan ⇔ x = 2 Arctan t
2
2
dx = dt
1 + t2
et les deux formules :
1 − t2 2t
cos x = sin x =
1 + t2 1 + t2
En effet :
⎪⎧⎪ 2x 2 2 1 − t2
⎪⎪ cos x = 2 cos − 1 = x − 1 = − 1 =
⎪ 2 1 + tan2 1 + t2 1 + t2
⎨ 2
⎪⎪
⎪⎪ sin x = 2 sin cos = 2 tan cos2 x = 2t
x x x
⎪⎪⎩ 2 2 2 2 1 + t2
Ainsi on se ramène au calcul d’une primitive d’une fraction rationnelle :
⎛ 2t 1 − t 2 ⎞⎟ 2
∫ R ( sin x , cos x ) dx = ∫ R ⎜⎜ , ⋅ dt
⎜⎝ 1 + t 2 1 + t 2 ⎠⎟⎟ 1 + t 2

3
1 + sin x
Exemples : Soit f ( x ) = .
1 − cos x
Le domaine de continuité de f étant R \ {k ⋅ 2π / k ∈ R} , on peut rechercher
une primitive de f sur tout intervalle de la forme ]k ⋅ 2π, ( k + 1 ) ⋅ 2π [, k ∈ Z :
1 + sin x
F (x ) = ∫ 1 − cos x dx
2t
1+
1 + t 2 2 dt
= ∫ 1 − t2 1 + t2
1−
1 + t2
( 1 + t )2
= ∫ t 2 (1 + t 2 )
dt

2 1 2t
V 200 ∫ t
= + 2− dt
t 1 + t2
1
= 2 ln t − − ln ( 1 + t 2 ) + k
t
⎛ t 2 ⎞⎟ 1
= ln ⎜⎜ ⎟− +k
⎝⎜ 1 + t ⎠⎟ t
2

= ln sin2( x
2 )
− cot
x
2
+k ( )
Notons que la C.E. pour cette expression est sin x2 ≠ 0 et donc que la
primitive est bien définie sur un intervalle de la forme
]k ⋅ 2π, ( k + 1 ) ⋅ 2π [, k ∈ Z . Il faut toujours comparer les domaines de
l’intégrand et de la primitive comme le montre l’exemple suivant :
1
Soit g ( x ) = .
2 + cos x
Cette fonction étant continue sur R , il existe une primitive G sur R . La
x
substitution t = tan donne :
2
1 2 1
∫ 2 + cos x d x =
3 ∫ 1 + ( t )2
3
dt
1 2 3
=∫ d t
2+
1 − t2 1 + t2
1 + t2
=
2
3
Arctan
t
3
+k ( )
=∫
3+t
2
2 d t
=
2
3
Arctan
1
3
tan
x
2
+k ( ( ))
En choisissant k = 0 , on obtient :

G0 ( x ) =
2
3
Arctan ( 13 tan ( x2 ))

4
Or, cette fonction est seulement définie et continue sur
R \ {π + n ⋅ 2π / n ∈ Z} . Ceci n’est pas surprenant, étant donné que la
substitution t = tan x2 n’est continue et strictement monotone que si l’on
prend x dans un intervalle de départ de la forme I n =] − π + n ⋅ 2π, π + n ⋅ 2π[ ,
n ∈ Z.

Voici le graphe de G0 :

G0 présente des sauts d’amplitude 2π en chaque réel de la forme π + n ⋅ 2π .


3
En effet, elle est périodique de période 2π et :
2 π π 2 π π
lim− G0 ( x ) = ⋅ = et lim + G0 ( x ) = − ⋅ =− .
x →π 3 2 3 x →−π 3 2 3
Pour obtenir une primitive de g, continue et dérivable sur R , il faut :
a) déterminer des constantes d’intégration qui diffèrent d’un intervalle I n
à l’autre et qui sont telles que les différents morceaux du graphe
s’enchaînent continûment: Gn ( x ) = G 0 ( x ) + kn sur I n . Le choix le
plus naturel est bien sûr :
2n π
kn = ,n ∈ Z ;
3
b) « recoller » les différents morceaux :
⎧...
⎪ ...


⎪⎪G−2 ( x ) = G0 ( x ) − 4π

si x ∈] − 5π, −3π[

⎪ 3

⎪ 2π

⎪G−1 ( x ) = G0 ( x ) − si x ∈] − 3π, −π[

⎪ 3

G (x ) = ⎪⎪G0 ( x )
⎨ si x ∈] − π, π[



⎪ 2π

⎪G1 ( x ) = G0 ( x ) + si x ∈]π, 3π[
⎪ 3


⎪ 4π
⎪G (x ) = G (x ) + si x ∈]3π, 5π[


− 2 0
3

⎪ ... ...
⎪⎪

c) prolonger G par continuité en tout réel de la forme π + n ⋅ 2π .

5
La V200 procède de cette façon lorsqu’on lui demande de calculer une
primitive de g. Elle donne le résultat suivant :

G ( x ) =
2
3
Arctan ( 13 tan ( x2 ) ) + x − x − π3 mod 2π
( )

Pour le comprendre, il faut commencer par étendre la division euclidienne à


des dividendes et diviseurs réels :

( ∀a ∈ R )( ∀b ∈ R ∗+ ) ( ∃ ! q ∈ Z )( ∃ ! r ∈ R ) / a = bq + r et 0 ≤ r < b .

En effet, il suffit de choisir q = Ent ( ab ) et r = a − bq . Dans cette division


euclidienne, on note encore r = a mod b . Donc :

a mod b = a − bEnt ( ab ) .

La fonction mod est utilisée par la V200 pour exprimer la « constante


d’intégration variable » :
x − ( x − π ) mod 2π x − ( x − π ) + 2πEnt ( x2−π
π )
=
3 3
π + 2πEnt ( 2π )
x −π
=
3
Il est maintenant facile de voir que la « constante d’intégration variable »
choisie par la V200 diffère de la nôtre de π . En d’autres termes, si x ∈ I n ,
3
alors :

x − ( x − π ) mod 2π π
= kn − .
3 3

Voici finalement le graphe de G , obtenue avec la V200 :

6
Lorsque R ( −u, v ) = −R ( u, v ) , c.-à-d. R est impaire en u, on peut aussi faire
la substitution t = cos x . De même, lorsque R ( u, −v ) = −R ( u, v ) , c.-à-d. R
est impaire en v, on peut faire la substitution t = sin x .

Exemple :
sin x dt
∫ cos2 x (1 + cos x ) dx = −∫ t 2 (1 + t ) R ( u, v ) = 2
u
;
v (1 + v )
1 1 1
V 200 ∫ t + 1
= − − + 2 dt R ( −u, v ) = −R ( u, v )
t t
1 ⎧
⎪ t = cos x
= − ln ( 1 + t ) + ln t + + k ⎪

t ⎪ dt = − sin x dx
t 1 ⎪

= ln + +k
1+t t
cos x 1
= ln + +k
1 + cos x cos x
Cette expression est valable sur un intervalle ne contenant aucune racine de
cos x , ni de 1 + cos x (mêmes C.E. pour l’intégrand et la primitive trouvée).

Lorsque R ( −u, −v ) = R ( u, v ) , c.-à-d. R est paire en u et en v, on peut aussi


utiliser la substitution :
⎧⎪t = tan x ⇔ x = Arctan t
⎪⎪

⎪⎪ dx = 1 dt
⎪⎩ 1 + t2
1 t2
et les deux formules : cos2 x = ; sin 2
x = .
1 + t2 1 + t2

Exemple : Soit a et b deux réels > 0 .


dx On rencontre ici le même problème que
∫ a2 cos2 x + b2 sin2 x
pour la substitution t = tan x2 :
1 dt
= ∫ 2 ⋅
a / (1 + t ) + b t / (1 + t ) 1 + t 2
2 2 2 2 l’intégrand et la primitive ont des
dt domaines différents. Pour déterminer
= ∫ a + b 2t 2
2
l’expression d’une primitive continue
b sur R , il faut donc à nouveau choisir
a 1 dt
= ⋅ 2 ⋅∫ a
une constante d’intégration variant
b a
1+
a ( )
bt 2
d’un intervalle ] − π2 + n π, π2 + n π[ à
=
1
ab
Arctan
bt
a ( )
+k l’autre. Les détails sont laissés au
lecteur … ou à la V200 !
=
1
ab
b
( )
Arctan tan x + k
a

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